La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1918, 08 Juin. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 17 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/vt1gh9cw6p/
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LA BELGIQUE • PRIX DES ABONNE.VENTS 1 mois (juin), <r- 3.33» Les demandes d'abonnement sont reçues exclusif cément pat les bureaux et les facteurs des postes. — Les réclamation* ooncematu les abonnements dot vent itre adressées exclusive ment aux bureaux de poste• ADMINISTRATION ET REDACTION : 31, Montagna-aux-îlerbes-Poiagèroo, Bruxelles PRIX DES ANNONCES Pet, annonces, la ligna, fr. 1.00. — Réclames avant les ann., la lig., tr. 2.50. — Corps du -journal, la lig., tr. 7.60. —Faits divers, la lig., tr. 5.00. —Nécrologie, lalig., Ir. 3.50. — Coin des Eleveurs, annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coupons, tirages), la lig., Ir. 2.00. Bureaux de 9 à 17 heures Direction et Administration : gfjg j? heai"- JOS. WORES3ÉE, DIRECTEUR li.HI ipi II II |. fr.il llf l'i LA GUERRE «9 A A Ca ^ ^ — 1,405* jour de guerre Rien à signaler. JLa guerre navale Londres, 7 juin : ; Les matelots qui se trouvaient à bord des navires coulés au large de la côte des Etats-Unis prétendent que l'équipage des sous-marins allemands qui ont détruit leurs navires fiô compose de 7b hommes. Londres, 6 juin : Le port de New-York a été fermé hier. De% ordonnances prescrivent d'éteindre tou-. tes les lumières de la côte. Coney Island et autres stations oôtières refileront plongées dans l'obscurité complète. A New-Yok, tou-• tes les réclames lumineuses de Broadway et autres voies publiques devront dispa-' raltre et la lumière réuuite au strict minimum. Dans les maisons, on empêchera la lumière d'être vue de l'extérieur. Pour protéger New-York, un grand nombre de canots automobiles, d'hydroavions et de con-tre-torpilleuns sillonnent constamment la côte. •*» Londres, 6 juin : On mande de Washington au Central News que le secrétaire de la marine a décrété la fermeture des ports de Boston et de Philadelphie et des autres poils américains de la côte Atlantique. Washington, 6 juin : i Les attaques des sous-marins dans les eaux américaines ont fait aujourd'hui les frais des . délibérations d'un conseil de guerre présidé par M. Wilson. M. Ht)over a annoncé, à l'issue de ce conseil, que le ravitaillement de l'armée qui se trouve en Europe n'est pas mis en péril par ces attaques. New-York, 6 juin : i Les journaux estiment quo le but des attaques des sous-marins contre les navires américains est de faire reppcler une partie , de la flotte américaine qui croise en ce moment dans les eaux européennes. Ils démentent qu'elles aient provoqué une panique parmi la population ni qu'elles puissent avoir la moindre influence sur l'envoi en Europe de troupes américaines. Au lieu de les abattre, les dangers qu'on fait entrevoir ,aux soldats yankees sont plutôt de nature à exciter leur enthousiasme. New-York, 6 juin : M. Daniels, secrétaire pour la marine, a ! reconnu officiellement hier que le steamer | « Eduard » a été attaqué par un sous-marin dans les parages du cap'Delaware. L'équipage reçut l'ordre d'embarquer dans les canots, après quoi le sous-marin, pour faire .l'économie d'une torpille, a cherché à couler 1*« Eduard » à coups de bombes. Le navire qui avait continué à flotter, a été rencontré le 27 mai et remorqué dans le port de Se- WiSS. Au sujet du grand navire «Carolina », attaqué à 125 milles de Sandy-Hook tandis qu il allait à Porto.-Rico, on est très inquiet quant au sort des 350 persones qu'il avait à bord. On espère toutefois que trois cents d'entre elles ont éié recueillies par un voilier qui passait à proximité ; d'autre part, ©p. vient d'apprendre que deux canots de la n' Carolina » ont abordé dans un port de l'Atlantique. *** ; Amsterdam, 6 juin : Les Central News apprennent de Washington fue le taux des primes d'assurance maritime a monté le 6 juin de 1 à 2 p. c., à la suite des nombreux torpillages qui ont été enregistrés dans la dernière quinzaine sur la côte américaine.t i -y • • *** Londres, 7 juin : On mande de Washington à l'Agence Reuter : — Le capitaine du schooner « Hatters-Lun » a raconté ce qui suit aux journalistes américains : <« Nous naviguions à une vitesse de huit nœuds, lorsque nous avons entendu plusieurs explosions. Nous n'y avons tout d'abord prêté aucune attention, croyant qu'il s'agissait d'un tir à la cible d'un" sous-marin américain..Mais un projectile étant tombé à proximité de no!re schonner, nous nous •Bommes rendus compte que le sous-marin ■nous visait. Nous aVons ensuite été invités en excellent anglais par un officier du submersible de nous embarquer dans les canots"; puis, notre navire a été coulé immédiatement à coups de bombes. Une demi-heure plus tard, ie sous-marin a attaqué de la même manière le schooner <« Hauppage » et a ensuite coulé le schooner « Edna ». Les équipages de tous ces navires ont été recueillis par le sous-marin qui a hissé à 6on bord leurs carfots de sauvetage. Pendant les trois jours que nous avons passé à bord du sous-marin, celui-ci a plongé à plusieurs reprises ; à ce moment, la pression do l'eau était telle que