Le bruxellois: journal quotidien indépendant

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s.n. 1917, 08 Juillet. Le bruxellois: journal quotidien indépendant. Accès à 28 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/3n20c4th8r/
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LE BRUXELLOIS Les Finances en France Nous lisons dans la « Gazette de Voss » : Le développement du cours du change espagnol ou, ce qui revient au même, la dévalorisation constante de la vaiuta française, en Espagne, prépare de graves soucis aux Français, et les hommes les plus intelligents de la France s'occupent, en ce moment de découvrir les moyens pour mettre fin à cette apparition honteuse pour le prestige français. Les moyens à cet, effet sont au nombre de trois : ou bien on cherchera à emprunter ou à ouvrir d?s crédits en Espagne, ou on enverra de For à Madrid ou bien encore on enverra en Espagne les valeurs espagnoles de propriété française. En ce qui concerne le premier moyen,Louis Aubert déclare avec résigna1,ion dans le « Figaro », que malheureusement le Trésor n'a pas trouvé en Espagne la même bonne volonté qu'en Amérique, au point de vue de l'ouverture de crédits. Si je ne m'explique pas mieux, continue Aubert, sur ce point, on ne doit pas croire que je n'ai rien d'intéressant à dire à ce sujet. On a dù abandonne* l idée d'un emprunt en Espagne, quoique celui-ci semblât d'autant plus indiqué, que l'Espagne abonde de disponibilités, pour lesquelles elle ne trouve pas d'emploi aussi lucratif. Cet aveu est précieux et intéressant, parce qu'il prouve que la France a subi un refus dams ses tentatives à placer des emprunts en Espagne. Les Français ne veulent naturellement pas envoyer leur or en Espagne, et s'ils le voulaient même, ils en seraient peut-être empêchés par les Anglais qui réclameraient l'or français. lj reste encore le troisième moyen. Mais, hélas ! les valeurs espagnoles de propriété française ont passé depuis longtemps l'Atlan tique et reposent dans les « safes » des banques américaines, comme faisant partie de la garantie des emprunts et crédits alloués à la France. Il y aurait donc lieu de libérer en valeurs données « en nantissement». Cela ne peut naturellement se faire que si on les remplace par des espèces ou d'autres papiers de même valeur. Mais où les prendre? Car s'il y en avait encore en France,ce qui est très improbable, il est d autre part douteux qu'on trouve encore un capitaliste fiançais, intelligent, pour cé-deir des valeurs à l'Etat, par voie de prêt. Quelles étaient en effet les conditions proposées par l'Etat? Il a non seulement promis aux détenteurs, pour le prêt de leurs valeurs étrangères une indemnité de l 4 p. c. pour le terme de 3 ans, il a aussi pris l engagement suivait vis-a-vis d'eux : Ces titres, étajt-i) dit dans la communication officielle, ne seront pas immobilises. Les détenteurs pourront de tout temps les vendre grâce à la création de certicats à délivrer aux Bourses. Comment l'Etat français a-t-ii respeoté cet engagement formel? Louis Aubert écrit dans le « Figaro », qu'il a fallu huit mois pour obtenir en février dentier l ouverture d'un marché pour ces certificats de prêt. Une fois que ce marché fut créé, on l'a complètement abandonné à lui-même et malgré la responsabilité morale dont le Trésor s'est chargée, on semble avoir tout fait pour punir le détecteur d un certificat de prêt qui pourrait être obligé de le vendre. Ce qui se passe sur ce marché, est un véritable scandale. Les certificats de Suez sont vendus 200 francs en-dessous du cours du titre libéré ! Au groupe espagnol, les certificats de l'extérieur sont nctés 90, tandis que les 'extérieurs sur le marché libre sont placés à lll l Le reste est à l'avenant. La façon d'agir du gouvernement français est ainsi mise en lumière par un critique français bien connu pour sa modération. Et comme il a été question ci-dessus des certificats de Suez, il est intéressant — pour