Le matin

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s.n. 1914, 18 Avril. Le matin. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/c824b2z83q/
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DIX PAGES -TçiiyQ ÇliMTKMlBS 21me Année — N°108 I REDACTION oo VIEILLE BOURSE, 39 1 AÎÏVERS Téléphone Rédaction : S17 ^naements : .On an ■ • ■ • ■*■ l% :2£ »*» Sis : : : : i:s® lUnan ^îtormois : : : : , tvwe Angleterre, Allemagne et Union 4Daclié, par trimestre, fr. J -OO* iwmneiwtsepoursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRAT! Or. 39,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : 5? 651. C. de CAUWER, Directeur Ajonoziees : Annonces la petite ligne, lr. 0.30 Annonces financières id » i OO Réclamés la ligne, > 1 ÎÎO Faits divers corps id. a 3i)0 Chronique sportive id. » 3 OO Faits divers fin id. > ïi.OO La Ville id. > £5 OO Emissions Prix à convenir. Les annonces.de la France, de l'Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues à Bruxelles chez MM. J. Lebugue & 0». Paroles historiques ——— '■■■ I il y a cent ans voici ce qui se passait à 1 Paris dans cet entresol de l'hôtel Saint- ■ florentin où déjà l'autre jour nous avons Iintroduit le lecteur. C'est chez le prince ■ de Talleyrand, aux premières semaines de ■^occupation de la capitale de 1 empire par H les troupes des puissances alliées. Dans le I cabinet du prince, où toutes les conspira-I (ions aboutissent, Talleyrand travaille avec I Dupont de Nemours, Beugnot, Roux-Labo- ■ p!le baron Louis. Toute une histoire nou- ■ velle s'élabore dans cette cuisine d'intri-■«s.■ le comte d'Artois est arrivé du matin,avec Ijt titre de lieutenant général du royaume, ■[précédant de quelques jours son frère, le H roi Louis XVIII. Il n'a pas été brillant. Aux ■lersonnages désignés pour l'accueillir il a Km rayonnant et stupéfait. En réponse ■nis harangues officielles, il a poussé des ■petits cris joyeux, lâché des lambeaux de lMessieurs, je suis content, très con- ■ f foulez-vous voir un prince content, >moi... Rentrer dans Paris, quelle (près si longtemps! int-Florentin on en est consterné. Sé absurde, opine le baron Louis. tous ne devons pas nous en aper-■Ége Talleyrand. Nous devons [que la Providence lui a refusé /oratoires et nous devons nous H /de rédiger le discours qu'il au-pncé s'il en avait été capable. Obère. Dupont s'offre. Talleyrand . ' on intervention. as êtes un poète, mon pauvre ami. Jlez lui faire baver du lyrisme et ce i il pas l'occasion. Beugnot suffira, •enez-moi bien, Beugnot. Il faut que flot Monsieur ait rassuré tous les in-f , proclamé que la Restauration ne re-| ira pas sur le passé, que les résultats I is de la révolution et de l'empire res-I ut acquis, que les maréchaux conserve-I it leurs dignités et leurs apanages, que H acquéreurs de biens nationaux ne se- ■ t m iwçùétés^ Vous, y êtes? Allez. 'cugjwt s'enlenne et fabrique de l'élo-ice. Après deux tentatives admises à j '1 apporte enfin la formule par-'■ celle que Talleyrand accepte parce I , toutes ies inquiétudes en satisfMti°n à tous les égoïsmes, à Bin" les cupidités, celle que nous retrou- ■ ' encore aujourd'hui dans tous les trai- ■ Histoire avec cette conclusion si vague ■•' Pourtant si positive: Ie îa revojs enfin et il n'y a ■î-'nrii !anf sinon ciu'il s'y trouve un ■ trançais de plus!,, ■wVlïonne.heure! approuve Talley-BLsktûv ^n-a*ns* ^ue comte d'Ar- ■loin c langage qu'il ■aiélp raV-1 •Ce-ma^n 1uaRd nous sommes ■iiiUpn' ^01r-a ? barrière; et vous verrez ■- Premier à en reconnaî- Bsennè i'v> ^estauration n'est pos- ■ < J , Bourbons se rendent compte IiS ^ disP°««ons du pays. Tout ■Itsérait n!S/en^ .rentrent chez nous; Rte eus Slls imaginaient rentrer B^^a ronservé<3iscours au Moniteur qui ■«main ior"'!.