La chronique: gazette quotidienne

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s.n. 1914, 12 Mai. La chronique: gazette quotidienne. Accès à 27 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/sj19k47j78/
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Mardi 1S mai 1914. — Edition li CINQ CENTIMES LE NUMERO POUR TOUTE t'Ai BELGIQUE année, m» la» LA CHRONIQUE BUREAUX 5 et 7, Galerie du Roi-(Passage Saint-Hubert) BRUXELLES GAZETTE QUOTIDIENNE TÉLÉPHONES Administration : N« 78816 N Rédaction : N• JL>508* ABONNEMENTS ï Bruxelles : 12 francs par an ; — 6 francs pour six mois ; — 3 francs pour trois mois. li Province : 15 francs par an ; — 7 fr. 50 pour six mois ; — 3 fr. 75 pour trois mois. Tous pays de l'union postale, 30 fr. par an. — Hollande et Grand-Duché de Luxembourg, 20 fr. par an. FONDATEUR : Victor de la HESBAYE RÉDACTEUR EN CHEF: Jean d'ARDENNE ANNONCES : 4* page : 30 cent, la petite ligne. — Réclames (après les spectacles), -1 fr, la ligne. — Faits-divers (corps), 3 fr. la ligne et faits-divers (fin), 2 fr. la ligne. — Nécrologies : 2 fr. !a ligne. — On ne garantit pas les dates d'insertion. La publicité commerciale est exclusivement reçue à l'Agcnce-Réclame Godts,2, place de la Bourse, à Bruxelles. Téléph. A. 329S" La publicité financière, les petites annonces et les nécrologies sont reçues aux bureaux du Journal, ï> et 7. Galerie du Rof. POLITIQUE NATIONALE l'\u caK. Va partie de domino ou de piquet Lie, Iles coudes 'sur (ta -table, devant les bocks L et les picon-curaçao éventés, on s'est L icausev. On ipaiilo podit-ique, comme de bison; on en parie avec détachement.. La fentèle des cafés appartient généralement luette « masse flottante j> que tous les partis borchent à conquérir, et qui, ffiériodiqUe-ieut, leur échappe. A Bruxelles, ta. «masse lottante » -est de ou-ance anticléricale; mais L ivote quelquefois pour le gouvernement, larce qu'effle est .timide'et' sceptique. _ iEIi J)ien 1 ces .élections! .dit le nommé LUjjl qui est dans Iles cuirs et peaux, il son Ui Vantai Befghe, qui vend du chocolat. I p-.ij-ii i Elles ne sont ipias intéressantes, loslc Vaurien iBerg'he. Je -lie comprends pas L, des hommes comme M. Paul Hy-mans entait leur teniips ù aller faire, en province, leetrags sur meetings. Qu'est-ce que ça Lit mien ious foire que le g-ouiveriiament ente deux ou trois sièges -dans tdlile ou faite itle de province, ou qu'il renforce encore sa iajoritë; puisque nous ne pouvons pas la inverser, cette majorité, -puisque Ile animis-tère restera toujours ce qu'il est, à quoi bon I dciwiger, je 'vous le demande ? f- lEviideamnent, répondit M. Durai. Moi, dlilileui», la politique a cess;é de m'inléres->r...— Eh bien ! vous avez tort, fit le troisième Sienr ide idominos, que, nous appellerons le petenr -Martin, pour îa commodité du récit. '2 est vrai que nous ne pouvons guère son-sr à renverser «Otfe foisci la (majorité gou-èroementall-e là la Chambre, les élections Lu ont pas moins d'importance pour cela. I- Au contraire, (répartit ironiquement M. Italien Berghe. M- Je serais presque testé de dire : au con-|aire ! I- Paradoxe ! I- Paradoxe, si vous vouile-z,. imâis vous «naissez la .définition du paradoxe ; une t*K qu'on .n'aime pas à entendre. Vous limez pas à entendre -des vérités qui te. liaient à vous faire sortir de voire quiétude fde voire égoïsme... Datis cette petite société de joueu-rs de do-tmos où tout 'le monde est sage, iprude<nt et psit'if, ce docteur 'Martin, qui aime à causer, quia quekjuofois -dés idées, passe .pour un m garçon un peu saugrenu. Mais on Écoute, parce que 'les gens qui ont queilque-is des idées ont tout de intime un certain es tige auiprès des gens -qui n'en ont pas. - Parfaitement, confcinue-t-jil : ces éleo-wi3 on't de F importance, et uile grande im-srlance. Imaginez, -ce qui me .paraît im-(ssihle, que 'le scrutin ravîerc? la majorité mt. dispose act-uelî'l'ament le gouvernement ; voilà en'droit de dire que le pays approuve i politique, qu'il trouve la situation fman-ère cxceT-llenle, «r,actue'lle orientation dérico-wningantD dans .le>s nominations de fonc-liraaires tout à fait légitime, et la loi sco-ire exactement dans les vœux .de 'la nation, ous aiurons beau contester, discuter, le fait ra Vd. Dès lors, île gouvernement se croira jtorisé à persister dans la môme voie, et âme à accentuer son .action. Iil est clérical : sera plus clérieail encore. Il est flamingant : sera d'un .flaimingani'isme .renforcé. Pour-loi renoncerait-iil à une politique