La dernière heure

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s.n. 1918, 19 Novembre. La dernière heure. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ht2g737x08/
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BUREAUX LE VENTRE, DE BRUXELLES Il a beaLicoup souffert, et souffre encore, et ce ne sera pas l'un des moins mauvais et des moins durables souvenirs de l'occupation, que celui de la disette que nous avons supportée. Disette, oui, car si certains ont pu laisser passer la crise sans trop s'en apercevoir, il n'en a guère été de même de la fouie poLir qui certains prix couramment « pratiqués » sont et resteront encore, non pas excessifs, mais inabordables, dans un temps plus ou moins long. Or, les compétences sont d'aceord sur le sens du mot disette, pour dire que le mal ainsi qualifié commence quand la généralité des denrées nécessaires à la vie a quadruplé de valeur. La disette s'arrête où la fa -.ine commence, et la fa;nine existe quand ces mêmes denrées, ou quelques-unes des principales, demeurent introLivables à poids d'or. Le mot disette donc, loin d'être exagéré, est d'une modération incontestable. Les moyens, fatalement imparfaits, dont on a usé pour remédier à cette situation ne sont pas en question ici ; mais l'influence de cette situation même sur la psychologie bruxelloise, surtout au début, pourrait faire un joli chapitre 1 d'histoire anecdotique. On se consolait de souvenirs, et parce que les mêmes sensations éveillent lés mêmes idées, on rappelait beaucoup — trop sommairement d'ailleurs — les circonstances du fameux siège de Pa^is. Il est de fait que l'.analogie, morale et matérielle, fut frappante ; et, dans le « Mémorial du siège », de Francisque Sareey, on retrouve ses propres impressions d'hier, mises en relief par le recul du temps. Quelques bourgeois prudents, écrit Sareey, avaient rempli au début leurs caves de provisions, mais c'était le très petit nombre. Les autres avaient acheté X>ar mode, par blague, un jambon, quelques boîtes de sardines et des pots de confiture. On allait chez les grands épiciers comme en partie de plaisir. Mais 011 s'aperçut très vite de ce que le siège allait tourner au bloc-us... Toute la ville, d'un même mouvement, se précipita, les mains tendues, et tout haussa formidablement. On voyait à la porte des magasins de longues files de ménagères... Il se produisit alors un phénomène bien curieux — que nous avons vu à Bruxelles — , c'est l'appétit dévorant dont sur-le-champ tout le monde fut saisi. Jamais il n'avait « fait si faim ». Tous les Parisiens entendirent leurs entrailles crier d'une étrange manière. « Nous contemplions, en passant, les vitrines des magasins de comestibles avec des yeux de convoitise ; tout cet appareil de la mangeaille mettait l'eau à la bouche, et nous jetions sur ces espoirs de nos repas futurs des regards mouillés de tendresse. L'estomac parlait-il plus haut ? L'écoutait-on davantage ? Grave question que Sareey laisse « à résoudre aux moralistes ». Ce qu'il y a de certain, conclut-il. c'est que chacun s'appliquait à manger plus el mieux. Puis l'organisation officielle se met à fonctionner cahin-caha, mais elle n'arrive à fournir aux :.ssiégés qu'un peu de pain détestable, du vin aigri et trente grammes de viande par jour. La hausse des prix s'accentue encore et, cependant, les chiffres demeurent, pour la plupart bien inférieurs à ceux que nous payons Même à l'heure où s'écrivent ces lignes Sareey s'indigne devant un poulet è 15 fr., devant un lapin de 18 fr., devanl la viande salée à 8 fr. le kilo; la livre de morue à 2 fr. ! Le boisseau de