Le matin

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s.n. 1914, 20 Avril. Le matin. Accès à 19 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ks6j09x854/
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^ndlTÔ; AvPii 1914 HUIT^pagesT 21me Année — N° t10 --VM-jiM •— — • -*r RÉDACTION -jo VIEILLE BOURSE, 39 ASIVEUS Téléphone Rédaction : SS7 ^onnements : " l Un an w™3 g» : I M jl^Vs : : : : : ES:S« I«EWEM| Trois mois .... S.OO {„«rr- Franco, Àngletem," Allomwne et Union f tond-Duehù, r»r tnmcslrc, fr. 1 -OO» ^abonnement se poursuit jusqu'il refus formel. LE MATIN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 AM¥ER8 Téléphone Administration : SGI C. de CAUWER, Directeur An tu onees : Annonces la petite ligne, fr. O.SO Annonces financières jd t S. OO Réclames la ligne, « 1 .îîO Faits divers corps id. j 3 OO Chronique sportive id. » 3 Oî> Faits divers fin id. > 9.00 La Ville id. > K (K> Emissions Pris à convenir. Les annonces de la France, de l'Angleterre et de l'Amcnçuc sont exclusivement reçues u Bruxelles chez MM. J. Lebkgue & O. JOURNAL QUOTIDIEN BAZAINE i Ouvrez à ce nom une encyclopédi ! Quelconque et vous verrez que celui qu le porta est marqué d'un sceau d'infami | JUS rien, semble-t-il, ne saurait effa I ter H eut cependant un passé militair I long et glorieux. Mais chargé en 1870 de 1: f défense de Metz et bloqué dans la place, i I re^ts, inactif tandis que les désastres s ac I cumulaient sur la France; fait plus grav [ encore, il envoya à l'empereur et au mare chai dé Mac-Mahon une dépêche leur an nonçant qu'il allait effectuer une sorti: sur Thionville, ce qui détermina Mac-Ma bon à marcher vers le Nord, marche qu aboutit à Sedan; finalement il signa le 2' octobre une capitulation honteuse qui li I mit aux Prussiens 153,000 hommes, 1,60) [ bouches à feu de siège et de campagne, ei [ leur abandonnant, par conséquent, la Lor mine allemande. Après la guerre, il fu | traduit devant une cour militaire que pré sidait le duc d'Aumale et condamm à. mort. Sa peine ayant été commuée ci | «lie de la déportation, on l'envoya à l'ilj I Sainte-Marguerite, dans la Méditerranée I Grâce à sa femme, une Mexicaine qu'i 1 avait épousée pendant la campagne di [[ Mexique, où il commandait en chef l'ar 'j mée française, et à son neveu Alvarez Rull |[ il put s'évader, gagna l'Italie, puis l'Es i[ pagne. C'est là qu'il vécut et qu'il s'éteigni en 1888, au milieu du mépris général. Il a trahi son pays. Tel est le jugemen I que ses contemporains ont porté sur Ba I aine et que la postérité a ratifié. Ce juge I ment est-il juste, est-il irrévocable ? fi l l'heure actuelle, il pèse toujours sur la mé | moire de celui qu'il a frappé il y a plu: I de quarante ans. Mais l'histoire doute. Len I tement, c'est-à-dire à son allure ordinaire I grave et pcfldérée, elle s'efforce de dégagei j les faits des passions d'alors. Au lende f main de la guerre, la France, vaincue, mu I Bée, saignante, non apaisée par la dé' I chéance du régime impérial, ne pouvaii I accepter qu'une sentence expiatoire. Va E tictis! A toutes les époques, il lui arriva t de chercher dans la trahison la cause de Rses défaites. Et 1 histoire examinant le côti Je psychologique, du drame et s'aidant de do-f ttaiems nouveaux, revient sur ce procès I «\&re Bazaine lui apparaît comme un I ®?j Militaire auquel l'âge avait enlevé se; I Manies qualités d'antan et qu'un nature! i esprit dintrigue, son ambition, les circons-| , ,ce?' l'astuce de ses adversaires ont en I trame sur le terrain politique où il acheva I ® se perdre. Elle le désigne comme un sol-| . coupable; mais elle parait se refuser è I Wr en lui un traître. [ t, .a Pius d'une fois de réhabilitei [ memo're de Bazaine. Lui-même, dans I son ouvrage: l'Armée du Rhin depuis le 15 I « îusqu'au 29 octobre 1870, avait voulu I iri-ifv!