L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 10 Janvrier. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 17 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/gf0ms3m294/
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jerè Année N°. 79* S cents (lO centimes) Dimanche IO janvier 1915 L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction ' ÏV.Z. VOORBURGWAL, 234-240. Téléphone: 2797. 75 Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: ! Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, afeorijjemenss et veirnte au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 334-240. Téléphone: 177S. Abonnement ( En Hollande 1.50 pai> mois», payable par anticipation l Etranger fi. 2.00 „ „ Les diplomates belges 'A la suite de l'attentat perpétré sur la nation belge, de6 courages admirables, des vaillances sublimes, des initiatives exemplaires ont surgi, qui ont fait que les Belges ont- aux yeux du monde grandi avec le destin même de la Belgique, et ont su e'élevear tout de suite à la hauteur de ses injustes malheurs. On a dit partout et l'on répétera pendant longtemps la noblesse et la calme vaillance du Roi Albert, la générosité, le dévouement et surtout le simple don-de-soi de la Reine Elisabeth ; on a chanté l'indomptable courage de l'armée et vanté le patriotisme inflexible de la plupart j des conseillers de la couronne. Et je ne cite | ici que pour mémoire la gloire dont s'est couvert un Adolphe Max. On a dit tout cela ; et a.u moment, qui est de plus en plus pioche de nous, de la réparation, on se souviendra de tous et on leur fera bonne mesure, soyez-en certains. Je voudrais aussi, dans ce palmarès, qu'on n'oublie pas le corps diplomatique de la Belgique. On ne sait pas, et certainement on ne sait pas assez, ce qu'il a fait, le corps diplomatique belge, devant une situation 6i grave, si redoutable, et si différente du courant habituel de 6on activité Oh! mon Dieu, on a souvent souri en par* lant des diplomates belges, à Bruxelles même. Représentant un pays neutre, on les croyait neutres eux aussi. On pensait que leur rôle était de représenter, rien de plus, — et au sens le plus vain et le plus creux du mot; non pas représenter la patrie, non pas représenter le Roi, chef du pays, ou son gouvernement, mais surtout, mais uniquement représenter — tout court. :A vrai dire, il y avait peu de grands diplomates en Belgique, et il ne pouvait y en avoir, pensait-on, puisque la Belgique, par sa neutralité même, s'était interdit de .jamais faire autre chose qu'une diplomatie neutre, toute de réserve et de prudence. Ainsi parlaient les gens superficiels et mal informés. Les événements viennent de leur infliger de sanglants démentis. Le corps diplomatique belge non seulement a été à la hauteur, à la périlleuse Uiauteur des circonstances présentes, mais il a su se hausser au-dessus de son grand idevoir et le dominer. Si la Belgique peut-être fière de son Roi et de son armée, elle peut l'être aussi de ses diplomates. La plupart de ceux-ci ont été formés à la grande école de Léopold II. C'est lui qui les avait devinés et entraînés; plusieurs d'entre les ministres de Belgique étaient les amis personnels du feu Roi, notamment le comte de Lalaing et le baron Beyens. Ou a pu faire à Léopold II bien des reproches, ma's on m'a jamais pu lui dénier l'admirable don de s'y connaître en hommes. Et si le corps diplomatique belge est ce qu'il est et s'est montré à la hauteur de sa lourde tâche, c'est en bonne partie au grand Roi défunt que la Belgique le d< 1t. A la légation de Londres, le comte de Lalaing et son personnel ont vraiment fait merveille. Avant la guerre, le rôle du ministre n'était pas facile. Depuis, il a été extrêmement ardu. Avant, il fallait tenir le