des raisons complémentaires seulement — de tenir compte du rapport de l'administration de la Compagnie du Canal de Suez, qui vient de paraître et qui contient des renseignements intéressants aussi.Car on apprend que la Compagnie a émis une nouvelle série de 100,000 obligations de 5 1/2 p. c. = 50 millions de francs,qu'elle a abandonnées, en totalité au gouvernement français. Par contre elle a reçu du gouvernement (on ne divulgue pas l'importance nominale) des obligations de la Défense Nationale qui ont été transformées plus tard en titres d'emprunts de guerre 5 p. c. Le gouvernement français a également emprunté 18,558 obligations 3 p. c., troisième série, que la Compagnie avait encore à la souche. Il n'y a pas lien de prouver que le gouvernement a utilisé ces papiers pour obtenir des avances. Ce coup d'œil occasionnel dans la coulisse des finances françaises permet d'intéressantes observations. Elles prouvent que la jonglerie financière française est d'une variété dont on n'a aucun soupçon en Allemagne. Issus fis la Presse Pour et contre les pacifistes jran.çais. — Les pacifistes se remuent beaucoup en France. Leur propagande est naturellement appréciée en sens trè9 divers. M. Clemenceau, qui est « jusqu'auboutis-te », écrit : « ...Puisque c'est la bonne doctrine que M. Al bert Thomas est allé prêcher aux Russes en révolu- , tion, aux côtés de Kerenski, je lui demande s'il nous faut attendre que Kerenski vienne lui rendre sa visite poïir solliciter de nos patriotes révolutionnaires la répudiation des Lénine, dont les méfaits se sont impunément exercés sur le territoire français. S'il veut mesurer l'étendue du ravage, il fera bien de demander à certains augures de sa connaissance et de la mienne des nouvelles de France, après leur ' | avoir prodigué toutes informations de Russie. Le problème n'est il donc pas le même partout? Le ministre français, qui a fait le voyage de Russie pour activer la défense générale de l'Entente pour l'offensive russe, peut-il, lorsqu'il nous annonce que cette offensive est décidément « possible », tolérer les efforts qui tendent » l'affaiblir sur notre front?» Ces moyens de défense auxquels M. Clemenceau invite le Gouvernement à recourir, l'idée seule en indigne M. Renaudel (Humanité). Il dit de ces « vieux procédés » ; « Peut-être cependant n'est-ce point une raison pour aggraver ici, par des mesures de police et de brutalité intérieure,une situation où les difnculiés de tous ordres créées par trois ans de guerre ont plus de part légitime que de prétendues inrluenc&s d'anarchie ou la main de l'étranger.Nous connaissons, pour les avoir vues se paxl-Au déjà en temps de paix, ces accusations collectives, sous lesquelles on prétend accabler non seulement ceux à qui en peut quelquefois reprocher des imprudences, mais aussi ceux à qui ou prête des intentions. Nous connaissons des procès de tendance grâce auxquels peu a peu se développent les malentendus les plus graves, et nous savons que les moyens de poiice ne sont pas les meilleurs, pour un pays de liberté, pour résoudre les difficultés. » Et il essaie d'accabler Clémencau sous le souvenir de Villeneuve-Saint-Georges. Peut-il recommander « les vieux procèdes gouvernementaux » à ceux que ont « la charge de l'ordre et de la tranquillité publique devant l'ennemi ? » — .i . TRIBUNE LIBRE L'Elite Belge parle Un ouvrier irès instru.t u_ idol-.n-oeek nous écrit: « Je me joins aussi au Docteur S. et à l'officier supérieur X. Z., retraité de l'armée belge, pour protester contre la continuation d; cette boucherie Humaine. Certes, il y a encore ici à Bruxelles des g.ns assez fous pour souhaiter la continuation de ce.ti? comédie mondiale, mais je voudrais bien les voir,ces bons apôtres,au feu et au front.Aussi les autorités ai amandes devraient y envoyer tout homme qui désire la continuation de la guerre au premier rang dans les rangs belges pour nous débarrasser de ces gens sans cœur. Pourquoi nous Belges