Le nouveau précurseur: journal du soir

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s.n. 1914, 29 Juin. Le nouveau précurseur: journal du soir. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/m61bk17n82/
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Luiidi T-iH Juin 1914 8O0' année — X° 1HO Le Nouveau Précurseur _A.330KriSTEaV!:BI>TTS : ANVERS, lui an 13.00 fr.: six mois 6.50 fr.; trois mois 3.50 fr. INTERIEUR, « 15.00 fr.; » 8.00 fr.; » 4.50 fr. HOLLANDE. » S2.00 fr.; » 16.00 fr.; » 8.00 fr. LUXEMBOURG, » 33.00 fr.; » 16.00 fr.; » S.00 fr. UNION POSTALE, » 42.00 fr.; . 81.00 fr.; > 10.50 fr. Tout abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. ON S'ABONNE à Anvers au bureau du journal et dans tous les bureaux des postes en Belgique. JOURNAL DU SOIR TÉLÉPHOHES { N° *«* { 39, VIEILLE BOURSE. - ANVERS. AÏSTNTOKrGÏES : Ordinaires, la petite ligne, fr. 0.30 I RÉc urns, la ligne. '• fr. 1.60 » 1 à 4 lignes . » 1.00 ! F-u-x» nivEjts, la ligne. . » 2.50 Financières, la ligne . . » 0.50 i Chronique Anyers . . . « 8.00 Les annonces de l'étranger et de la Belgique sont reçues aussi par l'Agence Havas, s, place des Martyrs, <* Brtuxlks, $, Place Ile la Swrst, <t farts. ctjX). Sigh Balborn, à Londres. DOUBLE ASSASSINAT L'Archiduc héritier d'Autriche et sa femme, la princesse Sophie de Hohenberg tués à coups de revolver H33ST BOSNIE UN COMPLOT DOUBLE MEURTRE Un événement "soudain, imprévu, tragique, qui s'est passé hier après-midi, aux portes de l'Orient européen, encore si mystérieux pour nous, a peut être changé la face du vieux continent. L'héritier d'Autriche-Hongrie, l'archiduc Ferdinand-François, a été assâssiné hier, à Serajévo, en Bosnie, alors qu'avec sa femme, il allait pour ainsi dire consacrer l'annexion du pays à l'Autriche et placer la première pierre de l'édifice qu'il voulait constuire, le grand empire slave du Sud. Il est certain que Ferdinand-François tomba victime de la haine de l'élément serbe, si puissant en Bosnie, pour l'Autriche qui opprime la grande Serbie et qui, récemment encore,l'a empêchée de garder les fruits de la victoire de ses fils. C'est un des faits de la grande lutte des Slaves contre les Germains. Le complot préparatoire était dénoncé; on n'a pu en arrêter les effets. Les deux victimes de cette haine de race ne seront malheureusement pas les der-nières:le double meurtre odieux n'est qu'un épisode de la lutte séculaire. UN PREMIER ATTENTAT Hier, l'archiduc héritier et sa femme, la duchesse de Ilohenberg, se rendaient en automobile à l'hôtel de ville de Serajevo. Tout à coup de la foule partit une bombe qui donna en plein dans l'automobile où se trouvaient l'archiduc et sa femme. L'archiduc vit arriver )'engin et d'un brusque mouvement de la main, il l'écarta et le rejeta sur le pavé. C'était une bombe en forme de bouteille, pleine de clous et de plomb haché. Une violente explosion se produisit au moment où passait la seconde automobile du cortège dans laquelle se trouvaient le comte Booswaldeck et l'aide de camp, le lieutenant-colonel Mërizzi. Des rideaux de fer de magasins qui se trouvaient dans le voisinage ont été transpercés en plusieurs endroits. Une vingtaine de personnes ont" été légèrement blessées, dont plusieurs femmes et des enfants. Dans le courant de l'après-midi, plusieurs personnes blessées se sont fait connaître, mais elles n'ont pour la plupart que des blessures légères. Un fonctionnaire du gouvernement provincial a été grièvement blessé par des éclats de la bombe. L'auteur %de l'attentat, un typographe, nommé .Cabrinov, fut immédiatement arrêté.A L'HOTEL DE VILLE L'archiduc-héritier et sa femme continuèrent leur route vers l'hôtel de ville où une réception d'honneur était préparée. Le