Le matin

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s.n. 1914, 22 Septembre. Le matin. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/2804x55f84/
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Mardi 22 Septembre 1914 Q U AT M cTl» A <& 1S S - CIMQ CENTIMES 21me Année — N° 265 RÉDACTION 0g VIEILLE BOURSE, 39 AIWEH8 Téléphone Rédaction s S17 ^uonnements : l Uu an . . , > .fr. 12.00 i wEiiS ^ Six mois . «* « » ©. £»0 ^ /Trois mois , 4 . 3 SO l Un an . , . i- , 16.00 Tkisrieur < six mois ...... 8 SO ftI /Trois mois . . » . S OO (ibaNGER : France, Angleterre, Allemagne et Union ! postale, par trimestre, fr. B.OO. — Hollande ec ! Grand-Duché, par trimestre, fr. Y .OO. j;,bonnement se poursuit jusqu'à relus formel. ma***"'- ' ' ' ———————■■ LE MATIN JOTJRISriVIj QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 AMVERS Téléphone Administration : SOI C. de CAUWER, Directeur A n n onces : Annonces la petite ligne, fr. 0 30 Annonces financières ici. » 1 OO Réclamés la ligne, s I 2>t» Faits divers corps id. » ît OO Chronique sportive id. » 3 OO Faits divers fin id. i " OO La Ville ♦ id. » Sî OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçue* à Bruxelles *hei MM. J. Lebégoe & C». Sur la route Une escarmouche à Putte En dépit de l'éclaireie qui avait ramené hier après-midi un rayon dans le ciel, un vent froid, que le soir avait transformé en bise glacée, fouettait les visages. Notre course quotidienne nous avait conduit i nne fois encore dans la direction de Lierre et de là vers Heyst-op-den-Berg. Chemin faisant comme à l'accoutumée, nous avions trouvé partout nos vaillants troupiers à leur 1 poste, frais, reposés, souriants et tous prêts à reprendre leurs prouesses récentes. Mais s'ils sont tout à fait dispos et affec-j tent, dans cette direction, une allure martiale ! particulière, c'est qu'il y a quelque odeur de poudre dans l'air. Et les paysans fuyards qui nous viennent au-devant une fois que nous I ^passons Koningshoykt, racontent déjà les I fins extraordinaires histoires. D'aucuns affirment que le midi huit auto-mitrailleuses allemandes avaient entrepris un raid jusqu'à [ Putte, où nos soldats auraient essuyé cruel-I lement le feu. D'autres affirmaient que Heyst-I op-den-Berg avait été envahi derechef par des cyclistes et des cavaliers teutons I Naturellement tous ces gens-là n'avaient rien vu, mais tous avaient un ami, un parent, une connaissance témoin oculaire des laits. Nous décidons d'y aller voir selon notre coutume.Malheureusement, à hauteur de la borne pro-t Chaîne, au carrefour des routes de Putte, I d'Aerschot et de Heyst, on nous conseille ami-I calement de n'aller pas plus avant. Quelqu'un 1 nous annonce même que les Allemands se trouvent à trois kilomètres plus bas, au nom-Ire de trois cents, avec des mitrailleuses. Nos f troupes qui avancent iront dans un moment j les déloger. A Putte, hier matin, si l'on n'a vu en vérité aucune espèce de mitrailleuses, sinon belges, i un petit engagement a pourtant eu lieu qui nous coûte deux ou trois hommes et quelques blessés. Les troupes allemandes, qui avaient tenté un coup de surprise, avaient trouvé naturellement à qui parler. Ils se replièrent en désordre après une escarmouche de dix minutes.A toute éventualité, nous sommes prêts partout, bien qu'il paraisse, cette fois encore, ne Vagir que d'une simple feinte. < Dada ! brave soldaten > tes victime des infamies que les Allemands Munirent à Termonde et que nous avons ren-| contrée hier, nous citait ce trait particulière-Dent poignant qui survint le premier jour de j'incendie de la ville. Partout déjà, Termonde flambait. Ce n'était, de Saint-Gilles à la Grand'Place, qu'un lormi-; dable brasier fumant parmi lequel erraient | encore