pom mes de terre (10 litres) ne se vend pour tant que 6 fr. ; les œufs sont à 75 centi mes, et une botte de carottes s'achètc pour 2 fr. 25. « Un litre de haricots s'écrie le journaliste effaré, a été payé sous mes yeux, 5 francs ! On trouve dt beurre salé à 14 fr., « mais il est de mau vaise qualité (sic). » Et la grrisse est î 4 fr. le kilo. ( « Mém. du siège », éd Marpon, page 146). Quant a.u charbon, il se vend de 2Ï à 25 fr. le s-.2 de 50 kilos... Qu'eusses-ti dit, ô bon Sareey, si tu t'étais trouvé ai marché « de la Bascule » à Vleurgat ! Une observation qu'on doit encore re lever, c'est celle-ci : « La classe sur qu pesa le plus durement la disette, ce fu la petite bourgeoisie : modestes rentiers petits employés, chétifs industriels. Il: ne se plaignirent point, supportèreiv avec résignation des privations cruelle: et donnèrent l'exemple de la fermet< d'âme. » II fallait rappeler ces pages à ceuj qui, comme la plupart d'entre nous, on porté le poi^s de prix bien plus lourd: encore ; ils n'oublieront que très lente ment une époque qui peut se résume: alimentairement par ce mot « authen tique » d'une marchande bruxelloise i un client récalcitrant : — Och, Monsieur, maintenant tout es ■ si cher et si mauvais, que plus personm n'ose réclamer !... Memor A L'HOTEL DES TÉLÉPHONE! Les Allemands ne se sont pas contentés d laisser un tas d'ordures & l'Hôtel des Tel* phones, rue de la Paille. Ils ont déménagé d mobilier et une partie des commutateurs. Comme toutes les lignes suburbaines (fil de cuivre et de bronze) ont été enlevées au d( but de la guerre, nos ouvriers téléphoniste ne manqueront pas d'ouvrage. Dire quand le service reprendira est encor impossible à l'heure actuelle. Mais nous si voua que l'on s'occupe ferme du nettoyas et de la restauration. 300 PERMISSIONNAIRES On n'aura pas vu que les guides, dès lund A Bruxelles. Outre les soldats cyclistes « télégraphistes, qui accompagnaient ces rég ments, notre ville a reçu lundi la visite 6 500 soldats permissionnaires de tous les corj et venus de Gand. LA RENTRÉE DE NOS BRAVE' Avant l'arrivée des troupe*. La bruine qui, lundi malin, succéda à la pr mière neige n'a pas manqué de refréner queiqi peu l'animation de la ville. Pourtant, l'enthoi siasme du peuple n'a pas diminué. Dans tout les rues c'est la fête des couleurs et il n'est p: jusqu'aux impasses de la Marolle où l'on n'a pavoisé avec entrain. Les tiges de trolleys d tramways, sont jalonées de fanions tricolores, < drapelets alliés et tous ces petits étendards qi le vent agitent, filent vers tous les points de ville, se croisent aux carrefours. Camions charrettes ont arboré ; les chevaux portent d cocardes, les caniches ont des pale ots ou d colliers aux couleurs nationales. Aux abords de la Bourse, parmi les attroup ments qui acclament nos soldats, permissioimair toujours plus nombreux, un chien déambule, doi le poil blanc a été zèbre de rouge, de jaune, i noir. Aux fenêtres des magasins, a côté d'étalag polychromes, des affichettes portent des mentioi lia ieuses à l'adresse du roi, des soldats, < SI. Max, des Alliés, etc. Grftce aux pneus exhumés des cachettes, i multiples cyclistes peuvent enfin sillonner ville. Les jarrets ont un regain d'activité. Dans les rues populaires, l'arrivée de nos troi piers, crânes d'allure, déchaîne des enthoi siasmes. Et l'on danse la traditionnelle c trapp pitje »! (Vois suite page Z) LA PRESSE PARISIENNE A BRUXELLES Ceux automobiles grises, portant à l'avant i fanion aux couleurs françaises, traversaient la ri Royale, hier midi, ii la hauteur de la ci-deva Kommandanlur... Silencieuses et rapides, ell