bourgmestre, entouré des membres du conseil municipal, allait souhaiter la bienvenue à l'archiduc, quand celui-ci l'arrêta et lui dit: «M. le bourgmestre, en arrivant à Serajevo, pour faire une visite, on m'a lancé une bombe. C'est indigne.» Après une pause, il dit: «Eh bien, maintenant, vous pouvez parler.» Le bourgmestre prononça alors son allocution (fi l'archiduc, répondit qu'il était heureux des ovations qu'on lui avait faites et pria le bourgmestre de transmettre ses remercîments à la population, qui témoigne sa joie que l'attentat contre ^héritier du trône ait échoué. Continuant en langue serbo-croate, l'archiduc a dit: «Je vous prie d'adresser à la population mes salutations les plus cordiales et l'assurance de mon attachement inébranlable.»Puis on parcourut l'hôtel de ville; l'archiduc et sa femme se montraient un peu agités; cela se conçoit. UN ATTENTAT MORTEL A leur sortie de l'hôtel de ville, l'archiduc et la duchesse se disposaient à aller prendre des nouvelles des blessés à l'hôpital militaire, lorsque, sur la Grand'Place de Serajevo, un jeune homme correctement vêtu sortit de la foule et tira deux coups de revolver sur le couple princier. Le premier coup transperça la paroi de l'automobile et pénétra dans le côté droit du ventre de la duchesse. Le deuxième coup atteignit l'archiduc-héritier à la gorge et transperça l'artère carotide. La duchesse s'évanouit et tomba sur les genoux de l'archiduc. Celui-ci perdit également connaissance. L'automobile se rendit alors à une vive allure au konak, où l'on fit venir des médecias. La rue est assez étroite à cet endroit et l'assassin a pu tirer de très près. Quelques personnes avaient remarqué que Prinzip stationnait depuis un moment à l'endroit d'où il devait tirer et gardait la main dans sa poche. Dans l'automobile se trouvait en plus de l'archiduc et de sa femme, le commandant du corps d'armée de la région et le comte Harrach, lequel conduisait l'automobile, ainsi que le chef du cabinet militaire d l'archiduc, le colonel Bardoff et un com mandant. L'auteur de cet attentat, un jeune étu diant nommé Prinzip, fut arrêté immédia tement. La foule voulut le lyncher. DOUBLE MORT RAPIDE La mort de la princesse fut pour ains dire instantanée. L'archiduc semble avoir survécu quelque peu. Après l'attentat l'automobile pressa si marche vers le Konak ou palais; des méde cins accoururent; mais tout fut inutile. Les deux corps restèrent provisoireraen au Konak et y ont été placés sur un lit d< parade. UNE AUTRE BOMBE A quelques pas de l'endroit du deuxième attentat on a trouvé une bombe non utili sée. On suppose qu'elle y avait été jetée pai un troisième individu lorsqu'il se fut rendi compte que l'attentat de Prinzip avai réussi. Mais l'assassin Prinzip dit que c'est lu qui a laissé tomber l'engin. UN COMPLOT Le ministre de Serbie avait prévenu ai nom de son gouvernement la semaine pas sée, le gouvernement autrichien que la po lice avait eu connaissance d'un projet d'at tentât contre l'archiduc-héritier, mais ce lui-ci n'en avait pas tenu compte. D'autre part, dans la ville depuis quelque temps on sentait un mouvement serbophile Il y a un mois environ, des élèves du gym nase de Mostar avaient attaqué et menacé leur professeur. On avait dû protéger des officiers en uniforme qui avaient été insul tés par la foule. Détail très important, l'archiduc devail partir par la gare de Bistrik, localité situés derrière le palais du gouvernement de Bis-tri le. Il devait gagner par la voie ferrée la g arc de Seraïjevô, distante de deux kilomètres. Or, sur cette voie, entre Bistrik et Serajevo; on a trouvé plusieurs tombes. Cette découverte est extrêmement importante, car elle prouve que si les différents attentats avaient échoué pendant le séjoui