La Flandre libérale

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s.n. 1914, 26 Janvrier. La Flandre libérale. Accès à 30 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/0z70v8b371/
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LA FLANDRE LIBERALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois. i mois. 1 su. BELGIQUE s Fr, 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On l'abonni an bureau du journal et dans tous les bureaux d» posli RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES : | --RÉDACTION — Téléphone 32 | Téléphona 13 ANNONCE® Pour îa ville et les Flandres, s'adresser an bnrean du journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. C'EST POSSIBLE On connaissait imparfaitement l'iiîs toire des négociations franco-al lem an des concernant le Maroc. On gardai 1p souvenir très vif des anxiétés d< l'année 1911, qui faillit, après l'inci | dent d'Agadir, nous amener la guerrt tant redoutée. Mais, malgré tout c< qui fut écrit là-dessus, on avait l'im pression de l'obscurité. Cette impres sion s'accentua lorsque, la crise termi née, on vit, en France, M. Clemenceau attaquer avec tant d'ardeur le cabinet Caillaux au sujet du traité intervenu, et le faire tomber. En réalité, on ne connaît jamais rien de l'histoire contemporaine. La diplomatie travaille dans le mystère el laisse, comme à plaisir, s'accréditer les légendes. C'est ainsi que, pour toute l'Europe, M. Clémenceau apparais-; sait comme un irréconciliable ennemi 1 je l'Allemagne, au point que l'on en-! visageait comme un danger pour la paix son retour au pouvoir. Et voici qu'on apprend aujourd'hui, ; par les révélations d'un journal fran-| çais, que, deux ans avant Agadir, M. Clemenceau, alors ministre, avait conclu avec l'Allemagne un accord formel et complet. Vous vous rappelez, peut-être, il y a quatre ou cinq, ans, que M. Clémenceau rencontra, à Carlsbad, M. de Ki-èrlen-Wsechter, le ministre des affaires étrangères allemand. Les deux hommes d'Etat eurent plusieurs entic-vues. On en parla beaucoup. Mais on je sut jamais exactement ce qui s'était passé à Carlsbad. On le sait aujourd'hui: la France et l'Allemagne se mettaient d'accord, établissaient les conditions d'une action commune au Maroo. C'était un événement considérable, aux incalculables conséquence». Pour la première fois depuis quarante ans, les deux grandes nations concluaient me entente, se découvraient des intérêts conciliabies et, amicalement, décidaient de s'entr'aider. Ce qu'était le plan d'action, je n'en sais rien. Méritait-il en soi toutes les approbations? 11 est difficile de s'en tendre compte aujourd'hui. Mais il y avait ce fait, ce lait formidable : l'Allemagne et la France étaient d'accord, l'Allemagne et la France n'étaient plus d'irrémédiables adversaires. Elles pouvaient travailler ensemble à une oeuvre commune. Depuis quarante ans l'Europe est inquiète, parce que pèse sur elle la menace du conflit franco-allemand. Depuis quarante ans, nous subissons des périodes d'angoisse et nous nous demandons: "Est-ce pour cette lois-ci?" Depuis quarante ans cet antagonisme est le prétexte aux armements qui écrasent les nations européennes , et il fait que, par des alliantes ckint il est la cause, toutes les notions de justice sont obscurcies dans les relations entre les peuples. .L'apaisement de cet antagonisme, c'est l'espoir lointain de tous les amis de la paix, c'est leur rêve. Quelle impression de soulagement, d'allégresse provoquerait un tel événement ! Eh! bien, l'on nous dit aujourd'hui que cela était acauis, que du moins le premier pas, le plus difficile était fait. L'Allemagne et la France allaient travailler de commun accord au Maroc, à la réalisation de projets d'ordre économique. Même, on était entré dans la phase des réalisations. Par la faute de qui