La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie

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s.n. 1915, 08 Avril. La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie. Accès à 16 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/f18sb3zb67/
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Jeudi 8 Avril 1915 * « * * «y_ * r» /\ Jeudi 8 Avril 1915 ^ LA BELGIQUE ADMINISTRATION ET RÉDACTION 8, Rue Montagne-dc-Sion, îi, BRUXELLES Sureaux : de 10 à 17 heures JOS. MORESSÉE, DIRECTEUR. JOURNAL QUOTIDIEN LE NUMÉRO : ÎO CENTIMES ( La petite ligne ......... fr. 0.40 1 Réclame avant les annonce» ..... 1.00 ANNONCES Corps du journal A.OO j Faits divers S.OO , Nécrologie 2.00 LA GUERRE 248m* jour d© guerra Nous écrivions vendredi qu'en dépit du laconis-Sie des communiqués, certains indices étaient de nature à faire prévoir le développement prochain d'une offensive française entre la Meuse et la Moselle, et principalement à l'ouest du secteur de Pont-à-Mousson. Les événements ont, depuis hier, confirmé cette prévision. Les dépêches de Paris et de Berlin relatives à la guerre dans l'Ouest s'accordent, su effet, à reconnaître que si le calme règne sur la plus grande partie de ce front, les hostilités sont toutefois fort actives dans la région située à l'est de Verdun, ainsi que suir la ligne qui réunit, par Ailly, Apremont et ie nord de Flirey, l'est de Saint-Mihiel à'i'ouest de Pont-à-Mousson. Après la. Champagne pouilleuse, c'est la Woëvre qui est devenue le théâtre de combats suivis dont il 3embl#que soit vraisemblable un développement sérieux. jLa Woëvre est une plaine généralement maré-tageulp, parsemée de haiiteiurs forêts, toupée d'étangs, qui an sud-est de Verdun s'étend «Btrcte^ètes de Meuse et les collines qui forment le versant de la Moselle. Bien que la nature spongieuse de son sol constitue en hiver pour les mou-ranents des troupes une sérieuse entrave, les belligérants y ont, presquejjns trêve, fait preuve d'activité, mais maintenant'œ sont des opérations extrêmement sérieuses qui paraissent à la veille de s'y engager. La garnison mobile de Verdun semble décidée à tenter au nord et à l'est le dégagement de la place, en même temps que les forces importantes concentrées entre Saint-Mihiel et Pont-à-Mousson y attaquent les positions allemandes qui, par leur avancée hardie sur la Meuse, ont encerclé la forteresse par le sud sur la rive droite du fleuve. La lutte promet d'être extrêmement acharnée. L'offensive française au nord et à l'est de Verdun a. l'avantage de s'appuyer sur les forts avancés de La place, et de pouvoir être aisément nourrie par les réserves d'hommes et de munitions accumulées dans ses murs. De plus, l'arrivée de renforts supplémentaires et un ravitaillement abondant sont facilités par l'emploi de la ligne ferrée Verdun-Dombasle-Clermont-Sainte-Menehould-Châlons, dont l'éner-gique défense de J;'Argonne a conservé aux Français la libre disposition. Quant aux manœuvres qui lisent la ligne Samt-Mihiel-Pont-à-Mousson, elles ont pour base le secteur de Toul et s'appuient directement sur les ouvrages militaires qui assurent la Sommunication entre Toul et Verdun, notamment Wtr le fort de Liouville. Du c6té allemand, il est certain que depuis plus 3e siX"m&$"fïWrïi'a été négligé pour renforcer toujours davantage les positions. De plus, la nécessité du transport rapide des renforts sur Tun ou l'autre point qui viendrait à être particulièrement menacé i été spécialement envisagée : elle a été pratiquement resolue par la construction de plusieurs petits rfiemms de fer-stratégieues dont le tracé a été, il y a plusieurs semaines déjà, précisé par le «Temps». Enfin, la question des renforts nécessaires et du ravitaillement est également facilitée à l'armée allemande par les solides et nombreuses lignes qui la tiennent en communication avec Metz. Bref, cai pcut'dïrfe qtié, éhactàfi de son côté, les fcelligérants ont déployé les efforts les plus méritoires pour s'aœurer le maximum d'avantages militaires dans la région, si importante au point de vue stratégique, où la lutte vient d'entrer dans une phase peut-être décisive. * * « Sur le front oriental, certains des combats signalés tant à l'ouest du Niémen que