La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

1514 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1918, 14 Mai. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 09 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/zw18k76m0r/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

PRIX DES ABONNEMENTS 1 mois (jain), fr. 3 CO. tes demandes d'abonnement sont rentes exclusivement pat les bureau» et Us facteurs des postes. — ieJ rcchimalions concernant les abonnements doivent tb-e adressées excl'ssitxrMntaux bureau* de poste. ADMINISTRATION ET REDACTION : 01, Monîagno-aux-'iiepbcs-potagèpo», Bru uni In» PRIX DES ANNONCES Pef.. annonces, la îi^na. tr. 1.00. — ItécLime* avant tes ann., la lig., lr. 2.50. — (ktrj* du journal, U li^., lr. 7.50. —Faits divers, la li^., ir. 5.00< — NJcroloyte, la lig., tr. 3.50a —Coin des Eleveura, annonces notariales, avis de sociétés (assemblées, paiement de coujtons, tirages), la li^., fr. 2.00. Bureaux de 9 à 17 hsures Dlrec'.ha si Adomlstratisi : gj" |? JOS. MOHE3SÊE, DIRECTEUR I A RilERRF 1,380° jour de guerre Bleu ù signaler. L'offensive ailsmantle à l'Ouest Bâle, 13 mai : Le colonel Borel, qui a séjourné sur le froi britannique, écrit dans la Zurcher Zeitung : — Ypres n'est plus qu'un monceau tle ruine Plus une seule maison n'est debout, et toi les habitants ont quitté la ville. Un pan 0 mur est tout ce qui reste du splendide hôu de ville. Ypres est littéralement rasée. ••• Munich, 12 mai : La correspondance Hofmann mande off cieheineiit que S. M. le roi de Bavière e? parti hier soir pour le grand quartier géht ral et le Iront, en compagnie da ministr dtis affaires étrangères, M. Daridl. •** La Haye, 12 mal : La revue anglaise Brilish News annonc qu'en réponse a une question la direction de 1 guerre a dit qu'elle préfère tenir le front occ dental avec des troupes britannique? jusqu' l'arrivée d'une grande armée américaine pJi tôt que d'incorporer parmi les trouves ai glaises de petits détachements américains nu diocrement exercés. **• Berne, 12 mai : Un officier supérieur de l'armée suisse, çi visita le Iront allemand à l'Ouest sur l'invil tion du commandement supérieur, s'exprin ainsi dans un journal suisse : — Quoique l'offensive allemande subisse c ce moment un temps d'arrêt, on s'aperço sans peine qu'une marche en avant se dessin Aux yeux des non-initiés, l'avance et l'arr des troupes allemandes semblent dépendre <1 sort des combats. Cette inactivité appareil fait partie du plan d'ensemble qui englobe l différents secteurs du front allemand. J'eL porte l'impression qu'en ce moment se pr pare le plan le plus grandiose qui ait encoi été conçu au cours de cette guerre. Les Pui sances centrales n'ont jamais attaché granc miportance à ce que l'on est convaincu d'à peler 1' « unité de front ». Nonobstant, les couj portés sur les différents points du front pr sentaient un enchaînement tel qu'en véri l'union de front s'est trouvée réalisée. » Berlin, 13 mai : On mande de Genève au Lokal Anzeiger : — On demande à voir mise au point une i formation datée du 4 mai, reçue de la régie du mont Keinmel et parue dans le Terni Cette information disait : — A la suite d'un acte manifeste de d loyauté de la part de prisonniers de trois div sions de mitrailleuses, ceux-ci ont été enferme dans une grange couverte de paille, près t Brûlez, au Scherpenberg. Le feu ayant été m à la grauge, tous les enfermes périrent dai les flammes. » L'information est signée par le correspo dant du Temps, le lieutenant Entraygues, q' met cet acte inhumain à charge desgrenadie d'une division française. ••• Paris, 10 mai : De la Petite République : — Il faut avouer que les gouvernements < l'Entente se sont bercés Jusqu'ici d'un opi misme dangereux au point de vue des effe tifs et que nombre de Journaux en ont par Bur un ton vraiment puéril. Si l'on additio nait les chiffres de soldats tués qu'ils ont p bliés, il y aurait belle lurette qu'il ne restera plus un soldat allemand. » Après un blanc coupé par la censure,-journal ajoute : — Aux Anglais maintenant de faire les s criflces qui s'imposent. » Négociations de pai: Amsterdam, 12 mai : L'« Algemeen H&ndelsblad » écrit au suj< du traité de paix de la Roumanie, que ( pays s'en tire sans trop de pertes. Quoi qu' ne puisse être question d'une paix par con promis, le vainqueur a fait preuve d'un certaine générosité, que les journaux ai glais et américains reconnaîtraient si leui f>ays n'étaient pas en «^tat de guerre av< es Puissances Centrales. I..a guerre navale Berlin, 13 mai : Dans les journaux étrangers et parfois mên en Allemagne, l'énumération du butin cons dérable, tant en munitions qu'en vivres, ui tomba entre nos mains lors de notre offensi> victorieuse à l'Ouest, donna lieu à suppose que l'action de nos sous-marins n'obtiendra pas les résultats visés, car si cette action éta réellement efficace, le butin n'aurait pas, di on, cette importance. Il y a lieu de remarque que l'action des sous-marins ne se fait pt sentir en toute première ligue an front ou dan les étapes, mais à l'intérieur du pays de l'a mée ennemie. Chaque commandant d'armé accumule ses réserves derrière son front poi: les avoir sous la main en cas de besoin. C'ei ainsi que les Italiens disposaient sur l'Isonz d'entrepôts et de magasins remplis Jusqu'à toit, qui tombèrent entre nos mains au coui de notre marche en avant. Il