Le matin

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s.n. 1914, 04 Mai. Le matin. Accès à 04 juillet 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/862b854j8j/
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Lundi 4 mai 1914* HUITPAfiES — CIx\Q CKIWTIME» 21me Année - N° 124 rédaction 39 VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphona Rédaction : SilT ira ; lUnan . . » . -fr. 1« (X> invers < Six mois <».£»<> | ^ j Trois mois .... 3.KO f*Un au . ÏO OO I ixtérieur < Six mois S'îîSî I (Trois mois .... î> 4M) [ <n0CER : France, Angleterre, Allcma?iie et l'nion jostalc, rar trimestre, fr. O.OO. - Hollande e; f Cr,nid-Duché, par trimestre, fr. Ï.OO. I [/abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOXJR3STA.L QUOTIDIEN administration 39,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : %<51 C. de CAUWER, Directeur Annonces : Annonces la petite ligne, fr. O.SO Annonces financières irl » 1 OO Réclames la ligne, > ï .î»<> Faits divers corps id. » 3 OÔ Chronique sportive id. ^ 3 OO Faits divers fin id. > S.OO La Ville id. » S.CM) Emissions Prix à convenir. /ses annonces de la Franco, de l'Angleterre et de l'Amen que sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. J. Lebkgue & Co. ll y a vingt ans... U y a vingt ans, oui, reprenons le titre ou le sous-titre de Sivry, mais pour d'autres variations, il y a vingt ans, donc, Anvers était en fête. L'Exposition universelle de 1894 s'était ouverte. Mais déjà depuis plusieurs semaines, depuis plusieurs mois, Anvers ne s'appartenait plus. Dans les rues, dans les endroits publics, des gens affa'rés, de. toutes les races, de tous les peuples, habillés de toutes les façons, se pressaient, se croisaient, se bousculaient — foule cosmopolite dans laquelle, au phrasé élégant ou caractéristique des néo-Latins, Francs de Montmartre, de la Cannebière, de Tarascon, au langage harmonieux ou cadencé des méridionaux, Italiens et Ibères, se mêlaient plus graves l'accent tu-desque et l'anglo-saxon, le parler mâchonné des Slaves, la phonétique gutturale des Asiatiques, Chinois, Indo-Chinois, Japonais, le jargon strident des nègres éjuatoriaux. Et dans ce tohu-bohu d'idiomes étranges ou barbares, la «moedertaal» ne semblait plus chez elle. On aurait dit d'elle-même la langue d'un autre peuple très lointain. Le soir, cependant que planait sur la ville la musique aérienne du carillon de Notre-Dame, la note familière des pas redoublés de «chochetées» vous ramenait au terroir; mais en même temps leur répondaient comme un écho d'exotisme protestataire des bruits éloignés de gong et de tam-tam. Des théories de Turcs en costume des Mille et une Nuits sillonnaient les avenues et, tout en marchant, exécutaient avec leurs sabres des moulinets terribles; les femmes, en tunique et culotte bouffantes de soie légère, des sequins au cou et aux oreilles, qui les accompagnaient, : battaient des mains et poussaient des cris | aigus — auxquels se joignaient naturelle-' ment les hurlements de tous les chiens des environs. A peu près à la hauteur du palais de justice, des Zoulous faisaient la parade; ils agitaient frénétiquement leurs | lances et montraient, au bout de l'avenus I noire de monde, le dôme flamboyant de f l'exposition: — Jamais malade! Jamais mou-tir'... . Images qui paraissent dater d'hier, quoiqu'il faille déjà un certain effort de mémoire pour reconstituer ce capharnaum dans le cadre de la ville contemporaine; car celle d'alors, bien que vingt ans seulement aient passé depuis, ne lui ressemblait guère. On y pénétrait par un étroit et sombre boyau faisant suite à l'avenue De Keyser, boyau bordé de vieux hôtels rabougris et de maisons quelconques, et qui aujourd'hui a cédé la place à la monumentale rue Leys; la gare elle-même n'était qu'une sorte de vaste abri clôturé, situé là où à présent s'étend le square de la Gare principale et sur l'alignement de la rue Van