L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1914, 31 Decembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/sx6445jn4w/
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14trm Année N®. 60 . S cents (lO Centimes) «Jeudi 31 Décembre î9H4 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «tournai quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille Toutes les lettres doivent Être adressées au bureau de rédaction : IV.25. VOOHBUROWAL 234-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. S Charles Bernard, Charles Herbiet, Gustave Peellaert, René Chambry, Emile Palnpare. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du ' journal: N.Z. VOOHBUROWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement I En Hollande fl> 1.50 par mois. payable par anticipation | Etranger fl. 2.00 „ „ L'Allemagne - demain... I Lentement, mais avec une implacable BÛreté, la vérité, la vérité vraie, perce à travers les masses allemandes. La censure militaire, exercée avec l'habituelle rudesse prussienne par des officiers naturellement ennemis des gens qui écrivent, la censure militaire n'y peut rien. Elle interdit bien ça et là, un journal, plus ou moins socialiste, qui se permet de trouver que la guerre ne fait pas le bonheur, elle met bien à l'index tel ,,intellectuel" qui découvre avec stupeur que le drapeau allemand ne flotte Ipas encore au-dessus du Palais de l'Elysée. Mais elle ne peut pas empêcher la vérité d'avancer. C'est que la vérité a une foroe expansive qui se moque bien des censeurs, militaires ou non. Comme le proclamait jadis Zola, à une heure historique, ,,rien ne peut arrêter la vérité en marche..." Les fêtes de Noël ont naturellement permis aux ,,Penseurs Ordinaires de Sa Majesté l'Empereur allemand" de submerger leur pays de leur philosophie abondante et compacte; au milieu de ce fatras, dans ce clair-obseur inquiétant, une idée domine, idée laborieusement développée et répétée à tout bout de champ. ,,Ne désespérons pas!" Tops. depuis Guillaume II jusqu'au moindre scribe de rédaction, s'en sont allés proclamant ce suprême s u r s u m corda. Et pourtant, comme on sent l'inquiétude de ce grand peuple, dont la seule fierté était sa force, et qui commence à voir combien cette force elle-même est faible devant l'univers coalisé pour la défense du droit outragé! Ainsi, lentement les écailles tombent des gros yeux vitreux de la Germania. Chaque jour avance d'un peu sa déception et l'éolaire sur son inévitable destin. Chaque matin l'Allemagne apprend la dure leçon j de sa défaite certaine On voudrait se tromper. On voudrait douter, en appeler au I vieux dieu et croire encore a une impossible victoire. La victoire a fui les camps allemands après avoir déserté ceux de l'Autriche, et le vieux dieu, excédé d'avoir tant ! servi à tromper les foules, le vieux dieu lui-même fait le sourd et ne veut plus rien savoir... Les faiseurs de contes de Noël ont j eu beau publier et republier leurs fantaisies vieillottes et leurs paraboles fanées sur la , paix victorieuse qui attend bientôt les armées qui ont saccagé la Belgique et le nord de la France : le peuple allemand, qui a de vastes réserves de sens commun et de sens pratique à défaut d'un idéal plus élevé, oe peuple commence à voir le gouffre où l'entraînent ■ ses meneurs. Mais l'élan est donné, formidable. Et il n'est plus temps pour l'Aile- ; magne de -s'arrêter. Le voudrait-elle, que les alliés ne le permettraient pas. Que ceux qui ont déchaîné la guerre monstrueuse en IEJouffrent à leur tour. C'est de l'équité élémentaire. Et c'est de cette équité que les .Allemands commencent à avoir Deur Des hommes olairvoyants en Allemagne, des hommes dont l'opinion compte, et doit j compter, des hommes comme Théodore Wolff, comme Maximilian Harden, et d'au-, ties encore, voient bien le danger où se précipite leur pays. Ils ne peuvent pas le dénoncer ouvertement; car la censure leur fermerait la bouche de son poing d'acier, et "briserait leur plume. Mais leurs derniers écrits