La Libre Belgique

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s.n. 1918, 18 Novembre. La Libre Belgique. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/nv9959d24z/
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10 Centimes le numéro. Lundi 18 Novembre i88. N. 172. RÉDACTION ET AfiîlINlSTRATIOtY: BRUXELLES 12, Jloiilagne-aiix-Ilerhcs-Polagèrcs, i 2 LA LIBRE BELGIQUE ANNONCES : Elles sont reçues excIiisiveaicHt au bureau du journal, rue Montagne-mu-Herbes-Polagères, 12, et à l'Agence Ha-vas, Place des Martyrs, 8, à Bruxelles. « PATPJCTE > ET « LIBRE BELGIQUE 2 Le Patriote vient d'être cruellement frappé.' Victor Jourdain, son fondateur et rédacteur en chef, est mort au momont où l'aurore de la victoire glorieuse se levait sur la Belgique. 11 se préparait à reprendre la place, qu'il avait su faire grande au cours d'une Inile quotidienne de plus de ironie années, dans les rangs de la presse catholique, décidé à coopérer de tous ses efforts et au prix de lous les sacrifices, à établir l'union nécessaire à la restauration de notre chère Patrie. Dieu, qui lui a donné la fin sereine des justes, ne lui a pas accordé de voir ici-bas le jour que jamais, môme aux heures les plus sombres, il n'a cessé d'atiendre et d'annoncer avec une fermeté antique. Comme Moïse, « il est mort sur la montagne en saluant de loin la terre heureuse où les enlants de son peuple s'appliqueront dans le travail et la paix à faire revivre les vertus des aïeux ». Le voilà disparu sans qu'il ait pu accomplir l'œuvre qu'il avait conçue, qui devait rallier toules les sympathies qui l'avaient soutenu jadis, et apaiser les rancunes qu'il pouvait avoir suscitées. Sa mort est pour le Patriote une perte irréparable, et déjà ses amis se demandaient comment ses successeurs allaient pouvoir mener à bien l'œuvre ainsi délaissée, lorsque toutes choses se sont providcntieUement accommodées. En février la 15, au moment où le régime de l'occupation allemande commençait à s'organiser avec des méthodes où se trahissaient dés visées d'annexion, «n vétéran de la presse belge comprit la nécessité de travailler à soutenir le moral de la population si durement éprouvée. Il avait contribué à répandre certains écrits de circonstance, et l'accueil empressé qu'ils avaient reçu lui avait prouvé que ces publications dé propagande répondaient à un besoin universellement senti. Il se demanda s'il n'y avait pas lieu de leur donner la forme d'un petit journal qui serait distribué gratuitement, à des intervalles plus ou moins réguliers. Celte idée, qu'il avait eue simultanément avec un de ses jeunes amis, lut mise à exécution sans délai et tous deux ne tardèrent pas à group r autour de l'entreprise de. nombrenses bonnes voiomés. A peu de tempsdi' là paraissait le premiernuméro. Nous révélerons en son temps le nom du patriote dévoué et entreprenant qui assuma le premier la tâche périlleuse de meltre en train l'organisme qui devait assurer l'impression et régler, autant que. faire se pouvait, la difînsion du nouvel organe. Si é!evé que fût par l'intention, leur projet patriotique aucun de ses premiers auteurs ne se doutait des développements qu'il allait pren Ire. Immédiatement, le succès dépassa toutes les prévisions.On s'arrachait les numéros du petit journal clandestin, et des collaborations dévouées s'offrirent à lui de toutes parts. Les articles, recueillis par des intermédiaires sûrs, passaient des auteurs ano-, nymes à la rédaction cachée,dont l'adresse n'était connue que d'un très petit nombre d'initiés. Pour la plupart, les collaborateurs s'ignoraient et ne savaient pas mieux que la police allemande le chemin que prenait leur « copie ». On eût bien surpris plusieurs d'entre eux si on leur eût