v.esembeke. Les trains en partaient et y arrivaient à même le sol entre des palissades de billes de chemin de fer. Cette construction, qui humiliait considérablement les Anversois devant les étrangers qu'attirait l'exposition, avait remplacé la petite f&re primitive, en bois également, que l'on avait vue longtemps s'élever dans l'axe de 1 avenue De Keyser; celle-là s'était appelée «gare provisoire» depuis 1836, quand ®vait circulé le premier «convoi» entre Anvers et la capitale... Pour le reste, la physionomie de la ville Paraissait transitoire; le mouvement se concentrait à l'avenue De Keyser; peu d'agréments; deux théâtres: le Théâtre royal et les vieilles Variétés presque constammentfermées. Les petits trams à chevaux placidement desservaient les avenues et les Principales artères. Au port, les nouveaux quais étaient ache-es mais dépourvus d'installations et d'ou-1 L'exposition antérieure, celle de 3> la première universelle en Belgique, asee sur une spéculation immobilière des-nee a mettre en valeur les terrains du ' , avait eu aussi pour but de montrer x visiteurs étrangers les premiers tra-v„ f de transformation. En 1894, on avait ulu qu'ils pussent juger sinon de la transformation complète des quais, du ins de leur aspect général, aspect qui semw^t4^ 8fandiose, et de l'avenir qu'il ' 1 niait présager dès lors au commerce et " 'a navigation. Vr'i!10', en soit, cette exposition fut l'on a™vait à, une époque où dw a-it Pas encore blasé sur ce genre au i ^Prises; d'ailleurs les hommes aux-av • 'a réalisation en avait été confiée de i •su .'u* donner un cachet différent niiio c'u' a^ait devenir comme l'estam-reem c(?,urante de toutes les autres. Une vieil * *on particulièrement réussie du la e ,v,ers' l'Anvers du XVIme siècle, Dnkïï^ -ait' 0n en avait évidemment tier ri' i 6 ^ans *a reconstitution du quar-spi 1 _ ? la Bastille, de l'exposition univer-cellp .-0i .'s.c'.c 1889; mais l'originalité de sidé •?' f, fidélité historique qui avait pré-tmi eîChumation du passé, les fêtes édilès ,a°nnaient, fêtes dans lesquelles des tion e fonctionnaires de l'administra-ua~ ,?ra®linale anversoise ne dédaignaient maiiw -osser le pourpoint, d'enfiler le l'avaie fVi0l-et et de ceindre l'épée comme de fh i leurs prédécesseurs du temps dont" vai "Quint, lui valurent un succès beaucoup de nos lecteurs n'auront, sans doute, pas perdu le souvenir. lit a côté, sous le nom d'attractions, avait surgi une véritable exposition de l'exotisme. Due à l'intelligente initiative de l'un des membres du comité exécutif, un gentilhomme charmant que la magistrature avait tenté mais dont le caractère indépendant ne s'était pas accommodé d'un siège de substitut, et mort depuis — comme tant d'autres, hélas! de ceux qui avaient collaboré à l'œuvre anversoise — à la fleur de l'âge, elle était étonnante. On y voyait réunis, sous les traits de comédiens en plein vent, de chanteurs, de jongleurs, de bateleurs, à peu près tous les échantillons-types des races humaines. Telle quelle, avec ses halls interminables où concourait l'industrie de tous les peuples, la world's fair de 1894, mieux comprise et plus vaste que sa devancière de 1885, a servi de modèle à toutes celles qui suivirent en Belgique et ne fut dépassée par aucune. Elle a marqué dans l'existence de la ville une étape décisive; d'alors l'essor d'Anvers ne subit plus d'arrêt et si l'on peut faire remonter à l'époque de la démolition de la première enceinte, vers 1860, le «greater Antwerp», jamais l'impulsion acquise ne fut plus rapide, plus apparente que dans cette dernière période de vingt ans. Il faudrait bien pour le rappeler quelque monument, quelque pierre milliaire indiquant sous ce rapport la distance franchie. On ne devait cependant pas s'en tenir aux progrès matériels; car les idées, les mœurs, les usages, les habitudes suivirent, perdirent leur provincialisme. La presse se rénova. Pouvait-elle faire autrement? Quel