en serait de mêir dans les lignes allemandes si une offensive vi torieuse se déclenchait de la part de nos enn mis; Ils y trouveraient des stocks considéri bles de vivres. Mais une telle victoire rest pour les Anglais, dans le domaine des illi slons. Pour juger de l'efficacité de notre guen sous-marlne en ce qui concerne l'Empire insi laire, il suffit de s'en rapporter aux parole prononcées par M. Churchill à la Cha.nbi des Communes, à la séance du 25 avril. A Churchill disait: — Au cours de cette année, nous aurions é" à même de produire 30 p. c. de grenades e plus, ainsi que les canons nécessaires, si noi avions disposé d'un tonnage suffisant. » Rome, 12 mai : D'après l'Agence Stefani, un accident qi s'est produit à bord d'un navire ancré dans 1 port de Corsica a coûté la vie à trois ingi nieurs. Cinq autres ont été blessés. LA GUERRE SO'JS-MARINE ET SES EFFETS Il n'est guère difficile de se représente les effets et les résultats obtenus par 1 guerre sous-marine, dit le contre amlr« Kalan von Fïofe, dan«^ la " Gazette eî Vo8s quand on songe que chaque jou que Dieu donne, une Donne vingtaine d mille tonnes de jauge sont détruites et qu nombre de grands et petits navires von dormir leur sommeil éternel sur le fond d l'océan. Il apparaît, dès lors, aux yeu: des moins avertis que l'action de nos sous marins exereïe une influence eïonsidérabl sur la force de résistant de nos ennemis que le manque de tonnage doit se fair vivement sentir déjà en Angleterre, et qu< l'ennemi qui, dans son île, te croyait i 1 abri des calr-mitée do la guerre, tout eî Imposant à notre propre peuple les priva fions les plus dures, doit à cette heure étr< convaincu que malgré sa défense, ii n é chappe pas plus que les autres l'&rrinfc du Moloch. Que nos ennemis s'efforcent pi tous les moyens à ébranler l'espoir d'ui victoire finale des armes allemandes et amoindrir les résultats obtenus par ne sous-mnrins, il n'y a là rien qui doive nous étonner. Bien au contraire, l'ardei fî et le zèle dont font montre les bomm il Etat et la presse en Angleterre pour d montrer au monde l'inefficacité de notre a tion sous-marine, sont autant de témoignai; que noua frappons juste et que nous avoi trouvé le défaut de la cuiraase, le poi vulnérable qui mettra en danger l'eiupi mondial anglais. Et l'insistance que m. Le certains politiciens de premier plan à fai 3nt voir au gouvernement anglais le danger < la tactique adoptée par lui, en fourniseu ' au Parlement des donuées inexacte* ou i " complûtes au sujet des perles de navires . en cacliant la vérité aux élus de la natio démontre clairement ciue la situation de ,lel flotte marchande est uevenue précaire et q les prévisions de la guerre économique sont rion moins que brillantes, si l'Ang teire ne parvient pas à se débarrasser d ffl- sous-marins ennemis. est Ce no sont pas les voix monitrices q lé- ont manqué en Ang.eterre, en ces demie Lre temps, pour démontrer au peuple qu il avi tort de s'illusionner plus longtemps p l'idée fixe d'une victoire finale et daffich par ailleurs, une indifférence totale, en pi lce tant l'oreille à la chanson optimiste de . sirène gouvernementale. A notre grand regret, nous devons consl ,* ter que la manière nabilo d'induire le mou en erreur n est pas restée sans influence lU Allemagne même, et qu'elle a troublé sing în" lièrement la joie que nous ressentîmes [l6- succès et des bons résultats de notre guer sous-marine. C'est une conséquence eliree de la campagne de la presse inaugurée p 1'Angieterre et dont le succès s explique p ïul le fait qu'en Allemagne peu de gens sont [ta- même de se faire une opinion propre me sujet des questions du tonnage et des cc séquences économiques de la destruction en navires, pour l'Angleterre et ses alliés. M on ce qui est incompréhensible, c'est que d ne publicistes allemands, s'occupant des chos Tg[ de la marine, prêtent leur concours à ce »u fallacieuse propagande anglaise en ajouta une foi aveugle aux statistiques de 1 Au rauté britannique qui doivent tendre à c les montrer l'inefficacité de la guerre sous-u îm" rine, que des écrivains do chez nous )ré- laissent empaumer par les chiffres fourr ->re par M. Lloyd George et les données fantt JÎ3- tiques des constructeurs do navires aîné ide cains, tandis qu'ils sont enclins à doul ap- sérieusement de la possibilité pour l'Ai ips magne do continuer avec sucées la guei >ré- sur mer. *ité H est à espérer, qu'après l'exposé si co nlet de la question à la Commission ce traie du Reichstag, ces messieurs mo fieront leur manière de voir et ne dera -u ront plus longtemps aveugles devant la pr • sion et le malaise que notre guerre sot in" marine provoque en Angleterre. S ils ne i°n comprennent nas, la question pourrait ips. poser si, vu la disette de papier, ces f blicistee fournissait un travail qui est ve dé- vablement profitable à la nation, ivi- Pour le grand public, les indications lés sujet du tonnage et le nombre de navii de disponibles,n'ont guère une signification nls quelque importance. Même pour un hom ms de la partie, il en est narfois ainsi, car doit se fier aux données fournies par l'e on_ nemi, qu'il ne peut contrôler. Ce n'est de ul nas sur des chiffres que peut se fonder u iers opin'on concernant 1 efficacité sur le si cès rie la guerre sous marine. La maijlei pierre de touche, en l'occurrence, c'est e Cîore la presse étrangère, les