qui lui a lissi, et qu'on approuve ? Pourquoi, cha.n-raiWl d'attitude puisque le corps électoral montre satisfait? VoilEà pourquoi il est très ^portant, à mon avis, de mener cette fois-ci campagne avec ardeur, de gagner tous les èges qu'on pourra gagner, ne fût-ce que pr démontrer au ministère que sa situa-n n'est pas aussi staible qu'il se -le ligure, faut lui montrer que le pays condamne sa litique. *** Et j'irai plus loin, ajouta le docteur. Môme j'-me place au-dessus de l'intérêt de parti, j'envisage 'l'intérêt- national, je dirai qu'il t très important que l'a majorité cléricale se trouve pas renforcée. Je crois môme 'on pourrait soutenir que l'intérêt bien •wdu du gouvernement, est, dans une cerne mesure, conforme au nôtre. Imagi-z<iu'il remporte, cette fois-ci, une victoire latente, que partout sa position électorale ■trouve renfoncée. Le voilà donc a.ve,c un tne-seiiig du pays. Voilà F extrême-droite droit de lui dire : i( Vous voyez, dès que Ds faites de la politique cléricale, le .pays ;js Approuve. Faites donc de la politique tellement oléricalle, -mettez donc, décidô-^Uau |rancart cette modération, cette "rtoisie que vous avez crû devoir affecter. . )'ez mHramontain, vieillie droite, intégriste, . 1eiTez détciidémen t .ta irMonme tèlectorniie «oqueznvous de ce qui reste d'opposition.» : •e''a embêterait peut-être beaucoup le gou-l'is-ïnent, ,parce que tout gouvernement, par ^t qu'il délient le pouvoir, et en subit les . 'î'ûnsabilités, est enclin à une certaine mo-ftiian. Mais, n'ayant pilusi devant «lui "ne opposition impuissante et réduite, il a;' bien obligé d'obéir aux .injonctions de troupes, et Dieu sait ce que nous ver-as."EJi bien! dit M.Vanden Berghe, en riant, dégoûterait peut-être le pays !... 'Oui, la politique du pire! C'est celle n' adoptée, ces .dernières années, les coupleurs français : on peut, voir comment. 1 -llt' a réùissi. En politique, la vraie sa- ; c'est de pratiquer la devise de Guil- ; ^'Orange : » Il n'est pas nécessaire ( 'P«rer .pour entreprendre, ni de réussir persévérer. » D'ailïîeurs, il est incon-^'•e qu'il y a dans le ipays un mouvement :50e,te, et que, si nous ne comptons pas .sur des triomphes impossibles, avons - toutes lies raisons du inonde :'°>r bon espoir. Nous avons :1e bon sens 1 Modération nationale pour nous... •ri3' causaient, devant des bocks vides, jeteurs. V3UMONT. iEÎJUS FAITS, PROPOS MENUS Franchement on le croyait aa-dessus de ça-Woesie, c'était quelque chose et quelqu'un. M. le comte Woeste, quel est ce personnage de comédie ? On a l'impression qu'on l'a rencontre dans une pochade de Meilhac et Ilalévy. Personnage antipa/thique, rigide^ désintéressé, sectaire, naïvement opposé aux [eux du destin, à la marche fatale des choses, WoeS't-e était une noble et vilaine ligure qui commandait le res-pect. Voilà que ses amis le déguisent en jocrisse, cela à la veille (ou à Vavant-veiUe) de son enterrement, et ce qu'il y a d'ahurissant, c'est qu'il n'a pas pu ne pas se prêter à cette comédie. La Belgique offre à l'admiration de l'Europe un type plus drôle que M. Beulemans, c'est M. le comte Beulemans, avatar suprême d'un excellent homme qui cesse même, alors, d'être sympathique. Qu'un de Smet de Naeyer soit comte, un Descamp-David baron, soit; cela leur /il plaisir à eux et à leicr famille, cela, n'a fait de mal à personne, c'est parfait; mais, Woesle ! En Chine, ce n'est pas le grand homme qu'on anoblit, ce sont ses ancêtres qui contribuèrent à le former, et cela se conçoit. En Europe, on anoblit ses descendants, qui ont toutes les chances du monde pour être des crétins, parce qu'il a, lui, épuisé toute la sève et toutes tes ressowxes de sa mce. En devenant com te, M. Woesle libère ceux qui ne pensent pas comme lui de la très haute considération qu'ils lui vouaient, même malgré eux. Il s'est fait payer au même taux que n'importe quel glorieux bavard d'affaires ou de Parlement, on ne lui doit plus rien. Car ses larbins, qui lui ont donné, dès le soir de sa nomination, du M. le comte gros comme le bras, ont payé la■ dette générale. En acquérant la considération des domestiques, on repousse celle des hommes libres. C'est à prendre ou à laisser. Du duc de Guise, étendu mort à ses pieds, Henri 111 dit : « Je ne l'avais pas crû si grand. » Voici, vieux, à la fin d.e ses fours, Woeslv devenu M. le comte Woesle : nous ne l'avions pas crû si petit. BOB. v ^ Au jour le jour LA POLITIQUE ■yOn se.ra,ppalle qu'un des arguments Je s plus sages /des derniers discours 'de