L'avenir wallon

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09 novembre 1916
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s.n. 1916, 09 Novembre. L'avenir wallon. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/696zw19w38/
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4ïe Année. — N* 4. Du 9 auf;15 Novembre 4946. Le Numéro : 10 centimes Abonnements Un an. . . fr. 5.00 Six mois . . 3.00 Trois mois . . 1.60 L'AVENiR WALLON Paraît tontes les semaines ADMINISTRATION : 13, Rue de la Madeleine BRUXELLES NOTRE PROGRAMME Parce que nous vivons actuellement noua l'oeeupailon allemande et que celle-ci s'empresse de faire droit aux revendications clu mouvement flamand, faut-il qu'en Wallonie la langue française reste abandonnée à elle-même <él menacée de mourir d'inanition et dans le marasme? il y a deux peuples en Belgique, on plutôt, comme Ce disait à la Chambre, M. Désir ée approuvé par M. Camille Huysmans, deux « nationalités ». L'une profite de cette guerre ef]royable qui partout fait osciller l'Europe sur ses vieilles bases, pour s1 émanciper, se libérer des tutelles et des régimes qu'elle avait subis jusqu'ici, se rapprocher de ses affinités intellectuelles et ethniques. C'est son droit et nous n'avons, nous "Wallons, ni à l'en blâmer ni â l'en louer. L'autre, — ah! l'autre — est séparée par deux millions de bayonnettes du ntond/e latin où elle avait accoutumé de puiser sa pensée, son caractère, ses préférences et sa sertsibilitéi Est-ce une raison pour que, dans l'isolement où elle se trouve, elle n'entende jamais une parole de réconfort, un mot d'encouragement tru "(Ce consolation un rappel généreux à ses traditions et à ses instincts? Plus que jamais, au contraire, il importe de la ramener à la conscience de sa personnalité et de ses devoirs. « Les appuis vous feront défaut, dira-t-on. « Vous serez en butte à l'hostilité ouverte et sur noise d'en haut et d'en bas ». Et après? Est-ce que nous n'y sommes pas habitués? Est-ce que, depuis trente ans, nous n'avons pas dû nous défendre pas à 'pas contre des empiétements chaque jour 'plus audacieux et plus triomphants? Est-ce que à la veille de la guerre de 1914, M. Jules Destrée n'a pas dû dresser, dans sa lettre au roi Albert, le bilan douloureux de nos griefs et de nos avanies ? Et comment y a-t-on répondu? Par l'odieuse loi sur l'emploi des langues dans l'armée qui, pour la première fois, rendait une langue étrangère obligatoire en Wallonie! C'est cette loi qui faisait dire à M. Van Marcke, député de Liège à la Chambre des Représentants : « Voici tout à coup que le ciel international s'obscurcit et que le gouvernentenl belge lui-même reconnaît, non pas que la patrie est en danger, mais qu'il peut y avoir danger, danger tellement grave et tellement imminent qu'il fait appel au dévouement de tous pour constituer une force suffisante à la défense du pays. A cet appel, la Belgique entière a répondu : nous sommes tous prêts à marcher et â contribuer par nos efforts, dans la me-'sur& de nos moyens et par tous les sacrifices, quels qu'ils fussent, à maintenir l'intégrité du sol national. C'est â ce moment que les Flamands, en présence d'un effort fait par tout te monde, trouvent l'occasion bonne pour reproduire l'une tie leurs vieilles revendications* et essayer ou 'bien d'imposer aux "Wallons l'étude de la langue flamande, ou bien d'écarter les candidats Wallons qui auraient le désir dt consacrer leur vie entière à la défense nationale. Je crois ne pas sortir de la vérité et ne pouvoir être taxé d'exagération en disant que cette loi est la rançon acceptée par le gouvernement pour l'adhésion du parti flamingant à la loi sur la défense nationale. Et 'cette rançon, ce sont les Wallons qui doivent la payer. » Nous sotrtmes donc habitués aux hostilités et aux rigueurs. 