Le nouveau précurseur: journal du soir

1232 0
close

Pourquoi voulez-vous rapporter cet article?

Remarques

Envoyer
s.n. 1914, 26 Août. Le nouveau précurseur: journal du soir. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/mg7fq9r419/
Afficher le texte

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

iiHi-cretli Août 1914 CÏIVÇJ CErwriM»:& 80a" année — «î° »37 Le Nouveau Précurseur ^AJBOKntTEnVŒlSrTS -ANVERS un an 18.00 îr.; six mois G.50 fr.; trois mois 3.50 fr. WTE1UEUR, - 16.00 fr.; - 8.00 fr.; - "Ofr. HOLLANDE, » 83.00 fr.; » 16.00 fr.; » l'on S" LUXHMBOUÏ10, » 88.00 fr.; » 16 00 <? i " «osofr BNION POSTAIS, » 43.00 fr.; » 81.00 tr.; • 10.50 Ir. Tout «bonnement se poursuit Jusqu'à refus formel. OH KABONNSt à Auvtn »u bure»u lia Joor3«l et cilM tous 1-v ïxire*ux <iea JOURNAL DU SOIR TÉLÉFUOIES { yffffi.1,,..,. n- «e^ {. 39, VIEILLE BOURSE. - ANVERS. — —V._ — A.TT3ST03ST0^1S : ORDDflmis, la petite ligne, fr. 0.30 | Réclambs, la ligne. : '. fr. 1.60 » 1 4 i lignes . » l.oo Kûrs mvwrs, 1» ligne. . » 2.60 Fwiucitejss, la ligne . . » 0.50 ! Chronique Anvers . . . » 8.00 Les annonces de l'étranger et de la Belgique sont reçues aussi par l'Agence Haras, », pista des Martyrs, à BnueeUes, 8, Place de la Bome, * Paris, et SO, titgh BMorn, à Londres. ir^jHgmÊDtaÊmitammBaBimaaasaBsmiaaBiamaauamaxsvvËWifiXi Les opérations de l'armée belge Le communiqué officie! de ce matin dit: Les opérations au delà de Malinessesont déroulées cette nuit et ce matin suivant le programme prévu par le Granc quartier général de sorte que le but poursuivi doit à l'heure actuelle et selon toute probabilité, être atteint. Le Zeppelin a voulu reyenii Nos précautions étaient prises ! Anvers. — Mercredi midi. — Officiel. — Le dirigeable allemand qui dans la nuit de lundi à mardi a survolé Anvers dans les conditions que l'on connaît a tenté cette nuit de renouve-| 1er son exploité). La manière dont il avait procédé ayant été étudiéo à fond, on a pu prendre immédiatement des mesures, propres à déjouer sa tactique. Notre visiteur s'est rendu compte du danger qu'il courait et a renoncé à sa tentative. A ANVERS Fermeture Nous avons reçu hier après-midi, trop tard pour être ' annoncé, le communiqué suivant: Le bourgmestre de la ville d'Anvers porte à la connaissance de ses concitoyens que sur l'ordre de M. le gouverneur militaire, tous les établissements ouverts au public, doivent fermer à 20 •. heures précises et ce ék partir 'de ce jour. A ia Croix Rouge L'œuvre de la Croix-Rouge vient de publier une brochure très intéressante. Ce1 opuscule constitue une indication très pie-cieuse pour tous les membres de cette institution. On y ''tudie la formation et le ionc tionnement des hôpitaux de la Croix-Rouge, etc. Nous recommandons 1 achat eu cette brocUm e "utile, d'autant plus que produit dëJa, vente se fait exclusivemen au profit des blessés. En vente au prix d< 95 centimes chez tous les libraires et mar chands de journaux de la ville et au bureav do la direction du matériel de la Croix Rouge, 16, rue de la Krincesse. Mesures de précaution I d lieutenant général Dufour.gouverneu militaire, prie le bourgmestre, de donner de ordres défendant à la population de s. rendre à la plaine de Wilrijck, ou elle s ex nose à toutes sortes de dangers. ïl fait également inviter les propriétaire des établissements pourvus de lampes elec triques ou autres et travaillant à la nuit à. placer de grans abat-jour. Les permis de séjour I e bourgmestre est1 chargé de porter à 1 connaissance de la population l'arrêté su vant du lieutenant général gouverner 11 Nous'décidons que les permis de séjor provisoire dans la position fortifiée dAi vers, délivrés jusqu'au 1er septembre, e vertu de notre délégation, par*!. le pleureur du Roi, sont prorogés