„la(vait,?)iei1 Prévu: dès le len-Rivle et sa n. !e " Artois reconnaît son ■sent la 11 eonfirme personnelle- Goberait «? r, U,0Tliteur- Et comment ■ii pw,. , - est a. qui l'en félicitera. B^ProbatimU com'e Beugnot a conquis II fête inanin?e d« Pays- La France HMg on la œUr' s 'es réceptions of-B'iraat de iwf* à Monsieur en l'ad-■'P'omatiqn». 0'Lpr1ononcée- c'est le corPs Best l'Acadtoiio? • cour de cassation; Btrna>re de Pa,-' ,C ®St l'Institut; c'est ■®ï''®structirm le conseil supérieur ■ficaires et f ?"e' l'archevêque avec HNes <abap= ?S c.hai}0|nes. la manufac-■'a|issées! pt 'i Ingénieurs des ponts et B?% A l'n^r.o •pr'nce sourit. Il daigne ■'"'icité de TU: po.ur raîeiinir l'au-B'Comme ie iv:ilr-ase' 11 la réPète. Bltiian?é en pi, Ja déclaré, il n'y a rien vnce> siRon...,, m* ^eugriot 4ments redoublent. Bî' ^c°re entre f H°Uvé sa voie- 11 hési-B^tësorS, i dlPlomatie et la police: Blisiin de l'élonno secrétaire actif et clan-B?'ei« texte, ^nCe,m0^archiste- 11 Pré-BrMen ima -lr cérémonies publi-B ^anquiiiurn®11*0' cérémonies ache-B^de la riS»? , ®fermé dans son ca-Hr,Lo®s XVIIT Vt *nt"Florentin, il fait par- B sr's Pathétim'fo S?n, ère' Prête des évo- B et des tratti ^ a duchess8 d'Angou- W" Îouiours iî, Sp1lritue!s au duc de Bla-|fe^^fntr6,epas'd'M1"8 ?ndisPensaWe-Beugnot ■ï,0?1 ^ Nemo^ tfaité de P°ète ^^e B?. 'a Resta,».. .1 mais> dans son zèle ■ ?rètes des exriro prêtR parfois à ses H ? °Wrées u Srfssl°ns ou des inten- ■ 'Pljuie SUr!a r°P loin- Alors Talley-■^^uiteàluiri j i rarrête court, B- matin Irl Ee?dre la main- Bmcher a ■.letternich a"ri- \ pon d'Iéna> com-■foi,! d'AusterlitzJ rpai"'é t® faire sauter B €°ûtraint îvm n pas ia peine M empereur à l'abdication ' pour rencontrer encore à chaque pas dans la capitale conquise des témoignages" de ses victoires. Pour dissuader Metternich il a suffi d'un ordre de l'empereur d'Autriche. U sera plus difficile d'arrêter Blucher qui fait diligence et distribue des injonctions à ses sapeurs pour miner les culées. Il faut que le roi de France défende ce pont de Paris. Il faut que Louis XVIII écrive ou parle; et cela regarde Beugnot. Au moment de rédiger la chose, il insinue une idée: — Si nous faisions dire au roi qu'au besoin il est résolu à se faire transporter au milieu du pont pour sauter avec lui?... — Eh là! interrompt Talleyrand. Comme vous y allez! Il ne vous le pardonnerait de sa vie! Songez que vous lui feriez prendre un engagement et qu'il deviendrait inexpri-mablement ridicule s'il n'allait ensuite sauter dans la rivière. Non, non: une protestation suffira mais très digne, très ferme. Tandis que Beugnot écrit, Talleyrand s'empresse. Il fait intervenir Nesselrode, puis l'empereur Alexandre en personne, et Blucher recule. Au lendemain le grand diplomate se rappelle la proposition qu'il a rejettée la veille. — Dites-moi, Beugnot, maintenant que tout est arrangé, il y a peut-être quelque chose à tirer de votre idée d'hier. C'était très imprudent d'attribuer au roi la résolution d'aller s'asseoir sur des fourneaux de mine mais, puisqu'il n'y a plus de danger, nous ne risquons rien d'affirmer qu'il était prêt à mourir dans l'explosion pour sauver le pont d'Iéna. Cela le rendra sympathique aux Parisiens et lui fera plaisir à lui-même. Etablissez une note dans ce sens pour le Moniteur. Beugnot s'exécuta et Louis XVIII prit enfin figure de héros. 1 andis qu il traçait ce faux témoignage, 1 alleyrand et Louis causaient dans un coin, repassant leurs apostasies à travers les révolutions, se souriant du sourire des augures. Tous deux, le li juillet 1790, avaient célébré la messe de la Fédération au Champ-de-Mars.talleyrand l'avait dite comme évêque. Louis 1 avait servie comme diacre Corlolis ^ Lettre de Bertin (Correspondance particulière du Matin./ Les relations germano-russes. — Considérations économiques. — Le renouvellement du traité de commerce de 1894. Berlin, 16 avril. Bismarck a dit un jour que l'entente politique de deux nations