-! a ses accusateurs. Mais écrivain I fait"» i • au'an*' fine piètre diplomate, il I 2» J t r sasans justifier sa con-I mit con^ond les deux. Le livre était en-I niant/0'' raPProché d'ailleurs des événe-I rai™ al1X(iue',s il avait trait pour ne pas I obaiAnt -a C0lère le mépris qui s'atta-I dpnv - 'îson au^eur- Inversement, il y a rimim!U f0If. ans' *es lettres qu'écrivit aux I k- du maréchal à propos d'une I rert 1 « consacrée à son père, restè-I pce S-e^; elles ne Purent secouer l'es-I tek™ . nce dédaigneuse qui a désor-I le temn« ^ ^e.s ',aines d'autrefois et que [ comriP a s^ell®e sur le nom de Bazaine I TllUn!pifrre tomt>ale. [ c®tinue nas mr-hlSt°ire imPartiale n'en | Ivre m,; m°ms sa tâche et voici un l lMds dan^Bra sans nul doute d'un grand I "î niili'ai ses cherches. Il a pour auteur [talé6' Ie Sén"al Palat, et est inti-I P'KhohrJrn 6-fiUestion d'histoire et de [ dique i.|' Bazaine. Comme son titre l'in- [ dément l",-le signe n'aPPorte Pas I c®entatinr, • p™bleme historiqué une do-I ^usement er?ssante: il analyse minu-I ^ Psychimia a au point de vue moral I feence f,l„n(A cotte fin, il établit une dif-politia ®tl8lle entre Ie ^l^t et l'hom-I Wmme non? î^6 dev!nt Bazaine, stimulé, Ices> Par rp ma.^?ns dit' Par les circonstan-l^nceetrw crUt être l'intérêt de la Fions dont Vl lfa propre ambition. Les illu-PÇgtemns (inr. tv58, Bazaine durèrent aussi I ^"Charles oL ?marck et' le prince Frédé-I depuis le 1? ' ^ue's il était en rapport I liqueurs ertp^em ?' le permirent. Les K Prêchai r4 len^ réduire l'armée du I a°®dre efL;l!mparer de Metz avec la I !ïant1' A ceti^p f po.®sil:)le de sang alle-I ®Ps pour nn'ii^' slen omirent au | vivante. Et Pn ,c,con}Plît son œuvre dis- | ®aiVa't son rêve-ar >en*ant' Dazailie Pour-armél 0!i actl0n militaire est fi-I !?S- M le roi l nmandes sont victorieu-I îer aucun nriv russe ne P°urrait atta-i'^Porterait-Pn a? Vain triomPhe qu'elle [ ^COre capable do ?P.e^sant la seule force I ?atéchal command?1* i.F à ranarchie... Le I fe?antie si cet! ! armée du Rhin se I L evenir le pllîad™ ,n'^St P;ls destinée | ®aznne voit ri1r,c p-m e la société...» Et [frr'®?yen politiaup 1^,strument de guerre II J^mcre: jes p ' .se m°ntre sûr de E dre' « on le i«,0 nlaiS' qu'n rétablirait Ifai 1®ur°pe ou n -fbitre de la situa- | to (Communrs Va p^a ®n main ses in" ^ntie dans lés qu'U serait îue %|oa du S I Venir' Une cnçi a etat-major du prince Frédéric-Charles à la possibilité do le laisser se retirer avec son armée en territoire neutre entretenait sa confiance. De toute façon Bazaine se croyait sûr de con-;1 server cette armée à la France. i j En attendant, la discorde se mettait par-e mi les généraux, et dans les états-majors -1 régnait la confusion; la ville de Metz en-s tendait ne pas séparer son sort de celui i de l'armée, le parti républicain murmurait, i les vivres et les munitions commençaient à - manquer. Puis, le 24 octobre, la vérité écla-3 ta. Bismarck juge le moment venu de - mettre fin à l'équivoque: «Je constate, fait- - il savoir au maréchal, que je ne vois plus 3 aucune probabilité d'arriver à un résulta! - par des négociations politiques.» Bazaine, i brutalement ramené à la réalité, sort de : son rêve; on lui rappelle qu'il est soldat et - que c'est en soldat qu'il aura à régler les 5 comptes. Et cette liquidation fut dure: sans I ambages, on exigea que l'armée se rendît ■ avec armes et bagages et que la