'Mais nous disons avec le Taci-turne : « Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». L'essentiel est de faire son devoir et de savoir avant tout où est son devoir. Aujourd'hui que la Flandre va développer ei affiner sa culture dans le sens de sa race et "de ses dispositions affectives, il serait fâcheux lia laisser défaillir les intérêts de la civilisation française en Wallonie. Nul ne peut nous reprocher de nous vouer à cette tâche qui s'impose impérieuse et urgente, et qui les difficultés du moment ne rendent que plut noble et plus belle. Aussi, loin de redouter la rigueur et le blâme, osons-nous compter sur la bonne volonté et la sympathie. Au milieu de la tourmente qui secoue au joui -d'hui l'Europe, il est temps que la Wallonie se recueille et prenne, à son tour, conscience d'elle-même, de sa mission et de son avenir. Elle a tant de choses à se dire, tant de comptes à régler, tant d'espérances à réaliser. C'est sans fiel aucun qu'elle voit la Flandre se préparer à <hps destinées nouvelles et s'apprêter à « vivre sa vie ». Elle a toujours déclaré qu'elle se désintéressait des affaires Intérieures du ménage flamand. « Les Flamands sont maîtres chez eux. » Tel fut le principe de tous nos Congrès Wallons. Nous n'avons protesté que, lors qu'en leur nom ou à leur profit, on essayait de toucher à notre liberté et à nos droits. Aujourd'hui les les Flamands veulent exiler le français de leur territoire. C'est leur droit. Ils brisent, il est vrai, l'unité belge. Mais mieux vaut peut-être encore en venir à cette extrémité que d'obliger chacun des deux /peuples à sacrifier aux exigences aveugles d'un nationalisme étroit ce qu'il a de plus cher au monde ■ sa pensée et son langage. Les origines des Wallons Le problème de l'origine des Wallons a donne lieu à des dissertations et à des controverses nombreuses et diverses. L'opinion la plus généralement admise aujourd'hui a fait l'objet d'un excellent rapport présenté à l'un de nos derniers Congrès Wallons. Le peuple belge actuel, dit-il, est le produit du croisement à tous les degrés de toutes les races qui se sont établies sur notre sol depuis le début de l'ère quaternaire jusqu'aujourd'hui.Cependant deux types ethniques y prédominent et donnent à nos populations leur physionomie spéciale : c'est le type wallon et le type flamand. Le type wallon est de petite taille, trapu, à tête ronde; il a le nez large et court, les yeux foncés, les cheveux chatains, quelquefois noirs. Le type flamand est 'de plus grande taille ; il a la tête allongée, la figure étroite, les mâchoires proéminentes, les cheveux, les yeux et la carnation clairs. Les deux types sont également très différents au point de vue de tempérament et du caractère . Les Belges appartenant au type wallon ont conservé en prédominance les caractères ethniques des anciennes peuplades préhistoriques qui ont habité le pays aux débuts de l'ère actuelles. Ces peuplades vinrent se superposer, à l'origine de la période dite de la pierre polie ou néolithique, aux anciennes populations de nos régions. Lorsque les Néolithiques pénétrèrent chez nous,i 1s étaient déjà métissés et formaient des populations à 'caractères ethniques mixtes. Ces peuplades sont restées sur notre territoire depuis cette époque et une partie de nos populations actuelles en sont les descendants directs.Les Belges appartenant au type flamand ont leur souche parmi' les peuplades qui envahirent l'Europe4à partir de l'époque 3u fer et qui constituent, au point de vue anthropologique, 'le type de Hallstadt, qui devint plus tard le type germanique. Les premiers essaims de ces peuplades sont arrivés dans notre pays plusieurs siècles avant notre ère. Longtemps ils constituèrent chez nous l'aristocratie militaire et religieuse, tandis que les néolithiques et leurs descendants formaient le peuple. De même que les néolithiques ont pénétré 1 chez nous par poussées successive», de même les enfants des Hallstadtiens pénétrèrent dans notre pays aux différentes périodes de l'His-' toire, par une série de poussées, tantôt se substituant aux autochtones, 'tantôt en les re poussant ou les détruisant en partie. Leurs descendante plus ou inoins métissés, consti tuent encore aujourd'hui une partie du fond lan de nos populations appartenant au type fia- dei mand. péi On peut diviser avec le professeur Houzé, voi la Belgique actuelles en trois régions eth- liei niques : chj 1. La zone flamande, comprenant la Lim- de-bourg, les deux Flandres et {a province d'An- c'rc vers. 