La Flandre libérale

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s.n. 1914, 02 Avril. La Flandre libérale. Accès à 11 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/z02z31qh46/
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j 40' innée — Jeudi 2 Avril 19! QUOTIDIEN. - 10 C35NS. i. SI — Jendi 2 Avril 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE AJBOIVNEMDEIIVTS I mola. 8 mois. f moi». Sas. BELGIQUE s Fr. 2.0G 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36„0Q On s'abonna au bureau du Journal et dans tous les bureaux di poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE GAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS, l.GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES i I =» RÉDACTION « Téléphone 32 i Téléphone 13 ■«'^JMiiMJLiBsraBaoagMBaKBBigsgaiaiararmg'MTOaaauam^ ANNONCES Poar la viîîe et les Flandres, s'adresser an bnreaa «Ha Journal. — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser I l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. «KM ET LE FARDEAU I Nos élus libéraux ont combattu les ■nouvelles lois d'impôts. Ils ont observé ■l'attitude que le pays attendait de leur ■clairvoyance et de leur fermeté. Cependant, les gazettes cléricales, avec la ■mauvaise foi qu'elles savent y mettre, ■leur reprochent d'avoir repoussé des ■impôts nécessaires, alors que le der-■sier cabinet libéral avait créé des im-Eôts inutiles. I Voyons cela. I M. Graux faisait voter 15 millions ■'impôts nouveaux, — mais lorsqu'il ■svalt pris les affaires il avait eu à faire ■ace à une situation compliquée : 4 militons de déficit au budget ordinaire et ■es engagements, qui résultaient du lâchât de chemins de fer, de grands ■travaux en cours pour lesquels les fonds ■étaient pas faits, pour un total de B70 millions environ. I Or, le rendement des nouveaux im-■pts actuels dépassera 26 millions, et ■[. Levie pourtant n'avait pas à com-Bler le fossé creusé par ses adversaires, mais bien un autre dont les ter-■issiers avaient été ses propres prédécesseurs des cabinets cléricaux. ■ La gestion cléricale des Beemaert, Ils de Smet de Naeyer, des Liebaert, » gaspillages permanents , les folles Mépenses, toute cette mégalomanie de m dernières années est la cause de la Situation critique de nos finances. Les Battis d'opposition n'y sont pour rien, ■fonte la responsabilité de ce désastre ■s encourue par le parti qui nous rui-I depuis trente années, et cette res-B'insabilité est écrasante. I Le cabinet libéral avait eu à payer, ■quelque sorte, les dettes de ses pré-Brasseurs. Cette obligation, les cléri- ■ : n'ont pas eu à la remplir, et ce-Badant, à leur arrivée au pouvoir, ils Bsont empressés de maintenir la plu-But des impôts créés par M. Graux, Bit que d'ailleurs les gouvernants de B& avaient combattu à l'époque où Bs étaient opposition ! De plus, nos B'iœaires eurent recours aux impôts Bdmcts pour se créer des ressources. Bs étaient de 39 pour cent en 1884 ; ils Baient de 49,2 pour cent en 1913 ! En Btre, ils réduisirent certaines dépends à telles enseignes que le service de Bwseignement primaire fut réduit de B pour cent ! BOn pourrait dresser un tableau utile |fs impôts qui pèsent sur le pays de-■N1884. En voici quelques-uns qu'il Bt't nas mauvais de rappeler : B La loi du 18 juin 1887 frappant cle Pits d'entrée le bétail, a pour consé-B^œ que la viande fraîche par bête Pwe ou demi-bête, paie 15 centimes ■'Ho à l'entrée en douane, et cela I1 seul profit des gros éleveurs, car B cultivateurs doivent également B® plus cher leurs vaches laitières. B'1) '°i du 16 juin 1905 frappant le B1"'011 droits d'entrée, a pour con-■^uence que_ cette viande coûte envi-■''1') centimes de nlus.au kilo. B w loi du 12 juillet 1895 frappe de ■ centimes au kilo le beurre et la ^B'ftrine imnortés.