les canots de sauvetage de notre schooner, arrimés sur le pont, ont été détruits, r D'après le « V/orîd », de New-York, le commandant de l'nEdna» raconte que le sous-marin était long de 300 pieds et parle de trois cents hommes d'équipage. Le sous-marin, ajoute-t-il, était armé de detox canons de 150 mm.. Deux ichooners ont encore été coulés dimanche. Le commandant du schooner « Col'» a déclaré que son navire a été attaqué par deux sous-marins. L'équipage a eu dix minutes pour s'embarquer dans les canots. Les officiers du sous-marin se sont montrés humains. Les autres marins américains font tous des récits du même genre. Amsterdam, 6 juin : Le paquebot postal sud-africain Kenilworth Castle, qui«rentrait en Europe avec deux cents passagers à bord, a dû rallier un port américain après être entré en collision et avoir été démantibulé par ' deux formidables explosions. (Jn grand nombre de ses passagers et de ses hommes d'équipage manquent à l'appel. Plusieurs ont été tués par les explosions ou sfc sont noyés, le canot de sauvetage dans lequel ils avaient pris place ayant chaviré. Ce u est que grâce à ses cloisons iétanches que Je Kenilworth Castle a pu se maintenir à flot. New-York, 6 juin : On mande de Lewis que des 35 personnes Qui ont quitté le Carolina dans un navire à moteur, 16 se sont noyées, l'embarcation ayant chaviré. Washington, 7 juin : Le département de la marine annonce que les dragueurs de mines ont découvert, sur la côte de l'Atlantique, un certain nombre de mines d'origine allemande qui y ont été placées par des sous-marins allemands. Londres, 6 juin : On mande do New-York à l'Agence Reuter que les quatre voiliers américains Haltie, Dun, Huttange et Etna ont été coulés. Washington, 6 juin : Le vapeur norvégien Eidsvold a été coule mardi par un sous-marin allemand. L'équi-cage a été sauvé. ! Londres, 6 juin : On mande de Washington qu'un sous-marin a bombardé et coulé le vapeur norvégien Jibbs. L'équipage est sain et sauf. ^ *** w Londres, 6 juin : On mande de New-York au Daily Telegraph, en date de mardi, que les torpillages n'ont —' exercé qu'une influence éphémère à la Bourse dans le compartiment des valeurs de navigation.tes Londres, G juin * ts- Dans sa revue de la Bourse, le Financial la" Times parle d'attaques aériennes aux Etats-■os Unis. s** La Haye, 6 juin : Les navires hollandais Java et Stella ont ?r. quitté hier le poit de New-York, u: •% et La Haye, 6 juin : es Lo navire-hôpital Koningin Régentés, qui se u- rendait d'Angleterre à Rotterdam ot à bord iy duquel se trouvait la délégation anglaise char a- gée de négocier l'échange des prisonniers de ii- guerre avec les délégués allemands, a touché la une mine et a coulé. Le navire ne transportail o- pas de prisonniers de guerre. Le Sindore se a- trouve sur les lieux pour procéder aux travaux n- de sauvetage. la II résulte des nouvelles complémentaires que la plupart des passagers du Koningin Rc-ûcntes ont été recueillis par le Sindore; quatre chauffeurs so sont noyés. Le sinistre s'est pro-ws duit à proximité de la côte anglaise, à la 20 milles du Lemanbank. el- 3te Amsterdam, 6 juin : Les journaux signalent que la direction du Rotterdamsche Lloyd aurait reçu un radiogramme du capitaine du navire-hôpital Sin-ux disant qu'à bord du Koningin Regente1, les qui vient de sombrer, il n'y avait ni blessés [dé ni prisonniers de guerre. iUe On estime comme très probable que les dé îée légués anglais ne se trouvaient pas à bord du Til navire-hôpital quand le Koningin Régentes ? levé l'ancre, vu qu'il a été annoncé que lo Commission s'était embarqué© à bord du Sin doro. Cet incident a fait subir un retard dans .» l'arrivée du convoi de navires, qui n'est at .e's tendu à Rotterdam que demain matin, tie * Amsterdam, i juin : ,n. On signale encore à I'<» Algerneen ITan-. " delsblad » qu'après l'explosion de la min? nt le navire-hôpital «Koningin Regentes» s'esl en brisé de telle manière que les deux chemine nées se touchaient presque et que la proue )ir a disparu immédiatement sous l'eau. Lpf rô naufragés ont réussi à mettre trois canots à la mer ; l'un d'entre eux a chaviré. •S Berlin, 7 juin : Les exploits mis hier à Tactif du lieutenan J. Losz par lè communiqué d'hier ont été ac complis dan3 un temps extrêmement court ' Dans la même journée, entre le lever du so Si loi! et minuit, il a réussi à couler 17,000 ton y" nés brut, malgré la forte résistance opposéi F par l'ennemi. En se rendant sur un autre ter raln d'opérations, c'est-à-dire dans une autri partie de la Manche, le sous-marin a navigrn -.rL à travers des monceaux de cadavres de che 5e" vaux et de bœufs, do râteliers et d'ustensile: d'étables, de bottes de paille et de foin. Selor Jr toute probabilité, un grand transport do ra vitaiJlement des troupes en France serait tombi iPt à cet endroit, victime d'un sous-marin. ait ifs ' • ^ Négociations de paix de Kiof, 7 juin : Les commissions militaires se sont réunies le 1er juin pour fixer la ligne de démarcation mi litaire qui doit être délimitée dans l'armistice on à conclure entre le gouvernement du Soviet el ne l'Oukraine. Les délégués se sont finalement les mis d'accord sur une ligne qui suit lo Don ver* és la mer d'Azof jusqu'au confluent du Donetz ei ?