Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire

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s.n. 1914, 23 Juin. Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire. Accès à 07 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/w950g3j69c/
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Mardi 23 Juin 1914 UN NUMERO CINQ CENTIMES Mardi 23 Juin 191* Franco en Belgique Un an ; i& » » 6 mois : 8 fr, » » 3 mois ; 4 fr. Franco en Hollande Un an : 22 îr„ » Union postale » 32 fr. On s'abonne au bureau du Journal et dans tous les bureaux de poste. ADMINISTRATION TÉLÉPHONE 567 JOURNAL DE LIÈGE FEUILLE POLITIQUE,, LITTERAIRE ET COiMEBGÏÂLE. - FONDÉE EN 8784 RÉDACTION ET ADMINISTRATION ; BOULEVARD DE LA SALVENLÈRE, 25 Annonces. e Sa Kgne, 26 eeof Réclames. s >. <■ » 40 senê. Faits divers - . . <> » 1 iranœ Réparations judiciaires » 3 francs Informations financières * 3 francs Avis de sociétés s* petite sis* 30 cent, Émissions. franc RÉDACTION TÉLÉPHONE 917 ÉTRANGER FRANCE L'impôt sur le revenu Paris, 32. — La commission sénatoriale de l'impôt sur le revenu a voté par 10 voix contre 2 l'incorporation dans la loi de finance de 1914 de l'impôt sur le revenu. Désertion d'un capitaine aviateur Hier après-midi, un officier rapporteur au conseil de guerre du gouvernement militaire de Paris, accompagné d'un commissaire de police de la Sûreté générale, a procédé à une perquisition 16, rue de la Chancellerie, à Versailles, au domicile du capitaine larges, affecté au 74e de ligne il Rouen et détaché, comme chef du groupe Farman, au centre d'aviation de Bue. Le capitaine Farges, qui est depuis deux jours en état de désertion, est, en outre, inculpé de détournements des fonds du groupe qu'il dirige ,fonds dont il était comptable. , L'officier a quitté brusquement Versailles le 9 de ce mois, en adressant à son ohfef de centre, le commandant Barès, une lettre dans laquelle il déclarait : « Je pars pour essayer de me faire une Vdepuis- .il n'a pas reparu à son domicile, où il a abandonné ses vêtements et son équipement militaire. Il a, de plus, omis de restituer la comptabilité et la caisse de son groupe. Le montant de ses détournements s'éleve-rait à 11.000 francs environ. La fuite de l'officier doit être attribuée a dos embarras d'argent. Il menait, du reste, une vie fort joyeuse, qui l'avait amené à contracter auprès de ses camarades des dettes dont le montant dépasse -10.000 francs. Récemment, à la suite d'une courte absence illégale, le capitaine Farges s'était vu infliger quinze jours d'arrêts, suivis bientôt d'un déplacement d'office ; de Bue, il était envoyé au centre d'aviation de Dijon. Un sursis de quelques jours, pour re-joindre son nouveau poste, lui fut alors accordé sur sa demande. Mais mécontent de quitter Versailles et surtout Paris, où il entretenait une liaison avec une jeune artiste, l'officier prit la résolution de fuir. Le capitaine Farges, qui est célibataire, sort de l'école de Saint-Cyr. Lieutenant au 146e de ligne à Toul, il fut appelé, il y a doux ans, comme pilote au centre de Bue. Un an après, il était promu capitaine et nommé chef du groupe Farman. ANGLETERRE Suffragettes malmenées Londres, 21. — La population de Londres montre clairement chaque jour par son attitude envers les suffragettes l'état de l'opinion publique sur la question du droit de vote pomr les femmes. Tandis qu'elle se garde de troubler aucune dès réunions et manifestations des suffragettes qiui ne sortent pas dé la légalité, elle ne tolère même plus les discours des suffragettes militantes. C'est ainsi qu'aujourd'hui à Hyde-Park, deux réunions de suffragettes (constitutionnelles) ont pu avoir lieu sans aucune interruption, mais qu'à la vue du drapeau des militantes, arboré suir une estrade où avait pris place un orateur, la foule se rua sur l'estrade, la démolit, s'empara de l'orateur et l'entraîna vers la rivière serpentine qui traverse le parc dans l'intention évidente de lui faire faire « trempette ». La. police put heureusement le dégager à temns. Un match entre pigrons, express et auto Londres, 21. — Aujourd'hui s'est disputé une oourse aussi peu banale que sensationnelle : celle d'un membre du Parlement contre une troupe de cent quarante pigeons. En réalité, l'épreuve n'aurait dû mettre en présence que deux groupes de soixante-dix pigeons chacun, appartenant à deux membres du Parlement anglais, mais lorsque ce match îu/t annoncé et qu'il eût suscité parmi les députés un intérêt très,grand chacun, pronostiquant le succès do l'un ou de l'autre pigeonnier, M. Handel Booth, député libéral de Pontefrach, déclara vouloir entrer en compétition avec les pigeons et il promit de verser à ses collègues, propriétaires des pigeons, autant de fois dix shcllings qu'il y aurait de volatiles arrivés avant lui au but de la course. Le parcours choisi était Londres, palais de Westminster à Pontefrach. Le lâcher des pigeons a eu lieu ce matin à 0 lu 45 au palais de Westminster en présence de nombreux membres du Parlement, de -plusieurs ministres, parmi lesquels se trouvaient M. Lloyd George et le speaker de la Chambre des Communes. A 9 h. 45 m. également, M. Handel Booth quittait le palais de Westminster en au-te et allait prendre, à la gare de King's Cross l'express de Doncaster eru'il quittait à quin ze miles de Pontefrach pour accomplir 1< reste du trajet en auto. Il ne perdit dont pas une seconde, car dès qu'il sauta d< l'express, son chauffeur mit son auto ei marche et dès que le député y< eut priî place en courant, il partit