L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 14 Novembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/pk06w97h15/
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gême Année NST3S': « ccîiTfi fflO «ierstfflrrae»' VI TSI^SL nTi^^r/^-s-tvwTrnTt®,ov fltf3bH4S L'ECHO BELGE L'Union fait la Force, Journal quotidien du rraaiirs paraissant en Hollande Relm? m? tmfpa nnm dp. Famîlh Toutes îes lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: Pi. a. VOORBUSÛWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédactev en Chei: Gustave Jaspaers. „ , . „, , __ l Charles Bernard, CJiarïes Heribiei, Comité de Rédaction: „ , , ' ,. _ . , ( René Chsamlbry, Ëstiile Painparé, Pour- les ansiGïiccs, abonnememts et vent« au siumépo, s'adresser èi l'Administration dt journal:N.Z. Voorbergwal 234-240, Amsterdai; Téléphone: 1775. Abonnements: Hollatide -H. 1.50 par mois. Etrangei-fl.2.00par moi! Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Li ils É loi Albert Les nombreux Belges, réfugiés aux Pays-Bac, qui désirent manifester leurs sentiments do loyalisme à l'occasion de la fête de Sa Majesté le Roi Albert, le 15 novembre, comme ils ont coutume de le fairo en Belgique, trouveront, lundi le 15 de ce mois des registres déposés au Consulat Général, Beursplein No. 5f Amsterdam où ils pourront s'inscrire. l'ai lies mauvais jours C'est avec un sentiment poignant de mélancolie et d'inquiétude qu > les Bruxellois auront il y a quelques jours dit au revoir à M. Brant Whitlock, le ministre des Etats-Unis à Bruxelles. M. Whitlock vient, en effet, de rentrer aux Etats-Unis après avoir passé quinze mois, quinze terribles mois clans Bruxelles occupé. Il nous disait l'autre jour à Lia Haye qu'il no faisait que prendre un congé, bien mérité, et que son état de santé exige impérieusement. Il compte reprend"? ses fonctions dm; quelques semaines. Espérons que d'ici là il ne se produira rien qui l'en empêche. Les Bruxellois 11e se confieraient point de perdro le seul ami qu'ils ^ient pu garder parmi eux dans leur infinie infortune. La position de M. Withlock à Bruxelles depuis l'occupation ennemie était fort délicate. À dire le vrai il n'a pu rester à sa légation que par la tolérance des Allemands. Strictement parlant, il devrait être au Havre, où se trouvent tous 1©3 ministres étrangers accrédités auprès du gouvernement du Roi. Mais il a suffi d'un subterfuge diplomatique pour permettre au ministre américain, ainsi qu'au ministre d'Espagne. de demeurer à son peste, c'est-à-dire do rester à la fois ministre accrédité auprès du gouvernement belge, — et de rester à Bruxc'les pendant l'occupation boche. On voit tres bien, pourquoi leg Allemands ont consenti à cette concession apparente. Elle iîtff demie de3 airs de générosité. Eb elle leur donne aussi, du moins- ils s'en flat-iaient des témoins neutres qu'ils pouvaient espérer cuisiner à leur aise. Les Allemands 33 disaient : ,,Gardons ici les ministres d'Espagne et d'Amérique. II3 ne peuvent nous îairo aucun.mal. Et ils peuvent nous fairo beaucoup de bien auprès de l'opinion neutre."Il s'est fait que M. Brant Whitlock a pris-non rôle avec tout le sérieux qu'il comportait et que par son énergie et son espri: justice, il a rendu d'immenses services uun Belges, et aux Belges seulement. Tant qu'il était à Bruxelles, les Belges savaient qu'il? n'étaient plus à la seule merci do quelque Bissing ou de quelque Svuborrvweig. II y avait toujours une plus haute et plus juste instance. Il y ivait le ministre américain. Combien de to;5> M. Whitlock n'a-t-il pas dû intervenir pour faire rendre , aux Belges frustrés, dépouillés, harcelés, arrêtés, emprisonnés, condamnés, '— la justice qui leur était duo? Combien de fois n'a-t-il pas dû rappeler les gouvernants provisoires de la Belgique à la justice et même à la déoence? Combien de fois n'a-t-il pas dû tenir tête à la brutalité les Kommandaiituren- ou à l'hypocrisie des „Zivil Verwaltungen""? Vous