tout cela s'est-il écronlé? Le journal français qui l'ait en ce moment l'histoire de cette période, veut démontrer que ce fut par la faute_ de M. Caillaux. A-t-il raison ou se laisse-t-il entraîner par l'esprit de parti, par le ressentiment politique? Je ne veux pas tenter d'élucider le problème délicat. En lisant cette histoire, en apprenant qu'il y a quatre ans, ce rêve d'une entente franco-allemande avait été réalisé, j'ai éprouvé une émotion profonde. On avait accompli ce qui paraissait impossible, on avait rapproché les deux nations dont le différend est le grave obstacle 4 la paix ne l'Europe! 0« no cherche pas à savoiï qui est responsable de l'écroulement de ce rêve. Je retiens seulement ceci : cela fut possible il y a quatre ans. Il n'y a donc point d'irréductible hostilité, de rivalité éternelle. Cela fut possible; c'est possible encore. Et il ne faut pas désespérer ; et il ne faut pas croire ceux qui disent l'inutilité d'entreprendre la tâche, conseillent de se résigner à l'inévitable conséquence de haines qu'ils proclament imprescriptibles. Que viennent des hommes de bonne volonté qui tentent de refaire ce qui a pu se faire déjà. Et peut-être pourrons-nous, un jour, travailler paisiblement à la solution d'autres problèmes. Gustave VANZYPE. Billet bruxellois 25 janvier. iLe " XXe Siècle" ne lâche pas M. Renkin. Il nous sert ce matin une tartine d'une colonne ot demie, intitulée : "Notre terrain de combat... Et pourquoi? Pour parler de l'interpellation Brunet, et de la petite besogne accomplie par M. Brifaut? Pas du tout. Pour signaler le discours pronon-cSé à la Loge il y a dix ans par M. Sluys et pour rappeler une lettre de M. Wangermée à M. Vandervelde, s.x ans plus tard. Or, vous voyez d'ici la manœuvre. Il s'agit d'établir solidement dans la cervelle du bon lecteur clérical que le complot maçonnique existe bien au Congo ; et que l'œuvre des missionnaires est en danger. Voilà des années que ces documents isolés ont perdu leur effet. Pourquoi donc y revient-on avec une telle insistanoe en ce moment^ alors qu'il ne s'agit pas de cela? iO'est que M. Renkin a osé nier le complot maçonnique. Il a nettement accusé de faux, par le canal du " Journal de Bruxelles'', M. Brifaut. Et M. Brifaut a été convaincu de -vilaine besogne. M. Renkin a déclaré qu'il se refusait à persécuter les fonctionnaires. C'en est trop! Qu'il s'en aille!... Cet article est un nouveau camouflet indirect au ministre des colonies. Seul M. de Broqueville a la confiance des cléricaux. Allons, un bon remaniement ministériel est proche. Et l'union de la dioite est de plus en plus touchante. Echos & Nouvelles On sait que le gouvernement fait supporter par l'emprunt non seulement les dépenses immobilières qu'entraîne la réorganisation de l'armée, mais aussi la plupart des dépenses mobilières, sauf à les amortir en 25 ans. Les orateurs de gauche ont vivement critiqué ce système; ils ont fait ressortir à bon droit que pour des uniformes, des armes, des chevaux, un délai d'amortissement de 25 ans est absolument excessif, étant donnée la rapidité de la transformation qui s'opère dans l'armement et l'outillage technique d'une armée.L'émission prochaine de 400 millions d'obligations à court terme en Prusse vient corroborer ces critiques de l'oppo sition. Au lieu de 25 ans, c'est un délai de 16 ans qui est admis pour l'épure-ment de cet emprunt. En France, le projet de M. Du mont fixe un. délai de 15 ans. D'excellents auteurs, comme M. Drè-ze, un des financiers les plus éminents de notre temps et professeur à l'Université de Paris, estiment même que le délai ne devrait pas dépasser 10 ans. Chez nous, on prend un quart de siècle. La conclusion qui se dégage de cette situation, c'est que, chaque année notre budget sera indûment allégé de plusieurs millions qui en réalité