La Flandre libérale

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s.n. 1918, 09 Decembre. La Flandre libérale. Accès à 21 septembre 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/cz3222sb3w/
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ABONNEMENTS Pour la Belgique et l'Uniotï postale, les tarifs seront publiés ultérieurement, RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE : QAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ) ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal. On traite â forfait, Machiavélisme prussien La perfidie plus que machiavélique avec laquelle l'Allemagne a. engage et poursuivi la guerre actuelle n a étonne personne parmi ceux qui ont étudie de près la politique prussienne dans le passe. Un ancien ministre de la guerre sous Guillaume II, von Verdy du Vernois, écrivain militaire réputé, a publié, il y a quelques années, dans la principale des revues allemandes, un article, intitule DerKriegund s e i n e B e g r u n -diugen, dont les cyniques doctrines sont caractéristiques. " La politique, écrit le général von Verdy, ne s'est jamais fait faute de violer des obligations gênantes, lorsque ces obligations devenaient par trop lourdes et que le moment semblait favorable pour s'en débarrasser. Elle fera de même dans l'avenir. On aura beau établir des tribunaux d'arbitrage. A la longue, elle ne consentira jamais à s'y soumettre. " L'idée du droit varie avec les peuples et avec les temps. Elle perd son efficacité, lorsque de puissants intérêts se mettent en travers. C'est alors que la force prime le droit. On peut le regretter, mais la nature des choses le veut ainsi... " Quand une guerre éclate, il ne faut jamais perdre de vue que les motifs officiels qu'on en donne ne correspondent qu'assez rarement aux véritables mobiles de ceux qui l'ont déclarée. Généralement il n'y a guère de difficulté à trouver (zu finden) des arguments en faveur de la nécessité d'une guerre. Si l'on n'a point d'arguments sous la main, il est facile d'en inventer (zu erfinden). " Ces motifs, réels ou fictifs, sont fondés sur des buts précis : " La guerre la plus victorieuse impose des sacrifices irréparables, incalculables. L'Etat qui en appelle aux armes encourt donc une responsabilité très lourde; il s'expose à être condamné par la voix publique, non seulement chez lui, mais à l'étranger. Il s'efforcera donc à expliquer ses actes, et, non moins naturellement, à les justifier. Il s'inquiétera beaucoup moins, et beaucoup plus rarement, de l'opinion publique chez son adversaire, que chez son propre peuple et chez les neutres. I " Quant aux motifs à alléguer en faveur de la guerre, il s'en remettra surtout à l'habileté de ses représentants diploma tiques, ces motifs devant être surtout d'ordre politique. Ce sera au flair de ses diplomates à choisir les arguments, à les commenter, à les •arranger, à les étayer les uns par les autres ; à convaincre, s'il se peut, les neutres par des raisons développées de bonne foi, ou, sinon, à les duper. " Zu dùpiren ! Le mot y est, textuel ! On voit que les Bethmann-Hollweg, les von Jagow et consorts n'ont fait que suivre, dès le début de la guerre, les routes toutes tracées de la politique prussienne traditionnelle. Lorsque, à la séance du Reichstag du 4 août, Bethmann déclarait, à la face du monde, que l'Allemagne violait le droit des gens, en envahissant la Belgique, il disait vrai : en ajoutant qu'après la victoire, elle s'efforcerait de réparer ses torts, il mentait. On a vu, par les indemnités dérisoires que l'Allemagne a eu l'impudence d'offrir au Luxembourg, comme elle entend la réparation de «?s torts. On sait, par les dépêches de Lei-chenfeld, que l'état-major prussien comptait écraser la France, en un mois. A la France vaincue, l'Allemagne aurait extorqué une " indemnité " de guerre de vingt milliards au moins. Nous aurait-el'e fait, sur ces milliards, l'aumône