M. PaulL Hjtmans, fut la disipro-(portion entre ;la majorité cléricale dans nos Gh'anibres, et le nombre réel: des voix cléricales dans le pays. L'éminent orateur libéral demande aux Belges de bon sens d'obvier à cette situation pleine de danger. Tout au contraire, les cléricaux, aveuglés, saerifiaait sans cesse l'intérêt patriotique à celui du parti, ne cessent d'accumuler les manoeujvres frauduiîeuses.niie leur suffit pas de conserver un système électoral à la fois riidiicuile et odieux ; ils le faussent encore par les manœuvres les •plus incroyables. Les ministres écrivent lettres sur lettres, pour montrer qu'un déïpu'té cléricall obtient toutes l'es faveurs de » ses » ministres. Comme il sied, les congrégations font vraiment office de Bachi-Bouzoucks de l'année cléricale. Les gauches ont protesté en vain contre les naturalisations accordées à un tas de coingréganistes, et refusées aux étrangers les .plus respectiahles, les mieux associés à la vie commerciale, travailleuse, de la Belgique. On dénonça, à ce propos, les avantages que l'a nouvelle loi sur l'enseignement alitait conférer à ces mêmes congréganistes ; comment, par exemple, id leur serait très facile de se porter îà où leur vote serait le plus avantageux au parti. Et voici que des dépêches françaises nous apprennent les .manœuvres des congréganistes franco-bdiges (si on peut dire), dans les ballottages français : Un grave incident a marqué la journée électorale.Quatre électeurs, qui ont. voté plusieurs fois, )nt été arrêtés. Le premier, M. Arthur Gallet, 29 ans, frère des écoles chrétiennes, en résidence à Bruxelles, a été appréhendé alors qu'il illait déposer son bulletin de vote. Il avait été signalé comme ayant voté déjà au bureau de la place Philippe-Lebon. Conduit au poste de police, on trouva sur lui deux cartes électorales, celle avec laquelle il avait voté place Phi-ippe-Lebon et celle avec laquelle il se présentait place du Concert. Il aurait avoué au substitut de service avoir déjà voté à An.napes, sa commune, et être venu à Lille pour remplacer les congréganistes empêchés. On a arrêté M. Lucien Duclaud, également religieux d'Aiinàpes, en résidence à Bruxelles. ")n a trouvé sur lui deux cartes électorales. Dans l'après-midi, au bureau du boulevard Victor-Hugo, on a arrêté MM. Gaston Kain, K) ans, et Fernand Villa in, 32 ans, tous deux ouvriers typographes demeurant à Tournai Belgique). Sur l!un d'eux, on a trouvé plu-iieurs cartes d'électeur à des noms différents. Tous quatre ont été écroués à la prison. Un régime de corruption, un parti de mensonge. PETITE CHRONIQUE Regards en arrière 12 mai 1881. — Signature du traité de garantie avec le ;bey de Tunis. Les milieu. :Le train s'arrête, le long , d'un quai désert, iu milieu d'une multitude d'autres quais, dé-ierts également. "Quelques voyageurs montent ju descendent... Avant d'arriver Là', on a passé devant de castes plaines dénudées, où se dressent des squelettes de métal. D'immenses armatures lèvent .leurs masses d'un brun rouge, dont 3n ne sait si c'est le brun du minium ou de a rouille. Sur le sol, rangés méthodiquement, les bois, des poutres, des ferrailles, des cor-iages attendent le tombereau qui- viendra les emporter. ■Sur tout cela, des gravats, du plâtre, de la poussière. Le sol s'étend au loin, terreux, bos sue, raviné, dévasté. A travers .les toits dont seules subsistent les nervures d'acier, la pluie tombe avec mélancolie. Un peu plus loin, une longue et haute carcasse métallique figure un dôme écroulé... ... Et c'est ce qui reste de la défunte Exposition de Gand. Les débris que nous vîmes de la dernière exposition de Bruxelles apparaissaient plus formidables — et moins tristes. L'incendie avait anéanti une ville en pleine activité, et on ne sait quelle sauvage, quelle presque vivante grandeur émanait de cette Pompéi moderne qui, hier, frémissait de fièvre, de joie effrénée, et aujourd'hui s'était consumée dans les i'iam mes, s'étalait en ses dernières convulsions. En ce qui nous occupe, rien de pareil. Là-bas, c'était l'assaut irrésistible abattant, d'un coup, tous les obstacles; ici, le pillage lent, méthodique, effrayant. Tout ce qui fut de îa vie s'en va par charretées régulières, par cor. vois organisés. Avec ces planches, avec ces piliers, avec ces arceaux, avec ces verrières, or refera ailleurs de la grâce, du mouvement, de la lumière, — qu'on détruira de nouveau, ensuite, pièce par pièce, boulon par boulon. C'est consolant — pour l'avenir, si on veut. Mais, dans le