révèlent leur inquiétude. Harden, : dans sa „Zukunft", proclamait hier: ,,Nous sommes encore loin, très loin du but. Nous ne devons pas laisser s'éteindre la flamme de la confianoe allemande. Nous j n'avons jamais eu plus d'ennemis que j maintenant. Non seulement nos ennemis ' r.ous haïssent, mais les neutres n'ont pour : nous nulle sympathie. Nous devons être prêts à recevoir les coups les plus durs et les plus funestes qui se soient jamais abattus sur l'Allemagne." Ainsi parla Zarathoustra. Ainsi parle aujourd'hui Maximilian Harden. Est-oe que cet article est bien confiant ? Et pour qui connaît les moeurs de la censure allemande, n'apparaît-il pas qu'il ne dit qu'une faible partie de la pensée de son auteur. Théodore Wolff, Je brillant rédacteur en obef du ,,Berliner Tageblatt", dans un article paru hier matin envisageait» aussi l'avenir, et sans joie. Ce qui l'intéresse rr.ainte-nant, lui et des millions d'Allemands, oe n'est pas la question de la victoire ou de la défaite; c'est la question de savoir oe que sera, politiquement, l'Allemagne de demain. L'Allemagne d'hier était ainsi organisée [ qu'il suffisait de la volonté du chef de : l'Etat pour que la guerre éclatât. On l'a bien vu. Qui donc oserait nier que si Guillaume II avait redouté la guerre, il n'eût pu l'éviter, et l'épargner au monde? Ce régime-là, le régime allemand, c'est, en somme, avec quelques concessions apparentes, quelques adoucissements hypocrites, le régime le plus autocratique qu'on ait vu. Eh bien, de l'aveu même de M. Théodore Wolff, ce régime, la guerre l'a condamné. ,,Le peuple allemand devra, à l'avenir, être maître de ses destinées. ' ' Il vient, ce peuple, de remarquer qu'il ne l'était pas du tout, oh! raais là pas du tout, et que son empereur faisait ses affaires pour lui. Et il désire que oela change ; il désire que cela cesse. Demain, il réclamera le suffrage uni-*Vael, il réclamera un gouvernement repré sentatif et responsable. Pourquoi donc? Ca erfin, £Î tout était pour le mieux dans li plus victorieuse des Allemagne?, il no seraij pa6 question de changements aussi ^ considé rablea dans l'organisation politique d< l'Emplie. Oui, mais voilà. L'Allemagn-n'est "pas victorieuse. Et beaucoup de gen n'ont pas encore compris pourquoi 1 Allé magne est en guerre avec tout le reste, 01 peu s'en faut, de l'Europe, et enfin, et sur tout, pourquoi l'Allemagne, garante de 1, neutralité belge, a violé cette neutralité Non, il y a encore en Allemagne des indi . vidus — ils sont quelques millions — qu< i les communiqués et les discours de la Chan j cellerie impériale n'ont pu convaincre. E ces gens, — l'honneur et la conscience di i pays, — commencent à parler haut et clair ' Et ils disent: ,,C'est entendu. Nous reste rons unis jusque dans la mort, et lorsque nous serons vaincus, nous travaillerons nor seulement à refaire une Allemagne modelée sur les idées démocratiques du tempe pré sent, mais nous empêcherons que la volonté flottante et multiforme d'un seul homme oint, ou non, du Seigneur — nous force sans notre consentement et sans provocation de tirer notre épée. " Ce n'est pas là le langage de la plus vive satisfaction ou de la plus entière confiance. C'est un langage mâle, c'est un langage ' d'homme. Et, heureusement, il y a encore quelques vrais hommes en Allemagne...... : Ce sont ces hommes-là qui referont demain, j sur les ruines de l'ancienne, une Allemagne i nouvelle qui ne sera pas, qui ne sera plus pour l'Europe entière un élément de trouble, de méfiance et d'inquiétude. Ils auront devant eux une besogne qui n'est pas petite, mais avec l'aide du peuple allemand, ilf l'accompliront. Et ce sera déjà une grande oeuvre qu'ils auront réalisée s'ils permettent à leur pays de vomir le militarisme et s'ils rognent enfin les serres cruelles de l'aigle impérial ! René Herbert. Société belge de Bienfaisance. On nous communique que la Société belge de Bienfaisance à Amsterdam a, loi-s de la dernière assemblée générale annuelle, con stitué son comité comme suit: président, Monsieur L. Férir; vice-président, Monsieur L. van Humbeek; secrétaire, Monsieur Léon Delhez; trésorier, Monsieur Jos. M. Delville; commissaire, Monsieur Hautekeet. Les indigents de nationalité belge peuvent se présenter chez le président, Nieuw-straat 11, à Amsterdam, pour obtenir des secours. Extrait des statuts: De concourir pai tous les moyens au soulagement des personnes nécessiteuses, Belges d'origine et non naturalisées dans d'autres pays, domiciliées ou de passage dans l'arrondissement consulaire d'Amsterdam. De donner des secours aux Belges nécessiteux.De procurer des 6oins aux malades, soit à domicile, soit dans les hôpitaux. De procurer des conseils ou l'assistance d'un avocat aux indigents (qui auraient de* dioits à faire valoir en justice), i mi i m — Pour le nouvel An. C'est aujourd'hui le dernier jour pour l'envoi des insertions de cartes de visite qui figureront dans notre numéro du 1er janvier 1915. A ceux qui se trouveraient en retard, il est loisible de nous adresser le texte de l'insertion, par correspondance ordinaire, voire par exprès. Mais, nous prions nos lecteurs de joindre à leur demande d'insertion, les 25 cents que coûtera celle-ci, en timbres-poste hollandais. L*idée que nous émettons de publier une carte de visite du modèle suivant: M. et Mme. X. de Bruxelles (rue no ) actuellement à rue no. souhaits sincères. nous semble être un des meilleurs moyens d'indiquer aux parents ou aux amis dont on ignore le lieu de résidence, l'endroit où nous sommes nous-mêmes, — avec l'expression de notre pensée amicale. Combien de personnes se retrouveront, grâce à ce moj'en ! D'autant que l',,Echo Belge" a un débouché eu France et en Angleterre où rési dent un grand nombre de nos compatriotes Mais ce qui est mieux encore peut-être, c'est que notre journal arrive à pénétrer en Belgique où les quelques numéros que certains introduisent s'arrachent et se paient même un prix élevé. Que de personnes amies pourront ainsi connaître l'endroit où nous noui trouvons ! Et, tacitement, nous savons tous que ces cartes représentent aussi autre chose que 1< souhait adressé tous les ans à pareille époque et que, par delà les voeux de santé, de bonheur, nous exprimons tous une menu pensée, un même sentiment : celui de noui retrouver bientôt dans notre libre et chère Belgique l En Belgique. î A Bruxelles. 5 L'autorité militaire se rend compte enfin qu'il y a autre chose à faire pour empêcher 1 la famine en Belgique que de pressurer le pays, de l'appauvrir en réquisitions, de le L frapper de taxes et d'impôts. Elle a donc décidé que la farine qui serait destinée au ,,Comité national de secours et d'alimenta-' tion" serait libre de tous droits d'entrée. C'est le Wolff Bureau lui-même >qui com-J m unique cette nouvelle, i # * * A Bruxelles, dans un des grands restaurants fréquentés par les officiers allemands, 1 un garçon a trouvé cette lettre tombée du portefeuille d'un de ces messieurs: ' ,,Mon chéri, ,,Grâce à ce que tu nous a envoyé, notre ! maison est très coquette maintenant. Les meubles sont très bien, les bijoux et tableaux aussi, raais le piano n'est pas très bon. Tâche de nous en envoyer un autre." Le garçon a mis le papier en lieu sûr. Il 1 servira après la guerre, lorsque les commissions compétentes pourront interroger les Belges restés au pays et que la crainte d'injustes représailles réduit actuellement au silence. A Malines, des témoins ont vu stationner dans la gare quelques sept oents pianos qui attendaient d'être expédiés en Allemagne. Des amis d'un de nos correspondants ont, vu partir leurs meubles et tapisseries ' qui, de Louvain, prenaient la direction d'Aix-la-Chapelle. Qui donc en Allemagne ou ailleurs pourra nier ces faits dont il existe d'indubitables preuves? • * » Nous avons annoncé l'intervention des Etats-Unis, sous forme de protestation, contre l'odieuse contribution de guerre imposée à un peuple affamé. Il oouvient de préciser, à présent que nous sommes en possession de nouvelles complémentaires : oe n'est pas le Gouvernement de Washington qui est intervenu, mais M. Brand Wliitlock, son représentant à Bruxelles. C'est en son nom personnel et de sa propre initiative que le ministre a introduit une protestation auprès des autorités allemandes. Ce geste noble, émouvant et que les Belges n'oublieront pas, honore M. Brand Whitlock. Il s'est trouvé enfin! parmi les diplomates, un qui ose élever la voix en faveur d'un vaincu malheureux et qui a tout perdu, sauf l'honneur. M. Withlock a agi en gentleman. Les Allemands avaient décidé de fêter une joyeuse nuit de Noël à Bruxelles. A cet effet, ils avaient fait dresser dans le parc, en face du Palais de la Nation, un immense arbre de Noël orné de petites ampoules électriques et décoré aux couleurs allemandes.Malheureusement le 24, vers neuf heures du soir, la plupart des officiers et leurs hommes reçurent brusquement ordre de partir pour Ostende et, faute de convives pour la fête, le grand arbre ne fut pas illuminé et resta inutilisé. A Anvers. Le fameux projet voté par le conseil com-; munal de Gand est très sérieusement étudié par la Commission intercommunale d'An-i vers. Il s'agirait, ainsi qu'on 6ait, de frap-j per de taxes oeux qui n'ont pas voulu du j contact allemand et lui ont préféré l'exil. | C'est M. Cools qui examine le projet voté • par les antipatriotes gantois. Espérons que , les membres de la commission se souvien-i dront de leur nationalité. Nous avons dit dans ces colonnes combien il était antipatriotique de frapper ceux qui ont trop de dignité pour vivre sous la botte ennemie et qui en ont les moyens. Nous n'in6isterons pas aujourd'hui maté nous attendons! A Verviers. II parait que le Conseil communal de . Gand a eu des prédécesseurs dans 6a façon de traiter les Belges qui ne veulent à aucun prix être gouvernés par les Allemands ou par des administrateurs belges, soumis aux Allemands. A ce propos, M. Ferdinand Bomerson, avocat de Verviers, adresse à 1',,Indépendance Belge" la lettre suivante: ,,11 me paraît utile que les lecteurs de ce journal connaissent la façon dont certaines administrations communales traitent ceux de leuns administrés qui ont cru devoir s'exiler. ,,Je garantis l'authenticité absolue des faits suivants; j'en suis, hélas! la victime. ,,J'ai abandonné Verviers il y a trois mois, laissant ma demeure à la garde de deux domestiques. Le 14 octobre s'installèrent chez moi un colonel allemand et son ordonnance. Ce fut l'administration communale de Verviers qui leur délivra le billet de logement, leur indiquant ma maison. Elle eût pu 6e passer de me faire semblable cadeau semble-t-il, car très peu nombreux i (une dizaine au plus) sont les officiers qui à Verviers logent chez les particuliers (les autres et les quelques centaines d'hommes ) de troupes sont dans les hôtels ou dans des bâtiments publics.) Il y a lieu de remarquer, d'autre part, que très peu d'habitants i » de Verviers ont quitté la ville et que par i suite les matons inoccupées y 6->nt très rares. Or, c'est précisément dans ces j maisons que l'administration communale loge les officiers allemands. Un de me confrères du barreau de Verviers, vivan également en Angleterre, se trouve dan6 1< même cas que moi. ,,L'administration communale de Ver viers estime doue qu'il est préférable qu< les Allemands occupent les maisons don les propriétairès sont absents, et où pai le fait même ils sont les maîtres absolus que d'autres maisons. Je ne veux poini discuter cette façon de voir qui peut se défendre, mais qu'il me 6oit permis de cou 6tater que ce n'est pas là un enoouragemeni donné à l'exode des habitants. ,,Ce n'est pas tout. Ma maison eut dont le grand honneur depuis le 14 octobre, de par la grâce de l'administration commu nale, d'être occupée par deux Allemands dix jours plus tard, trouvant sans doute le home confortablo, et la cuisine de mon cordon-bleu succulente, un adjunant vinl se joindre aux premiers, et depuis lors tout trois continuent à séjourner chez moi. ,,Mais voilà que, dans le oourant