n'était pas en rapport de dépendance ou d'influence avec leurs relations économiques. Cela pouvait être vrai autrefois où des relations de famille entre souverains, des combinaisons internationales d accroissement d'influence déterminaient les traités d'alliance et les déclarations de guerre. Encore y a-t-il des exemples fameux de la subordination des pactes de famille à ce que les ministres de jadis appelaient « la raison d'Etat ». Il y a cent ans l'empereur d'Autriche n'avait-il pas fait alliance avec le tsar de Russie, le roi de Prusse et le roi d'Angleterre — pour ne citer que ceux-là — en vue de détrôner son gendre, Napoléon, l'époux de l'impératrice Marie-Louise ? Mais la raison d'Etat même a changé d'apparence et de forme. Tou-■te politique internationale est vaine si elle persiste à être purement personnelle ou diplomatique. Pour avoir des conséquences durables, elle doit avoir une base économique Autrefois on parlait de souverains et de nations — pour autant que l'entité « nation » était comprise. Aujourd'hui ce sont les « peuples » qui agissent le plus efficacement. Or les peuples ont leurs sympathies propres et leurs antipathies, et se iaissent entraîner par des considérations d'intérêt pour le moins autant que par des considérations morales, par des considérations d'affection ou de répulsion. Qui dit considérations d'intérêt, dit considérations économiques. Nous sommes en mauvais termes avec la Russie. Peu importe que le tsar régnant autrefois, au temps de Bismarck, ait été le frère de ce roi de Prusse qui devint le premier empereur de l'Allemagne rénovée. Peu importe que le souverain moscovite actuel soit l'ami personnel de Guillaume 11, qu'ils aient délégué l'un auprès de l'autre un aide de camp dont la mission est de maintenir leurs relations personnelles, en dehors des chancelleries et des ambassades. La politique moderne est régie par les intérêts économiques. Si la presse allemande et la presse russe se disent des choses désagréables, croyez-vous sérieusement que la raison en soit — je dis la raison et non pas le prétexte — l'arrestation d'un aéronaute allemand en Russie ou l'arrestation d'un officier russe en Allemagne, un officier que ses fonctions appelaient à Dant-zig ou à Stettin et que l'on trouve faisant le carnaval à Cologne V... Non ! La raison effective vous en trouverez une manifestation dans le vote de la Douma d'Empire frappant l'importation des céréales étrangères, des pois et des fèves, d'un droit de trente kopecks par poud, c'est-à-dire de quatre marks les cent kilogrammes. * * * Le traité de commerce germano-russe de 1894 doit être renouvelé. Ce traité prévoyait une diminution des droits d'entrée sur les céréales. Pour le faire accepter par nos agrariens, le comte Caprivi, le deuxième chancelier de l'Empire allemand, dont les idées économiques étaient plus libérales que celles de son prédécesseur Bismarck, mit fin à ce que l'on appelait le « certificat d'identité ». Jusqu'en 1894 les exportateurs allemands de céréales obtenaient un acquit à caution grâce auquel ils pouvaient importer en franchise de droits une quantité .égale de céréales à celle qu'ils avaient expor tée. Cependant il y avait le certificat d'identité. C'êst-à-dire que si l'on avait exporté cent kilogrammes de seigle, on pouvait importer librement cent kilogrammes de seigle, mais cent kilogrammes de seigle seulement et non pas cent kilogrammes de froment ou cent kilogrammes d'orge. Après 1894 le certificat d'identité fut supprimé. L'acquit à caution devint une valeur douanière purement et simplement, servant à payer n'importe quel droit d'entrée: pour du seigle exporté vous pouviez importer en franchise du froment et de l'orge, de la farine, des pois ou des fèves, voire du café ou du pétrole. Quel fut le premier résultat de la mesure, intelligemment appliquée par nos