gouvernement de Sa Majesté au cour'ant, heure par heure, et presque minute par minute, des événements; il»fallait également obtenir de Tir Edward Grey la promesse de venir en aide à la Belgique, 6i l'Allemagne envahissait le territoire. Tout cela demandait du tact, de la fermeté, de la dignité, — du talent. Le comte de Lalaing a eu tout cela, et c'est grâce à lui encore que, depuis la guerre, se sont coordonnées si utilement toutes les oeuvres qu'on a vu 6'organiser à Londres pour venir en aide aux Belges exilés et ruinés. A la légation de Berlin, le baron Beyens, au cours des ^étouffantes journées de juillet et d'août, avait à jouer un rôle extrêmement périlleux, où il fallait également de l'entregent en même temps qu'une inflexible fermeté. II l'a joué magistralement et lorsque tout était perdu, lorsque l'Allemagne, grisée de force et assoiffée de conquêtes, déchira le chiffon de papier qu'elle avait solennellement signé, l'attitude du ministre du Roi fut vraiment parfaite de noblesse, et aussi de mépris souriant, à l'égard de tous ces gens de la Wilhelmstrasse... Ailleurs le rôle des ministres fut plus facile. A Paris, à Petersbourg et dans les paya neutres, les sympathies étaient tout de suite ^ allées à la Belgique, outragée et souillée; là encore, les diplomates ont joué dignement leur rôle, et, envoyés d'un Roi-héros, ils surent se montrer dignes d'une aussi grande mission. C'est sous leur impulsion et grâce à leur activité de toute heure, que les Belges ont été secourus, aidés, conseillés, pauvres victimes d'un état de chose monstrueux, dont ils n'avaient jamais, dans leurs pires cauchemars, osé rêver ! Que de ' tmiseres ont été ainsi soulagées, discrètement, presque en cachette, par des ,fonds ' secrets dont aucun registre officiel ne l portera jamais la trace; que d'initiatives ■> hardies et généreuses sont parties des hôtels des légations de Belgique, soit des ministres , eux-m.mes, soit de leurs collaborateurs, 9oit enfin il ne faut pas l'oublier — des femmes des ministers ou des membres des i missions. Partout les femmes des ministres, les femmes de leurs collaborateurs ont su être maternelles et fraternelles aux pauvres f victime de 1 invasion. Je sais des exemples i merveilleux et charmants de cette auguste -charité &ui sut toujours ^enir §n aide, sans * jamais avoir l'air de faire l'aumône. Car l'aumône déshonore un peu celui qui la fait comme celui qui la reçoit, alors que la charité ennoblit l'un et l'autre... Une des légations où l'on a le plus et le mieux travaillé, dans les cinq mois tragiques que nous venons de traverser, c'est • assurément celle de La Haye où, de par sa , proximité avec la patrie dévastée, devait arriver le gros de l'armée lamentable des fugitifs. Et comme on l'a reçue cette armée, i comme on l'a aidée, comme 011 a pansé ses | blessures, — voilà ce qu'il faut qu'on ! n'oublie pas! La baron Fallon, ministre de Belgique auprès de la Cour de Hollande, 1 est trop connu des lecteurs de l'.,Echo Belge" pour qu'il soit nécessaire de faire de lui, à cette place,- un éloge dont sa modestie 11e s'accommoderait pas; au surplus, ils sont bien rares, ceux de nos lecteurs qui n'ont pas obtenu de lui ce qu'ils étaient venus lui demander, les uns, un secours, les autres un conseil, et tous, la cordiale et chaude poignée de mains, qui réconforte après les épreuves traversées et qui signifie qu'il y a au Vijverberg une ,,succursale" de la Belgique où les Belges 2>euven^ toujours venir îeconnaître la patîrie absente!