Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 30 Mars. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 21 septembre 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/599z03083b/
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$3*'ANNEE. — Série Nouvelle. — N" 889 ±.e ïsrqmétfo 16 Ccntfmèg (S OontlittiBS an giftmt» LfJN'Ql §8 ÀVftÏL Mf nÈDACTlOB ET ABM1S1SIRAT10S 3, Place des Deux-Ecus, 3 PARIS Téléphone : Central 33 04 BUREAUX AU HAVRE: 28'", Rue de la Bourse, 38'" LE HAVRE Téléphone : 64 Belge DIRiiOTF. t'a Fernand NECRAV 'WHii mmrnmïawwmmmmÊHmmmËfmÊMÊmm■ LEXXESIÈCLE (ABONNEMENTS France...J. 2fr.50 par mois » 7 fr.50 par trime«tr§ Angleterre. 2sh. 6d. par mois » . 7sh,6d. paririmestPt Autres pays 3 fr. — par mois • 9 fr. — par trimestf* PUBLICITÉ | S'afiFssser à l'Adiiaistraiioa ia Joarns) — Les petites annonces sont igalemtrik ® reçues à la SoeléJÔ Europé^nuo dt Publicité, 10, rue de la Victoire, Parlk qui en a le monopole pour Paris. IOTMI H»wgaaBaB»aMMB»aaBa»aBMaB«wwagaBgaBacasHéS) QuotMien «belge paraissant au /Havre : et â Paris LA QUESTION du temps de service DANS L'ARMÉE DANS L'ARMÉE La <i méprisable petite armée du général Prench » est devenue aujourd'hui la « formidable année du maréchal Douglas Haig » ! Les soldats britanniques se battent comme de vieux grognards ; ils ont, f>ur l'emneutti, une maîtrise indiscutable, Mn mordant que le6 Boches Ont désormais perdu... Or, de divers côtés, des gens disent, et ffton dos moindres : — Vous voyez qu'on peut organiser promp-tement une armée, qu'il ne faut pas de longs mois de service pour faire pn soldat... Voyez ce que font les Anglais ! Ils lont, on quelques mois, formé des soldats Admirables ; pourquoi ne pourrions-nous pas en faire autant ? Ceux qui parlant ainsi n'pnt envisagé le problème que de façon trts superficielle, et, par le fait, conclu trop vite. Ils feraient bien de remarquer que les BOld.its britanniques ont eu, au moins, une année d'entraînement avant d'6t.re dirigés sur le front. Cet entraînement intensif, de toutes les heures du jour, et souvent de la nuit, par tous les temps, n'a rien de com-parable avec les exercices de la oaserne en temps de paix. Déjà entraînés par les sports — qui préparent admirablement aux dures épreuves de la guerre — ils n'ont eu, pendant ces Houze ou quinze mois, pas une minute de repos. Faut-il établir, d'autre part, que l'esprit de devoir — ce « duty » — dont est épris au-dessus de tout, grâce à l'éducation nationale, tout Anglais, comme toute Anglaise aussi, a donné i ces soldats line montalité que nous n'avons, hélas ! jamais connue, que la guerre, peut-être, nous aura enfin donnée Pour tout Anglais, pur toute Anglaise, h faire son devoir « passe avant tout. C'est ainsi qu'avant le vote du service général obligatoire, le maréchal Kitche-ner avait pu, par de simples appols au patriotisme, réunir plus de trois millions de combattants. C'est ainsi aussi que, du jour oii l'appel général a été décidé, pas un Anglais n'a songé à l'esquiver. C'est cet esprit do devoir qui fait que la mère anglaise refoule ses larmes quand ee prodiguer au service do la Patrie et de Ceux quL se battent pour elle. Cet esprit, on ne nous en avait nas assez pénétré, il faut en convenir, ^ ?eS mesquineries des luttes politiques (où nous confinait 1 insuffisance de ceux qui diri- onn'iMun0itre l>o)lti<lue extérieure) avaient annihilé chez nous, avec l'idée de la souveraineté nationale, l'esprit d'indépendan-ce et — au moins à la surface, — le caractère national. Nous comptions nos gros au P«mt qu'un de nos hommes poli- M? ifii/.a^,™?.Urs U^ia électorale ue 1JM, avait pu dire aux électeurs de son arrondissement : — On nous a reproché de n'avoir pas KatoiVéT '\^il0t le.s?rvico générai obli-fïi ? * s' ce falsar|t. n ilvons-nous pas fait économiser au pays plus d'un demi milliard ? !... » 1 u" Le jour où l'entraînement physique préalable à 1 enseignement militaire, sera pointe à notre jeunesse, dés