é- du Don. EN ITALIE 20 , • Milan, 5 juin : M. Crespi, ministre de l'alimentation, ré es clame une discipline sévère dans la consom .. mation des vivres. Il demande que l'on ne s< j111 fasse pas d'illusions sur le rendement de U future récolte, la terre ayant, malgTÔ tous le: ?" efforts de la population rurale, souffert di 1 !' manque de main-d'œuvro et d'engrais. Pou: ia7 couvrir les besoins accrus de l'armée, le gou vernement sera obligé d'importer d'imper l.,s tanl« stocks de céréales en juin et en août il faut donc que la population s'impose volon Vs tairemeat les privations nécessaires. t 7" Bâle, 5 juin:; Le tribunal d'Oncglia a condamné à deua mois de prison le prêtre N'icolo, qui, dans sor prêche, avait parlé de la paix en présence d< e 1 soldats. rt" Rome, 5 juin : t ^ La police de Napîes a arrêté un ancien ageni !n" du fisc 4qui menait grand train. Il est accusé ; J d'avoir volé à l'Etat plus de 1 million do lire ^ ^ en acceptant des pots-de-vin de personnes qu'i] faisait échapper à la contribution de guerre, de DÉPÊCHES DIVERSES le . Le Havre, 5 juin : M. Cooreman a présidé aujourd'hui son pre-m 1er Conseil des ministres. M. de Broquevjlle quittera Sainte-Adresse samedi et passera la saison d'été dans une ville d'eaux français#. •% îr" Genève, 6 juin : Mercredi soir, une nouvelle explosion s'est produite dans un atelier travaillant pour l'ar-au inée, au faubourg Saint-Denis, à Paris. L'explosion a fait vingt victimes et a causé d'importants dégâts matériels. rt1 Londres, G juin : ^ Le Roi a nommé sir James Campbell, Jus- ne" qu'ici lord-juge d'Irlande, au poste de lord- ct chancelier pour l'Irlande, en remplacement de ,a' M. O'Crien, démissionnaire, qui a été élevé à as" la pairie. n" ,PS Londres, G juin : lu* Du Daily Express: int — La forte réaction dans la vente de rem-'n9 prunt do guerre, dont nous avons fait mention se la semaine dernière, a pris des proportions plus graves encore cette semaine-ci. Le National Wor Savings Commlttec a besoin chaque semaine de 25 millions de livres sterling. ie^ Or, pendant la semaine écoulée, la vente totale à de l'emprunt de guerre s'est élevée à 9 mil-5n lions 625,176 livres sterling, alors que la semaine- précédente elle avait été de 15 millions 235,470 livres sterling. Londres, 6 juin : "r I/Agencc Reuter annonce que M. Branting, de chef du parti socialiste suédois, et M. Troel-la" stra, leader du parti socialiste hollandais, ont étô invités à assister au meeting annuel du Labour Party anglais, qui commencera le 20 juin. Ce meeting s'occupera avant tout ier d'échanger des vues sur les questions internats, tionales. Après la conférence, MM. Albert Thomas ct Vanderveîde, qni y sont également invités, retourneront à Paris, probablement en compagnie de MM Branting, Troolstra. Hen-ilé derson et Camille Huysmans, afin d'y délibé-Ji- rer sur la possibilité d'une Conférence socialiste interna lionaîe» COMMUNIQUÉS OFFICIELS Coauauniqaés des Puissance» Centrales. J Berlin, 7 juin. — Ofllclel do ce raidi : Théâtre de la guerre à l'Ouest, j Armées du feld-maréchal prince héritier Rupprecht de Bavière : Duel d'artillerie plus violent par intermit-l tence. Grande activité des détachements de re-connaissance. Au cours d'uue incursion dans la ligne française établie à l'ouest du Kom-mel, nous avons fait prisonniers deux officiers et cinquante hommes. t Armées du prince héritier allemand : Sur le champ de bataille, les opérations se sont bornées à des combats locaux. Au nord de l'Aisne ct au nord-ouest de Châ-e teau-Thierry, nous avons repoussé des atta-1 qufcs partielles d^ l'ennemi. Au sud-est de Sarcy, après une violente préparation «i ar-e tillerie, nous nous sommes emparés des lignes ■\ ennemies établies sur les deux rives de t l'Ardre; nous avons fait 300 prisonniers. * Berlin, 6 juin. — Officiel du sou* : Sur ie front de bataille, combats locau* e au nord-ouest de Château-Thierry et sur - l'Ardre. 8 • -i** 1- Berlin, 7 juin. — Officiel : i Dans la Méditerranée, des sous-marins allemands et austro-hongrois ont encore coulé 5 vapeurs et 6 voiliers jaugeant au total plus de 20,000 tonnes brut. Les vapeurs ont été toril pillés dans des convois puissamment proté-1- gés. L'un d'eux transportait du matériel de 1- guerre. i, s Berlin, 7 juin. — Officieux : Sur le front entre la Marne et Reims, les Fran-:- çais ont continué leur fiévreux effort en vue de 1 s'assurer les hauteurs bouées. Au centre, où les a Allemands avaient avancé le plus et s'occupaient a d'entourer de fils de ter le bois de Cehelle, Us 1" ont tenté d'avancer leurs lignes vers la Marne, s mais leur attaque ,prononcée le 5 juin au matin, ^ et qui n'a eu que le caractère d'un coup de inain, a échoué, de môme qu'a échoué l'attaque dirigée contre le poste allemand de Vçrneuiiie. La canonnade des batteries françaises qui ont envoyé des projectiles jusqu'au delà de la Vesle et qui I avait déjà commencé a démolir les localités non détruites encore, a fortement diminué o intensité dans la journée du 5 ju.n, par suite oe la 3 contre-action des batteries allemandes. ' Celles-ci ? ont entravé le trafic de chemin de fer ct des II rouies a l'arrière du front français. La gare de Jouy a été incendiée par les obus. Dans ia partie méridionale de Reims, nous avons constaté 3e très fortes explosions et des incendies. Dan> les S hangards d'aviation établis au nord de Bouja-?' court, nous avons trouvé deux avions français ' intacts. Berlin, 8 juin. -- Officieux : £ La grande victoire remportée par l'armée du " prince héritier allemand a, une fois d<* {.Mis, détruit une partie importante des forets et de.