révélé le nom de l'homme mystérieux dans les mains duquel aboutissait leur littérature de contrebande. Lui-même, en se reportant à quelques mois en arrière, aurait pu s'étonner de ce qu'il écrivait et des articles auxquels il ouvrait la porte du journal. Mais les événements avaient dissipé ses illusions inspirées par une loi trop confiante dans les traités garantissant notre indépendance. Pour lui, comme pour l'immense majorité du peuple belge, la nécessité de chasser l'envahisseur et d'abattre la puissance malfai sante qui avait déchaîné sur le monde la plus épouvantable catastrophe de l'histoire, se confondait avee la cause du droit méconnu et de la justice outragée. Cet homme, qui présidait aux destinées d'un journal belliqueux et cocardier où tous les articles sentaient la poudre, cet homme était Victor Jourdain. lie sa plume sortaient les articles signés Ilelbé. Le moment n'est pas venu de raconter dans toutes ses péripéties celte histoire mouvementée; cile le s ra à son heure, cl pleine justice sera rendue à tous ses collaborateurs et propagandistes dont la tâche fut si difficile et qui, dans un rôle pluLôt modeste ont poussé parlois ie dévouement jusqu'à l'héroïsme. Un jour, après quatorze mois, à la suite d'une arrestation en masse, opérée par la police allemande, la chaîne qu assurait le contact des rédacteurs se trouva rompue : coup sur coup celui qui avait été, dès le premier moment, la cheville ouvrière de l'œuvre, et les principaux organisateurs disparurent dans la tourmente. Les survivants, déroutés eux-mêmes par leur secret trop bien gardé, se rallièrent autour d'un autre centre, d'où se continua la direction si vigoureusement imprimée, si le mot de direction peut convenir à désigner le rôle de coordonner des efforts qui lurent toujours entièrement libres ef spontanés. A la longue, cependant, le mystère primitif s'était un peu dissipé. Les rédacteurs habituels avaient, en partie, cessé d'être des inconnus les uns pour les autres. Entre initiés, on avait à peu près débrouillé l'histoire des origines. Il se trouva que les hommes qui pendant plusieurs années avaient collaboré à leur insu, étaient venus de régions très différentes du monde politique. Ayant ainsi une fois de plus éprouvé la vérité de notre devise nationale, ils se demandèrent si rien de sérieux empêchait que l'union réalisée aujourd'hui survécût aux circonstances qui l'avaient créée. Pourquoi les mains qui s'étaient serrées dans les ténèbres à la hampe du même drapeau devraient-elles se séparer, main e-nant que les visages apparaissaient à la lumière ? A la tâche de libérer la Belgique devait succéder celle de la reconstruire : elle exigeait de tous la même unité de vues, le même oubli des questions personnelles, la même fusion de toutes les âmes dan» le grand effort collectif. Il fallait donc que l'union se continuât autour du litre qui l'avait faite ^atnme par enchantement. Quand on fit à Victor Jourdain les premières ouvertures qui devaient aboutir à la réalisation de cet accord, avec un patriotisme dont on comprendra sans peine l'abnégation, il déclara qu'il sacrifiait le titre de Patriote pour adopter celui de la Libre Belgique, si c'était un moyen de réaliser l'union entre 'es catholiques,Ses héritiers épousèrent cette idée. Ils se rencontrèrent avec les représentants autorisés de l'autre groupe : un programme commun fut élaboré et une ligne de conduite nouvelle fut fi ayée. Au seuil de l'ère de restauration qui s'ouvre pour la Patrie, auréolée de gloire et d'espérance, le Patriote se survit sous le titre de Libre Belgique. On sait les idées défendues par la feuille clandestine, l'héroïsme dont ont lait preuve ses collaborateurs—dont plusieurs ont été si cruellement