descendirent en ville par le parvis Sainte-Gudul Les passants nombreux s'arrêtaient intrigués cherchaient à identifier la nationalité des officie qu'ils apercevaient à l'intérieur des voilurt Nous ne sommes pas encore familiarisés avec 1 uniformes de nos Alliés. Etait-ce des officie anglais ou des Belges? Mais pourquoi alors 1 couleurs françaises?... A coup sûr, ce n'était pas des officiers teuton Aussi, sans savoir au juste, le public acclamait eonliance en variant ses interpellations. — Vive la France ! Vivent les Anglais ! vive les Belges ! vivent les Alliés! Ces officiers, dont l'uniforme anglais prêtait confusion, étaient les correspondants de guer des journaux parisiens, envoyés eu mission par grand quanier général français pour suivre 1 opérations sur le frdnt des Flandres. Ils ont grade de capitaine et portent l'uniforme avec 1' sauce et l'allure de véritables'ofliciers de carrii dont ils n'ont cessé de partager l'existence plei de hasards et de périls. Le souci de l'inforinati rapide les porte toujours aux- premières ligni l>ar devoir professionnel, ils ne se contentent f de suivre sur les talons les détachements d'avai garde. Toutes les fois qu'ils le peuvent, ils : devancent. C'est ainsi qu'ils entrèrent quelqi instants avant nos troupes à Ostende, à Bruges Gand, d'où ils étaient partis le matin pour se r« dre à Bruxelles. Les ovations dont ils furent l'objet devant Bourse, lorsqu'ils durent se frayer un passage milieu de la foule enthousiaste, leur ont f pressentir l'accueil qui sera réservé aux troui belges et alliées lorsqu'elles entreront à Bruxelli En attendant que les communications télégrap ques soient rétablies, ils font parvenir leurs ci respondances de Belgique par courrier automob a Dunierque, d'où leurs premières impressio sur l'état des esprits à Bruxelles sont télégi phiées à Paris. Nous adressons nos plus sympathiques fouha de bienvenue à nos confrères parisiens qui sert pendant plusieurs jours nos hôtes fêtés, et te particulièrement à l'envoyé spécial du « Journal M. Maurice de Walefl'e, notre collabora'eur ami, que les lecteurs de la « Dernière Heun seront unanimement heureux de savoir par nous. Des Aviateurs américains nous arrivent... en automobile ! Nous avons assisté lundi, à 6 h. 1/2 < t soir, place de la Bourse, au départ de de camions automobiles, transportant 45 Ad 1 ricains et Anglais, pour la plupart des av: teurs. Ils retournaient à Calais, d'où ils étaie ; venus l'après-midi, à 2 heures, non po - visiter la ville, disait l'un d'eux, mais po -, voir les gens! La première voiture art rait le drapeau étoilé. « Mous rentrero ; bientôt en Amérique, répondit le mén î Avant un mois, peut-être. » i Leur visite en ville a suscité des viva . enthousiastes, auxquels ils répondaient p les cris de « Vive la Belgique ». * Ils ont emmené avec eux deux prisonnie anglais, qui ont été très heureux de l'a : baine. i ======= ! LE RETOUR ; DES PRISONNIERS 1 Quand les prisonniers militaires et civils < - pays alliés rentreront-ils dans leurs pays? ! L'article de l'armistice relatif à leur libéral: est ainsi conçu : « Le rapatriement immédiat sans réciproci dans des conditions de détail à régler, de tous prisonniers de guerre, y compris les prévenus i condamnés, des Alliés et des Etats-Unis. » ï Le délai n'est pas fixé pour ce rapatriement dépend surtout des questions de transport rem } très difficiles en Ci moment. On estime en h - lieu que la libération des captifs pourrait se fa i en même temps que la livraison du matériel s chemin de fer que vise un autre article des cor dons d'armistice. s Les wagons livrés par