- Les collaborateurs du baron Fallon se sont, eux aussi, dépensés sans compter, et surtout le prince Albert de Ligne-J'ai eu le plaisir de connaître le prince de Ligne, il y a des années, alors qu'il était attaché au cabinet du chevalier de Cuve-lier, ministre des affaires étrangères de l'Etat Indépendant du Congo. Il avai'o déjà à cette époque — le sait-il ? — la réputation d'être l'homme le plus aimable de Belgique. Au cours des derniers événements, il 11'a certes pas cessé d'être aimable, car la bonne grâce est une des plus délicieuses traditions de la Maison qui a donné aux lettrés et aux délicats l'admirable prince de Ligne, poète, dramaturge, politique, et homme d'esprit dont on célébrait il y a peu de mois l'anniversaire au château de Beloeil ; mais cette amabilité a su se pencher sur toutes les misères, cette bonne grâce a su se transposer et s'ennoblir en réelle et agissante bonté. Car on ne les compte plus, les Belges, qui doivent- au prince Albert de Ligné le bon conseil," la-parole amie, ou l'encouragement matériel qui sont en ces heures tragiques les meilleurs viatiques des exilés et des malheureux ! René Feibelman. M.O . : Imeiifi malheureux. L'agence Wolff, agence officielle, continue de démentir avec une impudence vraiment incroyable que le cardinal Mercier ait été inquiété à propos de son mandement et que des prêtres aient été emprisonnés pour en avoir donné communication aux fidèles. Nous ne pensons pas que ces démentis exercent un effet heureux, bien au contraire, et le crédit de l'agence de renseignements allemande pourrait en être ébranlé. Dans un pays comme celui-ci, tradition-naliste et imbu de respect pour tout ce qui revêt un caractère officiel ou qui touche à l'autorité, ces communications portant l'estampille du gouvernement allemand rencontraient chez le public la plus grande créance. C'est très utile d'avoir une réputation d'infaillibilité et celle-ci a déjà beaucoup servi le bureau Wolff, dans les pays scandinaves notamment et en Hollande. Que de nouvelles adroitement présentées, que de savants maquillages avaient réussi à disposer favorablement le public à l'égard de l'Allemagne. La vérité allemande, pour beaucoup, était la vérité tout court. Ce n'était pas l'Allemagne qui avait déchaîné la guerre, qui avait, sous le paravant de l'Autriche, préparé le coup de l'ultimatum à la Serbie pour humilier l'Europe ou, sinon, spéculant sur les grèves de Pétrograde, la révolte de l'Irlande et la bassesse du, radicalisme français, écraser cette même Europe et asseoir dessus, lourdement et définitivement la Pax Germanica. Non, c'est l'Angleterre îgoïste et ambitieuse, l'Angleterre jalouse ies progrès industriels et économiques de .'Allemagne, de ses progrès navals surtout, }ui avait ourdi contre l'Allemagne la plus nfâme des coalitions. Ce n'était pas l'Allemagne, non plus, qui ivait violé la neutralité de la Belgique, c'est a Belgique qui avait foulé aux pieds ses engagements les plus solennels. Enfin l'Al-emagne seule savait faire la guerre avec lumanité tandis que les autres peuples, qui ne craignaient pas de susciter contre elle ies hordes de sauvages jusqu'au coeur de .'Afrique et de l'Asie, ne sont que des barbares. Et les cris de notre malheureuse population martyrisée et ruinée n'étaient que ies hurlements de bandits justement châtiés — Mais voici que la fameuse agence Wolff, lui fournissait la vérité sur facture, est prise en flagrant délit de mensonge. Un jrain de sable se met dans un rouage et le nécanisme tout entier est faussé. L'agence kVolff a menti une fois ; est-il bien vrai que es autres fois elle ait dit vrai? Le doute a :nvahi l'esprit du ,,neutre" le moins prévenu. Cet homme désormais hochera la tête »t chaque fois que l'agence berlinoise annon-era un succès ,,kolossal" des troupes du :aiser, ou qu'elle démentira une victoire des Jliés, il se dira: ,,0ui, mais".... Ce ,,mais" flanque par terre tout l'écha-audage de mensonge si savamment établi >ar ceux qui, en Allemagne, font la guerre