«- Année - N. 1046 - Ed. S M»— ffnriTMMMCMMWMBaMWOMMMMMMM————B—MB—MB———M—M— CINQ CENTIMES Marffi £3 Août 19ff ABONNEMENT POSTAL, ÉO. B Bruxelles - Province - Etranger 3 mois : Fr. 4.50. - Mk. 3.60 Lï3 bureaux de poste en Belgique •t à l'Utranger n'acceptent que des ■bonnement» TRIMESTRIELS; ceux-ci prennent cours les IJanv. 1 Avsii 1 Juillet ! Octob. On peut s'abonner toutefois pour le» oeux dernier» mois ou même pour te Dernier mol»' de chaque trimestre au prix de : 2 Mois 1 Mois Fr.3.00-Mk.2.40 Fr1.50-Mk.l.20 TIRAGE : ffO.OOO PAR JOUR Le Bruxellois Rédacteur en Chef : René Armand ra.-" .... i tourna! iicililen Indépendant Rédaction, Administration, Publicité, Vente : 1 BRUXELLES, | ANNONCES — La ligne Faits divers et Eshwi. fr. 5.00 Nécrologie 3,(X5 Annoae«s sommercialw . 1.50 » financières ... 1.00 PETITES ANNONCES La petite ligne 0.50 La grande ligne 1-00 TISlAGiâ : HO.OOO PAR JOUR t Les bureaux du « BRUXELLOIS » se trouvent RUE DE LA CASERNE, 33 et 35, à Bruxelles (près de la pîace Ânitsessensl LA VOIX DU VATICAN Le monde entier salue avec émotion le nouveau geste souverain du pape Benoit XV, qui vient solennellement d'adjurer les peuples qui s'entre-tuent de cesser leur inhumaine boucherie. Comme chef traditionnel de la plus haute puissance morale et aeligieuse qui soit, Benoit XV tend le rameau d'olivier aux chefs responsables devant l'Histoire et devant Dieu et leur indique la voix de la Paix, .promise il y a 19 siée'es aux « hommes de bonne Volonté ». On lira plus loin le résumé exact de bases de transaction suggérées par le chef éminent de la catholicité. Ce document, qui restera devant la postérité comme un éclatant témoignage de la tra-tionnelle sollicitude de la Papauté en faveur du maintien de la Paix, du Droit et de l'Ordre publics, consacrera, quel qu'en soit le résultat, la puissance nouvelle, quoique toujours immanente, des forces impondérables, dont l'opinion publique n'est qu'une 'des formes élémentaires d'expression. Absolument neutre avant l'origine de l'effroyable conflit actuel, resté non moins indéfectiblement neutre depuis l'explosion de la guerre mondiale, Benoit XV rappelle avec raison qu'il s'est dévoué à soulager le sort des victimes sans tenir compte des religions ou des nationalités. Avocat du Droit, suprême incarnation et résumé Intégral des forces morales immortelles, impondérables qui ennoblissent le progrès et conditionnent ïlnalement, quoique à notre insu, l'évolution de l'humanité, — le Souverain Pontife, dernier représentant sur la terre de celui qui voulut être salué le Prince de la Paix, tente, en un ultime effort, S'asseoir définitivement le monde moderne sur d>es bases nouvelles et inébranlabiés, en provoquant la cessation des hostilités non point par le règlement brutal et jamais décisif des batailles, mais par la libre discussion et le consentement mutuel des frères ennemis, enfin réconciliés devant l'autel d'une Paix éternelle. Les dirigeants des cations-reines sur la conscience de qui pèse à l'heure présente une responsabilisé 'épouvantable, commettraient un crime inexpiable, irrémissible devant le tribunal de la postérité, s'ils n'écoutaient la voix du Grand Vieillard du Vatican qui, au nom de l'HumanM en deuil, les conjure de rentrer en eux-mêmes en leur montrant par surcroît que la folie sanguinaire qui" a saisi les peuples les empêche du même coup de voir et de comprendre que leurs vrais intérêts matériels, causes primordiales et essentielles de toute guerre, leur commandent impérieusement de mettre enfin ■un terme au cataclysme actuel, où risque de sombrer l'avenir de la civilisation. « Créez, dit le Pape, mai® librement, un tribunal d'arbitrage international, qui réorganise et maintienne à jamais le règne du Droit ; ouvrez les mers librement à tout trafic de toutes nations. Le progrès, la prospérité des peuples s'accroîtront du fait même de la suppression sans retour de toute hégémonie maritime quelle qu'elle soit. La Liberté triomphera dans sa plénitude. « Renoncez, ajoute-t-il à