£ f moyens de combat de notre ad versaire.Au ch.lire f" de 'plus de 55,000 prisonniers comptés déjà, il _ faut ajouter les lourdes et sang'.an.es partes es-suyées par les Français en uiorts, blessés et d:~-'a parus. Déjà en mars, l'armée française se vit j contrainte, par suite de la retraite des Anglais j sur les deux rives de ia Somme, d'engager dans j le comb;il une partie considéra Me de l'armée do ■ P manœuvre de Focii, qui fut engouée dans la * lourde défaite britannique. Lorsque, en Flandre, la situation anglaise devint de plus en plus critique, le généralissime 1 Entente sa vit oh iii î e d'envoyer encore une fois des effectifs considé-i- tique, le généralissime de l'Entente se vit ob.igé e rables b la rescousse. Au cours, des combals sur it lo front du nord-ouest, il n'engagea pas moins it de dix-huit divisions pour dégager les Anglais el s y constitua d'autres réserves importantes. Les ?t combats sanglants autour du mont Kemmel exigèrent encore des sacrifices élevés de la part des Français. La bataille ù l'Aisne et à la Marne, avec ses formidables poussées en avant démembra une fois de pius les réserves de Fôch, qui eurent déjà tant a souffrir. Le générai Foch se trouva acculé devant l'obligation d'mga^er spon-j. kanément ses divisions a un endroit que ie cim-mandement supérieur avait choisi. Par ce fait, ;e des forces importantes françaises sont clouées a sur place de façon que le généralissime de i'En-.3 tente a, celte fois encore, les bras liés.' L'armée u de manœuvre de Foch, sur laquelle tant d'es-ir pérances avaient été bâties, n'existe virluelle-i- ment .plus comme telle. De non moins grande importance sont égale-: ment fts pertes que l'ennemi a subiês en fait de i- matériel de guerre, au cours de la bataille entre l'Aisne et la Marne. Sans parler des innombrables canons, des mitrailleuses et autres armes, citons tout ie matériel encastré sur toute la lon-x guour du front de bataille, la perte de cinq a grands dépôls du train, de camps, de baraques e et sept grandes ambulances aménagées avec le dernier confort. Ajoutez-y tout ce qui a été recueilli dans de nombreuses fabriques et usines, le matériel de chemin de fer, ie matériel des it pontonniers, qui déjà a pu être mis en œuvre ô par nous, et on conviendra que ces pertes doi-e vent être particulièrement sensibles aux chefs il de l'armée ennemie. La défaite françai?e se corse encore par la perle de plus de trois mille kilomètres carrés de territoire, considéré comme le plus fertile de la France. Mais l'intérêt le plus dominant, pour nous, c'est que notre victoire nous met en possession de lignes de chemin de fer qui sont d'importance capitale pour le transport de troupes et s- le ravitaillement du pays et do l'armée. • * * i Berlin, 6 Juin. — Officieux : e Outre de nombreuses autres places, nos aviateurs ont efficacement bombardé les j>3rts de Calais et de Boulogne. * Communiqués des armées alliées Paris, 6 juin. — Officiel de 3 heures : A l'est de Scmpigny, nos troupes ont poursuivi hier en fin de journée leur refoulement >de? troupes ennemies qui avaient réussi à 1* franchir l'Oise. Nous avons fait une centaine - de prisonniers. Au nord de l'Aisne, nous avons p amélioré sensiblement nos positions au nord i et à l'est de Haute-Braye. Cinquante prisonniers sont restés entre nos mains. Actions d'artillerie assez vives, particulièrement dans les régions de Longpont, Veuilly-la-Poterie et à l'ouest de Reims. u* ■* 1 Paris, ff juin. — Officiel de 11 h«ur<*s : s Les actions de détail ont continué pendant - la journée en quelques points du front. A - l'ouest de Longpont, nos troupes, appuyées par les chars d'assaut, ont réalisé une progres- e sion et fait des prisonniers. Entre I'Ourcq et * la Marne, une attaque menée par les troupes franco-américaines leur a permis d'avancer 3 leur ligne d'un kilomètre environ dans la ré* gion do Veuilly-la-Poterie-Bussiares ; 270 prisonniers, dont 6 officiers, sont restés entre nos mains. Entre la Marne et Relins, l'ennemi a . prononcé une série d'attaques locales. Une vio- - lente tentative sur Champlat a complètement t échoué. Plus au nord, l'ennemi a réussi à J s'emparer du village de Bligny et de la haur ^ teur au sud. Une contre- attaque des troupe? t britanniques leur a rendu cette hauteur. Au * sud-ouest de Sainte-Euphralsc, nous avons également repris dans la journée un peu de terf - rain enlevé ce matin par l'ennemi. Sur le rest« 1 du front, rien h signaler. Aviation. — Dans la journée du 5 Juin, dli--■ sept avions c-nnemi3 ont été abattus ou contraints d'atterrir hors de combat. Un ballo^ir captif ennemi a été incendié le môme Jour, ^ti dans la nuit suivante, 23 tonnes d'explosifs * ont été jetées par nos bombardiers sur les cantonnements, gares, dépôts et convois de la zone ennemie. Un grand incendie, suivi d'explosions, a été constaté dans la gare de Fère- r en-Tardenois. Paris, G juin. — Officiel-: Une escadrille de 20 avions ennemis a tra-s vereéles lignes françaises et s'est dirigée j L" vers Paris. Lee canons de défense sont immé-3 diatement entrés en action. Quelques bombes ont été lancées. Victimes : un mort et ; quelques blessés. Pas de dégûts matériels. 