ville fût II livrée au vainqueur. Ce rappel violent à ses ; j devoirs militaires qu'il avait oubliés fit que ; j Bazaine, pareil à un somnambule tiré de 1 son sommeil, tomba inerte dans la capitu-; la.tion. L'auteur du livre montre ensuite le dan-1 ger qu'il y a pour un homme, à moins d'être 1 un génie ou un héros, et Bazaine n'était ni " l'un ni l'autre, de sortir de la mission qu'il > a assumée, mission conforme à son passé, " à son caractère, à ses capacités, pour s'en-k gager dans des voies nouvelles et y entraîner une nation: «< Bazaine, dit en concluant t le général Palat, sciemment n'a jamais vou- - lu trahir. Il a cru pouvoir sauver la France • et s'élever lui-même en renonçant aux ' moyens dont légalement il pouvait dispo- ■ ser et dans lesquels il n'avait plus foi, pour ! en adopter d'autres, illégaux et trompeurs. ■ Son ambition et la confusion des temps le i firent tomber dans cette très grave erreur; son impéritie fut cause que cette erreur eut, ■ pour sa patrie, les conséquences d'une vé- - ritable trahison. Pour le mal qu'il fit à la ■ France, pour la honte qui rejaillit sur elle, . Bazaine devait être puni.» Il le fut. Et quand on lui lut l'arrêt de - mort : «C'est bien,fit-il. Fusillez-moi tout de ; suite.» Ce courage ou ce stoïcisme de Ba-: zaine, devant une sentence dont l'exécution ■ pouvait lui paraître inévitable, sont dignes i d'un soldat, dignes de ses états de services nombreux et brillants. Ils le rachètent un : peu aux yeux de la postérité; car le chà timent ne s'est pas arrêté à la sentence suprême. Il s'est étendu à la mémoire du ma- ■ réchal et même sa descendance souffre de - l'opprobre qui la couvre. C'est trop. C'est ■ trop pour la faute qui ne fut pas celle dont ■ Bazaine eut à répondre devant ses juges et aussi parce qu'on ne peut se défendre de penser à l'éclat qui environnerait son nom si, au lieu de la faute, c'eût été le succès. « Marcus Reportage parisien (Correspondance particulière du Matin J La campagne électorale. — Affiches et réunions publiques. — M. Marcel Sembat. — La venue des souverains anglais. Paris, K avril. Comme certaines personnes généralement bien informées, et qui n'avaient d'ailleurs aucune raison pour me leurrer, m'assuraient de-puisprèsde quinze jours que la campagne électorale battait son plein, le bat encore, j'ai voulu en avoir le coeur net. et j'ai fait hier une petite promenade à travers quelques arrondissements, dans l'espoir d'assister à des luttes oratoires sensationnelles, du moins de lire des textes d'affiches pleins de bons sens I et d'honnêteté. Des affiches, il y en a certes: j'affirmerais le contraire que vous ne me croiriez pas. Mais il y en a peu, très peu. Est-ce le mode nouveau d'affichage qui a réduit considérablement le chiffre d'emplacements destinés à recevoir les phrases définitives des candidats? Est-ce plus grande indifférence de la part de ceux-ci ? Est-ce manque de fonds (car les placards et les papillons coûtent cher)?... Quoi qu'il en soit, la Vil\ qui, il y a quatre, huit, douze ans, était, à l'époque des campagnes électorales, transformée en un véritable habit d'Arlequin, la Ville dont les murs rutilaient sous le soleil pâle d'avril, de tous les tons de I'arc-en-ciel, la Ville qui avait l'air de crier et de rire, apparaît aujourd'hui grise et maussade — et ce ne sont pas les quelques panneaux de planches mal jointes fichés ci et là contre les grilles des 'jardins ou les murs des mairies qui lui enlèveront cet air de lassitude ou de résignation où elle semble, du reste, se complaire ! Non, les insultes et les invectives ne sont plus en honneur... Celles