l'adresse des belligérants, à récupérer par la force les frais de guerre et autres dommages impossibles à évaluer avec équité, vu leur énormité mutuelle ; étant donnés surtout, les ruines, les désastres financiers et l'appauvris-,6-ment universel, causés à tous les belligérants, .voire a>ux neutres innocents, par trois longues années de guerre fratricide. « Sauf certains cas particuliers, tenez-vous quittes avec vos misères réciproques ; ce parlez jamais die vengeance ni d'après-guerre économique, ni de boycottage antihumain, si contraire aux intérêts matériels. « Restaurez la Belgique dans son indépendance politique, militaire et économique et unissez-vous pour l'aider financièrement à relever ses ruines et à lui faire crédit afin qu'elle puisse reprendre sa marche en avant, « Laissiez l(e© peuiples des provinces dont on se dispute la domination vous manifester librement, par le scrutin d'un référendum secret, avec quelle nation elles entendent désormais vivre et travailler. Répariez enfin la plus criante spoliation de l'histoire en rétablissant le noble royaume de Pologne, en relevant le trône de Jean Sobteski.voug souvenant que l'héroïsme de la Pologne fut pendant dix siècles le bouclier intangible et sacré qui sauva la Chrétienté et résista aux assauts des Ma-hométams alors conquérants et barbares. » Sur ces bases que S.S. Benoit XV indique aux peuples en guerre, on peut sans honte pour personne, discuter et s'entendre, d'autant plus que l'honneur militaire des deux groupes de belligérants est largement sauvegardé par leur admirable constance réciproque, par la révélation de leurs merveilleuses qualités d'intelligence, de volonté et d'énergie, par leur superbe conscience du Devoir envers leur patrie respective, conscience qui a enfanté des deux côtés des prodiges d'abnégation collective, des sacrifices individuels sublimes,et autorise l'Humanité endolorie à proclamer que cette guerre atroce par tant ses excès inévitables a permis, du moins aux hommes, de se rendre compte qu'ils n'ont pas démérité de leurs aïeux. Le Pape insiste pour qu'il n'ait point, cette fois encore, prêché dans le i rt. « Je serai assez divinement récompensé, cor.-lut-il, si les nations, enfin renonciliées, me saluent du titre, le seul que j'en-yie, de Pacificateur du monde moderne. » Il faut avoir une âme d'hyène, porter en sa poitrine le cœur d'un méchant et être animé exclusivement de l'intelligence du Mal pour ne pas s'age-'nouiller avec ferveur devant le grand Mage blanc de ila colline Vsiicaae en priant avec lui pour quie la |Paix descende enfin sur la terre apaisée. Marc de Salm. LA GUERRE 8MHIIP6I toîMSSIS ALLEMANDS BERLIN, 27 août. — Midi ; Xueaue ce la guerre à l'ouït. tôioupe d amée du Ield-maréeiial générai prince héritier Kupprecht de Bavière : En Flandre, ha lutte d'artillerie s'est considérablement renforcée à la côte ainsi qu'entre l'Yser et la Lys, vers le soir. Elle a perduré également la nuit. Ce matin, d'importants détachements anglais de reconnaissance se sont avancés plusieurs fois contre nos lignes. Ils ont été généralement repoussés. Depuis le canal de La Bassée jusqu'à Lenst une intense action d'artillerie a précédé de violentes poussées anglaises, déclanchées au nord-ouest de Lens immédiatement avant l'arrivée de la nuit; elles ont échoué sous des pertes élevées. Les engagements sur le terrain précédant nos positions à l'ouest de Le Catelet, ont duré toute la journée avec des succès variables. Près des fermes Mala-koff et Cologne, l'ennemi a obtenu des succès localisés. Des tentatives pour élargir le gain, ont échoué sous des pertes élevées. Groupe d'armée du prince impérial allemand : Au Chemin des Dames et dans la Champagne occidentale, par moments, vives luttes d'artillerie. Au sud d'Aillés, des attaques partielles françaises n'ont pu approcher de nos obstacles par suite de notre feu de défense. Devant Verdun, à l'ouest de la Meuse, en général, la situation est restée calme. Sur la rive orientale, le combat acharné a duré jusque dans