devons nous soufirir des folies de nos dirigee^is qui ont souscrit à cette entreprise de meurtre de leur propre peuple. Pourquoi la France, qui demandait depuis 40 ans la «revanche»,n ctait-efLe pas prête, e; pourquoi nous Belges devons-nous verser notre sang et voir anéantir notre beau pays? La Belgique doit-elie se suicider parce que la France n était pas prête ? Elle a fait des gaffes pendant 40 ans. Elle seule devait en supporter les conséquences. Nos pauvres soldats versent en outre leur sang pour les Lords d'Angleterre, ces veaux d'or. Le pauvre peuple beige est au fond la poire d'une poignée d'exploiteurs capitalistes qui monnayent le patriotisme des foules abusées. Si l'Autorité perquisitionnait et si elle devait le faire chez tous ces riches forcenés qui pièchent continuellement la guerre à outrance, elle trouverait chez la majorité, si pas chez tous ces détenteurs de l'autorité communale, chez les fonctionnaires des Comités, chez les bourgeois, les caves pleines de vins, de provisions, de denrées et de charbon. Ces gens n'ont pas le droit de vivre grassement et de prêcher la continuation de la guerre, pendant que nous, ouvriers, nous mourons de faim. S'ils devaient du jour au lendemain vivre misérablement comme nous sans manger à leur faim, ces hypocrites patriotards seraient les premiers à s'insurger contre notre gouvernement en fuite et à demander la paix à tout prix. Car au fend tous ces bourgeois farouchement guerriers, — le dos au feu, h> ventre à table et à 1 abri des dangers des tranchées, ne sont que d'hypocrites jésuites. Il y a des maisons ici où on a rentré pour trois ans de charbon, alors que l'hiver prochain les pauvres devront stationner des heures entières dans le froid pour obtenir tous le« mois un seau de charbon. Que l'autorité aille donc vider les caves par rue et à l'improviste sans avertissement. Et ainsi de suite pour tout le reste. On peut trouver de la laine dans les maisons riches sous les planchers, ainsi que beaucoup de cuivre. Les pauvres et les petits bourgeois ont donné presque tous, leur marmite ; les riches ont caché la majeure partie de leurs cuivres sous les planchers ou dans des loges murées ou les ont même, prétend-on portés dans certaines légations étrangères, assurés du privilège de l'exterritorialité, c'est-à-dire devenues d'inviolables asiles. | Devant Dieu le pauvre a le droit de vivre comme le riche. Joseph van D. P. S. — Presque dans tous les magasins des ver-durières dans les faubourgs il y a vente de pommes de terre." Allez le matin à l'improviste et faites fermer boutique à tous ceux qui les vendent. Echos et Nouvelles Comment ou ment. L'« Echo Be'ge » a publié à plusieurs reprises — et la « Métropole » du 23 juin l'a reproduit, — le vieux mensonge que les Belges condamnés à mort à Bruxelles sont forcés de se confesser à un soi-disant prêtre allemand, qui est en réalité un officier allemand, lequel entend cyniquement la confession des malheureux pour apprendre leurs secrets.Un mensonge ne devient pas vérité farce qu'il est toujours renouvelé. Ce qui lui donne toutefois dans ce cas-ci le sceau de la vulgarité, c'est que l'ecclésiastique de la prison est un prêtre régulier qui vit et travaille avec ses confières à Bruxelles depuis de longues années. A l'œuvre du bon lait pour les petits Dimanche aura lieu à 11 h., l'inauguration officielle par le Collège échevinal de Schaarbeek,d'une nouvelle cantine maternelle de cette œuvre. Les locaux sont installés à la cité du Foyer Schaarbcekois. L'œuvre du bon lait schaarbeekois distribue journellement 200 litres de lait aux futures mères et aux nourrissons pauvres. (A.) Les usines Tclcïii. 