l'Al'emngne servirai au transport des prisonniers. Dès lors, on p . espérer que presque tous ceux-ci seront rapati e a la tin de l'armistice. Les précautions sanitai i prendre pouréviter la propagation des mr-lac contagieuses pourraiant retarder leur retour d nitif, mais des mesures sout prises pour que t s'eflectue très rapidement. i, F NOS ÉDÏTÏÔNS i- lre Édition : 6 h. soir ® 2* Edition : dans la nuit " LES EXPLOSIONS ; DANS LES GARES Au Midi ie Enfin, elles ont cessé, les explosions J" qui ont jeté une si vive émotion dans ;s 1 agglomération bruxelloise, dimanche it depuis midi jusqu'à dix heures du soir et l'on peut se rendre compte de l'im-le portance des dégâts ie Au idi, c'est sur les voies de garage, la en face de la rue de l'Instruction que s'est trouvé le foyer de l'incendie et le centre delà déflagration. Là, deux wa-gons con tenant des projectiles de grosse e. artillerie, ont été détruits de telle ma-?s nière qu'il n'en reste absolument rien, it A leur emplacement apparait une large le excavation, profonde de deux mètres environ, où l'on aperçoit quelques roues -s tordues. Ailleurs des wagons brûlent ,s encore et les pompiers de Saint-Gilles le arrosent sans cesse les décombres. Une ie visite sur1 les voies de la gare montre ia dans quel indescriptible désordre les Allemands ont abandonné des centaines i- de wagons contenant une énorme qu'an-i- tité de vivres, d'objets d'équipement et, s- hélas, d'explosifs et de munitions. Partout, entre les trains depuis les bâtiments de la gare jusqu'au delà de la rue Thédore Verhàegen, ce ne sont par centaines que des cous éventrés et abandonnés, des vestes, des bonnets de police, des casques, des armes, des bottes, gisent de toutes parts voisinant avec des sacs Je de farine, d'avoine, de blé, des centaines ut de boites de conserves, des harnais, des ss selles et partout des bouteilles de \in e. brisées dont l'odeur sûre se mêle aux et touffeursacresquis'échappentdesfoyers rs d'incendie où achèvent de se carboniser, s- de la laine, du cuir et peut-être des ca-^ davres. f es A proximité de ces endroits, ( e ne sont que des pièces métalliques tordues, s. débris de grenades à mains et loiu'ds le obus gisant de toutes parts. nt Les victimes i Ce matin, vers 7 heures, huit cada-re vrës ont été découverts à l'intérieur de le la gare, du côté de la rue de Uns truç-es tion. le Ce sont des gens qui avaient été atfci-li_ rés là par des soldats vendant à vil prix des vivres et des équipements et qui, un après le départ des troupes, cher-,s cfiaient, malgré les efforts de la police, as à s'emparer du restant des denrées it- abandonnées. es Ce sont trois hommes et cinq fem-« mes, leurs corps ont éét transportés a dans une maison de la rue de l'Instruc-B" tion d'où ils seront conduits à la morgue la de Cureghem-Anderlecht. , au Leur mort a été instantanée, l'atti-.it tude des cadavres l'indique d'une maies nière particulièrement significative. », Les jambes légèrement écartées, les ai- mains élevées à hauteur du visage, 'f- montrent que les victimes ont été saisies lle par la mort dans le premier instant d'un ^ mouvement de stupeur, les vêtements ont été complètement brûlés, les corps its absolument nus sont d'un noir d'ébène. nt Dtux de ces cadavres n'ont plus la ut tèie. Jusqu'à présent un seul a été iden->, tiflé, c'esj celui d'Edmond Frecher, rue ct de la Loi. 1 " En dehors de ces morts, deux blessés transportés hier à l'hôpital St-Pierre, y sont decédés. , 11 y a encore cinq victimes en traitement à l'hôpital d'Anderleclit. 