la nuit. Les attaques françaises déclanchées après un feu roulant, près de Beau-mont, dans le bois des Fosses et de Chaune, nous ont dêl-ogés au début de Beaumont et des coins boisés.Par contre-attaque nous avons repris le village et ies bois et ramené quelques centaines df prisonniers. Vers le soir des effectifs français s'élantè-rent de nouveau à l'attaque qui aboutit à des combats qui durent encore autour de Bemimont. Entre la vallée de la Meuse et la route Beaumont-Vach.e-rauvillet toutes les attaques des Français ont été repoussées. Aviation : Le capitaine baron von Richthofen a abattu son 59e adversaire. Théâtre de la guerre à l'Est. Groupe d'armés du îeld-marécfcal général Prince Léopeld de Bavière: Au nord-ouest de Jacobstadt, les Russes ont aban. donné quelques positions sur la rive méridionale de la Duna, elles ont été occupées par nous. Près de Baranowitschi et au sud-ouest de Luck, le feu s'est ranimé à la suite de nos propres poussées fructueuses de reconnaissance; près de Husiatyn une tentative d'attaque russe a été étouffée sous l'action de notre artillerie. Frent d'armée du général colonel archiduc Joseph: Au cours d'une attaque des troupes allemandes ont arraché aux Roumains, quelques positions de hauteur au nord-ouest de Soveja; de violentes contre-attaques de l'ennemi, se sont écroulées avec des pertes considérables. Près du &roupe d'armée du feldmaréehaî général von MaGkeason: et Front en Macédoine: pas d'événements d'importance. BERLIN, 27 août. — Officiel du soir : Près de Beaumont sur la rive est de la Meuse,les Français qui ont attaqué le matin, ont été refoulés, par une contre-attaque, dans leur position de départ, après un bref succès de début; sinon pas de grandes actions combattives à l'ouest et l'est. La guerre sous-marine. BERLIN, 26 août. — Officiel ; Nouveaux succès de nos sous-marins sur le théâtre de la guerre septentrional ; 21,000 tonnes de jauge. Parmi les navires.coulés figuraient le vapeur armé anglais « Lynoria » (3604 t.) avec du charbon pour l'Haie; en outre, un-- navire marchand armé avec une charge complète de 5,000 'totîn»s en rouie pour l'Angleterre. AUTRICHE VIENNE, 26 août. — Oj/iciel ; Théâtre de la guerre à l'Est. Le feu de t'artillerie continue à être animé dans les régions du front du lieutenant-général archiduc Joseph et du lieutenant-général von Boehm-Er-molli. Pas d'actions combattives spéciales. Théâtre de la guerre italien. Sur le haut-plateau du Carso, la journée d'hier s'est également passée sans grand combat d'infanterie. Nous avons repoussé une attaque nocturne immédiatement au sud de la vallée du Wippach. De faibles poussées italiennes ont échoué près de Bi-glia. Des combats violents se développent de nouveau dans la région du monte Gabriele. Grâce à la bravoure des défenseurs, parmi lesquels les Sly-riens du Sud du régiment 87 et des détachements de la landsturm hongroise, méritent d'être signalés avec les chasseurs de Graz, l'ennemi n'a percé nulle part malgré des sacrifices sanglants considérables. Le monte Santé éwcité par nous, sans combat, dans la nuit du 24, a été occupé par les Italiens. Sur le haut-plateau de Bainsizza-Heiligegeist et à l'est d'Auzza, il y a eu plusieurs rencontres. Au Iront de la Carinlhie et du Tyrol, rien d'intéressant.ry^ca CONSTANTINOPLE, 27 août. — Officiel du 25 août : Front de Djala: L'artillerie ennemie a bombardé le matin du 23 août nos positionstsur le Djebel Kamrin. Front du Caucase : Sur le secteur de l'aile gauche, nous avons repoussé en plusieurs endroits des tentatives ennemies d'attaque. Frcut de Slnaï: Le 23 août, violent feu d'artillerie au front de Gaza. BULGARES SOFIA, 26 août ; Front en Macédoine : Dans la boude de la Czerna et à l'ouest du Var-dar, feu d'artillerie animé. Sur le restant du front, feu de distraction. Deux compagnies anglaises, qui cherchaient à attaquer nos détachements avancés, ont été dispersées par notre feu.Dans la vallée de la Strouma, canonnades isoléés et combats de patrouilles.Front en Roumanie : Faible