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147 QUA i-RIEME ANNEE MARS
PRIX �U NUMERO � Elastique, de z�ro � l'infini (pri�re aux revendeurs de ne pas d�passer cette limite)
J'ai fol dans nos destin�es, un Pays qui se d�tend s'impose au
respect de tons ce pays ne p�rit pas! Dieu sera avec nous
Hins cette cause juste
ALBERT. Roi dfs Belges (4 ao�t 1914)
K^cptons provisoirement les sacrifices qui nous sont impos�s..
et attendons patiemment l'heure de la r�paration A MAX
iiawri
FONDEE
LE le' F�VRIER 1915
Lf Ui il ,1
Envers les personnes qui dominent par la force militaire no^re
pays, ayons les �gards que commande l'Int�r�t g�n�ral Res �
pr�tons les r�glements qu'elles nous imposent aussi longtemps
qu'ils ne portent atteinte ni � ta libert� de nos conscience.*
chr�tiennes ni � notre Dignit� Patriotique.
M�r MERCI EEt
as^ESita zssz
Lettre ouverte au Cardinal von Hartmann
Eminence,
Un arr�t� du Gouverneur g�n�ral de la Belgique prononce la
saisie de nos cloches; Cet arr�t� nous atteint profond�ment dans
nos sentiments ; il m�conna�t gravement nos droits de citoyens
belges et de chr�tiens. C'est � ce dernier titre surtout que je
prends la libert� de le d�noncer � votre censure episcopale.
Le peuple belge, vous le savez, est profond�ment religieux,
autant qu'�pris de ce qui lui 1 appelle ses grandeurs pass�es.
C'est la double raison qui lui met au c�ur le culte de ses clo-
ches.Elles sont pour nous comme les voix de nos famill s,com-
me les voix sonores de nos cit�s, parce qu'elles sont associ�es
� toutes les manifestations de notre vie religieuse et � toutes
nos solennit�s patriotiques. Aux heures d'amertume, si nom-
breuses, h�las !, dans notre histoire, elles ont port� jusqu'au
ciel nos angoisses et nos pri�res ; aux heures d'all�gresse et de
triomphe, elies ont chant� l'alleluia de nos c�urs. Quand, aux
si�cles les plus turbulents de notre histoire, les doyens con
viaient les m�tiers � prendre les armes pour la d�fense de leurs
droits, c'�taient les cloche s qui sonnaient l'alarme et c'est � leur
voix que le peuple S'assemblait. Ainsi, t�moins fid�les de notre
vie publique, elles associent le pr�sent au pass�, et quand les
accents majestueux et graves des bourdons de Bruxelles, de Ma-
lines, d'Anvers, de Gand, de Bruges, planent sur nos cit�s et
nos campagnes, il semble que ce soit l'�me des si�cles pass�s
qui se r�veille pour affirmer, par del� les vicissitudes du temps,
l'�ternelle et radieuse jeunesse de la patrie. Dans notre Belgique
si douloureusement frapp�e,et trait�e par votre pays sans mis�
ricorde, ce sont encore les seules voix qui se puissent faire en-
tendre et quand, sur l'ordre du Gouverneur g�n�ral, on les ar
rachera de nos clochers et de nos beffrois, le silence de la mort
p'sera partout. Ce sera comme une partie de nous m�tres, ce
sera un peu de notre chair et de notre sang qui nous sera ravi.
Et s�vez-vous, Eminence, ce que,parun raffinement de cruaut�,
on fera de nos cloches belges ? On en fera de la mitraille alle-
mande qui ira tuer l�-bas nos enfants de Belgique, nos fils et
nos fr�res.
H�'as, je crains bien que le vague sentimentalisme germani
que. toojours an peu niais, et qui n'entend rien � la voix d�s
choses,:ne traite mes raisons de r�verie maladive'; Et sans doute
ne serai-je pas mieux �cout� de votre Eminence quand je lui di-
rai que l'arr�t� du Gouverneur g�n�ral viole l'article 56 de la
Convention de La Haye qui porte, avec la signature imp�riale,
celle de toute-la nation germanique. Comment et pourquoi �
propos d'une question de cloches, nos protestations seraient
elles entendues? Votre Eminence a-t-eltetressailli le lour ou le
Chancelier de l'I^mpire a reconnu qu'� l'�gard de la Belgique,
il foulait aux pieds les r�gles les plus sacr�es du droit interna-
tional ? A telle desserr� les dents le jour ou l'�piscopat belge
prenant virilement notre d�fense, lui a propos� d'instituer une
enqu�te contradictoire sur les atrocit�s reproch�es aux soudards
allemands ? Le silence parait �tre la vertu- dominante de Votrp
Eminence.C'est une vertu parfois, mais c'est une l�chet� quand
le devoir ordonne de parler.