que l'on rencontre par-ci par-là sont comme des anaclironismes; elles détonnent parmi les déclarations de bon ton qui les entourent... Les querelles épiques entre colleurs, semblent destinées, elles aussi, | à aller rejoindre les vieilles lunes dans 'e magasin des accessoires. Les longues blouses j blanches, les pots à colle de pâte et les opu- ! lents pinceaux des afficheurs sont presque in- j visibles, cette année. Les quelques bandes de papier multicolores 1 que j'ai aperçues, disposées avec soin dans la case qui leur est exactement réservée par une administration soucieuse d'économie et de j propreté, sont sobres d'injures et no disent que ce qu'elles veulent dire. Les lieux communs y [ abondent mais il est bien entendu également ; que ce sont les plus banales formules qui at-, teignent le plus sûrement l'électeur. A Montparnasse comme au Parc Monceau au Sacré- 1 Cœur comme à la Bourse, on lit notamment que «l'heure est grave». Personne ne l'ignorait, ( et moins que tout autre le député sortant qui ! : tremble de ne pas être réélu. Mais c'est une de • ces constatations qui font plaisir à l'électeur, lequel pense aussitôt: «Ah! ah! l'heure est gra-. ve? Je me l'étais dit aussi!» Cependant la magistrature «prend quelque chose», comme on dit, dans le lime arrondissement, qui est celui de la Bourse. Un candi-1 dat qui étale solennellement ses titres: «Direc-! teur du journal «La bonne Cravache», proposé pour la Légion d'honneur!» n'hésite pas à dé-! clarer que «la justice est pourrie et que le pre-. mier tribunal de France est présidé par un bandit, par un flibustier, qui a confondu son cabinet avec un lupanar»! Il y en a comme cela cent lignes devant lesquelles les badauds s'arrêtent amusés. Certains «duels» — oh! fort pacifiques — intéressent le quartier des Halles, où le député sortant assure que «sa seule ambition est ■ d'être utile à son pays». D'ailleurs voici un ! aperçu de «ses travaux». — «Vos travaux, répond illico le concurrent, vos travaux! Votre œuvre est nulle, Monsieur le député!» On rit. M. Maurice Barrés, lui, n'a fait opposer sur les murs qui entourent Sainte-Eustache que son seul nom. Cela doit suffire. Mais MM. Bertholier qui se présente contre lui et qui se dit «candidat de la misère» affiche au contraire les «images» dont les légendes sont assez justes ainsi qu'en témoigne celle-ci: «Cent mille zéros ne font pas une unité; cent mille discours ne valent pas une soupe.» Les misérables du Carreau sont de son avis. Sur le Pont Caulaincourt des tracts sur lesquels flamboie un casque prussien, crient au peuple qui passe: «Tout, plutôt que ça!» Près du Panthéon, une affiche lithographiée représente un cuisinier-pâtissier du quartier — qui se présente. Le fouet de Triboulet à la main, il cingle indistinctement, en un beau geste vengeur toutes les «têtes» du Palais-Bourbon! Veut-il donc, ce brave homme, être élu Député-Unique? » ** Naturellement la loi de trois ans, la réforme fiscale et la réforme électorale nt les points principaux de tous les progx tînmes. Et l'on est pour ou contre, nettement, carrément. On est même généralement «pour», et ce doit être vraiment là le programme que répond le mieux à l'opinion du pays, car les radicaux eux-mêmes, en dépit des serments de Pau, abandonnent un à un leur programme d'hier pour passer sans tambours ni trompettes à l'ennemi. Leur passage au pouvoir a fortement assagi du reste les radicaux: tous les jours ils en fournissent une preuve nouvelle, et ceux qui prcfchènt ànjoisrd' M le désarmement — le retour aux deux ans — se font rares. Qui triomphera? La question est prématurée. En