70, rue Rodenbach, à Forest, sont mises gratuitement à la disposition des réfugiés ou Comités d'alimentation.Ecrire Fabrique de Colle chimique Tolcni, 82, , chaussée de Haren, Vilvorde. F Ai IS^ERS L'ACTE DE tJANUlTicjlviE tii. ~~..»r>EEK-Ste-CATHERINE. — Kouveliei arrestations. — On se îaippelle le meurtre qui fut commis en mai à Lom-beek-Ste-Catherine. Les bandits assassinèrent l'un des frères Walravens et l>e domestique Emile Ver-vent. Cinq des inculpés lurent arrêtés quelques jours après. Les deux autres, Vaa S. Jean, 26 ans, et sa ftrnme née Joséphine F., ont été arrêtés à leur-tour. (A.) OISEAUX DE MER ET SOUS-MARINS. — Les pêcheurs et matins norvégiens ont constaté un fait intéressant. Toutes-ies fois qu'un sous-marin s'approche des côtes du pays, ou voit une quantité d'oiseaux de mer se rassembler au-dessus du bateau dont, de l'air, ils peuvent suivre les mouvements sous ia surface de la mer. C'est que les oiseaux o-r.j l'idée qu'il Si-:; d'une baleine. On sait que les baleines poursuivent les bancs de harengs, et les oiseaux de mer, cherchant 1a même nourriture qu'elles, guettent toujours leur arrivée, dans l'espoir de taire une piciie copieuse. UiN BIEinFAI i DE LA UULKRE... —- Un chroniqueur du «Matin» trouve que la guerre a eu du moins ceci de bon, qu'elle a appris a ce-nains Français à secouer leur esprit casanier. A preuve l'anecdote ci-dessous : Les parents de mon ami X. étaient merciers en province. Ils prospéraient. Alors il arriva à mon ami X., ce qui anfvè à tous les fus de merciers de province qui prospèrent; il fut envoyé dans un lycée où, ni aigle, ni oie, il se livra à des études moyennes. Après quoi il fit son droit, devint avocat à Paris, épousa une femme dont le petit bien, ajouté à son petit Dien, permit de plaider des causes gratuites. Quelques-unes furent cependant payantes, puisque, au bout de deux ans de barreau, cent cinquante affaire;, avaient, à mon ami a., avocat a fa Cour d'Appel, rapporté fr. 78.35. La guerre éclate. Il part. U est biessé, puis réformé. Mais, après les tempêtes du front, redevenu civil, devant son bureau, mon ami X. sent enfin tout le vide de sa vie de fils de merciers, qui a fait son droit. Aii non ! ah non ! ah non ! il ae ia reprendra plus, son existence de mollusque en toge... Il cherche ; i] songe à a'ier aux colonies. Il y a ue l'activité à user là-bas... Alors, un soir, il paris de son projet à sa femme. Avec précautions! Elle va bondir, piquer une crise dé nerfs. Aller aux colonies! Jamais! Mais elle répond . «Pourquoi donc pas, Edouard?». Mon ami X.embrasse sa femme et ii se rend compte que la guerre, qui coûte si cher au pays, lui rapporte tout de même un peu, puisqu'une petite bourgeoise, qui a épousé le fils de petits merciers de province qui a tait son droit, ne tombe plus en pâmoison au seul mot de Tananarive ou de Tambouc-tou.LES PIERRERIES FAUSSES. — Paris, 7 juillet. La France ne fait pas seulement la joie des spéculateurs et des accapareurs; eile remplit d or les poches des marchands de pierres fausses. D'aœs la « Libre Parole », M. Albert, Monniot dénonce leur trafic frauduleux. A Paris, on va jusqu'à suspecter la valeur du fameux saphir de 100,000 francs, donné par un généreux anonyme, au profit de la tombola au bénéfice des régions éprouvées ! On inonde en ce moment les bijouteries de fous les pays de fausses émeraudes, de faux diamants, de faux rubis. Un délégué des mineurs australiens, M. Bengts-son, est venu en Europe pour faire connaître cette immense fraude. Le commerce des fausses pierres précieuses est d'ailleurs des plus lucratifs, dit l'« Indépendance Belge » à ce. propos. Les journaux du Canada assurent qu'on en a déjà vendu pour près de 6 milliards depuis la guerre. Un bijoutier vous dira que le saphir vaut à Paris, à l'heure actuelle, de 400 à 500 francs ie carat, or le faux saphir revient à 15 centimes le carat, ce qui constitue un bénéfice — ou un vol — de 30,000 p.c. M. Albert Monniot affirme que « qusmtité de gens croient avoir une fortune en émeraudes, rubis, saphirs, diamants, et n'ont en vérité qu'une poignée de cailloux ». Maintenant, faut-il ajouter que les faussaires sont arrivés à une telle perfection que les faux bijoux sont plus jolis d'aspect, pour le vulgaire, que