l'école • le jjour où le sport développera TOUS 'nos enfants ; le jour où l'esprit, de devoir envers ta Patrie aura complètement imprégné les esprits, on purra songer à réduire *e temps de service.... peut-être. ■ Qu'on n'oublie pas qu'à l'entraînement tl un an, au moins, sulii par les Anglais flux qualités sportives dendurance - au sentiment du devoir si développé chez M«'(rlnahi a^°,U-?rrq"C ^ ôrUerr<î actuelle (les tranchées fait faire encore à chaque H'entrâînMneiit /0urs' "ngt-quatre heures Le? Anglais ne sont-ils pas, d'ailleurs les premiers à nous dire qu'un entraînement généra) préalable à la guerre qui .aéenire le monde, leur aurait fait épargner de nombreux milliards ? Certes, il faut envisager aussi La question financière ; mais, en examinant froidement la situation au lendemain de la guerre, ne devrons-nous pas chercher à procéder par comparaison ? Les nécessités financières autant que les nécessités militaires devront être prises en konsiération en môme temps que le moyen LA DERNIÈRE LETTRE i II Mm\ Mercier A VON BISSING t « Le régime d'occupation... est henni par tout ce qu'il y a d'bcnnêtc dans le monde » ' On reçoit d'Amsterdam, d'une source dont nous n'avons pu contrôler la valeur (j. le texte de la dernière lettre adressée par le cardinal Mercier, archevêque de Mali r nés, au gouverneur von Bissing, à la fir s du mois de février. [. Le Temps, publie le passage suivant : is II y a. monsieur, le gouverneur général -s une barrière devant laquelle s'arrête la is force militaire, et derrière laquelle s'abrite inviolablement le droit. De ce côté de la ^e barrière, c'est nous, les représentants de î, l'autorité morale, qui varions en maîtres. Nous ne pouvons ni ne voulons laisser en »s chaîner la parole de Dieu, le ne parle pai e de notre revanche terrestre, nous l'avom >s déjà, car le régime d'occupation que vous e nous faites subir est honni par tout ce a qu'il y a d'honnûte dans le monde entier. i- Mais je veux parler du jugement de l'his-e to[re, de ce jugement inéluctable du Dieu de justice. ï- Et à vous, qui êtes, si je suis bien ren *s seigné, le fils de l'Eglise supérieure di vs Christ, à l égal du plus humble de nos ou e vriers, j'ose déclarer que vous chargez vo-e ire ccfiiscience d'un lourd vetàict en cou-it vrant de votre haute autorité une justic< i- militaire qui assimile à un délit un acte i- d'abnégation chrétienne et pustorale. :.s ! LA LETTRE DU CARDINAL MERCIER AU PAPE '• Rome, 29 avril. :e La lettre du cardinal Mercier au Pap> c- au sujet des déportations belges a fai ,u une profonde impresion dans le mond. is catholique depuis qu'ele a été publiée dan l'Osscrvatore Româno. el La Tribuha estime que devant cette ac 'a cumulation d'atrocités., le oatholicismc a] lemand aura à se justifier devant le Saint la Siège, ou à défaut devant la conscience di id monde catholique tout entier. -- (Informa Si finn.) ie s Qui ira à Stockholm ? JS is " LES SOCIALISTES ITALIENS ET SUIS 1- SES NE VEULENT V ADMETTRE il- QUE DES ZIMMERWALDIENS 1- )s .La parlote internationaliste qui se réu-i. nira le 15 mai à Stoc/hdim, sous l'appa-e rente direction de la délégation hofîan-n diaise, trouve déjà des obstacles. Les délé-guos italiens et suisses &e veulent voir à 3 o . c?^é,renc^ que des zimmerwaildiens. i- ocheidmann et Adler, socialistes maioritai-s res, en seraient donc exclus. n Stockholm, 29 avril. •> Le Social Dejnohraten annonce que le _ Congres .socialiste do Stockholm s'ouviira q e Vo mai. M. Huysmans arrivera à Sctoc-aholm demain. — (Information.) de créer un cadre solide et suffisant d'of ficicrs, Tandis qu'à l'école, il faudra dès l'en ance, apprendre à la jeunesse la gymrtas tique qui fait des hommes souples e' forts lui donner une éducation saine ment patriotique ; lui inculquer l'esprit d£ deveur, le sentiment national indispensable à toute formation militaire sérieuse. La durée du temps de service peut, en résumé, dépendre de l'état d'esprit ou des mœurs du pays ; de la