Le patriote

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s.n. 1914, 12 Août. Le patriote. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/7p8tb0zt6q/
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Trente-unième année. — i\. 224 ANNONCES (téléphone M2> j Elles sont reçues exclusivement au bureau drl PATRIOTE, 12, rue Montagneaux-Herbes-Potagères et à l'Agence H a va s, 8, place desMartyrs, à Bruxelles. , Sujets demandant place : 1 à 4 petites lignes 0.75 DEMANDES et OFFRES D'EMPLOIS id. 1.00 —• : de 1 à 3 lignes1.20 (Chaque ligne supplémentaire) 0.40 RÉCLAMES, . ^-".(av1les Bourses) la ligne 1.25 FAITSDlVERS(comm4,milieuoufin):5,4ou 3.00 REPARATIONS JUDICIAIRES : la ligne. . 4.00 NECROLOGIES : la ligne2.00 On ne garantit pas les dates d'insertion. Administration (tél. H82) - Rédaction (tél. 382) BRUXELLES 12, Montagne-aux-Herbes-Potagèrea, 12 Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. ABONNEMENTS BELGIQUE : Un an, 10 fr. : 6 mois, 5 f» ? 3 mois, fr. 2.50. Étranger: Un an, 30 fr.;*6 mois, fr. 15.50; 3 mois, 8 francs. Hollande et Grand - Duché de Luxembourg : ;H mois fr. 6.50; (5 mois tr. 12.6Ü; 1 an fr. *o.UU. A l'étranger, la plupart des bureaux posteaux dé* llTrent des abonnements arec réduction sur ces prix. TjR o centimes le numéro pour toute la Belgique. (2? Edition (9Ii.soir) IOTE La SITUATION A LIÈGE Lundi, 22 heures. • Le grand Etat-Major n'a pas remis de communiqué à la Presse, les faits de guerrre étant nuls aujourd'hui. Les troupes allemandes restent dans l'hésitation et l'expectative. Seuls quelques escadrons de cavalerie 'ont fait une légère avance et ont pris contact avec les troupes des alliés. Des escarmouches ont eu lieu de ci de là. Il n'est guère possible d'en tirer une conclusion. Une seule chose est certaine, c'est qu'une bataille sérieuse se prépare. Il serait malaisé de dire exactement quand elle se produira. Aucun renseignement n'a été reçu depuis ce matin au sujet de la situation d'ensemble des armées en présence. Les Français occuperaient Colmar. On communique à l'agence Diaz que selon une dépêche de Bâle, les français occuperaient Colmar. 11 août, midi. II résulte des rares renseignements arrivés au département de la guerre que la situation générale est peu claire. Cela résulte évidemment des précautions prises par les belligérante pour celer leurs dispositions. four ce qui nous intéresse particulièrement en Belgique, au nord de la Meuse, les Allemands ont poussé dans la direction de l'ouest, des forces qui ne paraissent pas considérables et que notre armée est parfaitement en état de repousser. Nous avons eu des engagements d'avant.postes au cours desquels l'adversaire a Sté repoussé. Au sud de. la Meuse, la situation n'a pas 'changé : les Allemands se sont fortifiés sur la ligne de l'Ourthe, ce qui semble indiquer qu'ils ont l'intenton de rester sur la défensive. L'état moral et matériel de nos troupes est excellent. Mardi, 4 heures. Dès ce matin, on entendait de Louvain le canon. Les combats (l'avant-poste s'étaient multipliés, la cavalerie allemande ayant lancé en éolaireurs plus de six mille hommes. Ces détachements sont suivis par des corps d'infanterie. • Depuis plusieurs jours,on signale l'entrée en Belgique derrière Tongres öc forces allemandes importantes. D'après des renseignements, la cavalerie allemande, qui a pénétré en Belgique vers Lixhc, s'est portée vers Tongres et SaintTrond; à Hannut, un détachement comprenait des hommes et des mitrailleuses. On dit que, partout où ils se sont rencontrés avec nos troupes ou avec les Français, ces détachements ont été repoussés. Ces rencontres auraient eu lieu entre St-Trond et Tirlencut, à Orsmacl, Gusscn£oven. etc. Ü la Mouflette. LlniDrtiic! ie netton lis Belies mvant Liège. D'un article paru dans l'e Echo de Paris », sous la signature du comte Albert de Mun,nous détachons les passages suivants : Voyez les Belges. Ce r.ont d'admirables tireurs. Ils ont d'abord, derrière les remparts, fait un feu meurtrier, et puis, dès