journaux £ glaia eux-mêmes, qui. quoique censurés, nissent tout de même, tôt ou tard, par ma "e ger le morceau. La situation créée par n P"- sous-marins en Angleterre apparaît clai ïec- ment des deux extraits do journaux s irlé vanta : on- * Suoday Times », 17 mars 1918 pu- Le problèmo de l'heure — le problème le p rait Important de notre existence insulaire — 06t ce que pose la question de savoir comment n< le pourrons continuer à supporter les charges ti jours croissantes de la guerre, quand notre fit ga_ commerciale diminue de jour en jour d'imp tance. Le manque de tonnage se fait déjà sei si vivement que notre ravitaillement en coton, papier, en pétrole, en vivres e*t gravement ce promis, et que même nos ehei^rS de fer vont . devant d'une crise terrible. Cette situation éminemment préjudiciable & la puissanco milita de l'Entente. En efiet, le manque de matiè: premières pour les industries do guerre en s< jet la première conséquence. Si le nombre de r Ce navires coulés dépasse d'autant de fois celui < j'il vaisseaux qu'il nous est possible de mettre t m- chantier, il appert aux youx des moins com iiie tenta où cet état do oh oses nous mènera en in. de compte. Jrs "Times „, 20 mars 1918. i€C La situation, en général, peut se résumer ces deux mots : le tonnage disponible ne perr plus de satisfaire aux exigences de la nati< L'importation de produits qui ne sont pas première nécessité est Interdite depuis longtem La conséquence en est, Indubitablement, que chac navire coulé représente un déficit dan» le ra me tallîenient du pays. Le manque de tonnage ap; lsj. rait déjà clairement au.x yeux de tous, dans UUI v"ie quotidienne, et chaque heure aggrave enc< ive 'a situation. De jour en jour il devient plus t ser *'c''e de remédier au mal du moyen de tonno ,ait qui nous reste. Il faut cependant avant tout c les exigences de l'armée soient satisfaites. Api , seulement, 11 sera tenu compte des besoins de population civile. Et il sera, d'autant plus di Jer cile de satisfaire ces besoins, que le chiffre e ,as perles n'a aucune tendance à s affaiblir, biea ms contraire. ar- îée ** ' «t Les événements de Rassi îzo » au Zurich, 12 mai : Jrs On mande de Londres ejue, d'après le Dai me News, la tsarine-mère Marie-Feodorowna e ric- allée s'établir à Kief, la capitale de l'Oukralr ne- • ra" Moscou, 12 mai : rte. Une amnistie générale ayant été accordée 1 occasion du 1er mai, les portes des prisons o été ouvertes et nombre de détenus politiju r,em*s en A Pétrograel, !es ministres i l ûncien régime et ceux de Kerenski, a l'exce k!p tion de ceux condamnés pour haute trahisi et pour concussion, ont vu s'ouvrir devant et la porte de la forteresse Pierrè-et-Paul. / fab d°ux cents personnes environ, condai en 8 P°Ur d6iits P^itiQues, ont été libérées. )US Berlin, 12 mal : * * M. Joffe, ambassadeur de la Républiqi russe, a fait la déclaration suivante au corre pondant berlinois du Neues Wiener Journal: iP ~",Je Suis absolument certain que le reto de la monarchie est absolument impossit chez nous. Il n'existe en ce moment auci pouvoir en Russie qui pourrait nous renvt ser. La Grande Russie ne dépend pas de l'o ftraine pour son approvisionnement en blé. la vérité, nous ne produisons pas sufflsai ter ment de blé pour pouvoir en exporter, ma la en Sibérie nous disposons de blé pour l'expc ral tation. Nous serons sans doute à même e de fournir du blô aux Centraux une fois que 1 ur relations avec ces pays seront déflnitiveme de réglées. De plus, nous pourrons mettre c ue métal à la disposition de l'industrie allemane et de l'industrie austro-hongroise. Nous avoi de de grands stocks de matières premières. L'Ail ux magne pourra nous fournir des couleurs cl: Tft mI(lues et surtout des médicaments et des m J 6 chines agricoles. Tous les bruits d'après le '* quels les Américains se seraient assuré rii ue concessions en Russie pendant la guerre c à pendant la révolution sont inventés de touti m pièces.. a- •** re Stockholm, 12 mai : à circuler; vendredi, la circulation des trains a repris sur la ligne Abô-Toijola. Dans les journaux, qui ont commencé a reparaître, on ^'occupe principalement des travaux îegisla tifs de la Diète nationale, qui est convoquée pour le 15 mai. Le programme de la Diète contient en premier lieu la question de la forme du gouvernement, ensuite ia question militaire, celles des affaires étrangères, du drapeau national, du budget, de la législature, de la presse, de l'alimentation, de la question agraire et de la réorganisation de la banque d'Etat finlandaise. En ce qui concerne la composition de la Diète, le nombre des députés à élire par la voie directe sera réduit de 20U à 160. Stockholm, 12 mai : On mande d'Helsingfors que le consul d'Angleterre en cette ville a proposé au Sénat de Finlande de se mettre d'accord sur un réglementation des rapports diplomatiques entre l'Angleterre et la Finlande. Le règlement final serait ajourné juôqu après ia conclusion de la paix générale, mu>9, en attendant, l'autonomie et l'indépendance 1'"1 Finlande seraient provisoirement reconnues, sous la condition que la Finlande fournisse des garanties au sujet de sa f.eu-tralité stricte, accorde libre passage aux ressortissants anglais se rendant en Russie, et autorise l'usage par l'Angleterre des eaux territoriales finlandaises. Des que le gouvernement finois aura accepté ces conditions, la