de l'archiduc à Serajevo, des mesures étaient prises pour l'atteindre pendant son voyage en Chemin de fer. L'ASSASSIN PRINZIP Prinzip a été immédiatement interrogé. C'est un étudiant de 19 ans, né à Gra-ham, district de Livno. Gabriel Prinzip, qui, après avoir été exclu en 1912 du lycée de Serajevo, était allé continuer ses études à Belgrade, était revenu récemment à Serajevo. Il avoue du reste qu'il avait depuis long temps l'intention de tuer un grand personnage et qu'il avait pris position à l'angle de la rue François-Joseph et de la rue Ru-dolph pour profiter du ralentissement de l'automobile au croisement de ces deu> rues. «Il a, dit-il, hésité un moment, parce que la duchesse de Hohenberg se trouvait dans la voiture, mais il tira rapidement deu> coups de revolver.» Il nie avoir des com plices. Comme, après son arrestation, on lui de mandait pourquoi il était revenu, il fépon dit: — Vous le voyez bien! — Mais pourquoi avez-vous commis ,ce' attentat? — Parce que, dit-il, je voyais en l'arcbi' duc la personnification de l'impérialisme autrichien et le représentant du pouvoi3 suprême. L'AUTRE ASSASSIN Le typographe. Nedeljko Cabrinovic, âge de 21 ans, clop.t l'attentat avec une bombe avait échoué., a déclaré lui aussi n'avoii pas de complices. Il eut au cours de sor interrogatoire une attitude très cynique Il était sauté dans la rivière Miljacka,aus sitôt après l'attentat pour tenter de prendn la fuite,muis des agents et des civils s'élan cèrent et l'appréhendèrent. Il nie, lui aussi toute attache avec qu que ce soit. Il déclare cependant que h bombe lui a été remise par un anarchiste de Belgrade, mais ajoute qu'il ne dira ja mais son nom. L'ARCHIDUC-HERITIER L'archiduc François-Ferdinand d'Autri che Este été né à Gratz, le 18 décembn 1863. Il y passa sa jeunesse et y fut ins truit. La mort du prince Rodolphe, fit di lui l'héritier de la couronne d'Autriche e de Hongrie. Il avait épousé à Reichstadt 1 1er juillet 1900, la comtesse Chotek, née t î Stuttgart le 1er mars 1868, qui devint par ce mariage morganatique duchesse de Hohenberg. Dans le début de sa vie le prince s'était uniquement voué à la carrière militaire, alors ejue les possibilités de sa succession au trône n'étaient pas envisagées. Nommé en 1892 général-major, il avait obtenu de l'empereur la permission d'un voyage autour du monde qu'il fit avec l'ar- ! i chiduc Léopold-Ferdinand, celui qui devait renoncer plus tard à ses privilèges prin-5 ciers et devenir Léopold Wolfling. Ce voyage, qui dura onze mois, eut lieu i à bord du croiseur «Impératrice-Elisabeth». . Le prince visita les Indes, le Siam^ la Chine, le Japon, les Etats-Unis. Les magnî-t fiques collections qu'il rapporta de ce voya-> ge se trouvaient dans son château du Belvédère. C'est en 1896, à la mort de son père, qu'il fut désigné comme héritier du trône. Depuis quelques années surtout, le rôle de l'archiduc François-Ferdinand avait été , extraordinairement actif; il n'était pas homme à se contenter de «doubler» l'empereur dans les cérémonies et les enterre-; ments officiels. Il était devenu pour Fran- * çois-Joseph une sorte de coadjuteur. Son influence personnelle dans tous les actes L de la vie nationale était sensible. On sait à l'étranger que l'archiduc-héritier était profondément catholique et même clérical. Au point de vue international, le rôle de l'archiduc héritier n'a pas été moins important. Il a été l'apôtre d'uue «plus grande-Autriche» et son influence fut prépondérante lors de l'annexion de la Bosnie-Herzégovine. La création d'une Albanie indépendante est encore une des idées qui lui furent chères. , L'activité du prince s'est encore exercée dans le domaine naval; il a d'abord préparé, une réforme complète des cadres de la