de novembre, l'autorité militaire allemande décida que la ville de Verviers devait lu fournir un certain nombre de bouteilles de vin. L'administration communale fut char gée de les réquisitionner chez les habitantî (car à Verviers tout se fait par l'intermédiaire de l'administration) et le 18 novem bre je reçus le petit billet suivant qu'un am me fit parvenir ici : Le Collège des Bourgmestre et Echevins Lors de la répartition des vins requi* par l'administration militaire allemande vous vou6 trouviez absent de Vend ers e: n avez pu, par suite, être touché par ui avis de fourniture à faire. Dans ces condi tions nous avons dû prendre votre plac< et commander directement pour votr< compte les 100 bouteilles pour lesquelles vous avez été compris dans la répartition Vous recevrez ultérieurement une factur< important la somme que vous avez à paye: à notre caisse communale de ce chef. Recevez, monsieur, l'assurance de notr< considération distinguée. Par le Collège, le bourgmestre, EUG. MULLENDORFF. Le secrétaire, EUG. NOVENT. Verviers, le 18 novembre 1914. ,,Lo coût de ces 100 bouteilles s'éleva -200 francs. Des amis restés à Verviers cru rent devoir aller protester en mon nor auprès de l'administration communale ei faisant valoir que je supportais déjà énor mément de frais en logeant et hébergeur depuis 6ix semaines trois officiers aile mand6. Tout fut inutile. Mais ne voilà-t-i pas, et c'est ici que l'histoire se corse, qu< le colonel qui logeait chez mod, et qui pa: hasard se trouvait être un homme bier élevé, apprit la chose, et 6e rendit, lu aussi, à l'hôtel de ville pour faire remar quer que par le fait qu'il habitait chez mo avec deux autres officiers allemands depuii longtemps, ma contribution était suffisante et que je ne devais pa6 être compris dan la répartition des vins. On lui répondit qu< ,,puisque j'étais assez riche -pour voyage', en ce moment, je pouvais bien supporte: cette réquisition. ' ' ,,Ne trouvez-vous pas cette réponse sàVou reuse? Ainsi donc, pour l'administratioi communale de Verviers, les réfugiés belgei sont des gens „assez riches pour voyager" et ils ont le regret et la honte de devoii constater que leurs intérêts sont mieus défendus par leurs ennemis que par elle. ,,Sans commentaires, n'est-oe pas? A Courtrai. Nous lisons dans ,,L'Indépendance" qu d-n.na ces derniers temps la situation d Courtrai s'est plutôt améliorée. Il y a en core eu do fort nombreux passages do trou pee par la ville mais', grâce aux mesures pri ses par le nouveau oommandant de la place toute molestation à l'égard de civils, ains que tout acte do pillage a été empêché. Le réquisitions n'en continuent pas moins à êtr fort lourdes; c'est ainsi que l'autorité ndli taire exigea de la ville la livraison d 50,000 bouteilles de cognac et d'une quan tité énorme de bouteilles de vin. Les réquisi tions principales sont cependant faites pou la croix rouge ; la ville est. en effet encom brée de blessés et, à certains jours, c'est i plusieurs milliers que. s'élève le nombre d' ceux qui sont transportés par chemin de fei Dernièrement, les Allemands réclamèren des instruments de chirurgie ; tous ceux qu i on avait ayant été précédemment donnéî la ville répondit qu'elle se trouvait dan l'impossibilité de satisfaire cette nouvell demande, mais qu'elle était prête à ei acheter à Bruxelles. Les Allemands répon dirent qu'à Bruxelles tous les instrument de chirurgie avaient été pris depuis long temps mais que la ville de Courtrai pouvai adresser un 3 commande en Allemagne à cor dition de payer en or. Toute la monnaie mé tallique ayant été absorbée par des levée précédentes, la ville proposa alors de paye avec des choques. Cette proposition ne sem bla point, sourire aux Allemands qui euren soin de ne plus insister. Quatre à cinq cents soldats atteints d fièvre typhoïde ont été isolés dans deux coi vente. a qu'à présent l'épidémie n'a fa: que do rares victimes parmi la populatio civile. A Gand. La ville pressurée par l'autorité alleman de, appauvrie par de