de quelques millions 1 Rien n'est plus douteux. A peine entrée sur notre territoire, elle y accumulait brigandages sur brigandages. Elle nous imposait, coup sur coup, de monstrueuses contributions de guerre. Elle forgeait l'infâme légende suivant laquelle c'était nous, et non pas elle, qui avions, les premiers, fait litière de notre neutralité. Persuadée qu'elle nous faisait, en nous croquant-, beaucoup d'honneur, constatant, d'ailleurs, que les neutres, qu'elle aurait voulu duper, ne se laissaient point duper, elle ne songeait plus qu'à une chose, à duper son propre peuple. C'est là, du reste, l'avis de von. Verdy du Yernois, ce qui importe avant tout. Elle y réussit merveilleusement dès le début de la guerre. Les derniers scrupules des libéraux et des socialistes furent levés. L'enthousiasme, le fanatisme guerrier fut chauffé comme aux jours les plus mémorables de la campagne de 1870. Pendant quatre ans, le peuple allemand s'est ainsi laissé duper. Il a fallu les revers immenses de cet été et de cet automne {jour qu'il commençât à regimber ; on peut douter que, même après son écrasement total, même après les sensationnelles révélations venues de Munich,même après d'autres pareilles qui ne tarderont point à venir encore, ce peuple, le ' plus criminellement berné et le plus bernable, que l'on vit jamais, réussisse à se détrom-' per tout à fait... X. UNE INNOVATION Il vient d'être créé, auprès de chaque département ministériel, un ou plusieurs conseils consultatif» de trois membres au moins. Ces conseillers du gouvernement sont nommés par le Roi pour Uniterme de trois ans. Ils sont appelés à donner leur avis sur les projets de lois, d'arrêtés ou de règlements et sur toutes les question» qui leur seront soumises par le ministre. Ces conseillers ne peuvent être choisis parmi il m députés ou les sénateurs ; ils r^cavront mie indemnité de fyOOQ franc». Lettre de Bruxelles On nous écrit: Au point de vue politique, les Bruxellois vivent dans une expectative assez troublante. Certes, on approuve e<n général le principe d'un gouvernement d'union nationale, mais on attend avec impatience que son programme se traduise par deg acties. Les déclarations; du chef du cabinet, qui, dit-on, est plein de bon vouloir et ne manque pas d'habileté, ont été vagues et n'ont rieni aijouté au discours royal. On me rapporte que c'était in te rationnel. On redoute les précisions prématurées.C'est surtout dans le grand public que se manifeste assez bien d'impatience, et l'on assiste à ce phénomène bizarre que des gens, qui s'étaient stoïquement résignés, pendaait plus de quatre ans, à subir une situation matérielle extrêmement pénible, veulent que de nouvelles lois changent du jour au lendemain l'état chaotique où nous nous débattons! C'est impossible! Et aloTS on entend dire: Qu'a-t-on fait au Havre? Où sont les solutions promises ? On perd de vue que le gouvernement dui Havre n'ayant pas été en contact avec les Belges de l'autre côté du front, ne s'est nullement rendu compte de l'état d'esprit de ces derniers. Cela nous apparaît de plus enf plus. On a énormément travaillé à Bruxelles, pendant la guerre, au point de vue de la restauration! économique du pays. Des projets importants ont été élaborés,- dans les domaines îles plus divers, et surtout au point de vue financier, et il s'agit de mettre le tout en concordance. Heureusement que l'on parle d'une nouvelle méthode parlementaire expéditrve. Ce sera indispensables. Quoi qu'il en soit, on peut dire que si cette méthode faisait faillite, si le Parlement donnait le spwtacle du manque de résolution il naîtrait un dangereux mécontentement. La déception sen-ait profonde. Il me paraît patriotique d'envisager sérieusement cette éventualité. Il faudra beaucoup d'union pour aboutir, non seulement entre les -mandataires do tous les partis, mais encore entre ceurc d'un même parti. Sinon on aboutirait à des conséquences