de plein dro iusqu'à la date du 1er octobre, sans qu ) soient soumis à' une modification ou a u estampillage quelconque. Leurs détenteurs n'auront donc ayant 1er octobre aucun déplacement à faire. Toutefois, ces permis gardent toujou un caractère essentiellement provisone peuvent être retirés soit par nous, st par le procureur du Roi quand les circor tances nous sembleront l'exiger. Anvers, le 24- août 1914. . JÉ Le gmjvemeu DÏSFOUR. Musique interdite Un arrêté du gouverneur militaire int< dit à partir d'aujourd'hui toute mnsiq d'orgue et de piano ou autre dans les saï de danse, cabarets, ou cafés. Los contrevenants, au présent arrêté ront punis d'un emprisonnement de h jours à trois mois et-l'une amende de 2( iiOO francs avec application éventuelle l'article 85 du code pé\al. Les communications téléphoniques M. le bourgmestre, d'aVjrd avec 1': terité militaire et avec la direction des ti phones, vient de donner dU instructii .. mm. les commissaires de milice pour' roux-ci permettent aux habitants de 1< section, ayant, besoin, d'un hédecin pi iir. malade, de téléphoner dais les comn sariats au domicile de ce médecV Opérations de banque et de Boiirs Lé lieutenant général goutemeiïr n taire. Attendu .qu'il convient d'empôcher toi transactions et opérations de lanque on bourse dans les limites: ci-après fixées ■aussi d'éviter l'exportation de valeurs n ^l'aies, Arrête: \ _ Toutes les banques, nuisons change, institutions privées ou pirticuli *io so^t plus autorisées, à partir ie ce j à> conôLire, à poursuivre une oparatio: naxxcièrc qui aboutirait, soit directen" soit indirectement, à assurer des faci financières à des sujets, maisons de com-merje et de banque allemands. II — Toutefois, la liquidation des affaires traitées avant le 24 août pourra être poursuivie. LI. —>.Tous fonds ou argents'à provenir de 2es opérations seront consignés dans les causes des différents établissements ou paiticuliers qui auront négocié l'affaire. Ils eii seront comptables vis-à-vis des intéressés qui n'auront en aucun cas cependant le droit de postuler des intérêts pour les sommes retenues comme dif, est. IV. — lie gouverneur militaire sera avisé par les repris au primo de toutes opérations qu'ils liquideraient' sous les réserves dé a énoncées, comme aussi de toutes demandes qui seraient formulées à. l'avenir. V. — Les récalcitrants, seront punis d'un emprisonnement de 2 à 5 ans et d'une tmen- | de de 1,000 à 10,000 francs. Fait au quartier général à Anvers, b 25 i aciit 1914. ! . Le lieutenant général gouverneur, DÙFOUR. A i'Ecaie industrielle La direction de l'école industrielle non; prie d'insérer la lettre suivante: Le public philanthropique anversois igno re encore généralement que l'Ecole indus tri elle communale (marché aux Chevaux) ' vient également d'être transformée en hôpi [ tal militaire. Le refuge a été monté en que; ejues jours et ainsi l'on comprendra que malgré de sérieux sacrifices de la part d ' comité de la Croix Rouge, notre installe tion est forcément incomplète. Il mariqu ' en ce moment, surtout des pantoufles e tous genres, des caleçons, des chemises, de camisoles, des verres et de grands bols.de assiettes et des couverts, de la ouate, de l gaze et des bandes de toutes largeur a pour ne parler, que de l'indispensable. l" Cette communication suffira, nous e r sommes convaincus, pour inciter les âme charitables à se souvenir, des défenseui r de la Patrie, que nous avons l'honneur c ^ soigner à notre hôpital. (t Le prix du pain [s n Le bourgmestre, se rapportant à sa déc sion du 13 courant, attire de nouveau l'a Le tention de la population sur le fait que prix maximum du pain est actuellerne: rs fixé à 0 fr. 30 polir un pain d'un kilo, partir du 17. courant, on ne pourra pli mettre en vente