lourdes réquisitions, la ville enfin qui doit nourrir des millier 3 de pauvres Belges et des centaines d'Aile t mands et qui, pour se procurer de quoi faire ) face à tant de charges accumulées frappe d'une taxe-amende les patriotes belges qu se fussent mal aocomodés d'un régime , étranger, la ville de Gand, enfin, fait métie de prêteur. Sans doute est-ce dans un bul • charitable et noua ne critiquons pas. Mai , nous tenons à noter que le Conseil com munal dont l'attitude a, écoeuré pas mal de . patriotes trouve assez d'argent pour prête de droite et de gauche. A preuve, ces quel-; ques phrases extraites du résumé d'un séance du Conseil communal gantois: : Le conseil communal gantois accède à 1; > demande du Conseil communal d'Alost de voir augmenter l'emprunt de 20,000 fr. à ; 50.000 fr II sera payé en billets émis pai > la ville de Gand à l'intérêt de 3 pour cent. Le conseil autorise aussi le collège à ' prêter au village Ruyen la somme de 3,00C ; fr. à condition que le bourgmestre de la commune en soit personnellement respon sable. ! Est-oe pour faire de nouveaux- prêts qu< les personnes absentes seront frappées de 1 taxes. Et la ville remplace-t-elle les banques, à présent 2 A Surice. L Plusieurs civils de Surice ont trouvé la mort lors du passage, par le Namureis, des t troupes allemandes. Le petit village n'est , guère plus que décombres et ruines! Un i jour, l'ennemi était arrivé noir de poudre i couvert do poussière. ,,Man hat geschos-sen !" criait-il. Et aussitôt, sans autre > forme de procès, les portes closes étaient j brisées, les habitants arrachés des chara-■, bres où ils se terraient, et leur misérable troupeau poussé jusqu'à la place dan6 la j supplication des femmes et les cris de? • enfants. ,,Et tandis qu'exécutant les ordres di; « ,,liauptmann", les soldats poussaient le* hommes contre un petit mur de pierree sèches, une voix de petite fille infiniment douce s'éleva du groupe tragique des femmes et des enfants, maintenu loin des hommes par les fusils prussiens: ,,Papa! papa! disait la voix. Tu va; ,,mourir!... Pardonne-moi, je t'en prie. ,,papa, toute la peine que j'ai pu te faire.' ,,On vit alor3 un des hommes — le père — se passer le revers de la main sur les yeux, d'où les larmes jaillissaient, et une détonation cingla l'air..." } mm m —i —— ; La (terre en Belgique. ■ La défense de la Nèthe racontée par un témoin ocvlaire. • Le 3 octobre, dans la journée, un contingen du deuxième carabiniers cantonnait à Wint 5 ham, petit village situé sur les bords du Ru ' pel. Bientôt, il reçut l'ordre d'y effectuer de* » tranchées en prévision do l'attaque de la pre i mière ligne fortifiée d'Anvers. Le travai • s'accomplit sans incident mais, pendant 1< • repo9, dans la nuit, des signes d'effervescenc ennemie se manifestèrent; dès trois heures di matin, le réveil dut être sonné et, après k distribution de vivres consistant en une demi gamelle de café, dix morceaux de sucre, ur 5 pain et une boite de viande, le bataillon point! vers Duffel, par la voie Puers-Gontioh. L'entrain était indescriptible. Aussi, à Con : tich-casernés, losquo le commandant annonçj que les hommes devaient attendre, l'arme ai pied, l'ordre imminent do remplacer leurs frè res, qui défendaient la Nèthe, cette annonc< fut-elle accueillie par de vibrantes acclama tions. L'attaque do l'ennemi se faisait d'ail Q leurs sentir de plus en plus près ; obus et shrap '■ nells commençaient à siffler, à girer, à fendr " l'air en tous sens, mais les braves, dans leu désir du combat, no les entendaient même pas ' Ils en avaient vu bien d'autres. Cependant, à sept heures du soir, les posi , tîons ne nécessitant plus aucun renfort, no: [ soldats sont autorisés à s'installer dans ui s fossé où, enfoncés dans la litioro, chacui s'endort dans un rêve de bataille. Mais 1< 0 sommeil est de oourte durée. Trois heure " après, la petite colonno s'achemine vers sî 0 destination définitive, par un clair do lun< - splendide, se glissant ainsi que l'astre du ciel - siîeucioux da*ns