les brutes incendiaires, ivres de vin et comme prises d'une rage sadique de destruction. Aux carrefour, s des groupes de gens chargés de paquets, lourds de défroques et de meubles insolites, passaient comme inconscients. On leur avait donné deux heures pour abandonner la ville. Deux heures pour rassembler leurs hardes, régler leurs affaires, liquider leur situation 1 Et voici que leur ville flambait, voici qu'ils fuyaient parmi les pou-tres fumantes, parmi les pans de mur croulants, parmi les flammes où s'effondrait tout leur passé et tout leur avenir. Ne devaient-ils pas s'estimer heureux, ainsi que le leur | répétaient les Allemands, d'avoir au moins la Vie sauve ? Mais tous n'étaient pas aussi heureux. Il se trouvait parmi les fuyards des hommes que les incendiaires contraignaient à les précéder, les bras hauts, à travers les rues non encore allumées. Derrière ces otages, ces pare-balles vivants, venaient les femmes anxieuses, se glissant d'un air détaché le long des maisons im croulaient pour assister peut-être à l'ago-Be de leur mari... Parmi ces malheureuses, nne mère se fraisât qui tenait par la main une fillette de trois ans. Excédés de la voir s'attacher à leurs [ Pas comme un reproche de conscience, les Al-Jemands, tout à coup, l'avisèrent et la con-I traignirent à lever les bras, elle aussi, et à 1 Marcher devant dans cette posture avec son enfant qui criait. Et cette mère alors, pour t sauver la pauvrette, eut cette trouvaille ter-"hle et pathétique. Etouffant la rage et la ter-reurquil'étreignaient, elle se mit, tout en mariant, à rassurer la petite fille: «Ils ne sont Pas méchants, lui disait-elle sans cesse ! C'est pour rire, c'est pour rire... Fais-leur dada 1 » w peu à peu, l'enfant calmée, retrouvant la suprême innocence de sa puérile gaîté, se mit 1 » agiter ses menottes dans la direction de ces i monstres en leur criant ; « Dada 1 dada 1 bra-ïes soldats! ». — R. S. Aux avant-postes. Vers Sempst Nous avons repris, l'excellent chauffeur M. c et moi, la route de Waelhem, que notre Machine semble connaître, à présent, mieux Jie nous-mêmes. On nous avait dit que le fort ""Waelhem avait encore dû adresser quelles paroles bien senties aux positions allemandes. Je ne suis pas parvenu à obtenir con-J'rmation de ces allégations, et le calme, la ""anquillité qui régnent aux environs semblent ne rien faire présager de fâcheux pour ces jours-ci. . ! Malines nous dépassons, près de la Grand'-j ace, Mgr Mercier qui, accompagné d'un pré- î «U, circule paisiblement dans la cité ignomi-"'Piisement abîmée par les canons des Allemands On me raconte ici l'histoire, récente J» ancienne, d'un individu plutôt suspect qui arrêté en gare rte Malines alors qu'il des- ; eMait d'un train venant rte la ligne Terneu-'D-Mîilihes. Au moment où on l'introduisait la salle où il allait être gardé à vue pen-ant quelques instants, l'homme s'empressa l d'avaler une pillule ou une pastille et tomba raide mort. Nous dépassons Malines et atteignons bientôt le château de Geerdeghem, devant Sempst, où, comme les deux jours précédents, notre auto doit s'arrêter. Nous visitons le château. Le château de Geerdeghem A l'entrée du parc la petite maison du concierge n'a pas souffert et garde son aspect paisible des anciens jours. L'allée tourne légèrement et, derrière un bosquet, s'alignent les dix tombes dont j'ai parlé l'autre jour. Ici reposent donc deux officiers et huit soldats belges. Les petites et modestes tombes ont été aménagées par un soldat. Des fleurs y mettent la blancheur pâle et la douceur rose de leur joliesse d'arrière-saison commençante. Sur les légers tertres bruns, des croix de bois, couronnées simplement, s'élèvent, et des inscriptions, écrites d'une main hésitante