Grande-Bretagne enverra un chargé d'affaires à HeLsingfors. EN AMÉRIQUE Washington, 11 mai : Le département du Trésor a approuvé l'émission de banknotes de 1 et de 2 dollars qui seront mises en circulation au début de juillet et remplaceront les monnaies d'argent, dont 30 millions de dollars seront, retirés de la circulation en vertu de la nouvelle loi monétaire et transformés en barres d'argent, DËPËCHES DiVERSES La Haye, 12 mai : Répondant à un député, le ministre des affaires étrangères de Hollande a fait & la seconde Chambre les déclarations suivantes : — Si le gouvernement a cru pouvoir dire à la Chambre qu'il considérait la situation créée par les exigences allemandes comme excessivement grave, c'est parce que le ministre d'Allemagne lui avait déclaré, au nom de son gouvernement, que les conditions de l'Allemagne devaient être acceptees ne varielur et que le refus eu entraînerait pour les Pays-Das les plus graves conséquences. Néanmoins, la question du sable et.du gravfcr a pu être liquidée t\ l'amiable, les quantités à exporter restant inférieures à celles que nous avions fixées et le gouvernement allemand ayant pris l'engagement explicite de ne pas les utiliser pour des travaux militaires. Quant à la prétention allemande d'utiliser le chemin de fer limbourgeois, elle allait directement à rencontre de la proclamation q? n.-tre neutralité et n'était pas acceptable dans la forme où elle nous était présentée. C'est pourquoi ne>us décidâmes de nous y opposer. En faisant des concession» au sujet notammon du transport de vivres destinés à l'armée, l'Allemagne s'est inclinée devant notre interprétation, et il n'y avait plus lieu de persister dans notre opposition. Le gouvernement a l'assurance que les gouvernements de l'Entente n'ont pas l'intention de créer de nouvelles difficultés aux Pays-Bas à cause des accords conclus avec l'Allemagne. Ces gouvernements ont eu immédiatement connaissance des pourparlers engagés entre la Hollande et l'Allemagne et des difficultés auxquelles les Pays-Bas se trouvaient acculés par le fait de* exigences allemandes. Les Alliés ont parfaitement compris cette situation critique, et les ministres de France. d'Angleterre, d'Italie et des Etats-Unis ont fait auprès du ministre des affaires étrangères une démarche commune, déclarant que, tenant compte des circonstances, ils ne créeraient de ce fait aucune difficulté au gouvernement néerlandais, tout en maintenant entièrement leur point de vue de principe. » « • • Berlin, 12 mai : D'upris le « Temps », les contributions indirectes et les monopoles ont produit, du runt le mois d'avril, -102,0^5,700 francs, soit 35.25 millions de moins que les prévisions budgétaires. En comparaison des recettes du mois d'avril 1917^,1 y a une nupis-value de 5,107,00o troncs, Secasionnée jfV.ncipale- ment par le déficit des droits de douane. • • Paris, 12 mai : L'enquête sur l'affaire Malvy vient d'être terminée. Les débats commenceront pio{**Die-ment vers la mi-juin devant le Sénat constitué en Haute Cour. * *** Paris, 12 mai : Le lieutenant Mornct, qui occupe le'siège du ministère public dans l'affaire du Bonnet itoiige, a réclamé la peine de mort pour Duval. Pour les autres prévenus il a demandé des peines d'emprisonnement assez fortes du chef de commerce avec l'ennemi. On s'attend à ce que la Cour rende son arrêt lundi ou mardi. Berne, 11 mai: Le Conseil de guerre de la 3e division vient de rendre son jugement dans l'affaire d'espionnage. Le lieutenant de dragons français Maurice Mougeot est condamné à 10 ans de travaux forcés, le banquier français Georges Clairin à G ans de travaux forcés, le grand industiel français Alfred Breuvard à 0 arts de fortersse, et le fondé de pouvoir français Fernand Dreyfus à '4 ans de travaux forcés pour crime de trahison contre la Suisse. Ces quatre condamnés, qui sont depuis longtemps en France, se voient interdire à jamais l'entrée en Suisse. Le serg3ht-majt>r suisse Albert Schaffroth est, pour tentative de trahison, condamné à 2 ans de travaux forcés et expulsé de l'armée ; le sergent-major suisse Paul Koetschet b 4 ans de travaux forcés et à l'expulsion de l'armée. Ces deux militaires avaient fourni, au chef de l'espionnage français Mougeot, des renseignements sur leri positions des troupes suisses à la frontière occidentale, etc. Le tribunal a condamné quatorze autres inculpés à des peines d'emprisonnement allant jusqu'à un an. Le tribunal a donné vingt-quatre heures aux inculpés pour se pourvoir en cassation. *** Vienne, 12 mai : L'empereur Charles, accompagné du grand maréchal de la Cour, comte Hunyady, du baron Burlan, ministre des affaires étrangères, et du baron von Arz, chef de l'état-major, s'est rendu au grand quartier général allemand. A son retour, le souverain se rendra à Budapest pour y conférer avec les chefs des fractions parlementaires et entreprendra ensuite le voyage, projeté depuis longtemps déjà, à Sofia et à Constar.tinople. Le fait que le secrétaire d'Etal von ICOhlmann se trouvera aussi au grand quartier général, à l'arrivée du comte Burian, laisse entrevoir que des décisions de grande importance y seront prises, notamment au sujet des eiuestions d'Orient, et en particulier eie la question polonaise. On espère aboutir à une solution définitive dans cette ejuestion épineuse, quoiqu'il ne soit pas certain qu'une communication officielle sera faite à ce