marine impériale et royale, et c'est à lui que ; l'on doit les premiers dreadnoughts autrichiens.SON MARIAGE L'archiduc avait épousé la comtesse Marie Chotek de Chotkowa et Wognin, fille de l'ancien ministre d'Autriche-Hongrie à Bruxelles, il avait dû renoncer pour ses eles-cendants aux droits à sa succession au trône; sa femme, créée duchesse de Hohenberg, prenait rang à la Cour après les archiduchesses; et malgré les prévenances affectueuses que lui prodiguait le vieux^ François-Joseph, il ne semblait pas que cette situation dût être modifiée. De son mariage, célébré à Reichstadt, le 1er juillet 1900, l'archiduc François-Ferdinand a eu trois enfants: la princesse Sophie née à Konopischt, le 24 juillet 1901, et les princes Maximilien et Ernest nés, le premier à Vienne, le 29 septembre 1902, le second à Konopischt le 27 mai 1904. Les malheureux orphelins ont donc res-1 pectivement 12, 11 et 9 ans. Le jeune prince Maximilien-Charles, on l'a vu, ne peut, en vertu des statuts de la maison des Habsbourg, prétendre à succéder à son père dans tous ses droits au double trône de François-Joseph. La naissance de sa mère ne s'oppose point à ce qu'il devienne l'héritier présomptif de la couronne de Hongrie, mais, jusqu'à présent, il n'avait pas été consacré comme successeur de son père en tant qu'héritier de la couronne impériale. FRANÇOIS-JOSEPH L'empereur François-Joseph était parti la veille, samedi matin, pour Ischl, sa résidence d'été. La population viennoise formait une haie compacte et a fait à l'empereur des ovations enthousiastes. Le souverain paraissait tout à fait dispos et de fort bonne humeur. ; Le train impérial était parti au milieu des hourras de la foule et aux sons de l'hymne national. Arrivé samedi après-midi à Ischl, il s'est rendu à sa villa, au milieu des mêmes acclamations.1 C'est là qu'il apprit, avec tous les ména-; gements possibles, la mort cruelle de l'archiduc-héritier et de sa femme. Il en fut très ému et l'on craint même pour la santé du vénérable vieillard. Il donna aussitôt les instructions pour sa * rentrée à Schœnbronn. C'est ce matin à 6 heures, qu'il a dû quit-. ter Ischl pour Vienne. 1 BOSNIE-HERZEGOVINE ; t L'archiduc François-Ferdinand s'était rendu en BosnierHerzégovine avec sa femme, la duchesse de I-Iohenberg, pour y assister aux grandes manœuvres qui s'étaient terminées samedi, après avoir 3 duré deux jours. * Dans un ordre à l'armée adressé à l'inspecteur d'armée, fèldzeugmestre Potiorek, î l'archiduc François-Ferdinand avait décla-t ré que les manœuvres accomplies par tou-î tes les troupes avaient pleinement répondu l aux espérances qu'il avait formées et il éx- primait à tous les généraux, officiers et soldats des 15e et 16e corps qui, dans des moments troublés tout récents, avaient aussi brillamment montré ce dont ils étaient capables, ses remerciements les plus chaleureux et sa satisfaction entière au nom du service de l'armée de l'empereur.Les deux provinces de Bosnie et de l'Herzégovine ont longtemps été territoire turc. Les habitants en sont de race slave, mais presque tous de religion mahométane. Les exactions des fonctionnaires turcs aboutirent en 1875, à une révolte sanglante qui fut une des causes de la guerre entre la Turquie et la Russie, protectrice des Balkans; mais le Congrès de Berlin, pour empêcher la Bosnie de tomber sous l'influence russe par sa réunion à la Serbie, permît à l'Autriche, le 28 juin 1878, de l'occuper militairement et de prendre le contrôle de l'administration. En 1908, sous l'inspiration du prince héritier qui vient d'être tué, l'Autriche-Hon-grie déclara s'annexer ces provinces. C'est peut-être cette proclamation qui est la cause première, quoiqu'éloignée de la mort de François-Ferdinand. SERAJEVO