les ténèbres. r Duffel enfin est là ; mais ce n'est plus 1< Duffel d'autrefoi6, le Duffel que d'aucun; avaient vu à quinze jours d'intervalle; c'étai' 1 déjà presque un Duffel en ruines! Touto la pc 5 pulation avait fui, les chiens hurlaient à h . mort, la plupart des maisons étaient démolie, t ou sur le point de s'effondrer, des débris d ; toutes sortes jonchaient les rues et de grande. i excavations, effrayantes, produites par la chut ' 'des projectiles, présentaient un obstacle con tinu à la marche en avant. Celle-ci devait, ai e surplus, s'effectuer avec d'infinies précaution 1 dans le but d'éviter de trahir la présence de troupes. s Après avoir contourné la maison communale . nos troupiers découvrent devant eux leur lign (- d'arrêt ; c'est un haut talus qui protège 1 Nèthe. Le chemin à parcourir encore pour ; " atteindre est de plus en plus crevassé, boulever sé. Aussi, c'est avec un redoublement de f>ru 3 dence extrême que les soldats rampent jus r qu'aux points qui leur sont assignés. Là, on pouvait voir de nombreuses petite t niohes-abris, tapissées de paille, où les chas seurs, qui devaient être remplacés, avaient ci . pour mission de s'y défendre avec acharne ment. Et, ©n effet, "il en fallait du courage e " de la ténacité car il paraît que ..cela chauffai ^ bien à reî " tex n tuelle d'un troupior à son camarade. Vite chacun a-ans son trou, iooii au guet l'arme à la hanche; et, là, étendus sur le ventre, dans l'attente d'une riposte vigoureuse, les carabiniers sont prêts à se défendre oomme un seul homme. Cependant, rien ne se produit g plus. C'est le calme précurseur de la tempête! Las de fatigue, nos braves soldats se risquent néanmoins à fermer un oeil, sûrs d'être réveillés de temps à autre par un camarade ; ils sont d'ailleurs avertis à tour de rôle du moment do i monter la garde. ; Le 5 octobre, au lever du jour, les Allemands r leur envoyaient en guise de petit déjeuner, . quelques obus de quinze qui, ma foi, no fai-, saient pas de bien grands ravages. Mais, 5 jugeant sans doute ces pièces peu efficaces, le second déjeuner fut servi d'une façon plus 1 | copieusè et c'est avec des obus de quarante, r des „trains-blocs", comme les appelent les eol-I dats, qu'ils firent tout le mal et qu'ils enle-> 1 vèrent des cubes entiers de talus, de trois à . quatre mètres de largeur, enfouissant les sol-' dats qui y étaient abrités. Inutile de songer encore à faire usage du 1 fusil.... L'ennemi est hors de portée. Les obus tournoient et éclatent sans répit, faisant de plus en plus de victimes. On songe à la retraite; la communication paraît coupée. Tous, dans leurs regards réciproques, les survivants, •blêmes autant de rage que d'effroi et épuises de fatigue et de privations, semblent se dire : cette tranchée sera mon tombeau. La nuit du 6, le tir allemand diminue d'intensité, mais ce n'est que pour reprendre de 5 plus belle au crépuscule du matin. Enfin, pro-, fitant d'un nouveau moment d'accalmie, cm peut se compter; des 250 hommes formant la compagnie, il en reste encore 100; mais le commandant, que rien n'a jamais fait reculer, ordonne de résister à outrance dans l'espoir d'une attaque d'assaut: Néanmoins, en présence de la persistance du feu meurtrier de l'artillerie ennemie et, dans ces conditions du sacrifice énorme pour ainsi dire en pure perte, il est décidé d'envoyer une 1 estafette de trois hommes avec mission d'avertir de l'impossibilité matérielle de soutenir de ce côté. Les défenseurs se trouvaient acculés dans leur position critique depuis plus do trente-six heures ! Vous dire par quel amoncellement de projectiles do toutes sortes et par quels miracles de circonstances, — nous qui faisions partie de cette estafette — nous avons pu sortir de notre tanière et gagner Duffel, c'est chose indescriptible: un tonnerre effroyable, un déchirement dos entrailles de la terre, des tourbillons de poussière, un rebranlement formidable de lJair; aucun mot ne peut rendre l'action! A Duffel, nous pénétrons dans le couvent des