fort graves. On a pu constater aux dernières élections hollandaises à quoi a conduit l'effritement des partis et combien les cœurs aigris par les souffrances ont été prompte à chercher uni refuge dans la présentation d'une multiplicité de listes représentant les intérêts économiques les plus variés. Un pareil système peut engendrer l'anarchie et il importe de l'éviter à notre pauvre pays, déjà si éprouvé. Mais on peut avoir confiance dans le bon sens de nos compatriotes. Si dans les questions d'ordre matériel, on craint la lenteur à prendre des résolutions, dans la question de l'Université flamande on craint, au contraire, une hâte trop grande. Cette question de l'Université de Gand divise profondément les esprits dans la capitale. En une telle matière, je veux avant tout être objectif et répéter tout simplement oe que j'entends dire autour de moi. Parmi ceux qui sont partisans d'une Université flamande, souvent plus par raison que par sentiment, beaucoup se demandent si on ne pourrait pas l'établir à côté de 1"Université française sains a)é-truirc celle-ci. D'autres préconisent même une Université française libre, subsidiée par tous les admirateurs1 de la culture française en Belgique et à l'étranger. En tout cas, l'immense majorité désire Oie maintien de l'Université française qui répond aux besoins intellectuels d'iune élite de 'la population flamande. Toutefois, on, reconnaît un peu partout qu'on nie" peut pas refuser urne Université aux Flamands, d'autant plus que ses défenseurs soutien- , nent qu'elle servira à établir un contact plus étroit entre la haute bourgeoisie et le peuple, auquel on doit pouvoir parler dans sa langue pour l'élever à un niveau plus élevé de civilisation. On assure que c'est là lie point de vue du Roi. Mais.quel1 soupir de soulagement on pousserait si les partisans de l'Université flamande à Gand consentaient. à l'ériger dans une autre ville, à Anvers par exemple ! Ce serait la véritable, solution, dit-on. Quelqu'un me montrait encore ce matin une correspondanoe anversoise du "Laatste Niewvs" (n° du 4-5 décembre), l'organe de MM. Hoste père et fils, — le fils a joué un rôle fort militant en Hollande, — où l'on peut lire que la ville d'Anvers est la "véritable citadelle des sympathies flamandes". (De ware vesting van de Vlaamsch gezindheid.) — Eh bien, me faisait-il observer, pourquoi notre grande métropole commerciale ne serait-elle pas le siège de 'l'Université flamande, puisqu'elle .est le centre du mouvement flamand? Ce serait faire' preuve d'un patriotisme éclairé que de ' consentir à une .transaction qui mettrait d'accord tout le monde et ne ferait pliis supposer que les promoteurs de'l'Université flamande, en veulent avant'tout à la culture française. On ne peut croire, en tout cas, ajoutait-on, qu'un pareil sentiment guide M. Franck, qui, ayant notre libération, dans une circonstance où un groupe de personnalités faisaient leurs adieux à M. Motte, maire de Roubaix, a •célébré la gloire du peuple français, en termes choisis et éloquents. Mais om répond! qu'il y a partie liée-' entre les signataires d'il projet de loi. •.Néanmoins, on estime qu'il n'y a pis lieu do désespérer. A ceux qui émettent des scrupules air sujet de l'instauration du S. U. pur et simple, en rompant avec les formalités prescrites par la Constitution, on répond aussi qu'il y a partie liée aûire les u>»m i \ bres du gouvernement et qu'une immense majorité est acquise à oe modo anormal et exceptionnel de réaliser cette grande réforme. On fait valoir d'autres arguments encore. On considère avant tout cette procédure irrégulière comme une soupape de sûreté, pour éviter une fâcheuse agitation dans une ville qui est parvenue à comprimer ses instincts de révolte pendant si longtemps. Pour tous les problèmes qui se posent; devant l'opinion, on invoque la nécessité absolue d'assurer la paix publique. Sans nul doute, les responsabilités sont