vous rappelez son rôle dans l'odieuse affaire Cavell et ses appels désespérés pour sauver la'malheureuse héroïne des griffes d'un von der Lan-&en ! M, Brant Whitlock avait un taau rôla à remplir, et difficile. Il ''a rempli avec une parfaite honnêteté et un courage qui ne s'est jamais démenti. Il vient de rentrer dans son pays. Il nous a affirmé qu'aucune raison politique 11'ocoasionhait son retour et son air fatigué, ^testant une santé évidemment altérée, prouvait tristement que quinze mois de dur ravail et de résistance continuelle aux fan-aie-ieG allemandes n'ont pu aller sans ébran-Gr les nerfs et son coeur. Un court repos uffira-t-il à remettre cette santé si chère >ux Belges captifs? Espérons-le, sans trop ô croire. Car, en dehors des raisons de wnté qui obligent M. Whitlock à rentrer lans son pays, il y en aura peut-être de politiques qui le forceront à rester en Amé-ique. Los Allemands, directement ou indirectement, ont intrigué en vue de son rappel. Nous avons publié ici même une note 10 la ,,Ycssische Zeitung" exigeant — parfaitement! — le départ immédiat du mi-mire assez audacieux pour avoir dénoncé lius u,n rapport désormais historique la -célératesre de l'exécution de Miss Cavell. ^n avait espéré un ministre américain qui ferait le jeu do3 Allemands. On est tombé Tir un honnête homme, sans peur et sans ^•iblesse, qui s'est occupé surtout des intérêts américains dent il avait la charge et lui a défendu les intérêts mêmes de la justice, qui se confondent avec eux. L'élément allemand si puissant aux Etats-Unis intriguera encore, c'est certain, pour cm -Pocher que M. Brant Whitlock retourne à Rnixelles et pour faire qu'il aille au Havre. 11 faut s'attendre à ces intrigues. Et il faut, espérer que l'esprit- clairvoyant du président Wilson saura les déjouer. Ce serait po-jr les Bruxellois, et pour tous les ÏHges, une souffrance intolérable, un sup- besoin, que de les priver de la haute garantie morale que constitue pour eux la présence en Belgique d'un ministre américain, et jjarticulièrement de M. Brant Whitlock. Ce diplomate s'est penché sur leure souffrances, a vu leurs larmes, a partagé leurs angoisses, a souffert des injustices sanf nombre et sans exempte dont ils ont eux-mêmes été abreuvés. Il a levé la voix avec toute la fermeté, toute l'autorité, toute l'énergie possibles lorsqu'il l'a dû. Il a ainsi contribué à éviter bien des malheurs, a épargner aux uns et aux autres bien des douleurs. Qui donc pourrait parler comme il l'a fait, à Bissing eb aux autres, si par malheur, il 11e revenait pas en Belgique ? Mais si, par infortune, il ne devait pas revenir à la Légation de Bruxelles, M. Brant Whitlock sait bien qu'il emporte avec lui la reconnaissance admirative, la gratitude imprescriptible de tout un peuple qu'i] a appris à admirer et avec qui il a souffert pendant quinze longs mois de torture morale. Si son départ doit être une retraite, qu'il sache au moins que les douleurs supportées en commun ont scellé entre les Bruxellois et lui un pacte affectueux que ri'cn ne prescrira et que chaque Belge a senti au jour de son départ qu'il perdait — pas pour longtemps, espérons-lé — un incomparable, un parfait, un rare ami, — celui des mauvais jours! René Feibeîmart ■■ .J-TV • fih»- £ 1 ■ ■ » Pour ms soldats au front Si NbGoSaSj NoëS oi Etpsnnos Voici les belles pensées que ciselait, à Voccasion de la Toussaint, le maître des lettres françaises Emile F'a-guet: ,, Ne vous défendons 'pas contre la tristesse du jour, et de Vheure; mais, yjpur honorer les morts et pour leur plaire, restons bien rivants. Je ne parle pas seulement de ceux qui, depuis quinze mois,. sont morts héroïquement dans les combats; je parle de tous, illustres ou obscurs, audacieux ou modestes, qui ont fait le chemin où nous marchons et qui sont tombés le long du fossé rt qui s'y a ont c.ouchés pour toujours. Tous ont mérité notre hommage, notre estime-, notre vénération et notre amour. Ils ont vécu avec nous, dans la pensée, dans le désir ci dans 1*espoir de nous : c'est pourquoi nous devons vivre avec eux, par retour, dans lu pensée de ce qu'ils ont étc et de ce qu'ils ont fait. Ils nous ont voulus heureux et forts; nous ne. 