folles, mais y sommes-nous à peine pénétrés que les obus le démolissent de toutes parts. Seule, dans cet asile se trouve encore une pensionnaire. Etait-ce bien une folle? A vrai dire, elle nous parut étrange avec ses longs pieds, k ses larges mains et sa face masculine, mais le temps nous manquait pour nous attarder à un examen quelconque et comme on s'éloignait sa . voix cle rogomme nous clama: ,,De zuster is niet meer hier". Enfin, échappés do l'enfer, nous arrivons à Contich! où nous sommes heureux do pouvoir transmettre au commandant de la 1ère batterie d'artillerie postée le message qui nous était confié. Aussitôt nous rapartons pour Duffel. Le tir ennemi devenu très faible permet de marcher avec plus do vitesse et d'assurance mais, en reparaissant devant le talus do la Nèthe," nous avons le profond regret de ne plus y voir nos compagnons. Ensevelis peut-être comme tant d'autres avant notre départ ou repliés vers une zone d'action plus vulnérable envers l'ennemi? Ce problème irrésolu n'en restait pas moins poignant. Lo monticule d'abri était pour ainsi dire renversé do fond en comble et dans toute son étendue et -es eaux de la Nèthe auxquelles il servait de contrefort avaient envahi les prairies avoisinantes qui se trouvaient en contrebas de la rivière. Nos regards plongèrent quelques instants dans ce vaste bourbier où nous n'aperçûmes plus rien de vivant. Quand on est soldat, le coeur ne peut avoir aucune faiblesse. Force est donc de reprendre notre chemin en sens inverse nous cachant, nous faufilant dans le» ravins, derrière les maisons branlantes. A Duffel, nous longeons un pignon lorsqu'un craquement sinistre se fait entendre. L'écroulement de la maçonnerie se produit tout entière, dans toute sa hauteur, et, en moins do temps qu'il n'en faut pour le dire, nous disparaissons sous.un amoncellement de briques et de plâtras, asphyxiés par un épais nuage do poussière. Lorsque l'on peut se reconnaître, les matériaux forment un arceau fortement aplati nous garantissant quand même d'un écrasement complet. Entièrement dissimulés à la vue extérieure, un petit orifioe d'oïl vient la lumière permet encore d'inspecter la route dans un certain rayon. Le silence est complet; seul, le bruit de ma poitrine haletante me fait songer aussitôt à mes deux compagnons. Le premier fait un mouvement; je parviens à lui tendre ma gourde; il se ranime; et alors, malgré notre position embarrassée et dangereuse, nous, essayons tant bien que mal de dégager un peu lo 3o camarade; mais, lui, il a déjà la face livide, le crâne est fracassé. Dans ces moments tragiques, l'un près de l'autre, le sang de notre frère d'armes rejaillissant jusque sur nos tuniques et nos visages noircis, nous ne songions même plus à la douleur et cependant, nous aussi, nous étions fortement blessés. Comme nous entendions et voyions un parti d'Allemands s'approcher et pénétrer dans Duffel, nous ne fimes rien pour nous dégager et nous restâmes, lo regard en observation, dans cet aplatissement douloureux, neuf heures qui nous parurent un siècle. Mais notre emprisonnement était l'aube de notre délivrance. Dans la nuit, après des efforts inouïs, nous 3 parvînmes à nous débarrasser de nos entraves. Après un dernier salut à notre frère mort au ' Champ d'Honneur, nous lui enlevâmes religieu-J sement sa médaille. Nous nous traînâmes en-l suite vers Contich et Vieux Dieu où une auto-' mobile de la croix rouge nous recueillit et nous transporta à l'une des ambulances d'Anvers Le médecin nous prescrit un repos d'un mois à l'hôpital. Malheureusement, le lendemain, à li h. J par une nuit noire, les Allemands qui 5 étaient parvenus à se pratiquer une brèche jusqu'au coeur do la ville, la bombardaient fn-1 rieusement ainsi que les murs de la dernière enceinte. Notre guérison dut être interrompue. t A la hâte on nous couvrit de vêtements civils ajoutant que notre salut ' v"' " Alphonse Lcmoine,

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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