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2* Ann�e. - N� 384
TIRAGE 75.000
GINQCENTIM ES
Eden A MERCREDI 20 ET JEUDI 21 OCTOBRE 1915
Le
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Bruxelles et Faubourgs...
Province et Etranger' . � � .
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Journal Quotiaien Iixca-o;sp�xi.ca.�txi."t
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L'Italie et la Russie d�clarent la guerre � la Bulgarie
,e G�n�ral Hamilton quitte 1 commandement aux Dardanelles �
Les Causes de la Chuta de M. Deloass�
Cet homme d'Etat fran�ais, qui .levait
consacr� tout son immense talent diplomati-
que et cela depuis vingt ans �-dresser l'un
contre l'autre les peuples fran�ais et alle-
mand, et qui avait contribu� � pr�parer la
guerre d�sastreuse actuelle, s'en va.
Au fond pourquoi M. Delcass� a-t-il d�-
missionn�?
M. Viyiani a d�clar� cat�goriquement �
la Chambre qu'entre le ministre des Affai-
res �trang�res, M. Delcass�, et ses coll�gues
il n'existe pas de diff�rends d'opinions et
que toutes- les .d�cisions du Cabinet ont �t�
prises � l'unanimit�. -Savoir', dirait Panur-
ge.
M. Viviani ne dit pas si cette unanimit�
ne s est affirm�e pr�cis�ment qu'en l'absen-
ce de M. Delcass�. En tous les cas il est �vi-
dent que M. Delcass� .tombe victime de sa
politique d�cevante au sujet des derniers
�v�nements balkaniques et que sa d�mission
est en relation intime avec l'exp�dition des
AU -o de l'Entente dans les Balkans. L'ar-
gument �trange que M. Delcass� se retire
en pr�sence d'une unanimit� si parfaite en-
tre lui et ses coll�gues est inadmissible. Vi-
viani a d� plut�t apercevoir qu'il n'�tait jii
opportun, ni pratique d'accentuer cette pr�-
tendue unanimit� dans les d�cisions des con-
seils minist�riels alors que tout le monde en
France est tr�s pessimiste � ce sujet. D'au-,
tant plus qu'il s'agit ici d'un homme d'Etat
qui, plus qu'aucun autre Fran�ais,a attach�
sun noni� la gen�se 'et � f histoire de'cette
guerre. M. Th�ophile Delcass� porte, en
r�alit�, la plu� lourde responsabilit� du gi-
gantesque massacre actuel qu'il a tout fait
pour rendre in�vitable.
N� au mois de mars en 1852, � Paraiers,
il entra dans la vie politique �comme jour-
naliste, r�dacteur de la R�publique fran�ai-
se, fond�e par L�on Ganibetta, dont il est
l'�l�ve. En 1898 il prend la premi�re fois
le portefeuille de ministre des Affaires
�trang�res. Ses efforts, penda'nt toute cette
p�riode, tendirent uniquement � isoler l'Al-
lemagne de ses voisins. Il s'effor�ait de
l'encercler en cr�ant les alliances et' les con-
ditions n�cessaires pour augmenter les esp�-
rances d'une revanche guerri�re de la bour-
geoisie fran�aise:' En sa qualit� d'�l�ve_.et
de continuateur de la politique de Gambet-
ta. il s'inspirait de son id�e exclusive que
la France, une fois li�e�avec Londres et P�-
trograde, serait victorieuse. La politique de
M. Delcass� visait donc-� la cr�ation d'une
alliance �troite ,avec la Russie et � une en-
tente avec l'Angleterre qui l'avait fait recu-
ler � Fachoda devant la menace d'une
guerre de colonisation. La situation �cono
mique et politique de l� France � ce me
ment contribu�rent � favoriser la r�alisation
des aspirations de M. Delcass�. Tout d'abord
Jes capitalistes fran�ais voulaient enrayer,
d'accord avec l'Angleterre, foute expansion
coloniale �trang�re. Ils ne voulaient pa-s,
d'aCcord avec la Russie, .entrer en conflit
avec le voisin d'outre-Manche, d'o� la.re-
culade sur le Nil de Marchand. Puis la pre-
mi�re ann�e de M. Deloass�, comme minis-
tre, avait eu comme contre-coup et comme
r�sultat d'orienter la politique allemande
vers la cr�ation d'une flotte puissante, mar-
quant ainsi le commencement de la rivalit�
anglo-allemande.. Poursuivant alors son
plan, M. Delcass� sugg�ra les bases de l'ar-
bitrage en 1903 puis de l'accord anglo-
fran�ais en 1904, apr�s l'affaire de Fachoda.