'sommes pas heureux; mais soyons forts* Ils nous ont voulus — de quoi ils nous ont donné Vexemple — -patients, obstinés et attachés opiniâtrement à notre oeuvre. Soyons 2)aticnts, obstinés et de pleins bras à notre tâche, chacun selon ses forces. 0 tous nos morts, tous, dont, les moins méritants auraient encore un bel exemple à nous montrer, nous vous donnerons cette année peu de paroles, l'heure étant aux actes et non pas aux mots. Mais jamais notre pensée n'aura été plus profondément injectée et pénétrée de la vôtre; jamais nous n'aurons mieux senti la loi de continuité qui vous unit à nous et qui fait que notre acte n'est que la réalisation de votre geste. 0 tous nos morts, ne nous abandonnez pas! Du lieu où vous vivez éternellement en songeant à nous, qu'il nous vienne un effluve sacré, une inspiration divine à nous soutenir et à nous pousser en avant. Nom sommes avec vous, soyez avec nous. Soyez notre âme! ,,Debout les morts!" ont crié nos soldats en chargeant, dans un héroïque vertige. C'est bien cela. Vivant de votre vie intellectuelle et morale, chargés et remplis de vos vertus et de vos mérites, soyons les morts restés debout!" N'est-ce pas que ce verbe harmonieux sonne clair comme une charge, exalte la confiance jusqu'aux limites de Vextrême? L'heure est grave; rien ne sert de se bercer —on pourrait dire: berner — d'un optimisme ingénu, mais rien non plus ne justifie le noir pessimisme auquel certains des nôtres s'abandonnent. ,,C'est du dernier effort que dépendent les victoires!" écrivait le roi George dans son message aux armées françaises. Ce dernier effort, les exilés comme nos braves qui luttent sur l'Yser sauront le donner, nous n'en douions pas, avec toute l'énergie et toute la résolution que les circonstances ' comportent. Montant des 11 listes précéd ... 896.65 fl. + 215.70 frs. Le capitaine M. Coen, les sous-officiers et les soldats belges internés au camp de Souci'cl: Pour la St-Nicolaas de. leurs braves camarades là-bas au front 31.00 fl. Pour que les jeunes Belges embusqués à Amsterdam, piliers des bars de nuit, fassent leur devoir en répondant à l'appel du Roi. (Conseil d'un engage volontaire, de J/.1 ans, réformé) 10.00 frs. .1/. Leçroart 2.50 fl. Pour usos prisonniers de guerre M. le colonel R., versement men- En Belgique. Dans la Belgique soulraà (D'un de nos correspondants particuliers.h La vie à Bruxelles. Parmi les adjuvants les plus précieux contre! notre misère présente, il faut citer en tout premier rang Je petit journal ,,La Libre Belgique". Il faut rappeler ici les sous-titres qui réjouissent à l'égal d'une fine caricature: ,,Adresse télégraphique: Kommandantur —j Bruxelles." Bureau et administration: Ne pouvant être un lieu de tout repos, ils sont installés dans une cave automobile." Il importe de rappeler aussi l'épigraphe tirée du mandement de Mgr. Mercier: ,,Envers les ,,personnes qui dominent notre pays par la. ,,force militaire, ayons les égards que com-,,mandé l'intérêt général. Respectons les règle-. ,,nnents qu'elles nous imposent aussi longtemps ,,qu'ils ne portent atteinte ni à la liberté de ,,nos consciences chrétiennes, ni à notre digni-,,té patriotique." Ah! le généreux cordial! Il soutient,, il déride. Son sarcasme est une cravache, sa ré-| volto une joie, sa polémique une force. Il pos-5 sède l'expérience, l'esprit, la profondeur. Qu'il fait bon le lire en catimini, le passer à d'autres encore, en boule de neige, de ville on ville, de villago à village. Je pourrais, si une discrétion absolue et nécessaire ne m'en empêchait, vous dire comment on le compose, on l'imprime, on le lance: c'est toute une organisation simple et scientifique, aussi mystérieuse que ,,l'énigme psychologique" des petits Belges. Déjà il court sur le journal des légendes : on prétend; qu'une main inconnue le dépose à chaque parution sur lo bureau de von Bissing qui en maigrit d'effroi. Il est malade, très malade même, le vieux gencralo'berst. C'est un fait. Si 1e lecteur le permet, je tirerai du 110. 