frappés, son vibrant patriotisme, son ardent désir d'une union sincère et loyale entre tous les Belges de bon vouloir décidés à poursuivre généreusement l'œuvre de la restauration nationale, en faisant litière de toules les vaines querelles de jadis. Ces idées continueront à être le programme du journal : elles sont un sûr garant qu'il conservera la sympathie qu'il a su se créer pendant la guerre, alors qu'au milieu de toutes les tortures d'une occupation odieuse, il venait mystérieusement apporter à ceux qui rongeaient leur frein dans l'impuissance, les paroles qui exaltaient les énergies, redressaient les délaillances, crachaient le mépris â la lace des tyrans et des trai très et versaient aux opprimés le baume de l'enthousiasme et de l'indéfectible espérance.Le Patriote. Vive le Roi! C'est le cri qui jaillit de milliers de poi ! trines belges dans la Belgique libérée. Notre cœur débarrassé du poids de 1 Ofpipres-sion se dilate. Nos lèvres décadenassées du lourd sileuce se déclosent. , Vive le Roi Nous le saluons ici avec un sentiment profond de vénération, de reconnaissance st d'amour, c« Roi, qui -tint dans ses mains, uux heures les plus tragiques de notre histoire, la destinée, l'honneur, l'âme de la Belgique, et qui sut garder de tout amoln drissement ces précieux dépôts. Gloire au tfoi Albert, liier s rôi sans royaume », ricanaient ses ennemis furieux, aujourd'hui toi d'un ro/aume plus -vaste que son royaume m. me, puisqu'il fut et restera la personnification de l'Honneur pour les générations futures ». Vive le Roi. Vive la Famille royale1 *% Nous saluons d'un même élan du cœur notre héroïque -A rmée, nos troupes de Lié ge et de l'Yser, du commencement et de la fin, c;ui nous reviennent, après 1 ardente et victorieuse bataille des Flandres, revêtues J'une lumière oins merveille a ~e que rr -où vivent les héros des antiques épopées ; les Armées alliées 'le terre e; de iner :i'ar niée française.rnoïK-Ie de vaillance et cî esprit chevaleresque .l'armée anglaise.,-. l in domptable ténacité dans la lutte gigantesque ;1" armée américaine.la dernière venue si aimable par sa jeunesse et par la bel idéalisme de son effort. Toutes ont colJs boré à l'œuvre de la délivrance de notre iiays. à L œuvre ni us haute et plws (truande d'imposer à l'Europe les nobles et pures idées w.ilsonniennes de la paix universelle.Gloire aux armées ' **• fîloire aussi à notre Gouvernement qui, dans T'exil, pendant ces dures «innées, sut, maintenir l'union de tous les cœurs et de! toutes les énergies en vue du salut et de i la prochaine rénovation du pa s, et en par ticulier au Baron de Broqueville, qui eut F!H>n.neur insigne, nous l'avons dé>à dit. d'être en aofvt i»14, avec le lloi Albert, le gardien de notre honneur, et qui, dans la temp'te, guida la barque errante vers 'e port où il retrouvera des sympathies enthousiastes l , Gloire aux grands Belges : au cardinal Mercier, qui pareil aux grands évêques de jadis, défenseurs et avocats de leur peuple, éleva constamment la voix pour protester contre toutes les iniquités allemandes : au bourgmestre ylax, interprète de l'urne bruxelloise, qui se cambra fièrement de vant le vainqueur, revendiqua les droits de la cité, et qui nous revient, dans les ovations, après de longues années. de souffrances et de captivité ». A Nous saluons avec reconnaissance les Ministres étrangers protecteurs du Comité National, qui veillèrent, on sait parmi quelles difficultés, au ravitaillement de la population belge et française, et toutes les Puissances qui ont des représentants diplomatiques à Pruxelles et qui nous ont, de quelque manière que ce soit, manifesté leurs sympathies. ♦% Enfin, notre pensée va, frémissante et chaleureuse, à notre peuple