présent, cela paraît bien funèbre. (5=^=9 Toujours le bilinguisme. (C'est une de ces petites plages belges qu'on s'efforce de rendre de moins en moins accessibles aux étrangers en les flamandisant tout à fait... Un vil Fransquillon entre dans une brillante boutique de confiseries. — Mademoiselle, je voudrais cent grammes de carrés à la menthe. — Des quarts d'amende, ça, nous n'avon? pas, mossieu. Le vil Fransquillon insiste : « Des car-rés à .la menthe. » La marchande appelle sa fille : « Clara, il\ kan niet verstaan wat deze Franschman wilt met zijnen « quarts d'amants ». Clara, un peu plus bilingue que sa mère, s'eanpresse de traduire : — Moumâ, ça est des « menthes quarreie .» qu'il veut, ce monsieur. — Ouïe î ça je comprends. Il pouvait pas le dire tout de suite? M110 Clara étant fort gentille, le vil Fransquillon continua ses emplettes. Ce jour-là, ils conversèrent plus avant... Et ceci n'est pas un conte Un volume unique. Dans Sa vente publique d'une collection de Ferrin, un riche Anglais vient 'd'aicquérir un I mince volume, d'une reliure fort ordinaire, ne | se distinguant ni par l'impression ni par la gravure, ni même par .le texte, et qu'il a, j cependant, payé la coquette somme de 11,025 francs. Oublié « à Paris, par les soins de l'imprimerie de Closier, rue Saint-Jacques, 1779 s>, ce livre a pour titre : « Découvertes de M. Ma-'rat, docteur en médecine et médecin des gardes du corps de monseigneur le comte d'Artois, sur le feu, l'électricité et 'la lumière, constatées par une suite d'expériences nouvelles, qui viennent d'être vérifiées par MM. les .commissaires de l'Académie des sciences. » Il porte, en exergue, un .autographe de Ma-rat, le dédiant... à la reine Marie-Antoinette. Le ïfarouche révolutionnaire présentait « ses hommage les plus respectueux » à celle dont, plus .tard, il devait obtenir la tête... Comme médecin des gardes du corps du comte d'Artois, 'Marat 'avait," tout .naturellement, des attaches avec la 'famille royale. Ses convictions n'en devaient être nullement atteintes... Et c'est ainsi qu'un mince volume, d'une reliure fort ordinaire, peut évoquer puissamment toute une immense épopée!... Les jolies modes. Quelle est encore cette campagne contre les excentricités de la mode féminine ? Si on laissait les femmes tranquille... 11 est certain qu'elles'savent mieux que nous comment s'habiller. Car, si la femme va parfois jusqu'à l'audacieuse fantaisie, l'homme ne sort jamais, lui, du ridicule ! D'abord, que serait une mode logique? Vers quelles robes de deuil, vers quels cilices, vers! quelles coiffes de pénitentes cela nous mènerait-il ? On a toujours crié contre les plus jolies modes. Les somptueux chapeaux empanachés des| contemporaines de Ninon de Lenclos, les pe-, plos des Merveilleuses, les mouches et les coiffures blanches à la Pompadour. Il y a vingt-cinq ans, les femmes s'habillaient, d'une façon sévère. On ne se moquait point d'elles. C'était l'époque où Jan van Beers faisait son chic, son faux chic, son vrai chic et son superchic. C'était le triomphe de l'horrible. Etoffes lugubres, noires, grises, couleur puce, couleur poussière ! Jaquettes, vestons, faux-cols... jusqu'à i'âffréux chapeau melon que des filles laides, à tète de garçon, se campaient sur l'oreille. Est-ce à cela qu'on veut nous ramener ? Qu'on laisse, pour l'amour des dieux et de la vie, ]es damés en paix ! Quand nous serons vieux, nous nous rappellerons avec plaisir çe temps-ci, le temps des cothurnes, des bas de soie, des jupes fendues, des plumets fous, des capes drapées. Nous en parlerons à nos petits-enfants, avec fierté, comme d'un âge de beauté, de joie et d'amour. cr-^£> Pourquoi ? Dans un théâtre .allemand — à Hambourg — des spectatrices se sont évanouies en voyant interpréter certaine scène pénible de façon trop réaliste. iE.t .les spectateurs, indignés, ont sifflé les interprètes. On se demande à quoi rime cette indignation. Un beau jour, les spectateurs ont v.oulu du réalisme : on leur en a donné, tant et plus, au commencement, o.n a eu recours au réalisme pour compléter les pièces. Plus tard, on a fabriqué des pièces uniquement comme prétexte à des exhibitions réalistes. Antoine a fait beaucoup pour l'art dramatique en supprimant certaines conventions du théâtre : ce serait folie d'imaginer qu'il a supprimé la Convention. Elle est nécessaire elle est indispensable. Il est odieux de jouer toujours « au publie », mais il est grotesque de jouer sans cesse dos au public, comme on le fit aux débuts 'du