11 y a eu de nombreux autres blessés parmi les | habitants des rues avoisinantes, tous atteints par des éclats de vitres où des tu projectiles lancés par l'explosion. Ils ont été soignés par les ambulan-,a- ciers de la Croix-Rouge d'Anderleclit nt qui, sous la présidence de M. l'avocat m- Lemmens ont l'ait preuve, ainsi que la ar police, d'un dévouement inlassable. n°s Les dégâts matériels sont, eux, exces-le- sivement considérables, car tous les ts immeubles du quartier ont été endom-ar magés, toutes les vitres sont en éclats rs et les meubles brisés à l'intérieur des u- appartements. À Sclîaerbeek-Haren En compagnie de l'aimable officier-inspecteur de Schaerbeek-Helmet, M. ' Brûlé, et du secrétaire du parquet de police de cette commune, M. Van den lcs Bulcke, nous avons pu nous rendre compte lundi des énormes dégâts cau-011 sés par la formidable explosion des té trains de munitions qui se trouvaient les dans la gare de formation située entre et Scjhaerbeek et Iiaren. Dès notre arrivée sur les voies prin-ïui cipales, nous constatons de nombreux lus wagons totalement pillés samedi soir !ut et dimanche matin par les soldats alle-'r® mands qmi s'empressaient de revendre di_ à de pauvres gens, à des prix dérisoires, les milliers de kilos de toutes es-?nt pèces de marchandises dérobées. Il y a fut là des monceaux de caisses é\ entrées, iés de sacs et d'emballages de toutes espères ces qui furent pour l'incendie qui se •I®.8 déclara dès les premières explosions, J1"' des éléments facilement inflammables. Et il est à constater que ces loyers d incendie s'allumèrent en plusieurs en-droits au même moment, c'est-à-dire | vers deux heures. Les premières déto-| nations avaient eu lieu vers 1 h. 20 de I i'après-midi. ~ (Vois suite pag* 2) "La seule Paix que nous puissions accepter, c'est la Paix par la victoire ! „ Georges Clemenceau CLEMENCEAU Da Le voilà donc l'homme d'éne W gie qui a sauvé la France et d —I même coup la liberté. Ave j1 * l'ardeur et la fougue de la pli vigoureuse jeunesse, avec 1 clairvoyance du sage qui a beaucou connu les hommes, avec l'énergie qv lui donnait sa passion de toujours lu ter pour la liberté, Georges Clémencea fut le ferme pilote saisissant la barre l'instant critique où les meilleurs tei daient à tergiverser. Pénétré du bt sacré qu'il fallait atteindre, il a pr toutes les responsabilités sur ses larg< épaules. Sûr qu'il représentait le mei leur de son p.ays, il a osé régner d'ur main de fer. Il a su dire ce que la Franc meurtrie, mois indéfectible dans son « pérance et fidèle à elle-même, pensai Il a fait surgir aux yeux de tous la me veilleuse image de cet Idéal d'humani que la pensée française, éternelle avan garde de l'esprit humain, a donné a monde et pour lequel la France a tai de fois généreusement donné le sang c ses enfants. Et la France, Teconnaissai en lui un de ces grands hommes qu'av heures difficiles elle a toujours troui dans son admirable peuple, l'a souteu sans hésiter, l'a suivi vers la gloire avi une générosité, avec une intrépidité r doublées. Pour accomplir cette admirable t che, il suffisait à Clémenoeau d'être lu même, passionné pour la liberté avar tout. Sa vie ne fut qu'une lutte ininte: rompue pour elle. Habitué à parler haï et clair à tous et en tout, lui toujoui r- prompt à courir sus à toutes les tendai u ces oppressives, tantôt de la réactior c tantôt des systèmes économiques ou s< s ciaux qui faisaient bon marché de 1 a liberté, comment n'aurait-il pas été ci P lui qui ne doute pas, qui n'hésite pas déployer jusqu'au bout toutes les force t- contre la plus épouvantable menace d V la tyrannie? a Ah ! comme les Belges suivirent se i- efforts, avec quelle ardente