agrariens? C'est que la production du seigle et de l'avoine, sur lesquels les droits d'exportation étaient les plus élevés, augmenta sensiblement, de même que leur exportation en Russie, notamment en Finlande et dans la Pologne moscovite. Pour vous le démontrer j'emprunterai quelques chiffres au livre que Dr Karl Helfferich, directeur de la Deutsche Bank, qui n'est pas un adversaire des agrariens, a publié il y a quelques semaines sur La Prospérité nationale de l'Allemagne de 1888 à 191S. (Editeur: Georg Stilke, Berlin.) Pour les années de 1883 à 1887, en seigle, la superficie cultivée était de 5,830,200 hectares; la production totale, de 5,867,800 tonnes; En froment, 1,918,000 hectares, 2,585,200 tonnes;En orge d'été, 1,737,700 hectares; 2,232,800 tonnes; •En avoine, 3,785,000 hectares; 4,291,000 tonnes; Pour les années 1908 à 1912, en seigle, la superficie cultivée était de 6,168,261 hectares; la production totale, de 11,012,771 tonnes; En froment, 1,911,768 hectares; 3,962,390 tonnes;En orge d'été, 1,604,116 hectares; 3,220,066 tonnes; En avoine, 4,317,753 hectares; 8,189,062 tonnes. 1 V. * Les agrariens allemands exportaient donc beaucoup de céréales en Russie, notamment du seigle et de l'avoine. Ils recevaient un acquit à "caution égal au taux du droit de douane, alors qu'il a été démontré qu'en mantière protectionniste le taux du droit ne vient pas augmenter complètement et mathématiquement le prix de la marchandise sur le marché intérieur de consommation. Il y a une marge — et un premier bénéfice pour les agrariens. Ils vendent les acquits à caution qui peuvent être appliqués à n'importe quel article. Second bénéfice. Passons la frontière et voyons les résultai.5 de la situation en Russie. Le prix du seigle allemand, diminué de la valeur du droit d'exportation, domine le prix du seigle indigène et le maintient plus bas qu'en Allemagne même. Les agriculteurs russes se plaignent L'extension donnée à l'agriculture allemande exige de nombreux bras.C'est en Russie, en Pologne russe notamment, que les agrariens allemands vont chercher des ouvriers agricoles. Une émigration russe annuelle se produit. La main-d'œuvre se fait plus rare en Russie et le prix renchérit. Second motif de plainte des agriculteurs russes. Ces plaintes s'accusent d'autant plus pour les agriculteurs qu'il y a d'autres raisons pour le renchérissement des salaires. La Pologne russe s'industrialise davantage chaque année et ies fabriques sont «entaculaires» au même point que les grandes entreprises agricoles allemandes.En somme, les Russes sont victimes de la politique agrarienne que certains groupes réactionnaires sont toujours parvenus à imposer à nos gouvernements.Leur mauvaise humeur vient de là. Les manifestations politiques diverses de ces derniers temps n'ont pas d'autre raison — je dis raison, peu importe le prétexte. Le renouvellement du traité de commerce de 1894 est à la base de toutes les polémiques actuelles. On ne fait plus de sentiment en matière de politique internationale,on n'en fait plus, ou bien rarement. Les intérêts économiques dominent la vie des peuples comme ils dominent la vie des hommes. — Et puisque l'on sait où gît le nœud de la question, me- direz-vous, il doit être facile de trouver une solution acceptable pour tous les intéressés, une de ces conventions «donnant, donnant* comme il s'en conclut tant dans les affaires? Du coup, le malaise international serait dissipé, car la mésentente de l'Allemagne et de la Russie retentit douloureusement dans l'Europe entière et même plus loin? — Certes, les libéraux allemands s'attelleraient avec plaisir à une tâche pacifique de cette envergure, mais ne savez-vous pas que les agrariens sont surtout puissants chez nous et que quand leur «porte-monnaie» est en jeu, on ne pourrait se figurer pires égoïstes? Giinther LES FAITS DU JOUR L'ENTENTE