Théâtre libre, sous prétexte de respecter l'existence du «quatrième mur»... puisque, en fait, ce quatrième mur n'existe pas ! Quoi qu'il en soit, le public a encouragé cer. excès : de quel droit les siffie-t-il aujourd'hui? Il est d'autant moins, fondé à agir ainsi quej les spectatrices évanouies sont enchantées de ' s'évanouir : il n'y. a plus guère d'autres moyens de se faire remarquer au théâtre, et, si l'on lie s'y fait pas remarquer, à quoi bon (nous vous le demandons, elles vous le demandent !) y aller ? EiUles se sont fait remarquer d'abord par leurs chapeaux : aujourd'hui, tout le monde porte un chapeau au moins extraordinaire. Elles ont ensuite recouru aux robes : aujourd'hui, les robes ont tellement diminué que ce n'est plus la peine d'en parler. Une jeune actrice notoire a récemment assisté, pieds nus, à une première « bien parisienne » : demain, tout le monde ira pieds nus — d'autant plus que c'est de l'élégance économique... Alors ? Alors il ne reste plus, comme moyen pas à la portée de la première venue, que l'évanouissement. Et si l'on siffle les comédiens .quand ils font s'évanouir les dames, ils changeront leur jeu ; les dames ne s'évanouiront plus — et elles n'éprouveront plus, dans les salles de spectacle, aucun plaisir. Ces Hambourgeois sont vraiment peu galants i. Henri IV et le fouet. La gravure a popularisé cette scène, d'une authenticité douteuse, où l'ambassadeur du roi d'Espagne surprend le bon roi Henri, se traînant à quatre pattes, pour amuser le petitHau-phin, et lui servant de cheval. Le Vert-Galant aima probablement son héritier; mais il n'en reste pas moins que celui-ci fut très sévèrement élevé. A cet égard, les instructions que donnait le souverain à Mmo Montglat, gouvernante des enfants de France, sont absolument convaincantes : « Je me plains de ce que vous ne m'avez pas mandé que vous aviez fouetté mon fils, car je veux et vous commande de le fouetter toutes les fois qu'il fera l'opiniâtre ou quelque chose de mal, sachant bien par moi-même qu'il n'y a rien au monde qui lui fasse plus de profit que cela : ce que je reconnais par expérience m'avoir profité; car, étant de son âge, j'ai été fort fouetté ; c'est pourquoi je veux que vous lui fassiez et que vous lui fassiez entendre. » Parfois même, — s'il faut en croire le envieux .« Journal » d'Héroard, — Henri ne dédaignait point d'opérer lui-même : « Le dauphin entre soudain en colère : « Je vous battrai, Mamanga. » Le Roi le fouette sur les fesses avec la main ; ne se taisant point, le refouette encore, puis s'en va; il se jette à terre, puis feint de ne pouvoir cheminer, va clopinant, pleurant, criant : « Hé, Mamanga, papa m'a rompu la cuisse ; mettez-moi de l'onguent. » Le légendaire Henri IV « papa-gâteau » n'était-il pas plutôt un « père fouettard » V Nouvelles à 1» mais Chose impossible. La jeune veuve. — Docteur, je n'arrive pas- à m'ôter 'de l'esprit que mon pauvre mari a. pu être enterré vivajit! Le docteur. — Quelle absurdité! C'est moi- même qui l'ai soigné! L'OUVERTURE de la SREAT M-EIIIBITIOII Il faut tout de même marquer les distances. Le Salon triennal a été ouvert par le Roi, la Reine, le ministre, etc. La Great Zwans Exhibition, organisée par l'Association de la Presse, a été ouverte par M. Poullet et par M. le bourgmestre Max. Au Salon, le cortège officiel était piloté, par MM. Vertant, Lambotte, Jean De Mot. A la Zwans Exhibition, le ministre .avait pour cicérone notre excellent confrère Sander Pier-ron.aMais quel cicerone, que Sanlder Pierron ! D'abord, il a une voix, une voix qui porte, une voix qui, de la saille du marché de la Madeleine, résonnait jusqu'aux confins de la galerie Bortier. Et puis, il a une verve, cordiale, (bonhomme, à laquelle MM. Verlant, Lambotte et Jean De Mot s'efforceraient en vain d'atteindre. On eût dit d'un' barrium de bonne humeur ou d'un commissaire priseur sympathique. Aussi a-t-ii obtenu hier matin, à l'ouverture, un succès très vif. Plusieurs fois M. le ministre, qui pourtant n'est pas du genre rigolard, a daigné sourire. Elle est d'ailleurs très amusante, la Great Zwans Exhibition. Si la rétrospective, réunissant quelques-iumes des meilleures toiles de la fameuse exposition de 1887, a rappelé aux Bruxellois mûrissants quelques joyeux souvenirs, la section contemporaine a montré que les rapins d'aujourd'hui n'ont pas démérité de leurs ancêtres. iDailleurs, des rapins n'ont pas été seuls à apporter leur concours à l'œuvre : quelques-uns de nos jeunes maîtres les plus arrivés lui