en quatriènn vitesse. Néanmoins, le député eut, à son arri vée au but de la course, la déception d'ap prendre qu'il était battu, mais que sa dé faite était néanmoins fort honorable, ca trois pigeons seulement sur les 140 étaien arrivés avant lui. Le premier de ces pl geons avait gagné un quart d'heure sur 1 député, oui a accueilli sa défaite de la meil leure grâce du monde. ITALIE les élections administratives Rome, 22. — Hier, dans les élections ad ministratives qui ont eu lieu au suffrag universel, les listes fusionnées des const: tutionneLs et des catholiques ont battu le socialistes à P ado ne et à Pavie. A Foligno la liste démocratique a batt les socialistes. On prévoit que les constitt tionnels triompheront à Ferrare, iFoggia € les socialistes à Crémône. KTJSSIE L'accidc-nt de chemin de ter de Tschoudnov< Saint-Pétersbourg, 22. — Au sujet de l'ac cident de chemin de fer de Tschoudnovc l'administration des chemins de fer publi l'information suivante : Le train poste qiu a déraillé ne marchait pas dans la mêm direction que les trains irrfpériaux, car ce derniers venaient d'Odessa sur la voi droite du secteur à double voie. Le trair poste, par contre, suivait la voie gauch< dans la direction opposée. vVaccident' ne s'est pas produit non plu < ■l ■tiui—mumilIII III» wm\ I■WCWBF-.TW.il 11,pi»■'IW3K5PSIBW pendant le passage des trains impériaux à la gare de Tschoudnovo, mais 8 ttîeures plus tard. Le dernier train impérial était parti de Tschoudnovo le 4/17 juin u 5 h. 19 du matin et l'accident a eu lieu à 1 heure de l'après-midi. Dans ces circonstances il n'y a aucune raison de l'attribuer à la malveillance attendu que la voie avait été minutieusement inspectée avant l'arrivée des trains impériaux et avait été trouvée parfaitement en ordre. On suppose que le déraillement a été causé par le mauvais état de la locomotive. Les résultats de l'enquête administra-tive et judiciaire seront publiés. TURQUIE La détente turcc-grecque Constantincple, 21. — Depuis quarante-huit heures, il y a une détente marquée dans les relations t-urco-grecques, grâce aux efforts des puissances à Athènes et à certaines assurances veiîbales donnée^ par Ghalib bey, ministre de Turquie -à Athènes, qui a reçu comme instructions de demander au gouvernement grec de rouvrir des négociations pour l'échange des nationaux des deux pays. Les vapeurs grecs qui avaient interrompu leurs voyages dans la crainte de complica-ïions, ont repris la traversée du Bosphore et -à destination ou en provenance de la mer Noire. Ils acceptent de nouveau des affrètements pour les ports de cette mer. ALUA.N liS Les négociations avec les Insurgés Rome, 21. — Aucun communiqué n'a été publié aujourd'hui par l'agence Stefani au sujet de la question albanaise. Les journaux se contentent de put lier les dépêches de leurs correspondants expédiées le 20 de Durazzo. Toutes ces correspondances parlent des pourparlers qui avaient été engagés par le prince avec les insurgés, mais ils semblent ignorer quelle est la teneur des propositions faites de part et d'autre. •D'après certains renseignements, les insurgés se seraient déclarés prêts à reconnaître le prince si certaines concessions leur étaient faites, et la principale de ces conciefilïibns serait l'exemption du payement des impôts pendant dix ans et l'exemption du service militaire. Cette version semble peu vraisemblable, car il s'agit là de prétentions que les insurgés n'avaient jamais émises, et d'autre part le seul obstacle irréductible qui avait fait échouer les négociations avec la commission était précisément le refus absolu de reconnaître le prince. On peut difficilement croire qu'après avoir fait dhianceler le souverain sur son trône, après avoir été attaqués de nouveau par lui, les insurgés consentent à revenir sur cette décision. En réalité, on ne sait rien des négociations engagées. On ne sait même pas par qui furent envoyés les parlementaires et au nom de qui ils parlent. D'après les dépêches publiées à Vienne, ils auraient été en effet envoyés par les musulmans de Durazzo et non comme délégués du prince. Les dépêches venant de Durazzo font aussi allusion à une très forte agitation musulmane à Scutari, où la guerre religieuse aurait éclaté. 11 semble que le mouvement insurrectionnel, loin de se calmer, a tendance, au contraire, à s'étendre à l'Albanie entière. De plus en plus, nous marchons vers le gâchis et une solution s'impose dans le plus bref délai. Un arrivage d'armes Durazzo, 20. — Une trêve fut observée aujourd'hui. De nouveaux préparatifs sont faits à Durazzo.Cet après-midi, un navire a débarqué cinq cents fusils venant d'Autriche. Dos tranchées sont creusées devant la. ville. La commission de contrôle a remis six cents francs pour les blessés. La commission a tenu aussi deux réunions pour discuter la question épirote. Les Epirotcs demandent que l'accord intervenu Corfou soit rapidement mis à exécution. La situation à Scutari Vienne, 21. — Suivant une dépêche de Scutari à la Reichspost, les éléments chrétiens, dans cette ville, se détacheraient de plus en plus des Italiens, tandis que les mahométans, au contraire, deviendraient chaque jour plus intimes avec eux. Des pourparlers ont continuellement lieu entre les notables mahométans et le consul d'Italie.Les pertes des gouvernementaux Durazzo, 21. — 10 h. soir. — Les pertes suties par les troupes restées fidèles au prince, au cours de la dernière marche contre les rebelles, seraient d'environ 80 tués et 120 blessés. Un poste de gendarmerie fort de 20 hommes, établi