attendant le 26 avril, les réunions ont lieu à gauche, à droite, une peu partout, mais sans grand lapage, et comme en tapinois. Ces réunions s'agrémentent parfois d'une partie de concert, voire d'une séance cinématographique. C'est le dermer cri. M. le comte d'Hespel eut l'idée, il y a quelques jours, d'appeler Pathé frères à la rescousse et, depuis, cette révolution dans les mœurs électorales a fait son chemin. La parole est-elle donc devenue insuffisante à faire pénétrer dans le crâne des électeurs les opinions du candidat? Celui-ci espère-t-il réunir plus de monde en faisant donner telle «chanteuse à voix» ou ce film irrésistible où Paulin Brouquet combat Zigomar? Il est de fait que les électeurs touchés se précipitent en foule aux réunions cinérnato-élecorales, et que M. Marcel Sembat lui-même, qui est pourtant tout esprit, ne peut résister à semblable concurrence. Et pourtant! M. Marcel Sembat est député de Paris (quartier des Grandes-Carrières). Il est presque millionnaire, mais il est socialiste et son socialisme est garanti bon teint. Nul mieux que lui ne sait parler au populaire, nul n'a plus de suc ^s auprès des électeurs du XVIIIme arrondissement.Ses réunions sont un lieu de réu-; nion en effet,mois pour le Tout-Paris aussi bien I que pour les habitans du quartier. M. Marcel Sembat,dont l'élégance à l'ordinaire est banale, y paraît en redingote de l'an quarante et cravaté de blanc. M. Marcel Sembat costumé de la sorte, m'a ..toujours fait penser aux endimanchés de la banlieue wallonne, aux gens de Tilleur ou de Chênée. Il a le nez long, mais en pied de marmite, moustache et barbe en broussaille, et, derrière un binocle, les yeux les plus spirituels que je sache. Sa voix éraillée de Gavroche vieilli va droit au cœur de ceux qui l'écoutent, mais personne n'allie avec plus d'aisance la vulgarité. d'ailleurs fort savoureuse des termes et la correction parfaite des phrases. On sait que M. Marcel Sembat est un écrivain remarquable, un érudit et un lettré.) Il a réponse à tout. On peut l'interrompre où et quand on veut. Il écoute, il sourit imperceptiblement et répond aussitôt du tac au tac. C'est lui qui expliquait l'autre jour «pourquoi il est allé à Berne et y retournera dans quelques semaines: l'entente allemande ne lui paraît pas plus invraisemblable que n'était naguère l'entente anglaise aux yeux de certains de ses collègues nationalistes qui, sous l'émotion de l'affaire de Fachoda, se fussent plutôt réconciliés de l'autre côté du Bhin que de renoncer à la guerre avec notre cordiale voisine d'aujoqr-d'hui: «Alors il y a des gens qui me disent: vous ne tenez donc pas à l'Alsace-Lorraine? Moi. je ne tiens pas à l'Alsace-Lorraine, camarades? Allons donc... Parce que je ne m'en vais pas faire de singeries sur la place de la Concorde...» La vérité c'est que l'Alsace veut son autonomie et rien de plus: «Qu'on la mette en république, demande Hervé; n'exagérons rien...: qu'on la laisse seulement s'organiser à son goût; ce sera beaucoup plus raisonnable que se demander s'il n'y aurait pas moyen de la bazarder contre telle ou telle Pologne!» Mais M. Sembat parle aussi, et dans quels termes, de ses collègues: «Je vous assure que Doumergue, Renoult Mnlvy ne m'inspirent j pas une admiration sans bornes... Çhéron? le i brave Chéron? Il a des qualités, vous savez! Comme c'est dommage qu'il ait, si mal tour- j né... Et Briand! Ah! Briand!...» Et puis le voici ! oui parle du terme à tous ces braves gens oui l'écoutent: le lover, n'est-ce pas. c'est la grande affairel le loyer qui renchérit tous les , jours! Eh bien, il faut les taxer, les loyers! Et ce