qu'ils ont pu, ils ont foncé à la baïonnette, et le résultat a été foudroyant. Les Allemands ont perdu un mon-lc énorme, et ils ont fui. Même on rapporte que les soldxiB jetaient leurs armes, et que, seu's, les officiers et les sous-officiers tenaient bon. Ils ont fui! Voilà la grande nouvelle, qui, à cette heure, court, comme une traînée de poudre, d'un bout de l'Europe à l'autre, traverse les mers, et apprend à l'univers que cette armée, qui se croyait invincible, retranchée dans ses triomphes passés comme dans une forteresse, cette ormée, cependant, la voilà qui fléchit au premier choc. Les témoignages qui viennent de Belgique sont unanimes. La baïonnette a joué un rôle décisif et il semble bien qu'à Altkirch le sabre, lui aussi, ait montre sa puissance. Donc, voilà que, tout de suite, l'arme blanche,la vieille arme du combat corps à corps, qui fut notre gloire au temps L'état de guerre en Hollande. La mobilisation. — Inonda* tion d'une partie du terri* toire. La Haye, 11. — Dans son édition de m"-' nuit le Journal Officiel contient un arrête royal proclamant l'état de guerre depuis le? 11 août pour les provinces du Limbourg, dm! Brabant septentrional et de la Zélande ain« si que pour quelques parties dé la province; de la Gueldre au sud de la rivière Waal. Bruxelles, 11. — Un Hollandais de la' classe de 1915 qui, comme plusieurs de sea compatriotes était retourné en Hollande se croyant rappelé vient de rentrer à Bruxelles. Il nous rapporte que la mobilisation eni Hollande est en train de se faire très rapi-*. dement. Provisoirement on ne veut pas rappeler, la classe de 1915 composée de tout jeunes gens parce que les volontaires et. les rengagés qui sont plus âgés se présentent en/ nombre tellement grand qu'on ne peut tous les accepter. Il nous raconte qu'à partir d'aujourd'hui tous les trains sont réservés pour les trans-> ports des militaires. Une partie de la Hollande aurait déjà été" inondée. Remise des passe-porfs aux ambassadeurs. Paris, 11. — A la suite des échanges de vues poursuivis à Paris et à Vienne, spécialement au cours des trois derniers jours le gouvernement français en raison de la situation internationale et vu l'insuffisance des explications fournies par le gouvernement austrohongrois au sujet de l'envoi de troupes autrichiennes en Allemagne, a fait connaître dans la matinée, à l'ambassadeur d'Autriche qu'il se voyait dans l'obligation de rappeler l'ambassadeur de France à Vienne. L'ambassadeur d'Autriche-Hongrie a répondu en priant le ministre des affaires étrangères de lui faire remettre ses passeports. L'ambassadeur a quitté Paris à 7 heures 15 minutes par train spécial à destination de l'Italie». Le directeur du protocole l'a accompagné jusqu'à la gare. Des deux côtés, toutes les dispositions sont prises pour assurer le départ des deux ambassadeurs conformément à la tradition habituelle de courtoisie internationale. Les ambassadeurs des Etats-Unis a Vienne et à Paris sont chargés de la protection des intérêts français et austro-hongrois. L'attitude de la Bulgarie, du Japon et de la Hollande. J Caractéristiques des dirigeables Français) Les dirigeables français appartiennent tous au système souple, ilis portent à l'arrière le pavillon national surmonté d'une flamme aux oouleurs nationales frappée sur la même drisse que le^pavillon et placée, au-dessus du pavillon. Ils sont de deii^; types: 1° Dirigeables à nacelle courte; 2° Dirigeables à nacelle longue formant poutre armée. A quelque type qu'ils appartiennent,leur enveloppe est de couleur jaune, ce qui les distingue des Zeppelin ballons beaucoup plus allongés et de couleur grise. Le nom est écrit en gros caractère sous l'avant de l'enveloppe. DIRIGEABLES A NACELLE COURTE. La longueur de la nacelle est d'environ du) tiers au sixième du ballon. La nacelle unique comporte une paire d'hélices latérales. Le gouvernail vertical de direction et les plans de stabilisateurs sont fixés directement à l'enveloppe. Les dirigeables français à nacelle courte pourraient