Serajevo est actuellement une ville tragiquement célèbre. C'est la capitale de la Bosnie, une ville dont la population active et commerçante compté plus çle 42,000 habitants; ceux-ci sont presque tous des Slaves musulmans. Son nom lui vient du palais et du sérail que le sultan Mahomet II y fit construire. Avant l'occupation autrichienne, Serajevo n'était pas la résidence du pacha turc, mais son importance s'expliquait déjà par sa position sur la rivière Bosna et le voisinage des mines de fer, qui y avaient développé des fabriques d'armes blanches renommées dans tous les: Balkans; — les «damas du Nord», comme disaient les Turcs. Aujourd'hui, le chemin de fer qui la relie d'une part à la Slavonic, d'autre part à l'Adriatique, a encore accru cette importance, et.des bazars de Serajevo sortent des sabrés, des articles de cuir, de laine, de crin et de poil de chèvre. L'émotiôn est à son cemible dans la petite ville. Le Conseil municipal s'est réuni pour exprimer à l'empereur d'Autriche ses condoléances et 3on horreur du crime commis sur le territoire de la commune. LE LANDTAG BOSNIAQUE Le Landtag s'est réuni dimanche après-midi en séance extraordinaire. Le président a exprimé son indignation pour l'attentat et sa profonde douleur pour la mort tragique du duc héritier et de son épouse. Il a affirmé la fidélité et le dévouement immuable de l'assemblée à l'empereur et à la maison impériale. Il a poussé un triple hourra à l'empereur. Les hourras ont été répétés par les députés. LE NOUVEL HERITIER Le prince qui succède à l'archiduc François-Ferdinand dans son titre d'archiduc héritier est son cousin, un jeune homme de vingksept ans, fils aîné de l'archiduc Othon. Charles-François-Joseph a épousé la princesse Zita de Bourbon-Parme, descendante du roi Charles X de France. Il est lieutenant colonel d'infanterie et fit ses études de droit à Prague et parle l'allemand, le tchèque, le hongrois et le français. Il est pieux. Venant de l'Italie en France, il quitta un dimanche matin le train de luxe à Dijon pour entendre la messe, et ne repartit qu'ensuite pour Paris. Maison lui croit le mépris des coteries et des chapelles, une grande loyauté d'esprit et de la bonté de cœur. EMPEREUR DE MALHEUR Connaît-on dans l'histoire un souverain plus atteint par les malheurs que François-Joseph d'Autriche. Il monta à l'âge de 19 ans sur le trône des Hasbourg par l'abdication en 1848 de son oncle, Ferdinand, en fait chasse du trône par l'insurrection hongroise, l'empereur ne connut que les malheurs: l'insurrection à Vienne, réprimée à grand'peine, l'Italie et la Hongrie se révoltant à la fois et l'empereur devant faire appel à la Russie pour garder le royaume de Hongrie; la guerre d'Italie en 1859, amenant la fin de la domination autrichienne; puis Sadowa qui met fin à l'hégémonie autrichienne en Allemagne et Coûta la Vénétie; la mort de Maximilien d'Autriche à Quérétaro;l'agitation perpétuelle des Tchèques; le drame de Meyer-ling; l'assassinat de l'impératrice Elisabeth; la disparition de Jean Orth, et maintenant, pour faire déborder la coupe: l'assassinat d'un neveu qu'il aimait et de sa femme,LES CONDOLEANCES De toutes parts les condoléances arrivent au vieil empereur. Parmi les premières signalons celles de l'empereur Guillaumell, et de M. Poincaré, président de la République française. L'empereur Guillaume a été prévenu de l'attentat alors qu'il se trouvait sur son yacht le «Météor», à Kiel. Il interrompit aussitôt la course. Les autres yachts suivirent son exemple. L'empereur ordonna aux navires de guerre de mettre leurs pavillons en berne. Les navires de guerre anglais firent de même. Le roi d'Italie a télégraphié des condoléances à l'empereur d'Autriche. Toutes les notabilités romaines