échange de fusillades et de feu d'artillerie en certains parties du front. FRANçi&fe PARIS, 26 août. — Ofjiciel de 3 h. p. m. : Au nord de Verdun la nuit a été marquée par une grande activité d'artillerie sur la rive droite de la Meuse entre Samogneux et le bois Le Chaume. Sur la rive gauche nous avons légèrement progressé au sud de Bêlhincourt; nos .avant-postes sont aux abords du village et bordent la rive sud du ruisseau de Forges. Sur les hauts de Meuse, deux coups de main tentés par l'ennemi lui ont coûté des pertes sensibles sans aucun résultat.; Nuit calme partout ailleurs. PARIS, 26 août. — Ofjiciel de II h. p. m. En Champagne notre artillerie poursuivant ses tirs de destruction a provoqué dans les lignes enne. mies l'explosion de réservoirs à gaz au nord de la ferme Navarin. Sur la rive dreite de la Meuse nos troupes ont attaqué ce matin avec vigueur la ferme Mormont et le bois Le Chaume; notre attaque a parfaitement réussi et nous a mis en possession de tous nos objectifs. En dépit de la résistance acharnée de l'ennemi nous avons enlevé ses lignes de défense sur un front de quatre kilomètres et sur une profondeur d'un kilomètre environ. La totalité du bois des Fosses, le bois de Beaumont situé plus au nord sont en notre pouvoir.Poussan tplus avant nos troupes ont atteint les lisière$ sud du village de Beaumont. Une violente comi e-aClaque exnnetme débouchant du bois de la Wav&lle a été prise sous tes feux de notre artillerie et repoussée avec de lourdes pertes. Nous avons fait de nombreux prisonniers qui n'ont pas encore été dénombrés. Sur la rive gauche la lutte d'arillerie a pris par moments une grande violence dans la région au nord de la côte 304. Rien à signaler sur le reste du front. RUSSE PETROGRAD, 25 août ; Front à l'Ouest: Dans 'a direction de Êaranowitschi, l'ennemi a violemment canonné nos tranchées surtout près du village de Labuza. Au canal d'Ogin l'ennemi fort d'un bataillon environ, attaqua nos tranchées dans la région de Martynowa, après un tourbillon de feu, et s'empara de quelques-unes de celles-ci. Nous avons ensuite rétabli la situation primitive par contre-attaque. Dans ta région de l'embouchure du Zbrucz nos éclairants ont fait une-reconnaissance et ont fait prisonniers 10 Autrichiens. Près de Smor-gon, notre artillerie a abattu un avion ennemi, qui tomba dans nos lignes. Front on Soumanie : Dans la direction d'Ocna les Roumains ont repoussé de faibles attaques ennemies. Sur le restant du front, la situation est inchangée. ITALIEN' ROME, 25 août. — Officiel : Depuis hier, nos trois couleurs flottent au sommet du monte Sanio, grâce à la vaillance de la Ile armée, qui a pressé sur divers points la ligne de défense ennemie ces derniers jours et qui serre de près les Autrichiens se retirant en défendant pied à pied le terrain. Sur le Carso, le combat continue pour la possession des positions que nous avons conquises et que l'ennemi cherche vainement à nous arracher. L'activité aérienne a été très grande hier. Après avoir bombardé à différentes reprises la vallée de Chia-povano, nos appareils Caproni ont survolé à faible hauteur l'infanterie autrichienne, à laquelle ils ont livré bataille. Un seul des 223 avions italiens qui ont été engagés n'est pas rentré. ANGLAIS LONDRES, 25 août : Une forte contre-attaque ennemie, avèc des forces fraîches, contre les positions conquises par nous le 22 août, à la route Ypres-Menin, a refoulé nos troupcsavancées.Près d'Inlverness et le bois d'Elin. court s'est déclanché un violent combat qui continue encore. De nombreuses concentrations dans cette région on été prises efficacement sous notre feu. Les pertes ennemies pendant les combats acharnés de la journée ont été considérables. Nous avons avancé un peu notre ligne pendant la nuit au sud-est de St-Julien et avons fait quelques prisonniers. L activité habituelle de nos aviateurs a continué hier malgré le temps inclément et un violent vent de l'ouest. Les forces aériennes ennemies ont été peu actives. Dans des combats aériens