rvec Ja plume et le papier^ C. B. En Belgique. Les notaires belges. Nous tenions d'excellente source que les notaires belges, qui ont abandonné leur étude et se sont réfugiés à l'étranger, seraient considérés comme démissionnaires. ,,L'Indépendance Belge" a voulu en avoir le coeur net et s'est adressée télégraphique-ment au ministre de la justice, auquel elle a communiqué notre nouvelle. M. CaHon de Wiart a répondu: ,,Aux termes de la loi de Ventôse, les suspensions ou destitutions ne peuvent être prononcées contre le notaires que par la tribunal civil de leur résidence. ,,Je n'ai pas reçu confirmation de la nouvelle signalée par votre télégramme." CARTON DE WIART. Nous sommes très heureux d'apprendre de M. Carton de Wiart lui-même qu'on ne I destitue pas un officier ministériel sans ; qu'il n'y ait jugement d'un tribunal compétent. Cependant, nous sommes obligé de ; maintenir notre information, en appuyant sur ce fait que telle était la proposition d'un procureur belge. Mais nous savons à présent que, toutefois, ce seul procureur n'engagera dans cette affaire, s'il s'entête, que sa seule responsabilité. A Bruxelles. „Le Petit Parisien" a consacré à la Belgique une série d'articles très intéressants et qui apportent quelques renseignements curieux sur les propositions de paix séparées faites par l'Alleih'agne à la Belgique. Par trois fois en quatre mois, l'Allemagne tenta d'amener la Belgique à déposer les * armes (ceci date du mois d'août). Une première démarche, tentée par le représen-j tant à Bruxelles d'un gouvernement neutre, essuya le refus digne et form 1 de notre ministre des affaires étrangères, M. Davignon. Le ,,XXe Siècle ' qui reproduit l'article de son confrère parisien continue en ces termes: La deuxième fois, ce fut entre le 9 et le 18 septembre 1914. M. Woeste fut le messager porteur de la branche d'olivier. La démarche fut tout indirecte dans ses origines et tout officieuse dans son exécution. C'est à la suite d'une conversation entre M. Dufer, directeur à Bruxelles de la Deutsche Bank, et M. Woeste, conversation ouverte à l'initiative du premier, que M. Woeste crut opportun de venir à Anvers s'entretenir avec M. de Broqueville. M. Woeste insista sur la puissance militaire de l'Allemagne et .le peu de chance qu'il y avait apparemment pour les Belges à continuer la résistance; il aurait fait, connaître en même temps que le maréchal von der Goltz ne se refuserait probablement pas à causer si le Gouverne mmt belge faisait un pas vers lui. M. de Broqueville se borna à faire observer à son éminent interlocuteur qu'à faire une telle suggestion il ne devait certainement pas se rendre compte des sentiments du Conseil ' des ministres; celui-ci n'aurait certainement qu'une réponse unanime, c'est „que la démarche proposée serait contraire à l'honneur." La troisième fois, c'est tout récemment, l'intermédiaire est désigné énigmatiquement par l'auteur de l'article comme étant „un homme d'Etat neutre, mais non inviolé", négociateur gyrovague qui -voyage depuis quatre semaines parlant de paix partout'?. Une lettre de Berne au même journal, parue dans le numéro du 26 décembre, permet d'identifier avec une quasi certitude, ce troisième négociateur en la personne de M. Eyschen, premier ministre du Grand-Duché de Luxembourg. Le Petit Parisien affirme que M. Eyschen, obéissant évidemment à des suggestions allemandes, est venu ,,inviter le Conseil fédéral à offrir sa médiation à la France et à l'Allemagne, en vue d'ouvrir des négociations pour la paix". On lui a opposé un refus catégorique. Presque au lendemain de la remise de la croix de fer à la Grande-Duchesse de Luxembourg, par Guillaumé II, la démarche de M. Eyschen a de quoi surprendre. Assurément, il faut rendre hommage à la