ont présenté leurs condoléances aux ambassades d'Autriche près du Quirinal et du Vatican. Le Pape a suspendu la réception qui devait avoir lieu mardi à l'occasion de la fête de Saint-Pierre dans la cour Saint-Damase et pour laquelle 10,000 invatations avaient été lancées. Il a adressé un télégramme de condoléances à l'empereur François-Joseph. De Son côté, le cardinal Merry del Val a envoyé un télégramme à l'empereur François-Joseph et au comte Berchtold. Au Dehors FRANCE Un discours du ministre de (a guerre M. Messimy, présidant à Versailles Je banquet organisé à l'occasion ele l'anniversaire du gén'éràl Moelle, a évoqué le' pays entier appelé aux armes en 1794,' et a il jouté que les conditions de la guerre ont changé 'totalement. Le choc du gros des armées ne se produisait jadis qu'après de longs tâtonnements, tandis qu'à présent aussitôt après l'ordre de mobilisation le pays se transformera en une armée formidable capable de manœuvrer el de vaincre, non en eiuelques mois, ni en quelques semaines, mais en quelques jours. Le ministre a montré l'utopie simpliste'de l'ar mée qui va surgir entière du sol, prête poui la guerre au moment précis des besoins. Pré parons d'avance, dans le calme et avec mé thode, ce que .la Révolution fit peu à peu,une organisation qui enveloppe toutes les forces combinées (le la nation, où la masse des ci toyens trouve place dans un Cadre soudé dès le temps de paix, cadre permanent solide qu'aucun effort, aucune ■ épreuve ne puisseni rompre. ALLEMAGNE Augmentation de la flotte On prête au ministre de la Marine le projet d'augmenter une fôis dé plus' .les forces navales allemandes. Ce projet serait déjà prêt dans tous ses détails. On comptait que l'Empereur l'approuverait pendant la Semaine de Kiel. Le «Berliner Lokal Anzeiger» confirme ce bruit, mais il ne croit pas qu'il y ait une nouvelle loi navale: on se contenterait d'incorporer prochainement un plus grand nombre de matelots' que 'par le passé (il y en a déjà plus de 62,000 en service), et on augmenterait, ainsi que l'a fait prévoir le ministre de la ■Marine au Reichstag, le nombre de vaisseaux de guerre envoyés dans les mers étrangères et -lointaines. ITALIE Les élections A Turin, M. Beniane, nationaliste, est élu par 11,050 voix, contre M.Bonnetti, socialiste, qui en obtient 10,980. Les socialistes perdent ainsi un siège. Les poursuites judiciaires On annonce que 110 mandats d'arrêt ont été lancés par le parquet d'Ancône en ville et dans la province. Sur ce nombre, soixante arrestations ont été opérées aujourd'hui. Parmi les personnes arrêtées se trouvent tous les membres présents de la Commission exécutive de la chambre du travail, au nombre de neuf, les deux autres ayant réussi à se mettre en sûreté en temps utile. Ils n'ont dpposé :aucune résistance. De nombreuses et minutieuses perquisitions ont été opérées sans incidents dans les locaux de la Maison du Peuple, où ont été arrêtés tous les délégués appartenant à la chambre du travail, à la ligue des maçons, du personnel des tramways, au syndicat des chemins de fer, etc. Dans les papiers on a retrouvé quelques-uns des fameux bons signéèqui servirent à la chambre du travail pour la perception des droits de douane à tarif réduit, après la fuite des agents municipaux. PORTUGAL Un congrès anarchiste Les anarchistes portugais préparent un congrès national. Ce congrès sera précédé de conférences.ALBANIE Des pourparlers Le colonel Philips, arrivé ele Scutari à Du-razzo, a été délégué par le prince de Wied pour s'aboucher avec les insurgés. Il a eu une entrevue avec ceux-ci à Cheak. Les insurgés déclarent qu'ils ne déposeront les armes que lorsque le prince de Wied aura quitté le pouvoir. Démission du cabinet A la suite de l'incident