près de la porte Romana, a eu 4 hommes tués. Les autres ont été faits prisonniers. Deux seulement se sont échappés.Excuses à. l'Italie Durazzo, 22. — Turkhan Pacha a remis hier soir au ministre d'Italie une lettre constatant que dans les caisses qui ont été saisies chez le colonel Muricchio et chez le professeur Chinigo, on n'a rien trouvé do comp r om e tt ant. La lettre dit que le gouvernement albanais déplore cet incident regrettable qui a occasionné une violation des capitulations.Le ministre d'Italie croit qu'on peut considérer l'incident comme clos à la satisfaction de l'Italie. Le& renforts gouvcrnementauK battus Durazzo, 22. — D'après ies nouvelles reçues de Valona, les troupes gouvernementales, diont on attendait le renfort, ont essuyé un échec et battent en retraite vers Fiori. Le croiseur allemand Breslau est arrivé - hier. 2 Durazzo, 21. (10 h. soir). — D'après une " dépêche transmise par un corps do troupes commandé par un officier hollandais, les détachements qui étaient partis hier soii du sud en vue d'une marche en avant, or : tout 1.000 hommes dont l'aile droite étaii sous la conduite du ma.joi Bessim-Bey et de l'officier hollandais Dejongih, le centre sous colle de Murredin-Bey et d'IIischmid-Toska l'aile gauche sous celle de Beckstasch-Bey ont engagé un violent combat près de Car bon ara et d'Inskina avec environ 000 re belles qui occupaient les hauteurs de cetti région. Ce matin, les troupes du gouverne » ment ont été repqùssées et refoulées ver: ? Fieri sur le fleuve Semeni où elles se trou 1 vent, actuellement. 0 Sur l'ordre du major Kroon, ces troupe s doivent être transportées demain à Duraz e zo à bord d'un vareur du Lloyd. Prolongation d'armistice Durazzo, 22. — 20 h. 30. '•— Bien que ci s matin le terme fixé soit arrivé à échéance le gouvernement a envoyé deux parlementaires, Hodja-Baba-Andi et IMtortruzi chez les insurgés. Ces parlementaires avaient pour mission de demander aux insurgés une trêve de trois jours, afin de conclure une entrevue qui a été fixée au 23 juin au pont de la Lagune. Combats partout Valona, 22. — Hier un combat a eu lieu au village de Carbonara. dans les environs de Suskina. Ce combat fut suspendu au crépuscule, mais on croit qu'il a été repris aujourd'hui. On ignore le chiffre des pertes. Seitkemal, rédacteur en chef du journal Populli, paraissant à Valona, a été grièvement blessé. Transporté à Valona aujourd'hui, il a été l'objet de manifestations de syinpatiilie. Les insurgés ont cerné El Bassan. Hier des fusillades ont été échangées à Replen près de la frontière entre des Epirotes et des Albanais. De Durazzo et de Fieri des demandes de renfort arrivent à Valona. MAROC Un nouveau combat Oran, 21. — On mande d'Oudjda que dans la journée du 19 courant, quelques coups de canon ont suffi pour chasser des groupes de Marocains hostiles, et la corvée de fourrage s'est effectuée dans d'excellentes coniditior ■. Seul, un spahi indigène a été très lé"' nent blessé. Les . s de la vallée de l'oued Innaouen n'ont pzu>-encore fait leur soumission, mais une détente très sensible semble s'annoncer. Les pourparlers en cours en sont la preuve. Afin d'achever leur œuvre de pacification, les généraux Gomraud et Baunigar-ten ont décidé de prolonger leur séjour dans La vallée dé l'Innaouen en conséquence. Le camp des Beni-M'Gara restant occupé par une faible garnison, les deux colonnes, après s'être ravitaillées à Tazza, recommenceront à circuler entre ce point et le confluent de l'oued Amilil, sur la rive droite de l'Innaouen. Au retour des dernières reconnaissances, les zouaves, à leur rentrée au camp, ont été spontanément acclamés par les légionnaires, en raison de l'élan dont il ont fait preuve dans la journée du 16. En relatant ce fait, le général Baumgtar-ten insiste de nouveau sur l'admirable attitude des différents contingents et en particulier des zouaves et des chasseurs d'Afrique qui, joyeux d'accomplir leur devoir au cours .elles derniers combats, rivalisaient d'entrain et de bravoure avec les troupes de métier et forçaient l'admiration de tous par leur « fuiria francese ». Les colonnes Raumgartèn et Gouraud sont r»-nî.rérs le 20 au camp des Beni-M'Gara. Elle; > escortaient un convoi de 2.C00 mulets et. 300 chevaux. A la hauteur de -Sidi-Abelallah-bou-Ameur les Rial'ta ont tiré d.es coups de feu sur les sp.ihis d'avant-ga.rde. En même temps, de nombreux cavaliers se montraient sur la rive gauche de .l'Innaouen. Le général Baumgarten décida d'attaquer avec vigueur l'adversaire. Il lança le groupe Boyer sur la rive gauche et. fit occuper par le groupe Bulleux le col do Toua-har, où l'on s'était, battu les 16 et 19 juin. Le colonel "B.wer (enleva br.illammettit, avec le? bataillons Duriez et de Venel, un mamelon hérissé de tranchées qu'occupaient les Marocains. Pendant ce temps, le convoi, sous la conduite du colonel Missel, rentrait au camp. Los Marocains se sont, montrés pleins de mordant. Ils ont alimenté nendant plusieurs heures un feu nourri et bien ajusté. Nos portos sont, pour les troupes du Maroc oriental : un capitaine tué et sept blessés, dont trois Européens et quatre indigènes ; pour les trouipes du Maroc occidental. nous avons ouatre tués, dont un Européen et trois Sénégalais, et quinze blessés. dont deux officiers, huit Européens ot cin«-f Sénégalais. Paris, 22. — La Liberté annonce que dan - le combat du 21 juin, autour de Tazza, l'ennemi a été repoussé avec de grandes pertes, mais qu'il y a eu parmi les tués un officier supérieur qui, d'après certains