être confondus avec les « Parceval » ballons allemands du type souple à_ naceMe courte également. Mais ces derniers sont caractérisés par leur enveloppe arrondie à l'avant et pointue à l'arrière et par leur gouvernail vertical de forme carrée ; alors que dans tous les dirigeables français à nacelle courte, ce gouvernail fait suite à des plans triangulaires ou trapézoïdaux. DIRIGEABLES A NACELLE LONGUE FORMANT POUTRE ARMEE. Ils se caractérisent par leur longue nacelle à carcasse transparente sauf "dans la partie centrale où elle présente un bordage métallique.La longueur de la nacelle est au moins égale à la moitié de celle du ballon. Le gouvernail vertical de direction est fixé par sa partie inférieure, à l'extrémité arrière de la poutre armée. L'aspect caractéristique de la nacelle suffit à les différencier nettement de tout balIon dirigeable allemand. Caractéristiques des avions français et belges. I» SIGNE GÉNÉRAL. Deux cocardes tricolores aux couleurs: nationales, une sous chacune des ailes visibles du sol. 2° BIPLANS.| Touis les biplans qui n'ont pas d'hélice àV I avant sont français ou belges. Tous les biplans français ou belges ont les ailes /ectan gui aires ainsi que les petits plans de l'arrière. Tous les biplans allemands ont les ailes en avant en forme de V c'est-à-dire rejetées vers 1 arrière aux extrémités. Tous les^ biplans alJemajHis ont les peiits plans arrière en force de cœur. 3o MONOPLANS. Les monoplans français ou belges ont ïe« ailes rectangulaires ou légèrement arrondies. Les monoplans allemands ont Jes ailes ci la queue de la forme de celles d'un pjgeon.j La Reine visite les blessés. Lundi après-midi, la Reine a visité les premiers blessés arrivés à Bruxelles. Sa Majesté et avait sur la tête une toque de velours noir. Pas de bijou. Une personne qui s'est approchée de la Reine, dit que ses yeux portaient les traces de larmes. La Reine était accompagnée du lieutenant général Jungbluth, adjudant général du Palais ; du prince de Ligne, président de la Croix-Rouge de Belgique ; du général docteur Mélis, médecin en chef de l'armée; du commandant docteur Derache, adjoint au général Mélis; du docteur Depage. A l'hôpital militaire, avenue de la Couronne, la Reine a été reçue par le docteur Deltenre. Il y a là 250 blessés. La plupart sont peu grièvement atteints. La Souveraine s'est entretenue avec chacun d'eux, les encourageant, les réconfortant, s'intéressant à leur famille, etc. En quittant l'hôpital militaire, la Reine s'est rendue à l'hôpital Saint Jean où il y a 103 blesses. Aucun cas grave. Ici comme à l'hôpital militaire la Reine 6'est entretenue avec les blessés, leur serrant la main, les interrogeant sur les combats auxquels ils ont participé. Avant de se retirer, la Reine «a également visité l'ouvroir installé dans les locaux de l'hôpital et où des dames de la haute société confectionnent de la lingerie pour les hôpitaux. Tous ceux qui ont pu approcher de la Reine, ont été touchés de la bonté, de sa simplicité et des attentions affectueuses qu'Elle a pour tous et pour chacun. Il était 7 heures lorsque notre Souveraine est rentree au Palais de Bruxelles. Les félicitations du roi d'Angleterre. rLe Roi d'Angleterre a adressé au Roi Al/bert le télégramme suivant : Londres, 7 h. 15. Le Roi, Bruxelles, Je vous félicite cordialement de la voie Splendide dans laquelle votre armée défend son pays et spécialement pour la résistance chevaleresque opposée aux attaques répétées contre Liège. Vouis devez être fier de vos braves troupes. GEORGES R. I. ■ Le Roi des Belges a répondu immédiatement : Sa Majesté le Roi, Londres, Profondément touché de vos chaudes félicitations, je vous remercie de tout mon cœur et je vous exprime la sincère reconnaissance de l'armée et de la nation belges. ALBERT. La suite Jes événements il. Le colonel Repington écrivait lundi matin,à Londres :j Bien que tous les yeux soient fixés sur Liège, sur l'Alsace et sur la Lorraine, il y{ a heu de remarquer que l'intérêt militaire anglais est