merveilleux moment d'ailleurs que celui d'une exposition universelle, pour réaliser le journal moderne, tel que Villemessant en a posé les règles, le journal: de plus en plus modelé sur l'ensemble et les détails d'une société organisée et qui doit exhiber pour chaque catégorie un abrégé de la vie quotidienne, ou, si l'on veut, le journal d'information! Et, avant que la world's fair eût ouvert ses portes, le Matin parut — le Matin qui, modestement, en famille, fêtait jeudi dernier son vingtième anniversaire. Intéressants mais rudes furent les débuts. A la copie qui déjà abondait s'ajoutèrent les débats d'un procès célèbre, l'affaire Jùniàux, et bientôt les drapeaux de l'exposition flottèrent en berne et se voilèrent de crêpe. Le président Carnot était tombé sous le poignard d'un assassin: lecteurs anversois et étrangers n'eurent pas besoin pour le savoir d'attendre les journaux du dehors, car, dès la première heure, le Matin leur en apportait la nouvelle. Ce record, comme on dit maintenant, dans l'information fut un peu alors un événement local. A quelque temps de là, dans le camp opposé, paraisssait également un journal du matin, la Métropole; comme les Français à Fontenoy, en le rappelant, saluons l'adversaire... «Il y a vingt ans»... Ce titre nous a quelque peu hypnotisé. Il nous a amené à jeter un regard en arrière. Mais à quoi bon? A quoi bon exhumer du passé des moments de plaisir et de lutte — et même ceux-ci ne furent pas sans charme — des moments qu'on ne ne revivra plus? — C'est bien inutile — dans un journal surtout, où la première condition du succès est de marcher avec le temps et d'être de son époque. . Simplice Reportage parisien (Correspondance particulière du Matin.) Mme Cailiaux à l'instruction. — La crise ancillaire. — Le pauvre amour de Chou- Chou. Paris, 2 mai. Le crime de Mme Cailiaux, vieux déjà de près de soixante jours — deux mois!— n'occoupe plus aujourd'hui l'opinion publique que les jours où le Fait-divers ne «rend» pas. Si les journaux, qui ont un confrère à venger, ne publiaient pas quotidiennement des comptes rendus détaillés des dépositions et des confrontations de l'instruction, peu de gens s'entretiendraient encore à cette heure du drame de la rue Drouot. Certes, il n'est pas indifférent à la foule de connaître de façon exacte l'emploi du temps de la meurtrière au cours de l'après-midi du 16 mars... Etait-elle au Crédit Lyonnais à quatre heures ou à cinq? A l'agence de placement à deux heures et demie ou à quatre heures et demie ? A-t-elle eu un complice? Tous ses domestiques sont-ils achetés? Mentent-ils, dans l'espoir de toucher quelque jour la forte somme? Et qui leur a, dans ce cas, appris leur leçon ? Mais à la vérité, 1' «affaire Cailiaux» déjà s'estompe dans du brouillard. L'ancien ministre a été réélu, triomphalement, député — et c'est le ministre de l'intérieur lui-même qui, à dix heures du soir, téléphonait à la prison de Saint-Lazare, dimanche dernier, afin d'apprendre à la prisonnière l'heureuse nouvelle ! Déjà le «Figaro» se vend moins... Déjà les Parisiens devinent le verdict: n'a-t-on pas acquitté, depuis le 16 mars, toutes les femmes qui avaient tiré des coups de revolver sur quelque malheureux ? L'autre jour encore, celle qui avait abattu son mari, rencontré dans un liôtel meuble en galante compagnie, a été remise en liberté — et presque avec acclamations du jury ! La aétenue qui servait, il n'y a pas huit jours, de «soubrette» à Mme Cailiaux elle-même, et qui elle aussi avait donné la mort à son époux, s'est vue acquitter aussi facilement et aussi rapidement. . I On prépare l'opinion, on l'habitue à ne plus , s'étonner, et comme la conipnntion de ,1a i meurtrière de M. Calmette aura lieu — natu rellement — vers juin, juinei, aoui, c esi-a-, dire au moment des vacances, lorsque — selon l'expression courante — il n'y a plus personne à Paris, d'acquittement de Mme Cailiaux passera