devraient grever l'ordinaire et dont, par ce mauvais procédé de finance, on laisse la charge aux générations et aux gouvernements futurs. Malgré la dure leçon que les événements économiques actuels lui infligent, le gouvernement catholique n'entend pas revenir à la sagesse et à la raison en matière financière Lit qaerede des langues Dans l'embrouillamini de la querelle des langues, M. Fulgence Mass-on, qui c-st cependant un Wallon walloni^ant, a su retrouver la note du bon sens . " L'étude d'une seconde l.'ngue devient, écrit-il dans un organe mertois, un sujet fort important; il s'étendra davantage dans les écoles primaires quand le quatrième degré sera établi. " De plus en plus, il faut, que les Wallons se péièorent do la nécessité d'apprendre le flamand s'ils veulent eDtrer dans les administrations publiques ou dans l'industrie et le commerce, qui sont on rnnnort. ftvpp. lnft PÏAnHpAfl " La ville de Mons a depuis longtemps organisé un cours de flamand facultatif dans ses écoles primaires.Elle a répondu au désir de nombreuses familles, puisque les élèves ,y affluent. Voilà comme on résoudra la querelle des langues. Que les Wallons soient moins dédaigneux pour le flamand.fet qu'on donne aux Flamands toutes les facilitas possibles pour appren-dr le français. " La sueeesslan de Uopold II On a appris avec un véritable soulage-rr> ijt à Bruxelles l'heureuse issue des pourparlers engagés par le « avocats de la princesse Louise arec les nombreux créanciers qui avaient fait opposition à la liquidation de la part lui revenant encore dans la succession du feu Roi. La solution de ce litige en mêtne temps qu'elle met fin à de pénibles débats judiciaires va permettre enfin de donner aux nombreux objets d'art dépendant de la mène succession une destination définitive. Le sort du mobilier et des tableaux de maître qui garnissaient l'ancienne résidence du roi Léopold est de nature à nous intéresser, car à cô.é de toiles de moindre importance on y trouve un tiès beau Ru-bens, " les Miracles de Saint Benoît acheté il y a quelque vingt-cinq ans à Lille pour 200,000 francs par le vieux Roi. Parmi ces objets figurent aussi d'assez belles antiquités égyptiennes offertes jadis parjle Khédive à Léopold IL Celles-ci iront sans doute au Musé du Cinquantenaire et l'œuvre de Rubens au Musée de Bruxelles. Dae mission as Congo Une importante mission scientifique est à la veille de partir pour le Katanga où elle est envoyée par le Roi. Cette mission qui est conduite par les commandants Stinghlamber et Seiigman et dont font partie encore d'autres officiers - si qu'un opérateur M. Roland, formé a l'école de télégraphie sans fil de Laeken, se rend en Afrique pour dresser la carte du Katanga au moyen des ondes hertziennes. Les postes d'Elisabethville et de Kikondja, mis gracieusement à la iisposition de ia mission par M. L'ingénieur Goldschmidt, feront des émissions au moyen desquelles on déterminera les longitudes. Tous les officiers attachés à la mission ont fait un stage d'un mois ï Laeken où ils ont achevé leur initiation sous la direction du capitaine Wibier et de M. l'mgétiieur Braillard. Le Roi a tenu avant le départ ies officiers belges pour l'Afrique i les recevoir samedi au Palais de Bruxelles. *** L'âge d'admission à l'Ecole militai». Une nouvelle qui intéresse les futurs candidats à l'Ecole militaire: la Chambre sera prochainement appelée à voter un projet de loi en vertu duquel les limites d'âge pour l'admission à l'établissement précité (17 ans au moins et 21 ans au plus), ne devront plus être atteintes, comme actuellement, « avant » la date des examens, mais au moment seulemest de l'entrée à l'Ecole militaire. Les élèves de celle-ci pourront donc, après leurs deux années d'études, être nommés sous-lieutenants à 19 ans (âge minimum fixé par la loi);ils ne l'étaient aujourd'hui, et, au plus tôt, qu'à 19 ans et 4ou 5 mois. Grâce à cette modification, lesdits élèves pourront recevoir l'épaulette au même âge que certains sous-officiers qui, engagés à 16 ans, peuvent se trouver, à 19 ans, vu le grand nombre de nominations faites dans le cadre, dans les conditions voulues pour être nommés sous -lieutenants.