des pains qui ne portero■ s_ pas visiblement l'empreinte: e kilo. To boulanger qui vendrait le pain à un poi< inférieur à celui correspondant au pr payé, sera immédiatement déféré à la -ji; tice. La police a reçu pour instruction de c noncer également au parquet les débitai de denrées alimentaires en général qui,da les graves circonstances que la patrie ti >r_ verse,se livreraient à des spéculations cc lie damnables ailx dépens de la population. Pour les étudiants bulgares se- iit Beaucoup d'étudiants étrangers restés » à Belgique ne peuvent plus recevoir de 1'; de gent de leujs parents et sont dans la gêi Des rèmisèd peuvent être faites par l'int médiaire des agents diplomatiques. D( da.ns les Etais balkaniques des mesures ( été prises dans cette voie. Les étudiants b gares en Belgique sont priés de faire par . nir leur adresse au consulat général de B ^ parie è, Anvers. Âètions d'éclat lis- Le Roi voilant par un témoignage de sa h te satisfaction reconnaître les actions d'é< ;8 accomplies pir les militaires ci-après, dan.- première ' ie de la campagne, ûll. a nommé Juis son Ordre de Léopold.: Commandeu': Le colonel pensionné J. V. D. Loiselet, en ites vicc îi'farlillaië de forteresse de Liège. de Chevajiers; Lad.judant Noljet, du 12me r , et ment de'ligne; \ l0n. Les caporaux\ Sapin, du 3*2me régiment ligne; Léfèver, di 32me régiment de'ligne; broux, du 12me légiment de ligne; Les soldats: Betudrihaye, du 32me régin de ligne; Kica'ise.Ulu 32me id.; Lange, du i: ères ■ 8°vesse, m 14me id.; Andry, du 1 mir : du lime id.; Piret, du lime Melot, du Line id ; 1 u* Et nommé: ent, Lieutenaa'-colon>l: Le major A. E. M. lités lyns, C. J. I., du 12rnè régiment de li^ne; iwasf*.*"-'»*" rt rM-m— Capitaines commandants: Le capitaine et second, H. B. Grossman, du 12me régiment di ligne; le capitaine en second F. L. J. Dubreiuq , du 9me de ligne; Capitaines en second: Le lieutenant A. T Noterman, du Urne régiment de ligne; le 'lieu tenant J. N. U; Lepage, du 9me régiment di i 1 ligne; (Lieutenant: l'élève de l'Ecole militaire. A. J J. Defraiteur, faisant fonctions de chef de pelo t.on au 12me régiment de ligne. La marche victorieuse des Busses Des nouvelles de Saint-Pétersbourg arrivée: à Rome' signalent des succès brillants rempor tés par les armées russes qui refoulent les Aile mands dans la Prusse orientale et les Autri chiens en Galicie. Dans la plupart des engagements les perte; sont très sensibles. Un aéroplan autrichien a été descendu pai les Russes. Dans la chute les. officiers qui le montaien ont été tué à. Les Allemands essaient d'opposer une vi goureuse^ résistance mais tous leurs effort: échouent devant l'offensive "irrésistible des Rus LA GUERRE ENTRE LE JAPGH ET L'AUTRICHE Une dépêche de Londres dit qivt l'Autriche vient de déclarer la guerre au Japon. La Serbâe bat ^ Autriche L«t Serbie tient héroïquement sa partie dan; l'atroce guerre européenne. Ce petit peuple déj;' si durement éprouvé pendant les guerres bal kaniques, semblait à l'Autriche un obstacle fa cile à écarter. Les événements démontrent 1< contraire. Non seulement l'Autriche ne parvien pas à repousser les Serbes mais c'est elle-mêm< qui se voit infliger une défaite sanglante. Elle avait mobolisé une armée de 300,000 hom nés qui, dans l'imagination de l'état-major, ni î>rait qu'une bouchée des troupes serbes. Un< glande bataille vient d'être livrée. Elle a ét< tenibie et les pertes sont énormes des deux cô tés\ C'est cependant l'Autriche qui est la plu atteste. Elle a été chassée de toutes les posi > tiom, qu'elle était parvenue à occuper en ter 1 ritoiii serbe et repoussée sur la Drina aban donnai, sur le champ de bataille 17,000 morts ® une tAntaine de mille de blessés. Les Serbe ont fait\>rès de 20,000 prisonniers. Dans cé