lourdes et les ministres qui les ont- assumées en ont conscience. Plus d'un exprime même un peu d'effroi. On redoute aussi que l'esprit de parti ne se mette en travers des meilleures intentions. Et surtout on réclame la rapidité de décision, autant que possible, de il'unité dans l'action parlementaire et une somme considérable de travail et de dévouement de la paît des mandataires de la nation. yxxx. L'affaire Cavallini —o— La fameuse affaire Cavallini a commencé le 5 décembre, à Rome. L' "Epoca" reconstitue, d'après les informations particulières, la teneur du mémoire que Lorenzo d'Adda, impliqué dans l'affaire Cavallini, a adressé à M. Sonnino le 2 avril -1915. Ce document, qui a trait à des tentatives faites par l'Allemagne en vue d'une " paix séparée avec la France, relate les faits suivants : En novembre 1914, à l'issue d'un dîner, le prince Henri de Prusse envisagea avec M. d'Adda les possibilités d'une paix séparée avec la France, pour laquelle la Prusse était décidée à faire les plus larges concessions. M. d'Adda ayant objecté que l'accord conclu le 4 septembre par tous les alliés ne laissait guère de place à une -espérance de ce genre, le prince s'écria: "Oh! les accords diplo ûiaticjues n'ont de valeur que jusqu'à un certain point. Des événements peuvent survenir qui amènent un gouvernement à passer sur toute convention. " Au mois de décembre suivant, M. d'Adda eut un entretien avec M. Erzberger, chef du Centre catholique allemand, et de la diplomatie secrète allemande, qui, de la part de M. von Jagow, le chargea de se rendre à Paris pour amorcer des négociations secrètes. "Préparez, lui dit-il, un terrain propice sur lequel on puisse discuter plus tard et officiellement les premières conditions de la paix. Ne nous refusez pas votre collaboration. Le but poursuivi est noble et saint. " M. d'Adda ayant demandé quelles conditions la Prusse consentirait à faire, M. Erzberger déclara que l'Allemagne était disposée à céder l'Alsace-Lorraine à la France, à condition que celle-ci, en échange, reconnaîtrait la souveraineté de l'Allemagne sur la Belgique. " Nous pourrions aller jusqu'à donner Berlin à nos ennemis, dit le porte-parole de la chancellerie ; mais nous ne consentirons jamais à transiger sur la Belgique, qui nous est indispensable pour nous défendre contre l'Angleterre. " M. d'Adda se rendit à Paris et il en rapporta la certitude que la cause de ia Belgique était indissolublement liée à 'a cause de la France. M. von Jagow estima que la guerre devait continuer, d'iu-tant plus que l'état-major allemand s'ep-' posait formellement à la cession de l'Alsace-Lorraine.Lorenzo d'Adda, dès lors, ne retourna plus à Paris, car il avait appris confidentiellement, d'un membre du gouvernement, que le général Galliéni voulait le faire arrêter. C'est alors que Cavallini poursuivit les démarches commencées par d'Adda. U se rencontra à Zurich avec Bolb et Erzberger, et l'ex-khédive 'entra en scène comme intermédiaire entre ces deux derniers. L' " Epoca ." publie, aussi une lettre que l'ancien député Brunicardi, co-incul-pé dans l'affaire Cavallini, a adressée au juge d'instruction peu près son,arrestation. U déclare dans cette lettre qu'il est pleinement' convaincu de la culpabilité de Cavallini, dont il avait jusqu alors ticuté. après avoir réfléchi sur la portée de. certains faits qui lui avaient paru tout d'abord sans importance II ^'agit, en particulier,-de propos défaitistes qui ent été tenus à l'issue d'un banquet offert à M. Caillaux par Cavallini, Buo-nano et autres, et de la certitude du retour de M. Giolitti exprimée par la marquise Ricci, maîtresse de Cavallini. Cette lettre, en effet, confirme que la marquise Ricci avait offert des sommes considérables au ministre Martini pour faire de la propagande neutraliste, som-, mes que celui-ci a refusées. i Engagements volontaires ,*■ Le "Moniteur"- publie un arrêté •royal1 stipulant