aimé qui a subi courageusement toutes les privations, toutes les souffrances imméritées, tous les deuils cruels, et qui pourtant n a jamais perdu l'espérance et la foi. Des heures ont 6té dures 1/endurance du peuple belge n a jamais failli. La Barbarie le tenait à la gorge; ses lèvres gardaient leur sourire, •ses yeux conservaient leur lumière, reflet de la (flamme intérieure. Gloire. à tous ceux-là qui ont. sou.jiîert : à nos ouvriers q.ui ont préféré ia faim à la félonie, à nos déportés qui du travail pour l'ennemi ou de la mort lente ont choisi la mort lente, a 1 oe prisonniers de tout genre et de tout poterne , gloire à eux ' ôloire à nos morts, : tous ros morts : ceux des champs de ba .aille, et ceux des camps d'Allemagne, et •eux des disons, et ceux de la frontière aux fils •éie.cf r.isés, et ceux de nos foyers Leur souvenir met -une note de trjstesse émue dans notre immense joie. Mais, comme cet officier fiançais dont Barres nous a conté les exploits et qui criait dans la tranchée: « Debout, les morts ! », nous peu-sons nous aussi que nos morts, tous nos morts, tressaillent aujourd'hui dans^ leur tombe glorieuse. Notre frémissement eveille leur frémissement. « L^ebout, les morts >> L*coutez-rèS' Ils se lèvent, ils crient avec nous, ils communient avec les vivants dans l'allégresse de la Patrie ! Et tout cela, toute notre joie et toute la leur, tous nos vœux et tous les leurs, se synthétisent dans notre cri « Vive le Roi » LE GRAND JOUR Enfin, nous pouvons paraître au gran jour. Nous pouvons, sans crainte du bagne quitter la cave automobile où, conjura teurs du bon combat, nous avons connu le heures les plus pathétiques de notre vie, couip sûr les plus tumultueuses et les plu périlleuses, mais aussi les plus chargee d'émotion et de réconfort. Nous la quittons sans crainte, mais no sans le certain regret ^ue 1 on eprouv toujours, même dans la joie la plus \uve, quitter les lieux où l'on a souffert. 1 à dans son ombre, nous avons souttier rxour' notre Koi et notre Pays, son onJbr était .palpitante et vivante, comme en lac de l'ennemi, au/, .premières lignes, 1 ombr d'une tranchée avancée, n i \ivait dan une perpétuelle agitation.. Tantôt le pa pier main/yuait. Il fallait aller a la icc.iei che des précieux feuillets, .passer et repat ser à travers les mailles du uiet tendu au tour de nous, éviter la curiosité des riais orets, désister la vigilance des policiers iantôt la légèreté d'un imprudent ami o le hasard d'une perquisition permettait 1 ca.pi.ure d'un poste important de propa garnie. T1 fallait réorganiser les services découvrir de nouivaux dévouements, levé de nouvelles recrues audacieuses. Tantôt on criait alertr. il fallait ramas ser ses cliaues et ses claques, plumes e oayiers, caractères et presses, et démarre au plus vite. Ce n'était ras «ne mu»» »' faire, on 1 imagine, heureusement la cav était automobile Avec son chauffeur mi pro/isé au volant, elle se déplaçait de e. de là, S en allait d un i et,t tram de séna leur se réfa«ier du garage numéro 1 au Da -iwre numéro 2 de la hoiiimanda.itur. Le sbires de la r.ue de l'.erlaimont nous sui vaient de nrès. Mais la Centrale des II mie leur fournissait du pétrole de si mauves qualité que notre demenagemeut parve liait à leur échapper. Us nou® :^'va^ Nous allions être pris. Rous Soudain une panne. I.a rue Berla.imont s cassait le ne?, dans quelque merveilleu. ■ ^"î^certes, l'histoire sera telle à des prodigieuses aventures de notre cav automobile. Il . faudra <T"elque muse s«ir de celles qui dictere.nt aux P°e'« orimitifs les beaux contes tout pleins de fabuleuses macuies des magiicens et fées Ma-'S le moment n est pas ei -u d e crire cette histoire là. Il viendra, ]e l es nère malgré le désir de quelques uns qu veulent rester ignorés de tous leurs ami inconnus. Ce qu il faut dire pourtant des autour d'hu.i, c'est que, si notre tâche fut rude parfois ueinâise, toujours pleine de dan !