et inexperte, se lisent en flamand : «Reposez en paix 1 Dieu vengera les héros !», «Reposez en paixl Mourir pour la patrie c'est vivre dans l'éternité», «Reposez en paix ! Doux repos, la vengeance attend», «Fait et offert pour Julien Pot, soldat du Xme d'infanterie». Nous poursuivons ; des parterres de fleurs s'étendent devant le château où nous pénétrons, après avoir jeté un coup d'œil à l'obus belge demeuré encastré dans la muraille à vingt centimètres de la porte : à côté de cet obus une inscription bilingue recommande de «ne pas y toucher sous danger de mort». Nous parcourons le rez-de-chaussée de la maison. C'est ici que le 9 septembre une reconnaissance belge s'aventura, et découvrit la maison, tous volets clos et portes fermées, mais néanmoins mystérieusement éclairée: visitée, elle apparut cependant complètement inhabitée. Depuis des Allemands sont passés par ici. Le boûdoir, où s'évapore encore un délicat parfum féminin, avec ses meubles gracieux et blancs, triais avec son sol aali de traces de bottes et d'un tas de foin, ressemble, malgré îout, à une écurie abandonnée par des animaux chers, dit-on, à Saint-Antoine. La salle à manger s'étale dans un désordre indescriptible : un carton à chapeaux, éventré, montre deux formes de grands couvre-chefs féminins dégarnis. Sur la table deux volumes d'Alexandre Dumas sont déchiquetés avec rage. Dans la salle de bridge, sur la cheminée, les visiteurs allemands ont laissé, vides évidemment, un nombre plus que respectable de bouteilles de vin de Champagne, de vin de bourgogne et de vin de bordeaux. Sur le piano, une grande poupée rose, abandonnée par quelque gosse blonde ou brune, se dresse encore debout ; sur le3 tables traînent les boîtes du bridge ainsi qu'une nouvelle forme de chapeau féminin. Les Allemands Les Allemands sont probablement campés à deux kilomètres d'ici. Sempst n'est pas occupé par eux. Aux alentours, cependant, leurs patrouilles ne cessent de circuler. Au moment où nous atteignons le remblai du chemin de fer un groupe d'infanterie allemande se faufile à proximité. Une ou deux heures avant notre passage, il paraît que cinq soldats allemands se sont aventurés un peu plus loin que d'habitude; des balles leur furent expédiées qui les firent rapidement détaller en compagnie d'un peloton.,, de lapins effarouchés par les détonations. On me raconte — et j'ai tout lieu d'ajouter foi au renseignement — qu'un civil, passant, l'air calme et pacifique,à proximité d'une sentinelle belge, vers Hombeek, lui a brusquement déchargé un coup de revolver... mais n'a pas réuussi son attentat. On signale, quand nous nous décidons à rebrousser chemin, une auto-mitrailleuse allemande à un kilomètre au delà de Sempst. Sempst, au reste,contrairement à ce que d'aucuns croient, n'est pas occupé par les Belges, pas plus d'ailleurs que par les Allemands. Des patrouilles y entrent de temps en temps. Une exécution Quand nous repassons à Waelhem, un soldat allemand vient d'être fusillé derrière l'église du village. C'est, comme on me le dit piùoresquement, «un de la bande de Sempst». C'est le mot. Ce n'est plus un soldat que cette brute: il était entré dans une ferme et y avait froidement massacré deux enfants en bas âge; il allait faire subir le même sort à la mère éplorée et transie quand le père survint. L'homme prit la fuite, mais surpris, arrêté, il avoua son horrible forfait. Cela ne tarda guère: les yeux bandés, il fut fusillé peu d'instants après. Il ne méritait pas cet excès_ d'honneur, mais, enfin, c'est toujours une innommable brute de moins sur la terre. Nous rentrons à Anvers par le pont de Waelhem où la marée, toujours haute, se tient calmement et sagement à la hauteur du plancher...Maurice Gauchez Les hostilités