courageuse énergie dont le chef du gouvernement grand:ducal a fait preuve, le 4 août, quand il a répondu, devant les députés luxembourgeois réunis dans leur capitale occupée par' les troupes prussiennes, aux inventions mises en circulation par la chancellerie allemande. II. n'eu reste pas moins que M. Eyschen n'a pu agir, dans l'initiative qu'il vient de prendre, qu'à l'instigation de la chancellerie allemande qui lui a donné toutes facilités pour traverser les lignes, passer en Hollande et pénétrer en Suisse en • vue d'offrir le rameau d'olivier. M. Eyschen avait oublié le pacte de Londres. Le Conseil fédéral, lui, s'en est souvenu et n'a pas voulu se prêter à la manœuvre trop grossière de l'Allemagne dont M. E}'-schen s'est fait, consciemment ou non, le complice. * * * Le Parc subit chaque jour de nouvelles dégradations. A présent, les Allemands construisent des trottoirs en béton sur le terre-plein qui fait face au Palais de la Nation. Et comme cela ne suffisait pas, ils élèvent encore des murs le long de ces frottoirs l ( Un grand écriteau se balance à l'entrée du Parc: ,,Eingang fur automobiel" ! Un peu plus loin, des cavaliers tournent en rond, ayant transformé en manège la belle allée centrale. Comme sans-gêne, 011 fera difficilement mieux ! # * * £ On demandait à un bon Bruxellois lequel j des deux maîtres de l'heure présente il préférait: von der Goltz ou von Bissing? — von Max, répondit-il ! * » » 1 Les journalistes allemands qui, en temps < de paix, faisaient à Bruxelles belle et bonne ( besogne (c'est un peu tard qu'on s'en rend ] compte!), — sont, à une exception près, j rentrés en Belgique dans les bagages de f l'armée allemande. Furieux .d'avoir été ex- ] puisés au lendemain de l'outrageant ulti- , matum de leur pays au nôtre, ces messieurs 1 ( essaient actuellement de prendre une mes- £ quine revanche. Les uns font métier de délateurs, d'autres dirigent la censure. Et il faut voir comme ils s'y entendent ! Leur directeur est le nommé Wertheimer, ancien correspondant pour la Belgique de l'inef- 1 fable Wolff-Bureau et de la ,,"Vossische Zei- j tung". Il est parti le tout premier de Belgique, en proie à une peur intense et, bien entendu, il y est revenu le tout premier \ aussi ! En récompense, on lui a confié la- f direction de la censure, en attendant que le jour où les alliés arrivent aux portes de Bruxelles, il file encore une fois. Mais celle- 3 là sera la bonne ! < • i • i Un objet de divertissement pour les Bruxellois, c'est l'uniforme -de cachemire j blanc des Allemands sur lequel ils jettent une houppelande en cette espèce de Mon-goli blanc qui sert à fabriquer les fourrures ; à bon marché pour les enfants. On se croi- j rait. en carnaval, n'était l'atmosphère qui pèse si lourdement! Et c'est sans doute pourquoi les ,,Zo-ot" populaires ne sont pas lancés à pleine voix, de temps en temps. A Anvers. A ]a Kommandantur, 011 avait affiché : j „Groote zegepraal : 30,000 Russen gevan-gen genomsn"-. Un loustic a remplacé Russen par Mus-sen et on en a ri, bien ri ! * * «r w Jeudi dernier, rempart Ste Catherine, un Anversois a été embroché sur une baïon- 1 nette. Revenu de Bruxelles, il était porteur de quelques lettres intimes, découvertes sur lui, à l'arrivée du train. Cortège habituel vers la Kommandantur avec deux gardes, < tentative de fuite, partie de cache-cache, ^ surprise au coin d'une rue et finalement , coup de baïonnette mortel. * * * i A date fixe, ou tire les lots de la ville 2 d'Anvers. Un tirage vient tout dernière- * ment- d'être fait. Seulement-, ces lots ne sont 1 pas. payés — momentanément. C. * * * ( li a été question de ne plus payer les em- ployés communaux. Mais cette mesure, cro- \ yons-nous, n'est pas prête d'être mise en t vigueur. Il en est de