-er, nous fûmes largement soutenus dai. notre effort. . Nous accomplissions un devoir. Avec no confrères de la presse prohibée, nous ser vions Et .)e donne H. ce terme toute la pie nitude de son admdraiole sens. />ous ser vions. Le « Tu ne passeras pas » que notr-Roi iroconça en août IAI4, que nos hero répétèrent de liège à l'ïser, nous le re prenions à notre maniéré. Toutes les îni quités de l'ennemi,nous les marquions d in famàe. Toutes ses tentatives d'abattemen ou de corruption, nous nous efforcions d< les déjouer. Tous les gaz asphyxiants don il > empoisonnait notre atmosphère morale nous tentions de les chasser en établissan dans la place des courants d'air pur. Dans cette lutte, nous nous sentions ei oo m m un ion d'idées et de souffrances xve notre admirable copulation qui sut tou endurer de U longue épreuve. G» voulu ! l'accabler sous un régime de terreur, o voulut la déprimer par le moyen d un » rosse vendue, on voulut la diviser en en \e'nimant d'anciennes querelles, on voulu mène la provoquer aux sursauts de colcr qui amènent les répressions sanglante? hausses manceur- res, tentatives vaines.'So oon sens et sa foi la gardèrent également I- lie s enferma dans sa ^ dignité comm dans un corset de fer. Kllc resta calme cuirassée de la conscience de son innocen ca et de son droit Y ictimc offerte au die Moloch, elle^garda son rôle de victime e souffrit en silence Îîlle ne paruvt pas. .11 m. (pouvait pas parler îCous a ons eu pai fois r'ionneui- d'- tre la voix de celte gran de muette. N ou© avons crié --our elle-Nou avons dit ses protestations et ses colères ses méprÎL et ses haines. .Nous avons cr. pour elle, d'une voix si haute et si claire qu on entendit jusque ipai delà les oc.ean la voix indignée de ce peuple qui se ta,i sait. C'est bien pour cela, n'est ce pas? c es parce que nous étions la voix de 1 opiir-.o publique étranglée sous le carcan, qu nous sont venues de tous les coins du pav et de toutes les classes de la société et d toutes les -nuances des partia politiques,ce s mpatiLies ardentes et agissantes ou no tre flamme trouvait un aliment sans cess renouvelé. Quel réconfort c'était pour nous dan l'ombre où nous étions ensevelis. Alor nous avons pensé •c.u'il nous fallait durei Fjairer pour mener le bon et rude conrba patriotique. J>urer ipour tra ailler d un ime enthousiaste à la grandeur et a i beauté de notre pays. « Durate, disait Enée à ses compagnon accablés par une longue infortune, durât, et vosmet rébus servate secundis. » Nous aussi,qui n'avons jamais désespéré nous nous disions les uns aux autres: ♦ L)u rons et gardons-nous pour les jours heu reux. » Murons, pour atteindre ces jour fortunés oh nous pourrons saluer notr Roi bien-a-'mé,notre toute gracieuse Keme nos troupes héroH ues, et viA re, revmvre ai t^rand air de la liberté, dans 1 air epure renouvelé, toniifie -par le en1- de 1 epreuve Puis nous nous sommes dit que no-tre ceu vre pourrai ne pas finir avec roccupahoj boche, qu'elle devrait durer plutôt. — du rate pour travailler a la grande restau ration intellectuelle, morale et eco?iomi que, po-ur a.pj-orter notre feuille et notr fleur <h ce nouveau printemps de notre li bre lielgique. La difficulté était d'assurer cette durée Fmpêc.iés comme nous l'étions dans mill embûches, il nous était difficile, presqu impossible de faire appel aux bonnes ao lontés et aux ressources de nos amis pou créer l'organisme compliqué où s'apipuie uj grand journal quotidien. La difficulté est résolue aujourd'hui. Pour toutes les raisons exposées