vivacité du sentiment national : de la préparation physique des individus. Il serait, enfin Lmprudent de ne pas tenir compte des mesures que prendront, nos voisins, ceux de nos voisins, du moins que nous pourrions avoir à combattre. Notre ignorance de la politique extérieure, notre indifférence vis-à-vis d elle, à tout le moins, nous a coûté assez cher pour que nous tirions profit de la leçon. LA GRANDE BATAILLE I t -J > I >VWVW ' I n * ■ Nouveaux progrès britannique au Nord de la Scarpe Progrès français au N. -0. de Reims Lutte d'artillerie en Champagne •#Mf «w «a ete >••• va •« COMMUNIQUES BRITANNIQUES | 12 h. 45. Une forte contre-attaque ennemie diri-r gée sur nos nouvelles positions d'Arleux-en-Cohelle a été brisée, cette nuit, par f notre feu. ~ Le combat continue en différents points au nord de la Scarpe. 22 h. 10. CE MATIN, LE SYSTEME DES TRAN-le CHEES ALLEMANDES AU SUD D'OPPY a A ETE ENLEVE PAR NOUS SUR UN « FRONT D'ENVIRON QUINZE CENTS METRES APRES UN VIF COMBAT. J L'ENNEMI A OPPOSE UNE RESISTAN-is CE ACHARNEE ET LANCE PLUSIEURS s CONTRR-ATTAQUES INFRUCTUEUSES, jf LE NOMBRE DES PRISONNIERS FAITS s! PAR NOUS DEPUIS HIER MATIN S'E-u LEVE A NEUF CENT SOIXANTE-DIX- HUIT, DONT SEIZE OFFICIERS. i'~ La nuit dernière, un groupe d'Allemands ' a été surpris par nos troupes au sud-e3t de Pontruet (nord-ouest de Saint-Quentin). Un certain nombre d'ennemis ont été tués ■(! et quelques-uns faits prisonniers. Nous avons abattu, hier, deux appareils allemands en combats aériens ; un troisième a été contraint d'atterrir déoemparé. I Trois des nôtres ne sont pas rentrés. COMMUNIQUES FRANÇAIS 14 heures. ie Entre la Somme et l'Oise, actions d'ar-i( tïllerie intermittentes. je Au nord-ouest de Reims, des opérations n5 de détail effectuées par nous dans la légion au nord et au sud de Courcy nous ont c. permis d'élargir sensiblement nos positions, il- Nous avons fait cent cinquante prison-,t- niers au cours de ces actions. lu En Champagne, lutte d'artillerie assez a- active entre Prunay et Auberive. En Haute-Alsace no3 détachements ont •«6-vs.o uuirii/ai-tra la-Kreitaaé'gîfSSnf'fèF- minés a notre avantage et ont coûté rte* pertes aux Allemands. Nous avons ramené des prisonniers. 23 heures. 5. Sur le Chemin des Dames, l'artillerie I allemande, énergiquement contrebattue par la nôtre, a bombardé nos positions d'Hurtebise. La lutte à la grenade a ete vive également dans cette région aux premières lignes. Au nord-ouest de Reims et en Champagne, nous avons effectué des tirs do destruction efficaces sur les organisations allemandes. Le chiffre des prisonniers faits par nous dans la région de Courcy au cours de la nuit dernière dépasse 200. DOUZE NOUVELLES DIVISIONS ont clé envoyées par les Allemands SUR LE FRONT FRANÇAIS Quartier général français, 28 avril. — Sur l'Aisne et en Champagne, les contre-attaques allemandes, qui sont exécutées avec furie et avec le plius réel mépris^ de la vie humaine et du matériel sacrifiés, sont sans précédentes, même dans cette guerre. Depuis que la bataille a commencé, des renforts égaux à peu près au total des forces de défense du début ont été jetés sur les positions allemandes. Douze divisions ont été ajoutées aux treize avec lesquelles les Allemands tenaient leur front le 16 avril. On ne saurait, en vérité, donner une preuve plus forte de l'inquiétude avec laquelle le commandement ennemi attend l'issue de la bataille. Hindenburg draîne toutes ses réserves disponibles sur le champ de bataille de Champagne et d'Artois. Pour le3 Allemands, oe n'est plus une question de défendre ce qu'ils tiennent Ils acceptent des sacrifices stupéfiants dans le but de reprendre ce qu'ils ont perdu. OPINION ALLEMANDE La Frankfurter Zeitung, après avoir dé-Pj/U'fi nue tous les objectifs de l'ennemi 1,-iClis, reconnaît que le iront allemand a été formidablement secoué et qu'il faudra une résistance surhumaine pour ne pas le laisser briser . La Deutsche Tages Zeitung dit que l'état-major allemand