bruits, serait un colonel. La Conflit Mexico-Américain Les hostilités entre Insurgés et fédéraux Saltillo, 21. — Les hostilités ont repris & Zacateoas, où les constitutionnalistes avaient essuyé une sévère défaite il y a quelques joues. Le général Villa pris le commandement des forces constitutionnalistes. On annonce que les fédéraux se sont emparés de trois nouvelles positions. Une nouvelle réponse de Carransa El Paso, 22. — Le général Carranza a envoyé sa réponse à la note des médiateurs. Dans sa réponse, le général déclare qu'il est prêt à prendre part à la conférence de médiation, mais il cite parmi les questions qu'il considère comme impossibles à discuter la question de l'armistice, la question agraire et le choix du prési-clenl. provisoire. Il pense que ies médiateurs ont fait erreur en essayant de résoudre dos questions nui n'ont qu'une importance relative pour les Mexicains. Les constitutionnalistes eux-mêmes doivent décider ce qu'ils considèrent le mieux dans l'intérêt de leur pays. Le général pense que la conférence n'aura pas le résultat attendu par les médiateurs. —— . Londres, 22. — Chambre des Communes. — Questionné au sujet des mesures que 1< gouvernement compte prendre pour assu rer la sécurité de la marine anglaise er cas de guerre entre la Grèce et la Turquie M. Ackland répond que tout d'abord l'An gleterre fera son possible pour éviter qu'uni guerre éclate et que si ses efforts restaienl sans résultat, le gouvernement anglais prendrait toutes les mesures nécessaire? pour la liberté de la navigation des bateau? ^ anglais dans la Méditerranée orientale. ; Un député accusant la. Grèce d'avoir fai . envoyer en Angleterre des rapports m en ' songers sur la situation, il est immédiate ment rappelé à l'ordre par le président,pui , "vient en seconde lecture le bill des finan ' ces. Londres, 22. — Une dépêche de Constan tinople, adressée au. Lloyd, annonce crue le ; feux de Smyrne seront rallumés à parti , ' d'aujourd'hui. Vienne, 22. — Le Fremdcnblatt déclar de source autorisée absolument dénués d tout fondement les bruits publiés par le journaux étrangers d'après lesquels des ol liciers de la marine et de l'artillerie -austro hongroise auraient pris part en uniform aux derniers combats de Durazzo et qu les parlementaires envoyés par les rebelle à la Commission de contrôle auraient ét repoussés par eux. Est également controuvée la nouvelle qu l'amiral anglais à Durazzo aurait menac do couler Te va,peur Herzégovina affrété pa le prince dans le cas où de son bord oi aurait continué de tirer sur les rebelles. Lisbonne, 22. — Un train venant de Pei ra-Alta est entré en collision avec le Sud Express de Lisbonne entre les stations di Selrido-da-Bcira et Fornos de Algodres. De nombreux voyageurs ont été blessés Un cliauffeuv a été tué. Les dégâts maté riels sont importants. •Xr LisfiVonne, 22. — Au cours de la collisioi qui s'est produite près de Formose, à Sor nas de Algeodres, aucun voyageur du Sud Express n'a été blessé. Seul le fourgon de ce train a été ondom magé. •* fW'innipeg, 22. — Le nombre des morts dans le récent désastre est de 189. 180 cadavres ont été retrouvés. 39 mineurs ont pu s'enfuir par un autre puits et 9 ont été sauvés par les équipes de secours; ÏSOLDE ET COSIMA L'Etoile Belge publie oes notes berlinoise* sur le récent procès plaidé à Bayreuth : C'est une ridicule histoire que celle où vient de se fourvoyer la famille de Richard Wagner, une histoire où l'on ne peut que déplorer que soit mêlé le nom d'un des plus grands hommes qui furent jamais, cl une histoire où ce nom illustre entre tous n'a été mêlé qu'en raison de basses considérations d'intérêt et d'argent. La famille Wagner n'a jamais donné des preuves bier belles de son désintéressement, mais maintenant l'on a raison de dire que la colline sacrée de Bayreuth ne renferme plus rier aujourd'hui qu'un coffre-fort autour duque. les purs d'autrefois, devenus des hommes d'aujourd'hui, montent une terrible garde De quoi s'agit-il ? Simplement de ceci. Mme l^Dlde Beidler, la femme de M. Beid-1er, chef d'orchestre de «^randi talent, mais qui n'est pas (ou plus) en odeur de sain-u-té à Payneoth, fait un procès à sa mère. Mme Cosima Wagner. Pourquoi ? Simple ment pour qu'elle s'entende déclarer pai le tribunal qu'elle est, bel et bien la fille de Richard Wagner. Or, Mme Cosimr Wa gor p r >1/ u d qu I solde n'es* > . 11 d v tout la fille du maître, mais bien celle de son premier mari, le pauvre, génial et très probablement « cornard », H ans de Bu-low.Le tribunal a dû se livrer à de curieus rapiprochements de dates. Mme Isolde Bei dler est née le ilO avril 1865. Sa mère étaii encore Mme H ans de Bulow ; mais Ilanf de Bulow vivait depuis quelque temps < Vienne et était très malade. D'autre part il paraît évident que vers cette dato là Mme Cosima de Bulow a été très liée -avet Richard Wagner, qui devait l'épouser dam la suite. Isolde serait deme la fille — na turëlle — de l'auteur de la Tétralogie. Or conçoit assez les raisons <rui font que Mme Cosima Wagner nie aujourd'hui cette filia tion. Ces raisons sont d'ordre moral et auss d'ordre financier. Mais que peuvent faire ces raisons contre le fait, d'abord que Mme Beidler ressemble à Richard Wagner et £ M. Siegfried Wagner d'une façon frappante, ressemblance qut elle seule suffirait £ lever tous les doutes sur la paternité de Wagner. Puis, Wagner l'a reconnue lui-même, cette Isolde, pour sa fille. Sur lr partition originale de Tristan, n'y a-t-i pas cette note marginale manuscrite, :à h fin du dernier