dans le sud de la Galicie et sur la frontière de la Bessarabie, paraissent avoir pris une certaine ampleur. Géographique-inent toutefois ils ne déplacent que peu ou prou les positions respectives des belligérante : aussi l'attention ne s'y arrête-t-elle guère et se concentre-t-elle sur la bataille dans les Carpathes. Le dénouement de cette bataille ne se laissé pas encore entreyoir.Des combats violents et d'un acharnement extrême y sorat situés par les dépêches de Pétrograd au nord de Bartfeld et entre Mezô La-borez et Uszok. La répétition de ces indications insuffisamment précises ne permet pas d'apprécier à Jeur juste valeur les nouveaux progrès que les Russes inscrivent à leur actif et que Vienne persiste à fcontester. Il faut d'ailleurs reconnaître que l'allure du communiqué autrichien du 6, qui affirme la prise de fortes positions russes à l'est de la vallée de la Laborcza, est de nature à faire admettre la vigueur des contre-attaques austro-allemandes dans cette région. Etant donné au surplus que ce document conclut à l'échec des attaques prononcées par les Russes dans les secteurs adjacents, il est en somme raisonnable d'admettre que la situation ne s'est pas encore considérablement modifiée dans les Carpathes. Elle aura désormais d'autant plus de peine à ï'y modifier de manière décisive, que l'action n'a pas /éussi à s'y dénouer avec assez de promptitude pour empêcher les Autrichiens de s'assrurer les renforts grâce auxquels ils pourront entraver le développement irrésistible de l'offensive russe. SUR MER Londres, G avril : Le ministère du commerce anglais annonce qu'en fisars 33 vapeurs anglais, d'un tonnage total do 61,382 tonnes, se sont perdus. 26 die ces vapeurs, ayant ensemble 40,449 tonnes, ont été coulés par des souR-marinis •dle-mands. Un, de 115 toîinee, a touché une mine. Au total, 217 homme» ont perdu la vio. 85 voiliera, jaugeant ensemble 8,110 tonnes, se sont perdus; trois d'entre -eux, ayant ensemble 4,608 tonnes, cat été coulés par des sous-marins allemands. 4.4 hommes •s sont- noyée. Londres, 6 avril : Le voilier anglais Acantha a été torpillé. hier, dans U mer du Nord, à hauteur de Longstone. Tout l'équipage, composé de 13 hommes, a été sauvé par un vapeur Suédois. Londres, « avril: Le charbonnier anglais Oifcy of Bremen a été torpillé firès de Landsend et a coulé. Quatre hommes de f équipage se sont noyés. LoncLree, 6 avril i Le vapeur anglais Northland a été torpillé, hier, à aanteur do Beachy-Head. L'équipage a été sauvé. Nice, 5 avril : Le croiseur auxiliaire Oorts a capturé, pendant la n-uit du 2 au 3 avril., le vapeur espagnol Theresa Fabregos, à hauteur du cap Gamarat. . . Le vapeur a été conduit à Nice. Au cours delà vns.ite, on a découvert et arrêté deux Allemands qui se trouvaient à bord). Madrid, 6 avril : Le vapeur Daisy, chargé d'oranges, a été capturé pan des navires de guerre anglais, alors qu'il £e rendait de Copenhague en. Allemagne'. Londres, 6 avril : Le vapeur hollandais Flora, s'est échoué dans le canaJ de Bristol, près de Hartland-Point. Le navire est considéré comme perdu, mais l'équipage est sauvé. Le FlLora, jaugeant 725 tonnes, naviguait sur lest d'Amsterdam à Swansea, où il devait charger du charbon en destination du Portugal. . Stettin, 6 avril : Le vapeur Rhedn, de 1,023 tonnes, construit en 1882. et qui se rendait de Stettin à Konigsberg, a échoué hier à proximité de la station de sauvetage de ïtowe, dans la Baltique. Washington, 6 avril : Le%ouvernem.qpt hollandais a avisé le gouvernement américain que»-<5out navire étranger qui abuserait du pavillon, n&ari&ndais né pourra plus naviguer dans les eau-s hol -p é Pile des Etats-Unis i niiggîerre si à la Mu , ■ ■ ■ .