d'autr part, le puissant organisme du « Patriote a été amené à jurer avec nous une sainte alliance. Désormais le groupe de la « Libre Belgi o[ue », tout le groupe, c'est-à-dire tou ceux qui ont collaboré dans les heures no: res à notre petit journal, trouvera ioi l'âc cuoil le plus large et le plus chaleureux. Rt voilà comment la * Libre Belgique peut enfin paraître au grand jour, qu.i es pour nous deux fois le grand jour, d'abon parce que nous avions quitté l'ombre et h ténèbre de notre cave automobile, en suite parce au il est le grand jour de la vie foire et de la liberté, le grand jour de h Justice et du Droit. D» Z.. , FIDELI*, MASTIX, B£LGA« EGO, MILES, ETO... A NOS LECTEURS Les rêves de victoire qui ont dépassé notre attente ont aussi tEérotz-té pins d'un projet. 01 y n quelques semaines, nous pourrions «lire quelques fours, tosit donnait à penser que les armées des alliés rentreraient dans Hîruxelles sur les talons de ^occupant expulsé «le force. Personne alors ne pouvait prévoir que, dès le jour de la libération de la ville, la presse digne de ee nom serait en mesure de reprendre son rôle. A.us*i Ses directeurs de la BELGIQUE clandestine avaient-ils, au prix, d^efiorts qua^ surEtumains, préparé un numéro iifiustré, le numéro 1><1, qui, dans leur pensée, devait paraître au moment même de la rentrée de« troupes. Les circonstances sont venues modifier ce dessein en court d'exécution. Le dernier numéro clandestin de la LIBRE BELGIQUE ser;. distribué comme à l'ordinaire le jour où le Boî tera son entrée dans la capitale. Le public accueillera eanr. aucun doute avec le même empressement que par le passé ce dernier numéro, dont il renverra le mérite aux dévoués et modestes organisateurs qui ont réalisé le predi^e de conserver vivante fusqu'à la dernière minute la LIBItE BELGIQUE clandestine- Notre Programme En se présentant au public,« LA LIBBE BELGLQU'K > tient a affirmer nettemenl quels seront ses principes directeurs Nous affirmons tout d abord notre foi Catholique. i.a doctrine et la morale chré tienne seront la base des idées et de la di rection du ijonrnal. 1 Pareille conception n'emipêchera pas — bien au contraire — «q<ue nous cherchions | ardemment à réaliser l'union de tous les Belges de bonne volonté, décidés à entre prendre, dans o»n imeme amour y-atriotique, la restauration de la Belgique meurtrie et 1 à assurer sa marche progressive vers un avenir digne de ses vertus foncières rloyiau-' lé, endiurance, bon isens, esprit de travail. Semblable union n'est pas impossible. si ; 1 on x eut y mettre de la générosité et de la : franchise, et déposer — une bonne fois — toutes les raneunes tj'ui, depuis trop longtemps, ont empoisonné la politique et l'ont . rendue méprisable. La masse est écœurée de ces polémiques stériles, devenues le soul aliment des dé-l-ats puolios.au point de frapper de discré-' dit notre régime parlementaire. Kst-ce donc chose si difficile que de s'en tendre, en réglant une fois pour toutes les ; questions qui divisent et qui renaissent sans cesse? Tous les Beiges n'ont-ils pas les mêmes ambitions-, les mêmes intérêts? N'ont-ils pas tous les' memes devoirs et partant les mêmes droits? Des lors ne doiventâls pas être traités tous de la même façon? Dans cet ordre d idées la question sco laire (grève lamentablement notre vie publique : au fond, elle demeure le germe fatal de toutes les .polémiques et de toutes les divisions. l'-lle subsistera tant que la liberté et l'é galité aibsolues des pères de famille en ma-matière d'instruction et d'éducation n'auront. pas été proclamées et efficacement sanctionnées. Comment est-il possible de méconnaître la légitimité de pareille revendication ? Kn arrivera-t on à dissiper enfin ces malentendus pernicieux? Noustravaillerons, quant à nous, de toutes nos forces. Le développement du génie 'fraimand nous tiendra à cœur. Kous le considérons comme un fiaoteur essentiel de l'a\enir de la Patrie Belge. 