ailleurs, c'estrà-dire sur les côtes allemandes. La flotte allemande, s'il faut en croire I un des derniers n» du « Lokal Anzeiger », prendra l'offensive, en coopération aveql'armée allemande. Nous^ devons nous attendre à une attaque désespérée de' toute la flotte allemande, non seulement dans la mer du Nord mais aussi dans la Baltique, d'autant plus qu'il' suffirait à la flotte britannique de garder une attitude expectante pour étrangiler. complètement le commerce maritime allemand. Cet étranglement est commencé. L'avance de la France en Alsace et en' Lorraine électrisa l'armée française et' tous les ennemis de l'Allemagne. L'armée française manifesta, dès le début, l'impétuosité des meilleurs jours de son histoire., II est patent, à présent, que les Françaisentreprennent la lutte dans des conditionsqui lui permettent de traiter d'égal à égal., Sans doute, il ne faut pas exagérer l'importance de ces premières rencontres. On; supposait bien que les Allemands ne prendraient pas l'offensive au sud de Colmar., C'est à partir de ce point que les troupes françaises^ du Sud rencontreront des difficultés sérieuses. Toute la question est de savoir combien de forces allemandes sont en Lorraine, combien désirent traverser la Belgique et le Grand-Duché : il est permiaf de supposer que les forces principales son* fofls h Kgldv■"""■ —"~- ~" Le généralissime français au Roi des Belges " Paris, 10. — Le général commandant en chef des armées du nord-est a adressé au Roi des Belges, commandant en chef, la lettre suivante: Sire, Je viens de recevoir la proclamation que vous avez adressée à l'armée belge le 7 août et qui contient le fraternel salut de Votre Majesté à l'armée française. De cette pensée si flatteuse pour mes troupes, j'ai hâte de vous remercier en leur nom et au mien. Appelés, par la plus odieuse agression, à combattre le même adversaire, vos admirables soldats et ceux de la France se comporteront en toutes circonstances comme de véritables frères d'armes, confiants dans le triomphe de leur juste cause, et ils marcheront ensemble à la victoire. . Plaise à Votre Majesté d'agréer l'expression de mon profond respect. L Signé) Joffre-. 1200 prisonniers de guerre à Bruges. H v a actuellement, à Bruges, 1,200 prisonniers allemands —■ officiers et soldats, presque tous hanovriens. Les soldats racontent qu'on leur a fait croire qu'ils allaient, en Belgique, lutter avec les Belges pour refouler les Français qui avaient violé Je territoire ! Quant aux officiers, ce n'est qu à^ Aix-la-Chapelle qu'ils ont su qu'ils devaient traverser la Belgique. Le général Lestienne a fait distribuer à chacun des prisonniers une carte postale. Ils se sont empressés d'écrire à leurs parents. Deux nouvelles caravanes de prisonniers de guerre allemands sont arrivées lundi : 43 sousofficiers et soldats. Parmi les prisonniers se trouvent un lieu-tenantcolonel, cinq capitaines et une dizaine de lieutenants et de sous-lieutenants. La-Plupart des soldats appartiennent au 'ii inff,nterie ; il y a aussi de nombreux uhlans, des dragons de Mecklembourg et quelques hussards de la mort de Dantzig. Les Français maîtres de la Haute-Alsace. RuDturB entre rfluïrlcne-Hongrie et la France. Gomment ua ïerviétols traversa les lignes efiemaiiies. Actions de détail. —En Belgique : les Français sabrent les Allemands à HouHalize. — Atrocités commises par les uhlans à AHlévïlle. Voici le récit que fait M. Waldmann, originaire de Verviers, qui a traversé les lignes allemandes : Partis de Duisburg le lundi matin à 9 heures, nous arrivâmes, mon ami Baudou et moi (Waldmann) à la frontière belge, vers 4 heures de l'après-midi, après av >ir traversé la Hollande en chemin de fer. Paris, 11. — Un communiqué du ministère do la guerre en date du 10 à 2-3 h. 30 dit: Au cours de la nuit dernière des forces allemandes, très considérables provenant de Muilheim et de Neuf-Brisach, ont attaqué les avant-gardes françaises, poussées sur Cernay et Mulhouse. Devant cette attaque les Français ont quitté Mulhouse et