6 .*6 Londres, 6 juin. — Officiel : L'ennemi a tenté hier soir d'exécuter un coup do main contre nos positions établies au sud-ouest de Morlancourt ; il a été repoussé * avec pertes.Un autre détachement allemand a ^ réussi hier midi à enlever un de 110s postes * établis dans les environs de Boyelles ; deux de nos hommes manquent à l'appel. L'ennemi a aussi tenté la nuit des coups de main au t nord de Lens, au nord de Béthune et à l'est de la forêt de Nieppe. Toutes ces attaques ont été repoussées, et l'ennemi a subi des pertes. L'artillerie allemande a été active dans le secteur de Strazeelè. Un combat local s'est livré cette nuit près de < Locre; les troupes françaises y. ont repoussé des attaques ennemies. Rien d'autre à signaler. Rome, C juin. -- Officiel : Sur les deux rives de la Brenta et dans quelques secteurs du front de la Piave, la canonnade a été plus violente à certains moments. Par ailleurs, les opérations se sont bornées à des canonnades de diversion et à des opéra-^ tions de patrouilles. s Dépêches Diverses ^ Berlin, C juin: 1i Le Berliner Tageblait annonce que lo pre- :e mier train de marchandises parti de I'Ou-kraine est arrivé h Dresde. Il était composé * de quinze wagons chargés de céréales, de lard ^ et de sucre. n > Athènes, 6 juin : a Les classes de 1909 à 1917, ainsi que quinze -i classes do télégraphistes, ont été rappelées s sous les drapeaux. > Sofia, G juin : e M. Uadoslavof, président, du Conseil des ■s ministres, a exposé en détail la question 1- gréco-bulgare. — Nous avons, dit-il, conclu avec nos alliés un traité qu! nous assure tous les territoires que la Grèce nous a arrachés en 1913, si, contraire à notre volonté, nous u étions forcés do lui faire la guerre. Comme il en est ainsi, nous ferons valoir nos droits - sur Seres, Drarna, Cavalla et tous les autres e territoires qui ont été annexés par la Grèce il en vertu du traité de Bucarest. » s- ^ .. ... i;.! Les événements die Russie is ' Stockholm, C juin : lo ' On apprend ici que M. Lénine ordonné la Ig mobilisation de douze classes de la milice pour 0, réprimer la contre-révolution tramée, avec i- l'aide de l'Entente, par les Cadets et autres mécontents. i- *** ;é Stockholm. 5 juin : ir D'après des informations de journaux de is Moscou, Chitchérine aurait une fois de plus >1 protesté énergiquement auprès de lord Loc-kart, ambassadeur anglais à Pétrograd, con-tre l'incorporation de force dans l'armée bri-•s fannique de citoyens russes. La protestation accuse le gouvernement anglais d'accomplir ce4 actes arbitraires en conformité d'opinion ji avec les représentants de l'ancien régime en Russie, qui a fini d'exister et aujourd'hui no 1. représente plus que l'âme d'un mouvement contre-révolutionnaire. Les bases sur les- j quelles s'appuie la république des Soviets lui commandent une neutralité absolue, imposée v d'ailleurs par les questions politiques, qui do-minent la situation. z Moscou, 6 juin : Dans la séance du Comité central du Soviet révolutionnaire, lo député Abramovltch a de-l'ç mandé à interpeller le commissaire du peuple .f. pour les affaires étrangères sur la proposition faite au gouvernement finlandais en vue d'échanger une partie de la côte mourinane ' ' contre le port d'Ino. M. Abramovitch souligne v la nécessité d'un contrôle pour des affaires ^ aussi importantes. Le commissaire du peuple a 's refusé de répondre à cette interpellation. ^ Berlin, 6 juin : Un télégramme de Stockholm au Lokal An-'s zciger informe que des Finnois qui sont par-y venus à s'échapper de Pétrograd annoncent que dans la capitale couve une grande agita-te tion contre la Finlande, provoquée et entretenue par les agitateurs rouges, de telle ma-a nière que l'on craint un prochain progrom to finlandars monstre. Le Sénat préconise a réchange des familles finnoises et russes émir pri3onnées. i- Berlin, 4 juin : ?t Le Lokal Anzeiger dément catégoriquement le bruit do la conclusion d'un traité secret entre les Puissances centrales et la Finlande relativement & la constitution en Finlande i- d'une monarchie avec un souverain allemand j. et une armée commandée par un chef allemand et. à l'interdiction de céder les îles d'Aland à la Suède. i Berlin, 7 juin : On mande de Stockholm que le navire de transport russe Europa, qui avait été saisi r. par les Finlandais, a coulé la nuit d'hier au ,( large d'Helsingfors. Un homme a péri. Il à s'agit probablement d'un attentat. :e IS Berlin, 5 juin : d Du Bureau oukrainien de la presse : 1. — Le général Skoropadski, helman de is l'Oukraine,partira prochainement pour Bcr-is lin et Vienne. ît •% Kovno, 6 juin : Le transport des voyageurs, des marchandises ct du bétail a été repris sur les lignes t Novo - Swewojany - Dimab, Viîeika - Moledst-t schno et Podorodzie-Konstantinof. En outre, à s partir du G juin, ls trafic de marchandises sera repris sur le chemin de fer militaire de Dorpat t (Esthonie et Livonie). 