sujet. COMMUNIQUÉ OFFiniFL^ Communiqués des Puissances Centrales. Berlin, 13 mai. — Officiel de ce midi î Théâtre de la guerre à l'Ouest. Dans le secteur du Kenimel, en liaison avec des combats locaux d'Infanterie, l'artillerie est restée très active. Dans les autres secteurs de combat, elle est redevenue plus violente le soir à un grand nombre d'endroits. Dans ia vallée de l'Ancre, iious avons repoussé une attaejue partielle auglaise. Sur de nombreux points du front, l'ennemi a continué ses attaques de reconnaissance; en les repoussant, nous avons fait des prisonniers a diverses reprises. En avril, sur le front allemand, nos ennemis ont perdu 15 ballons captifs et 271 avions, dont 122 sont tombés à l'arrière de nos lignes ; il a été constaté que les autres sont tombés au delà des positions ennemies. Nous avons perdu au total 123 avions et 14 ballons captifs. Des autres théâtres de guerre, rien de nouveau à signaler. Berlin, 12 mai. — Officiel du soir : Rien de nouveau à signaler des théâtres de guerre. *»* Berlin, 13 mai. — Officiel : Un de nos sous-marms des Flandres, commandé par Je premier lieutenant de vaisseau Walter Schmitz, a coulé, dans la partie orientale de la Manche, les vapeurs anglais armés « Hungelord », 5,811 tonnes brut, « Broderick », 4,521 tonnes brut, et un autre grand vapeur armé d'environ 6,000 tonnes, soit au total 15,000 tonnes. Ce beau résultat obtenu, le sous-marin est rentré à Zeebrugge; la vanité des tentatives réitérées faites en vue de bloquer ce port ont ainsi démontré, et ce simple fait prouve mieux que des paroles, que l'ennemi se prépare d'amôres déceptions quand il affirme qu'il a réussi à bloquer neis forcer navales en Flandre et paralysé l'action des sous-marins qui y stationnent. Au total, d'après les rapports qui nous sont parvenus, nos sous-marins ont coulé 18,000 tonnes brut. *** Vienne, 13 mai. — Oillciel de ce midi : Dans le secteur de Pasubio, l'ennemi a attaqué avant-hier nos troupes da couverture' et a réussi à pénétrer dans nos positions les plus avancées sur le monte Corno. Notre contre-attaeiue déclanchée hier en a chassé les italiens. Dans les autres secteurs du front de montagne, les détachements de reconnaissance italiens ont été repoussés. Le pilote de campagne lieutenant Linke-Craword a descendu le 11 mai deux avions, remportant ses vingt-deuxième et vingt-troisième victoires aériennes. En Albanie, opérations plus actives à certains endroits. •** Constantinople, 10 mai — Officiel : Sur le front en Palestine, entre la côte et le Jourdain, violents duels d'artillerie à certains moments. Pour le reste, rien de particulier à signaler, *** Constantinople, 11 mai. — Officiel : Su; le front en Palestine, opérations peu actives de part et d'autre. Nous avons dispersé un escadron ennemi qui cherchait à tâter nos lignes sur la rive occidentale du Jourdain. Pour le reste, rien d'important à signaler. Beçlin, 12 mai. — Officieux: Hier, l'ennemi a continué ses tentatives en vue de reconquéi| du terrain dans le secteur du Kemniel. A i jube, il a attaepié, après une forte préparation d'artiUerie, un front d'un Kilomètre environ au nord du v.liage. Cette atiacjue s'est, cornue les précédentes, ecrouiée et a coûté de forteo pertes à l'ennemi. A l'issue de ce combat la canonnade a été particulièrement violente dans la journte dans le secteur, du Keinuiel. A l'ouest de ia rivière le C*ir-?nee, une attaque partiede ennemie s'est prexiuite a l'aube après une forte pràoaration j *rtiiie:ie. nous l'avons nettement repoussée. Nos canons de gros calibre ont bombardé les aciéries d'isbergues et de Mixr-becque, ainsi que ies mines de Nœux et de Bê-^uve. L'aciérie d'isbergues est fermée. L'etf'.ca-cité de notre attaque de mine contre les Américains sur ie front en Lorraine se confirme. Le lendemain 11 nyii, nous avons encore observé des transports de morts et de biessés relevés dans le bois d'Apremcnt et inhumés au cimetière de Stagnat. • ** Berl.n, 12 mai. — Officieux : Entre le ruisseau de la Luce et l'Oise, les Français développent une activité extrême. Les tentatives désespérées qu'ils ont faites au prix de gros sacrifices dans la région de Hangard, dans l'espoir de faire leculer notre front, ayant toutes t^houé avec de fortes pertes, les Français font montre de nouveau de leur intention d'attaquer ?ur un plus large espace notre tête de pont établie sur la rive occidentale de l'Avre que constitue une grave menace pour les opérations des Français. 11 s'affirme de plus en plus que i'attaque française prononcée près do Grivesnes d vait constituer une opération de grand styie et qu'elle ka été exécutée par des forces importantes. Grâce a la résistance extrêmement opiniâtre opposée par nos troupes dans le parc de Grivesnes, qui a entraîné un corps à corps qui a duré jurqu'à minuit, ainsi qu'à l'habileté avec laquelle nos compagnies ont défendu leurs tranchées, l'attaque française s'est limitée 4 la portion du parc de Grivesnes, maintenue par noiw jusqu'à présent. Toutes les tentatives faites par les Français en vue d'étendre leur minime succès initial et d'avancer par le haut plateau de Bal part, ont échoué frous notre feu d'artillerie et de mitrailleuses. Le parc de Grivesnes ejui avait jusqu'ici, à raison de ia difficulté de reconnaître lej lignes adverses k travers les brous*ailtes épaisses, n'avait pas été bombardé, est pris maintenant