rassemblé leurs forces légèrement en arrière sur un emplacement où on a arrêté J'-of-fensive'- de l'ennemi, supérieur en nombre. Les actions de détail ont été brillantes pour les troupes françaises qui restent maîtresses de la Haute Alsace. De nombreux mouvements de troupes ont lieu vers Morhange. Dans la région de Blamont une tentative contre Rogerwülers et Hablinville a échoué complètement grâce à l'appui du canon de Manonvillers. L'action contre les cols Sainte Marie et Bonhomme fait le plus grand honneur aux troupes françaises. Les troupes françaises ont montré dans toutes les circonstances une 'grande supériorité sur les troupes adverses. Dans la région de Spincourt, la cavalerie ennemie, appuyée par de l'artillerie, a dû reculer. Quelques débarquements allemands continuent dans la région de Gérolstein mais les principaux débarquements s'effectuent derrière Metz et Thionville. Des travaux de fortifications sont exécutés autour de Luxembourg et au sud de Metz vers Luppy. Des avions français ont survolé les zones de débarquement de l'ennemi au milieu de la fusillade et de la canonnade. A la frontière belge nous fûmes reçus par le receveur, qui nous livra sans plus de formalités à un officier allemand, qui cassait sa croûte avec deux hussards. Visite de n js valises, poches, etc.. Arrive un autre officier : — Vous êtes officiers français,Messieurr-'ldemandat-il. Nous répondons j — Non, nous sommes belges.—; Alors partez, nous n'en voulons pas à I? Belgique, maisseulement aux cochons de Français. A quelque cent mètres de là, l'officier >evient et semble vouloir nous arrêter définitivement. Il place deux sentinelles et veut aller prendre conseil à son chef d'escadron; il revient bientôt, s'excuse poliment, nous serre la main en nous disant : — Vous êtes libres, et il disparait bieatot. des habits bleus par la victoire usé», voilà qu'elle reprend son antique renommée, et ainsi se vérifie la parole du maréchal von der Goltz, quand il disait qu'en dépit des armées immenses, et des engins nouveaux, et du tir à grande distance, la victoire appartiendrait encore au plus audacieux, à la troupe résolue qui, dans -a main d'un chef intrépide, aborderait l'ennemi sans trembler... N'allez pas croire, au moins, que, par une absurde présomption, à cause de ces premiers succès, je me laisse aller, sur in, valeur de l'armée aPemande, à d'injustes et sottes illusions. Je sais trop bien qu'elle est redoutable, et par sa force et par son organisation, et je n'ai garde de crier victoire avant l'heure. Ce n'est pas en dédaignant l'adversaire que nous la pourrons conquérir. Mais je note ici les impressions de chaque jour, et je dis qu'elles nous permettent toutes les espérances. La machine allemande, assurément, est formidable. Seulement, elle ne fonctionne plus comme l'avaient prévu se3 constructeurs. Le moteur est encore là : on ne voit plus le chaiifeur. Voilà le fait éclatant. L'exemple de Liège est frappant. Grâce à l'admirable énergie de ses défenseurs, tout le pi in de ca.npa.gne de l'ennemi est en échec. Ce n'est plus un corps d'armée, c'est une armie entière q^i va être arrêtée, qui l'est déjà. Et chac-in mesure les conséquences. Pendant cet arrêt forcé, pendant que l'Allemagne appelle ses renforts, notre concentration s'achève, nos armées vont donner la main à l'armée belge, le débarquement des Anglais se termine, leur marche en avant se prononce, et demain, en face ~*o l'armée allemande ébranlée, l'armée les coalisés sera prête à la bataille. Où serat-elle? Revanche de Waterloo, eu répétition de Fleurus? Sur toute la ligne des opérations, le con-trecoup de la résistance "de Liège se fait sentir. Il n'est plus, il ne peut plus être question pour les Allemands de nous prendre derrière Nancy en flagrant délit de formation : au contraire, le mouvement glo. rieusement entamé dans la Haute-Alsace peut se développer normalement. Et si tout cet amoindrissement du prestige germanique retentit profondément dans les nations attentives, quel n'est pas