43 de ,,'La. Libre. Belgique", cette citation do Luther (clans ses oeuvres complètes) à l'adres^ se de l'Allemagne : ,,Si on voulait maintenant peindre l'Aile-, ,,magne, on devrait la peindre sous la forme .,d'une truie. Nous sommes de vifs cochons; „pour la plupart nous-n'avons ni discipline, ,,ni raison. (Il s'agit de discipline morale), ./Notre peuple est uno'~pcnplade grossière. Je ,,connais bien mes cher,s Allemands, ce sont ..des truies pleines." (Sammtliche Werke von Martinus Luther, 8e volume, page 294.) Les espions sont sur les dents; on fait le tour des caVes; on organise des bricoles, on surveille les impressions, les boîtes aux lettres, on arrête des éditeurs — tel Mr. Au g. De Wit, rue Royale — 011 grogne puisqu'on est des truies — et ,,La Libre Belgique" paraît to\i-jours, et sa lecture cause autant do joie que l'apparition d'un avion allie dans ce ciel qu'ils voudraient même nous ravir. A côté de ,,La Libre Belgique", lo livre de E. Waxweiler: ,,La Belgique neutre et loyale" fait les délices do la capitale. On en admire la sobre éloquence, la dialectique serrée et la bonne tenue. Les fouilles imprimées, dactylographiées,- se répandent aussi do foyer à foyer, caustiques ou joyeuses, toniques toujours, comme un bon vin qui redonne un regain d'énergie. Car il faut de l'énergie pour supporter la domination qui nous oppresse. La Kommandantur fonctionne comme aucun tribunal politique n'a fonctionne depuis Caligula jusqu'à Robespierre. C'est la Terreur. On nous dirige avec une main de fer : Avis, arrêtés, proclamations, mesures arbitraires, arrestations, amendes, condamnations, déportations nous cernent impitoyablement : Un ami prenait le frais sur la plaine de Berkendnel (St-Gilles). Seul avec ses pensées, il méditait sur les- beautés du régime de la Kultur, lorsque, soudain, un passant le toise, lui arrache son épingle do cravate, une jolie épingle en or dessinant sur champ d'azur un fier chantecler, appelle deux soldats qui passaient. fait conduire lo délinquant à Ja Kommandantur où il fut condamné à lo marks ou 3 jours de prison pour port ostentatoire d'insigne patriotique! Mon ami coucha trois jours sur la dure et 11e revit plus son coq. Votre fils, soldat au front, vous adresse par voie- illicite — c'est le terme — une lettre dans laquelle il accuse réception d'une de vos missives. La lettre tombe entre leurs mains: Kommandantur. Vous- vous promenez en ban-do comme ces instituteurs cxcursionnant dans la forêt de Soignes: Kommandantur. Vous 110 vous écartez pas assez promptement du trottoir pour laisser le champ libre à quel-quo officier hargneux : Kommandantur. Un médecin "de la ville, aussi respectable par son âge que par sa valeur, fut appréhendé do ce chef. Une modiste refuse de confectionner un chapeau pour la femme d'un officier boche: I Kommandantur. La prison de. St.-Gilles est com'ble; mais 011 y entre avec orgueil et sourire car si ,,1'échafaud, pour le juste, est lo lit de sa gloire", selon l'expression do Lamartine, la geôle piuir le patriote, qu'elle ait un lit ou non, est glorieuse. En franchissant son seuil, il peut songer aux \crs du bon poète belge .,Tenax" dont un volume écrit ,,sous l'oeil des Barbares" fera prochainement sensation: La prison, c'est l'abri douloureux do la honte; Elle marqùe à jamais le front d'une rougeur; Quand on franchit son seuil, la voix des hommes monto Et clame : ,,Désormais, vous n'aurez plus d'honneur!" Et toujours, quoiqu'on pleure et qu'on dise et qu'on fasso Pour gravir en saignant le sommet descendu, La rougeur laisse au front l'indélébile trace Et l'honneur d'autrefois est à jamais perdu. Mais lorsque, pour t'avoir défendue, ô Patrie! Courbé