acte : u Terminé le 10 avri 18(>5. le jour de la naissance de ma fille Isolde. » Et, enfin, n'a-t-on pas publié ur quatrain composé par Richard Wagner h jour où « sa fille Isolde » eut ejuinze ans.. Malgré tout cela, Mme Beidler a perdx son procès, mais seulement parce <jue 1< tribunal s'est eléclaré incompétent. L'af faire n'est pas finie et Isolde a le goût d( la lutte — comme son père. Ce procès ni serait qu'un incident sans importance e ne vaudrait pas qu'on s'y arrête, si on ni savait pas les raisons réelles qui font agi les principaux personnages de cette comc die-vaudeville. C'est une (fuestion d'argent Mme Cosima Wagner, qui est très vieil! et très riche, peut mourir d'un jour i l'autre. (Espérons qu'elle vivra longtemp encore, mais enfin ce n'est pas une injur de dire qu'elle est mortelle, toute veuv qu'elle soit d'un immortel !) Et à sa morl deux enfants qui sont bien d'elle et de R chard Wagner, se partageront soii hér: tage, Si-egfried, qui est compositeur e dht-f d'orchestre, également médiocre d'ai leurs, et Eva, qui est la femme de M. Clian berlain, critique et musicologue, à qui l'o doit d'excellents ouvrages sur Wagner < sur son action sur le théâtre contemporaii Si le tribunal avait décidé qu'Isolde e? au même titre que Siegfried et Eva, fille d Wagner, l'héritage eût dû être partagé e trois au lieu de l'être en deux ; et les pari auiaient été diminuées d'autant. C'est c que Mme Wagner et ses deux enfants r voulaient pas. Quelle que soit la décision finale des ti bunaux, un doit déplorer que la veuve < Wagner, qui s'est si longtemps donné 1 gants d'êtie une sorte de Vestale (uai p( mûre) du temple de Bayreuth, ait perm cfue le nom de son illustre mari fût traîi dans la poussière d'un prétoire. A l'occ sion de ce procès, on a dû nous rappel ,:ue Wagner ne fut pas irréprochable, coi me homme, comme mari notamment. Eh nous le savions bien, et c'est ce qui e impardonnable c'est qu'on nous l'ait ra.pi lé alors que nous voulons tous l'oublier Et il est fâcheux enfin eue ceux qui so censés veiller à la gloire du maître se ch; gent de la souiller et de la faire souill simplement parce ou'il s'agit d'une ejun tion de gras sous. Sans doute l'héritage Mme Wagner sera considérable. Savez-vo que la famille Wagner a empoché tous ; ans depuis 1883 jusqu'au 31 décembre d nier, une moyenne de sept cent cinguai mille mark de droits sur les représentatic des œuvres de Richard Wagner ? Et. lo que nous aurons ajouté que ce chiffre comprend pas le bénéfice de la vente e partitions et des parties d'orchestre, ne aurons donné une idée des trésors amast — le plus légitimement du monde — par héritiers du granid homme. Mais ce n'est pas une raison. Et il se ble que lcifisqù'ooi a l'honneur inestima de porter le nom de Richard Wagner, 1 s sentiel n'est pas d'hériter beaucoup, mais 3 d'agir de manière à mériter de porter un s tel nom. Au-dessus de l'argent, il y a le nom, le Nom. Et malheur à ceux qui l'ont laissé, si peu que ce soit, salir et dégrader l ^ nr—a ; Le Résultat des Elections \ Le Secrétariat général du Conseil na-i- tional du Parti libéral a tenu à déterminer i la situation électorale des divers partis. Il s'est servi dans cette étude des télégrammes officiels pour les élections de cette année et, pour 1912, de la statistique publiée . dans le Bulletin du Ministère de l'Intérieur » après la vérification des pouvoirs des députés. On peut donc dire que les données sont strictement officielles. Pour faire une comparaison exacte entre le dernier scrutin cî- celui de 1912, il a fallu examiner de près le caractère de cha-L cune des listes, et surtout 'celui des listes dissidentes. Il s'est arrêté aux conclusions suivantes : Pour les élections de 1912 et 1914, il faut comprendre parmi les forces antigouvernementales les démocrates-chrétiens qui ont lutté en affirmant. nettement leur hostilité i au ministère ou qui se sont présentés comme candidats de la « Christene Volkspar-ty ». Celle-ci, ainsi que son nom l'indique, constitue un parti séparé. T .utefois, et peut-être par un exicès de Scrupule, les voix de la liste flamingante et démocratique chrétienne de l'arrondissement de Gand n'ont pas été portées à 1 actif de l'opposition en 1914 (4.119 voix), pas plus qu'en 1912 (2.6i2 voix), parce que la lutte a été surtout menée sur le terrain de la question des langues. Il n'a. pas été tenu compte de ces listes. Poui*'1912] iTn'a pas été tenu compte des 4.080 voix d'une liste de détaillants dans l'arrondissement d'Anvers. Les 310 voix d'une liste dissidente libérale de l'arrondissement de Malines ont été ajoutées aux voLv antigouvernementales, tout comme les - §79 voix de la liste socialiste dissidente de l'arrondissement de Charlcroi et les 856 voix de la liste socialiste dissidente de l'ar- i rondissement de Tournai. Les 11.485 voix de la liste de M. Cousot ont été ajoutées aux forces gouvernementales, bien qu'elles aient été exprimées par des électeurs cpii sont loin d'approuver la politicjue ministérielle. Il n'a pas été tenu compte des voix <.uî deux listes dissidentes de l'arrondissement d'Alost, parce qu'elles avaient un caractère fantaisiste (130 + 175 + 305 voix). Pour 11514, il n'a pas été tenu compte des deux «listes de candidats fantaisistes de l'arrondissement de Liège (442+1.534). Les 611 voix de dissidents socialistes de l'arrondissement de Verviers ont été ajoutées à celles do l'opposition et il en est de même des 1.441 voix des dissidents socialistes do l'arrondissement de Gand. Les 1.786 voix de la Ihi.v dissident;: de - l'arrondissement de St-Nicolas ont été attribuées au parti clérical, bien que l'on soit fondé à soutenir que les 2/5 auraient voté pour les libéraux si cette liste n'avait pas été déposée et bien que 'beaucoup de ces voix soient daensistes. Cela dit, voici comment, peuvent être fixées les forces des partis à la suite du dernier scrutin . Partis antigouvernementaux, 755.894 voix Parti clérical, 572.592 » Majorité antigouvernementale, 183.302 » i Comme en 1912, les cléricaux ont obtenu dans l'autre moitié du pays 750.27*.;' voix et les antigouvernementaux 572.586 » la majorité gouvern. fut de 177.693 » [ Dans le pays entier, la majorité antigouvernementale est donc de : 183 302 177.693 5.609 voix. De 1912 à 1914, on peut constater un recul clérical de : 15.