son effet sur les âmes elles-mêmes des soldats de l'Empire? Pendant quarante ans on leur a répété qu'ils étaient invincibles, on leur a, parlé avec mépris des armées rivales, on a exalté leur orgueil et leur jactance. Et voici qu'au premier jour, trouvant devant eux la plus petite de ces armées, de qui on leur disait, la veille encore, qu'elle n'oserait même pas se mesurer avec eux, üs sont contraints de reculer devant elle. Ah! je comprends leur surprise, et les armes jetées, et les paroles accablées des prisonniers! ICt c'est pourquoi je crie : En avant! Le moment est propice à l'offensive. Nous sommes libres, croyons-nous, mais non ; trois cents mètres plus en avant, nous voyons la route jonchée d'arbres; c'est 'a devastation, dit mon ami. Peu après, nous rencontrons une forte troupe de hussards, qui nous arrête. Nos valises sont de nouveau visitées; on nous laisse passer. Nous allons ainsi de poste en peste, et toujours on nous visite nos valises, nos poches, et on nous demande nos papiers. — Vos papiers, dit un officier, peuveatêtre faux. Paris, 11. — L' « Echo de Paris » dit : « La rupture des relations diplomatiques entre la France et l'Autriche-Hongrie donne à notre flotte dans la Méditerranée sa complète liberté pour contraindre l'escadre austrohongroise à rester dans ses ports ou d'affronter un combat qui lui offre peu d'espoirs. Nous contribuons à rassurer l'Italie sur les conséquences d'une politique indépendante et vraiment nationale vers laquelle la porte ses sentiments. « Quant au complot turco-bulgare contre la Serbie et la Grèce on ne voit pas comment il pourrait réussir si les forces de la France et de l'Angleterre font sentir leur supériorité sur les côtes de l'Empire Ottoman. » L' « Echo de Paris » conclut que la situation devient donc nette dans la Méditerranée et en Extrême-Orient à la suite de la volonté exprimée par le Japon de faire, lent quotidiennement jouer 1 alliance Anglo-Japonaise et nul ne blâmera le Japon si celui-ci prend des précautions radicales contre les appétits allemands en Chine. « En ce qui concerne l'attitude de la Hollande on s'était demandé, dit 1' « Echo de Paris », en France et en Belgique si la Hollande se rendait clairement compte de la menace des appétits allemands, et on craignait que les allemands en traversant le territoire néerlandais et en utilisant ses railways pour s'approvisionner vinssent tourner les Belges par le Nord -mais il semble maintenant certain que le peuple hollandais a manifesté franchement son désir de combattre de toutes ses forces quiconque violerait sa neutralité. > Nous insistons et on nous lâche encore une fois. Nous entendons alors le ronflement d'un moteur : c'est un aéroplane qui vient d'Allemagne. Aussitôt un crépitement formidable, des milliers de coups de fusil,des couos de canon, mitrailleuses sont dirigés vers 1 aéroplane. Nous assistons à quelque choss d effroyable. L'aéroplane s'élève et disparaît bientôt. Nos cœurs bondissent de joie c était un aéroplane belge ! *** Un calme complet règne en Belgique où les allemands paraissent se réorganiser devant Liège. Leurs avant-gardes sont sur et ' auPet:& jour, on nous laisse" partir* La nuit arrive. Ne sachant où aller, noub nous livrons enfin à un poste allemand; on nous conduit dans une petite ferme de Bombaye. Une sentinelle est postée devant la porte. Deux officiers allemands entrent subitement, revolver au poing, et disent : « Les mains en l'air! » Ils ajoutent : « Nous en tenons deux maintenant de ces cochons! » Nous passons la nuit dans cette ferme, l'Ourthe. Une patrouille conduite brillamment française s'est Le mardi 3 août, nous assistons à la destruction de Berneau par les chasseurs Je à Houffalize oùnie . Nevoulant rester au centre ,ie Samedi matin deux uhlans en reconnaissance le long de la frontière française ont pénétré dans le petit village d'Affleville d'où ils ont été chassés par une patrouille de trois chasseurs à cheval. Le lendemain un peloton de uhlans est venu incendier *a ferme et