sous le feu destructeur très violent de nos canons. Plus au nord, dans la région d'Auberviller, une attaque française s'est écroulée le 11 mai entre 5 et G heures du matin, sous notre feu de défense. Dans le bois d'Augusta, une attaque allemande a entravé une tentative d'attaque française. Après une forte préparation d'artillerie, nous avons pénétré dans ce bois et y avons fait plus de 30 prisonniers. A l'est de l'Avre jusqu'à l'Oise, les patrouilles françaises ont à de nombreux endroits tâté le terrain en avant de nos position^. Tous ces tâtonnements ont clé repous-sées par nos lignes de couverture le* plus avancées et ont coûté de fortes pertes à l'ennemi. ..u nord de Mancamp, de fortes patiouiiles françaises ont tenté de franchir l'Oise pendant ta nuit du 11 mai. Cette tentative a été rendue vaine par le feu de nos mitrailleuses et de nos lanoe-mines et l'attaqué est restée empêchée jusqu'ici de prendre une efficacité plus grande. La simple inten-t.on qu'avaient les Français de refouler nos positions sur l'Avre et sur l'Oise leur a valu des pertes considérables, notre feu destructeur ayant ouvert des brèches sensibles dans leurs masses d'assaut. Berlin, 12 mai. — Officieux : Tandis que dans l'Ouest les armée ennemies subissaient de très fortes perles, les Turcs, coi-liborant avec des parties de troupes allemandes, Infligeaient des défaites appréciables aux Anglais en Palestine. Le 22 mars, les Anglais ont franchi le Jourdan à l'est de Jéricho et se sont avancés par delà El Sait vers le chemin de fer du Hedjaz près de la gare sur l'Amman. Ils avaient pour objectif la destruc!ion du chemin de fer, la rupture de la liaison entre les troupes turques qui se trouvent au sud et le rétablissement des com-munka lions avec k s tribus arabtv de la vaJlée oriental* du Jourdain etde l'est de la mer Morte, qui ont depuis que.que temps donne ues signes fréquentes de mécontentement. Les portes turcs qui étaient d'efiecUI médiocre, ont été bousemes et la pt-Ute garnison d'Amman eut a soutenir ie e^ioc des Anglais. Heureusement, tu put leur amener du reufort en temps utile. Entretempô, du renfort venu du nord menaçait de couj<er ia retraite aux Anglais vers El fea t. Près du mont Osdia, au nord d'Ei Sait, ont été livrés ces combats sanglants au cours desquels les Anglais ont été obliges d'évacuer le terrain qu'ils avaient conquis. Le 7 avril, ils ont été rejetés dans leurs pos.tions de départ sur le Jourdain, -s ont laissé > entre les mains des vainqueurs un butin considérable, du matériel et p.usieurs prisonniers. Le 30 avril, Us ont tenté la même opéruUon. En même temps qu'ils attaquaient les positions de i Tell Ninirin, de forts détachements de rava.erie 1 angla.se ont avancé entre cette position et 1e 1 Jourdain et ont tenté en tournant El Sait par l'est d'arriver sur les derrières de?s troupes .ji défendaient opiniâtrement la position turque. De nouveau, les forces amenées d'une manière concentrique ont réussi a rendre vaines les projets anglais. ' La 24e division turque, qui était accompagnée de troupes allemandes, s'est particulièrement uis tinguee à cette exxasion. Les Anglais ont, en se retiiant, abandonné 10 canons, un certain .om-; bre de mitrailleuses et du matériel dé guerre qui ! est resté entre nos mains, en même temps qui. de \ nombreux prisomuers. Après cette violente-ba-' taille qui a duré cinq jours, les Anglais ont été ' rejetés dans leur position de tète de pont du 1 Jourdain. Au cours des deux opérauous, l'en-I nemi a subi des perles sanglantes. Communiqués des armées alliées i Paris, 12 mai. — Officiel de 3 heures : î Bombardements assez violents dans la rô gion à l'ouest de Mailly-Rainevai. line attaque • ennemie sur nos nouvelles positions au nord 5 est d'Orvillers-Sorel a subi un complet échec , Nos feux ont infligé des pertes sérieuses è - l'ennemi, qui a laissé des prisonniers entre - nos mains. La lutte d'arulierie a été très vive sur la rive droite de la Meuse, dans le secteui bois des Cuurières-Les Chambrettes. Nuit calme partout ailleurs. i Paris, 12 mai. — Officiel de 11 heures : s Journée marquée par une lutte d artillerie - assez vive dan6 la région au sud de l'Avre. Pas d'action d'infanterie. Rien à signaler sur le e reste du front. A - *** Londres, 11 mai. — Officiel : J Hier soir, au nord-est de Locre, les troupes françaises ont légèrement avancé leurs lignes " et fait quelques prisonniers. La nuit, nous avons exécuté d'heureuses at taques à l'ouest de Merville, des prisonniers eî une mitrailleuse sont restés entre nos mains. A l'est d'Ypres, notre e^anonnade a empêché 3 le développement d'uiie attaque allemande. 3 Une attaque tentée par l'ennemi près de Neu ^ ville-Vitasse a été repoussée. Après une très violente préparation d'artillerie, des troupes d'assaut allemandes ont attaqué nos positions établies dans le bois de ; Goune, au sud-ouest de Mailly-Raineval. L'en - nemi, qui, grâce au brouliaid, avait toui 5 d'abord réussi à prendre pieu dans une partit de notre ligne au nord du bois, a été repoussé par une brillante contre-attaque de nos trou pes, qui ont rétabli la situation primitive. 1 es Allemands ont subi de très fortes pertes et e>nt > laissé une centaine de prisonniers valides j entre nos mains. En outre, nous avons pris i 13 mitrailleuses et du matériel de guerre. i Duel d'artillerie assez violent dans la région , d'Orvillers-Sorel. c Sur le reste du front, journée calme. t Londres, 13 mai. — Officiel ; i Le 6 mai, le placeur de mines anglais Stoop i* a été coulé par un sous-marin allemand. Deux s officiers et treize hommes manquent à l'appel. 