que' des engagements' «peuvent être contractés pour une durée d'un terme de milice par tout Belge' âgé de 16 ans au moins, de 36 ans au -plus. Des engagements peuvent être contractés aussi par les étrangère tenus de concourir au service de la milice et par 'ceux qui ont le' droit d'opter pour la nationalité belge. Il ne .sera plus reçu d'engagements volontaires pour la durée de la guerre. , Toutefois les Grands-Ducaux* qui servent 'dans une armée alliée,-et qui obtiendraient leur ; passage dans l'armée bèlge, peuvent être, autorisés à . s'engager pour une durée équivalente au terme qui leur rretà'it à accomplir dan* l'aimée allié». L'Industrie Gantoise INTERVIEW DE M. ALFRED VAN DER STEfiEN Président du " Cercle Commercial et Industriel ,, de Gand L'état actuel et l'avenir de l'industrie gantoise ne préoccupent pas seulement lu plus haut point notre population. Ces questions présentent également le plu3 grand intérêt pour tout le pays. Désirant communiquer à oe sujet des renseignements précis à nos lecteurs, nous ne pouvions mieux nous adresser qu'à une- des principales notabilités locales, M. Alfred Van der Stegen, président du Cercle commercial et industriel, dont la haute compétence en 'a matière ne saurait être mise îni doute. Celui-ci s'est prêté très obligeamment à l'interview dont voici le résumé.Quelle est la situation des usines ? — Nos usines, déclare M. Van der Ste-;en, tout en ayant naturePement beau-joup souffert de la guerre, se retrouvent ïependant, à la fin des hostilités, dans me situation moins grave que nous ne aonivions le craindre, car, dans l'ensemble, les bâtiments sont intacts, et la plus grande partie du matériel est sauvée. Il est vrai que certains établissements Mit été particulièrement pillés, que trois grandes cotonnières ni'ont plus leurs chaudières et que, d'une façon gé-îérale, les courroies, les moteurs électriques, Tes pièces dé cuivre ont été enlevés. Mais rappelons-nous qu'aui printemps dernier, les autorités allemandes nous annonçaient froidement que si la guerre devait durer encore uni an, toutes les machi-aes et les mécaniques des usines seraient îonverties en mitraille, et ils commençaient, dès ce moment-là, leur œuvre de leatruction, systématique dans les fabriques.Les perspectives, à cette époque, m'étaient pas riantes. C'était lors de l'offensive allemande vers Amiens et Paris, ;t rien ne pouvait nous faire espérer, mène aux plus optimistes, qu'elle allait en quelques mois se changer en déroute. Nous nous attendions pour l'industrie lux pires -éventualités, sachant que rien ie devait nous étonner de la part de ceux qui se, disaient eux-mêmes dépourvus de tout scrupule (rucksiéhtslos). Comment les mécaniques de l'industrie textiles furent sauvées Conscient de ses responsabilités (,-a de •es devoirs, continue M. Van der Stegen, e Cercle commercial et industriel fit à out hasard ce qu'il put pour tâcher d'éviter la catastrophe. U envoya une protestation au gouvernement allemand et une requête au Kaiser, s'efforçant de montrer quel acte inqualifiable et injustifiable devant l'histoire l'Allemagne allait commettre en détruisant systématiquement, >our en faire quelques tonnes de mitraille le fer, en dehors de toute opération mili-aire, les merveilleuses et précieuses mé-îaniques de l'industrie de toute la Planaire. J'ignore si notre protestation parvint iu gouvernement de Berlin, mais ce que io sais, c'est que notre requête à l'empereur fut interceptée par Ludendorf, au quartier général. On m'appela, en effet, quelques semaines plus tard, chez le gèlerai' de l'Etappen-Inspektion, pour me lire que le chef du grand quartier général avait estimé qu'il était inutile de transmettre notre requête à l'empereur, parce que les autorités ' militaires pouvaient assurer les industrie's gantois de toute leur sollicitude ( 1). C'était d'un cynisme peu ordinaire, nais nous avons appris ainsi que le cour-•ier du