sous notre croix et l'épaule meurtrie Nous franchissons, auréolé, lo seuil maudit, Loin" de couvrir d'oubli notre vertu première Et de fermer sur nous la route de lumière, La prison est un temple, et l'on en sort Après Max, Verhaegen, do Hemptinne, de Lalieu, Théodor, j'en passe et des meilleurs, la prison n'a plus suffi. Les Teutons ont réclamé du 6ang. Atec grand courage ils ont assassiné une femme seule : Edith Cavell a payé pour tous. Je viens de recevoir lo dessin vengeur de Louis Ramaekers représentant des hobereaux, pourceaux monoclés et porteurs de la croix de fer, flairant de leur grouin le 6ang frais de la Victime Une heure viendra qui tout paiera En attendant, le représentant des Etats-Unis d'Amérique, Mr. Brand Whitlock, qui se dévoua infiniment pour nous, vient do nous quitter et son départ constitue, quoi qu'on en disé, le désaveu formel dé l'assassinat do l'héroïne anglaise. J'ai fait le tour de la ville en semaine, l'après dîner; les feuilles tombent; lo jeu de balle bat 6on plein. La pelote est devenue la reine blanche de la guerre. Dans le parc du Cinquantenaire, .derrière le. boulingrin à droite de l'entrée, sur les places, aux carrefours, partout des ballodromes dessinent leurs lignes chaulées. 'Le désoeuvrement forcé, le désir de se voir en groupe, d'apprendre des nouvelles toujours de plus en plus rares, attirent deux ou trois rangs de spectateurs. Certes, parmi les joueurs, plus d'un devrait se trouver ailleurs, 011 le pense avec amertume ; mais on pense aussi que les gagnants affectent l'enjeu à l'oeuvre des orphelins ou des mutilés, et ceci rachète un peu cela. Des soldats ou officiers allemands passent souvent sur lo ballodrome ; «à peine tournent-ils les yeux vers la foule; mais, au fond de leur âme, ils doivent se dire que le peuple belge no ressemble guère à un peuple vaincu et qu'il possède, ancrée en lui, la certitude de la victoire. Pour obvier autant que possible à la plaie du désoeuvrement, lo Comité National de Secours et d'Alimentation a créé un organismo dont le but est de donner 1111 enseignement professionnel aux chômeurs secourus. L'article 1er du règlement est ainsi libellé: ,,Les artisans, apprentis et employés de l'un et l'autre sexe, appartenant h l'industrie, au commerce oa aux soj-vices publics, et âgés de 14 à 40 ans, sont tenus, pour pouvoir bénéficier des allocations et des secours en nature, de fréquenter des cours dits de perfectionnement professionnel ou d'enseignement général". Les comités organisateurs ainsi que les membres enseignants ont été choisis dans la plupart des iaubourgs de Bruxelles. Mais l'administration allemande, 'craignant sans doute de voir s'étendre l'oeuvre dans tout le pays, et désireuse de réquisitionner les habitants au jour et «à l'heure qu'il lui plaira, semble peu disposéo jusqu'ici à l'admettre.Oppression- et arbitraire, .'combien de temps régnerez-vous encore ? Et voici quelques semaines déjà qu'a été placardé un arrêté dépassant en morgue tout ce qui a été affiché jusqu'ici sur nos murs: ,,Quiconque tente de nuire à d'autres personnes en ce qui concerne leur situation pécuniaire ,,ou leurs ressources économiques (par exemple ,,leur gagne-pain) en les inscrivant sur des listes ,,noires, en les menaçant do certains préjudices ,,ou en recourant à d'autres moyens, parce que ,,ces personnes sont de nationalité allemande, ..entretiennent des relations avec les Allemands ou font preuve de sentiments germanophiles, est passible d'une poino d'emprisonnement do 2 ans au plus ou d'une ,,amende pouvant aller jusqu'à 10,000 marks. ,,Les deux peines pourront être réunies. Est ,,passible de la même peine tout qui offense ou ,,maltraite une autre personno pour une des ,,raisons susmentionnées". Après cela, ne regardons pas de travers l'ouvrier qui travaille pour le compte des Allemands ou le mastroquet qui s'enrichit en leur vendant sa munich et sa choucroute. C'est dix mille marks. Marc-Georges Mosany. A