créé par le major Slouis.qui garda samedi les lettres des insurgés et renvoya le parlementaire qui les avait apportées, le cabinet a remis la démission de tous ses membres au prince. Celui-ci a refusé d'accepter cette démission et a ordonné l'éloi-gnement du major Slouis. On n'a pas de nouvelles au sujet du mouvement des troupes de Bib-Doda. 61b Doda L'autre jour le «Journal de Paris» publiait une lettre attribuée à son corresponelant de Durazzo, lequel décrivait dans tous ses détails la reddition de Bib Doda aux insurgés et l'accord fait par ce prince" avec 'ceux-ci. C'était de l'invention pure comme on en trouve trop souvent dans les journaux français. Bib Doba est si peu prisonnier des insurgés et en liberté sur parole, qu'il s'est mis en marche sur Kouja et Reuth et qu'il s'est emparé de Preza, position importante. Volontaires étrangers Sur la représentation de l'Italie, on a cessé en Autriche les enrôlements volontaires pour l'Albanie: on a même interdit ie départ des volontaires. Par contre, la Roumanie autorise le départ des volontaires — officiers et soldats — pour l'Albanie. En Italie, le général Garibaldi voulait former une légion qui se mettrait du côté des insurgés, mais il a renoncé à son projet en présence de l'attitude de l'Autriche. Satisfaction en Turquie Toute la presse turque commentant les événements d'Albanie exprime (sa satisfaction. Le «Tanine» déclare que si on juge nécessaire de faire vivre l'Albanie il ne faut pas oublier qu'elle ne peut vivre que comme État musulman et que les musulmans obéiront seulement à un souverain musulman. GRECE ET TURQUIE La note grecque La note hellénique a été remise samedi à la Porte par M. Panas, ministre de Grèce à Con-stantinople.Le gouvernement grec prend acte de la communication de la Turquie concernant les mesurés prises pour mettre f'n aux événements survenus en Thrâce et en Asie Mineure, ainsi que la décoration concernant la réintégration rrirwn"'t< i i —yp—ta des Grecs se trouvant sur le littoral asiatique. 11 prend connaissance de 'a proposition de Gka-lib bey que les Grecs 4éjâ partis seront potp-pris dans le nombre de ceux qui seront échanges et ,jl partage la manière de voir turt que concernant l'évaluation des propriétés et) le règlement des dommages. Une dépêche ultérieure de Constantinople dit - qu'à la suite de la réponse de la Grèce à la note turque du 18 juin on croit généralement dans les cercles diplomatiques que le danger . de comphcations entre la Turquie et la Grèce a disparu, la réponse grecque ouvrant la perspective de négociations pacif ques relativement à l'émigration. Pour la flotte grecque Une division navale américaine est arrivée a Naples. On affirme que le cuirassé «Idaho», vendu par le gouvernement des Etats Un s à la Grèce, fait partie de cette div sion. MEXIQUE La médiation On affirme maintenant que Jes constitution-nalistes enverront des délégués pour conférer avec les représentants du généra' Huerta. COLOMBIE L'élection du président Le grand conseil a déclaré élu président pour Ta prochaine période le Dr Concha. Nouvelles de l'Étranger Unen ouvelîe orchidée Un botaniste anglais, le Docteur Ridley vient de découvrir à-Sarawak dans l'île de Bornéo, une orchidée tout à fait remarepiable et qui était inconnue jusqu'à présent. Cette orchidée a laquelle on a donné le nom barbare de «piokogothis porpliyrophylla» était une jolie petite fleur d'un jaune tirant sur le vert et strié de petites raies d'un rouge carminé. Elle ne répand aucune odeur. Cette espèce" d'orchidée semble être assez commune; toutefois il est probable que par son aspect peu voyant et la particularité quelle a de pousser dans l'ombre, cette plante n'ait pas encore été remarquée jdsqu'à présent. Encore un paquebot