même de l'anti-pa- c triotique taxe sur les absents qu'on étudie > cependant. £ • * * Il est interdit aux officiers allemands de circuler seuls, en automobile, aux environs i d'Anvers. Voici pourquoi: on a remarqué c l'absence d'officiers automobilistes aux appels. Et, constatation plus pénible, les automobiles qu'ils conduisaient n'étaient pas c rentrés aux garages désignés! En quelques c semaines, soixante officiers dirent à tout j jamais adieu à la discipline allemande — t (presque tous étaient des officiers de ré- ] serve et non de carrière). Mais ce qui en- e nuya davantage l'autorité supérieure, c'est ^ que leurs soixante automobiles manquaient également. Une enquête fut ordonnée: les recherches furent vaines! Conducteurs et À voitures s'étaient éclipsés, tout simplement. De là, la nouvelle mesure qui comporte les ' peines les plus sévères à qui l'enfreindra. 1 * * * ^ M. Charles-Corty, président de la Chambre de Commerce d'Anvers, membre de l'actuelle commission intercommunale, vient de mourir. La nouvelle de sa mort surprendra et attristera nos concitoyens. M. Char- 1: les Corty occupait une place très eu vue dans f le haut commerce anversois où ses sages conseils étaient toujours pris en considération.* * # g Nous apprenons également la mort de M. G Pierre van de Ouderaa, le professeur bien ° connu de l'Institut supérieur des Beaux-Arts. C'est lui qui, notamment, décora la salle des assises du Palais de Justice. M. Lierre van der Ouderaa était né en 1842. A LoEvain. p Sur toutes les proclamations affichées en ^ vi'lle, après le sac, et dans tous les ordres du c jour distribués aux troupes, reviennent sans ^ oesse les mots : ,,unser brave soldaten" ! c • * « Le 31 aoiit (rappelons la date du sac de ^ la ville: 26 août), les officiers allemands f ont dû enlever à certains de leurs hommes les oartougheg dont ceug-cj, étaient porteurs. Plusieurs compagnies durent marcher pen-lant quatre heures à la Plaine des Manoeuvres, à titre de punition. Notre coriespon-lant n'a pas pu connaître la raison de cette nesure. A Gand. Pour obtenir la note de 40 millions de rancs mensuels comme contribution de guerre, les Allemands ont promis de ne plus ever d'autres contributions,... mais il reste es amendes et le système fonctionne depuis ore avec cette rigueur qui fait la vertu de 'organisation militaire allemande. A Gand, 100.000 marks d'amende payables en or, sans doute pour augmenter l'encaisse métallique de la Reichsbank, parce [ue deux fils téléphoniques ont été coupés ors de laJ retraite vers l'Yse-r par les trou->es belges et qu'ils ont prétendu avoir été iétruits par les Gantois depuis l'occupation ! /administration communale a demandé me enquête qui eût fait découvrir l'inanité [e l'accusation. Faut-il dire que l'autorité .llemande a refusé? E m C a etb g3 i sra e. De Tilburg, nous parvient la nouvelle que e doy»3>n et Je curé de Gheel auraient été fait >risonniere et emmenés, on ne sait où! * * * Trois soldats allemands, à Turnhout, se se-aient appropriés, chez une riche veuve, des ortes sommes d'argent. * * * A Tielen et Liolitaert, on a airèté 13 jeu-îcs gens qu'on a *>mmenés. Ils n'avaient pas >béi à l'ordre de se faire inscrire à Héren-lials.