comme une lettre à la poste, inaperçu du grand public en train, à cette heure-là, de déambuler le long de la rue Gontaut-Biron, à Deauville, ou sur la plage, à Biarritz ou à Dinard. Dieu merci! d'autres sujets nous requièrent, quand ce ne serait que le second Salon de peinture, celui des artistes-Français,qui vient de s'ouvrir, ou la nomination de M. Paul Gavault, l'auteur de la crispante «Petite Chocolatière» — que dis-ie? de toutes les «Petite Chocolatière! — à la direction de l'Odéon. Je ne parle pas du tango, auquel on s'intéresse encore, comme à la maxixe et à la très-mou-tarde (?), mais je veux dire quelques mots de la crise ancillaire qui sévit, paraît-il, furieusement. Chacun sait du reste qu' On est bien malheureux d'être né pour servir, Travailler, ce n'est rien, mais toujours [obéir!.. * * » Et dame! aujourd'hui personne ne veut plus servir — triste constatation dont je demande pardon à M. Henri Lavedan. La cause première du mal, assure-t-on, tient dans l'agitation triomphante du parti féministe. Faut-il le croire? Il paraîtrait que les femmes veulent bien être électrices, couturières, modistes, dactylographes, téléphonistes ou chefs de gare, mais qu'elles se refusent totalement à faire de bonnes cuisinières ou d'habiles femmes de chambre. La servante à laquelle Molière lisait son «Bourgeois Gentilhomme», et même l'Adèle Colin d'Alfred de Musset seraient assurément b.en étonnées d'ailleurs de la conception que se font aujourd'hui les familles bourgeoises de leurs descendantes. Je crois que c'est Albert Flament qui écrivait un jour: «Il semble que les mœurs actuelles aient effacé la place que la servante tenait autrefois dans les familles» Il suffit de parcourir les estampes du XVIIme et du XVIIIme siècle, voir les tableaux de la même époque, lire les mémoires et les comédies du temps, du «Malade imaginaire» nu «Mariage de Figaro», pour s'apercevoir du rôle important que la soubrette et le valet jouaient alors auprès de leurs maîtres.»Il est certain que les types de servantes et les valets de Regnard et de Chardin ont complètement disparu de nos jqurs, et ce rie sont pas les domestiques de Mitre Cailiaux, que j'évoquais tout à l'heure, qui le3 ressusciteront, en dépit de l'affection qu'ils semblent témoigner à leur «patronne». Les Mariette Wolff sont infiniment rares et la «servante au grand cœur» n'existe plus. Mais sans aller jusqu'à réclamer un grand cœur, il est permis de réclamer une cuisinière, une femme de chambre, une bonne à tout faire, et celles-ci, c'est un lait, deviennent de plus en plus rares. Au reste la statistique est plus éloquente à ce propos, que toutes les doléances des maîtresses de maison, et la statistique dit, qu'en 1866 on comptait en France 1,311,471 femmes servantes. En 1896, il n'y en avait déjà plus que 703,148 et depuis ce chiffre a diminué de moitié, par suite de la-concurrence que l'usine, la sténo-dactylographie et... la galanterie font au ménage.Mme Moll-Weiss qui s'est passionnément intéressée à la question, déclarait il y a quelques années dans un mémoire adressé au Musée sociaLLes maîtresses de maison,lasses de chercher la jeune fille qui leur conviendrait vraiment,prennent la première venue, d'où les conflits et les difficultés sans nombre. La plupart des jeunes servantes n'ont jamais appris leur métier. Elles doivent «tout faire», et ne savent, en réalité, rien faire. Elles vont alors de place en place, oubliant dans l'une ce qu'on leur avait tant bien que mal enseigné dans l'autre, hésitantes ou insolentes — suivant leur nature — devant les divergences, souvent incompréhensibles, souvent blâmables, qu'elles rencontrent chez leurs maîtresses successives, et aussi répondant par une hostilité marquée à l'indifférence qu'on leur témoigne en général. Mais il faut bien reconnaître aussi que si le serviteur «sentimental» est désormais relé-guable dans la légende des chiens fidèles, et