1 Rome, il mai. — Officiel : Dans la Valiarsa, la nuit du 10 mai, après - un violent combat, nos détachements d'as- - saut ont impétueusement enlevé à l'ennemi - la cime abrupte et solidement fortifiée du 2 monte Corno. Outre une centaine de prison- 6 niers, 2 canons, 4 mitrailleuses et on ini-s portant matériel de guere sont tombés entre î nos mains. Dans le bassin de Laglii, dans la vallée de la Frenzeia et dans la valié de l'Ornio, noua avons fait quelques prisonniers au cours d'engagements entre patrouilles. Sur 1e haut plateau d'As; t.^o et ians la région située au sud-est du Montollo. l'artillerie ennemie a été plus active; nos butte-s ries ont énergiquement répondu à se>n ieu. t Assez grande activité aérienne. L'n de nos r dirigeables i lancé une tonne i explosifs en- - viron sur la gare de Malarelte.I.*** aviateurs - anglais ont forcé un avion ennemi à atter- > rir ; en outre, ils ont incendié un ballon captif autrichien au 6ud de «^onegliano. t Sur le front en Macédoine, un coup de main dirigé par l'ennemi contre nos posi-î lions établies sur la hauteur 1015 a échoué î sous notre 'eu. • OPINIONS ET COMMENTAIRES Les canonniers... d'Ofienbach. | De Clément Vautel, ce billet : — Les Anglais annoncent qu'ils vont fabriquer un canon qui tirera à 130 kilomètres. Les Américains noua en promettent un autre qui tirera à 150 kilomètres. Nous, de notre côté, nous avons sans doute mis à l'étude un canon qui battra tous ces records.C'est très bien, mais un peu tard, Je tonnerre l Les Allemands n'avaient jamais dit un mot de leur grosse liertha ; c'est par des obus qu'ils nous ont appris qu'ils étaient décidés à bombarder Paris. Ii est bien dommage que lee Anglais, les Américains et les français n'aient pas songé un peu plus tôt à étudier, réaliser, charger et faire fonctionner un gros canon capable de semer quelques macarons en terre allemande. Nous connaissons les grenadiers d'Offen-( bach : y aurait-il aussi des canonniers î... » M. Clemenceau et la grosse Bertha. Du « Cri de Paris » : — M. Clemenceau n'a pa6 admis du premier coup que les bombardements commencé le samedi 23 mars furent l'œuvre 1 d'une pièce à longue portée. Quand le direc- • teur du laboratoire municipal lui affirma, en 1 présence de M. J.-L. Dumesnil, que les projectiles tombés sur Paris venaient non d'un avion, mais d'une pièce d'artillerie, le Tigre s'exclama tout d'abord, avec sa fran- i chise ordinaire : — Ah! ça, vous êtes mûr pour Charenton I Mais bientôt il 6e laissa cewvaincre et il ne cacha pas son admiration pour les ingénieurs qui avaient conçu et construit une te l'e machine. Quand il apprit que des Français revendiquaient le mérite de l'invan-1 tioj. : — Comment 1 ils ont inventé ? Pourquoi n'ont-ils pas réalisé leur nvention ? » Parce que, sans doûU, de l'inventioa k la réalisation, il v a fcin narfois 1... PETITE GAZETTE Lm grive du Grand Bazar, Il a été annoncé — pas ici — que la grèv* des employés du Grand Bazar allait prendra fin, l'administration de cet établissement ayant fait droit aux légitimes reveudicauons de son personnel. Il n'en est rien : les portes du Grand Bazar sont toujours fermées; les malheureux employés exmtinueut a supporter vaillamment las souffrances ec les privations auxquelles les condamne la hère décision qu'ils ont prise de ne pas mettre bas les armes avant que Jus tic* leur ait été laite, et les administrateurs — ces administrateurs qui, pour le dernier exerclca, ont encaissé chacun au delà de 45,000 francs de tantièmes — attendent... Le calcul auquel je faisais allusion l'autre jour et auquel Je nie relusais A croire qu'ils eussent un instant songé, ils doivent l'avoir fait: il n'est pas possible d Imaginer qu'ils ne l'aient pas fait. Le voici, ramené à sa forme brutale : — Nos employés ne veulent pas reprendre 1« travail Y... C'est leur affaire l... bans doute nous avons à constater chaque Jour un manque à gagner appréciable, mais qu'est-ce que cela peut nous faire 7 D'heure en heure, on peut la dire, le prix de toutes les marchandises augmente, et 11 nous sulflra, pour rattraper très vite le temps et l'argent perdus, de prendre comme point de départ les prix du jour où ie travail reprendra. Nous aurons des stocks qu'il nous eût fallu écouler à des prix inférieurs et que nous écoulerons comme nous voudrons, aux prix que nous voudrons et qui seront ceux-là mêmes que nos concurrents, plus pauvrement approvisionnés que nous, auront été amenés à établir. Même, grâce à ces stocka, nous pourrons, si cela nous convient, leur faire la pige en ramassant néanmoins de la galette à la pelle... • Voilà comment ces gens raisonnent. Et, en ordre subsidiaire, sans doute ejou* tent-ils : — Du reste, il y a gros à parier que nos employés seront très vite fatigué*, du régime auquel ils sont astreints. Les gaillards aveient sans doute compté sur ce fameux secours alimentaire que le Comité National accorde à tant de fainéants qu'il entretient grassement aux frais de la princesse. Mais cette :lernièr« ressource môme leur échappe, et dès lors nous ne tarderons pas à les voir rentrer au bercaiL dans ce bercail qu'ils appellent bien à tort l'Enfer, puisque, après