ont prêt© leur" concours. On cite Van IIoMer, Firmin Raes, Oleffe, Swyn-kop, Ra.mah, Navez... Mais, chut! ne soyons pas indiscret. Les auteurs de ces amusantes changes se sont généralement dissimulés derrière un plaisant anonymat. Quant à dire ce qu'il y a à voir tà la Zwans Exhibition, c'est impossible. Tout est à voir. Depuis les /fantaisies modernistes de l'école •albanaise jusqu'aux œuvres de Jef Kwende-lare, peintre anatomiste, dont le catalogue raconte l'émouvante biographie. J1 y a un faux Frans Hais, reproduisant les têtes des membres du comité, presque une. copie d'un vrai ; il y a teille toile médico-macabre où nos chirurgiens les plus célèbres.sont proprement accommodés par des peintres bien portants ; il y a le ministre de la guerre dans ia pose héroïque du général Prim ; il y a un portrait équestre de !M. Servais Detilleux par un certain Albert Le Roi et intitulé « la Revanche » ; .il y a Oes charges de nos confrères les plus connus, etr comme on pense, les critiques d'art ne sont pas épargnés ; il y a, enfin, d'excellentes parodies des tableaux que l'on voit d'ordinaire ii nos expositions. Et tout cela est plein de gaîté, de drôlerie naturelle et souvent de talent. Il y aura sans doute de vieux Bruxellois qui vous diront que c'est beaucoup moins bien qu'en 1887. Il est d'ailleurs absolument inutile de; nous livrer à une comparaison qui ne nous ra-jeunit pas. L. D..W. LES ELECTIONS FRANÇAISES SCRUTINS M BALLOTTAGE De Paris, le 11.— Le ministère de l'intérieur communique la statistique suivante pour les résultats du deuxième tour de scrutin : Sièges à pourvoir 252 Sièges pourvus 251 Manque le résultat du Sénégal ...» 1 Sont élus : Réactionnaires Progressistes .....«•*■■•« 10 Fédération des gauches 9 Républicains de gauche 23 Radicaux et radic.-soc. (dont 98 unifiés). . 116' Républicains socialistes 16 Socialistes unifiés 62 Socialiste indépendant 1 Les réactionnaires gagnent 9 sièges, mais en perdent 6. Bénéfice, 3 sièges. Les progressistes gagnent 3 sièges, mais en perdent 23. Perte, 20 sièges. La Fédération des gauches gagne 4 sièges, mais en perd 17. Perte, 13 sièges. Les républicains de gauche gagnent 3 sièges, mais en perdent 16. Perte, 13 sièges. Les radicaux et radicaux-socialistes gagnent 38 sièges, mais en perdent 8. Bénéfice, 20 sièges.Les républicains socialistes gagnent 5 sièges, mais en perdent 6. Perte, 1 siège. Les socialistes unifiés gagnent 32 sièges, mais en perdent 9. Bénéfice, 23 sièges, auquel il faut ajouter 5 sièges nouvellement créés et attribués aux socialistes unifiés. Les élus au second tour Ont été élus au scrutin de ballottage : SOCIALISTES : MM. Mayeras., Jean Bon, Ca-1 cliiri, Poncet, Marietton, Nectoux, Albert Thomas, Navarre, Lebey, Aubriot, Levasseur, Bara-bant, Bracke, Mànus, Voillot, Laval, Lecointe, Groussier, Déguisé, Jean Longuet, Pouzet, La-font, Théo Bretin, Laurent, Locquiii, Jobert, Bras, Salembier, Philbois. Dëmoulin, Parvy, Brenier, Ghesquière, Delory, Valière, Sorriaux, Cadenat, Sixte-Quenin, Renàudel, Baghebooin, Dubled, Inghels, Sissac, Buisset, Melin.Lelèvre, Bedouce, Ellen-Prévot, Morin, Giray, Mistral, Raffin-Du'gens, Reboul, Hubert Bouger, Alexandre Blanc, Briquet, Marius Valette, Vareniië, Pomaret dit Nadi, Sabin, Bernard. RADICAUX-SOCIALISTES UNIFIES ET RADICAUX NON UNIFIES : MM. Bokanowski,Des-plas, Petitjean, Amiard, Vincent, Delavoue, Charpentier, Guislain, Maurice Bernard, La-broue, Alasseur, Marius Delaliayc, Drivet, De-fosse, Guichard, Margaine, Péchadre, Godet, Renard, Derangère, Derveloy, Baudon, Péron-net, Defontaine, Franklin-Bouillon, Dalimier, Nail, Bachiinont, Bertrand, Dessoye, Jacques Chaumié, Jacques-Louis Dumesnil, Le Bail, Georges Le Bail, Schneider, Leroy, Pasqual, Chanal, Schmidt, Bergeon, Peytral, Planche, Debeaune, Fernand Brun, Deshayes, Nivelle, Magniez, Treignier, Merlin, Lancien, Rondin, Patureau-Barormët, Maître, Loup, Pezet, Pey-ret, Ravisa, J.