->( ■ ■>" W 11jç> Bureau de la Presse publie la note adressée à V Angleterre et à la France par les E&ats-Unis, relativement abx mesures prises contre le commerce allemand. La ï$ote insiste sur le fait que le blocus anglais, tel qu'i. $st conçu, a amené une situation toute nouveiie ; il met, |tn effet, des entraves à l'accès d'un certain nombre de porte nenitres que. légalement, l'Angle.terre ne peut bloquer. Ce-la constitue une atteinte évidente aux. droits ©auvarains des nations, dont les navires sont par cet De mesure. - La. note reconnaît que la guerre maritime a cfoaugtf dpmplèteme-nit d'aspect, mais elle fait remanq.uer qu'il ferait facile de peeme-ttre tout commerce justifié avec des ports neutres. Après avoir exposé les vues américaines, la not< Exprime la sa^âsfaction de8 Etats-Unie pour l'assuTGJ?.C4S donnée par Je gouvernement anglais relativement à 1s manière dont le blocus sera exécuté ; elle suppose que, dans l'application pratique du « Order of Council », îee •mesures édictées seront modifiées suivant _ les circon> étances, car leur application à la lettre constituerait une violation des droits des neutres. Elle suppose, en outre, que les navires américains nie seront pas entravée dans leurs voyages s'ils ne transportent ni coivtrebamic^ de guerre, ni marchandises en destiinatnon ou die provenance de ports situés dans la zone de guerre. La note exprime enfin ï'espoir que l'Angleterre, cfcuas I.» cai5 où les droits de10 neutaes serai'mt violés, aecordera des indemnités suffisantes. LE PAYS DE L'YSER Qui ne se préoccupe en ce moment du bassin d< l'Yser? Certes, il en est beaucoup qui connaissent a pays pour l'avoir aperçu sous l'éclatante lumière des so leils de juillet et d'août, à la saison des bains de mer mais que son aspect est différent durant les mois d'hiver ! Quel charme présentent ces dunes immenses, cec tourbières fangeuses, ce pays plat aux maisons rares, aux fermes vieilles, alors que le premier printemps, toujours tardif en ces parages, ne s'est pas encore f&ii sentir, c'est ce que nous avons demandé à quelques chas seins obstinés, familiers de cette terre farouche, et c< sont leurs impressions que nous tâchons de résumer ici Chacun connaît, au moins pour l'avoir traversée ei passant, l'embouchure de l'Yser, ce vaste estuaire qui sert de chenal à Nieuport et que deux longues estocades prolongent dans la mer entre les villas de Nieu port-Bains et les dunes de Lombartzijde-Plager^Tou! les peintres ont planté là leur chevalet, tous se sont acharnés^ à traduire la couleur chatoyante et nacrée de ce site d'une poésie intense. La marée basse y laisse i découvert de larges ^tendues de sable où viennent pi corer des bandes d'oiseaux migrateurs, attirés par les algues échouées sur l'estran, comme aussi par la variété des coquillages qui y foisonnent. Rien ne les dérangé d'ordinaire, car la solitude y est complète. Seule, 1j flèche aiguë de l'ancien phare surveille leurs ébats. C( phare, qui remonte à six ou sept siècles — on le date de la première période gothique — est planté en sentinelle avancée aux confins de la terre de Flandre, à mi-che min de la ville de Nieuport. Il doit être bien étonné, ce vétéran, du remue-ménage guerrier qui s'éternise au? environs et trouver qu'à côté du fracas des engins mo dernes, les clameurs des Communiers et les éclats dei bombardes bourguignonnes n'étaient vraiment que de lî Saint-J ean 1 Mais, derrière lui, voici Nieuport. Tous les guide: insistent sut les «traits de cette cité vieillotte et, l'or doit l'avouer, ce n'est pas sans raison : on ne sauran imaginer ville plus morte rues plus désertes et plus her bues, monuments plus délicieusement patinés par lei siècles. Nieuport n'était autrefois qu'un hameau nom zné Sandeshove, dépendant de la ville maritime de Loin bartzijde, qui fut entièrement détruite par une tem pête dans la nuit du 24 juin. 1116. Au siècle suivant, Îqî nabitantB de ce hameau construisirent un port, qu s'éleva peu à peu ou rang de ville sous le nom de « No vus portns * ou « Neonortum ». Ruinée de fond en com ble et réduite en cendres par les Anglais en 1383, elle fut rebâtie par Philippe le Hardi, duc de Bourgogne el comte de Flandre^ qui la fit entourer de murs et de for tifications. Une légère ondulation du terrain, parado xale dans la plaine marine, relève le niveau des ruei vers le cœur de la localité, vers cette large grand'placc qui permet d'admirer en recul les précieuses halles go tniques du XIII® piècle, l'énorme tour carrée de la pé riode espagnole, l'église dont le portail profond abrite une Madone, aussi archaïque, aussi maniérée que la lanterne désuète qui devant elle se balance au vent de mer. L'église renferme de nombreuses pierres tombale! portant les noms de^ capitans