en France Communiqué officiel français PARIS, 20 septembre. — Communiqué d3 11 heures du soir. — A notre ailé gauche, au nord de l'Aisne, en aval de Soissons, nos troupes, violemment contre-attaquées par des forces supérieures, ont cédé quelque terrain, mais qu'elles ont presque immédiatement reconquis. En outre, sur la rive droite de l'Oise, nous avons repoussé toutes attaques ennemiê's bien qu'elles fussent très vigoureusement menées. " Au centre-est de Reims, nos propres attaques firent de nouveaux progrès. Dans l'Argonne, la situation est inchangée. En Woevre, les dernières pluies ont détrempé le terrain au point de rendre tout mouvement de troupes très difficile. Le général de Maudhuy a reçu sur le chamD de bataille la Croix de commandeur de la Légion d'honneur. — Havas. Communiqué de 3 heures — Nouveaux progrès des alliés — Violents combats — L'avance en Argonne. PARIS, 21 septembre. — Communiqué de 3 heures. — A notre aile gauche, sur la rive droite de l'Oise, nous avons progressé jusqu'à la hauteur de Lassigny (ouest de Noyon). A l'est de l'Oise et au nord de l'Aisne, les Allemands ont manifesté une recrudescence d'activité. Des combats violents, allant jusqu'à la charge à la baïonnette, se sont livrés dans la région de Craonne; l'ennemi a été partout repoussé avec des pertes considérables. Autour de Reims, l'ennemi n'a tenté aucune attaque d'infanterie; il s'est borné à canonner notre front avec de grosses pièces. Au centre, en Champagne et sur le revers occidental de l'Argonne, outre Souain, nous avons pris Mssnil, les Hurlus et Massiges. En Woevre, l'ennemi tient toujours la région Thiaucourt et a canonné Has3on-Châtel. A l'aile droite (Lorraine et Vosges), rien de nouveau. Les Allemands se fortfîïent sur la côte de Delme et au sud de Château-Salins. — Havas. Enquête sur les atrocités [allemandes en France BORDEAUX, 20 septembre. — Au conseil des ministres, M. Viviani informa ses collègues de la nomination d'une commission chargée d'une enquête, dans les départements reconquis, sur l'importance des atrocités allemandes.Le gouvernement a décidé d'adresser immédiatement, par la voie diplomatique, à toutes les puissances une protestation indignée contre le bombardement et la destruction de la cathédrale de Reims. A propos de balles dum-dum ANVERS, 21 septembre. — Communiqué officiel de la légation de France. — Le ministre de France à Anvers a reçu de M. Delcassé, ministre des affaires étrangères de la République française le télégramme suivant: De Bordeaux, 20 septembre, 21 heures 10. * Le journal Tag de Berlin, dans son numéro du 10 septembre, a reproduit la photographie des paquets de cartouches, soi-disant «Dum-Dum» trouvés à Longwy. De la simple inspection de ce dessin, il apparait avec évidence qu'il s'agit de cartouches sans force de pénétration, préparées pour des tirs réduits au stand, et parfaitement inutilisables pour des tirs en campagne de guerre. Le numéro du Tag a été immédiatement retiré et détruit par les autorités allemandes, mais un numéro est entre nos mains, dont je vous enverrai ultérieurement la pnotographie.» Voici, d'autre part, sur le même sujet, quelques renseignements d'ordre technique qui ne laissent aucun doute sur la mauvaise foi de la presse allemande et notamment du Berlt-ner Lokal-Anzeiger. «Le Berliner Lokal Anzeiger, pour propager l'assertion mensongère, d'après laquelle les troupes françaises feraient usage des «Dum-Dum» a donné le fac similé de cartouches et de paquets de cartouches qui auraient été trouvés par les Allemands à Longwy. Or, l'inscription portée sur les paquets «Cartouches de Stands», aurait dû mettre les lecteurs du «Local Anzeiger» en garde contre le piège grossier que leur tendait cet organe