Kaiser lui-même était censuré. Eiiitretemps, les délégués du ministère ie la guerre à Gand nous avaient deman-ié de constituer parmi nous une commis, siori chargée de désigner elle-même les mécaniques à détruire, afin de commen-:er par les moins précieuses. Il en fallait pour 3,500 tonnes par mois. Nous avons naturellement décliné cette limable proposition de collaborer à 'odieux vandalisme, tout en protestant, ;ant que noius pouvions, oontre la dévastation dont était menacée l'industrie gan-,oi«e, si pareille quantité de fonte devait 3'tre produite par l'enlèvement et le brio les machines. Au cours de nos entrevues, nous obtînmes la promesse que dans l'industrie textile, et pendant six mois, on respecterait le matériel de fabrication, et qu'on se bornerait à saisir les pièces de rechange et de remploi. Nous avions ainsi gagné lu temps, sans nous douter, à ce moment, que ce répit suffirait pour nous sauver. Dans les ateliers de construction Quant, aux ateliers de construction, ils ne furent pas aussi bien ; épargnés. On y cassa du matériel et'on., en-emporta aussi beaucoup en entier pour être utilisé en, Allemagne. Là où la "Baudirektion"' s'était installée, on n'enleva que ie matériel dont celle-ci ne faisait pas usage; mais les. officiers qui dirigeaient ces ateliers ne se faisaient pas faute de répéter que si jamais l'armée allemande devait se retirer de Gand, ils feraient au préalable détruire le contenant et.le contenu de nos ateliers, pour qu'ils ne'puissent servir aux alliés. L'heureuse intervention de M. Wilson Heureusement, lorsque la .retraite s'an-n onça'.prochaine, les»ck constance s avaient chaflgé. Wilson avait froncé les sourcils. U ne crainte salutaire, des comptes à rendre s'emparait de f'Allemagne, qui eomfnençarit à baissez' la tète. Des mat rue tiOTi» formelles miu«B tlt? Berlin recom mandaient de ne pas détruire les usines et ateliers belges occupés ou sous séquestre, mais de les mettre seulement dans l'impossibilité de reprendre le travail, par l'enlèvement des courroies et des organes essentiels des machines motrices ou des transmissions. C'est ainsi que pour beaucoup d'usines et ateliers, à Gand et dans le reste du pays d'ailleurs, il ne manque pas grand'-chose pour qu'ils puissent être remis, tout au moins partiellement, en activité. Mais encore faut-il trourver, ou retrouver, ou refaire ce "pas grand'chose", et puis, si l'usine est remise en état, il est encore nécessaire de pouvoir se procurer les matières premières. Obtiendrons-nous rapidement des matières premières? Pour l'importation des matières premières, comme pour les accessoires de première nécessité, dont nos industries ont besoin pour se remettre en marche, nous ne sommes pas encore bien avancés, répand le président. Nous avions espéré que le gouvernement, en rentrant en Belgique, allait nous rapporter dans ses bagages des courroies, de l'huile, de la fonte, du coton, du lin, et nous avons constaté avec déception que ses inaJ'les ne contenaient que des rapports et des dossiers, des paperasses. Il para'ilt qu'il n'a pu faire mieux, que les alliés qui doivent nous fournir le nécessaire, ne voulaient pas distraire quoi que ce soit de leurs approvisionnements pour ce qui, ne servait pas à la. guerre, tant, que celle-ci ne fut gagnée. Et la paix a " éclaté " si brusquement, que l'on s'est trouvé pris au dépourvu. Le Comptoir national L'importation des marchandises en Belgique offrira-t-elle de grandes difficultés? Celles-ci seront de deux espèces, nous fait observer M. Van der Stegen. D'abord les gouvernements alliés qui ont promis de traiter la Belgique d'une façon privilégiée,et qui veulent lui réserver ses parts de matières premières et de frêt disponibles, doivent pour cela les défendre contre les accapareurs et les vendre directement au gouvernement belge ou à l'organisme officieux qui a été créé sous son contrôle, le Comptoir national. Celui-ci n'a