et d'hidalgos, et une chaire gothique du XV* siècle, probablement la eeule de soi genre en Belgique. Vers le sud-ouest se remarque la Tour des Templiers construction massive et carrée, tout ce qui subsiste d'une commanderie de l'ordre^ du Temple. Les pieds de cette tour plongeaient autrefois dans les eaux d'un fosse herbu; des administrateurs, épris de modernité, om comblé le fossé et l'ont remplacé par un boulevard très banal. De l'autre côté de l'embouchure du fleuve — puisque l'Yser, en dépit de ses quinze pauvres petites lieues de longueur totale, s'intitule orgueilleusement ainsi — faisant face à la ville, des fortifications drapées de gazor dru se couronnaient d'une admirable plantation de trembles aux branches échevelées, toutes pleines du rêve dec tempêtes. C'est tout auprès, vers l'ouest, que groupe sea petits toits de tuiles^ routes le coquet village de^om-bartzijde, un des points du littoral qu'on» s*est disputa avec le plus d'acharnement. Il était charmant,* <x village^ de 650 habitants. Les chroniqueurs signalenl son existence, nous l'avons vu, bien avant celle de Nieuport. Ils lui assignaient de pompeuses origines : en cet endroit, disent-ils, un repli de 1 Yser formait ime sorte de havre naturel où ee plaisaient à relâcher les cabo teurs lombards, et c'est de là que serait venu son nom Ce qui est plus vraisemblable, c'est que bien avam notre ère il existait sur ce point de la côte une statioi navale considérable, car les Ménapiens étaient connui comme grands navigateurs. De ces lointains ancetres aussi date un pèlerinage fort réputé dans la contrée et que suivent assidûment les pêcheurs de La Panne. On adorait à Lombartzijde Nehaliania, la déesse préférée des Celtes. Lors de l'arrivée des évangélisateurs chrétiens, ceux-ci se gardèrent bien d'attaquer de front les croyances des habitants du pays; ils remplacèrent simplement leur ancienne idole par une statue de la Vierge. Ainsi, sans heurt et sans tapuge, grâce à une substitution dont on cite plus d'un exemple dans les annales du christianisme, le culte païen se trouva transformé en un culte parfaitement orthodoxe. L'image vénérée avait changé; mais les fidèles, eux, ne furent troublés en rien dans leurs habitudes, et la tr .dition eles miracles qui| 6'opèrent à Lombartzijde s'est perpétrée d'âge en âge? jusqu'à nos jours. Non loin de là, au bord du canal, le lieu dit « Paîing-brugghe ï>, était marqué par un estaminet d'une jolie allure romantique. C'était une bâtisse du XVIII® siècle dont le charme frivole contrastait avec le voisinage de rustiques et épais tilleuls qui la noyaient, enj été, d'ombre verte. Impossible de rêver un abri d'amoureux plus délicatement assaisonné de mélancolie et de| joie; et pourtant nous devons reconnaître que la clientèle ordinaire de cette guinguette était plutôt composéo; de pêcheurs d'anguilles, une corporation qui fournissait la plupart des promeneurs rencontrés sur les sentiers menant aux canaux d'alentour. C'est, également là, comme on sait, que se trouvent les puissances* écluses qui commandent l'Yser canalisé et ses affluents, là que fut déclarchée, grâce au dévouement d'un Belge héroïquej la formidable inondation, désormais fameuse, qui laisse*& un nom daus l'Histoire...De cette inondation totale, il est difficile, à distance, de sp faire une idée exacte; on jjouvait cependant assis-i iter, chaque hiver, à ce même endroit, à des inondations partielles, déià considérables et dont l'aspect réjouissait les yeux. Qu on se figure, à l'infini, des lacs grands et petits succédant à d autres lae.s, tantôt finement plissés par ie vent du large, tantôt reflétant par les jours d'accalmie, comme l'eussent fait des miroirs do métal poli, les architectures mouvantes des nuées. Çà et là, des touffes de roseaux secouaient leurs houppes blondes. Les chaussées, bordées d'ajoncs et surélevées en ; remblai, couraient- à traders ie marécage et le coupaient i de ï.>;:r£ alignements symétriques de maigres trembles nnij*î>rn>ém«3ît inclinés du mêm° côté par le vont d'ouest. A force de les pousser, le vent a fini par les# courber tous comme ?. très vieilles femmes dont les reins, plies sous ie poids des années, ne parviennent pas à se redresser... Dc3 vols de vanneaux tournoyaient dans le ciel. Des cris traversaient l'espace comme de?