-B. Morin, Gouyon, Nouliaud, Ac-cambray, Lucien Bertrand, Serre, Favre, Jove-let, René Besnard, Alphonse Chautemps, Crup-pi, Jean Ossola, Deléglise, Rajon, Mourier, Fa-bre, Broussais, Pottevin, Henri Simon, Faisant, Poncet, Mons, Tissier, Connevot, Joubert-Pey-rot, Marc Réville, général Pédoya, Reynouard, Maurice Long, Amans-Périer, Giordan, Casas-sus, Douancoux, Butin, Balitrand, Jugy, De-croze, Champetier, Giacobi, Queuillc. REPUBLICAINS-SOCIALISTES : MM. Paul Coûtant, Painlevé, Augagneur, Colliard, Defos,, Fournier, Lucien Dumont, Camuzet, Lefol,; Faure, Rameil. GAUCHE RADICALE : MM. Combrouze, Per-reau-P radier, Fringant, Bosquette, A bel, Simo-1 net, Edmond. Mathls, Sarrazin, Braibant, Mau-noury, Fayolle, Abel Ferry, Lauraine. GAUCHE DEMOCRATIQUE : MM.Deschamps, fiymond, Disleau, Baband-Lacroze, Géo Gérald, Bonniard, Bevault, Delelis-Fanien, Emile Constant, Louppe, Clément Clament, Andrieux, Pié-rangeli, Albin Rozet, Deyris. REPUBLICAINS DE GAUCHE : MM. Lajar-rige, Outrey, Guist'hau, Si bille, Paté, Ignace, Gaborit, Lugol, Bouil'loux-Laffontj Théveny, Lazare Weiler, Delaroclie-Vernet, Carrc-Bon-valet, Legros, Charles Dumont, Berger, Béna-zet, Delpierre, Boret, Forget, Flandin, Boulanger, Vidalin, Jacques Stern. INDEPENDANTS ET REPUBLICAINS-INDEPENDANTS : MM. Tournade, Charles Bernard, Poirier de Narçay, Derognat, Lacotte, Damour. PROGRESSISTES ET UNION REPUBLICAINE : MM. Nortier, Dubois, Nérel,*T,e Brecq, Neyret, Peyroux, Leret d'Aubigny, de Mont j ou, Bertrand de Mnn, Proust, Crolard. ACTION LIBERALE : MM. Grouasau, Sibuet, Constans, Taillandier fils, Frolois, de Ludre, de Castelnau. DROITE : MM. Jules Delahaye, Blaisot, de Montplanet. SOCIALISTES INDEPENDANTS : MM. Ber-thon, Roux-Costadaux, Molle. L'opinion de la Presse parisienne Les résultats des élections législatives sont appréciés à peu près de la même manière par nos confrères parisiens et comme nous l'avons fait nous-même. Presque tous les journaux sont d'accord pour reconnaître que la loi des trois ans a été approuvée par le pays, et que la nouvelle Chambre aura à résoudre, dans un sens favorable, les problèmes de l'impôt sur le revenu H de la réforme électorale. Voici les opinions exprimées par certains lournaùx parisiens : Le Journal : Cependant, deux traits essentiels nous paraissent caractériser ces élections. 1.1 faut, noter tout d'abord l'effort fait par les unifiés, socialistes et radicaux, pour bloquer au second tour leurs, voix sur ceiui de leurs candidats le plus favorisé au premier tour. A Paris comme en province, nombreux sont les cas d' « indiscipline ». Malgré les appels pressants du parti socialiste et du parti radical en faveur des désistements réciproques, plusieurs candidats du « bloc » se sont maintenus au second tour dans l'espérance de triompher avec l'appoint des voix des républicains de gauche, des progressistes... ou même des réactionnaires. De même, dans plusieurs circonscriptions, des candidats de l'alliance démocratique ont abandonné la lutte, non pas au bénéfice d'un radical, mais en s'efforçant de contribuer au succès des éftçiiàiisies". La droits et l'action libérale n'ont pas été plus disciplinées. Et, dans des régions entières du Midi, ces deux partis ont pratiqué la politique du « pire mal » en faisant voter pour les' candidats dont le programme était le plus éloigné du leur. Si on rapproche ies résultats du premier tour de ceux donnés hier, il semble que, dans J;i nouvelle Chambre, il y ait une majorité très réelle en laveur du maintien de la loi de trois ans et de la réforme électorale. En ce qui concerne l'impôt sur le revenu, il n'est pas douteux qu'une minorité seulement de députés aient été élus sur un programme portant ht déclaration contrôlée et les principes du projet Caillaux que le Sénat a repoussé. Voilà pour les questions essentielles posées devant le Parlement. Quant à la situation des partis dans la nouvelle Chambre, elle marque une poussée chez les socialistes unifiés et dans les groupes de droite : conservateurs et- action libérale. Ce sont les partis extrêmes qui accusent le plus de gains. , Du Malin : Et la loi de trois ans?... Elle sort de la bataille, — nous l'avions signalé dès le 27 avril, — avec une majorité incontestable. Sauf les socialistes unifiés, qui y sont résolument hostiles, chaque autre parti renferme dans son sein des adhérents qui y demeurent attachés : tel le parti socialiste indépendant avec M. Lajar-rige, tel le parti radical unifié avec M. Desplas, M. Petitjean, M. Bokanowski, M. Péchadre, pour ne citer que quelques-uns des élus d'hier. Sur ce-point,-il ne saurait y ayoir de doute et ceux qui mettent la défense nationale au-dessus de toute autre préoccupation peuvent être satisfaits des résultats de ces tîpux journées d'élections. ■De Gil-Btas : Nous lirons aujourd'hui les journaux réac-'' tionnaires !... On connaît leur ingéniosité, mais ils auront tout de même quelque peine à dissimuler leur écrasante défaite. Nous commenterons demain les magnifiques résultats de cette belle journée républicaine. C'est une des plus importantes victoires que les partis