seu g combat ^Autriche perd donc de 60,000 à 65,00 it hommes,sans compter un très important maté riel de pierre. Et pendit que les Serbes se défendent si ac n mirableme.t, les Russes de leur côté, pénétrer s en territoir\ autrichien et s'avancent vers 1 'S capitale. e L'empereur^rançois-Joseph vient d'ordonné la mise en étV de défense de Vienne. Ceci semble 'aire supposer qu'il commence se rendre pômjfe de la situation véritable. Sur le champ de bataille A ' ■i( A Malines. - Eiîre Malines et Vilvord: -- L'assaut dm château. -- Du ix i'eifoi-t S- Dès notre entrée dius la gare absolumeî é- déserte, on s'aper.çoi. tout de suite que canon a parlé.Les pesons sont couverts c is débris de verre; presque tous ces carreau a_ de 1a vaste coupole stnt brisés ae mên n_ qu'un grand nombre dutraverses. C'est un obus qui a pbsé par là. Dans la ville, comme test le cas actuel-] ment partout ailleurs, put le monde \ dans la rue. On n'a jamefc vit Malines âuê Dn> animé. Quelques personnes s'informe ir. près des soldats. ie — Pardon, monsieur, yms ne savez p, 3r. où est tel régiment. Ne contaissez-vous p. ijà le soldat X..., le lieutenant\T..., le capitai] >nt ^ Lll_ Ce sont pour la plupart »s jeunes fei ve_ mes qui viennent rechercher un frère i ul- 1 ils, un liancé. Quant aux Aalinois eu mêmes, ils semblent déjà biencalmes. — Bah, nous -disent quelque-ans, no sommes déjà habitués à la giferre'.No faisons à peine attention auv coups canon. C'est étrange comme on s'h-sntue vite au cette canonnade qui nous avaittt\nt surp dès notre entrée dans la ville les arche; , ju ques. Elle n'a cependant pas c»ssé une conde. C'est ijne suite ininterrompue coups sourds comme s'il y avai là-bas u formidable 'mitrailleuse, crachant sans 5er" pit son plomb meurtrier. Pas me mînu -,ri pas une seconde ne se passe sais que 1', & ne soit déchiré par ces «Boum! Boun de C'est une véritable pétarade qd dure < De- heures. —: Vous auriez dû voir ça, ce natin,n( ont disait un habitant, il était à peim cinq h ■rne res lorsque nous fûmes éveillés pir des 'n'e. tonations très vives. En une miiute, ti 1 " le monde était dans la rue, qui ei robe nuit, qui en chemise, qui en caleçm, me Col vraiment, il ne faisait pas bon du <jut d< la rue. Les obus vous sifflaient at-desi i 'de la tête, c'était une pluie de carreaux î cassés, de boiseries fracassées ou de coups • sourds provenant d'obus perçant les murs. Aussi on comprendra aiément que tout e ; monde' s'était réfugié dans sa cave en moins j de temps qu'il ne faut pour vous le dire. Cela a duré une demi-heure à peu près. Alors, le bruit de la canonnade a cessé pour faire place à un autre bruit, celui de nos fourgons belges, de notre cavalerie et de notre infanterie, traversant la ville en pl m galop à la rencontre des Prussiens. , Ce qu'ils y mettaient de l'entrain, nos braves petits pious-pious! En sortant de nos caves, nous avons constaté, les dégâtsl Certes, il y en a pas mal, même à notre tour, St-Rombaut, que les Alboches ont semblé viser spécialement, 1 y est fait trois trous,mais ça ne se voit presque pas. Il y a aussi beaucoup de maisonà endommagées. Rue Léopold, un obus a en-. : levé net une loggia, près' de la gare, un balcon a été rasé, au centre de la ville on voit un grand nombre de trous dans les murs ■et surtout les toits ont souffert. Mais tout i cela n'est pas si grave qu'on pourrait bien s'imaginer après un bombardement. Evidemment, beaucoup de gens ont été pris d'une frouS§Q bleue et d'aucuns ont rassemblé totif £e" qu'ils avaient de précieux pour fuir au plus vite vers Anvers ou ailleurs. Mais dans. l'après-midi, nos troupes ayant pu repousser les Allemands jusqu'à près de Vilvorde, les Malinois se . sont calmés et maintenant plus personne ne bouge.» Nous cherchons à gagner