-77 voix dans la Flandre Orientale 5.541 » dans le Limbcurg 4.829 » dans la province elo Liège 453 » dans le Hainaut. 25.900 voix ; On peut constater ur, gain anti.gouver- . nemental de : l 25.383 voix dans la Flandre Orientale j 8.453 » dans le Limbourg 12.030 » dans la province de Liège ; 16.111 »' dans le Hainaut. t, 61.977 voix. i L'avarie antigouvernementale, dans ces : quatre provinces, est de 61.977 + 25.900 = - 87.S</ voix. , Si l'on veut faire une comparaison entre ï les dernières élections et celles de 1900. la 1 première année que fut appliquée la R.P. s et où il n'y »;ut pas de cartel, on constate 2 que le recul ou le progrès des forces res- 3 pectives des partis peut être déterminée ,, comme suit par 1.000 voix valables, dans les quatre provinces où des élections viennent d'avoir lieu : t Les cléricaux ont, en ces quatorze ans, reculé de 19 p. c. :- Les libéraux ont, en ces quatorze ans, a progressé de 15 p. c. t Les socialistes ont, en ces quatorze ans, i. progressé de 4 p. c. «• t II s'en fsuit'- que l'opposition tout en- e tière a progressé de 19 p. c., tandis que h n parti clérical a reculé de 19 p. c. s II est à remarquer ciue le progrès du par e ti libéral est de 11 p. c. plus consielérdbh e que celui du parti socialiste. ' L'augmentation du nombre de voix vala i- bles a été, pendant cette période de qua le torze ans, de 29 1/2 p. c. îs -na ç çp. s En Belgique 111 La jeunesse estudiantine st Le cardinal de Malines s'est rendu au e- fêtes jubilaires du Cercle Saint-Josse et ; a prononcé un discours, nt » Continuez., a-t-il dit. d'être des cathe r- liejiues corps et âme. Ayez toujours, connu er viou§ en avez eu la franchise de vos orig: ;s- nés, le courage d"accepter qu'on vous a| de pelle catholique, même clérical. J'aimai us naguère à me trouver au milieu de la jei es nesse estudiantine epii, lorsqu'on criait « >r- bas la calotte ! » levait ses casquettes e •te répondait « Vive la calotte ! » ns Le cardinal n'a-t-il pas été quelque pe fs- imprudent en évoquant ce souvenir, ne Récemment la jeunesse estudiantine es défilé devant son palais archiépiscopal « us elle a proféré des cris d'un autre genr, ;és contre l'autorité suprême de l'Université, les A ce propeç du mouvement d'alors, d< protestations, des violences et des colère m- qu'e:-î-il resté ? ;>Te Vaincue, la jeunesse estudiantine est-el es- devenue soumise et disciplinée ? On le d rait... On n'entend plus parler d'aucun incident et ce geste do révolte semble pour longtemps apaisé. Il n'en est pas moins vrai qu'il a eu une curieuse spontanéité et son côté sympathique dans l'anathème lancé contre la mouchardise. Indéfectible A oes mêmes fêtes jubilaires le Ministre de la Justice a rappelé le vote récent de la loi scolaire dont il a fait un pompeux éloge. Si c'était une loi de justice et d'égalité comme il l'a déclaré, pourquoi les électeurs l'an raient-ils côndamnée avec tant d'unanimité ? « Nous pouvons, a-t-il ajouté en terminant, envisager l'avenir avec confiance, avec une indéfectible espérance. » Le mot indéfectible n'a pas toujours servi les ministres catholiques. Lorsque M. de Trooz a parlé de l'indéfectible union de ses amis, ils ont commencé â se elisputer avec véhémence.' L'indéfectible espérance de l'honorable ministre de la justice ne s'affirme-t-eïle pas au moment où le recul clérical s'accentue de la façon la plus décourageante pour les chefs de ce parti. Une statistique faite avec la plus grande impartialité sur des documents officiels ne vient-elle pas de démontrer (}ue les libéraux, depuis 1900, ont progressé de 15 p. c., les socialistes de i p. c. et que les cléricaux ont reculé de 19 p. c. La minorité cléricale dans tout le pays est de 5.609 suffrages, ce qui se tra.duiit par une majorité de 12 sièges â la Chambre ! Libre à M. Carton de Wiart d'envisager l'avenir avec 'confiance, mais son indéfectible espérance a des chances tout de même d'être déçue. La garde civique Quand M. Bcrryer déposera-t-il son projet relatif à la garde civique ? Il est regrettable qu'il n'ait pas assisté dimanche à la revue de la milice citoyenne, à Bruxelles. Il se fut rendu compte de la nécessité d'agir pour transformer la garde civique en territoriale. Telle epi'elle est organisée au-jourd hui, elle doit rapidement s'éteindre puisque la jeunesse n'y participe plus. Elle est même en ce sens un défi à la lo-g'ieruc. Elle ne justifiera plus son existence que comme réserve ou territoriale. Les effectifs squelettiques qu'elle a montrés dimanche dans la capitale iront en s'affaiblissant de plus en plus. Dans cinq ou six ans, <rue restera-t-il de ces compagnies fantômes ? Le ministère des colonies Samedi, M. Renkiri a été inspecter les locaux réfcctionnés du ministère des colonies, rue do Brederode, à Bruxelles. Quanel ils ont été évacués par les employés et agents de ce département, ils so trouvaient dans un état lamentable, piteux. Il paraît que, remis à neuf, ils emprisonneront encore le personnel pendant un ton nombre d'années. Et les plans c]e M. C.ollès ? Sont-ils à jamais abandonnés ? A-t-on renoncé à l'idée de construire un édifice rue de Namur ? Vu la triste situation dans laquelle se débat le Trésor, il est probable que la construction de ce ministère est ajournée aux calendes grecques. LE LIVRE DU JOUR —o- Portraits, Essais et Discours (1) Par Faul HYRrëANS Il n'est rien de plus éphémère qu'un discours. 