^ appels plaintifs. C'était d'une peignante tristesse. On imagine ' ce que devait être la désolation de ce désert humide, surtout quand les nuages étaient bas et noirs et que les rafales d'un vent soufflant en tempête hérissaient d'un moutonnement de vagues cep petites méditerranées. Des sortes d'ilôts rompaient de loin en loin la monotonie du paysage, îlots formés par des bâtiments de fermes aux toits de tuiles ou de chaume, par des agglomérations de chaumières que domine la pointe d'un clo-cher, par une butte de moulin à venjt, par des villas aussi, les villas marines, les antiques * villas à pignons » chères à Vérhaeren, le ponte attitré de notre littoral. Immédiatement sous Nieuporz, on trouvait le riant village de Saint-Georges, ce « Sînt-Joris » tant de fois pris et repris an cours dos c-tin-bits de la présente guerre. Naguère il s'enorgue il lisait de son église du XVII0 siècle, à tour carrée, à haute nef unique où, même en plein jour, régnaient do mystérieuses ténèbres. En face, dans le cimetière, un énorme tilleul servait de point de ralliement^ le soir, à une foule incroyable de sansonnets qui venaient y saluer à leur manière, par des piaillements sans fin, la disparition du soleil, ilà-baiSi, i dans les flots e>mpourprés de l'océan tout proche. 1 Plus au sud-ouest encore, à la limite probable de l'inondation actuelle, quelques chasseurs perdus s'inquiétaient seuls du curieux village de Zante, qui rassemble ses proprettes maisons blanches autour d'une i exquise églisctte de stylo roman, si rare en cette contrée. Cet édifice s'était écroulé, voici peu d'années, tandis qu'on y faisait eies réparations. Si on l'a rebâti, ; ç'aura été bien inutilement. De l'autre côté de la surface inondée se voient : Furncs, Dixmude, Ypres, Poperinghe. Les guerres affreuses qui ont tant de fois désolé notre territoire n'ont L épargné aucune d'elles; vingt fois elles ont été prises et reprises, saccagées et brûlées: mais, comme toute.-; les villes-frontières qui ont l'haoitude du bombardement, chaque fois, la tourmente passée, elles n'ont rien eu de plus pressé que de se relever de leurs ruines. A Fumes, on remarque surtout l'hôtel de ville et l'église Sainte-V/alburge, bâtie en 870 par Baudoin Bras-de-Fer, et du haut des tours de laquelle on peut contempler le « Veurne Ambacht », métier ou châtel-lence de Funnce, compris entre l'Yser et la mer et qui comptait jadis cinquante-deux beaux -sillages. Il possède encore une certaine richesse grâce à la culture dbs céréales et des pommes de terre, grâce aussi à des pâturages exceptionnels qui ont fait comparer ce pays a une terre d'émeraudo. Les touristes du littoral s'y amusent d'une procession archaïque, survivance de la domination espagnole, où des pénitents gris en cagoule escortent des figurations de scènes de la Passion. Les autres années, en temps de carême, Furnes assistait aussi à des défilés de paysans se livrant à des « chemins de la, Croix » nocturnes dans ses rues désertes. Dixmude a passé au cours des siècles par des vicissitudes innombrables. Un terrible incendie l'avait complètement déitruito en 1313 ; Turonne s'en empara en 1658. Elile fut tour à tour espagnole et française», e& sans douite ne survit-il pilus rien main tenant du charme ensorceleur de cette localité paisible, tout embaumée d'amour eit de mort, dont les palettes impressionnistes ne se las>-saient point de nous redire le quai des Tilleuls et le Béguinage, cette villette en miniature de poupées mystiques. Quant au jubé célèbre de sa collégiale, on sait qu'il formait un spécimen unique d'un gothique tellement flamboyant et fleuri qu;on eût pu le croire imaginé et ciselé par un artiste hindou. C'était une pure merveille. La glaise dont est formé ie sol de Dixmude est d'une densité telle que les gens du pays ont recours pour l'entamer à des bêches dont le fer étroit, creusé au milieu, s'allonge de plus d'un demi-mètre. On conçoit que, çpiasi imperméable, elle garde l'eau des inondar tions jusqu'à ce que viennent la pomper la violence des vents printaniers et l'ardeur des premiers soleils. Ypres connut au XIVe siècle une haute prospérité. Ses nombreuses