le champ de bataille. Cela ne va pas tout seul. Pour y aller à pied, c'est'bien loin, alors... Alors voilà précisément un chauffeur vo-■ lontaire qui doit aller sur le front. Evidem-i ment, nous l'accompagnons. A fur et à mesure, que nous avançons, le canon se fait plus menaçant, les coups plus i éclatants. La route et les camps sont jonchés de caissons, de sacs, de képis, de fusils brisée, de chevaux et surtout de bétail. C'est ! là qu'on s'est battu peu avant et d'où nos petits soldats ont chassé l'ennemi. On avan-' ce difficilement à travers tous ces obstacles. Un peu partout on voit des chariots d'ambulances, autour desquels se dépensent médecins, ambulanciers, infirmiers et brancardiers. — Cela a été chaud, nous dit un médecin, très chaud même. Vous comprenez que depuis le temps que le canon tonne sans interruption, il y a eu des ravagés. Mais ce sont surtout les Allemands qui ont fait les fiais, lorsque nos braves ont pris d'assaut le château d'un Anversois, M. Max Grisar, ' que les Allemands avaient occupé et même fortifié. Get assaut n'a pas été facile, mais ce n'est pas ça qui arrête nos troupiers. Vous auriez du les "voir: ce sont des lions ; et je vous assure qu'ils n'ont pas besoin : d'encouragements, allez! Ils y vont de bon , cœur! Nous continuons, mais maintenant cela devient vraiment pénible. Les obstacles se multiplient d'autant plus que des voitu-[ res d'ambulance se succèdent sur la route 5 déjà si encombrée. J Un ambulancier saute dans notre voiture et nous raconte quelques scènes vécues. 5 — Je viens d'une villa, nous dit-il, où ?1 y a deux officiers allemands blessés. Naturellement, ils sont nos prisonniers, mais ce qui est étrange là-dedans, c'est qu'ils sont soignés par un infirmier allemand. C'est ! un homme de leur ambulance et il n'a pas J voulu les quitter. Au resté, il est très civilisé et dévoué, cet homme; il a également soigné deux des nôtres. Lorsqu'il nous a vu, il s'est avancé et nous tendant la main, il a simplement ' dit: freund». Evidemment, - nous''avions bien envie dè mi répondre t afeind», mais non, cet homme faisait sofi i devoir comme nous et les officiers ont donné ordre de ne pas le faire prisonnier, r Notre interlocuteur nous dit encore qu( les Allemands emportent autant que pos ^ sible leurs blessés et leurs morts, mais cek leur donne beaucoup de besogne, car ils er ont tant... Nous avançons encore un peu, mai; maintenant il faut abandonner l'auto. Li | route est entièrement barrée par les cais 9 sons et camions de toutes sortes apportan des munitions et encore des munitions Maintenant, le bruit des canons est vrai î. ment assourdissant et donne im mal d tête épouvantable. On entend égalemen très distinctement les pétarades des fusil et des mitrailleuses. — Fameuses, ces petites mitrailleuse it que les Anglais nous ont envoyées, nous di [e un officier, elles font de la bonne besogne ie Nous voici tout prêt de notre artillerie c, Là-bas des régiments s'avancent o\i se tiei Le nent prêts comme troupes de eouvertui'C Aussi loin qu'on peut voir sur l'immen? plaine, ce sont cies masses d'hommes, et K e. bas plus loin, — nos jumelles nous perme If. tent a peine de le distinguer, — des petit sl nuages rasant la terre,ou s'élevant derrièi ^ les bosquets de verdure, trahissent le hommes couchés derrière les abris. Là, 1 ls et là, partout des petits panaches de fume 1S désignent les canons que tonnent toujour ie Et rci, plus près de nous, des nuages ( poussière et de sable. Ce sont les obi n_ allemands qui labourent la terre. Diei qu'ils visent mal, ces Alboches! — Arrêtez, nous dit uyi officier de l'intei " dance; yoiis vous êtes'déj à avancé bien tre [1S loin. ® Nous voulons parlementer, rien n'y fai on nous renvoie tou{. simplement vers M •• ' Unes. Alors, comme à présent surtoi ^ contre l'armée belge il n'y a pas de rési ,• tance, nous devons bien nous exécuter. ,\s D'ailleurs la nuit commence à jeter S( [L~ voile sombre sur le champ, de bataille, est huit heures et depuis quelques instan ® le canon tonne moins souvent. "Ce ne so Pjf plus que quelques coups toutes les deux < [ trois minutes, puis un coup, toutes les cii e' minutes jusqu'à ce que finalement on n'e lir tend plus que de temps en temps un co' isolé. Les fusils et les mitrailleuses sei •es blent s'e taire également et pendant quelq temps un grand silence se fait. •ys La r-lute, sonda in, SK met à tomber 3u" verse comme si elle voulait effacer tout àé- sang versé pendant cette journée... )ut Nous retournons vers l'église Saint-Ro de baut. En cours de route nous croisons ls> nouveaux régiments belges. Ils vienne ins d'arriver des environs d'Anvers et vont r< >us forcer nos troupes déià victorieuses. Te mieux, on écrasera l'Allemand abhorré de façon qu'il s'en souviendra. Les troupes qui arrivent sont fraîches et pleines d'entrain. C'est de la cavalerie d'abord, une très nombreuse cavalerie. Ils vont bon train comme impatients d'arriver au cômbat. Ils continuent tout droit. Là • ce sont des cyclistes qui prennent une route à gauche. Eux aussi semblent pressés. Un peu en arrière nous rencontrons de l'infanterie, des régiments et encore des régiments. Qu'i's sont, braves, qu'ils sont sublimes !. Tous chantent gaîment. Cc iie 'sont encore que des airs patriotiques en atten- , dant qu'au retour ils chantent des airs ; de victoire. En les voyant passer ainsi, pleins d'ar- • deur et d'amour pour la Patrie, nous nous i découvrons' bien bas devant ces braves. Pierre Corri. Tous les automobiles sont réquisitionnés Le bourgmestre porte à la connaissance de ses concitoyens que, par ordre de l'autorité militaire, tous les automobiles (si possible avec leur chauffeur habituel), qui n'ont pas encore été réquisitionnés,'c'est-à-dire, qui ne sofit pas munis du numéro rouge et du carnet de route, et qui se trouvent dans la ville ou les communes environnantes, dolvérlt'être dirigés immédiatement vers le hangar n. 17, pour être mis ■ à la disposition du colonel de Grtinne, commandant le parc d'automobiles de l'armée et de la position fortifiée d'Anvers. POUR COMBATTRE LES «ZEPPELIN» L'autorité militaire a pris les mesures nécessaires pOifr fecéVoir comme il " convient le Zeppelin auquel il prendrait encore une fantaisié de pou'sSer jusqii'à Anvers. Nos aviateurs feront nuit et jour des reconnaissances dans un rayon très développé, des projecteurs puissants fouilleront l'horizon, alors qu'à Anvers même les meilleurs tireurs de la garde civie|ue — on sait que ce corps possèele des tireurs hors ligne — sont installés sur divers points élevés de la ville; ils ont pour mission de tirer éventuellement sur les dirigeables allemands, non pas dans l'espoir de descendre le ballon mais pour essayer d'atteindre l'équipage. Quoi quii en soit, nc»s concitoyens peuvent dormir tranquilles. D'autres mesures ont été prises mais nous préférons ne pas les indiquer pour des raisons que le public comprendra. La générosifs esiiéiicaioe Un mécène américain vient d'arriver à Anvers. C'est M. le docteur. Livingstone, médecin en chef de la Croix-Rouge de New-York, qui offre à la Belgique un navire hôpital de "10,000 tonnes, tout équipé, pour les services de la Croix-Rouge, avec pansements, médicaments, argent et médecins. Les Belges n'auront qu'à y placer leurs blessés; les Américains soignent pour tout le reste. Ce mécène offre également un navire semblable à la France et à l'Angleterre. Les trois bateaux ont quitté l'Amérique et peuvent être attendus ici -dans huit jours. Voilà une marque de sympathie que les Américains