officieux. Il s'agit en effet de munitions exclusivement destinées aux sociétés de préparation militaire. Ces dernières, ayant dû quelque fois organiser leur stand d'une façon sommaire, il a fallu mettre à leur disposition des cartouches spéciales, dites «de stand», grattées à l'extrémité de façon que la vitesse initiale fut diminuée et que la balle ne traversât pas les buttes d'une épaisseur insuffisante. Ces cartouches ne sont même pas employées dans les tirs" d'instruction de nos régiments; a fortiori n'a-t-on jamais songé à les tirer en temps de guerre, puisqu'elles ne permettent pas d'utiliser les propriétés balistiques de notre fusil. La destruction de ia cathédrale de Reims ANVERS, 21 septembre. — Communiqué officiel de la légation de France. — M. Delcassé, ministre des affaires étrangères de la République française, a adressé à M. Klobukowski, ministre de France en Belgique, le télégramme suivant, de Bordeaux, le 20 septembre, a 23 heures 30 : Sans pouvoir invoquer même une apparence de nécessité militaire, pour le seul plaisir de détruire, les ttoupes allemandes ont soumis la cathédrale de Reims à vn bombardement systématique et furieux. A Cette heure, la fameuse basilique n'est plus qu'un monceau de ruines-I.e gouvernement de la République a le devoir de dénoncer a l'indignation ■universelle cet acte révoltant de vandalisme qui, en livrant àux flammes un sanctuaire de noire histoire, a dérobé à l'humanité une parcelle incomparable de son patrimoine artistique. Le ministre de France a donné ce matin 1 lecture de cette protestation à Son Excellence M. le ministre des. affaires étrangères de Belgique et lui en a laissé copie. L'opinion publique en Angleterre, en Italie et en Amérique LONDRES, le 21 septembre. — Les journaux 1 anglais ne trouvent ï>as d'expressions assez fortes pour exprimer leur indignation de la destruction de la cathédrale de Reims, ce crime qui, selon eux, dépasse même le crime de Louvàin. Ils disent que de tels crimes ne touchent pas seulement les alliés, mais aussi tous les peuples qui ne désirent pas voir la civilisation chrétienne submergée par des vagues de barbarisme et de vandalisme. Reims évoque aussi un cri d'horreur dans la presse italienne. Le Giornale d'ilalia dit que les Allemands, emportés par l'excitation de la guerre, prennent la brutalité pour la force. Les journaux américains font des commentaires semblables. — Reuter. LA LUTTE EN HAUTE-ALSACE. — UN COLONEL AUTRICHIEN TUE PAR SES HOMMES Suivant des nouvelles reçues de Suisse en Angleterre, les Français occupent toutes les positions stratégiques en Haute-Alsace et ont chaque jour des duels d'artillerie et des escarmouches avec des troupes de la Landwehr, venues pour remplacer les autres troupes allemandes dirigées vers l'Ouest. Suivant un témoin oculaire, la bataille de Tliann, que les Allemands considérèrent comme une victoire, fut en réalité une bataille indécise. Les hommes de la Landwehr se retirèrent sur Mulhouse complètement épuisés, en se plaignant des fautes commises par leurs officiels.Les nouvelles que l'on réussit à faire passer de l'intérieur de l'Allemagne indiquent que de plus en plus, le public passe des premières joies du début de la guerre à un état de dépression accentuée. Une patrouille suisse, circulant le long de la frontière du Tyroi, a rencontré ces jours derniers tout un bataillon de soldats autrichiens d'origine' serbe faisant partie d'un régiment dont le colonel avait été assassiné par ses troupes. Le régiment avait été dispersé' après cet événement. Et le bataillon avait été envoyé vers les cînes neigeuses en guise de punitioa. Sur le front russe En Galicie RETROGRADE, 21 septembre. — La cavalerie .autrichienne est complètement désorganisée par