11 semble surtout qu'un discours po- ' liticiue ne puisse survivre à l'événement qui l'a suscité. S'il en est ainsi de beaucoup de harangues et de conférences, il faui faire exception pour les discours de M. Paul Hymans. On les lit et les redit avec le même intérêt. £>i le temps a émoussé lo côté piquant ou poignant de certains sujets, en revanche, l'éloignement permet do mieux apprécier la justesse des thèses défendues. Les discours de M. Paul Hymans doivent le privilège de l'éternelle jeunesse au soin avec lequel ils ont été préparés, médités, charpentés, à l'abondance des idées générales, à la sûreté de la documentation, ià la perfection de la forme. Ce sont ces qualités qui font également de M. Paul Hymans l'orateur le plus écouté du Parlement à qui il suflfit d'intervenir dans un débat pour que le niveau de la discussion s'élève immédiatement. C'est avec un vif inténêt qu'on feuillettera ce livre qui contient la plupart des discours et conférences du grand orateur libéral depuis une dizaine d'années, ainsi que des essais de critiques et d'histoire politique où l'on retrouvera le vigoureux jugement de l'auteur de Frère-Orban. Nous y voyons revivre les grandes figures de Bara, de Graux, d'Anspach, de Hou-zeau, de Mathieu Leclercq, au milieu des luttes politiques d'avant Les portraits de Bara et de Graux sont tracés de main el e maître. « Son éloquence, dit-il ein parlant de Bara, faite de verve, de bon sens et eie bonne humeur, était l'image même de son tempérament. Elle se colorait dans le feu de l'action comme le visage que le sang empourprait, tandis que l'index tendu scan-! dait le rythme irrégulier et entraînant du discours. Le trait fendait l'air, ne manquait jamais le but. La colère faisait jaillir l'in. i vective et l'ironie, sous le pince-nez, allumait le regard. La tempête, brusquement, finissait dans un éclat de gaîté et l'auditoire - secoué et conquis, riait en applaudissant. •> Combien différente était l'éloquence de Graux : « Son élexpience reflétait sa nature intime. D'une impeccable correction, elle ( avait moins de passion aue de logique et , plus de noblesse que de fougue. Une ardeur concentrée réchauffait, l'ardeur de la pensée qui cherche, pour convaincre, les formules concises et fortement adaptées, de l'argument qui s'aligne en bataille et mar-c che à l'assaut. C'était une éloquence de ré-t flexion plutôt que d'inspiration ; le cœui y parlait moins que la raison. La phrase " était pure, le débit pressant et incisif ; ln 0 voix., d'un métal bien trempé, scandait les mots et, élans l'élan de la période, avait de; vibrations d'airain. ■» s Autour de ces grandes figures, revivent lei - événements politiques des dernières année1 ^ du parti libéral : les luttes pour la liberté t de c-onscience contre l'ultra-montanisme ca tholique, les bourses d'études, l'insurrectioi 11 du. clergé contre la loi de 1879, le renverse ment, du ministère clérical de 187.1 sur ur a simple rappel de l'affaire Langrand-Dumen cèau, la scandaleuse exploitation des im h pôts de 1883 par les cléricaux qui les avaien renelus nécessaires pour combler leur défi !S cit : tout cela, est évoqué par M. Hiymans e 3» vaut d'être lu. le (1) Henri Lamertin, Bruxelles. Prix : 7.5 i- francs. D'autres études, discours et conférences, traitent de sujets peut-être différents mais* qui, tous,- s'inspirent d'une même et forte; préoccupation : assurer le développement in-iellectuel, moral et social du pays dans la justice et la liberté. C'est la recherche des mesures préventives contre la criminalité, étuelo consciencieuse de tous les efforts des savants et dos juristes ; c'est la crise du parlementarisme et ses conséquences sur l'organisation de nos démocraties ; le chapitre consacré à l'éducation des femmes est d'une rare clairvoyance. De fortes pages sur le libéralisme ejui le feront admirer et aimer davantage. Voici les deux conférences qu'il a faites cette année à Bruxelles et à Paris : « L'Eloquence au Parlement », recueil d'observa-.tjons dont la délicieuse ironie n'exclut pas la profonde vérité, et « Ouekfues aspects de la Belgique politique d'aujourd'hui », ej_ui révèlent le noble et clairvoyant patriotisme de celui qui.sut trouver de-tels accents. Et enfin, les grands diseoûrs prononcés à la Chambre sur la question coloniale, la question électorale, ia défense -Nationale, la question scolaire, nous font revivre les phases les plus passionnantes et les plus émouvantes de nos luttes politiques. En relisant ces pages, on ne peut manquer d'évoquer la physionomie de l'orateur et c'est sans effort que nous le -voyons à la tribune, penché vers son auditoire comme prêt à 'bondir, se redressant tout à coup comme pour défier l'adversarie, le geste rare mais énergique ; le masque ascétique éclairé par la vie ardente, cîes yeux de volonté enfoncés sous l'arcade jsourcilièrei ; les lèvres minces que plisse un .malicieux sourire