nous témoignent et que l'Allema gne chercherait vainement dans le monde, en ! tier. De Bruxelles à Anvers i l Donc, mardi matin, après mes échec ? des jours précédents, je reprends ma ten ; tative, bien décidé à n'épargner aucun 3 j peine pour atteindre mon but, c'est-à-dir ' notre bonne ville d'Anvers. ® La voie la meilleure spnible la plus di rectc: Bruxelles, Malines, Anvers. Les ter tatives par les Flandres ont échoué; cell de Malines ne nous a réussi ni samedi, e lundi; reprenons-la cependant, peut-êtr ^ serai-je plus heureux cette fois. PREMIERE DECONVENUE s Lit. veille, lundi, le tram do Bnixelle' e Vilvorde, roulait régulièrement. Je l'»i pr; ® vers les 4 heures pour rentrer, après m ® tentative vaine de poursuivre la route. 0 Mardi matin, j'attends en vain, le passi ge du n. 5J, celui du tram allant de lïruxe les à Vilvorde. I)jx minutes se passent,pu s un quart d'heure, puis 20 minutes. Bon,pt • un â3 à l'horizon. Je m'informe: l'exploit' tion de la ligne çs| suspendue depuis * matin; il garait qu'on a fait sauter la vo ' près de Ilàeren. C'est embêtant,car ce .coi tretemps nous fait une bonne dizaine c ^ kilomètres de plus à faire à pied. Depuis jeudi matin, ou plutôt demi s mercredi soir, j'étais enfermé à Bruxelle Depuis vendredi, ie cherche tous les ch m mins pour atteindre Anvers et venir c 1 ; Nouveau Précurseur, reprendre ma place côté de mes collègues de la rédaction, u't J'ai enfin réussi, hier-, mardi, après i )u nombreuses tentatives infructueuses ch ' que jour précédent. Je me suis buté n_ des Allemands ou j'ai dû rebrousser ch ,p min, tombant au beau milieu d'une bata n. le. Je n'aime ni les balles allemandes, ne celles de nos amis les Belges, et me fai tuer ou blesser ne servira à lien, si ce n'( à à augmenter, peut-être, l'encombrement le nos hôpitaux, déjà surchargés. Ce qu'il me faut, c'est arriver à Anve m- ' n'importe comment, mais à l'état assej fr, de i et assez dispos pour rem'fïidïB la par nt de notre tâche commune? :n- ' J'y suis parvenu, puisque ce matin, mi ,nt credi, 26 août, j'écris cet article et (jue r collaboration au journal est désormais assurée coihme par le passé. Balilje ne suis pas à- quelques kilomètres près et puisqu'il le faut, allons, en route sans hésitef-, EQUIPEMENT Il était 8 h. du matin; si tout allait bien, je pouvais compter être vers midi à Malines et dans l'après-midi à Anvers, à condition, bien entendu, qu'il y ait un train entre Malines et Anvers. Seulement, tout ne va pas bien, car l'interruption du service du train Bruxelles-Vilvorde', me vaut déjà un retard de près de deux heures, et je no puis plus espérer être à Anvers vers les 3 heures. Mon équipement est . des plus simples. Les journées précédentes, l'expérienco m'a appris que seuls passent sans difficultés, les gens du pays qui ont l'air de ne pas s'occuper des opérations militaires. Comme je ne puis me déguiser en paysan ou en batelier, sans être rapidement démasqué, il ne me reste qu'à me donner les. apparences d'un bon et brave promeneur qui va faire une excursion à la campagne. Surtout, il ne faut pas montrer que je vais- me- déplacer d'une ville^à une autre. Pas de valisç, pas de havre:sac, pas de grosses bottines, ni serre-jambes. Il s'agit de se montrer dans l'habillement le plus ordinaire, comme si de rien n'était. Et me voilà parti la canne à la main; le chapeau sur la têtè; ayant à peine dans le pardessus deux ou trois, cols de rechange et quelques bas. Par contre, j'avais en poche pas mal de lettres, adressées par des parents éplorés dont les fils, s'ils vivaient encore, devaient être à Anvers; et la tête avait enregistré des communications importantes à faire à des maris de la part de leur femme que la guerre a fait isoler à Bruxelles. Et c'est ce costume