tuer le fermier, qui cherchait à éteindre l'incendie. Le garde champêtre est intervenu courageusement et a expliqué que le combat de samedi avait été livré exclusivement par des militaires. Les allemands ont soutenu contre toute évidence que des civils y ont participé. Dans l'après-midi,un escadron de uhlans est revenu à l'heure des vêpres au moment où tous les habitants priaient dans l'église. Les uhlans jetèrent du pétrole sur toutes les maisons et y mirent le feu. La population épouvantée a pris la fuite sans argent ni vêtements. Le curé a disparu. Les habitants d'Affleville ont été recueiUis à Etain, secourus et ré- a sabre un escadron ennemi faisant 17 pri-1 la bataille, nous nous livrons à ce régisonniers. De semblables faits se renouvel- ment - Deux soldats nous emmènent et, exposés au feu des soldats allemands et au feu venant du village da Berneau, on nous visite et on nous fait définitivement prisonniers. On nous conduit au camp, on dresse^une petite tente, on nous donne une botte de foin, un pain noir, un morceau de lard et une gourde pleine a'eau, qui n'était pas des plus pures. Le régiment des chasseurs, qui nous a fait prisonniers, nous livre enc-uite au régiment des grenadiers no 89, régiment dont le roi Albert est colonel et qui, le premier, envahit notre territoire, qui est allé au feu avec le drapeau belge!... A l'assaut que ce dernier régiment a livre, le 5 août, aux positions de Liège, il a perdu plus de 2.000 hommes. En effet, 450 seulement sont revenus. Pendant notre captivité nous avons été assaillis de questions de la part d'officiers, de sou6officiers et de soldats. Un officier me demande : « Selon votre avis, combien de temps peut tenir Liège ï » Je mi réponds ironiquement : « Six heures; c'est l'avis de mon père, qui est ancien officiel 1 » Il nous demande encore combien de jours de marche nous séparent encore de Paris, de Bruxelles et d'Anvers. *\ Des manifestations enthousiastes en faveur de l'Italie ont eu lieu à Nancy et dansplusieurs autres villes.(Havas.) Le rôle des forts de Liège et de Namur. Un général a expliqué à un de nos confrères le rôle exact de nos forts de Liège et de Namur. Nous résumons ces etxplications : Les forts qui entourent la ville de Liège sur un pourtour de 50 à 60 km. sont uniquement des forts d'arrêt, c'est-à dire q.-ie s'il est matériellement impossible de les prendre, les troupes qui y sont enfermées ne peuvent faire de sorties offensives. C'est d'ailleurs pourquoi les intervalles sont occupés, au moment de la défense, par des troupes mobiles. Le fait que l'ennemi a été arrêté pendant 4 jours, le fait aussi que nos forts, intact*, résistent, prouve que la position de Liège a réalisé et au-delà tout ce qu'on était en droit d'attendre d'elle. Le but étant atteint, les forts sont restés prêts à inquiéter^ l'adversaire et les trojpes mobiles placées dans les intervalles, quoique victorieuses, se Bont repliées sur les troupes de campagne. Quelle est donc la situation? Si un gros d'ennemi apparaît, les forts pourront encore entrer en action. Mais ils sont impuissants à arrêter des troupes en ordre dispersé. C'est pourquoi les Allemands ont pu entrer dans Liège; mais il est impossible «H nos ennemis d'amener dans la ville re grands charrois qui seraient anéantis par notre artillerie de forteresse. L'ennemi devra donc essayer de faire passer ses charrois en dehors de la portée de nos forts. Il en est de même pour Namur, qui devait nous protéger d'une attaque brusquée de la part de la France. L'action de la flotte anglaise. La flotte anglaise agit en grand mystère Déjà la mer du Nord est close pour tout Je trafic commercial allemand. La cession de cette tactique commence à se faire sentir en Allemagne. L'industrie maritime allemande dans laquelle d'innombrables millions sont engagés est paralysée. Les manufactures allemandes, privées de la matière première, qui doit leur venir d'outre-mer, seront rapidement condamnées à l'inaction. D'autre part, la marine anglaise se remet en