les vrais. C'est ce qui est déconcertant. Après cela, il n'y a que la foi qui sauve, quoique au demeurant il soit assez vexant pour un millionnaire d'avoir acheté fort cher des diamants et de ne posséder, au fond du coffre, que de simples bouchons de carafe. "lettre de gand Comme ies statues en bailade aans noir.; bonne ville de Gand, en ma qualité de chômeur forcé, car je suis chômeur, respectez mon titre s. v. p., je me suis offert le luxe d une petite promenade à travers nos divers Comités et Organisations, lotit compte fait, en clôturant mon bilan, j'arrive au poste « profits et pertes », se terminant par ce résultat que, si nous avions la chance de ne pas posséder les « hautes intelligences », les « vastes compétences » qui régissent, dirigent ces Organisations, ces Comités de tous poils, de toutes couleurs, nous serions peut-être plus heureux, crèverions un peu moins de faim et ne serions pas volés comme pair « Patriotisme » nous volent nos paysans et nos commerçants. Donc, inactif, faisant les commissions qu'exige mon ménage, car tout compte fait, j'estime qu'actuellement il y a cruauté à demander aux femmes, de-se charger d'une corvée aussi lourde,tandis qu'au coin des rues je vois des écriteaux disant : « Trâitriz les animaux avec douceur », tandis que d'une faible créature comme 1a femme, en exige un véritable labeur au-dessus de ses forces, l'empêchant de soigner son ménage, veiller sur ses enfants, se soigner elle-même car, à telle heure elie doit être là,à une autre ailleurs, plus tard ailleurs encore, aiiieuis toujours, sans trêve ni repos, et ainsi depuis huirt heures du matin jusqu'à cinq heures du soir, heure à laquelle enfin où ayant droit à un juste et mérité repos, eile doit commencer chez elle la besogne qu il lui a été impossible d'exécuter plus tôt. Vive la guerre! Voyons donc ces secours « discrets » qui sont tellement « discrets » que pendant les heur.s où les malheureux qui sont secourus doivent par tous les temps faire Le pied de grue dans la rue où l'on peut distinguer, voir ce qu on appelle de ses propres yeux « vu » d'aimables gens, de chari Labiés personnes, badauds, sp-ctateurs de ce tableau de la mi-ère, insultant au malheur d'autrui, le carnet à la main, prendre note cie^ noms de personnes qu'ils connaissent. Dans quel but? Oserait on Ift dire et cette « discrétion » n'est-elle pas tout un poème ? N'étant pas secouru par cette « discrétion », je pénètre dans le local, car je dois vous dire, chèr lecteur, que so'n accès toujours « par discrétion », est des plus facile. "Là tous les pauvres hères que la souffrance, les privations y appellent, se coudoient, se frôlent et en tremblant, attendent le montent auquel on voudra bien s'occuper d'eux. j'y ai vu bien des choses, bien des scènes touchantes, de vieilles femmes pleurant à chaudes larmes parce qu'on 'eur refusait le secours promis, qu'elles espéraient, j'y ai vu diverses scènes encore où la « Charité » n'était peur rien, mais où 1a « Brutalité » était peur tout. Et je me mis à songer qu'un tel pain doit être bien dur à celui qui le reçoit et que si un président est noble de pur 1e nom, son titre fût-il Romain, il serait plus grand, plus beau de l'être par le cœur. Mais ie temps me fait défaut pour rester dans ce li:u d'humiliations, je songe que dois acheter, des pois, du sucre, de la chicorée, du riz. Diable, déjà si tard ! ii faudra me hâter sinon mon numéro aura passé de tour. Heureusement, je marche vite ; j'ai les jambes j-eunes et giâce à ce bon et sûr moyen de locomotion, bon premier, j'arrive au « Magasin Communal ». Mademoiselle je désirerais des.... Votre carte. Voici Mademoiselle... Que vou$ faut-il ? Je désirerais des pois... « Il n'y en a plus ». Alors, voudriez-vous me servir du riz?... « Il n'y en a pes »... Bien, pourrais-je avoir du sucre?... Soit, mais nous n'avons plus assez pour vous donner le poids de Ja ration... Parfait, • 'ez-veus avoir l'extrême complaisance de me