un aéroplane allemand a été descendu et un autre abattu ingouvernable. Trois de nos aviateurs ne sont pas rentrés. Dans une attaque heureuse prononcée hier dans la nuit à l'ouest de Lens avec des pertes minimes, nous avons pris un morceau restreint d'une tranchée allemande qûi a une importance locale. Nous avons pris également un poste ennemi près de Lombart-zijde, avons fait des prisonniers et. pris une mitrailleuse. Violente activité de: l'artillerie ce Trtdiin tôt à l'est d'Epehy. Dernières Dépêches L'oSensive générale. Ber'in, 26 août. — L'offensive générale de l'Entente s'est relâchée au front de l'ouest et de l'est ; au front italien seulement les combats ont de nouveau été très violents. Au front de 'a Flandre nous avons perdu aux heures matinales, après des combats, alternativement heureux, un petit poste avancé au sud de Lombartzijde. Vers 11 h. du soir des détachements d'attaque ennemis ont essayé d'achever et d'agrandir l'avantage remporté le matin ; mais ils ont été repoussés. Dans des poussées successives le poste a été repris par nous. Des patrouilles ennemies ont été repoussées à plusieurs re. prises : il en a été ainsi d'une-teoupe rampante, qui a essayé d'avancer le soir dans la région de St-Julien, après une violente préparation d'artillerie. Activité aérienne modérée pendant la journée en raison du temps orageux ; elle qp, ranima de nouveau le soir et a été très animée également le 26 août au matin. Au front en Artois, les Canadiens ont arrêté leurs attaques malheureuses et abondantes en pertes.Une grande quantité de Canadiens tués gisent devant nos positions. Comme la veille, l'activité combattive s'est ranimée, dans la région de St-Quentin; elle fut très vive sur plusieurs points : Depuis midi, la ferme Malakoff et la région au sud dte celle-ci ont été prises sous un feu destructeur méthodique ; vers le soir le feu prit une violence particulière contre les positions prises par nous près de la ferme Guil-lemont. Ici nous aivioms déjà repoussé le matin une contre-attaque ennemie, partiellement dans des corps à corps. Vers 9 h. du soir, il y a eu sur ce point une nouvelle forte attaque de l'ennemi; les combats excessivement violents ont duré toute la nuit. Depuis les heures matinales, nos tranchées près des fermes de Malakoff et die Cologne, sont prises sous un feu très violent. St-Quentin a été vio^ lemment bombardé pendant la nuit avec des obus incendiaires ; 15 bâtiments, parmi lesquels le couvent des sœurs, ont été réduits en cendres. Tandis que le feu de l'artillerie ennemie se relâcha sur la rive ouest de la Meuse, elle fut d'une extrême violence à la rive est dans plusieurs sec-teurs.Dapuis l'après-midi jusque dans la nuit, nos positions au sud-ouest de Beaumont jusqu'au bois de Chaumes, ont' été prises sous un feu excessivement violent. Le feu accrut encore en violence au lever du jour. Lors de la poussée française vfers le nord, déjà signalée, contre la hauteur 344, les Français ont subi des pertes considérables, notamment dans notre feu de défense. L'exposé du communiqué français du 24 août, d'après lequel les Français ont pris, en un seul élan, la hauteur 304, vigoureusement retranchée, est erroné. La hauteur 304 avait déjà été évacuée méthodiquement depuis près de trois jours. Au front de l'est, pas d'événements particuliers, en dehors d'attaques de feu imprévues et momentanées et de quelques entreprises de patrouilles. La bataille de l'ïsonzo. Vwnlae, 26 août. — Les correspondants de guerre du front de l'ïsonzo annoncent que les Italiens utilisent contre la Hermada à peu près le double de troupes que lors de la dixième bataille de l'ïsonzo et que leurs forces dépassent par endroits douze fois les nôtres : Les régiments combattant sur la Hermada ont été attaqués simultanément chacun, par deux brigades italiennes der-" tière lesquelles se trouvaient quatre brigades en réserve, de manière qu'en réalité chaque' régiment austro-hongrois faisait face à 6 brigades ennemies. Cette supériorité de force énorme