Anvers. (De notre correspondant particulier.) Nèus n'avons peut-être pas le droit de protester contre la vie chère lorsque dans les tranchées lia mort est pour rien, mais c'est à cause' des Boches que nous souffrons, c'est par les Bocl-es que nous sommes malheureux et il nous est presque agréable — à nous les prisonniers en liberté — de pester contre ces Boches qui no-us ont tout pris, fors l'honno^-, et qui sont cause, par dessus tout, du renchérissement des vivres. Vous doutez-vous, en Hollande, de la tristesse de notre vie, de l'air empesté que nous respirons, de la difficulté qu'il y a de vivre à peu près convenablement, avec des moyens sans cecse réduits, — lorsqu'on se refuse à accepter les secours de comités de bienfaisance ? Sans doute, cette situation a-t-élîe du bo^ pour les fainéants qui se contentent d'une soupe fumante tous les jours, eux qui couchent toujours sur la dure et se nourrissaient jadis au hasard du chemin. Ils sont d'ailleurs minorité, minorité infime ! Mais les rentiers, les né-gociamits, les employés, privés depuis plus d'un an de leurs coupons, de leurs loyers, de leurs rentes ou de leurs salaires se trouvent fort dépourvus à présent que la bise est revenue. Les marchands réclament 14 francs povi: cent kilos de pommes de terre, 5 francs par kilo de beurre, dont le tiers lo compose d'eau, et l'administration communale n'a pas trouvé le temps de fixer des prix maxima. Ou bien, les Allemands, désireux d'avoir ce beau geste, l'en ont-ils empêchée? Car c'est des Boches que vient l'ordonnance de ne plus vendre les pommes de terre au-dessus de 9 franc* les cent kilos. Et comme ils n'y vont pas par quatre chemins en manière d'amende, ils frapperont les délinquants do 10,000 marks à titre de puni- prétendent-ils, et ainsi ils ont l'air de travailler dans l'intérêt du peuple anversois. Le raisonnement est bon et, vraisemblablement, si la mesure a échappé au Collège éohevinal, c'est que les Boches ne permirent pas à celui-oi d'en prendre l'initiative. Du moins, nous voulons l'espérer. A l'hôtel de ville 011 ne veut rien en dire. Calme complet d'ailleurs. M. Louis Franck- se trouve fort bien dans son nouveau cabinet de travail et il travaille énormément. On dit que M. Jan De Vos aurait obtenu un congé pour ee rendre en Hollande, mais nous n'avons pu vérifier cette information. Ce qui est certain, c'est qu'on ne l'a plus aperçu, ni dans son cabinet de bourgmestre, ni dans les rues de la ville où sa silhouette caractéristique, complétée par un chapeau invariablement tromblon, se reconnaîtrait de loin Dans la grande cage qu'est Anvers, plus triste que Bruxelles, les distractions commencent cependant à refleurir. Les théâtres flamands prennent leur revanche d'avoir été de tous temps assez délaissés". Comme ils sont les seuls à avoir rouvert leurs portes, ils sont les seuls à faire quel-qu'argent, comme aurait dit l'autre! On joue tous les soirs et l'on répète tous les jours au Koninklijke Nederlandsche Schomvburg, sous la régie de M. Krinkels. Parmi les artistes connus, nous relevons- les noms de P'iet Janssens, Cauwenberg, L. Bertrijn, de Mmes Bertrijn, Dilis—Beers-mans et de la jeune Marguerite Bertrijn : le théâtre Bertrijn, comme vous voyez, — d'autant que c'est encore M. Bertrijn qui en est 'le directeur ! Mais au Palatinat, rue Caraot, s'est installé un Vlaamsch Operagezelschap, dans la direction duquel M. Fontaine n'est pour rien, — nous a-t-on affirmé. Le3 spectacles ou les concerts ont lieu tous les mardis, mercredis et vendredis. On . y joue ,,'La Fiancée de la Mer" et ,,Het Minne-brugje", avec le concours de Mile Van Eggeipoel et de MM. Louis De Backer, Jos. Van Kuyck et Verberckmoes. Voilà qui sent diantrement l'opéra de l'Avenue des Arts!... Les prix des places sont à la portée de toutes les bourses. Pensez donc ! Peur six francs on peut avoir une loge entière. Et, comme on ne peut pas passer deux hivers sans: parodie de M. W. Pouillon, M. Pouillon