*#* Chez les typographes Samedi soir a eu lieu à l'Association libre des compositeurs et imprimeurs typographes de Bruxelles un important poil Il s'agissait de décider si oui ou non il y avait lieu de recouiir à la grève en présence de la non-acceptation de la totalité des revendications du syndicat typographique.Le résultat du poil est celui-ci : 1,599 votants ; bulletins nuls et blancs, 10; en faveur des propositions patronales, 803 ; contre, 780. C'est donc à 17 voix de majorité que l'Association des typographes a décidé de tenir comme satisfaisantes les propositions patronales, lesquelles comportent, d'ailleurs, indépendamment d'une augmentation des salaires, l'instauration de la semaine fixe et le principe de journées de congé payées Congrès Oa annonce pour cette année, à Bruxelles, la réuieu d'an rong ès de la b iliiéation popul dre. 2e sera le second coogrès de ce genre qu'aura provoqué l'Associitioa internationale, fondée il y ï dam ans à p»ine, dans le dessein de provo-luer, comme son nom l'indique, la fréatioa de »ains-douches ou de baios populaires, et de les introduire Jsns les mœurs. Le premier congrès ie l'espèce s'éuit tenu â La Haye l'an dernier. *** idministr&tloa et féminisme La femme prand tout doucement, en Belgique, place importante dans les administrations de l'Etat En 1911, aux services du télégraphe et du téléphona, an comptait 763 employées en 1912, tur un personnel de 5,902 membres, elles étaient 825; en avril 1913, la création du service des chèques postaux faisait entrer 33 femmes encore dans l'administration.A fin 1913, au service des postes, il y avait 353 sous-perceptrices des postes, i femmes commisd'ordre et3 employées à la marine. Au total, au ministère de M. Segers, il y avait 1,216 employés-femmes. Chirboos Durant l'année qui vient de s'écouler, es Pays-Bas ont exporté chez nous 621 nillions de kilogrammes de charbons, ilors qu'ils n'en ont reçu de Belgique lue Sï88 millions. Il est assez curieux de ;onstater que la Belgique, pays charbon-îier, fasse venir tant de charbon de îollande, alors que chez nos voisins nêmes l'emploi du charbon dit lim-lourgeois est plutôt rare. Cela provient le ce fait que le syndicat charbonnier illemand, tout puissant aux Pays-Bas, >oycotte pour ainsi dire le charbon hol-andais. Ainsi le produit des mines de îouille de là-bas passe presque entière-nent en Belgique. Maladies saisonnières Il n'est pas que les goutteux qui soufrent, en ce moment, de la vague de roid sévissant sur nos contrées. Les ironchiteux, les asthmatiques se plaignent également Les salles des hôpi-aux n'ont jamais été envahies comme slles le sont en ce moment. Elles sont jour ainsi dire combles. Cela ne laisse point que de nous survendre un peu. Ne dit on pas, à l'ac-toutumée, que les fortes gelées, en dé-ruisant les microbes, délivrent l'huma-lité des maladies bénignes? C'est là use ég-nde. Quand le temps est sec et froid, :omme à présent, il est des millions de nias mes et de microbes qui, flottant lans l'air, cherchent à se réfugier dans es voies respiratoires des promeneurs it des passants. Aussi, est-il prudent, ;es jours-ci, de marcher la bouche fer-née; chaque aspiration d'un souffle de irise glacée nous menace et risque de, tous faire du tort. — Qui, mais voilà, si l'on devait se iréoccuper de tout ce que la simple irudence nous dicte, comment vivrions-tous donc? Stroggli for lire Il y a quelques jours les habitants de laarlem ont pu voir un spectacle peu