CORDIALE Vendredi matin, le Times et le Temps publiaient simultanément un article du professeur Ernest Lavisse, sur l'Entente cordiale, à propos du prochain voyage à Paris des souverains anglais. Voici les principaux passages de cet article : .Une si précieuse entente doit être cultivée de part et d'autre avec sollicitude. Ne nous inquiétons pas de ce que nos tempéraments diffèrent par bien des traits fortement accusés. Ces différences se rencontrent souvent en d'intimes amitiés auxquelles, loin de les altérer, elles peuvent être profitables. Nous, Français, nous sommes gouvernés par des idées simples et claires, souvent trop simples et trop claires; vous, Anglais, vous l'êtes, surtout, nous semble-t-il, par des instincts un peu confus. Nous sommes d'humeur prompte, et vous étés, vous, d'humeur lente. A des moments, nous nous étonnons que vous paraissiez oublier ce que vous devez à vous-mêmes et à l'Europe, et nous avons , envie de vous crier : « A quoi pensez-vous donc ? » Mais vous, à notre fièvre, vous op-, posez votre calme. La sagesse serait évidem- j ment de n'aller ni trop lentement ni trop 1 vite. Eh bien, si nous faisions un compromis entre nos qualités et vos défauts ? Vous prendriez-un peu de notre promptitude et vous garderiez de votre flegme ce qu'il en faudrait pour arrêter nos entraînements irréfléchis. De. notre côté, nous ferions en sens contraire le même travail sur nous-mêmes. Ce mutuel effort parferait notre entente. De cette entente, la première condition est que nous nous accordions bien sur quelques résolutions à prendre. D'abord, il faut nous promettre que, poulies rares et médiocres affaires qui nous restent à régler, nous apporterons aux négociations une bonne volonté préalable qui prépare la conciliation. Qu'est-ce que telle ou telle affaire locale et particulière en comparaison de la grande affaire ou nos deux nations sont si fort intéressées, et, avec elles, l'Europe et le monde ? Mais surtout promettons, si nous voyons des nuages même légers à notre horizon, s'il vient à vous ou à nous quelque inquiétutde même vague, de nous en expliquer sans tarder, tout de suite, et en pleine franchise. Précisément, je me suis donné l'honneur de vous écrire cette lettre pour appeler votre attention sur quelques préoccupations de l'opinion française. Nous croyons percevoir en Angleterre — comment dlrai-je? — un flottement, une dispersion, un émiettement de l'opinion publique. Il fut un temps où l'on pouvait dire en Europe : « L'Angleterre pense ceci ; l'Angleterre veut cela. » Et l'Europe se le tenait pour dit; la politique générale s'éclaircissait par la netteté de ce penser et de ce vouloir. Il n'en ! est certainement pas de même aujourd'hui. Sans doute, par cet émiettement joint à d'autres causes, s'est produite une sorte d'apathie que révèle le refus de s'arrêter à des idées pénibles, de prévoir des événements graves, de s'inquiéter, alors que, dans l'état actuel de l'Europe, il est si imprudent de se refuser à l'inquiétude... Nous pouvons être assurés que tout est prévu, calculé, réglé, en vue de la guerre possible, par la Triple-Alliance. L'état-major général de Berlin est habitué aux longues préméditations et à l'examen préventif de toutes les hypothèses. 11 a certainement dirigé le travail de ses deux alliés, mesuré à chacun sa part»' d'action, combiné le plan d'ensemble, marqué les chemins et les heures. Le moment venu, les trois s'ébranleront, itinéraire et horaire en main. En sommes-nous arrivés Angleterre et France, à la minutieuse exactitude de ces prévisions? Nous croyons, cela étant moralement certain, que les chefs de nos armées et de nos flottes se tiennent en communication et qu'ils ont, eux aussi, prévu et combiné; mais nous nous demandons si l'Angleterre a causé avec la Russie. Nous ne sommes pas une Triple-Entente si nous ne nous sommes pas