les derniers combats. La circulation des trams de Volstchirk à Lemberg est rétablie par les Russes, Le gouverneur de Chernovits distribue gratuitement des vivres" à la population éprouvée. Les fuyards de la province de Bucovine sont secourus. — Reuter. La situation La mort du lieutenant Qlooten Le lieutenant Clooten, dont nous annoncions la mort,avant-hier, est vraiment mort en brave Commandant les mitrailleuses de son régiment, 11 se distingua dans les combats de la nuit du 12 au 13 et du 13 au matin et, au milieu d'une grêle de balles, il ne cessa d'encourager ses hommes, les faisant chanter malgré l'ardeur de la lutte. Les chefs du lieutenant Clooten reconnaissent que c'est grâce à la belle conduite de cet officier que son bataillon put garder ses positions jusqu'au moment de la retraite. A cet instant le lieutenant reçut une balle dans l'œil et tomba mort; on constata alors qu'il avait déjà été blessé quelques heures auparavant d'une balle à la tète. Trahisons inconscientes Ceux qui parcourent les routes peuvent constater tous les jours que les positions de nos armées sont admirablement conçues et préparées. Cependant, elles ne sont pas tout à fait à l'abri des racontars inao'nscie'nts de certains habitants des campagnes.Ceux-ci,par peur, par esprit de lucre peut-être, se laissant intimider par les Allemands, leur donnent des renseignements dont, souvent, peut dépendre le sort de nombreux soldats belges. Le paysan est méfiant et souvent craintif: il n'est pas toujours instruit comme il le faudrait et, fort, probablement, il ne serait pas logique de lui faire très sévèrement grief de ses trahisons inconscientes. Cependant, il faut faire en sorte que les renseignements de cette nature ne soient plus communiqués à nos ennemis. Pourquoi les curés de nos campagnes, qui donnent chaque jour des preuves de patriotisme, ne mettraient-ils pas leurs ouailles en garde? « Ne parlez pas des soldats du pays à ceux qui les combattent. » Il nous semble qu'il y aurait là matière à un beau sermon, à une ardente harangue du style religieux simple et émouvant. Lors de l'invasion de Bruxelles par les Allemands, le courageux maieur M. Max afficha que «nul ne devait accepter de donner des renseignements ou de servir de guide à l'envahisseur». Que nos bourgmestres des commîmes belges inviolées lassent de même. Que chacun s'efforce de concourir à la nécessité d'entourer nos troupes d'un rideau de mystère et de silence. Chez les Allemands CE QU'ON FAIT DES ALLEMANDS D'après VAlgemeen flandelsblad, un arrêté impérial introduit un mode simplifié d'expropriations pour cause d'utilité publique, afin de pouvoir obliger les prisonniers de guerre à 1 travaille' Les prisonniers se trouvant en Allemagne devront travailler à l'établissement de voies ferrées ou navigables. Parmi les travaux concernant des voies navigables on cite l'amélioration du cours de l'Oder,depuis Koblau jusqu'à Annaberg ; l'amélioration de l'Oder au sud de Breslau; le creusement du Plauer-Kanal ; l'élévation de digues sur la Basse-Elbe; l'assèchement de marais; le creusement du canal parallèle à la Lippe. On voit que les Allemands s'imaginent avoir trouvé un moyen pratique et peu coûteux de faire avancer leurs travaux. Mais encore faudra-t-il attendre le règlement des comptes. Ils s'apercevront sans doute alors que ce moyen n'est pas aussi peu coûteux qu'ils se l'imaginent. L'attitude de l'Italie La tactique allemande La Tribuna critique comme suit le plan adopté par l'état-major allemand: « En passant par la Belgique, dans le but d'éviter les places fortes de la frontière française est, l'état-major général allemand commettait la même faute qu'un homme qui,voyant une porte fermée devant lui, entre par la fenêtre du