si la «bonne» ne cherche en général qu'à tirer au flanc, c'est que les maîtres ne sont plus des maîtres, mais des «patrons», c'est-à-dire presque toujours des ennemis. Vous me direz qu'avoir un ennemi n'implique pas forcément la méconnaissance totale de l'art de cuire un beefsteak ou d'épousseter une cheminée? C'est aussi mon avis. Mais autant que l'éducation technique des servantes, la réglementation des rapports entre ces travailleurs et leurs maîtresses devrait être examinée, elle permettrait peut-être de ne pas voir tarir, d'une manière aussi rapide, un recrutement qui fléchit terriblement: * * * M. Urbain Gohier disait tout récemment à propos des grandes amours qui s'achèvent en faits divers: «Aimez qui vous aime; oubliez, imposez-vous d'oublier, feignez d'oublier qui ne vous aime plus... Comment gardez-vous un désir pour qui ne veut pas de vous? Ayez l'orgueil de répondre à la trahison par le mépris, à l'abandon par l'indifférence. Car si c'était un bel amour, il a dû vous apprendre la dignité.» Hélas! ce n'était sans doute pas un bel amour que celui de Chou-Chou, puisqu'elle manqua de dignité au point de crier sa torturante peine en mots qui viennent d'émouvoir tous les gens de cœur et dut si peu se plier à l'indifférence qu'elle se tua d'un coup de revolver, pour les beaux yeux d'un comédien notoire qui l'avait abandonnée. On se souvient du fait: le 17 mai 1912, une jeune actrice de l'Athénée, Mlle Juliette Char-licr, dite Chou-Chou, se vêtait d'un élégant peignoir rose, se parait de tous ses bijoux, s'étendait sur son lit et se suicidait parce que M. André Brûlé qui vivait avec elle depuis près de sept ans. venait de la quitter. Op repai'lp de Chou-Otiou ,clcux ans après sa i mort, à propos de' son testament. J'avoue que le testament, le procès qu n provoqua, îes Habitudes de Mlle Charlier et sa liaison avec M. Brûlé m'indifféraient, quant à moi, totalement, si Chou-Chou n'avait pas écrit des lettres.Etait-ce des lettres? Etait-ce une façon de journal intime et quotidien où la pauvre petite artiste notait « ses chutes et ses rechutes d'espoir, ses souffrances, sa folle, tout le calvaire de sa suprême et vaine recherche de l'oubli secourable » ? Journal ou lettres, je ne sais rien de plus poignant que ces cris de désespérance, que cette éperdue confession d'une femme qui n'avait pas reculé devant le redoutable bonheur d'aimer et qui ne veut plus vivre_ — et qui s'apprête à ne plus vivre — aussitôt que l'objet qu'elle aime s'éloigne d'elle. On m'a dit : « Cabotine qui faisait encore du théâtre à la ville ! Buveuse d'éther, morphinomane, malade qui geignait ! Une détraquée... Et l'on s'occupe de ça!» Je sais bien aussi qu'il y a des gens pour qui le cœur est un viscère creux, et d'autres pour qui les larmes ne sont rien autre qu'une humeur composée d'eau, de chlorure de sodium. de phosphate de chaux et de chlorate de soude... Evidemment. Mais tous ceux qui ont quelque sensibilité, tous ceux qui ne sont pas encore complètement imprégnés de l'odieux scepticisme et de la hideuse veulerie actuels, ceux-là n'auront pu s'empêcher de frémir en intendant le cri de bête blessée, l'effroyable clameur que poussa Chou-Chou, avant de mourir — et tous seront demeurés terrifiés devant un pareil amour. Appels navrants, angoisses, lutte, humilité, résignation, pardon, révolte, prière, affolement, passions déchaînées, tourmente de chair, tout est dans cet amour, du moins toute la misère d'aimer, toute la tristesse humaine d'aimer. J'affirme que pas un cerveau n'aurait trouvé ces simples mots, ces mots tout bêtes — et qui sont déchirants. Ce ne sont pas ceux de la falote Périchole, ce ne sont pas ceux de Fanny Legrand ou d'Irène de Rysbergue. C'est le cœur même, le cœur saignant de Chou-Chou qui dicta ceux-ci. Lisez ces phrases, au hasard : «Si tu me dis de partir, j'obéirai... Je m en lirai à Paris et j'espère ne pas en avoir pour ' plus d'un