lanal. Un corbeau solitaire s'était ris-ué sur un champ de glace, pour y pi-orer quelques miettes jetées à l'inten-ion des mouettes affamées Celles-ci, urieuses, entourèrent aussitôt l'intrus t foncèrent sur lui toutes ensemble, le iec menaçant. Le corbeau étant tombé à 'eau entre deux glaçons, les mouettes m pitoyables l'y enfoncèrent jusqu'à ce u'il ne donnât plus signe de vie. Les Romains auraient vu dans cette utte pathétique un présage de bon au-;ure.Du manotl i l'osago du confesseurs Il existe à Anvers une revue qui a pour itre : "Ons Geloofet qui est destinée aux catholiques cultivés" (il y en a donc 'autres?). (Jette revue spéciale se pro-ose de faire paraître toute une série ['ouvrages "largement conçus" sur la fciéologie et, d'une façon générale, eur. La situation religieuse Conférence faite par M Viénot, profiteur honoraire à l'Université de Paris, à la Maison libérale, à Gand. ■—*—- I. Mesdames, Messieurs, à situation religieuse en France — '"'là le sujet dont je désire vous entre-'fflir. Je suis sûr d'avance que cette question éveille en vous le plus vif intérêt. Non seulement parce qu'il y a entre la "ance et ce pays des liens sympathiques, ®ais aussi parce que la situation religieu-86 de la France actuelle n'est en somme 9u'un épisode d'une lutte séculaire dans ' ^quelle vous êtes engagés vous-mêmes. e vais essayer de faire; passer sous vos quelques péripéties de cette lutte «vous aurez tout le loisir de conclure: Voilà, ce qu'il nous faut faire aussi" — ou bien; "Voilà ce qu'il nous faut éviter avec soin". Et même si vous ne voulez ri«i conclure du tout, nous aurons du moins réfléchi ensemble pendant quel-lies instants et cela est toujours, en tous Cas> un profit spirituel. t est une lutte magnifique, mesdames messieurs, que celle dont je viens vous entretenir, c'est la lutte de l'autorité et e la, liberté, la lutte du moyen âge con-J e monde moderne. Il n'y en a pas de P us passionnée, il n'y en a pas de plus r donnante, parce qu'elle a pour enjeu, ' somme,oe qu'il y a de plus précieux en ni, s' ce qu'il y a de plus intime et de Mus profond je veux dire la liberté de ame et la liberté de l'esprit. 8i^U^StlC?, que h m°yen' âge, mes-C est 1 autorité. Une autorité qui a sinon découvert, au moinsi fixé la vérité sur la terre, qui l'a exprimée dans des articles, dans une Somme ou dans un catéchisme numéroté et qui dit à l'individu : Voilà ce que tu dois croire, professer et enseigner sinon — c'est pour toi sur la terre l'hérésie impure — p r a v i-tashceretica et, dana l'autre monde la damnation éternelle. Et devant cette prétention, l'individu qui a conscience de lui-même,s'effarouche et il s'écrie avec le Faust de Gœthe: "Malheur! Je suis encore enfermé dans [cette geôle ! Debout! Fuyons! Lançons-nous dans les [vastes espaces ! " La situation religieuse de la France d'aujourd'hui est un nouvel épisode de cette lutte séculaire pour la liberté des âmes. Il est impossible de la comprendre, cette situation, il est totalement impossible d'en saisir les complexités, si on ne se rappelle d'abord la suite des événements qui l'ont amenée ; en d'autres termes, si on n'en fait rapidement l'histoire. Leg origines de la lutte qui se poursuit en France, aussi ardente et passionnée que jamais, sont dans cet admirable XVIe siècle, violent sans doute et passionné lui aussi, mais courageux puisque pour la première fois il a osé regarder en face et tenté de résoudre une quantité de questions religieuses, politiques et sociales, devant lesquelles un grand nombre d'esprits qui se croient modernes, reculent aujourd'hui encore, tout effarés. Le XVIe siècle a eu le courage de se lancer à l'assaut de la 'soolastique. Lutte d'écoles, di-rez-vous. Non, lutte pour la liberté, lutte pour la vie. "La scolastique, disait récemment Emile Boutroux, " semblait