sont des acclamations sans fin. De se réélection, M. Sembat parle à peine; encore ne s'exprime-t-il pas au conditionnel, mais tranquillement à l'indicatif; il ne dit pas: «Si vous me faites l'honneur, etc.» il dit: «La première chose que je fais, à la rentrée...» Et l'auditoire n'y contredit pas. * * • Je me suis laissé entraîner.J'aurais dû vous parler de l'incident qui vient de mettre aux prises, au Salon des artistes français, le sculpteur Antonin Merciê et certain artiste berlinois, au sujet d'un buste de Guillaume II.J'aurais dû vous entretenir également de certain ordre du jour déposé tout récemment sur le bureau du conseil municipal par M. Lampué. concernant M. Rodin et la basilique du Sacré-Cœur.Qu'il me soit permis de dire quelques mots «avant la tettre» de la réception que Paris prépare aux souverains anglais J'ai assisté hiei matin à une répétition générale du cortège, avec son escorte de cuirassiers, ses batteries d'artillerie, tout son apparât ou presque. Ce sera, si j'en juge par le spectacle entrevu, très impressionnant. La rue de la Paix s'est parée avec grâce et l'avenue de l'Opéra est méconnaissable. En huit jours toute une forêt de mâts dorés, argentés, multicolores,y a poussé; toute une flore prodigieuse de guirlandes de couronnes, d'étendards, de bannières y a fleuri. Les boulevards eux aussi se sont agrémentés de mille trophées éclatants. Les drapeaux britanniques'y jettent leurs taches sanglantes dans la verdure des marronniers et les couleurs françaises claquent au vent, appel incessant à la plus patriotique des gaîtés... Les écussons aux armes de S. M. George V et de la gracieuse reine Mary envahissent les façades. . Welcome! Welcome! «Y a du bon pour î'Entente-Cordiale!» Guy Marfaux. LES FAITS DU JOUR LE NOUVEAU «STATTHALTER» Le 28 mars dernier notre correspondant de Berlin nous annonçait que ce serait à Corfou que l'empereur Guillaume signerait la nomination du successeur du comte Wedel, démis-rionnaire, à la « lieutenance » impériale,en Alsace-Lorraine. Les événements lui ont donné raison. Samedi l'empereur a nommé M. von Dalhvitz « Statthalter ». Le comte Wedel a reçu le titre de prince. Au ministère de l'intérieur de Prusse, c'est M. von Loebell qui succède à M. von Dallwitz. Il y a quelques semaines, la nomination de M. von Dalhvitz avait été annoncée: il était l'homme du chancelier von Bethmann-Holl-weg. Le comte Wedel s'était rendu aussitôt à Berlin pour déconseiller ce choix à l'empereur, car il craignait qu'un fonctionnaire aussi « prussien » ne pourrait pas travailler à l'apaisement. En fin de compte, c'est M. von Beth-mann-Hollweg qui a eu gain de cause et la presse de gauche n'est aimable ni pour lui ni pour le nouveau « Statthalter ». Voici un extrait de l'article où le «Berliner Tageblatt» commentait hier matin la dépêche de Corfou: M. von Dallwitz statthalter ! Est-il besoin de dire que ce poste ne reçoit pas un nouvel éclat d'une pareille nomination. Ce qui nous console, c'est que M. von Dallwitz nous quitte. Mais vraiment la pensée que la dignité du. statthaltérat échoit à un fonctionnaire qui ne fut, comme ministre de l'intérieur, qu'un instrument entre les mains de ses amis, est peu consolante. Nous comprenons vraiment qu'une pareille décision ait été aussi longtemps ajournée. Ce candidat pour le poste qu'ont occupé les Manteuffel, les Hohenlohe, les Wedel, paraissait à tous un peu mince. Nous parlerons encore de tout ce que M. von Dallwitz a fait ou n'a pas fait pendant les quatre années où il fut ministre de l'intérieur en Prusse. Nous pouvons dire dès aujourd'hui qu'il n'a même pas été capable-de