11 fa-Ut sur cette question brûlante que l'on s'entende fraternelleinent.Avec la pré occupation de sauvegarder l'unité nationale et la liberté de tous. 11 faut que l'on abandonne toutes les mesquineries maladroites qui ont desservi la cause flamande, et que l'on punisse les trahisons qui ont tenté de la compromettre. En matière politkiue, nous sommes d'à vis que la souveraineté populaire doit s'exercer sans restriction qui pourrait en fausser le fonctionnement T e problème est posé. *1 faut le résoudre logiquement, intégralement, sans arrière pensée et sans expédient. Los courants d'opinion sont à cet égiird imoératifs dans le monde entier.'lls tendent à lever lea bar rières que des intérêts égoïstes de partis pourraient tenter d opposer à la volonté de tous. Cela re\dent à dire qu'en matière électorale nous sommes partisans non d'un dnoit de suffrage restreint aux hommes seuls, mais du seul suffrage vraiment universel, — celui des hommes et des femmes. Instruits par l'expérience de ces dernières années, et songeant aux problèmes ae demain, nous prêcherons l'alliance nécessaire du travail et diu capital, les bienfaits de leur concours harmonisé, substitué a une lutte haineuse et néfaste. Si nous sommes décidés à tra/ailler lova lemont à l'ascension des classes populaires et à l'évanouissement normal de chacun,en ue du bien général, nous voulons l'ordre ooial, convaincus que la haine des classes, 'anarchie, les tentatives extralégales -:<uo lous venons de voir se réaliser par le dé-:ha:nement du bolchevisme, ne ; euventen-raner que la ruine et la déc:vk-.;ce des >euiples, au milieu des plus affreuses souf-rances et des pires catastrophes Ktfxfin, conscients du danger q\ic fait cou-ir k un peuple La lèpre toujours grau^is-lainte ae l'alcoolisme, nous favoriserons de oute notre influence les mesures que jrendront les pouvoirs publics pour remétier à ce mal. Nous sommes» convaincus qu'en forrn liant le programme que nous venons d'ex->oser, no.us sommes en communion d'id-pes ivec tous ceux qui veulent travailler à la grandeur de la Patrie dans la Justice et lans la Paix. « LA 1.1BRE Biii.dlQlfc ». La chronique des evéments. Renan appelle l'histoire i une petite science conjecturale ». DéifiniOon un pei aedaigneuse, mais nullement inexacte s elle s applique à ces produits du srubjeoki vîsme, ou les faits sont regardés à tî'averf des lunettes derrière lesquelles il y a des yeux qui discernent nettement, mais une imagination débridée. '• 'n demande i 1 lustoire, même à celle qui s'écrit au joui le jour, de présenter les faits sans broderie ni conjecture, sans prévention d:aucun( sorte, en smliordonnant toaites autres eo.-isi dérations -au culte de la vérité objective. Il convient d'exposer clairement les données, les facteurs, les dominantëô' et les caractéristiques. Le public, exige souvent des conjectures. Pour maintes raisons il voudrait savoir d€ quoi demain sera fait. Cette curiosité, assez naturelle, est généralement difficile à satisfaire. Combien de fois n'a t-on pas reconnu depuis bientôt cinq ans le dangei j qu'il y a à prévoir, à anticiper i ! Au mois de septembre 1D14, d'excellentes i revues anglaises -prédisaient le morcelle ment de l'empire austro-hongrois ; aucune ; d elles n'a songé à l'effondrement du c^a-| risme et du gigantesque Empire du :ord. j — Quand Brussilof rafla en quelques semaines 6 à Ton mille prisonniers, ne fut-on pas porté à augurer l'écrasement des Puissan ces centrales? | Dans vl'état des mœurs anglaises, vu le désarmement britannique sur terre et l'a Ivance écrasante de l'Allemagne, pouvait 011 donner tort à ceux qui dout.