en danger De Londonderry : Le paquebot «Californian» venant de New-York s'est échoué sur les rochers près de Tory Island et demande du secours par radiotélégraphie. Les détails manquent.On sait seulement qu'il y -avait du brouillard lorsque le navire s'est échoué. Deux canonnières sont allées à son secours. On ne connaît pas encore le nombre des passagers qui sont à bord. Une dépêche ultérieure dit que le «Californien» a deux voies d'eau et son avant fortement endommagé. La Valkyrie dansée Les Anglais viennent de trouver le moyen j d'égayer un peu la scène finale de la «Valky-• ne». L exécution de cette scène doit faire partie d'une série de représentations organisées cet été par l'Ecole de vacances de musique de Glas-tonbury et qui doivent avoir lieu dans les ruines de l'Abbaye de cette localité. Miss Percival Allen et M. Frédéric Austin y représenteront Brunnhilde et Wotan. Mais on leur a adjoint — c'est là la nouveauté — une danseuse, Miss Margaret Morris qui remplira j le rôle d'un valet de Loge.pendant la scène du i îeu et qui s'efforcera de rendre par sa mimi-| que et ses pas les èffets de l'incantation. Une idée à creuser, évidemment. On pourra | animer ainsi toute la Tetralogie, y introduire | un ballet des Filles du Bhin, une ronde des | Nains, une danse de l'Ours de Siegfried un I pas des Géants,une scène dansée par le dragon Çafner avec l'Oiseau et d'autres gentillesses. Pour le combat de Siegmound et de Hundin# on pourra avoir recours à des athlètes olympiques qui corseront la partie comme il faut. NOS ÉCHOS Le crédit clérical et l'autre Une très exacte observation de la Gazette:Le premier jour d'émission, l'emprunt français a été souscrit quinze fois. Cela ne vous dit rien? Tous^ les jours, nos bons journaux cléricaux vitupèrent' contre le gouvernement de la République qui conduit la France à la ruine. Cependant, notre ministre des Finances sollicite à gros prix les faveurs des banques françaises, qui préfèrent se réserver pour des emprunts turcs, bulgares, serbes, chinois, grecs, espagnols et autres.Et quant au contribuable français, il ouvre son bas de laine tout grand quand la République désire y puiser. Comment se fait-il donc que dans notre pays si riche, le 'fameux gouvernement catholique n'ose pas risquer un emprunt — dont il a si grandement besoin — dans les mêmes conditions que le gouvernement de M. Viviani vient de conclure le sien? Un martyr belge de l'aviation La Belgique vient de nouveau de payer son tribut de mort à la conquête de l'air L'officier aviateur Li«.del a fait samedi matin une chute mortelle, près de Martelange, dans le Luxembourg belge.Au moment où il survolait cette commune, son biplan fut pris dans un remous et précipité sur le sol. L'officier gisait fortement blessé sous l'appareil brisé. Il avait une fracture du crâne. Malgré les sqins qui lui furent prodigués, le malheureux officier succomba dans la nuit de samedi à dimanche. Le sous-lieutenant Félix Liedel n'avait pas 26 ans; il était né à Bruxelles le 29 juillet 1888. Sous-lieutenant depuis le 25 mars 1911, il avait obtenu, à Sint-Job-in-'t-Goor, le 26 septembre 1913, le brevet civil de pilote n. 80, de l'Aéro Club de Belgique. * * * L'écluse du Kruisschans Les journaux officieux du gouvernement annoncent que M. Helleputte vient de confier à M. Dumon, de Blankenberghe, l'exécution de l'écluse du Kruisschans. 'i.

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Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

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Cet article est une édition du titre Le nouveau précurseur: journal du soir appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1902 au 1914.

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