mois. Un matin, ce sera fini. J'aurai, moi, cessé de souffrir, et toi pas de remords à avoir. Tu diras : « C'est sa sale drogue ! » Ce sera seulement l'horrible tourment de ne plus te voir, de ne plus t'avoir. J'aurai, mon André, souffert épouvantablement dans mon cœur. Tu es la seule chose que j ai aimée adorée, désirée à en crever, à en pleurer des nuits entières... Aurai-je le eouratje de renoncer à toi ? Je t.'aime tellement I C est 1 un mal dont Je ne guérirai pas. Puisses-tu ne jamais connaître cette souffrance ! » Et celles-ci, les suprêmes et qui paraissent toutes blanches : «Je n'ai jamais aimé que toi. Je ne me souviens que des moments heureux que j'ai eus avec toi. Crois-moi, je suis à une heure où on ne ment pas. Pardonne-moi. J'aurais tant voulu avant de partir, embrasser au moins tes chères mains ! Je t'adore de tout mon cœur. Je ne vivais que de toi. Pense à moi sans côlère. C'est tout ce que je te demande. Je t'aime... » .. Mais l'homme, l'homme pour qui cette enfant s'est tuée, l'homme qui a été aimé «comme ça»!... Guy Marfaux. LES FAITS DU JOUR LA QUESTION DE L'ULSTER Le nouveau commandant en chef du district de Belfast, le général Mac Ready, s'est subitement départi de sa réserve habituelle pour donner des interviews aux correspondants de guerre (civile) des journaux londoniens, qui, depuis quelque temps déjà, préparent sur place la campagne. Le général a déclaré à qui voulait l'entendre que le gouvernement n'avait pas l'intention d'ordonner des mouvements de troupes dans l'Ulster; quelques détachements vont quitter leur garnison pour aller faire leurs écoles à feu dans les camps, ce qui, certes, n'est pas une innovation. D'autre part, il semble que le gouvernement soit disposé à passer l'éponge sur les illégalités commises par les volontaires de l'Ulster la semaine dernière, lors de la réception et de la distribution des armes et des munitions apportées par la Fanny et le Mountjoy. La majorité pacifique du cabinet l'aurait donc emporté sur la minorité qui voulait faire arrêter et punir sévèrement les meneurs responsables du coup de Larne. On a aussi l'impression que de nouvelles négociations ont eu lieu ces jours-ci entre le cabinet et les nationalistes irlandais en vue d'obtenir de M. Redmond et de ses amis des concessions encore plus généreuses à l'égard de l'Ulster. Dès que M. Lloyd George aura terminé l'exposé et la discussion de son budget, il est très vraisemblable qu'il se donnera corps et âme au rôle qui lui est cher d'intermédiaire et de conciliateur entre son parti et les Irlandais. On ' sait que le chancelier de l'Echiquier aime fort à réunir, le matin, au premier déjeuner,comme c'était jadis la mode dans les milieux politiques anglais, ceux de ses mis qui font partie de son intimité ou les personnes qu'il a besoin de voir avant de commencer le travail de sa journée.C'est ainsi qu'à maintes reprises, M. Lloyd George a invité au breakfast M. Redmond et I M. Mac Donald, leaders des nationalistes irlandais et du Labour Party. ; Les petits çléievmeïs djx qtu^&hgr^d^ l.'Echi-quiër vont reprendre de pius befle après le L>U.U£Cl< Cl) pcuil ClriC AXV7C1U Wlil 11U VVl/^ Vil iente que désirent avec une égale sincérité les leaders de tous les partis. Fox. Etranger La politique anglaise ENCORE LE «FANNY» BERLIN, 3. — On télégraphie de Kiel au cBerliner Tageblatt»: « On observait, depuis quelques jours, un vapeur qui était ancré devant l'île Fehmarn et qui ne semblait avoir aucun but. On le soupçonna bientôt d'espionnage; on avertit les autorités de Kiel. Elles envoyèrent deux torpilleurs. Les officiers et les matelots montèrent sur le navire et constatèrent non sans étonnement qu'il portait à bâbord un nom hollandais, et à tribord un nom russe. » Les deux inscriptions avaient d'ailleurs été surchargées d'une couche de peinture. Le capitaine assura qu'il n'avait aucun papier. Les officiers inspectèrent alors