avoir établi pour l'éternité une science adéquate des choses divines et des choses humaines, en face de laquelle l'homme, en tant qu'homme, ne pouvait prétendre à un autre rôle qu'à une obéissance et k une soumission totale et absolue. " (2) Et voici maintenant qu'en avril 1*21, on amène devant l'empereur à Worms, devant les princes ecclésiastiques et séculiers, un pauvre petit moine maigre et qui ne possède même pas la robe qu'il porte sur le dos et cet homme, pâle d'é: motion, ose élever la voix dans cette assemblée; il ose lever les yeux vers Ces deux moitiés de Dieu, le pape et [l'empereur, il ose dire : "Cette obéissance et cette soumission totale et absolue que vous réclamez au nom d'une autorité que je discute, ie vous la refuse." Je ne puis ni ne veut rien rétracter. "Faites de moi ce que vous voudrez. Je ne puis autrement. Que Dieu me soit en aide ! " Je dis que cette scène de Worms, c'est la première page du monde moderne. Peu importe que Luther lui-même ait été, comme on le dit parfois, un théologien imparfait, un réformateur timide qui s'est arrêté à mi-chemin. En risquant sa vie pour maintenir l'intégrité de sa conscience, il- a donné un exemple. Ce que Luther a fait, d'autres toujours plus nombreux le feront comme lui, toutes les autorités après lui seront discutées; il faudra qu'elles fournissent leurs titres. "Luther, a dit Chamberlain, le héros Luther a émancipé le monde entier ; et si le catholique actuel est un homme libre, il le doit comme tous les autres hommes à Luther." (3) Il a émancipé le monde entier parce que nouveau David il s'est élancé seul d'.abord contre le Goliath de la papauté politique. Le pape, s'écrie Luther, a cherché à s'approprier l'empire pour soumettre à son autorité toute notre puis- (2) "Science et culture, revue internationale de l'enseignement, 16 déc. 1913. (3) "La genèse du XIXe siècle", Paris, Payot, 1914. sance, notre liberté, nos biens, nos o rps et nos âmes et par nous, si Dieu n'y avait paré, le monde entier (4). En résistant au pape, en faisant naître des imitateurs de son courage un peu partout en Europe, il a rompu pour jamais cette unité romaine qui, sans lui, serait peut-être devenue pour jamais la maîtresse du monde. Et cela est si vrai que cela n'a pas échappé à un homme peu suspect de luthéranisme. C'est Montesquieu qui a dit: "Si les jésuites étaient venus avant Luther et Calvin, ils auraient été les maîtres du monde. " (6). Et non seulement Luther a mis les peuples sur le chemin de l'émancipation, mais il a sauvé le pouvoir et la vie des rois, même de ceux qui ne l'ont pas compris. Menacé dans sa vie, Luther écrivait dans un jour de sa jeunesse: "Or donc, mes chers princes et seigneurs, vous avez grand hâte d'envoyer à la mort ce pauvre homme isolé que je suis. Mais si vous aviez des oreilles pour entendre, je -vous dirais quelque chose d'étrange. Que serait-ce si la vie de ce Luther valait tellement devant Dieui que pas un de vous ne fût assuré de la vie ou de la souveraineté si lui ne vivait pas et que sa mort dût faire votre malheur à tous? " Grave parole quand on en pénètre le sens. Elle montre que ce génial Luther avait compris que par son geste il avait émancipé et sauvé les rois eux-mêmes. N'est-ce pas de l'histoire, en effet, qu'avant la Reforme protestante, les empereurs et les rois n'étaient pas sûrs d'une autorité qui était contestée par les prétentions de la curie romaine? N'est-ce pas de l'histoire ''que les princes, qui ne se soumettaient pas à Rome sans réserve, étaient peu sûrs de la vie. " (6). (4) Lettre à 1& noblesse allemande. (5) Cité par Chamberlain, ibid. p. II, 1151. ' (6) Chamberlain^ II. 1149., Chamberlain, dans le livre que je viens de citer et qui vaut d'être lu et médité, fa>; l'observation suivante: "Jane connais pasi de document plus saisissant