dix années de service, ils peuvent, à la condition de ne pas rouspéter, arriver à gagner jusque 4 francs par jpurl... » Eh 1 bien, cela ne sera pas I Les administrateurs du Grand Bazar ont avec eux le Comité National et le stupide règlement. pour ne pas dire l'oelieux règlement, dont j'ai reproduit ici le texte Mais s'ils se rendaient compte du rien du tout que représentent le Comité National et son règlement en regard de ce que représente l'opinion publique I... Car l'opinion publique est tout entière et de tout cœur avec les grévistes et formellement — férocement, dirais-je volontiers — contre l'administration du Grand Bazar. L'opinion publique, c'est vous, c'est moi, c'est le petit commerçant, c'est l'employé mieux loti que ses malheureux collègues du Grand Bazar, c'est la ménagère, c'est tout quiconque est doué d'un peu de bon sens et de conscience et qui, quoi qu'il en ait, ne trouve pas d'autre conclusion que celle-ci à tous les raisonnements qu'à propos de cette grève il peut se tenir : — Il n'est pas admissible qu'une société qui fait des bénéfices aussi fabuleux que ceux réalisés par la Société du Grand Bazar et dont les administrateurs, a la fin de chaque exercice, se partagent des paquets de billets de mille, donne à ses employés des satires tels qu'il leur soit Impossible de vivre. Nous savons ce que la vie coûte, peut-être, nous autres qui trimons dur pour nouer les deux bouts, et dès lors qu'il est Impossible de ne pas avoir faim quand, pour toute une Journée de travail très dur, on vous alloue une somme inférieure à celle que coûte un malheureux kilo de pommes de terre I... » Voilà ce que tout le monde, sans exception, se dit, ce qu'il n'est du reste pas possible que chacun dans sa chacunerie ne se dise pas — et voilà pourquoi Je puis affirmer ici que l'opinion publique tout entière est de cœur et en conscience avec les grévistes et contre-Jes administrateurs qui les acculent à la faim. Ça n'a pas d'importance? On verra ça plus tard, mais dès maintenant l'ai l'impression que ça peut exercer une influence énorme sur l'avenir et les destinées de cette maison dont les dirigeants ne veulent rien savoir. Du reste. Je suis un peu mieux placé que ces administrateurs pour savoir à quel point l'opinion publique est écœurée de leur attitude. Je sais que d'admirables gestes d«- solidarité se sont déjà produits au bénéfice des grévistes, que des employés de toutes catégories qui travaillent encore leur sont déjà venus en aide, prélèvent chaque semaine sur leur salaire des tantièmes qui sans doute ne sont pas aussi importants que ceux que se partagent les ad ministrateurs du Grand Bazar, mais qui n'en sont pas moins significatifs. Je sais que J'ai là. devant moi, cinquante lettres de lecteurs qui m'ont fait l'honneur de lire les articles nue jusqu'ici j'ai écrits en faveur du personnel du Grand Bazar et qui me supplient d'ouvrir ici pour eux une liste de souscription. Je sais que ce matin des employés de banques ou d'autres grandes administrations privées sont venus me voir pour m'y inciter à leur tour. Je sais en plus que j'ai déjà, dans ma « Caisse des Malheureux » des billets que pour m'ont envoyés des « lecteurs indignés », des « lectrices écœurées », et J'ai l'impression que si Je disais «oui» l'argent affluerait Ici... Du reste, il y a bien des chances pour que, avant quarante-huit heures, sous la :,recsion de cette opinion publique dont l'administration du Grand Bazar semble faire fi, je ne puisse plus dire « non ». Voulez-vous lire une de ces lettres dont le viens de parler? Elle me vient d'Anvers, o« qui, entre parenthèses, prouve qu'on s'émeut ailleurs encore qu'à Bruxelles de la situation malheureuse des employés du Grand Bazar, Lisez donc : • Monsieur le Vieux Mendlgot, Je suis etiargée de vous prier de faire venir à votre bureau la veuve de cet employé du Grand Bazar mort tuberculeux H y a quelques jours, laissant a sa femme une fillette et un fils qui est un de nos vaillants soldats, et de lui remettre 100 francs au nom d'une ancienne collègue de son mari, qui a eu la diance de sortir de cet enfer du Grand Bazar et de suivre une carrière plus heureuse. Depuis les premiers articles parus dans La Belgique à propos de la grève, elle aurait voulu faire quelque chose pour ces laborieux dont un régime aussi sévère sous d'autres formes que le régime du knout n'est pas parvenu à anéantir toute l'énerRle Mais, ne pouvant que peu de chose, elle veut venir en aide à la plus malheureuse et joindre aux 72 francs recueillis par les amis du défunt les 100 francs dont je parie plus haut, afin d'adoucir un peu la vie de la mère et de l'enfant en attendant le retour de leur unique soutien. Voulez-vous, Monsieur, vous charger de cette commission, car mon amie ne connaît pas le nom de cette femme et préfère du reste ne pas le savoir. Elle désire aussi que cette femme ne la connaisse pas et vous prie d* ne pas lui dire la provenance de cette petite somme... » J'ai reçu en ma vie beaucoup de lettres émouvantes, mais Je déclare et Je sens que Jamais lettre ne m'a autant ému oue celle-ci... Comme elle fait, n'est-ce pas f — et Je vou* Jure que J'eusse préféré ne pas Être amené à la publier — apparaître en toute leur laideur M1/L 1 1 îî tATTU^AT. rvnrvi'i I u uTrsï — T.c% • i Pi 5* Année. — N* 1253

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Périodes