minutieusement le navire et ils découvrirent qu'il s'agissait du vapeur norwégien «Fanny» qui avait transporté, il y a peu de temps, des armes et des munitions dans l'Ulster. Le bateau était revenu dans la mer Baltique et avait été de nouveau mis « en état » devant l'île Fehmarn. » Comme le soupçon d'espionnage n'était pas fondé, les autorités maritimes n'ont eu aucune raison d'intervenir. » La situation en Orient PRINCES OTTOMANS DANS L'ARMEE ALLEMANDE CONSTANTÏNOPLE, 2. — Le conseil dynastique, composé du grand-vizir, du cheik-ul-islam et des ministres de la guerre et de la justice, a décidé d'envoyer (sauf le fils du sultan, qui est déjà officier dans l'armée turque) dans de; régiments allemands et des écoles militaires les princes de la couronne qui seraient dés: reux de se destiner à la carrière militaire. LE MARECHAL LIMAN von SANDERS CONSTANTÏNOPLE, 2. — Le maréchal Li-man von Sanders est parti pour Berlin, ei congé dit-on. La politique en Russie A PROPOS DE LA DOUMA. — DEMENTI PETERSBOURG, 2. — Une note officielle dé s ment le bruit, répandu dans la presse, d'après lequel le -onseil des ministres aurait discuté la question de la dissolution de la Douma à propos de l'affaire du député Tscheidse. Il n'a nullement été parlé de la question de la dissolution au conseil des ministres. La situation au Mexique LES MEXICAINS ATTAQUENT LES AMERICAINE ? VERA-CRUZ, 2. — Un parti considérable de Mexicains a attaqué les Américains, à onze heures du matin, aux Réservoirs, situés à neuf milles de la ville. Des renforts ont été envoyés. Cette attaque constituerait une rupture de l'armistice, si elle était le fait de soldats, mais is est possible qu'il s'agisse de Zapatistes.VERA-CRUZ, .. — Ce que l'on croyait être un attaque des installations d'adduction des eaux, se réduit en réalité à un échange de quelques coups de feu. Les Américains n'ont subi aucune perte et les renforts sont rentrés a la Vera-Cruz. Dépêches diverses MORT DU DUC D'ARGYLL LONDRES, 2. — Le duc d'Argyll, oncle pai alliance du roi George V, vient de mourir à East-Cowes à l'âge de soixante-neuf ans. Il avait épousé en 1871 la princesse Louise, quatrième fille de la reine Victoria. CENT QUARANTE BEAUTES GRECQUES DANSENT DEVANT GUILLAUME II CORFOU, 2. — Cet après-midi, la reine Sophie a offert en l'honneur du kaiser, près du palais royal de Mon-Repos, le spectacle d'une grandiose danse nationale, à laquelle prirent part 140 beautés richement costumées, venues de toutes les régions de la Grèce. LA GREVE DU COLORADO WASHINGTON, 2. — A la suite de la conférence entre le président Wilson et le ministre de la guerre, l'ordre a été donné de quadrft-pler le nombre des soldats fédéraux au Colorado.Le ministre de la guerre a lancé une proclamation ordonnant aux ouvriers non syndiqués, aux grévistes ainsi qu'aux gardiens des mines, de mettre bas les armes. La présence des troupes fédérales dans certaines régions n'a fait qu'aggraver les troubles.Les magasins de Walsenburge ont été pillés.L'ESPAGNE EN ARGENTINE MADRID, 3. — Devant les Cortès, un amendement a été déposé pour la prochaine transformation de la légation espagnole à Buenos-Ayres en ambassade, comme il a déjà été fait pour la légation espagnole aux Etats-Unis. M. Dato, président du Conseil, a déclaré que le gouvernement serait très heureux de pouvoir opérer cette transformation, en témoignage de ses sentiments d'amitié envers la République Argentine, mais que cette question devait faire l'objet d'une étude préalable au point de vue du budget des affaires étrangères, de même que le prochain voyage du roi Alphonse XIII à Buenos-Ayres. ^NIVERSAiRE DE LA DECOUVERTE DU BRESIL RIO-DE-JANEIRO, 3. — C'est aujourd'hui que les Brésiliens fêtent l'anniversaire de la déçouverte du Brésil par Je navigateur portugais Pedro Alvarez Cabra'

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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