sympathi [t on apprenait sa vaillance, son énergn ^ son courage devant les plus lourdes rei ■S ponsabilités! ^ Poux les démocrates belges, Olémei ,e ceau adversaire également ardent de 1 3_ réaction et de la démagogie, artisan c J tous les progrès possibles dans le di maine social était une grande figure d .J libéralisme démocratique. t- C'est avec joie, c'est avec une légitirr u fièrté qu'ils virent reconnaître l'homir it qui symbolisait le mieux leurs sent le ments et leurs principes, comme sei it capable, au moment le plus critique c x l'histoire, de la civilisation, de conduu ré l'héroïque peuple français et du mêrr u coup l'humanité à la victoire décisiv ;c A toute l'admiration qu'ils avaient d e- puis longtemps pour lui s'ajoute aujou d'hui l'élan d'une indicible reconnai à- sauce. LE PARQUET AU PALAIS DE LA NATION L'état des lieux. « La Dernière Heure > a parlé déjà de l'état de saletté repoussante du Palais de la Nation. Lundi matin, les membres du P, rquet ont pénétré, par une fenêtre, dans les bâtiments où, sous la conduite de M. de Favereau, président du Sénat, ils ont fait les constatations nécessaires. Nous avons pu visiter tout l'intérieur, et ce qni se voit nettement partout c'est un étatdéplorabie-ment malpropre. a l'entrée du sénat, ils ont enlevé le balcon de bronze et les soubassements, en branze également, des colonnes. La salle de la Chambre seule est intacte; on n'y voit qu'un élat poussiéreux très naturel. Celle du Sénat n'est pas trop abimée. La magnifique tribune d'acajou n'a pas souffert. Mais le désordre y règne, comme partout ailleurs. C'est dans eette salle du Sénat que les Allemands rendaient leurs grands jugements. Ils convoquaient jus u'a une soixantaine d'accusés, à la fois, à qui ils faisaient remettre la veille à la prison de Saint-Gilles, un plan de la salle avec les noms des coaccusés, permettant de suivre la physionomie de la séance. De tous côtés, aussi bien au Sénat qu'à la Chambre, les couloirs, les salies do sections, de lecture, de boisson et de toilette et jusqu'aux appartements privés du président de la Chambre sout tranformés en taudis. Sr trouvant là entasses par ci, par là; des coquilles d'œufs, cendres de cigares bois d'allumettes. pots à confiture, caisses vides, couvercles, ferrailles, sceaux, marmites, thétières, cruches, tampons, cartouches, des plateaux avec un peu de savon et du pain séché, et surtout d s poids en fer, une ba'ance, des verres et des bouteilles, vides naturellement. Quelques manuscrits, mais sans valeur, caries foyers de cheminée n'exhibent que des ruines calcinées des papiers qui devaient disparaître. Les locaux de la Presse et d'autres salles sont transformés en dortoirs, des paillases éventrées laissent voir la...laine de bois. Les tableaux de peinture au Sénat sont intacts. Il n'en est pas de même à la Chambre où les iconoc'astes ont lacéré le grand tableau de Van Zerendonek et troué celui de la Joyeuse Entrée du lîoi Léopold II. Partout ils ont en'evé les garnitures de cheminée; quelques pendules seulement sont restées ! a pendule et l'objet d'art qui couronnaient les jolies boites aux lettres, en rearbre, du Sénat et de la < hambre ont disparu. Au début de la guerre, de nombreux tableaux, des bronzes et de l'argenterie avaient été enlevés, mais les autorités sont intervenues efficacement. Dans une des salles de la Chambre, un officier a laissé un mot écrit dans les trois langues alle-man e, llamande et française : « Tout cc qui se trouve dans ce bureau , eut être détruit, i Le même a déposé sur un bureau une clef arec ci tte inscription ; < C'est la clet de la maison .