second étage, avec l'intention de redescendre et d'ouvrir, du dedans, ia porte du rez-de-chaussée. » Appliquée à une armée de plus d'un million d'hommes, cette manœuvre ne pouvait être qu'extrêmement périlleuse. Dans les colonies LES CONTINGENTS HINDOUS Un télégramme de Simla (Indes anglaises) du 8 septembre, rapporte ainsi les déclarations do Lord Hardings, vice-roi des Indes: « Ce n'est plus un secret que l'Inde a déjà dépêché deux splendides divisions d'infanterie et une brigade do cavalerie en Europe, et que trois autres brigades de cavalerie sùivront.Nous avons donc été en mesure d'envoyer plus de 70,000 combattants au delà des mers, pour le service de l'empire; c'est un sujet d'orgueil et de satisfaction pour l'Inde tout entière. Et quand on sait que tous les chefs régnants ont mis leurs troupes et les ressources de leurs (Etats à la disposition du gouvernement anglais il est clair que l'Angleterre n'est pas au bout de sa puissance militaire. » Parmi les chefs qui ont été choisis pour accompagner le corps expéditionnaire de l'Inde figurent le maharajah Sir Pertab Sing-h, les maharajahs de Bikanir, Patiala, Kishangurh et Jodhpur; le rajah de Batlam; les Nababs do Javra, Sachin et Bhopal et le malik Umar Hayat... » " ' 1 1 Dans le Hainant unez .suies uesîree Au début de la guerre, l'occasion me fut donnée d'aller saluer Jules Destrée en son hospitalière demeure des iHauchies» à Marcinelle. A l'une des fenêtres flottait le drapeau tricolore. J'y avais vu souvent le drapeau rouge, les jours des fêtes ouvrières, et le drapeau wallon, les jours où le peuple de Wallonie en liesse commémorait la Révolution de 1830. .Mais jamais je n'avais vu là les couleurs nationales. — Je ne renie rien, me dit Jules Destrée", mais j'estime que nos querelles politiques, linguistiques et, en Belgique, raciques, n'Ont plus de raison d'être pour le moment. Les Flamands sont aux côtés des Wallons : nous ne devons plus voir en eux que des frères luttant pour la même cause que nous.» Dans mes pérégrinations, depuis, à travers la Wallonie, je n'ai pas vu un seul drapeau jaune au coq rouge. Partout les trois couleurs et les couleurs des alliés. Les plus enragés wallingants se sont empressés de tendre la main aux flamingants. Que i ces derniers, comme les premiers, n'aient plus qu'un seul but : évacuer le plus vite possible la -Belgique que salissent les envahisseurs barbares. — Cari C. A propos de Gand CE QUE DIT M. BRAUN DE L'OPINiON D'UN OFFICIER M. Braun, bourgmestre de Gand, nous a téléphoné, à 5 heures de l'après-midi, le texte d'une lettre qu'il nous adressait et qui nous parviendrait plus tard. Voici ce qu'il nous a dicté : «L'officier que vous avez rencontré et qui vous a tenu le langage que vous lui prêtez dans votre numéro de ce jour, vous a dit qu'il avait lu avec attention mon interview. Je ne le crois pas. F.n effet, ai-je déclaré au général von Boehn : «Vous vous trouvez devant une ville ouverte où il n'y 'a plus aucune force armée » ? Mais je n'ai pas dit qu'il n'y en avait pas aux environs, comme très perfidement l'a insinué votre officier. Or, s'il y avait eu des forces importantes aux environs de Gand, en quoi l'annonce rte l'absence de forces à l'intérieur de notre ville eût-elle édifié le général allemand et lui eut-elle donné toute sécurité pour continuer sa marche vers le sud? Et si de plus je vous disais que j'ai avisé l'autorité militaire, la veille de l'entrevue rt'Oordeghem, 1 que j'allais faire cette déclaration au général allemand et que cette autorité militaire"ne me l'a pas défendu, votre officier ne trouverait-il ' plus rien à redire à mon attitude?»

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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