N° QUATRIÈME ANNÉE MARS 1918 PRIX DU NUMERO — Élastique, de zéro à l'infini (prière aux revendeurs de ne pas dépasser cette iimite) LA LIBRE BELGIQUE J'ai foi dans nos destinées, un Pays qyi se détend s'impose au respect de tous ce pays ne périt pas! Dieu sera avec nous dans cette cause juste. ALBERT. Roi dfs Belges (4 août 1914). Acceptons provisoirement les sacrifices qui nous sont imposés... et attendons patiemment l'heure de la réparation A MAX FONDÉE le 1er février 1915 Envers les personnes qui dominent par la force militaire notre pays, ayons les égards que commande l'intérêt général Respectons les règlements qu'elles nous imposent aussi longtemps qu'ils ne portent atteinte ni à la liberté de nos consciences chrétiennes ni à notr* Dignité Patriotique. Mgr MERCIER. BULLETIN DE PROPAGANDE PATRIOTIQUE — RÉGULIÈREMENT IRREGULIER NE SE SOUMETTANT A AUCUNE CENSURE ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE. kommandantur - bruxelles BUREAUX ET ADMINISTRATION ne pouvant être un emplacement de tout repos, ils sont installés dans une cavë automobile annonces Les affaires étant nulles sous la domination allemande, nous avons supprimé la page d'annonces et conseillons à nos clients de réserver leur argent pour des temps meilleurs. AU PEUPLE BELGE! Le Conseil des Ministres belge, réuni à Sainte-Adresse le 15 Février 1918, a voté à l'unanimité la déclaration suivante : Prenant connaissance des protestations émouvantes des députés et sénateurs flamands et wallons restés en Belgique occupée, des administrations communales et des corps judiciaires contre les prétentions usurpatrices du soi-disant « Conseil des Flandres », qu'instigue et protège l'envahisseur, Le Gouvernement du Roi, Félicite les élus réguliers du Peuple Belge d'avoir fièrement revendiqué contre l'immixtion de l'étranger les droits imprescriptibles de la Souveraineté nationale; Salue la courageuse attitude de la Magistrature qui n'a pas hésité à requérir l'application des lois contre les mauvais citoyens coupables d'avoir, de connivence avec l'ennemi, poursuivi le dessein criminel de démembrer le pays;. REND UN SOLENNEL HOMMAGE A L'HÉROÏSME CIVIQUE DU PEUPLE BELGE, QUI S'ATTESTE, APRÈS TROIS ANNEES ET DEMI D'EPREUVES ET DE SOUFFRANCES, IMMUABLEMENT FIDELE AU ROI, A LA CONSTITUTION ET A LA PATRIE ; AFFIRME L'INEBRANLABLE VOLONTÉ DE LA NATION DE MAINTENIR SON UNITÉ ET DE CONTINUER SANS DEFAILLANCE ET JUSQU'AU BOUT LA LUTTE POUR L'AFFRANCHISSEMENT DU TERRITOIRE ET LA RESTAURATION INTEGRALE DE LA BELGIQUE INDEPENDANTE ! Le comble du cynisme Le 25 février, le Chancelier de l'Empire, comte von Hertling, prononçait au Reichstag les paroles suivantes : Plusieurs fois déjà, il a été déclaré du haut de cette tribune, que nous ne songeons pas à conserver la Belgique. Nous ne voulons pas faire de ce pays une partie intégrante de l'Empire; mais nous avons à nous prémunir contre le danger d'une Belgique, avec laquelle nous voulons, après cette guerre, vivre comme auparavant en paix et en amitié, d'une Belgique, dis-je, devenant territoire d'attaque de Puissances ennemies. Quant aux moyens qui permettront d'atteindre ce but, et de servir ainsi la paix mondiale, ils auraient à être discutés dans des rencontres officieuses. Si donc une proposition dans ce sens devrait être faite par la partie adverse, par exemple par le Gouvernement du Havre, nous ne la repousserions pas. Le Gouvernement du Havre ! On le connait donc encore malgré la proclamation solennelle de sa déchéance, malgré l'érection d'une Flandre 'autonome et la création d'un conseil de ministres « a la suite » du Gouverneur Général ? C'est d'heureuse augure, et nous voulons y voir l'aveu officiel de l'échec des manœuvres tendant à diviser notre pays. Mais, à part cela, quel cynisme éhonté dans ces quelques phrases !« ON » ne songe pas. « ON » n'a jamais songé à conserver la Belgique. Aucun Chancelier n'a en effet été assez bête pour annoncer publiquement, avant que le sort des armes n'ait décidé de la guerre, qu'on annexerait la Belgique. La belle affaire ! Mais le testament de von Bissing, mais les encouragements et la protection officielle accordés à von Tirpitz et sa bande, mais les agissements de nos Gouverneurs travaillant ouvertement à amener une Flandre soi-disant autonome dans l'orbite de l'Empire,qu'est-ce donc que tout cela ? Et combien de fois, avant la guerre, n'affirma-t-on pas du haut de la tribune du Reichstag qu' « ON » n'avait jamais songé à violer la neutralité belge !... L'Allemagne exige des garanties Ainsi donc, la nation parjure qui, foulant aux pieds les engagements les plus sacrés, n'a pas hésité à attaquer la Belgique pour essayer de prendre la France à revers, le peuple qui, ouvertement,par la bouche de son ( hancelier d'alors, s'accusait de commettre une injustice et s'engageait solennellement à la réparer; cette même Allemagne à laquelle la France et l'Angleterre seraient en droit de poser des conditions pour que pareil crime ne puisse plus se perpétrer, cette même Allemagne ose, o comble du cynisme et de l'impudence, EXIGER DES GARANTIES ! Plus fort encore ! Sans daigner se souvenir des promesses faites par von Bethmann à la face du monde, sans même prononcer les mots de réparation ou d'indemnité, SANS FAIRE AUCUNE PROPOSITION l'Allemagne veut bien condescendre à déclarer qu'elle ne repoussera pas une proposition éventuelle au sujet de ces garanties ! ! . Et quoi ! c'est la victime qui devrait faire le premier pas, c'est NOTRE Gouvernement qui « EN CHEMISE ET LA CORDE AU COU » devrait aller demander humblement, à Berlin, de bien vouloir faire connaître les conditions auxquelles on consentirait à rrous laisser la vie !. . Et il continue à se trouver des neutres, « IMPASSIBLES », devant pareil spectacle ?... Non vraiment, il n'y a qu'une solution. L'Allemagne l'aura voulu, le torrent de sang continuera à couvrir le monde, les ruines s'amoncelleront, mais le dernier mot doit rester et restera au DROIT. Quant au drsir de l'Allemagne de vivre en paix et en amitié avec nous, comment ces paroles ne t'ont-elles pas brûlé les lèvres, cynique vieillard Comment oses-tu parler de paix et d'amitié alors que depuis plus de trois ans les valets de ton maître nous maintiennent écrasés sous leurs bottes, tandis que le sang de nos fils et de nos frères coule à flots et que LE crime perdure ? Certes, si on appelle paix la cessation des opérations militaires, un jour viendraoù nous vivrons en paix, mais quant à l'amitié, JAMAIS, entends tu, courtisan sénile, JAMAIS !... La Libke Belgique.

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