avance ®n vagues incessantes, de façon qu'il n'y a aucun intervalle pendant toute la journée entre les attaques isolées d'infanterie. On évalue qu'il a été prononcé journellement 8 à 10 attaques, de manière qu'un bataillon des régiments ci-desàus nommés ont combattu sans interruption pendant 36 heures. Les pertes des Italiens étaient telles, grâce à la merveilleuse collaboration de l'infanterie et de l'artillerie du défenseur, que la moitié des troupes assaillantes éta't mise hors de combat. L'artillerie austro-hc-ngroise et Les mitrailleuses ont agi terriblement, de façon que nos positions étaient littérai. lement jonchées de cadavres ennemis. L'évacuation du champ de bataille était toutefois impossible, en raison des combats incessants. Les correspon-dasits annoncent au sujet de la tactique assaillante des Italiens, que ceux-ci suivent la même tactique des attaques de masses des Anglais, Français et Russes. L'accumulation incommensurable de matériel et la concentration de leurs troupes permettent aux Italien® de continuer 1© combat sans avoir égard à rien.Les troupes d'attaque sont suivies par des carabinieri, qui, armés de revolvers et de bâtons, étaient chargés de stimuler les traînards. Ils forment la police derrière les premiers échelons d'attaque. Les attaqufïes des Italiens, qui s® suivent i presque sans intervalle, pendant toute la journée, ont un appui vigoureux dans l'efficacité de l'artil- J lerie, dont la force est évalué à plus de 1,000 batteries. Les canons de navires des batteries flottantes établies dans le territoire dos lagunes de Grado, dirigent leur feu destructeur de longue portée contre le Heimad, Prosecco et Opcina, tandis que des canons de campagne anglais, qui ont été utilisés ,pour lia première fois dans l}i bataille de la Somme et des canons de chemin de fer américain, établis dans la région de Monfalcone, bombardent nos positions avec des munitions américaines. La nouvelle suisse, que parmi le® troupes italiennes des bataillons français ont également r.ïtaqué, n'est pas exacte. Les Italiens sont bien aidés par des officiers d'artillerie français et anglais, mais leur infanterie est -exclusivement italienne. Les correspondants font ressortir que la 11© bataille de l'ïsonzo appartient incontestablement aux plus grandes actions de la guere mondial?, mais, elle est en même temps la plus sanglante. Noa lioi'os de l'ïson zo ont fait des efforts surhumains et conservé tout' I e front avec un héroïsme indescriptible, malgré W supériorité numérique gigantesque de l'assaillant en des préparatifs d'artillerie qui n'ont jamais atteint jusqu'ici ce développement, grâce à l'aide étrangère. Leg succès de début inévitables de toute grands offensive sont excessivement minimes dans la 1U bataille de l'ïsonzo et le terrain gagné jusqu'ici au prix de pertes démesurément considérables, est si minime, que nous avons toutes les raisons d'être pleinement satisfaits du cours actuel de cette bataille.Les combats à l'Est. Vienne, 26 août. — On annonce du quartier dtf la presse de guerre, en date du 26 au soir : Les combats au nord de Gorizia et du haut plateau Bain-siizem-H.ei!li'gengeist continuent. Les attaquesi itai-liennes n'ont eu aucun résultat. Vienne, 26 août. — On annonce dit: quartier de la presse de guerre : Théâtre de la guerre italien : Hier de grfcnd' combats ont dominé au nord de la vallée de Wippach. Il a attaqué souvent l'après-midi et pendant la nuit. Nos troupes courageuses li'ont toujours reipoussé, souvent titans dies contre-iattajques. La lutte est spécialement violente pour la possession du Monte Gabriele. La montagne reste en noa mains et l'ennemi subit des pertes considérables. Une attaque ennemie a également échoué devant Biglia. Devant Merna nos patrouilles ont enlevé une mitrailleuse d'une automobile démolie. Au front de l'ïsonzo ; Il a plu à verse ce matin tôt. Théâtre de la guerre de l'est : Près de Soveja, l'aictivitfé die l'artillerie s'est ranimée. Entre la Pruth et le Sereth l'artillerie russe a été plus animée. Des bombes d'aviateurs ennemis ont tué quelques enfants près de Osortkow. L'avenir de la Turquie. Constantinople, 26 £.