de simple promeneur qui m'a Je mieux servi de déguisement et m'a. permis de, passer partout sans être inquiété, sans être seulement interrogé. EN ROUTE Puisque le train ne roule pas jusqu'à Vilvorde, il faut bien filer à pied. Le début de la route n'est pas favorable. A peine arrivé au pont Lambermont, qui est jeté sur les nombreuses voies près de Schaerbeek, nous rencontrons une voiture de fuyards. Ces gens viennent d'Eppegem et de W'eer-dè; nous savons qu'une bataille est engagée par là depuis la veille; nous y avons été arrêtés et aujourd'hui déjà nous rencontrons de malheureux habitants de ces villages qui fnyent devant l'incendie. Cela ne nous promet pas un passage fa-, c!le jusqu'à Malines. En route quand même. Chemin faisant nous rencontrons des habitants de ces environs, dont plusieurs sont de vieilles connaissances déjà, car, voilà plusieurs jours que nous les retrouvons, tournant, comme nous autour de Vilvorde! Ils nous donnent des nouvelles Les Allemands qui, la veille, étaient arrêtés à Eppegem, ont avancé pendant la nuit. Et de bonne heure, dans la nuit de lundi à mardi, le combat a recommencé autour de Weerde et de Sempst. Les vil!1;1 ges sont en partie en feu; la route fSt coupée. Il n'y a aucun espoir d'atteindre Ma lines. Il faut nous détourner. UN PETIT CONSEIL DE, tSUERRE Et nous voilà à trois à délibérer sur les chemins que jë dois prendre. L'un de mes compagnons est arrivé à destination à quelque cent mètres de Vilvorde; l'autre fuyant de Weerde, se rend à Bruxelles; ie lèvent 3<S paSS6rai d'autant plus faci- I m'invite à passer soit à droite soit -ï 1 gauche de la chaussée. ' A droite, je tombe da»s la région de Lou vain, tout occupé d'Allemands! je ne con 5 pas 16 ?ays' et sui* pas connu; me - riger pai la n est pas le moyen d'aboutir, ' ' ) al Ie canal de Bruxelles à 3 ViUebroeck; je ne puis m'égarer, et je puis ment Ha-s régi°-n °Ù je trol«erai facile- - Boom S Willebroeck, soit à ? feS"un autre cherain que 36 ne ' pallraf à° ' dU haSard; C'est par là (llle I* UN CHEMIN PEU SUIVI s -le me dirige vers ce sentier; les gens qui a me voient passer me considèrent d'un air de pitié. Je dois être quelque peu toqué pour t. m'aventurer par ce chemin. I- J'avance toujours, sans demander le che-s min; quelques ouvriers m'accostent et m'in-3 têrrogent. Vous voulez aller à X...? C'est bien ;e simple; suivez le sentier, mais vous n'irez e Pas loin. 'es Allemands vous arrêteront, i- — Bah! nous verrons. ic ■ comme cela, pendant une heure ou deux, nous suivons une route sablonneuse ig Des ouvriers se reposent près des usines-s. quelques pêcheurs à la ligne donnent e. l'exemple de la plus complète placidité, il I-a promenade serait charmante si ell<> à n'était accompagnée des rythmiques toc-toc des mitrailleuses. Et puis, est-ce illusion je ou coïncidence: après chaque décharge de а. mitrailleuse, on dirait qiùme série de gre-à nouilles sautent à l'eaujla surface calme de б. l'eau est toute ridée de petits ronds. Si au il- lieu de grenouilles,c'étaient des petites bat-ni lec tombant à l'eau. J'ai bien envie de quit-re ter le chemin pour reprendre, la route, mais l3t maintenant, il est trop tard. Il faut mar, de cher. Sur la gftviche, tout un convoi d'AlIe-,'s, ma.lKln est arrêté; ces gens semblent s'être à-i réfugiés là en attendant 1» fin du combat; ;ie ils sont adossés à une colline et l'on n'entend plus a.uey.n crépitement dans le voU !r- sinage. Vi Nous aborctons un indigène.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.
Cet article est une édition du titre Le nouveau précurseur: journal du soir appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1902 au 1914.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Ajouter à la collection

Emplacement

Sujets

Périodes