servir ce qu'il y a ainsi que de la chicoré, si ce n'est abuser de votre | bonté... Je n°- cro. î pas que de la chicorée il y en a encore ( !), j'ai perdu une heure tout en ayant le plaisir d'avoir affaire à une demoiselle des plus aimable. Et là ce n'est pas un Comité de Secours, vous n'y avez rien du peu qu'il y a, sans argent comptant. Et en sortant de ce bâtiment, de ce grand édifice où l'on promet de tout, mais où il n'y a rien, chose que les affiches alléchantes omettent de mentionner, je me demandais, songe:a : « A quoi peut bien servir un magasin communal si ce qu'il promet, il ne- peut le tenir? » Mais j'y songe, comme à toute beile œuvre k patriotique », n'y faut-il pas une sinécure et celle-ci n'est-elle pas occupée par un brave homme dont l- dévouement qui ne connaît pas de bornes, a été d'accoucher d'une « Croix », qui a fait son affaire et a servi merveilleusement ses petits intérêts? En effet, n'a-t-ii pas ce brave homme, été placé d'abord à la tête du premier magasin soi-disant « américain » où son court passage lui a procuré de jolis avantages et quittant de là, en sauveur de la ville, ne s'est-on pas empressé de lui créer une autre grasse- prébende. Ah ! coquin de sort, comme dirait le Marseillais, ce que c est quand même que d'être bien pistonné et d'avoir pour soi, non seulement le patronage d'une présidente bienveillante parce qu'à elle, son orgueil a été satisfait-, mais aussi l'oreille de tout le Collège qui se laisse conduire en aveugle. A ce compte, de combien de dévouements, d'œuvres et de croix, ne se ferait-on pas le champion, si dévouement (autre que celui à ses propres intérêts), il y avait ? J Sapristi! onze heures, c'est que je dois aller à la « Croix ». Ne dois-je pas y chercher (moyennant finances, bien entendu), le dîner!! de ma petite nichée? (A suivre.) ——; Mf.-wa--.- INFORMAIiUNb hNANOIERES New-York, 5 juill. — Berlin —.—, Paris 5.7850, Londres 60 jours 4.72, Cable TransfeTS 4.7645, Argent en barres 78 1/2. Berlin, 6 juillet. Acheteurs Vendeurs jlonaude zlo.'io 276.25 Danemark 190.50 191.00 Suède 200.25 200.75 Norwège 194.75 195.25 Suisse 132 1/8 132 3/$ Aulncne-Hongrie 04.20 b4.30 Turquie 20.25 20.35 buigarie 60.50 81.50 Espagne l'25.oO 126.50 Amsterdam, 6 juillet. — Londres 11.5475, Berlin= (Hambourg 33.625, Paris 42.15, Suisse 51.75, Vienne 21.30, Copenhague 70.75, Stockholm 74.80. Zurich, 6 juillet. — Angleterre A 22.60, V 22.80, France A 82, V 83, Allemagne A 65, V 67, Autriche-Hongrie A 41, V 42.50, Italie A 65.75, V 66.50, Hollande A 196, V 198, New-York chèque A 4.74, V 4.79, New-York court terme A 4.75, V 4.80, Copenhague A 138, V 141, Stockholm A 145, V 148, Christiania A 140, V 143, Pétersbourg A 100, V 110, Madrid A 111, V 113, Buenos-Ayres A 2.10, V 2.17, Vienne, 5 juillet. — Berlin 155.75, Suisse 2u-J.75, Hollande 420, Sofia 127.50, Copenhague Christiania 302.75, Stockholm 311.75, Rouble 3.25, Cen-staninople 31 5/8. Londres, 5 juillet. — Amsterdam 3 mois 11.69 1/2 id. à vue 11.53 1,2, Paris 3 mois 27.80, id. à vue 27.44, Pétersbourg vue 214. Paris, 5 juillet. — Rente 3 p.c. 60.25, Emprunt 5 p.c. 88.35, Espagne Ext. 4 p.c. 10o.20, Rt:=si© 1906 5 p.c. 75.90, Russie 1896 3 p.c. 47, Turcs unifiés 4 p.c. 63, Crédit Lyonnais 715, Se;ragosse 423, Suez 4400, Thomson-Houston 714, Rafr. Fay 485, Caoutchouc 197, Ma acca 134, Bakou 1330, Briansk 385, Lianosofî 347, Maitzeff 494, Le Naphte 355, Toula 1005, Rio-Tinto 1750, Cape Ccppër 125, China Copper 363, Ui-ah Copper 656, De Be ers 379, Goidheids 45, Tamganyika 103, R&.umœes 92. 'J1 Si.:., .1 sJZi i-lii iJ, Londres, 5 juillet. — Consol. 