- du 22 décembre 1903 frappe Hj- -centimes au kilo le fromage de ■#ljnde et antres. B loi du 1er mars 1906 frappe de ■/"les aux 100 kilos les farines de seigle, etc. H(l 4 ;i du 18 février 1903 frapne de H intimes au kilo le café torréfié. B,;a '01 ('u 21 août 1903" frappe de 30 ■VÎT' au P° le chocolat étranger. ■e 0,l()1 dp 26 décembre 1904 frappe B,s^®ntimes au kilo le sucre et la K Par 100 litres de bière lé-mrm ® Peu Près 1 fr. 25, soit 15 ■»' Vpaf P°ur une consommation ■ ^ olitre par mois. KreSu1 ]ui^ 1887 fraPP® les vi" ■lai • i centimes au litre. H>c fin01 ^ avr^l 1896 frappe le ta-B; de 15 centimes au kilo, ^■i , ■ ^U1 ?ume 20 kilos de tabac par francs d'impôts. B^étnn 3T, avi"il 1896 frappe le ta-B Ser de 70 à 90 centimes le l'er j }'a*Son lue lors du der-Km?»,îbaî financier M. Buyl Mpcoùrii- >S ?^"caux s'efforçaient H'idetvnn aUX lmPÔts qui ne laissent Butions. u LS SUr ^es feuilles de contri- ■eau trlV un petit ta- ■ps avec ^ 1u'on revoit tou* ■ voici •5 ^onfributions directes. B 1884 1912 H«fnii,erso"nCcll« " f''- ®.î00,000 » 29,66b,670 » ■SCS' • 18.400,000 » 26,348,666 » ■ SUr ks mino", 6.«0,ono » 16,300.000 » ncs _ 378,000 » 579,S96 » Total fr» 48,378,000 » 73,093,932 » B. Contributions indirectes. Douanes fr. 21,800,000 » 71,066,609 » Accises 33,600,000 » 90,K70,848 » Total fr. 55,400,000 » 161,637,457 » Pour les contributions directes la progression est donc normale alors que pour les contributions indirectes les chiffres ont triplé. C'est ce que M. de Broqueville appelait "supprimer le fardeau d'aujourd'hui et l'héritage d'hier", mais il est dommage que le fardeau soit aussi lourd, •—■ si pas plus — que l'héritage et que la façon d'équilibrer" la charge manque de netteté, de loyauté, de franchise. Les cléricaux traitent les affaires de l'Etat à la manière d'un banquier véreux qui a recours à tous les expédients pour voiler ses angoisses et retarder, fut-ce d'un jour, l'heure de l'inévitable culbute. Billet bruxellois —•«"35!-'— 31 mars. Un quotidien de la capitale s'est, paraît-il, occupé, un de ces derniers jours, de mon récent billet bruxellois consacré au cas du général de Ceuninck. Ce journal continue à endosser toutes les responsabilités à l'actuel chef de l'état-major général de l'armée. Il n'est pas exact, selon lui, que le général Dufour ait signalé au ministre le gâchis de la place d'Anvers, pour mettre en lumière les défectuosités de l'armement, mais, écrit-il, surtout et principalement " pour révéler au ministre l'inexistence d'un plan de défense mis à jour, pour lui indiquer la hauteur des approvisionnements et lui dire qu'il n'avait trouvé à son arrivée à Anvers qu'un travail sérieusement établi, celui du colonel baron de Ryckel qui, en six mois de séjour à Anvers, avait fait une besogne de Titan. Je maintiens tout ce que j'ai dit à ce sujet, mais en admettant que la version de mon contradicteur soit admissible, la responsabilité du lieutenant général de Ceuninck qui a quitté la place d'Anvers en 1911 ne doit pas être mise en cause, car si le général Dufour vient seulement de constater l'inexistence d'un plan de défense " mis à jour ", on se demande quelle a bien pu être la besogne des Titans militaires qui ont succédé au général de Ceuninck à la tête de l'état-major de la plaoe d'Anvers ! Le confrère qui me croit mal informé, oublie qu'entre le séjour de M. de Ceuninck et la constatation de M. Dufour il y a un écart de plus de deux années. Pourquoi, pendant cette période, les successeurs de M. de Ceuninck n'ont-ils pas tenu " à jour " le plan de défense? Le " Petit Bleu " —• puisqu'il faut l'appeler par son nom, — nous renseignera là-dessus, sans doute, puisqu'il a toutes les compétences,_ mais je lui donne le confraternel oonseil d'e-clairer, cette fois, sa lanterne. Pour ce qui est de la hauteur des approvisionnements, même question. Pourquoi le Titan, cher au " Petit Bleu ", n'a-t-il pas pris les mesures nécessaires quand il en avait le devoir et le pouvoir ? Pourquoi faut-il que ce soit le général Dufour qui découvre tout cela? Et s il y a des responsabilités pourquoi aller les chercher en 1911 et non pas en 1912 et en 1913? Le lecteur loyal et impartial n'hésitera pas à reconnaître qu'il y a dans la façon dont on adresse des reproches à M. de Ceuninck, quelque chose d'insolite.Mettons les choses au point et soyons justes. Les chefs militaires ont rempli leurs obligations avec beaucoup d'énergie, mais ils ont rencontré des difficultés et celles-ci ont été souvent plus grandes qu'on ne pouvait le prévoir. Le collaborateur militaire du " Petit Bleu " igno-re-t-il les efforts faits par les chefs militaires pour doter notre refuge national d'un armement répondant au. progrès moderne ? Mai® il a fallu du temps. 