3 *** r Ivief, i juin : Les journaux de Moseou annoncent que le - gouvernement de la nouvelle république auto-1 nome de Sibérie est intervenu à Kharbine. La i Chambre a discuté dans sa première séance - les mesures à prendre pour liquider le gou-t vernement des Soviets en Extrême-Orient. 1 L'amiral Koltschak a affirmé que la nouvelle \ république peut compter sur l'aide pleine et j entière de l'Amérique, à l'intervention de la-1 quelVe son gouvernement a. été constitué M. ôstrugen, ministre de l'intérieur, a an-r noncé que le Japon, de son côté, appuiera le > gouvernement. c- Kief, G juin : ' ï Le ministre de la marine a ordonné la dé- ! hr mobilisation de toute la flolte marchande; IE 101D9 M : IE oooaoï Dastogne-Kermesse ! — De la tarte, Messei- gneurs ! — Il y a charcutiers et charcutiers ! — On s'amuse, en province ! . Nous étions donc à Bastogne ! Vous apprendrez, vous qui ne voyagez plus, qu'un hôtelier ne peut vous octroyer un lit que si vous êtes allé au préalable au commissariat de police de l'endroit chercher un «billet de logement». A Bastogne, cette formalité n'a rien d'effrayant, au contraire. M. le commissaire de police se présente ici sous les espèces d'une gente demoiselle qui vous délivre votre billet avec un gracieux et charmant sourire. Ce sourire exquis peut vous faire oublier tous les vilains quarts d'heure que vous ent fait passer les a cerbères • du Comité National. — Ah!... Monsieur est journaliste? — Hélas 1 oui, Mademoiselle!... Et, en cette qualité, me permettez-vous de vous poser une question ? — Une demi-douzaine, si vous voulez. — Vous êtes on ne peut plus aimable-Quelle est donc cette odeur merveilleuse, ce fumet paradisiaque qu'il ne m'a plus été donné de renifler depuis des armées et qui embaume en ce moment toutes les rues et ruelles de votre cité bienheureuse? — On voit bien que vous venez de Bruxelles. Il vous est permis, dès lors, d'ignorer que demain c'est « la fête » chez nous. — Ah! oui, la kermesse, «li fiesse», «li di-cosse » l — Vous y êtes, en plein. On a fait les tartes... — « Li dorele » ? — De mieux en mieux. On a fait les tartes, en formidable quantité, dans tous les ménages, à telle enseigne que les boulangers, surmenés, n'ont pas eu le temps de fabriquer l'ordinaire c pain mastic ». — Heureux Bastognards 1 Et pendant ce temps-là, les Bruxellois se serrent la sous-ventrière !... — Entre nous soit dit, c'est réellement scan* daleuxJ... Cette jeune fille a du cœur, et cela mo réconcilie un peu avec les Bastognards. A l'hô- 1 tel-restaurant où je suis descendu, l'hôtelier a cru bon de me prévenir, dès mon arrivée, que j'avais soixante-dix grammes de pain à déguster par jour, ni plus ni moins... Ordre du Comité provincial du Luxembourg!... Ce n'est pas a kermesse » pour les voyageurs ! Henri Massem, qui possède incontestable-men, l'étoffe d'un reporter de tout premier ordre, me donne quelques détails savoureux sur Bastogne et « ses fêtes n. u y a deux kermesses dans ce patelin : h la Pentecôte et le quatrième dimanche de juillet. La première est la grande réjouissance des « calotlns » ; la seconde est celle des « libéraux » : l'une s'efforce, naturellement, de déprécier et d'éclipser l'autre. Pour bien marquer leur souverain mépris à l'endroit de leurs adversaires, ces parpaillots c'e libéraux dénomment irrévérencieusement la kermesse de la Pentecôte : la féto des « Piskakaïes » ! Voilà bien cependant à quels jeux innocents nos politiciens de province ont utilisé leurs loisirs, depuis 1830 jusqu'à nos jours, en Belgique.MM, les Bastognards ont non seulement la chance peu ordinaire de pouvoir manger de la tarte au riz les jours do kermesse ; ils peuvent encore se payer quelque rôti de porc, dans des prix relativement modéré2. En ce moment, nui détail ne me parait ni ridicule, ni négligeable, et à titre d'information, je transcrirai ci-dessous lo prix courant affiché à la vitrine d'un charcutier de la place du Carré : Cotes de porc, le kilo. . . .fr. 20 à 22 Lard frais, — 32 Lard salé, — Jambon fumé, — . . . < . 30 Sauciss. fumé, — 35 Mouton, — 22 à 24 Les exigences des charcutiers bruxellois sont montées à un diapason beaucoup plus élevé. Il se produit à chaque instant dans notre actuelle vie journalière des situations d'un comique intense. En citoyen qui se respecte," j'avais décidé, pour les fêtes de la Pentecôte, de passer chez un coiffeur à Bastogne et de m'y faire burbifier. J'avais compté sans mes hôtes de là-bas, qui avaient eu, identiquement, la mV.ne idée que moi. Il est de règle en Wallonie que tous les représentants do la population rnàle, depuis lo plus haut jusqu'au plus petit et depuis le plus vieux jusqu'au plus jeune, se fassent raser et tondre comme des capucins à l'occasion de la « ducassc ». Et lorsque je me présentai successivement chez les quatre figures de l'endroit, je me trouvai devant des files — oui, des rlles' — qui s'allongeaient à l'infini sur le trottoir du barbier d'abord et sur celui du mercier, de l'épicier et du boucher ensuite. Je n'eus pas le courage de me mettre en serre-file