2 1/2 p.c. 55 1/8, Brésil 1889 4 p.c. 57 3/4, Japon 18S0 76 3/4-, Portugal 4 p.c. 57 1/2, Russie 1909 4 1/2 p.c. 66, Canadien Pacific 177 7,8, Unit. Stat. Steel Corp. 134 3/4 Rio Tinto 61 1/2, Charîeied 12 s. 9 d., De Beera 14 1/8, Goldfields 1 9/16, Ranûmines 3 3/8, Emprunt de guerre 5 p.c. 94 9/16, Emprunt de guerre 3 1/2 p.c. 87 1/8. BOuj-iSlS JSLjW-ko.»JS>. New-York, 5 juillet. — Atch. Top. an<t S. Fé 4 p.c, 101, Unit. Stat. Steel Corp. 5 p.c. 104 1/2, Atch. Top. arad Santa Fé G0 1/2, id.préi. 95 1/2, Baltimore and Ohio 69 1/8, Canadian Pacific 158, Cnesap. and Ohio 59, Chic. Miiw. and St-Paul 66, Denv. and Rio-Grande 6, Erié 24, id. Ire préf. 86, id. a pref. 28, Great North. préf. 101 1/4, Minois Central 101, Inter'cor. Cs. Corp. 8 7/8, id.pre;. 53 1/8, Kans. City and Saiith. 21, id.préi. 53 1 4, Louisviile and Nashville 124 7/8, Miss. Kans. and Tex. 6, Missouri Pacifie 28 12, Nat. Railw. of Mex. 6, New-York Ont. and Wst. 23, Norfolk and Western 120, North. Pacific 99 7/8, Pennsylvania 51 7/8, Reaàing 92 7/8 Chic. Rck. Isl. and Pac. 41, Southern Pacific 91 1/8, South. Railway 25 1/2, id.préf. 54, Union Pacific 132 3/4, Wabash préf. 48 1/2, American Canal Lan 43 1/2, Am. Stneit. and Réf. 104 7/8, Anaconda Cop. Mg. 79 1/4, Bethlehem Steel lo5 1/2, Central Leather 93 1/8, Intern. Merc. Mar. 26 1/2, id.préf. 81 1/2, Unit. Stat. Steel Corp. 126, id.préf. 117 1/4. t 20 Feuilleton du Bruxellois. ' FMI If PLOK par EUUE1NE SUE. — Et moi aussi, — répondit Gram-de-Sel. Une rameur sourde annonça l'arrivée de M. varadeuc, le desservant de la paroisse. Il officia. Après l'office, M. Karadeuc monta an chaire. Alors les fidèles saisirent ce moment pour éternuer, se moucher, tousser, bâiller, soupii-rer, se tourner et se retourner. Puis on fit silence..., mais un grand silence! Le prédicateur s'avança sur le bord de sa tribune, y étala des mains osseuses et velues; ses yeux brillaient sous ses épais sourcils roux, et sa bouche grimaçait un singulier sourire... puis il commença: « Mes chers frères, apprehendi te ab extremis terrœ et a loaginquis ejus vocavi te; elegi te, et non abjeci te ; e timeas, quia ego tecum Eum. » Comme l'auditoire se composait de bas Bretons renforcés, cet exorde fit peu d'effet. « Oui, mes frères, ce qui veut dire: Je t'ai pris par la main pour te ramener des extrémités de la terre; je t'ai appelé des lieux les plus éloignés; je t'ai choisi, et je ne t'ai pas rejeté; ne crains rien, parce que je viens à toi. » Or, mes frères, ces paroles peuvent s'appliquer au vertueux, au digne, au respectable yioillard que nous pleurons tous..., en un mot, à Barbe-Nicolas Kernok, ancien négociant. » Ici M. Durand donne un premier coup de coude à Grain-de-Sel, qui, se prenant le nez entre le pouce et l'index, laisse échapper une espèce de mugissement sourd et de rire étouffé. « Hélas ! mes frères, reprit le curé, cet ancien négociant, ce Kernok, c'était aussi un agneau éloigné du bercail! Cet agneau était aussi dans des pays éloignés... et la Providence l'a pris par la main. » — Par la patte, dit le vieux Durand. — Comparer le capitaine à un agneau ! — répondit Grain-de-Sel en mettant sa toque devant sa figure. Le prédicateur continua nonobstant. « La Providence, mes frères, lut a dit aussi: « Elegi,'non abjeci te »... je t'ai choisi, et je tfe t'ai pas repoussé, quoique ta vie ait étû agitée. » — 11 appelle ça " agitée », — murmuia Durand en donnant un second coup de coui' à Grain-de-Sel, qui riposta avec la même énergie, c'est-à-dire d'une force à enfoncer deux côtes à l'ex-charpentier-chirurgien-canonnier. Oh! ils se comprenaient. « ... Oui, mes frères, agitée. Mais après avoir navigué sur une mer orageuse, la poupe de son esquif atteignit un rivage de paix et de repos. » — La poupe ! ça parie marine ! — dit Durand d'un air méprisant; la proue donc, la proue, sacristain ! Le curé jeta un regard d'indignation sur Durand et répéta avec obstination: « Mais la « poupe » de son esquif atteignit enfin le rivage de paix et de repos, où ce vertueux, ce digne, ce respectable, cet angélique vieillard fit épanouir la fleur de la bienfaisance et de la religion. » „ — Est-il bête, ce curé ! — murmura Gram-de-Sel.