'Sans doute. On n'installe pas la défense d'une place'aussi rapidement qu'une maison de jeu. On ne fabrique pas des canons comme des allumettes et on n'achète pas des projectiles au bazar! C'est une besogne de longue haleine,que l'organisation, l'armement et l'approvisionnement d'une place de l'importance de celle d'Anvers, et nous sommes convaincus que les gouverneurs militaires, aussi bien que leurs chefs d'état-major, n'ont rieii à se rej procher. Il n'y a qu'une responsabilité en jeu, c'est celle du gouvernement ; s'il avait agi plus tôt, il y a beau temps que la défense nationale serait organisée. Je regrette que lei "Petit Bleu" néglige ce point de vue. Pour le surplus, le " Petit Bleu " re connaît —■ et nous apprécions ici sa franchise, — que M. de Broqueville et son entourage n'ont pas ménagé les humiliations au lieutenant général De Ceuninck. Le " Petit Bleu " est-il, en la circonstance, le porte-plume du ministre de la guerre, dont la compétence militaire est encore inférieure à celle de notre confrère? Celui-ci, en tout cas, " affirme " ifiue l'on s'est comporté de la sorte pour faire comprendre à M. De Ceuninck que son départ^ était nécessaire! Pourauoi ? On ne îe dit pas — et on le dira, d'autant moins que le gouvernement 1 avait fait choix du général Do Ceuninck en raison de sa science militaire et de se® états dei servie©. Pour le reste, le "Petit Bleu" s'en prend personnellement au général De Ceuninck, qu'il no considère pas comme un soldat de race ! ! Ceci n'©st que ridicule. M\ le général De Ceraninck haussera les épaules, et il aura raison. INTERIM. Echos & Nouvelles Ils l'ont YOBla Ah! ils l'ont voulu! Les sénateurs; qui ne se donnèrent pas la peine, il y a quelque temps d'être assidus aux premières séances de la commission sénatoriale doivent se ronger les poings. Us assistent, en ce moment, à ce spectacle imprévu : leurs amis sont obligés de joindre une note de. la "majorité" au rapport de la "minorité". C'est le monde à l'enversi et les coupables n'en reviennent pas. Mais ce qui ne laisse pas de les effarer, c'est quie M. Descamps-David est obligé en sa qualité de président de la commission de contresigner le rapport de M. Armand Fléchet. L'usage le veut ainsi, il n'y a pas à tergiverser et c'est pourquoi la note de la majorité qui sera rédigée par M. Descamps sera signée par M. ïtaop-saet, ébloui par tant d'honneur! En vérité, tout cela tient du vaude^ ville, mais les cléricaux n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes d'une situation qu'ils ont créée. La presse cléricale a beau darder M. Armand Fléchet de flèches empoisonnées, le sénateur wallon n'en reste pas moins le seul, l'unique, le vrai rapporteur de la loi scolaire et son rapport conclut au rejet de cette loi détestable. M. Descamps-David en attrapera certainement la jaunisse. Pourvu qu'au cours de ses veilles il ne lui prenne pas la fantaisie d'écrire sur ces graves événements un ' pendant d'A f rika... Ce serait une revanche, assurément et quelle revanche! %%% Oa nooma sé&stear Le^ oonseil provincial de Namur s'est réuni, mardi, en session extraordinaire. L'ordre du jour appelait la nomination d'iun sénateur provincial en remplacement de M. Mincéi diu Fontbaré, démissionnaire. Deux candidatures ont été présentées régulièrement: cellei die M. Albéric de Pierpoint, bourgmestre de Namèche (catholique) et celle die M. Auguste