(.une telle). > EN VUE DU RETOUI DU ROI Les questures du Sénat et de la Chamb adressent aux parlementaires la communie tion suivante : « Cher Collèg-ue, nous avo: l'honneur d« porter à. votre connaissance qi Sa Majesté le Roi fera sa rentrée à Bruxellt jeudi ou vendredi prochain et se rendra j Palais de la Nation. Les Membres des dei Chambres ee réuniront dans la salle d séances de la Chambre des Eeprésentan pour recevoir Sa Majesté. Vous êtes instai ment prié d'être présent îi oette réunion et serait souhaitable que Messieurs les Membr de la Chambre des Représentante fussent Bruxelles dès mercredi; ils pourront, poi renseignements précis, s'adresser de 9 heur à. midi et de 2 heures a 5 heures, à la Qut ture, installée provisoirement au premi étage du « Moniteur Belge », 40, rue i Lomvain. Les questeurs du Sénat : vicomte d© Jonrrl d'Ardoye. comte de Baillet-Latour. Les qu< teurs de la Chambre : Maurice Pdrmez, Xavii De Bue ». POUR LES ÉTUDIANTS TUÉ A LA GUERRE Le Recteur de l'Université libre de Bru» les fait appel à. la bienveillance des paren dont les file, inscrits aux cours en 1913-191 sont tombés devant l'ennemi. Il leur sera reconnaissant de lui faire parvenir le pc trait de leur enfant, «ainsi qu'une brève inc oation des oonditions dans lesquelles il a ser sous les drapeaux et des circonstances de i mort L Université 6e considère comme ten" envers ceux de ses élèves oui ont sauvé, s prix de leur vie >*>tre Indépendance, d'ui dette de reconnaissance ; elle l'acquittera < perpétuant leur mémoire ptarmi les niouvell générations d'étudiants. jmiCISTES, ACTIVISTES ET DÉNONCIATEURS MÏS A L'OMBRE Participant avec le même entrain à la besog d'épuratior commencée hier, si gaillardeme pai- la justice btlge. M. le juge d'instruction I laut a fait amenei à la prisen de Forest où, apr interrogatoire, ils ont été mis en état d arrest tion et écroués. Diverses personnes ayant aceep de l'occupant des fouet.ons mdaus les ministèr créés par lui, après qu'il eût réalisé la séparalu administrative. Cc sont; Edouard Coremans, c recteur an ministère des sciences et des arts, ava la guerre, non mé ar l'Bllernai'd secrétaire gér roi ; Revenuge Georges, anciennement inspecte des prif-ons et nonmé pendai t l'occupation, i recteur au ministère de la justice; Meystna Georges, avocat, nomme conseiller des" min pour les Flandres ; Jacons Henri, devenu seci taire général des postes et télégraphe», de tradu leur •»for a t-sLv.»,i m:*'. l'héroïque Aviateur I. Coppsos Si on réalise quelque jour la galerie des héros bdges qui ont ajouté à notre gluire patriale les plus beaux des lleurons, on ne manquera p«s de réserver — parmi combien d'autres — une place choisie à ce jeune brave, plein de bonne humeur et de tranquille audace, qu'est notre premier aviateur national t l'as des as » comme on l'a appelé. Milicien de la classe de 1912, il fait son service militaire aux grenadiers et quitte l'armée le 1er janvier 1914. Le 28 juillet a lieu la mobilisation. Coppens, motocycliste, est nommé estafette d'ttat-major de la 0e divisu n. t'est à la bataille d'incourt de Brabant qu'il reçoit le baptême du feu. A l'approche des Allemands vers Bruielles, le jeune gars, plein d'amour filial, va dire aux siens un-court adieu, le dernier peut-être. Et en quittant sa mère, à la veille de possibilités • navrantes, il y a un mot qui commande l'admiration : « Mourir en avançant c'est beau ; mais en reculant, c'est dur I ». 