fabrique® tenaient en activité plus de 4.000 métiers pour les étoffes de laine et sa population s élevait à 200,000 âmes. Son hôtel de ville, sa halle aux draps sont des monuments grandioses qui témoignent > de J'importance de cette cité au moyen-âge. Les guerres civiles des^ Pays-Bas commencèrent sa décadence; la peste ensuite, par deux épidémies sucessives, fit périr la presque totalité de sa population. Les villages qui l'entourent présentent presque tous beaucoup d'intérêt. Nous nous bornerons a citer Wul-veringhem, dont l'égliso vaste, large, obscure, s'animait i des plus élégantes sculptures sur bois qu'on pût rêver, ; héritage du XVIIIe siècle. Mais où sont les neiges d'an tan1?... Tout le pays do l'Yser, comme on çeut le penser, est ! particulièrement affectionné par les oiseaux aquatiques. On y rencontre par bandes les corneilles mantelées, aux i ailes grises, tapageuses, criardes, amies des charognes; les vanneaux, abondants surtout vers les dunes, à la i fin de^ l'hiver, et dont le vol blanc et noir présente un ; si curieux effet de damier; les hérons, hisse3 sur leurs longues échasses et qui. perdus dans les ajoncs, y rê- > vent aux proies convoitées; les mouettes blanches, filles de l'écume au même titre que Vénus Anadyomènej qui ; poussent très avant dans les terres leur quête ambiguë, puis bien vite retournent vers les vagues chantantes. Pendant la saison d'hiver, elles forment les seules promeneuses de la plage et des dunes, ces dunes que nous sommes habitues à considérer commme un long berceau d'amour, et qui maintenant, de l'embouchure de - l'Yser jusqu'au chenal do Dunkerque, sont lo lit moôl-i leux et blond où dorment leur dernier sommeil tant de i valeureux héros!.., B. COMMUNIQUÉS OFFICIELS "/ CamnîEiniqaâs allemands '%/ Berlin, 7 avril [Officiel) : Le soustmarin, U-29 ptet pas rentré jusqu'ici de sa dernière entreprise. D'après une nouvelle du 26,' mars émanant de l'Amirauté britannique, il se serait perdu avec tout son équipage. D'après cela, il j doit être considéré comme perdu. | Berlin, 7 avril (Officiel de ce midi) : Théâtre de la guerre à l'Ouest. Le hameau de J^iicgiachlcii que nous avons occu-; pé avant-hier et que l'ennemi a démoli par le feu de [ son artillerie et des minenwerfer a été abandonné par nous hier soir en raison de sa démolition. En Argonnc, une attaque s'est écroulée sous le feu de'nos cÏÏasseurs. Au nord-est de Verdun., une poussée en avant des Français- UVSl arrives que jusqu'à nos positions avancées. A l'est et au sud-est de Verdun une série d'attaques ont échoué avec des pertes extraordinairement fortes pour l'ennemi. Prè§ _de la. haïuteur de Combres, deux bataillons français ont été décimés par notre feu. Près d'Ailly nos troupes ont entrepris une contre-attaque et on't rejeté l'ennemi dans ses anciennes positions. Ptès d'Apremont. l'ennemi n'a pas eu davantage de succès. De même d'autres attaques françaises ont complètement échoué près de Flirey. De nombreux morts couvrent le terrain devant nôtre front ; leur nombre est encore augmenté par le fait que les Français jettent devant le front de nos positions les cadavres des soldats morts dans lours tranchées. A la lisière ouest du bois Le Prêtre, un de nos bataillons a repousse à la baïonnette d'iffl'portantes forces du 13° Tégiment français. Au Hajrtananinsweilerkopf on se bat depuis hier après-tnidi iTîatgfé de fontes bourrasques de neige. Théâtre de la guerre à l'Est. Par une poussée en territoire russe à Andrzewo, à 30 kilomètres au sud-est de Memel, notre cavalerie a détruit un bataillon russe : le commandant, 5 officiers et 360 hommes ont été faits prisonniers, 120 tués et 150 grièvement blessés. Un autre bataillon russe accouru au secours du premier a été repoussé. Nous avons perdra 6 morts. _ Des attaques russes à l'est et ara sud de Kalvaria, ainsi que contre nos positions d'Augustowo ont été repoussées. lin dehors de cela, rien d'important ne s'est passé sur le front dans l'Est. Les Russes ont indiqué dans leurs communiqués du 4 avril que lors de leur raid de pillage à Mcmel ils n'ont perdu que 149 morts, blessés et disparus. A ce propos il est établi ce qui suit : Près de Memel 300 Russes ont été enterrés ; près de Memel et de