Simon, ancien conseiller provincial à Sclayn (socialiste). Le vote, auquel prirent part 54 membres, a donné les résultats suivants : 43 voix à M. da Pierpont, contre 11 à M. Simon. M. de Pierpont a donc été élu sénateur provincial. %%% Ls pension des mlneors Le projet de loi sur la pension des mineurs, retour du Sénat, vient de parvenir à la Chambre1. La commission qui a examiné ce projet lors de son dépôt à la Chambre va être convoquée à nouveau, afin d'étudier les amendements, adoptés par le Sénat. L'mtieemsnt dans l'armée Le cabinet dta ministre de la guerre a instauré un' examen pour le grade de général. Cet examen comporte une épreu-vo physique et umei épreluve professionnelle.U eût été de la plus élémentaire justice que, de même que pour leist autres examens, tous lesi candidats fussent convoqués à cette épreuve. Or, sept colonels en ont été dispensés. Pourquoi ? On a le droit de le demander, dit l'Etoile. m* Ls earéa M. le député Royer a dénoncé très justement l'artifice- dont sa sert l'Ecole centrale des arts et métiers, une école confessionnelle et professionnelle! qui est placée sous la protection des politiciens cléricaux, pour obtenir du gouvernement des subsides tout à fait excessifs. Cet établissement, dont un prospectus vante "l'atmosphère religieuse" et où existe "un contact constant avec le prêtre", a reçu^ en 1910, plus de 26,000 francs de subsides! Comment est-il parvenu à ce mirifique résultat, que peuvent envier les organisateurs de Renseignement professionnel dans le Hainaut? En gonflant sur le papier les traitements des professeurs. Ceux-ci abandonnent une partie de leurs appointements à l'œuvre. Ils étaient censés recevoir 7,670 francs par an. Ils touchaient en réalité 3,964 fr. c'est-à-dire 50 p. c. Un ménage de concierges recevait prétendument 4,000 fr. Le ministre Hubert a répondu que les membres du personnel ont le droit d'abandonner une partie de- leur traitement. Quant à l'un des concierges, il est chargé du chauffage de> la chaudière, de la conduite de la machine.... Et quand on a demandé au ministre-si les professeurs ne sont pas obligés de renoncer à une partie de leur traitement, il a répondu: "C'est là une autre question..."! i U admet donc qu'on lui présenta des i quittances fictives ! ( Et voilà comment les écoles cléricales, ;qui font la concurrence à d'excellentes institutions officielles, sont gorgées ,d'or! Le parti dei l'Eglise est insatiable. m# Mauvaise volonté dn goimrntmenf Uni des exemples les plus saisissants de l'incurie gouvernementale est la situation que M. le député Persoons a si bien mise en lumière à la Chambre. Le pa-s de Waes a de nouveau été affligé par de graves inondations. Or, le ministre n'a rien fait pour les prévenir, malgré les promesses les plus formelles qui avaient été faites depuis plusieurs années. Le département des travaux publics sait depuis longtemps quelle est la cause de ces. calamités qui sont devenues périodiques et qui réclamaient un remède immédiat. Depuis plusieurs années le niveau de la marée haute s'est tellement éleyé quie la ville de Lokeren a dû par trois fois exhausser ses quais,, Et que fait le gouvernement? Rien! U aim© mieux exposer les populations des Polders à des dommages énormes plutôt que de faire les sacrifices- nécessaires. Les caisses de l'Etat sont à ®eo si les terres du pays de Waes sont inondées. Les cléricaux se moquent même des lois qu'ils font voter. Celle de 1906 établis1-sfint une communication entre les d-eux rives de- l'Escaut à Anvers n'est pas encore exécutée et devait l'être avant lei 31 décembre 1910! M. le député Persoons a iiisisté, en excellents termes, sur la mauvaise volonté dui gouvernement. Les électeurs de l'arrondissement de Saint-Nicolas, même les cléricaux, lui en sauront gré. in Palais de Bruxelles Un dîner parlementaire a eu lieu mardi soir au Palais de Bruxelles. U était offert en l'honneur des membres du Sénat, qui étaient à peu près au grand complet. BIblIstbâqaes