vient de faire représenter ,,Ra-bio-Artisten" (tous les samedis, dimanches et jeudis), que jouent la grosse Milly-Mériel, MM. Ed. Gorié, Mooris, Verschure, etc.... Le public qui fréquente le Palatinat s'en amuse du reste baaueoup. Ensuite, rue de la Province, le Lux-Théâtre a ouvert par ,,De Rechte Lijn", drame en trois actes de Fabricius. Les prix des places sont encore plus démocratiques qu'au Palatinat: 75 centimes pour un fauteuil d'orchestre ! C'est donné ! Et nous aurons fait le tour des théâtres de la métropole en nous arrêtant quelques instants1 à l'Odéon où l'on représente depuis des semaines ,,Hedde 'n Pas". Par exemple, en matinée, l'Odéon donne toujours des représentations cinématographiques. Il y a quelque temps figurait au programme ,,Salan:bo", d'après le roman (je copie l'affiche) de Paul Flobert ! Pauvre inventeur de la célèbre carabine. Surtout, pauvre père- de ,,Madame Bovary" ! . A Liège. De grandes quantités de fausses pièces de monnaie en zinc se trouvent actuellement eu circulation. Il ne se passe pas de jours qu'il n'en soit présenté en payement dans les magasins de ravitaillement de la ville. Les ,,fabricants1' et ceux qui font l'émission de ce métal faux sont activement recherchés. Signalons un fait amusant qui s'est passé au débit de pains de la rue Mont-Saint-Martin. Une brave ménagère a présenté en payement uns pièce d'un franc. Il n'est pas possible de décrire la stupéfaction du caissier, qui ne pouvait en croire ses yeux. Une pièce d'un fianc, eh! c'est la première qu'il voyait depuis un an que les bureaux de distributions de pains-sont établis! Mais ne croyez pas qu'il l'ait acceptée d'emblée; il a demandé l'avis de ses collègues pour l'encaisser et il n'y a finalement consenti qu'après l'avoir examinée et retournée sur toutes ses faces en la faisant sonner sur le marbre du comptoir. Aa Pays WaiSlosî. Vor. Bising a fait afficher dans tout le pays Wallon l'avis que voici : En vue de favoriser lo -développement du commerce de poulains en Belgique, je permets qu'on organise des foires à cet effet et j'invite tout propriétaire de poulains .âgé3 d'au moins 2 ans et les marchands de chevaux à fournir de nombreux contingents à ces foires. Ne pourront .être achetés que des pouliches et- des poulains hongres, non des poulains mâles. Je déclare expressément qu'aucune inquisition militaire ne pourra être faite à ces marchés; le prix des poulains et pouliches sera établi sur la base de la valeur d'élevage par convention libre et au comptant. Celui qui ne.se contente pas du prix offert ne peut être forcé de vendre. Les achats se feront avec le concours de représentants de Chambres d'agriculture allemandes qui seront seuls admis comme achc- Les prochaines foires aux poulains aurons lieu: lo Jeudi, 7 octobre 1915, sur la place du .marché: à Bastogne, à 9 heures (heure allemande), 2o Mardi, 19 octobres 1915, sur la place du marché : à Manage, à 10 heures (heure allemande); à Binche, à 12 h. £ (heure allemande) ; 3o Jeudi, 28 octobre 1915, plaoe du Marché : à Huy, à 10 h. (heure allemande); 4o Mardi, 9 novembre 1915, place du Marché: à Nivelles, à 9 heures (heure allemande); à Soignies, à 11 h. (heure allemande) ; 5o Jeudi, 18 novembre 1915, place du Marché : à Mons, à 10 heures (heure allemande) ; à Maubeuge, à 1 h. (heure allemande) ; fio Mardi, 30 novembre 1915, place du Marché : à Enghien, à 9 11. J (heure allemande).