Il mit tout en �uvre pour �viter tout d�s-
accord et tonte guerre avec l'Angleterre.
Au lieu de rechercher plus pratiquement
une entente plus profitable avec l'Empire al-
lemand, il affecta une attitude provocatrice
et man�uvra de plus belle pour r�aliser l'i-
solement de l'Empire germanique. Ce jeu
dangereux que Delcass� pr�parait � faire
jouer � la France par sa politique contre
l'Allemagne, fut, d'ailleurs, vivement criti-
qu� � chaque occasion surtout par Jean Jau-
r�s. Gr�ce � l'opposition de Jaur�s, qui aspi- � �t� repouss�e. Dans la r�gion de SmoUoy,
d'�tablir des relations plus amicales avec
l'Angleterre, de cr�er une �troite entente
russo-anglaise et d'utiliser au profit de l'im-
p�rialisme fran�ais, les diff�rends anglo-al-
lemands. Ces dissentiments entre Berlin et
Londres, il les consid�rait comme un triom-
phe personnel de sa politique et essayait de
les accentuer et surtout d'en profiter.
Apr�s l'�lection de M. Raymond Poinca-
r� � la pr�sidence de la R�publique, Delcas-
s� fut envoy�, Te 21 janvier 1913, comme
ambassadeur � P�trograde. L�, il entra aus-
sit�t en relations" intimes et suivies avec la
faction militaire russe, dont le chef le plus
influent �tait l'oncle du Tzar, le grand-duc
Nicolas Nicola�ewitch.Il repr�senta � P�tro-
grade compl�tement son. esprit guerrier et'se
fit le protagoniste des aspirations de revan-
che de son chef, le pr�sident Poincar�. Lors-
qu'Isvo�sky eut achev� son �uvre � Paris,
M. Delcass� revint en France, en janvier
1914. Le 27 ao�t de la-m�me ann�e, il repre-
nait l� Minist�re des Affaires �trang�res,
avec l'esp�rance de r�aliser enfin les plans
auxquels il a consacr� toute sa diplomatie.
Aussi fut-il guid� par la m�me politique vis-
�-vis de l'Angleterre. La question d'Egyp-
te et l'affaire de Fachoda avaient beaucoup
�loign� la France et l'Angleterre. Delcass�
c�da � Albion sur tous les points, unique-
ment dans le but d'arriver, � une entente
�troite avec l'Angleterre et 'd'achever d'iso-
ler l'Allemagne. Apr�s la guerre des Boers
�� gT(i901) il accueill�t avec-em^ess�m^j�r ricl��
du voyage d'Edouard VII � Paris. Bref, la
politique de Delcass�� cimenter une alliance
de la France avec la Russie et l'Angleterre
avait alors e-- partie r�ussi. Par contre, ses
calculs militaires' ont �chou�. Par ses rap-
ports diplomatiques il a beaucoup tromp�
ses coll�gues. Il fit une tr�s vive opposition
� l'exp�dition vers les Balkans. De l� les
diff�rends aigus-entre lui et ses coll�gues du
Minist�re qjni viennent, enfin, de provoquer
sa retraite.
D'ai�tre part aurait-il pu, en restant au
pouvoir, porter encore la lourde responsabi-
lit� devant l'Humanit� tout enti�re, d'avoir
pr�par� et pr�cipite les douloureux �v�ne-
ments actuels, d'avoir jet� les peuples les
uns contre les autres, d'avoir contribu� � ce
carnage inhumain, au lien de chercher un
rapprochement amical avec ses voisins de
l'Est, qui seuls pouvaient garantir le bien-
�tre et le d�ycloppenisint pacifique de la
France et de 1 Humanit� tout enti�re?
L'Allemagne n'a pas voulu la guerre, c'est
un fait acquis � l'Histoire. On pr�parait
son �crasement �conomique et politique, en
y pr�ludant par un encerclement syst�mati-
" que. L'Allemagne le comprit et prudemment
se pr�para poi ? le moment o� sonnerait
l'heure du conflit que la politique 'de M.
Delcass� et " j M. Poincar� avait rendu in�-
vitable. Qui oserait'lui faire un crime de sa
sage pr�voyance. Mieux guid�e, la France
f�t redevenue, sans frais, ni risque aucun,
�une plus grande France, � c�t� d'une gran-
de Allemagne, r�alisant enfin avec l'Au-
triche-Hongrie, le groupement du Bloc
germanique unifi� de l'Europe Centrale.