— Bête comme un hareng, — répondit Durand en haussant les épaules. « ... Ainsi, mes frères, reprit le prédicateur, unissez-vous à moi pour remercier ie Roi dos rois de ce qu'il a couronné celui que nous pieu rons d'une des auréoles de son éternité. » l: —- u Amen », — répondirent les assistants. — Dis donc, Grain-de-Sel, vois-tu le capi- r taine Kernok coiffé d'une auréole 1 — dit c maître Durand. ,j Mais Gram-de-Sel no l'écoutait plus, car le j( curé était descendu de la chaire pour se diri-ger vers le cimetière où reposait Kernok; ils arrivèrent devant sa tombe. ^ La figure de Grain-de-Sel devint sombre et r sévère, il tenait sa toque dans ses deux mains pondantes, et Durand lui serrait les bras en j s'essuyant ies yeux. r Alors le curé clit quelques prières, qui furent répétées en chœur par les assistants agenouil- t lés, puis tout ie monde se retira. Durand et Grain-de-Sel restèrent seuls. j Et ie soleil avait déjà disparu depuis long- r temps derrière ies montagnes de Trégnier, que ies deux amis étaient encore assis près du g tombeau de Kernok, muets et pensifs, la tête g cachée dans leurs nains. J 1 >■11 Jl ) ' ' J V EL G1TAÎÎO. Cara de angel y c razan de demonio. Figure d'ange et cœur de démon. Lopez de Vega. CHAPITRE PREMIER. Le Barbier de Ganta-Maria. Un barbero di qualidad. — Par l'œil de saint Pioeo, je vous jure, ion compère, que le Gil vno va débarquer a latagorda. Ma digne tante Isabelle, en reve-ant de l'île de Léon, a vu tous les gardes-ôtes sur pied ,et m'a dit qu'on avait posté eux vedettes dans ie phare pour surveiller ?s évolutions du navire de ce damné, que l'on perçoit au largo. — Par la châsse de saint la,go ! compère, le êeheur Pablo arrive de Conil, et il vient de ie répéter encore que la tartane aux voiles >uges est mouillée à une demi-porlee de ca-icn de la côte, et que tous les habits de cuir 1) sont en alerte... — On a abusé de votre crédulité, seigneur ou José. — On s'est joué de vous, « monsieur du îasoir », — répondit José en sortant d'un'air arquois. Cette qualification de « monsieur du fta-oir » fit tressaillir violemment Florès ; car, 'il « rajeunissait » le public, c'était pour ne las démentir absolument ia signification, he-asl trop positive, du plat d'étain luisant qui (1) Les douaniers. se balançait dans un coin obscur c' la porte; mais aussi, au grand jour, apparaissait un immense tableau représentant une main armée d'une lancette, et ouvrant avec délicatesse les veines d'un bras colossal. Ainsi l'observateur comprenait facilement que ie barbier mettait son amour-propre et sa gloire à exercer certaines pratiques chirurgicales, et que c'est presque malgré lui qu'il descendait jusqu à l'ignoble rasoir, dont les profits paraissaient pourtant assez honnêtes. Maître Florès jouissait d'ailleurs d'une considération méritée; sa boutique, comme le sont généralement en Espagne les boutiques de barbiers, était le rendez-vous de tous les nouvellistes, et particulièrement des marins ietraités qui habitaient Santa-Maria; et si les nouvelles que l'on puisait à cette source n'étaient pas revêtues d'un caractère bien authentique, on ne pouvait nier qu'elles ne fussent au moins fabriquées en conscience : détails, mots historiques, porlaits, circonstances, rien n'y manquait. Dévot, d'un esprit souple et conciliant, le barbier exhalait la béatitude par tous les pores; il était toujours soigneusement habillé de noir; ses cheveux gris et iisses s'arondissaient derrière ses oreilles, et deux larges places rouges, remplaçant les sourcils, se dessinaient au-dessus de deux petits yeux fauves d'une mobilité extraordinaire; mais ce qui, surtout, méritait l'attention, c'était sa main, dont la teinte blanche et fraîche, les ongles roses eussent fait honneur à un chanoine de Tolède. (A suivre.) — . j Imprimerie Internationale. 9, rue RuysclaeU

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Cet article est une édition du titre Le bruxellois: journal quotidien indépendant appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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