pas de monopole, mais la Commission centrale interalliée de répartition, dont le silège est à Londres, ne désire avoir affaire qu'à un seul acheteur, qui devra ensuite répartir les marchandises par l'intermédiaire de groupements commerciaux et industriels belges. La sqconde raison qui a poussé à la création du Comptoir national est la nécessité de payer les marchandises achetées à l'étranger au moyen de crédits ouverts à la Belgique par les gouvernements alliés ; car tant que nous ne pouvons rien exporter, il serait désastreux au point de vue de notre crédit et du change, que nous devions payer comptant. Ces crédits ouverts à la Belgique sont à plusieurs années d'échéance et garantis par l'Etat belge. Il faut donc que celui-ci, ou son organisme, le Comptoir national, puisse contrôler les achats, et se trouve, pour donner son aval, en face do groupements solvables et responsables, qui lui présentent des garanties. Le mécanisme de ce Comptoir national, des crédits ouverts à l'étranger, de la répartition des matières disponibles et du tonnage entre pays alliés, puis entre groupements belges autorisés, tout cela est' certainement très bien combiné, et on n'aurait peut-être pas pu faire mieux. Malheureusement, comme toute réglementation à outrance qui comporte des oom-missions, des fonctionnaires, des bureaux, des lenteurs administratives, cette organisation, des importations risque de nous faire perdre un temps précieux au moment où il faudrait aller vite, aussi vite que possible, si on ne veut pas que notre restauration économique soit compromise par la perte de notre clientèle et l'émigration de nos ouvriers. Pour la liberté des transactions Faisons crédit au gouvernement de quel ques semaines pour obtenir de lui qu'il parvienne, à importer, — que ce soit de l'une ou l'autre façon, — les matières et accessoires de première nécessité pour la reprise, ne fût-ce que tout à fait partielle, de l'activité de nos usines. Et souhaitons surtout que, commo certaines nouvelles optimistes d'Angleterre semblent le faire' espérer, les stocks disponibles dans les pays- alliés soient, pour, de nombreuses matièrès premières, assez; grands .pour.permettre!au commerce d'enj disposer librement ;. car tout le monde doit reconnaître que ' la réglementation est un pis-â.ller, uiie entrave extrêmement grave et ç(ue seule-la liberté des transactions peut'rendre à-1J industrie et au commerce tout leur essor ■ La question des transports ' Comment transporter'les marchandises? Il est certain,' répond M. Van der Ste-gprif qu'actuellement les moyens de transport nous nianquént. Les' chemins de fer . lie sont pas encore 'reconstruits ni réorganisés, les canaux sont encombrés de ponts ; détruits et de bateaux coulés, les éclûsès sont'démolies, 'enfin les chevaux -font défaut. ' Inutile de faire remarquer combien l'exploitation de l'industrie est encore impossible dans ee» conditions ; aussi faut il souhaiter que. lea adimnistrationa dea chemins de fer et des ponts et chaussées feront diligence dans les circonstances exceptionnelles de ce moment critique. Qu'elles ne perdent pas leur temps dans les études laborieuses, les lenteurs bureaucratiques et les adjudications réglementaires, Qu'elles suivent l'exemple et les méthodes expéditives du génie militaire dont les exploits, en matière de réfections provisoires, ont mérité l'admira*. tion générale. La main-d'œuvre Que pensez-vous de la reprise du travail par les ouvriers? —- La question de la main-d'œuvre, déclare M. Van der Stegen, n'est pas la moins importante. Ne faut-il pas craindre, si l'industrie gantoise tarde à reprendre, que nos meilleurs ouvriers ne s'expatrient, ou, tout au moins, ne se rendent dans d'autres régions du pays ? Déjà, pour se remettre à la besogne, ils exigent des salaires très élevés, se basant, d'une part, sur la cherté do la vie, et, d'autre part, sur les taux élevés des salaires en France et