Polangen 505 Russes ont été faits prisonniers, dont 3 officiers et 430 soldats qui ont été envoyés à l'intérieur du pays par Tilsitt. Le reste se trouve encore à Memel, les uns employés à divers travaux, les autres blessés au lazaret. * * * * Vienne, 6 avril (Officiel de ce midi) : Les combats dans les Carpathes prennent encore un plus grand développement. Sur les hauteurs à l'est de la vallée de la Laborcza, des troupes allemandes et autrichiennes ont conquis hier de fortes positions russes et ont fait 5,040 prisonnière. Dans les secteurs adjacents, plusieurs violentes attaques ont été repoussées avec de fortes pertes sanglantes pour l'ennemi et 2,530 Russes ont été faits prisonniers. . ^ Au sud-est de la Galicie, une attaque nocturne de l'ennemi sur les hauteurs au nord-est d'Ottynia, a échoué. Pendauit une attaque de l'ennemi entreprise le 4 avril, au sud-ouest d'Usciebiskupie sur la rive sud du Dniester, deux bataillons du régiment russe d'infanterie Alexandre ont été anéantis. * * * _ Constantinople, 6 avril (Officiel du grand quartier général) : Sur le front dans le Caucase, l'ennemi a attaqué nos avant-postes au nord de Ischkan, près de la frontière. Après un combat acharné qui a duré 18 heures, l'ennemi a été refoulé au delà de la frontière. Nos troupes ont occupé les villages ennemis dans les environs de Khoser Parakhes, au sud de Tausskert. Hier et aujourd'hui, l'ennemi n'a rien entrepris de sérieux contre les Dardanelles. Avant-hier, deux croiseurs ennemis ont ouvert le feu sur nos batteries à l'entrée des Dardanelles; ils ont lancé 300 grenades, sans obtenir de résultat. Par contre, il a été établi, par diverses observations, qu'un croiseur ennemi et un torpilleur ont été touchés par des obus lancés par nos batteries. Sur les autres théâtres de la guerre, rien d'important ne s'est passé. — Communiqués des armées alliéas Paris, 5 avril (Communiqué officiel de 15 heures). Il n'y a rien à signaler depuis le communiqué d'hier soir.: * * * Paris, 5 avril (Communiqué officiel de 23 heures): Sur tout ie front, la pluie tombe et il y a du brouillard. Nous avons conquis trois lignes de tranchées dans le bois d'Ailly, au sud-est de Saint-Mihiel. Nous avons également gagné du terrain près des ouvrages de campagne de l'ennemi au nord-est de Reenié-ville.* * » Paris, 6 avril (Communiqué officiel de 15 heures): H n'y a rien d'important à ajouter au communiqué d'hier soir. A-u sud-est de Vanquois, nous avons pris pied dans un ouvrage de défense ennemi. Lors du succès que nous avons remporté dans la forêt d'Ailly, au sud-est de Saint-Mihiel, nous avons fait de nombreux prisonniers et nous nous sommes emparés d'une mitrailleuse et d'un minne-werfer. Nous avons avancé dans le bois Brûlé, à l'est d| la forêt d'Ailly et nous avons maintenu le terrain gagné au nord^est de Regniéville. * * * X Pétrograd, 4 avril (Communiqué officiel du grand : éatt-major général) : Sur le front à l'ouest du Niémen, les combats se s déroulent à notre avantage. Le 2 avril, dans les environs du village de Zelo-■ naia-Buda, sur la route de Kalwaria à Suwalki, notre cavalerie a été engagée avec la cavalerie allemande qui était soutenue par des troupes d'infanterie. Après une charge, elle a fait des prisonniers et repoussé les Allemands de la région qu'ils occupaient.Le 2 avril, dans les Carpathes, nous avons obtenu un succès dans le secteur nord dans la direction de Bartfeld, ainsi que dans la région située entre les directions de Mezô LaJborcz et Ltrtowiska. Sur !e front des Carpathes, dans la journée du 2 avril, nous avons fait des prisonniers et nous nous sommes emparés de 3 canons et de 3 mitrailleuses. Dans les environs de Zaleszczyki, les Autrichiens ont essayé de passer à l'offensive, mais leurs attaques ont échoué. Nous avons fait prisonniers 2 officiers et environ 100 soldats. Dans la direction de Chotin, les Autrichiens ont évacué notre territoire et se sont retirés sur leur frontière où ils se retranchent. Dans b. mer Noire, dans le golfe d'Odessa, un croiseur turc, qui semble être le Medjidié, a touché une mine et a sombré. * * * Pétrograd, 5 avril (Communiqué ofteiel du grand état-major général) : Au cours de la journée du 4 avril, sur le fromt à l'ouest du