-.ent que la (jrande-Bretagne réussit à mettre sur pied, en un nombre très bref de mois, une armée de six millions d'hommes, avec des états-majors et des ofiieiers improivsés, tenant brilla/mment trtc en Europe, en Asie, en Afrique, aux forces les mieux exercées ï Et après la faute énorme de l'Allemagne violant le sol -belge et les lois les plus sa-i crées du droit des gens, qui aurait sup-j posé qu'elle braverait l'Amérique, au point de l'obliger à la guerre sans merci, toutes I ressources dehors'< — ; animent prévoâr ; qu'après avoir mis l'Angleterre dans l'al-I ternatâve de baisser à. jamais son pavillon ou de renouveler un de ces efforts histori ques qui aboutirent à l'anéantissement de la prépondérance de Louis À l v et de Napoléon, les dirigeants allemands, méprisant les avertissements de gens experts, fermeraient les yeux sur les forces illimitées de l'énergie et de l'industrie américaines, disposant du premier capital du monde ? Brand Wittlock, ce sage et ce vaillant, le constatant dans une conversation avec M. Levie, quelques Jours avant son départ de Bruxelles; plusieurs Allemands de marque, parfaitement instruits de la situation au-delà de l'Atlantique, crièrent vainement casse-cou. N'était il pas au moins aussi périlleux de braver les Etats-Unis que do traverser la Belgique? Autre sujet de surprise : la << (îazette de Cologne » dit à l'époque ou Ferdinand de Cobuurg fit passer la Bulgarie du côté de 1 Allemagne : « I.a France est trahie,' parce qu'elle s'est contentée de retenir la Bulgarie par des liens politiques: vioais ne noue exposerons pas à sem'blaible déception : noua nous l'attacherons par des intérêts économiques. » Eut-.offi prévu alors que, oublieuse de ce bon propos, le gouvernement allemand épuiserait la Bulgarie, s'aliénerait économiquement paysans et citadins et rejetterait en peu de temps les sujets du c <ar Ferdinand, malgré lui, aux genoux de 1' l ,n tente i Lors de l'adhésion de la Roumanie à la cause des Alliés, l'Allemagne eut p<mr, son principal organe l'avoua dcouis. Qui ont dit que l'armée roumaine, ebjet •.'•«-n r vnt plus de trente ans de tous les so ns de ' harles de Mohen-ollern, ancien officier allemand, soldat avant tout, en faction ire '.'Autriche et la Russie, n'aurait été qu'une force d'appoint, inférieure à son nom, à sa t a che ? En janvier l'VB, le front Est fut dégarni ; :r tille rie et e'fectdfs sans nombre furent transportés à l'ouest. Il était urgent d'aller de l'avant, sans cesse. Il fallut cou*jurer le péril américain. ..e méconnu t-on 1 fait Cbt qn'on tarda. Tandis que Lude.n-dorf, plus empereur que le 1 aiser. s r .rusait à culbuter les chanceliers, roch, <hns les environs de Coroipièwie, ^organisait les grandes réserves de l'offensive finale. Le plus formidable appareil d espionnage n'avait pas mis Ludendorf en garde ni contre le péril américain, ni contre le plan do i«och. Même déception avec les Zeppelins efr les sous marins. Coux-ci devaient réduira l'ennemi, l'Angleterre surtout, par le terrorisme, et ils contribuèrent fort à développer jusqu'au paroxisme le sentimo.nt di la résistance; ceux là devaient affaiblir lu blocus, détruire la flotte marchande de*.» pays neutres et alliés, accuier le monde .i l'impossibilité de se ravitailler, et ilt échouèrent et ils accrurent les phalange* de l'Entente, de sorte que, devant la. supériorité invincible de leurs adversaire^

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Cet article est une édition du titre La Libre Belgique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles .

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