sur les pratiques romiin°s de régicide que la plainte de François Lacon en 1613, ou 1614?), contre Williami Tal-bot, avocat irlandais quj, sans d'ailleurs se refuser à prêter le serment de fidélité, avait déclaré çpie si l'obligation lui était éventuellement imposée d'assas3;ner le roi excommunié, il se soumettrait en cette matière, comme en toutes autres choses "de la foi", aux décisions de l'Eglise. Lord Bacon rappelle brièvement à cette occasion les meurtres d'Henry III et d'Henry IV de France et les divers attentats d'origine pareille dirigés contre la reine Elisabeth et contre Jacques 1er. A relire son rapport établi sur les sommaires témoignages contemporains, on croit respirer l'atmosphère de crime organisé, qui, pendant trois longs siècles, a tout enveloppé, depuis le trône jusqu'à la cabane du paysan, dans le monde en formation des Germains. " Si Bacon avait vécu plus tard, sa liste se serait fort allongée. Cromwell notamment, qui s'était désigné à toute l'Europe comme représentant du protestantisme, n'eut pas une heure de sécurité. "Quand,de nois jours,un prolétaire aber-ré attente à la vie d'un monarque, tout le monde civilisé s'exclame d'indignation, et l'on ne manque pas d'ajouter que voilà bien les suites de la désertion rte l'Eglise par le peuple. Mais jadis c'était une autre chanson, car les régicides se recrutaient chez les moines, de qui Dieu lui-même conduisait la main. Sixte Quint, par exemple, dans le consistoire où il apprit l'exploit du dominicain Clément, s'écriant jubilant; "Ché'l successo délia morte del re di Francia si ha da conoscer dal voler expresso del signor Dio, e che percio si doveva confidar che continuareb-be al haver quel regno nella sua protte-tione" (Ranke ; Papste, 9e éd. D 113). " Thomas d'Aquin avait bien rangé le meurtre des tyrans au nombre des moyens impies. Mais, dans le cas particulier d'Henry III, excommunié, il ne s'agissait pas de tyran, il s'agissait d'hérétique (et les hérétiques sont hors la loi, voir ch., VIII, la première note, sous la rubrique : "La chimère de l'Illimité") ; dans d'autres cas il s'agira, et cela suffit encore, de catholiques nar trop libres-penseurs comme Henry IV. " Luther est grand, mesdames et messieurs, moins peut-être par sa théologie que par son courage ; il est grand par sa conscience. U est le premier qui, après long silence, ait o«é devant les prétentions de la scolastique, s'écrier comme Faust : "Malheur! je suis encore enfermé dans [cette geôle ! Debout! Fuyons. Lançons-nous dans les [vastes espaces!" Cette voix, la France du XVIe siècie l'avait entendue. Ah! ie puis vous l'assurer, car je la connais de près, c'est une douloureuse, c'est une tragique, mais c'est une magnifique histoire que celle des tentatives faites au XVIe siècle en France pour soulever le joug de la «colastique autoritaire. La scolastique, représentée alors par la Sorbonne. et le Parlement entendit tout à coup, entre 1519 et 1521, des bruits étranges. Dans le fond des couvents, du moins chez les moines qui étudiaient, dans certains collèges, dans ceux du moins où l'on faisait autre chose que de discuter en barbara ou en baralipton —• dans certaines chaires de Paris même, on entendait des clercs formuler des propositions isaugrenues : Il faudrait réformer l'Eglise et la théologie ; il ne devrait pas être permis de vendre le salut, il est stu-pide de laisser partir pour Rome tant d'argent français ; il vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints ; il vaut mieux lire la Bible en français chez soi que d'aller écouter une messe en latin, il vaut même 40* Innée — Lundi 26 Janvier 1914 QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 26 — Lundi 26 Janvier 1914

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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