1 Au cours des combats d'assauts d'Anvers, il devient caporal et obtient une première diction. P is viennent la retraite et la campagne de l'Yser. Souffrant de maux de gorge, il est attaché au bureau de la place de l'étal-major à Calais. Quelques temps après, il entre aux autos-canons k Paris et se propose de partir pour la Russie, mais des circonstances particulières le décident à rompre son engagement. Entretemps, un projev i'obsède, car le grenadier, le motocycliste, le buraliste et le servant ne l'on pas satisfait: Coppens qui, enfant, confectionnait un cerf-volant i- de plusieurs mètres carres et qui, à quinze ans, it passait ses vacances à la plage a construire et r- à piloter des chars à voiles, Coppens, qu'un vol de it Lanser faisait trépigner d'enthousiasme, Coppens s enlin qu'une ardeur juvénile instigue, rêve d'aller i- là-haut, vers les champs d'étoiles ou l'infini t, d'azur, en chasseur des airs. >- L'aviation le subjugue. 11 sollicite vainement a son inscription comme élève-pilote. Néanmoins il veut réussir et, sans plus attendre, a part pour l'Angleterre où il prend à ses frais, au s camp de Heudon, son breyet civil, dont coût b 2800 francs. Un an plus tard à Etampes, après avoir obtenu le record d'altitude de l'école, en s montant à 4100 mitres pour descendre en 12mi-f nutes, en 53 spirales serrées, il obtient le brevet militaire. Et ceci nous amène au début de 19i7. Coppens, après avoir impatiemment attendu son tour, est enfin envoyé au front. Ce Saint-" Georges qui respire la joie de vivre, va apporter ® la mort, sans forfanterie, dans l'immensité du ciel où guettent les « drachen » et les avions " allemands, où toute défaillance, tout accroc, toute défaite entraine la fin tragique, l'écrasement total, la mort sans phrases. e Après des vols de reconnaissance, de bombar-dement, de ïéperage, de tir, il commence la jï chasse le 2o avril 1918. e C'est dans ces combats où l'unique salut est la e victoire, que le jeune héros doit faire triompher e son audace et sa maîtrise ; c'est d'alors que pren-3 nent date 3- Les exploits [' Déjà le vagabond de l'air pour qui les i doubles » s" les < triples >, les a chandelles > et les « vrilles i n'ont plus de secret, compte à son actif près de = 500 attérissages; mais il n'a pas nommé inccre -j la mesure de son activité. Ces » Saucisses » boches \ qui se balancent à faible hauteur du sol et qui sont les cauchemars des troupiers ne peuvent manquer de défier sa fougue ; bientôt, digne émule des Français Boyau et Coifïard, il se spécialise dans l'attaque des ballons captifs. Depuis ^ le 25 avril où il descend son premier avion près de ls Buischoote jusqu'aux dernières semaines avant ie la fin des hostilités il enregistre35 victimes dont 21 en trois mois. C'est dire que sa carrière d'avia- IX ie S Willy Coppeno teur militaire est un incessant triomphe ; mais, pourrait-il en être autrement, puisqu'il fait partie de l'escarmille i Le Chardon > dont l'emblème porte encerclée autour d'une branche de chardon la fière devise : « Nemo me impune la cessit » (Nul ne n'altaq .e impunément). (Voir suite page t) ;; UN RÉSEAU POSTAL AÉRIEN 'i PARIS-LONDRES a-tées Londres, 17 novemb. En même temps qu'on 'n s'occupe ton ours d'un tunnel sous la .Manche qui '■ relierait la France à l'Angle terre, on s'occupe très ni sérieusement de la question d'instituer un service é- quotidien de passagers entre I ondreset Paris par iir la voie des airs. Ce servire serait aussi parfaite- i- ment organisé que celui îles chemins de fer. Le s départ aurait régulièrement lieu tous les Jours à es Londres à 10 heures du matin et l'arrivée a Paris é- à 1 heure et demie de l'après-midi. c- Le prix du voya»e. serait fixé à 400 francs pat

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