ût. — Les journaux commentent les révélations du chancelier Dr Michaë-lis ou sujet du démembrement de la Turqiûe et font surtout ressortir que grâce à l'héroïsme de^ troupea turques, ces plans ténébreux ont été mis à néant. Les traités ont maintenant La valeur de documents historiques, la nation ottomane ayant non seulement combattu victorieusement ses ennemis au sein d'immenses dificultés, mais ayant prouvé qu'elle était résolue à devenir un peuple civilisé. Hicclas II à Tobcisk. Berlin, 27 août. — De Stockholm au « Berliner Tageblatt » ; Ker-enski a reyU de Tobolsk, du commandant de Tsarskoîe-Seilo, Koibilinsk, un télégramme annonçant que l'ancien tsar est arrivé en bonne santé à Tobolsk le 18 août. Le tsar occupe deux appartements du palais gouvernemental, tandis que les autres appartements ont été, mis à la disposition de la famille impériale. LA OURSES SQUà-MASiœS. Copenhague, 26 août. — Le ministre des affaires étrangères publie : Le vapeur « Alexandre Schu- ' kow », de la Compagnie de navigation à vapeur danoise a été coulé Le 22 de ce mois en cours de rou<g du Danemark en Angleterre. •■ ■■ "»«^'U!rsî3g^5Z53sgiaeafiiB... » ■■ — DÉPÊCHES (Reproduites de l'édition précédente.) L'ofîensive italienne. Vienne, 26 août (officieux). — De violents coiifc bats ont eu lieu hier particulièrement au nord die la vallée de la Wippach. Sur le plateau de la Wippach, l'ennemi a lancé inlassablement de nouvelles forces dans le combat, qui s'est déclanché dans l'après-mitd et qui a continué pendant la nuit. Nos valeureuses troupes ont repoussé l'ennemi toujours, à plusieurs reprises par contre-lchoc. Autour de la possession du Monte Gabriele on s'est âprennent battu. La montagne est restée en notre pouvoir, et l'ennemi a subi de lourdes pertes. Devant Biglia une attaque ennemie a également échoué. Devant Herna, nos patrouilles ont ramené d'une auto blindée détruite une mitrailleuse. Au front de l'ïsonzo une violente pluie d'orsga a sévi ce matin. Sur le théâtre de la guerre à l'est, l'action d'artillerie s'est ravivée près de Soveja. Entre le Pruth et le Sereth l'artillerie russe a été plus intense. Près de Czortkow des bombes, lancées par des aviateurs ont tué quelques enfants. Siémission de Bicoj. Hambourg, 26 août. — On mande des milieu* socialistes parisiens au «Hamburger Fremdenblatt»; Plusieurs ministres français semblent être fatigués" de leurs fonctions et cherchent l'occasion propice pour quitter la tribune avant qu'ils ne soient rendus responsables pour les fautes et les négligea ces commises. D'après les dires de Renaudel, Ri-bot figurerait parmi ces ministres démissionnaires La retraite ne s'effectuerait qu'au cours de la semaine prochaine, afin d'éviter un complot pour la création d'un nouveau gouvernement. D'après Re, naudel, cette question serait grave, attendu que jamais encore le peuple n'a été aussi mécontent ef n'a jamais passé des temps aussi incertains qui n'aboutissent qu'à une attente indéfinie, que maintenant. Ce ne sont pourtant point ces questiona qui préoccupent les milieux socialistes parisiens, mais bien plutôt la réflexion de savoir s'il ne leur incombe point (Le faire une démarche très importante pour la France. Chaque jour ils devraient donner une réponse au peuple qui demande ; Quand donc la guerre sera-t-elle finie? Et toujours ils restent en dette d'une réponse. Le Gouvernement a le sentiment qu'il doit répondre à cette question et c'est précisément à cause die cela que ceux qui ont porté jusqu'à présent la responsabilité, retirent. Peut-être le peuple lui-même se charge* ra-t-il de résoudre la question. La Sénat français s'occupe do Poincaré. Paris, 26 août, — La Commission du Sénat français pour les Affaires' étrangères a décidé d'ex» miner en séance privée, le 28 août, Fàtdtud» ut les opérations gouveroemetntiaL'ÇR de Poiiîcaié.

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