Or, voici venue l'heure'o� il faudra que Votre Eminc nce �l�ve
la voix et joigne ses protestations aux n�tres, si elle veut rester-
fid�le � son serment episcopal et se souvenir que la pourpre dont
elle est rev�tue lui rappelle son devoir de d�fendre les droits de
l'Eglise, f�t-ce au p�ril de sa vie.
Car le droit de l'Eglise est en jeu. Votre Eminence n'ignore
pas que les cloches sont, pour pat 1er la langue juridique, � des
objets du culte �. Pour les associer aux c�r�monies du culte,
pour leur permettre de devenir en quelque sorte la voix m�me
de l'Eglist, il taut que l'Eglise l�sait consacr�es. Elle a pro-
nonc� sur elles les pri�res liturgiques. Ainsi en fait-elle des
objets vou�s au culte, sur lesquels nul ne pourra d�sormais por-
ter la main sans impi�t�, sans sacril�ge et sans violer cette
prise de possession qui a engendr� le droit.
L'Eglise de Belgique proteste contrei la violence qui lui est
faite. Elle vient de prescrire � ses pr�tres de dire parmi les orai-
sons de la messe l'oraison - contra persecutoreset mali agentes �
contre les pers�cuteurs et les malfaiteurs : elle demande � l'ieu
� de CONFONDRE LEUR ORGUEIL, LEUR MEPRIS DU
DROIT . Allez'vous Eminence,la laisser clamer dans le d�sert,
et votre protestation ne fera t-elle pas �cho aux protestations de
notre �piscopat, d�non�ant � la Chr�tient� l'injustice et l'outra-
ge qui lui sont faits ?
Eminence, voici le moment de montrer que votre termet�
episcopale est � la hauteur de vos devoirs. Votre devoir est de
parler. Il peut avoir son p�ril ; votre fermet� n'en sera que plus
m�ritoire et peut �tre un jour l'Eglise songera-t-elle � reconna�-
tre l'h�ro�cif� de votre vertu Si vous sentez votre �me fl�chir,
relisez l'Histoire Eccl�siastique : elle abonde en traits de feime-
t�. Votre Eminence me permettra de lui en rappeler un seul qui
a bien quelque analogie avec les �v�nements de l'heure pr�sen-
te. Quand Th�odq|e le Grand se fut souill� les mains par le
meu-tre del� population deLouvain, �pardon, deThessaloni
que, � il se trouva un Ev�que pour lui interdire, comme � un
malfaiteur public, l'acc�s de sa cath�drale. L'Histoire a gard�
avec fiert� le nom de cet Ev�que. L'Eglise en a fait un de ses
P�res et de ses Saints. Il s'appelle saint Ambroise. A vous de
choisir. Eminence, � souhaitez-vous �tre saint Ambroise ou
pr�f�rez vous rester, ce qui ne veut pas dire grand chose, le Car -
dinal allemand von Hartmann ?
Miles.
Le Caillot
Vous l'avez en dormant. Madame, �chapp� belle !
Et m�metoute �veill�e, la France, par un coup de la Provi-
dence frapp� :� la fois � Washington et s Florence, �vita un pr�-
cipice o� allaient s'�craser sa tortune militaire et S'>n honneur
L'ab�m� avait �t�savamment creus�, r in�, par des mains
expertes, diaboliquement habiles.
La chute �tait fatale
Haletante, les yeux luisants dans l'ombre, pr�te � se frotter
les mains avec une joie cynique et d�lirante. l'Allerpagne atten-
dait le coup d'�tat de l'homme d'Agadir.
Il est boucl�, solidement boucl�, Pami du Kaiser. Tout un
peuple est l�, m�dus� par le fait brutal, la gorge encore trop
serr�e d'�motion pour laisser sortir le cri �norme de col�rejet de
mal�diction qui secouera bient�t la prison pu fond de laquelle se
ferre celui qui avait r�v� de disqualifier la France en l'encha�-
nant � son plan triomphal.
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