maintenir l'ordre dans son ressort. Les derniers scandales policiers l'ont prouvé. Tout son effort consistait à plaire aux gens du même parti que lui et à leur petit cercle de famille. Même en Prusse, jamais un ministre n'a joué aussi ouvertement le rôle d'un chef de parti ou même celui d'un chargé d'affaire d'un parti. A Strasbourg, il n'arrive certes pas avec le nimbe d'une personnalité imposante, ni avec la réputation qui impose le respect, et qui résulte d'une activité créatrice.Il est bien possible que M. von Bethmann-Hol.lweg ait jugé utile, pour des raisons de politique générale, un avancement qui est aussi un éloignement; mais une chose est certaine: c'est que, par suite de cette nomination, le poste de statthalter diminue en importance comme en prestige. Il est possible, toutefois, que, mis en dehors de la politique militante, M. von Dallwitz puisse se montrer un homme plus agréable qu'à la tribune du Parlement... Peut-être aussi ne déploiera-t-il pas, en Alsace-Lorraine, toute sa brusquerie de junker; peut-stre laissera-t-il en Prusse quelques-uns des défauts qu'il y possédait trop richement. Mais il ne peut malheureusement pas emporter en Alsace-Lorraine ce qu'il ne possède pas. Voilà qui n'est pas du tout encourageant. [1 ne faut pas désespérer, cependant, M. vori Kœller, ministre de l'intérieur en Prusse comme M. von Dallwitz, quand il fut nommé secrétaire d'Etat en Alsace-Lorraine, y était précédé par la réputation la plus détestable. Il passait pour un réactionnaire à poigne, il y était Suivi par les imprécations des Danois, [jui l'accusaient des plus- odieuses persécutions. j A Strasbourg, M. von Kœller se montre un ministre un peu brusque, mais jovial, et il acquit des sympathies. Peut-être en sera-t-il de même de M. van Dallwitz. L'élévation du comte Wedel au rang de prince est unanimement louée dans la presse allemande; nul doute qu'il ne tienne avec la plus grande noblesse la dignité nouvelle que vient de lui conférer l'empereur. Quant à M. von Lœbeil, qui fut le chef de chancellerie du prince de Bulow, il est aussi conciliant, aussi délicat, aussi souple que M. von Dallwitz est brusque et sec. Il passe pour un parlementaire de première force, habile à manier les partis et à leur insinuer ses volontés. M. von Lœbeil est un diplomate charmant, alors que son prédécesseur est un bureaucrate assez rogue. Fox. Etranger La politique française UN GRAND DISCOURS DE M. DOUMERGUE SOUILLAC, 19. — M. Doumergue, discourant, s'est félicité des attaques passionnée» et violentes qui ont permis au gouvernement et au pays de connaître par ailleurs le dévouement, la foi républicaine et l'ardeur réformatrice de la majorité de gauche de la Chambre. « Si, dit-il, cette majorité n'a pas donné toute sa mesure, c'est parce qu'on n'a peut-être pas fait assez d'efforts pour l'orienter suivant une ligne bien droite, c'est qu'on ne l'a pas mise suffisamment en garde contre la duperie des alliances conservatrices et réactionnaires prétendument destinées à réaliser des œuvres de progrès. » Le cabinet et les réactionnaires M. Doumergue remercie les républicains qui ont soutenu son gouvernement et l'ont aidé à franchir un certain nombre de passages difficiles sous les attaques des assaillants, dont une par'ïe prétendait qu'il reprenait purement et simplement leur politique. T-.e président du conseil attribue aux appétits du pouvoir pour le pouvoir les critiques! acerbes et malveillantes et les efforts déses-i pérés qu'ont faits les assaillants pour le renverser. Il s'étonne que si vraiment son programme était simplement hérité de ses prédécesseurs, les