'on 2. La zone wallonne comprenant la pro- re^ vince de Luxembourg1, le Hainaut, les pro- SU1 vinces de Namur et de Liège. rar 3. La zone mixte, comprenant le Brabant. int' C'est dans le Limbourg1 que l'on rencontre cor le type germanique le moins altéré comme taille, conformation du crâne, couleur des cheveux, des yeux, de la peau. On voit ces c'e caractères s'atténuer de l'Est à l'Ouest dans avs la zone flamande, depuis le Limbourg jus- . êu< qu'à la Flandre Occidentale, en passant par ''0l la province d'Anvers et la Flandre Orientale. al° Le métissage est plus accentué et plus fondu ^ dans ces dernières, l'élément envahisseur ayant trouvé une population brachycéphale dense. Le professeur Houzé a fait le relevé de la ^'c< taille moyenne pour les levées de milice de *or trois années, sur 35,416. La zone flamande ^'£ donne une moyenne de taille de 1 m. 661, et, cor dans celle-ci, le Limbourg' tient lat tête avec une ,ec moyenne de 1 m. 666, tandis que dans la zone 1 e* wallonne fc;ette moyenne tombé à 1 m. 648 ma pour se relever à 1 m. 660 dans la zone mixte. cl - d'u Les descendants des brachycéphales néolithiques ont mieux résisté en Wallonie que dans un le reste clu pays, à' l'influence des envahis- ies seurs du type germanique, grâce à la topo- S1< graphie même de la région. Il y eut là juxta- fei position et moins de mélange. Au surplus la 'n^' province de Namur donne la moyenne pour COi toute la Belgique, au quadruple point de vue de la forme de la tête, de la couleur des au yeux, des cheveux et de la peau. n,e La province de Luxembourg' offre une forte ces proportion d'individus de taille élevée, à tête c e arrondie : c'est le même type croisé cju'en 1101 Lorraine. s"' Le Hainaut a donné au docteur Houzé le f*( 13 minimum de taille. II y a trouvé 59.11 °/o n de tailles au-dessous de la moyenne du royaume, qui est de 1 m. 655, alors que le. Paj Limbourg en a 55 °/o au-dessus. Il y a c ai constaté 26.50 °/o de taille en-dessous "de 'a • T11 1 m. 60, tandis que dans toute la Wallonie, iil y en a seulement 21.68 <yo. D'autre part, il y a plus d'exemptions par ^ défaut de taille dans la zone flamande que dans la zone wallonne, où cependant la taille . moyenne est plus petite. pj La raison doit en être cherchée non dans CCI le caractère ethnique, maïs dans des conditions ^ économiques plus mauvaises, telle qu'une âli- ^ mentation insuffisante. jes Enfin, le Brabant forme une zone mixte ~ avec deux arrondissements flamands, un arron- ^ dissement wallon et la capitale, Bruxelles, ville cosmopolite. r re' —— qu inl un L'Université de Gand su M. Maintenant qu'à Qand l'Université Néerlan- dé daise s'élève sur les ruines de l'Université él< française, il est du devoir des Wallons d'en- *ei visager l'avenir et de se préparer courageu- l'a sement aux réalités futures. Ce serait faire i' preuve d'une extrême naïveté! que {Je ^imaginer sa que le gouvernement belge, à sa rentrée au '' pays, s'empressera de détruire l'œuvre de Toc- cupant. Tout au plus dit-on qu'il se propose Pa de prendre des mesures contre les membres de l'enseignement qui ont accepté leurs fonc- 311 tions des mains de l'étranger. Nous n'avons re pas à rechercher ici, si le cas échéant ces ^ mesures seraient justifiées, ni jusqu'à quel Vc point elles seraient exécutables. so Nous Wallons, nous ne voyons qu'une chose : la disparition d'un foyer de culture française pa en Flandre, que nous reg'rettons sincèrement, pa Nous n'avons jamais contesté aux Flamands ni le droit de posséder une Université dans la pc langue de leur choix. Notre vif désir eut été de voir les deux établissements vivre et prospérer côte à côte. Les Flamands ne l'ont pas voulu. II leur tardait de voir se rompre le lien du bilinguisme en Flandre qui, seul, rattachait ce pays à la Wallonie et justifiait des destinées politiques communes. C'est leur droit. Nous n'avons