entendus sur l'éventuelle commune action défensive. On ne peut guère ne pas sentir quelque inquiétude, au sujet d'une coopération militaire de la Triple-Entente, si l'on considère que, dans la crise diplomatique, l'Angleterre, la France et la Russie, bien qu'elles s'accordent avec une loyauté parfaite, n'apparaissent pas unies et fermement cohérentes comme l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie. Jusqu'à présent, les Etats de la Triple-Alliance ont été presque toujours les premiers à parler, et ils ont parlé ensemble, comme s'ils n'avaient qu'une voix, au lieu qu'Angleterre, France et Russie, plus lentes à se résoudre, ont parlé l'une après l'autre, comme chacune pour soi. De cette différence, la Triple-Alliance a tiré de notables profits en maintes circonstances. - Cet article est commenté par la presse française et par la presse anglaise. M. Stephen Pichon, ancien ministre français des affaires étrangères, abonde dans le sens de M. La- i visse : Nous disons seulement — 'ce qui est sûr — que l'organisation de la Triple-Alliance offre, en ce qui concerne la précision des mesures qu'elle peut avoir à prendre ët la rapidité de leur exécution (c'est-à-dire deux conditions toujours importantes et souvent décisives en xes matières), des avantages indiscutables sur 1 la Triple-Entente. Et nous concluons que si cette dernière veut remplir avec toute l'efficacité nécessaire son rôle pacifique et opposer au groupement dont elle est le contrepoids une force équivalente, il faut qu'il y ait entre les trois puissances qui la composent des échanges de vues 'permanents, des accords positifs et une cohésion complète. C'est à ce prix seulement qu'elle atteindra pleinement son but : le maintien de la paix entre, les grandes puissances d'Europe sans qu'elle puisse être menacée par l'action séparée d'aucune d'elles. La presse anglaise est partagée dans ses ; sentiments. Prenons d'abord le Daily Mail, unioniste et jingo : M. Lavisse croit apercevoir en Angleterre un flottement, une dispersion, un émiettement de l'opinion publique; mais c'est là un état ! de choses qui disparaîtrait instantanément si j un grand événement se produisait, et nous i croyons que l'énergie, l'humanité de notre peuple ne seraient pas moins grandes demain i qu'autrefois dans une heure de danger. Le renouveau d'énergie et de confiance qui ; se manifeste en France depuis 1905 est une ' preuve que rien ne rend une nation forte et unie comme un danger extérieur. Quelles que puissent être nos discordes et nos dissensions intestines, nos amis et nos critiques étrangers peuvent être sûrs que la Grande-Bretagne" n'a pas dégénéré. | Mais le Daily News, le grand organe libéral, prêche le calme et la modération : | M. Lavisse considère l'entente franco-anglaise comme une alliance qui sera changée en une triple-alliance. Pour lui, l'Allemagne est une menace. Il la considère comme un adversaire de l'Angleterre, de la France et de la Russie qui devront s'allier contre l'Allema gne. M. Lavisse et ses amis désirent que la visite du roi George à Paris soit comprise comme l'interprétation dans ce sens de l'entente franco-anglaise, mais nous nous empressons de déclarer d'avance que ce n'est pas l'avis du gouvernement britannique ou de n'importe quelle personnalité responsable en Angleterre. Dans le sens anglais, l'entente n'est pas une alliance. Elle n'est pas dirigée contre l'Allemagne et n'est pas exclusive. Voilà qui semble assez net. ,Fox. Etranger La politique en Suède LE RESULTAT DES ELECTiONS STOCKHOLM, 17. — D'après les résultats, connus jusqu'à minuit, ont été élus jusqu'ici à la Deuxième Chambre: 61 membres des droites, 55 socialistes, 40 libéraux. La droite gagne 15 sièges et en perd 1. Les socialistes gagnent 9 sièges et en perdent 3. Les libéraux perdent 20 sièges. Les anciens ministres libéraux Schotte et