réactionnaires aient eu vis-à-vis de lui uns attitude si -différente'-de cellrf qu'ils avaient vis-à-vis d'eux. Il en conclut que tandis que son gouvernement a essayéj de faire du vieux programme une réalité,, ses prédécesseurs l'avaient pris comme étiquette et ont peut-être trop souvent essayé de s'en servir seulement pour offrir une au- / tre politique. f :, Les illusions que pouvaient avoir à ce sujet un certain nombre de républicains se sont évanouies lorsque la question de l'égalité devant l'impôt s'est posée devant la Chambre. ' C'est alors que le gouvernement actuel a été j constitué. i Malgré les attaques et les embûches sans cesse renouvelées, il a poursuivi et réalisé l'exécution d'un programme nécessairement restreint, mais embrassant cependant toutes les questions vitales. C'est l'obstination du gouvernement à vouloir réaliser son programme, c'est son entêtement à ne pas s'écarter de la ligne droite, qui lui ont valu tant d'attaques.La loi militaire Conformément à ses engagements, le gouvernement a appliqué loyalement la loi militaire récemment votée. Il s'est efforcé d'obtenir un recrutement plus abondant, plus sûr, plus démocratique aussi des officiers et des sous-officiers. Il s'est efforcé d'améliorer l'hygiène et la sécurité des soldats dans les casernes. Ses détracteurs passent-volontiers sous silence cette œuvre. Il est vrai que. s'ils en parlaient, ils souligneraient eux-mêmes tout ce qu'ils n'ont pas su faire. « Nos adversaires, ajoute M. Doumergue, voudraient nous faire dire que la loi récente est le dernier mot de l'organisation militaire, qu'elle interdit pour l'avenir toute recherche de mieux. Rien, dit le ministre, ne serait plus dangereux pour la sécurité du pays. Ce se- " rait en effet de détourner de rechercher d'autres améliorations, le porter à s'endormir dans une quiétude trompeuse, alors que d'autres autour de lui amélioreraient peut-être leur propre organisation et l'exposeraient comme conséquence à un cruel réveil. » M. Doumergue affirme la nécessité d'organiser la préparation militaire et l'entraînement des réserves, d'assurer et de perfectionner notre matériel de guerre et notre armement. Il rappelle que le rapporteur de la loi de trois ans a indiqué que cette loi était un abri provisoire, un bouclier derrière lequel on devrait travailler à trouver une organisation militaire meilleure. «Ménageons autant que possible, dit-il, les grands intérêts du pays.» Cette organisation, dit M. Doumergue, on ne l'improvisera pas en quelques mois. Nous devons nous maintenir très forts tant qu'autour de nous d'autres maintiendront ou accroîtront leur puissance militaire, tant que l'horizon ne sera pas dépouillé des nuages, de toute ombre, même tant que les peuples par des accords unanimes et simultanés désirables n'auront pas réduit leurs armements et pris la décision de régler leurs différends et leurs conflits par l'arbitrage. «Nous avons conscience, dit M. Doumergue, d'avoir en quatre mois de pouvoir contribué à fortifier la puissance défensive du pays.» La couverture financière de la loi militaire M. Doumergue fait d'ailleurs observer que ceux qui l'accusent de tiédeur pour tout ce qui touche la défense nationale s'étaient montrés discrets et timides pour solliciter le pa-' triotisme fiscal des privilégiés de la fortune et proposent la couverture financière qui au-[ rait dû être votée en même temps que la loi | militaire et devait en assurer la sérieuse ap plication. j «Héritiers des fautes commises avant nous,

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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