L'AMICAL L'UNION FAIT LA FORCE ! Organe des Etudiants Catholiques Montais L'UNION FAIT LA FORCE ! ABONNEMENTS : PATRONAUX : 5 Francs BOURGECIS : 2 francs » ETUDIANTS : I Franc 50 Le Numéro : 10 Centimes Rédaction et Administration : MONS Rue Samson, 23 MONS Il sera rendu compte de tout ouvrage dont un exemplaire nous parviendra Les articles n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs Les écrits anonymes sont jetés au panier Les manuscrits non insérés na sont pas rendus ' 2e Année. - - N° 9. Paraît le 1er et le 15 de r„aque mois 15 Mars 1914. AVIS IMPORTANT +- Dorénavant, la Rédaction et l'Administration de notre journal seront transférées Rue Samson, 23 Toutes les correspondances : imprimés, réclamations, etc., devront être adressées à notre nouveau local. H,f p . Les Caractères de l'Ame Belge 11 est un fait surprenant, c'est le peu que savent les jeunes gens d'aujourd'hui, de l'histoire de notre patrie. Les événements les plus sensationels de notre passé glorieux sont ignorés. Et pourtant on entend dire partont que ce siècle est le « siècle du Progrès ». Je conviens qu'on étudie beaucoup de choses actuellement. Reste à savoir ce qu'on en retient. Le mot « Progrès » a tourné la tête à beaucoup de jeunes gens, qui n'ont que ce mot sur les lèvres, mais sont-ils en progrès ? On ne nous fait pas aimer notre histoire, parce qu'elle sert d'instrument de torture pour notre mémoire, lorsque nous sommes sur les bancs du collège. C'est la raison pour laquelle nous en gardons un si mauvais souvenir. L'histoire nous apparaît comme une compilation de dates et de faits qui ne nous disent rien. Une fois sorti du collège, on dit adieu à ce qui nous a tant fait souffrir. Vous direz peut-être que j'exagère. Eh bien ! Faites l'expérience. Dites à un de vos amis que vous occupez vos loisirs et surtout que vous étudiez l'Histoire de Belgique. Neuf fois sur dix, il se moquera de vous. Preuve évidente que son opinion sur l'histoire, qu'il svait au collège, n'a pas changé. Et alors on se plaint que nous soyons si peu patriote ! M. Ernest Lavisse, écrivait dans les « Questions d'Enseignement National » « Ou, il faut nier absolument l'existence d'une force morale, la puissance des dées et des sentiments sur les âmes et par conséquent sur l'activité des hommes, ou bien il faut admettre que l'on ajoute à l'énergie nationale, quand on donne à un peuple la conscience de sa valeur, l'orgueil de son histoire ». De beaux livres ont paru sur le passé glorieux de notre patrie. Ils sont dûs à la plume de nos deux grands historiens, que les Belges connaissent peu : Godefroid Kurth et Henri Pirenne. Je vous rappellerai que le premier a écrit cet admirable livre qu'est « Les Origines de la Civilisation Moderne ». Il écrivit ensuite, « l'Histoirede Notger» le fondateur de la Cité de Liège ; et enfin « La Cité de Liège au Moyen-Age » Cela fait en tout sept volumes, mais soyez certains que vous ne regretterez pas le temps que vous passerez à les lire. Les œuvres de Godefroid Kurth se lisent facilement et se relisent volontiers, parce qu'il sait faire revivre le passé avec cette puissance de style que l'on rencontre chez peu d'historiens modernes.Quant à Henri Pirenne, il publie en ce moment l'Histoire de Belgique. Vous ne trouverez pas dans son livre l'histoire de chaque principauté, duché, ou comté de Belgique, mais plutôt une histoire générale de notre pays. Son but est de montrer « qu'il est faux que nous n'ayons pas droit à une existence nationale propre, faux que nous soyons sans passé et par conséquent sans avenir, faux enfin que nous n'ayons de raison d'être que des combinaisons de politique européenne, de titre que des traités internationaux. Si on a pu le croire et le croire de très bonne foi, je me hâte de l'ajouter, c'est parce que l'on ne s'est pas donné la peine d'étudier suffisamment les conditions très spéciales au milieu desquelles notre histoire s'est déroulée. Ne lui voyant pas dès d'abord ces caractères d'unité et de logique si frappants dans celles, par exemple, de France ou d'Angleterre, on s'est hâté d'affirmer qu'elle n'était pas et cette solution simpliste s'est trouvée contraire à la vérité ». (La Nation Belge par H. Pirenne.) J'ai mis à contribution tous les auteurs qui ont aimé cette àme patriale surtout : G. Kurth, H. Pirenne et Edmond Picard. Celui-ci a fait un essai de psychologie de la Nation Belge et a indiqué les différents points du caractère belge. Mais il laisse à un autre le soin d'approfondir le sujet car, écrit-il en plusieurs endroits,... il n'a pas te temps. J'ai tâché