* * « A Gierle, on a saisi une somme de 28.000 rancs, appartenant a la comtnune. Le gouvernement belgo a fait parvenir à a commune de Brasschaet l'argent néces-laire pour le paiement des fournisseurs de 'armée belge. * * * Nous avons déjà dit que le brasseur iloyéfs a été fusillé. Le malheureux, qui îtait sourd, a été tué, sans doute pour ne l'être pas arrêté lors d'une sommation qu'il l'avait pas entendue. On a également tiré iur le fils du secrétaire communal, sans l'at- iëindre heureusement. # * # A Mariaburg, les employés qui sont restés >n Belgique ou qui y sont rentrés après 'installation des Allemands à Anvers travaillent au bureau de la compagnie d'assu-■ances : ,, Antverpia ".. A Eeckeren, les civils doivent monter la farde pendant la nuit pour veiller à la sé-:urité publique — et surveiller les vols, ou jours possibles. Aussi, il y a quelques jours, lassés d'être es dupes de ce système, les civils ont nette-uont refusé de reprendre le service. Plu-ieurs d'entre eux avaient été les témoins du )illage d'une maison, tandis qu'une senti-lelle allemande montait la garde à la porto le l'immeuble. Us voulurent raconter cet ncident à la Kommandantur : ils en furent mpêchés! Mais comme ils ne voulaient pas >lus longtemps se promener la nuit pour tre témeins de pillages, sans pouvoir ni in-ervenir ni protester, on vint 'les chercher à [omicile, les uns après les autres. Ils avaient . choisir entre la prison ou la reprise du ervice 1 * * * Il est défendu de circuler à vélo sur les outes indiquées, sans une permission crite. * * * A la gare d'Eeckeren—Merxem, tcua les harbons en dépôts ont disparu. On allait en hercher de pleines brouettes, au milieu du our, sans que les sentinelles allemandes in-ervinssent. Un jour le commissaire de po-ice dut tirer plusieurs coups de revolver, n l'air, pour disperser ce rassemblement de oleurs. ^.u Pays Wallon. Morlanwelz est intact. Il y fait calme. L'éta-ilissement du Bon Grain continue à marcher rès régulièrement. Le directeur M. Bruaux eillo toujours à la bonno marche de .l'établis-ement.* • • A Haversin et Serinchamps, tout est bien. » * * La commune de Wellin. dans le Luxembourg elge, n'a pas eu à souffrir jusqu' ici. Il ne 'est passé aucun fait qui vaille qu'on ie ignalo. «cto»- lu dossier contre Carnée aiiende en ielyipe. (Suite). ,,De Telegraat" continue la publication des ièces à conviction établissant, selon des îmoignages dignes de foi, les horreurs ommises en Belgique par l'armée allemande, fous donnons, ici, les plus intéressants de 3s documents â charge. A Tremeloo (province du Brabant) — déc. ,,Dans notre commune 197 habitations irent réduites en cendres, après que tous îs comestibles, tous les vins, liqueurs et couvertures eussent été volés. Trois habitants ont été tués. 80 bêtes à cornes et 150 porcs furent réquisitionnés ou disparurent. ,,En ce moment, la misère la plus profonde règne dans cette contrée. Plusieurs familles, sans abri, croupissent dans des fours, des caves ou quelque recoin, privées de literie, de vêtements et de nourriture. Des 197 familles, il y en a au moins 190 dont la moisson fut anéantie, et qui, par conséquent, n'ont plus de pain '. A Wesema.el — on fusilla cinq habitants et 318 furent emmenés, en captivité. Cela se passait le 29 août-. On rendit la liberté à ceux qui avaient moins de 15 et plus de 70 ans, vers la fin d'octobre. Le 1 déc., on renvoya ceux qui avaient de 60 à 70 ans, ainsi que ceux n'ayant pas 17 ans. En ce moment 248 de ces prisonniers sont encore à Munster-Lager. Ceux qui reviennent portent sur le dos le mot: Munster, et sur la poitrine le mot: Kricgsgefangenc. On a reçu avis officiel que deux d'entre eux sont décédés en Allemagne. Ceux qui reviennent déclarent que plusieurs ont été fusillés en Allemagne et que d'autres ont perdu la raison. „Le travail des champs reste en suspens, parce que les bras manquent. Les femmes et les enfants ont peiné jour et nuit, mais ne peuvent venir à bout du travail. Dans chaque famille on pleure l'absence d'un père, d'un fils, d'un frère. La misère noire frappe à la porte." Nous empruntons ce qui suit au récit détaillé qu'un prêtre, prisonnier pendant deux mois en Allemagne, nous fit par écrit de sa captivité : „.... Là — c'était à Vosseghem-lez-Bruxelles — on nous enfourna dans un wagon à