Pierre HANTCHEFF.
rait toujours dans l'int�r�t de la France et
de la Paix universelle, � �tablir les relations
les plus cordiales avec l'Empire allemand,
M.Delcass� eut le temps de se ressaisir, alors
qu'il �tait au pouvoir, en 1905, qui marqua,
les conflits de Tanger et d'Alg�siras, et il
put ainsi �viter la guerre. Trois ans apr�s,
il revint encore au pouvoir et aussit�t il re-
prit avec plus d'opini�tret� cette fois, son
ancienne politique/ qui eut pour objectifs
-^-d>-
La Guerre
Communiqu�s Officiels
ALLEMANDS
Th��tre de la guerre de l'Ouest
� Berlin, 19 octobre. (Communiqu� de mi-
di.) � l'as d'�v�nements; im portant s.
Th��tre de la guerre de l'Est
Arm�es du mar�chal von Hindenburg
Au sud de Riga, nos troupes ont pris d'as-
saut plusieurs positions russes et atteint la
Buna � l'est de Narkmcitz; elles ont captur�
1 officier, 240 soldats et 2 mitrailleuses. Au
nord-ouest de Jakobstadt, une attaque russe
un de nos avions de combat a abattu tin bi-
plan fran�ais conduit par un capitaine d'�-
tat-major russe et arm� d'une mitraiUeuse
anglaise. J^if
Arm�es du n ar�chal prince Leopold
de Bavi�re
Rien de nouveau.
Arm�es_du g�n�ral von Linsingen
Sur le Styr, les combats signal�s hier
tournent, � notre avantage.
Dan les Balkans
Des troupes du '/rozhongr�ises de Varm�e
du g�n�ral con Kt vess (arm�es du mar�chal
von Mackensen) At pris la ville d'Obreno-
vac. Au sud de Belgrade, des forces alle-
mandes et a ustro- .ongroisss, apr�s avoir li-
vr� combat, ont < teint les hauteurs � l'est
de Vrtinje, au sul de Kipany et au~sud_ de
Groca sur le Dot t�e. L'aile droite de l'ar-
m�e du g�n�ral i m. Gallwitz s'est empar�e
He force de la r� ion � l'ouest d� Seone et
villages de Vodan j et de Mala-Krena. La r�-
gion des liauteursi situ�es pr�s de Lucica,
ainsi qu'au sud m'-Bozevac, a �t� enlev�e �
l'ennemi. L'arma du g�n�ral Bojadjeff
progresse dans la �irection de Zajecar, Kna-
jazevac, au del� djnoioo et dans la direction
de la vall�e de Pint. D'autres forces bulga-
res ont pris Vran-j, dans la vall�e sup�rieure]
de la Moravad, pi is au sud, ont d�j� d�pas-
s� la ligne d' Egri Pa Tan ka � Skip.
AUTRICHIENS
Th��tre d?. L� guerre russe
'. Vienne, Vj octobre)!� Les Busses ont continu�
hier leurs attaiq�esimns le territoire mar�cugcw�
et bois� du Stfeinf�ftur. Pr�s du village de Bo-
guslawka-, situant nerd-ouest de Dcrasno, "enne-
mi assaillit trois foisUans succ�s la position d'une
mvisioh d'honved. Il\fji& mis en fuite par le feu
et, dans un corps � ,cut et Stoikbrdo. Plus loin, au sud, ils for-
cirent les Serbes � reculer dans la direction de
Knjazcvac. Ils attaqu�rent'encore, avec plusieurs]
r�giments, plus loin, au sud, � Krexca-Palanka, �
Ta route vers Kvmaiiowo. Ils parvinrent � attein-
dre TscTixipinobrdo, d'o� ils peuvent menacer Ku-
manowo-VTranje � la ligne du chemin de fer Nisch
Salonique. Les Serbes r�sistent avec succ�s a la
Bregalniza.
TURCS '
Constantinople, 20 octobre.� Dans la
nuit du 18, octobre, nos d�tachements �clai-
rturs ont attaqu� des d�tachements �clai-
re ur s ennemis et les refoul�rent jusqu'aux
tranch�es de leur ligne principale, en leur
infligeant des pertes consid�rables. A Ari-
Bvirnu et � Sedd-ul-Bahr, combat � feu e�
lancement de bombes localement restreint.
Sur les*autres fronts, rien d'important.