rien à y voir. Les Wallons, réunis en 1905 au Congrès de Liège, refusèrent de voter un vœu en faveur de la suprématie du français en Tlandre, en déclarant que ce qui se passait en Flandre ne 'îes intéressait pas, sinon comme Belges, du moins comme Wallons. Aujourd'hui les vœux des Flamands sont enfin accomplis. L'université flamande remplace définitivement l'Université de langue française. Le gouvernen nt belge avait préparé la mesure de longue main. La guerre seule l'a empêché de la réaliser. C'est l'occupant qui s'en charge à sa place. Faut-il ajouter que le contraire nous eut étonnés? Cependant, les politiciens du flamingantisme affectent de s'indigner de son intervention. Nous comprenons qu'elle leur enlève le bénéfice d'une initiative sur laquelle ils avaient fondé l'espoir d'un grand crédit électoral en Flandre. Mais aucun d'eux n'est, à cette heure, ■converti à nos idées. Aucun d'eux ne voudrait reconnaître qu'il a eu tort. Nul ne se frappera la poitrine en disant : « C'est ma faute, 'ma très grande faute! ». Nul n'avouera aujourd'hui, pas plus qu'hier, que la disparition d'un foyer de culture française en Flandre est un malheur pour l'unité de la Belgique. Ils lestent partisans convaincus de la néerlandi-sation de l'Université de Gand, Ile reprochent seulement à l'occupant d'avoir devancé leurs intentions. Pour un peu, Ils l'accuseraient de concurrence déloyale ! Dans la lettre collective qu'ils ont adressée au Gouverneur Général, ils déclarent qu'ils ne veulent recevoir l'Université flamande que des mains d'un gouvernement national. Cela, c'est affaire entre eux et leur conscience et nous n'avons pas'à (nous y immiscer. Mais s'en suit-il qu'ils sont dinposés à demander, au prochain gouvernement beige, l'abrogation de la mesure prise par l'occupant? Voilà ce çju'ils devraient nous dire. Mais ils ne le diront pas. Car si demain le gouvernement belge, dans son désir d'effacer jusqu'aux moindres traces du passage tie l'envahisseur, voulait faire disparaître l'Université flamande et rétablir l'ancienne Université française de Gand,, qui verrions-nous se lever pour défendre l'œuvre de l'occupant? Qui? Mais assurément, ceux qui ont, dès la première heure, voué leur vie politique à bouter le français hors de Flandre, sous prétexte d'égalité des langues, ceux qui n'ont jamais admis la coexistence d'une université française et d'une université néerlandaise en terre flamande, ceux qui sont les irréductibles adversaires du dédoublement des cours, ceux enfin qui, grâce à la représentation proportionnelle, ont sû réaliser l'union sacrée des partis en Flandre sur l'autel des revendications flamingantes. Comment veut-on que le gouvernement, quels que fussent ses intentions et ses désirs, ne capitule pas devant une telle coalition? Une première fois, il avait déjà capitulé. Dans l'examen en sections du projet de loi sur la création d'une Université flamande, M. de Broqueville s'était déclaré partisan du dédoublement des cours. Mais, à la veille des élections législatives de 1914, dans un discours tenu devant ses électeurs de Turnhout — l'arrondissement le plus flamingant de Belgique - il promit formellement la flamandi-sation de l'Université de Gand. Ce discours, il est vrai, avait été prononcé au cours d'une réunion fermée et le texte officiel n'en a pas (Tté publié. Mais des précisions qui ne laissent subsister aucun doute et qui n'ont été l'objet d'aucune rectification, ont été apportées, depuis, par le} Journal de Bruxelles et par M. le débuté Verachter. Celui-ci assistait à la réunion et son témoignage ne peut être récusé. Voici le langage, prêté à M. de Broqueville, par le Journal de Bruxelles : « Bien que le parlement ait fourni pendant les deux dernières sessions un travail considérable et important, plusieurs lois indispensables vont sol-

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Cet article est une édition du titre L'avenir wallon appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Bruxelles du 1916 au 1918.

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