d'apporter aussi, à l'appui de ce que je vais dire, les appréciations des étrangers dignes de foi. Vous le voyez ce n'est pas une étude très personnelle, il suffit seulement de lire beaucoup et savoir classer convenablement ses preuves. Nous allons donc étudier succinctement tes différents caractères qui font du Belge un type original. Que par conséquent nous pouvons dire qu'il existe une « âme belge ». Un éminent historien allemand, qui est en outre pangermaniste. Karl Lam-precht, écrivait à H. Pirenne, après un J^éjour en Belgique : « Ce que je tiens à vous exprimer avant tout, c'est la nouvelle impression que je rapporte chez moi, celte de 1' « Originalité de la culture belge. » Si difficile soit-il d'exprimer tes nuances qui séparent la Belgique de ses voisins, encore ses nuances sont-elles là et se ressentent-elles clairement ». M/r:-EMILE. X.t> ■*,+> *.t> *,f> <t> •t*i—«~ïf rr-fïï' ;ir'tm.hïi rrr— — —1— —— -r--—■———.—:• La Fête de la Gé Bruxelloise C'est le 14 Février dernier que la Gé des E. C. B. donnait sa grande fête annuelle au profit de l'Ecole d'Adultes où certains de ses membres sont professeurs. Le Directeur de cette école est le président de la Gé. Cette soirée donnée avec le concours gracieux de l'Académie des Joyeux-z'Hi-boux comportait un programme surchargé; Le Vieux Clopote, comédie en 1 acte de J.-B- Sivière Akoulisse, esq. ; ensuite les chansonniers de la Compagnie dans leurs œuvres, et enfin une revue « Possession » La Séance devait commencer à 8 h. Vous pensez bien que ce fut 8 h. 1/2. Il y avait des délégués de Louvain, Gand, Liège, Mons, Malines, Verviers, Lille Une délégation de la Lovania « Les Allemands de Louvain » comme on les appelle assistaient en uniforme de parade, semblable à celui des étudiants d'Outre-Rhin. Je me promets bien que la prochaine fois que je serai délégué à une fête, j'irai en uniforme de garde-civique funiforme de Mons bien entendu !) et je suis sûr d'avoir un succès, un succès..., surtout si la Lovania n'est pas là. La salle se remplissait peu à peu, et des loges où nous étions, parmi la masse grouillante et «chahuteuse » de la gent estudiantine, nous pouvions admirer les fleurs qui commençaient à garnir le parterre.Il faut des roses dans la vie et du printemps Pourquoi donc pas d'âme ravie à mes vingt ans. Et je contemplais lagrandesallebondce égayée de rires joyeux, bariolée de blouses blanches, roses et bleues, de nœuds rouges, de boucles blondes, de lèvres roses... aspect charmant ! Impression de gaîté, de jeunesse et de vie. Enfin, les hommes se décidèrent à entrer et ils apparurent mettant un peu de noir dans ce parterre. 11 en est ainsi de la vie... Du coup, le charme était rompu. Il devait l'être aussi pour le régisseur qui, furieux, frappa la terre de son talon.Pan, pan, pan... une vigoureuse Brabançonne fut enlevée et le rideau se leva. Le vieux cloporte, Madame Eulalie, la concierge a, parmi ses locataires, un couple qui part pour trois mois à la campagne. Elle profite de cette absence pour louer l'appartement à un couple d'artistes-Le vieux cloporte est déjà tout heureux de l'aubaine et de l'occasion qu'elle a de faire de la comptabilité en partie double, quand les premiers locataires reviennent; puis l'oncle de ceux-ci arrive désirantfaire la connaissance de sa nièce, et c'est la femme de l'artiste qu'il rencontre. Il y a un chassé-croisé organisé Mme Eulalie qui a tout intérêt à les séparer. Le vieux cloporte passe successivement de la crainte à la joie, mais finalement (Vous ai-je dit que c'était une pièce morale que tout le monde peut voir ?) elle est prise, sermonnée et envoyée au Bloc. Cette comédie égaya beaucoup la salle, qui ne ménagea pas ses applaudissements aux artistes. Puis, les joyeux-z'Hiboux se firent entendre. Oscar Got, esq., Smettiny, esq. ; Bridge, esq., et Winter esq., nous chantèrent quelques-unes de leurs dernières créations, pendant que J.-B. Sivière Akou-lisse les accompagnait au piano.. Enfin, la Revue. Elle prenait les motifs de ses chansons dans les différents événements qui avaient marqué l'année écoulée : la fameuse discussion de la Chambre au sujet des Missions au Congo, l'affaire du Conseil des Hospices, l'anniversaire de la découverte de la pomme de terre, les vols retournés de Pégoud, la libéralité de M. Solvay et la fondation d'une Centrale d'Education, tes nombreuses présidences du camarade Joseph Goffin... etc. Faut-il ajouter que la délicieuse commère, Mlle Latour,eut un beau succès. Très belle soirée, qui finit très tard, à minuit.

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