et me résignai à l'inévitable, c'est-à-dire, en l'occurrence, à voyager avec l'argent de mon coiffeur dans la petite poche de mon gilet et, une toison d'orang-outang sur la figure. Honni soit qui mal y pense ! Pour me consoler, je fus boire... un bock! Huit heures à peine viennent de sonner, et des groupes discutent avec une animation insolite. Quel est donc l'événement sensationnel qui met en ébullition toutes ces cervelles habituellement placides? Je m'informe, et j'apprends qu'un match de football oppose aujourd'hui l'Union sportive de Bastogne à la Serana de Houffalize — les deux plus fortés équipes du nord du Luxembourg — pour la finale de la Coupe des Ardenncs. C'est le vrai clou de la kermesse, qui amènera tout à l'heure à Ea'stogne le ban et l'arrière-ban des amateurs de la région. Les pronostics vont leur train, et les paris s'engagent : les jeunes fermiers et paysans seront ou poste pour appuyer d'un gros paquet de banknotes la chance de leur favori. Je ne puis, malheureusement, assister à cet extraordinaire « event », des devoirs plus sérieux et plus urgents m'ap-pelant ailleurs, mais je vais vous en donner le résultat que j'ai appris le lendemain à mon retour. L'Union sportive a battu la Serana par deux goals à zéro, au milieu d'un enthousiasme indescriptible. Le soir de cette victoire inoubliable, Bastogne fut en délire 1 En vicinal. — Les doléances d'une fermière. — Aux frontières du grand-duché. — Et nos cochons. Monsieur? J'ai dit dans un précédent article que 40,000 kilos de pommes de terre avaient été détournés au préjudice de la commune de Hollange et de la population civile belge à laquelle ces tubercules étaient destinés. Allons donc à Hollange : le tram vicinal Bastogne-Martelange va nous y conduire Beaucoup de gens estiment que le fait de voyager en vicinal constitue pour le quart d'heure une insupportable corvée, à raison de l'encombrement et de la lenteur des moyens de transport. 11 est certain que les voyages, en ce moment, de quelque façon qu'ils s'effectuent, ne sont pas des parties de plaisir, mais en revanche quelle mine inépuisable d'observations ils ouvrent au journaliste à l'affût de scènes vécues et d'instantanés à prendre au vol I Tandis que le train filait à toute vapeur à travers les sapinières et les prairies verdoyantes qu'arrose la Sûre, j'écoutais la conversation de deux paysannes superbement endimanchées assises à côté de moi. Elles évaluaient en connaissance de cause les bénéfices que promettaient ces richrs troupeaux que l'on voyait s'ébrouer au loin dans les vallons tout irradiés dés rayons du soleil printanier. — Nous avons tout ce que notre cœur désire, disait l'une. II y a cependant quelque chose qui m'inquiète, qui rne chiffonne!... — Quoi donc, ma chère ? disait l'autre. — Depuis deux ans, mon mari a cessé da remplir ses devoirs... Adolphe ne va plus à la , messe qu'une fois par an, et encore !... Il ne fait plus ses Pâques... C'est très mal et cela me désespère... Il n'y a rien de si beau que d# « faire ses devoirs » ! Oui, ma bonne femme, il est beau, il est consolant de 1 faire ses devoirs », surtout vis-à-vis de ses semblables, de ses frères en Jésus-Christ. Plus retors que le peuple d'Israël dans le désert, placé entre le culte du Veau d'or et le culte du vrai Dieu, le paysan trouve de» accommodements avec les deux. L'or l'hypnotise, mais la crainte des flammes de l'enfer la tenaille. Il s'accommode d'une cote mal taillée, d'un modus vivendl qui satisfait à la fois ses instincts rapaces et son appréhension ataviqus de l'au delà. Lisez les affiches notariales annonçant la vente de quelque ferme, après fortune faite : ces documents mentionnent généralement que les biens à adjuger sont situés à proximité d'une égli§e ou d'une chapelle, la nombre et les heures des offices, etc. Ce menu ! détail vaut tout un poème! Mais nous voici arrivé chez M. Jeanty, notaire à Strainchamps et bourgmestre do Hollange, commune, située à une portée de fusil des frontières du grand-duché. M. le notaira nous reçoit en vrai gentleman-farmer, c'est-à-dire sans façon. Je trouve chez lui im des gros fermiers do son village avec qui il est en conférence. Cela tombe à pic. — Il m'est revenu, M. le bourgmestre, qua vous ou plutôt la commune de Hollange a été victime d'un détournement de 40,000 kilos j de pommes de terre. — Le fait doit être exact. Un fonctionnaire allemand est venu me l'annoncer. — Comment ce détournement a-t-il pu sa produire ? — Nous l'ignorons complètement. Les pommes de terre à fournir par la commune sont chargées à la gare du vicinal. Une fois parties, elles sont sous la surveillance et le contrôla des agents des Vicinaux. Plusieurs agents do la Compagnie ont été arrêtés... — Puis relaxés... C'est du menu fretin. Les grands coupables sont ailleurs. — Le plus drôle de l'histoire, c'est qu'au cours de l'hiver dernier nous avions décidé d'établir à côté de la gare un dépôt de pommes rie terre et de confier le contrôle de ce dépôt à un agent des Vicinaux... Le projet, heureusement. n'a pas été exécuté. — Vos pommes de terre eussent été bien gardées. — Effectivement! — Ces <40,000 kilos représentent-ils une forte partie de la quantité à fournir