de gauche, — les vrais ! — aient remportées depuis quarante ans. Une formidable coalition de toutes les puissances d'argent s'était pourtant formée (contre le parti radical et, surtout, contre son chef, contre l'homme d'Etat qui, le premier, avait voulu apporter dans ce pays un peu plus de justice fiscale. Le pays, hier, a répondu. Du Figaro : Les chants de victoire que vont pousser les révolutionnaires ne nous troubleront cependant pas. Si ie bloc d'extrême gauche devient plus compact, un autre bloc se formera certainement, qui sera la majorité de demain et qui défendra les principes nécessaires à la vie d'un grand pays. En tout cas, on y verra clair et le danger ne sera plus caché aux honnêtes gens soucieux de l'avenir de la nation et trop souvent égarés naguère en des combinaisons de groupes. Demain, il ne peut plus y avoir que deux partis : les conservateurs et les révolutionnaires.Du Gaulois : Eu présence de cette France, bouleversée, agitée, inquiète du lendemain, qui. est la France des politiciens, il yen a heureusement une autre, celle qui vient de donner, par la -triomphante entrée de nos troupes à Taza, une nouvelle et magnifique preuve de sa bravoure et de son énergie. Cette autre France, en dépit des erreurs d'une politique incohérente, comi-nue de travailler, de creuser son sillon, d'augmenter le patrimoine de l'honneur national. C'est en fixant ies yeux sur elle que nous nous consolons des tristesses de l'heure présente et que nous faisons quand même un aetè de foi dans l'avenir d'un pays qui a :su déjà si souvent donner d'éclatantes revanches au"bon sens et au patriotisme. Dans la Presse allemande ON CROIT CE QUE L'ON ESPERE .De Berlin, le II. — Les journaux sont unanimes à reconnaître que les élections sont un succès pour le parti socialiste. Le « .Berliner Tagebl.att » s'exprime ainsi : « Elles sont la. défaite très nette du chauvinisme français et- une victoire éclatante pour. le groupe paiciflste et pangermaniste de jM. Jaurès. » La suprématie, dans la nouvelle Chambre, reste aux deux partis démocratiques qui veulent la pa.ix, l'entente et même ,1a réconcilia-* tion -avec l'Allemagne. » LES INCIDENTS DES ELECTIONS D.e Lille, Je 11. — Quatre sujets belges sont venus 'hier à iLiUJlie et ont voté avec de fausses cartes d'électeurs. L'un d'eux a été pris après avoir voté quatre fois. Un autre avait voté huit fois. Deux .tyjpogTaph.es de'Tournai portaient sur eux dix-neuf cartes d'électeurs. ■Ces quatre personnes ont voté en "faveur des représentants .du parti catholique à Lille. Après îles avoir suivis,.on les a arrêtés. Ils ont a.voué. A la suite de ces faits, le maire «de Lille, M. Charles Delesalle a envoyé sa démission au préfet du Nord. L'IDENTITE DES FRAUDEURS D'après le « Réveil du Nord », un des frères arrêtés s'appelle Arthur Gallet, Il est frère de la Doctrine chrétienne à Bruxelles. On trouva dans ses poches : un coupon de .chemin de fer de Bruxelles à Ascq, deux cartes d'électeurs, une jaune de la 2e circonscription, n° 523, au nom de Joseph Dekens, né en 18S6, domicilié parvis Saint-Michel, 22, à Lille, et une verte de la 3e circonscription, n° 545, au nom de Arthur Delaire, né.en 1883, domicilié rue Basse, 8; l'enveloppe prise, par lui au 1u.*«?au du Conservatoire et dans laquelle il avait glissé un bulletin au nom de M. Charles Delesalle ; des papiers sur lesquels étaient inscrits pour mémoire les noms Dekens-Dambrine et Delaire-Delesalle.Quand il était Dekens, il votait pour Dam-brine ; quand il était Delaire, il votait pour, Karl Delesalle. Il avait encore sur lui un bulletin de vote du candidat clérical roubaisien, ! et au dos de ce papier était noté l'itinéraire qu'il devait suivre dans Lille pour trouver les bureaux de vote en descendant à la gare de Lille. Il ajouta qu'il était arrivé de Belgique, le matin même, et qu'il avait voté à Àscq, à An-nappes, à Lille, place Pliilippe-le-Bon, à l'aide des cartes d'électeurs dont il refusa d'indiquer la provenance. Il s'apprêtait à vote? ; place idu Concert, quand il.fut arrêté. Il s'appellerait en religion frère Fleury. Un autre frère arrêté s'appelle Léon-Armand De Cloedt. Il était porteur de "quatre cartes d'électeurs et de huit coupons de . chemin de-fer, ce qui fait' supposer qu'il aurait encore voté dans huit autres localités que Lille. Il a été arrêté au 6e bureau de la rue de Ju-liers, au moment où il remettait un bulletin. Il avait déià voté place Philippe-le-Bon avec a

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