en Angleterre. Les industriels se rendant bien compte que la main-d'œuvre sera beaucoup plus chère qu'avant la guerre. Mais le coût élevé de la vie va-t-il sa maintenir, et dans quelle proportion? D'un autre côté, les salaires exceptionnellement élevés qui se payaient dans les usines de guerre, à l'étranger, ne vont-ils pas subir de fortes réductions, dès que les fabriques de munitions arrêteront leur travail, et qu'en outçp la démobilisation rendra à l'industrie un grand nombre de bras ? En adoptant des tarifs de salaires trop élevés, ne faut-il pas craindre que dans quelques mois, pour lutter contre la concurrence étrangère, on se verra obligé de les réduire, ce qui ne va jamais sans difficultés ou conflits? On se trouve devant 1'inoonnu et la fixation d'une échelle de salaires raisonnable et adéquate, à la situation économique exceptionnelle devant laquelle noua nous trouvons, est extrêmement difficile.. Conclusion —- Comme vous le voyez, fait finalement* remarquer M. Van der Stegen, la reconstitution de l'industrie soulève de multiples problèmes, dont la solution est épineuse. Le Cercle commercial a institué, bien des mois déjà avant la fin de la guerre, une commission spéciale chargée d'en étudier les solutions, au fur et à mesure que les données se précisent ou se modifient. La rapidité de cette restauration industrielle dépendra: beaucou£L.d.n g ouvert——__ nement, tarit, que la liberté commerciale ne sera pas rétablie, tant qu'il faudra réglementer les importations et acheter à crédit à l'étranger par l'intermédiaire ou avec l'aval de l'Etat. Espérons qu'il se montrera énergique et actif, et qu'il évitera, dans les limites du possible, les funestes entraves du fonctionnarisme et de la bureaucratie. C'est le vœu le plus ardent qu'on puisse faire en ce moment où toutes les énergies et toutes les bonnes volontés ne demandent qu'à se faire valoir, dans l'intérêt de l'industrie et de la classe ouvrière, et en vue d'assurer, à notre chère patrie, • une nouvelle ère de prospérité. La marcha des Alliés LES COMMUNIQUÉS Communiqué américain, 7 décembre: " L'armée américaine a< atteint la ligne Udclhoven, Dockwciter, Landaoh, Dîiesch, Todenroth, Wordbach. " îît Communiqué anglais, 7 décembre : " Les troupes des alliés sont entrées à Batoum, Bakou et dans d'autres localités de la Transcaucasie. Ce mouvement a pour but d'appuyer les termes die l'armistice conclu avec la Turquie et pour maintenir l'ordre dans les régions dont le sort est laissé à la décision de la conférence de la paix. " NOS ECHOS Nos souverains en France Le roi Albert et le prince Léopold ont visité, vendredi, l'asile belge de Courbe-voie, ou sont hospitalisés les vi'eillards et soldats belges, ainsi que les blessés français Le Roi s'est entretenu affectueusement avec les blessés et avec les vieillards, II fut salué partout par des acclamations enthousiastes. — L'adresse an Roi La commission! de la< Chambre, chargée d'examiner le projet de réponse au discours ; du Trône, s'est réunie. • Il paraît qu'au cours de la discussion un smcère désir d'union s'est manifesté. M. Du 'Bus de Warnaffe a été désigné .'comme rapporteur. On,lui a confié le soin de rédiger, un avant-projet d'adresse au Roi Chez les libéraux > Une petite nouvelle qui réjouira1 tous les libéraux: le comité de 1"Association libérale-d'e'Bruxèlles a décidé, sur la proposition de,M. le député Lemonnier, d'entrer en pourparlers avec la Ligue li-' bérale-pour examiner la possibilité d'une fusion de toutes les force» "libérales de l'arrondissement. ' Bravo ? Le conseil d'administration de l'Athénée d'ïxelles vient de révoquer quelques activistes qui faisaient partie du person-. ne! cet établissement. | BIBL. UNIV. I 44' Aanit. — Lundi 9 Décrabra 1918. ? ge-mt j PRIX ■ 10 CENTIMES H* 28. — Lundi 9 Décmbra 1918.

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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