elrtnlanîfs En.vue de provoquer et de développer le goût de la lelcture' au sein des populations rurales, la Ligue de l'enseignement a créé de petites! bibliothèques roulantes, qu'elle prête gratuitement à tout instituteur officiel d'une commune totalement privée de bibliothèque publique. Il suffit de s'engager à tenir les ouvrages à la disposition de tous les habitants de la localité au moins une fois par semaine, et d'adresser la demande à M. Nyns-Lagye, r-ue Tasson Snel, 2)1, à Bruxelles. Chaque bibliothèque renferme, dans un petit meuble, de 100 à 120 volumes pour enfants, adolescents et majeurs. Après une période de deux ans, la bibliothèque 'est remplacée par une nouvelle si las livres en ont été lus et bien conservés. Tous les frais sont à la charge- d-e la Ligue de l'Enseignement. f UN IMPORTUN -On vient de sonner. J'entends qu'on parlemente en bas. Une voix connue-.... Qui?... Un frisson de terreur me passe entre les deux épaules. Serait-ce?... Un pas monte l'escalier. On s'approche de la pièce où je me tiens. On tourne le bouton de la porte. 'On entre. C'est lui!! Lui'!! C'est-à-dire un personnage qui a haussé l'art de raser les gens à un niveaui jamais atteint. Lui, c'est le monsieur qui toujours, à quelque moment qu'on le rencontre, a à vous raconter l'histoire de ses démêlés avec quelqu'un. Lui, c'est le monsieur qui se brouille successivement avec tous ses amis, dont le caractère est ainsi fait qu'il nei peut entretenir de relations avec quiconque sans que ces relations, ardentes au début, passent rapidement au tiède, puis au froid, puis à la glace- et se transforment en une haine corse, quitte à retourner tout à coup au beau fixe, sans rime ni raison. Ah! le1 dangereux autant qu'ennuyeux individu! S'il n'était qu'ennuyeux, on lui en voudrait moins. On aurait la ressource de ne l'écouter que d'une oreille distraite, de réciter tout bas la table de multiplication pendant qu'il dévide l'écheveau! embrouillé de ses confidences. Mais ce qu'il vient chercher chez moi, chez vous, chez tous ses amis qu'il visite assidûment et rase l'un après l'autre, ce n'est pas seulement un auditeur complaisant, un approbateur muet: Non, il lui faut davantage ; il veut, coûte que coûte, quia nous entrions dans sa querelle, "ue nous lui donnions raison, que nous renchérissions sur ses doléances, sur l'expression déjà si amère, si excessive de son mécontentement. Aujourd'hui, il est venu m'entretenir du tour pendable que lui a, prétend-il, joué un de nos, amis communs. Ce misé rable, à l'en croire, l'a indignement trahi. C'est le dernier des traîtres. C'est un bandit ! Il mérite la corde-. Tout honnête homme se déshonore en touchant la main d'un pareil forban! J'écoute, fort gêné, cette diatribe. Je connais l'homme qu'elle veut atteindre. Je n'ai aucune raison de douter de sa correction. Cependant, mon gaillard l'accuse si nettement, si formellement, donne de tels détails, des précisions si troublantes, que je finis pair douter, par me demander si, effectivement, l'ami incriminé n'a pas eu' un moment d'égarement, n'a pas commis l'acte indigne qu'on lui reproche. Néanmoins, j.e me méfie encore, je me réserve, je ne réponds aux accusations de mon interlocuteur -que par des hochements de tête> des exclamations vagues. J'espère ainsi me tirer d'affaire à peu de frais. J'espère qu'il ne m'obligera pas à prendre parti. Hélas ! Nourrir pareille illusion, c'est bien mal connaître cette sorte, de gens tenaces et absolus. Soudain, moîn raseur se lèv© et me regarde avec une méprisante fureur : " Yo-us ne dites rien, fait-il. Je vois ce que c'est! Voius ne me croyez pas. Vous aimez mieux croire mon adversaire. C'est lui qui a tout© votre confiance. Moi, je ne suis rien pour vous. Vous me jetez froidement par-dessus bord. Que vous importe, à vous, que j'aie été trahi lâchement par un ami commun ? Puisque ce n'est pas volus qui êtes la victime, tout est pour le mieux, n'est-ce pas ? Mais je ne: me contenterai pas