Petros ont été réélus. L'assassinat de M. Calmette DEMENT! DE Mme GUEVDAN PARIS, 16. — Mme Gueydan fait démentir les propos qu'elle aurait tenus dans le Métropolitain, suivant un témoin entendu aujour^ d'hui par le juge d'instruction. La politique allemande LE S9me RENTRE A SAVERNE SAVERNE, 17. — Le 99me régiment d'infanterie rentrera demain après-midi à Saverne, a.près une absence de plusieurs mois. La politique anglaise NOUVEL EXPLOST DES SUFFRAGETTES YARMOUTH, 17. — La jetée Britannia et le casino qui s'y trouvait ont été complètement détruits ce matin, de bonne heureî par un incendie. Les dégâts sont éva'ués 15,000 livres sterling. Une carte-postale ramassée non loin de là sur la plage portait au recto: «Le droit de vote pour la femme ! M. Mac Kenna a presque tué Mme PankhurJt. Nous serons par conséquent sans merci jusqu'à ce que la femme soit affranchie. » La situation en Orient L'ALBANIE PROJETTE UNE DEMARCHE A ABBAZ1A ROME, 16. — La «Tribuna» reçoit de Duraizzo. la dépêche suivante: «Le conseil des ministres a décidé hier soir îue Turkhan pacha, ministre des affaires étrangères, se rendrait à Abbazia. Le président „ lu conseil était prêt à l'accompagner, mais au iernier moment leur départ a été différé. » On dit que le voyage de Turkhan x^acha avait pour but de demander à l'Italie et à ['Autriche de prendre des mesures pour décider la Grèce à s'abstenir de fomenter la révolte en Epire. » On continue, en attendant, ii débarquer du matériel de guerre à Durazzo et à Valona, et an ajoute à ce propos que Turkhan pacha avait également l'intention de demander à ['Europe un; contingent d'hommes capables de je servir de ce matériel, attendu que le nombre ies Albanais consentant à se rendre en Epira se fait de plus en plus rare. » LE MESOMTENTEMEMT REGNE DANS L'ALBANIE DU NORD VIENNE, 16. — La «Zeit» de ce soir publie une correspondance datée de Scutari suivant laquelle un mécontentement menaçant règne :lans l'Albanie du nord. Selon cette correspondance, Essad pacha aurait établi dans le pays an régime de favoritisme. « Tous les emplois, grands et petits, sont aux mains de ses créatures. De la procéderaient la mécontentement et un état d'esprit qui permet les pires suppositions quant à l'avenir. » La correspondance ajoute que beaucoup l'Albanais souhaiteraient de voir diviser le pays en trois régions: Albanie du nord; Albanie centrale et Epire, jouissant chacune d'une certaine autonomie. Le prince serait jusqu'ici très mal informé) au sujet de la situation véritable. LE COLONEL AZtZ ALI SERA BIENTOT LIBRE CONSTANTINOPLE, 16. — Aziz Ali bey a appris aujourd'hui que sa mise en liberté était décidée en principe; sa captivité est d'ailleurs dès maintenant adoucie par la visite de ses amis et par les marques de sympathie qui lui sont prodiguées. Il faut aussi rendre hommage i la courtoisie qui lui a été témoignée par Ha-lil bey, commandant de la place. Dans les milieux renseignés on affirme qu'Aziz bey sera gracié le 27 courant à l'occasion de l'élévation du sultan au trône. LE CHEF DES KURDES-PRISONNIERS CONSTANTINOPLE, 16. — Suivant des nouvelles officielles les généraux commandant les troupes envoyées contre les rebelles kurdes ont capturé le chef kurde Seid-Ali, à Huzan, avec nombre de ses partisans,et l'ont ramené à Bitlis où ils l'ont livré à une cour martiale. Les événements de Chine LES « LOUPS BLANCS » PEKIN, 17. — Les «Loups blancs» ont pris et pillé Samjaanhsien, les"l4 et 15 courant. Les troupes gouvernementales leur ont infligé une défaite écrasante où les bandits ont laissé 2,000 des leurs. Dépêches diverses EXECUTION CAPITALE A VERSAILLES VERSAILLES, 17. — Brigeont, qui assassina son contremaître pour le voler, a été exécu'ié it 4 Heures 35 ce matin, sans Incident.

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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