bestiaux du train ; ce wagon était encore tout souillé de fumier. Nous nous trouvions à 50 ou 60 dans le wagon. C'est ainsi que nous avons fait le voyage, jusqu'à Munster (lager), en Hanovre, où nous arrivâmes le 31 août au soir, sans avoir reçu autre chose à boire et à manger qu'un peu d'eau, une tranche de pain et une cur.sîèttë de soupe. ,,A chaque station noiàs étions hués par la populace allemande. Nous ne fûmes pas bien traités à Munster. Pendant 8 jours on nous enferma dans la prison; chacun à part dans une cellule, au pain sec et à l'eau, durant les 4 premiers jours. Ensuite nous reçûmes un peu de soupe chaude, le soir. On nous mit enfin ensemble dans une chambre où nous nous trouvions relativement bien. Le 17 sept, on nous transféra à Magdebourg, où nous avons passé 5 semaines dans une petite cellule de 10 à 11 mètres cubes, avec pour toute nourriture, du pain et de l'eau. „Le 21 oct. on nous transféra à la caserne Scharnhorst, auprès des officiers belges. Là nous fûmes bien traités et nos officiers nous vinrent obligeamment en aide, car nous ne possédions plus rien, attendu qu'on nous avait tout pris à Munster et qu'on ne nous avait rien rendu jusqu'ici, quoique nous ayons déjà écrit par 3 fois pour ravoir notre argent et nos montres. „Le 7 nov. nous fûmes à nouveau transférés dans des cellules du château royal de Hanovre. Nous sommes restés là jusqu'au 2 déc., date à laquelle nous avons été reconduits en Belgique sous la garde de soldats allemands." Voici encore deux témoignages concernant A e r s c h o t. Tous deux s'accordent pour dire que dans cette malheureuse ville on tua plus de 200 bourgeois! et que plus de 400 maisons y furent brûlées. Dans une des pièces, signées par un membre du clergé, nous lisons en outre: „Tout ce qui restait dans les maisons encore debout a été détruit, saccagé ou pillé. Les prêtres de la paroisse ont été, grâce à Dieu, épargnés, après s'être tenus cachés des jours.durant, dans un puits. Deux prêtres des environs ont été fusillés à Aerschot". Concernant la mise à mort de l'un de ces prêtres, nous possédons des détails épouvantables, dépassant tout ce que l'on peut imaginer de plus scandaleux. Il s'agit, notamment, du révérend père Dergent, curé de Gelrode, situé à une demi-heure de marche environ d'Aerschot. Le jour où Aerschot fut pris par les Allemands, le curé Dergent transportait deux malades de sa paroisse vers Aerschot. En chemin il fut arrêté par une patrouille ennemie, qui, sans autres ambages, l'accusa d'avoir tiré sur des soldats... Il fut conduit à l'église d'Aerschot, où se trouvaient déjà de nombreux autres prisonniers civils. Il y pastsa la nuit. Le lendemain matin un officier allemand vint le chercher, on lui lia les mains et les chevilles. Il fut placé la face tournée contre le mur extérieur de l'église et il dut lever les mains, qu'on avait délivrées. Alors, on fit sortir également plusieurs des co-détenus du prêtre, et on les obligea, sous la menace des pires représailles, en cas de refus, d'uriner contre le curé':.... Il nous est impossible de conter plus discrètement cet abominable forfait. Lorsque cette monstrueuse insulte eût pris fin, les soldats, à coups de crosse, brisèrent les mains du malheureux ecclésiastique, lui écrasèrent les pieds, et, après lui avoir tiré une balle dans la tête, jèterent son cadavre dans le Demer ! Quelques jours après on repêcha le oorps, qui fut inhumé de façon plus décente. Cet inqualifiable et révoltant attentat couronne dignement cette première série de „faits de guerre", qui éclaboussent à jamais le fier blason allemand, aux yeux de l'univers tout entie^ de boue fétide et sanglante.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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