par votre commune à l'alimentation publique? — Une trè3 minime partie. — Quelle est votre contribution en pommes de terre? — Je l'ignore, mais ce brave fermier va vous le dire. Le fermier réfléchit deux secondes et puis : — Nous avons à fournir 130 wagons, c'est-à-dire 1,300,000 kilos. Nous en avons fourni 55 wagons. On nous en réclame encore 75 wagons 011 750,000 kilos. On nous menace même de ne pas payer nos dernières livraisons si nous ne nous exécutons pas. — Cette éventualité ne me paraît pas vous effrayer outre mesure ? Le fermier ne répond pas et sourit. Je reprends la conversation et m'adressant à cet excellent notaire : — f ,e déficit est énorme ! Allez-vous le cem-bler ? — Vous n'y pensez pas, cher Monsieur!... Et' nos cochons?... Qu'adviendrait-il de "nos cochons ? ... Mon interlocuteur a jeté ces mots fatidiques comme une fanfare. Ce sont les mots de la fin. Pensez bien que les 60,000 cochons exposés annuellement en vente au marché de Bastogne amènent G0 millions de francs en moyenne dans l'escarcelle des pauvres paysans de ca simple canton. A <ôté de cela, est-ce que la détresse de 5 millions de Belges livrés aux affres de la famine peut entrer en ligne de compte? Je vous le demande bien sincèrement.- VIATOR. PETITE GAZETTE Le temps qu'il fait Je voudrais parler un brin du temps qu'il fait, dire qu'il est beau, qu'il est bon, qu'il fait soleil sans qu'il fasse trop chaud, que la brise est douce et embaumée — et mettre par là-desSus quelques autres lieux communs. Ça ne peut servir à rien ni de rien et ça a, en outre, 1 l'inconvénient de prendre de la place. Qu'est-cai que cela peut faire? Et oomptez-vous pour.; rien le plaisir qu'il y a à constater, pour son: propre compte et pour le compte des autres en-même temps, que si la vie est en réalité sar.si joie, les tristesses dont elle est faite s'atténuent1 cependant, parce que précisément il fait le temps qu'il fait? On souffre moins à penser1 que les pauvres gens qui ont tant soufTerc l'hiver dernier n'en sont plus à grelotter de' tous leurs membres, que les enfants qui n'ontl plus qu'une liquette à trous sur le dos n'ont: plus froid, que la peau de leurs petons, en perpétuel contact avec le pavé faute de chaus-1 sures, ne risque plus de se crevasser... Oui, on souffre moins, beaucoup moins. Tenez! je viens de vous dire textuellement que la vie est en réalité sans joie. Or, il me vient à l'esprit] que ce n'est pas tout à fait vrai : avant-hier, • dans l'après-midi, j'ai vu défiler devant moi. 1 à l'avenue, de la Clairière, toute une troupe de, petites filles de nos écoles : il y en avait au : delà d'une centaine marchant en rangs sous la: direc iion de leurs institutrices, et encore que : la frimousse do certaines fût bien pâle, il y avait des sourires dans tous les yeux et des chansons sur toutes les lèvres. Je ne sais plus quelles innocentes chansons de route qui mettaient dans les jambes de ces gosselines des fourmis, mais je sais qu'une heure après j'en ■ chantonnais encore les refrains en moi-mêma et que d'avoir vu ce spectacle-là m'avait réconforté, ragaillardi et, pour dire le mot, mis de la Joie au cœur. Oui, de .a joie... Et je sais aussi que quand je m'en vais promener en forêt — ce qui m'arrive au moins aussi souvent qu'à mon tour — je finis par m'abstraire sans effort de toutes ces préoccupations qui mènent tant de gens, comme par ' ia main, vers la neurasthénie. Pourquoi? Parce qu'il fait le temps qu'il fait, tout simple- ; ment, et que c'est parce qu'il fait ce temps-là quo les arbres sont beaux et que leurs cimes chantent, que les petits oiseaux gazouillent, -i que les pies bavardent ct que les geais jouent à cache-cache. Or, toutes ces petites choses sont de grandes choses et suffisamment pre- : nantes pour qu'on s'y laisse prendre : parce ' que le cœur de la forêt est frais, on a de la fraîcheur dans l'âme, et parce que la forêt est ensoleillée, on a soi-mêmo du soleil au cœur. Voilà la vérité ! Et voyez les champs! Je sais bien que ca n'est pas parce qu'il y aura beaucoup de pommes de*terre et beaucoup de blé cette année que nous en aurons à suffisance et à bon compte, et il m'arrive, comme à vous, de pen- , ser que si la grêle venait à anéantir en un i quart d'heure toutes ces promesses, cela ne me ferait ni chaud ni froid. Même, il ne me déplairait pas que les fermiers... Mais ce sont là des pensées mauvaises que le rire rouge d'un '< coquelicot, le sourire d'azur d'un bleuet ct : le sourire mauve d'une nielle font vite s'éva- \ nouir. Oui, la vue des champs, par le temps ; qu'il fait et parce qu'il fait ce temps-là, nous • tend meilleurs, vous, moi et tout le monde. I Je me suis laissé dire que le baron de Bro- j que vil le avait, pour des raisons de haute poli- 1 tique internationale, jeté son portefeuille par | dessus les moulins. Pour des raisons da haute ! politique 1 Je penso bonnement que, parce qu'il j doit faire au Havre le temps qu'il fait ici, le # Saraiesîâ S Jaiàsi ISIS JOURNAL QUOTIDIEN — JLe Numéro : 15 Centimes 5" /année. — RS" i 277

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Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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