à si bon compte î Vaus allez, choisir entre nous. Ou bien vous allez me jurer de rompre tout rapport avec ce traître1, avec cette canaille, Ou bien ce sera la guerre entre nous! Et vous savez qu'il ne fait pas bon être dte mies ennemis î" Si je le sais! Il vient encore de m'en donner la preuve, et comment! Me voilà fort embarrassé. Volontiers, je prendrais l'importun par le brasi et le reconduirais doucement à la porte. Mais, tout de même, s'il avait raison 1 II paraît si convaincu... Et cependant je nie puis lui faire le serment qu'il exige de moi. Je ne puis, sur la foi de se-s dires, renier un ami qui ne m'a jamais causé- le moindre dommage1... Ah! que c'est donc ennuyeux! Vainement, je m'efforce de le calmer, de lui représenter qu'il s'irrite peut-être à tort, que les choses ne- isont point ce qu'elles paraissent. Je- lui conseille de s'informer encore, d'aller trouver franchement celui qu'il accuse, d'aVoir avec lui une- explication. Ah ! mes représentations et mes conseils sont bien reçus ! A présent, c'est à moi qu'il s'en prend. Je n'ai jamais été son ami! Il se serait attendu à tout plutôt qu'à mon attitude molle et hésitante. Il avait cru trouver auprès de moi du réconfort, une chaude et entière- sympathie, un concours spontané et sans réserve. Au lieu de cela, il se voyait abandonné au profit d'un charlatan, d'un faux ami, dont un jour prochain j'éprouverais par moi-même la sournoise et malfaisante hypocrisie... Et allez donc ! Dans oegi moments de crise, les gros mots ne lui coûtent rien. Et il sort etai claquant la porte', en jurant ses grands dieux qu'il ne remettra plus les pieds céans. Je suis trop rassuré: jee la reverrai encore et plus tôt peut-être que je ne m'y attends. Avant huit j-ours, il sera là, chantant les louanges de l'ami qu'il vilipende aujourd'hui. On l'avait calomnié auprès de lui ! C'est le meilleur garçon d'e- la terre, le plus droit, le plus loyal ! Aussi n'a-t-il jamais douté de lui. Eh! oui, il dira tout cela, car il aura déjà oublié tout ce qu'il a dit aujourd'hui, et sa grande colère, et ses serments indignés... Seulement, voulez-vous que je lui aie, moi, par complaisance, par veulerie, donné raison ? Comme il n'aurait rien eu de. plu-s pressé que d'aller colporter partout mies paroles imprudentes, je serais, à ce moment, brouillé pour tout de bon avec le tiers, cause de tout ce débat. Et le dindon de la farce, ce serait moi... Prions les dieux immortels de nous délivrer des gens à potins, des gens à histoires, des gens à procès, des maniaques de la dispute, des éternels agités qui n'ont d-e cesse qu'ils aient entraîné le® autres dans leur tournoiement. Voyons en eux l'un des pires fléaux de l'humanité. Là où ils ont passé, l'amitié la plus sûre est -détruite à jamais. Et l'on aperçoit, s'insinuant entre les ruines qu'ils ont faites, la tête hideuse du Soupçon. Georges RENCY. CHRONIQUE MUSICALE V Le concert Sechiari La regrettable disparition des Concerts d'hiver avait littéralement altéré de musique le public qui y assistait depuis dix ans. Aussi l'annonce que l'Association des concerts Sechiari, qui avait obtenu tant de succès à l'Exposition universelle_ allait revenir, fut-elle reçue avec enthousiasme. Les uns désiraient se confirmer qu'ils ne s'étaient pas laissés aller à un emballement injustifié, les autres demandaient simplement à retrouver les jouissances artistiques si profondes qu'ils avaient éprouvées à une- nouvelle audition. Le concert d'hier soir n'a modifié aucune opinion. L'exécution de chaque morceau a été suivie de véritables ovations et à la fin du concert les acclamations se sont mêlées aux applaudissements. _ La soirée a pris à ce moment pour M. Pierre Sechiari et ses musiciens le caractère d'un véritable triomphe. ^ Nous n'essaierons pas de le décrire, nous préférons en rechercher les causes. C'est à l'admirable discipline des musiciens, à leur amour-propre qu'est dû leur succès. Ils ont Ha fierté du corps auquel ils appartiennent, comme