-----------------------+-�-*.-----------------------
Derni�res D�p�ches
D�CLARATION DE GUERRE DE
LA RUSSIE A LA BULGARIE
Bucarest, 20 octobre. � Comme l'an-
nonce le journal Dimineata, la d�claration
officielle de la guerre � la Bulgarie est
maintenant d�cr�t�e par le gouvernement
russe.
D�CLARATION DE GUERRE DE
L'ITALIE A LA BUlGARIE
Rome, 20 octobre. � (Agence Sitefani).
� Comme |a Bulgarie a ouvert les hostili-
t�s contre la Serbie et combat ses alli�s
avec les ennemis de l'Italie, le gouverne-
ment italien d�clare, sur l'ordre du Roi,
que l'�tat de guerre r�gne entre l'Italie et
la Bulgarie..- -';'.
DANS LES BALKANS jjj|
Ofenpest, 20 octobre. � On annonce de
Sofia, � l'As Est : Comme le publie le com-
muniqu� officiel bulgare du 16 octobre, ies
Bulgares sont entr�s le 16 octobre dans la
ville de Vranja et ont occup� en outre Egri-
Palanka et Kotschana.
Paris-, 20 octobre. � Les derniers rap-
Lmris officiels aruxoncent ; Les Bu'gares,
apr�s une attaque impr�vue contre des co-
lonnes volantes serbes, ont d�truit la ligne
de chemin de fer serbe pr�s de Vranja.
En Serbie
Ath�nes, 20 octobre. � (T�l�gramme de
l'Agence Havas.) � L'interruption de La
ligne de chemin de fer Nisch-Salonique
n'est pas confirm�e.
Le premier train avec des Fran�ais bles-
s�s, au cours des combats avec les Bulgares,
est arriv� � Salonique.
R�vocation du commandant en chef � GaUipoli
Londres, 20 octobre. � Le Bureau de la
Presse publie : le g�n�ral Sir Ch�ries Mon-
ro, a �t� nomm� commandant en chef de
l'arm�e d'exp�dition. Le g�n�ral Sir Ha-
milton retourne en Angleterre pour faire
son rapport. Jusqu'� l'arriv�e du g�n�ral
Monro, lo lieutenant-g�n�ral Birdwood, est
charg� du commandement des troupes.
A propos du trait� greco-serbe
Londres, 20 octobre. � Le Times qualifie
dans ,uh article de fond, le trait� greco-ser-
be, que-Za�mis a ni�, un actif dans la situa-
tion, g�n�rale des Alli�s. Dans le cas o� le
gouvernement grec maintenait le d�menti
et d�truisait ainsi l'actif des Alli�s, ceux-ci
auraient le droit de s'y opposer par tous les
moyens-dont ils disposent.
. Le'journal pr�conise un appel r�volution-
naire au peuple grec*. Venizelos est oppos�
� un gouvernement qui n'est que nominale-
ment constitutionnel. Le journal termine
ainsi : Les gouvernements anglais et fran- ;
�ais s'attireraient la col�re de leur peuple
s'ils ne faisaient pas" usage au moment cri-
tique de ce moyen.
L'offensive bulgare en Serbie
Berlin, 19 octobre. � Au sujet de l'avan-
ce de l'arm�e bulgare en Serbie, il est dit,
d'apr�s le Berliner Lolcal Anzeiger', dans un
communiqu� d'un journal d'Ofempest :
Apr�s la prise de Caroevosclo �t-Grado, les
Bulgares, en ' poursuivant l'ennemi, ont
franchi la Bregalnitza et pris Xalimanschi
et Radlovci. Les habitants des localit�s ma-
c�doniennes ont re�u avec enthousiasme les
troupes bulgares quicontinuent la poursuite
des Serbes vers Obrinasi et Vinica. L'arm�e
bulgare, forte de 50,000 hommes, qui a p�-
n�tr� en Mac�doine par Blagora-Planina,,
est engag�e dans un combat excessivement
sanglant, le long, de la rive est du Wardar,.
avec des troupes serbes qui se d�fendent avec
acharneipent.
L'Italie ne se d�cide pas
Berlinj 20 octobre. � D'apr�s les jour-
naux du matin, l'attitude d'expectative de
l'Italie se trouve confirm�e dans la pressa
anglaise. Les journaux publient une nou-<
velle dans ce sens du Messaggero,
lies combats de Hulluch
Londres, 20 octobre. � Il est dit dans vw
rapport militaire du Times, du quartier g�>
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