annonçant une boutade ou une saillie qui portera ; la voix profonde, prenante qui tour à tour, sans apparence de fatigue ou de fqiblesse, passera du ton de la causerie plaisante aux accents de la plus véhémente éloquence. Le lecteur roverra tout cela en feuilletant ces pages et il comprendra l'autorité qu'un pareil homme a tout de suite conquise » la Chambre non seulement sur ses amis politiques, mais aussi sur ses adversaires. M. Paul Hymans lu doit, cette autorité, à d'autres qualités qui s'affirment à chaque page de son livre et qui en . font l'incarnation la plus vivante du libéralisme belge. Au milieu des passions sectaires, qui se déchaînent à droite, le parti libéral revendique le droit du libre examen. U ;?.'est ni religieux ni antireligieux. Il se défeiîcl de pénétrer dans le domaine sacré de la coa^s-cience. Il n'y a pas plus de rapport, disaïf Nothomb, entre l'Etat et la religion qu'il n'y en a entre la politique et la géométrie. L'Etat se doit d'assurer le respect et la liberté de toutes les opinions, de mutés les croyances. Aller au-delà pour combattre une philosophie ou protéger une foi, ce serait sortir de son rôle constitutionnel, ce serait faillir à sa mission. En quels termes élevés, M. Hymans développe ce thème qui est comme lo leit- -môtiv de toute la politique libérale. S'il tient tant à la liberté de conscience, c'est qu'il la croit indispensable au développement du litre-arbitre, source de volonté et de progrès moral. « Nous persistons pour notre part à croire^ dit-il, qu'il y a autre chose en l'homme qu'une aveugle fatalité héréditaire ; que chacun, à côté d'instincts ataviques, legs de ceux qui l'ont procréé, possède une dose plus ou moins puissante d'autonomie propre. L'hérédité, «mémoire de la nature», comme l'a dit en termes pénétrants M. Prins, apparaît en l'homme comme un facteur de stabilité et de tradition. Sous le tissu dont elle l'enveloppe, bat et se meut le principe indéfinissable et inné ele la liberté morale, qui le soulève, l'assouplit et le transforme, facteur d'incessante évolution, source d'inépuisable perfectibilité. L'hérédité assure la. continuité. La liberté morale crée le mouvement ,et le .progrès. » C'est pourquoi le libéralisme s'est toujours attaché à dévelopjjer l'éducation du peuple et qu'il n'hésita pas un jour à faire de l'instruction la condition imposée à l'obtention du droit de vote. Sans un regime de tolérance et de liberté, si TEtat use de son pouvoir souverain pour favoriser un parti, il n'y a plus d'union possible au sein de la patrie, nous allons <àl la guerre civile, des ferments de haine germeront entre les citoyens qui menaceront de désagréger l'édifice national, et ces haines ne seront pas moins dangereuses si elles sont des haines de classe ou des haines de secte. M. Hymans tient à l'union des rîmes et des coeurs au sein de notre libre Belgique qu'il rêve sans cesse plus grande, plus forte, plus respectée. C'est une de ses idées favorites. C'est son argument essentiel, soit qu'il ait à combattre les théo- , ries fratricides du collectivisme et les menées révolutionnaires des fauteurs de la grève générale, soit qu'il ait à démasquer, l'ultramontanisme clérical dont la forme ' change peut-être, mais l'esprit jamais, ou à dénoncer les conséquences. désastreuses de la loi scolaire imposée par le fanatisme aveugle de la droite. C'est ejue M. Paul Hymans est un grand patriote. Il aime profondément son pays. Nos institutions nationales ont trouvé en lui constamment un défenseur ardent et convaincu. Ce n'est pas lui epii se laisserait aveugler par l'esprit de parti au point de confondre dans une même pensée d'amertume la. Belgique et le gouvernement catholique. Et quand il est allé donner à Paris cette remarquable «conférence dont les plus grands journaux français ont dit merveille et que chacun tiendra à relire dans son livre, sa première parole a été pour déclarer qu'il ne parlerait pas ^ en homme politiepic, de l'opposition. «Au-delà de la frontière, dit-il, le point de vue change. Et l'on se rappelle moins les querelles du dedans, pour songer davantage à la commune raison sociale qu'on représente au dehors, au nom de famille epie l'on- porte, à la lignée des ancêtres et à ses prolongements futurs. » Dans nos luttes intérieures même, M. Hymans s'est toujours inspiré du sentiment patriotique le plus élevé. Il suffit do relire ses discours sur la question coloniale et la question militaire pour constater qu'il savait placer au-dessus des inté- r ; rôts de parti ce eru'il considérait comme ! l'intérêt général du pays. Et en ces circonstances, il a agi en véritable homme ; d'Etat. > Cet amour vivace de son pays, il le con-: fond avec celui qu'il a pour son parti, si profondément attaché à nos institutions na-i tionalcs. Nul mieux que lui ne sait définir le rôle historique que le parti libéral est i appelé à jouer, parti de tolérance, de réa-- lisation pratique, d'union entre tous les citoyens sans distinction ele culte ou ele t coterie politique. Le passé est là pour rappeler l'œuvre des t gouvernements libéraux qui se sont succédé au pouvoir. « Cette œuvre, dit M. Hymans, demeure incorporée à la Belgique [) contemporaine et forme un fragment ina-Ijénablç du patrimoine national. »

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Cet article est une édition du titre Journal de Liège et de la province: feuille politique, commerciale et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1832 au 1940.

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