mouvement maintenant que la confiance est rétablie. Des navires seront perdus : c'est inévitable dans une guerre navale. Mais cela n'affectera pas outre mesure le peuple anglais. Graduellement .a mer deviendra plus sûre, à mesure que se fermeront les refuges où les cuirassés allemands pourraient s'abriter.La saisie de Togoland, petite colonie allemande de l'Afrique oendentale est caractéristique du sort qui attend les autres possessions allemandes d'outre-mer. KiaoChau, ie grand centre allemand en Extrême-Orient est directement menacé par le Japon dont la flotte a pris la mer hier. La nation anglaise et ses alliés ont fait face au premier choc de la guerre avec calme et courage : ils savent que leur cause est juste et ils s'apprêtent à lutter pour son triomphe, jusqu'au bout, vu prix de tous les sacrifices. Il nous pose un tas de questions sur les fortifications de la Meuse, nous demande si les Anglais ont débarqué et si les Français viennent au secours de la Belgique. Nous restons complètement muets sur ce dernier point. A tout bout de champ, on menace de nous fusiller et les occupants des villages de Mouland, Berneau, Bombaye, etc., ayant inquiété les Allemands pendant la nuit, nous sommes mis au secret. Nous n'osons plus prononcer un mot de français et l'on est des plus sévères envers nous. Nous sommes exposés à entendre toutes les insanités que la soldatesque allemande nous adresse, et je ne trouve pas de paroles pour les rendre. Ayant demandé pour être conduits à Aixla-Chapelle, cette faveur nous est refusée et c'est par télégramme qu'on prend S'*r nous des informations en Allemagne. D'après les renseignements obtenus, le lieute-nantcolonel du régiment 89 vient nous trouver le 7, au soir et nous dit ! « Vous êtes libres, vous serez remis demain matin a la frontière hollandaise, mais ne rep»raissez plus, autrement nous vous passerons par les armes. » %Le samedi matin, on nous reconduit donc ^,4afrontière, et la population du village d Eysden nous fait un accueil des plus sympathiques. Tout est mis à notre disposition, il en est de même dans toutes les localités que nous traversons en Hollande. De Maestricht nous allons sur Ruremonde, tBréda, Anvers, et nous rentrons exténues à Bruxelles vers 1 heure du matin.. A Berneau, nous avons vu fusiller une vingtaine d'habitants. Quant à notre séjour dans les lignes allemandes, nous avons toujours été exposés au feu des canons de Liège, les shrapnels éclataient au-dessus de nos têtes et les balle* sifflaient constamment autour de nous. La seule protection prise envers nous consistait en un ordre : c Couchez-vous à plat ventre ».. M Énm Je la Mma russe à la Claire Mo. Saint-Pétersbourg, 10. — Conformément à la resolution de la Douma, prise dans sa séance du 8 août, le télégramme suivant a été adresse à la Chambre belge: La Russie admire l'héroïsme de l'armée belge et tout le peuple russe brûle d'impatience de punir l'ennemi insolent qui a détruit la paix européenne et qui a osé attaquer la Belgique neutre*. Avis aux comptables des administrations publiques. 800 chevaux français traversent Bruxelles Mardi matin, vers 3 heures, 7 à 800 chevaux français conduits par la bride par des soldats français sont passés avenue de la Toison d'Or se dirigeant vers Etterbeek. Tous_ les soldats portaient sur leur képi un petit drapeau J>elge.. Quelques exemples venus des régions frontières, montrent que les administrations publiques ont tout à craindre de l'invasion allemande. A la tête de quelques hommes, les officiers pénètrent dans les bureaux de postes, dans les gares, chez les receveurs communaux et saisissent l'encaisse. Il est donc d'élémentaire prudence pour les comptables publics qu'ils enterrent l'argent et ne conservent en caisse que les ^sommes strictement nécessaires^ -

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Cet article est une édition du titre Le patriote appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1884 au 1914.

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