Niémen, nos troupes ont accentué leurs progrès et ont obtenu des succès sur divers points. Dans les Carpathes, durant la nuit du 3 au 4 avril et pendant la journée du 4 avril, il y a eu, dans la région au nord de la direction de Bartfeld, un combat auquel a pris part l'artillerie et où les hommes ont combattu à l'arme blanche. Nous avons fait des prisonniers et nous avons conquis 2 miti-ailieuses. En même temps, nous avons continué à remporter des succès sur le front situé entre les directions de Mezô Laborcz et Uszok. Dans le cours de la journée, nous avons fait des prisonniers et nous nous sommes emparés de 3 canons. Lorsque nous avons occupé la gare de Cisna, située dans cette région, nous y avons trouvé des locomotives, des wagons ainsi qu'une grande quantité de munitions et des approvisionnements en vivres. Au nord de Czennowitz, nous avons livré, les 3 et 4 avril derniers, près du village d'Olcna, un combat opiniâtre, au cours duquel nous avons fait plus de 1,000 prisonniers. Sur les autres parties du front, la situation n'a pas subi de modifications appréciables. Le 3 avril, dans la mer Noire, près de la Crimée, notre flotte a échangé à grande distance des obus avec^ les croiseurs Goeben et Breslau ; le feu a continué jusqu'à la tombée du jour. La nuit, nos contre-torpilleurs ont rencontré des croiseurs ennemis à 100 milles du Bosphore; les navires de guerre turcs ques orut ouvert un feu violent. * * * Pétrograd, 6 avril (Communiqué de Vétat-major de V armée du Caucase) : Le 2 et le 3 avril, les opérations militaires ont continué dans la région de la côte et aux environs d'Artwin. , . Dépêchas diverses Londres, 5 avril : On mande de P é.tirogTad au <x Dail-y News •*> qu'un ut as® «ippeJJc so-us les drapeaux les conscrits d» la o!as€ô~T9ÎG, co qui'aâi^enit-erà l'armée -rosse dfe 585,000 On a, en outre», affecté à Farraé ë'dia ItfSrTe^e&'ho mmett enrôlés dans la -marine il y a six moisi. * * * ÎSofia, 5 avril : j La direction de la Dette, publique vient die faire savoir qu'eilie commencerait, à partir d-u 1er nuai, h, rembouensetr des bons de réquisition émâs au couina des guerres de 1912 et 1913. ]>a valeur die ces bons s'élève à la somme totale* da ' cent milJions de franas. ■» # * Châlons-sur-Marne, 5 avril : En Argonne, un aviateur allemand a jeté 24 bombes» sur Lagrange et Clermont; elles n'ont pas occasionné <Le> dégâts. * * • Londres^ 6 avtril: La taille mioima du soldat anglais a été réduite dla 1-56 à 152 centimètrcsT »*» •Scha.ffhouse, 6 avril : Pendant le mois de mars, 16,000 civils français ont été rapatriés par la Suisse* * * * Paris, 5 avril : Un avion allemand a jeté samedi matin, poour la sixième fois, quatre bombes sur Saint-Dié. Une bombe a' blessé trois petraonnes. Les autres n'ont guère causé de dégâts1. * * • Iiazebrouck, 5 avril : Un taube a jeté jeudi sept bombes sur Aime*ntière<S«, Un civil a été tué ; trois soldats anglais et ®ept civils, blessés. Un autre taube a survolé, le 3 avril, Haverskerke &b ai j-eité des bombes qui ont blessé plusieurs personnes. * * * Mulheim (Bade), 6 avril : Hier soir,, à 7 heures, un aviateur ennemi a jeté dtea bombes sur la ville eans causer des dégâta d'ordre mi», litaire. Trois civils ont été tués. * * « Lisbonne, 6 avril : Une échauffourée sérieuse a éclaté le 3 avril à Coïm* bre pendant La procession du vendredi-saint.La bagarre a éclaté à la suite de oris injurieux proférés par en grcet*-pe die parlementaires dm parti démocratique qui o' ébaieni^ réunis dans une pharmacie. Des coups de fou ont é*é échangés et qua/tre bombes ont été jetées du toit de Im pharmacie ; cinq personnes ont été blessée®. La fooiaj surexcitée a détruit road-eo. « # » Washington, 5 avril : La note américaine adressée à F Allemagne à propos WilEara P. îiye? qui a été ooùlé par l'Ëital Friedrich* vient d'être publiée. Elle discute principalement la ciues-tion de droit et demande en conclusion 223:0Gft dlodlaa» de damm/a-ges-intéaxcts.

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Cet article est une édition du titre La Belgique: journal publié pendant l'occupation sous la censure ennemie appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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