le soldat est fier de son régiment. Ils sont sans ambition personnelle, aucun ne cherche à briller, ils ne visent ou'au succès de l'ensemble. Attentifs aux moindres indications de leur chef, ds traduisent jusqu'à ses moindres intentions, avec plus de fidélité que l'instrument sous la main du virtuose, parce qu'ils pensent et qu'ils comprennent. On s'expliqu-e qu'il y ait des raffinés qui dédaignent les solistes virtuoses, quand on entend un orchestre comme celui de M. Pierre Sechiari. Quelle- précision dans les attaques et les terminaisons ! Quel équilibre dans les forces ! Jamais un instrument ne domine, sauf celui du soliste ! Et cela est surtout remarquable pour la batterie. La sonorité aussi est superbe et cela tient à la qualité des instruments, dont on ne- tient pas assez compte dans nos orchestres. Comme on ne peut pas chanter agréablement aVec une laide voix on ne peut tirer un beau son d'un mauvais violon. C'est l'ouverture du1 " Tannhaùser avec laquelle M. Sechiari avait ouvert triomphalement la série de ses concerts , à l'Exposition, qui a allumé l'enthousiasme du public. L'exécution merveilleuse de finesse et d'esprit de la sérénade de Mozart pour instruments à corde ne l'a pas laissé refroidir. Le spirituel scherzo de 1' "Apprenti sorcier" de P. Dukas dans son modernisme n'a pas- moins plu et la rêverie de Debussy, prélude de 1' "Après-midi d'un faune " a été sentie et a charmé. " Schiéhérazade " de Rimski Korsakow est un des morceaux les plus aimés du public gantois. C'est M. Bittar, violon-solo des concerts Sechiari à Paris, qui a joué les jolies arabesques par lesquelles la conteuse des mille et une nuits est censée commencer chacun de ses récits. _ " Espana " de Chabrier terminait le concert qui laissera un souvenir inoubliable dans la mémoire du public gantois. G. W. ■ CHRONIQUE^ THÉATRALE AU GRAND THEATRE Représentations de Comédies françaises PELLEAS ET MELISANDE Nous avons assisté à un spectacle dont le critique ne peut guère rendre compte en usant des vocables coutumi-ers. Il semble impossible que, pour définir cette œuvre si distante de la banalité qui caractérise les productions quotidiennes, si dégagée des artifices chers aux faiseurs de comédies, 1-e-s mêmes mots soient dits qui ont servi déjà à louanger la verve de MM. de Elers et -Oaillavet, le savoir-faire de M. Kistemaeckers. A qui sait transporter l'auditeur dans le royaume sur lequel règne seule la pensée, à qui fait voir las horizons lointains et fuyants que distinguent seuls les yeux de l'esprit, l'éloge habituel, celui qu'on accorde d'un trait de plume négligent, à l'aide de l'épithète courante, cet éloge-là ne peut plus être décerné. La mesure n'est plus la même et c'est un étalon nouveau- qui doit être appliqué. Il y a quelque imprudence à prétendre résumer en deux ou trois sentences définitives et non .ambiguës, l'admiration fervente que doit inspirer celui qui, dès le premier bond, s'est hissé par dessus les épâules des littérateurs moyens et s'est évadé résolument du troupeau où s'agitent les talents aimables, habiles et passagers. Il est si rare de se trouver en présence d'une œuvre pour laquelle les restrictions ne sont plus de mise et dont il est permis de dire qu'on l'aime comme il faut l'aimer, en totalité, sans ar-rière-pensée, sans défiance aucune, que, lorsque le phénomène vient à se produire, l'on s'aperçoit avec terreur -et avee une honte secrète que les bravos n'ont qu'un son et que les effusions les plus sincères se traduisent, sur le papier, par des mots dont on a abu-sé et dont le sens n'est plus le v-rai. Il est des œuvres consacrées par lei culte attentif et respectueux que lui ont voué plusieurs générations de lecteurs et, sur elles, chacun sait ce- qu'il convient de penser. Dans l'échelle sur laquelle s'étagent les productions littéraires, nul n'ignore à quelle hauteur el-

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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