— — H y a un m! IJf. novembre 191/f.. — Situation staiion-naire sur tout- le front, de la mer du Nord à l'Alsace. A Saint-Omer, mort du maréchal lord Roberts, âgé de 82 ans, venu pour inspecter les troupes anglo-indiennes. Sur les rives de la Vistule, une offensive allemande oblige les avant-gardes russes à se replier vers Ryprin et Vlodavek. A u sud de la mer Rouge, 'bombardement des forts turcs de Cheikh-Saïd par les Anglais. En Angleterre, le Parlement vote un nouveau crédit de guerre: 5 milliards et demi. ■ ■ » Héroïque jeunesse L'enthousiasme de nos soldats quittant Ici camps pour lo front. .,Le délicieux voyage", écrivait au ,.XXe Siècle" l'autre jour un de nos jeunes soldats parti d'un camp d'instruction pour le front. Un des aumôniers qui se dévouent dans nos camps nous adresse une description pleine de vie d'un de ces ,,départs" qui suffisent à prouver de quel souffle est animée notre jeune armée. . Nos lecteurs en goûteront comme nous, nous en sommes sûrs, la note pittoresque et partageront, comme nous aussi, l'admiration qu'inspirent nos jeunes gens à ceux qui les voient de près : Aujourd'hui nous avons eu au C. I. , un départ' ' ! C'est devenu, par les circonstances, un de ces mots, comme il y en a tant dans le langage militaire, qui résument toute une suite d'événements, de sentiments, d'espoirs, d'émotions, il y a: la promotion", lo ,,passage" (au P. S.) ; il y avait „la classe"! Un groupe de recrues ayant terminé l'instruction, militaire partirait donc au front, il y aurait ,,un départ". C'était dans l'air depuis quelque temps déjà: alors qu'il n'en était pas encore question parmi les officiers les jeunes soldats reniflaient cela, dans le vent qui soufflo de la mer sur la grande cour de la caserne. — Je vous l'assure, Monsieur, mon petit doigt me dit ça ; et puis il y a l'ordonnance du docteur qui.... et le vieil adjudant qui est toujours avec le major qui.... ; et puis, tenez, cela va vous lé prouver assez : les cuisiniers ont dit au caporal qu'à partir de lundi il ne faudra plus peler que 300 kilos do patates! Avouez que ce dernier argument était sans réplique! Il faut 600 kilos tous lés jours pour les estomacs du détachement, or on n'en pèlera plus que SCO! — Alors... quoi!... ,,Qu'on ne soit pas encore *mo fois à côté!" Et les intrigues do commencer! Ah niais, c'est qu'il ne faut pas manquer l'occasion! Qu'on ne soit pas ,,encore une fois à côté" ! ,,'Sinon, ce sera pour dans oomibien do temps, donc! — On n'est pas venu de là-bas pour moisir dans une caserne; si on a risqué sa peau à passer les fils de fer de la frontière, ce n'est pas, sans doute, pour faire, des mois et des mois et 6ans fin, des ,,portez armes", et des ,,droite par quat-ter" ! — Ensuite, les camarades là-tbas, qui ont fait toute la campagne et ceux qui ont été du dernier départ est-ce qu'il ne leur faut pas du renfort! Ils sont fatigués ceux-là, ils sont à bout! il n'y a pas de doute ot nous?., regardez donc ces deux bras-ci!..." Et le ,,rapport des malades" journalier est subitement descendu ,,au-dessous de zéro"! Le docteur (est-ce lui?) a dû administrer quelque merveilleux remède, quelque philtre puissant, car la sallo do visita est vide totalement tous les matins. Il n'y a pas à dire l'état sanitaire des hommes est excellent! Eh bien! C'est venu! ..il a paru aux ordres" lo .départ pressnti ! — ,,C'est évident! Je le saivais 'bien moi! — Jo te l'avais encore dit l'autre jour! — J'avais parié avec Jef! — Moi avec Jan! — Vous voyez, hein! pourvu que- j'en sois! — Moi, le major me l'a promis la fois Dansée! — Hein, fieux, cette fois c'est à noire! — Ah! ouiche — Attendez, je vais aller trouver le commandant, jo suis bien an'ec lui! Etc. etc., l'envie, l'espoir, ia joio de partir pour lo front se traduit ainsi, ohea ce3 grandis enfants, ces héroïques enfants, . par toutes ces scènes admirablement simples et profondément sincères, c'est là que l'en voit, plus que dans les manifestations enthousiastes qui vous saisiront tantôt, mieux que dans les déclamations qu'ils font, spontanément pourtant, à leurs chefs qu'ils remercient pour l'instruction donnée, les cen- A V § S. Nous serions reconnaissants à nos aiicns-s qui reçoivent leur journa! par la poste et dont l'abonnement expire le 15 nCVembre de bien vouloir nous envoyer un mandat poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: Renouvellement d'abonnement.

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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