est encore surpris des attaques anglaises. w j : Les Éraeiïïëiits de Grées a- é- sa MOBILISATION EN CRETE i- La Canée, 27 avril. — Le gouvernemén national a décrété pour le 3 mai la mobili sation des réservistes de toutes armes, ei Crète. e Cette mesure, qui donnera encore vin°" a mille hommes environ à l'armée de la dé fense nationale, a été accueillie avec en thousiasme par la (population. a ' " ■■www Le Comte Tisza reste au Pouvoir t - Bâle, 29 avril. — Suivant une informa-e tion de Budapest, émanant de source offi- - ci e use, l'empereur Charles a adressé une lettre autographe au comte Tisza, rappe- i lant qu'après avoir entendu les chefs de i tous les partis politiques, il ne voit aucun J motn de se séparer du gouvernement actuel qui dispose d'une forte majorité et > qui a rendu tant de services pour la dé- > fense du pays et les intérêts de la popula-' tion. c Le souverain a remercié le comte Tisza i pour ses services et pour les nouveaux pro-jets de loi qu'il a déposés, notamment le I projet d extension du droit électoral qui • répond a l'époque actuelle et aux sacrifices consentis par le peuple pendant la guerre. Sept nouvelles violations DU TERRITOIRE SUISSE dos Avions Une note de l'état-major de l'armée suis-n 5e ««pale nouvelles violations de la frontière suisse par des aviateurs étran-gers. Voici cette note : L Les 26 et 27 avril, notre frontière a été de i- nouveau violée, à diverses reprises par des aviateurs : • H UCÎ> cronrio 26 avril, à 11 h. 15 m,, un biplan de grandes dimensions a survolé la région df> Rorschacli-Amriswii. 8 on ae 2. Le même jour, à 5 h. 45 s., deux avions ont survoie Bonfol et Réchésy : a G h 35 s un avion a survolé Buix, '' r «jh à 3 f1, s"\ un ^v,0n Pénétra entre Euix et Bure, dans la zone aérienne suisse et la quitta entre Vendlincourt et Bonfol 4. Le meme jour, à 6 h. 15 s. deux avia-. teurs se montrèrent entre Aile et Porrentruv " dïr^»innerîHa RrrentrU4y ? disParurenl dans la 3 J Boncourt. Tous les postes ont ti ré ; tous ces avions volèrent très liaut en ^ soi te qu on n'a pas pu établir avec certitude ; [Use ° l'atmosphère étant vapo- ' C'est au sujet de ces deux derniers avions • S"e 1 ?j,azet{e. de^ Lausanne a rapporté hier la déposition de plusieurs témoins affirmant qu'ils ont vu les couleurs allemandes sous leurs ailes. ■ —— -WWW . m,atin a eu heu, à la basilique ÎL / liexreV ,la ceremonie de la béatification du venerable Cottolengo. LES ETATS-UNIS ET LA GUERRE La loi militaire votée par la Chambre ei le Sénat LE PREMIER DEMI-MILLION D'HOMMES SERAIT APPELÉ AU MOIS DE SEPTEMBRE Washington, 29 avril. Par 279 voix contre 98, la Chambre des représentants, réunie en commission plé-nière, a voté hier le bill autorisant la conscription. Le système du volontariat avait été d'abord repoussé par 209 voix contre 98. Le bill militaire prévoit la levée immédiate d'un demi-million d'hommes qui seront envoyés en France aussitôt que possible. Ce projet fut adopté au Sénat par 81 voix contre 8. Le Sénat a ensuite adopté par 56 voix contre 31 le projet que la Chambre avait rejeté hier, autorisant M. Roosevelt a 1e-cruter quatre divisions pour combattre en France. De nombreux démocrates ont voté pour. Les premiers 500.000 hommes seront appelés sous les drapeaux vers le 1" septembre proohain. DEFENSE DE DONNER DE L'ALCOOL AUX SOLDATS Washington, 28 avril. — Le Sénat a adopté un amendement au bill qui prescrit la levée d'une grande armée, interdisant à toute personne de donner des boissons alcooliques aux officiers et aux simples soldats. LES RESSORTISSANTS ALLIES MOBILISABLES Washington, 28 avril. — Le président de la commission judiciaire de la Chambre a annoncé à la commission qu'il déposerait incessamment une loi permettant de rechercher les citoyens des pays alliés mobilisables, pour les remettre à leurs gouvernements respectifs. LES RESERVES MOBILISEES Washington, 29 avril. — Le ministère de la guerre vient de publier l'ordre de l'es 'orîîc0J}_service actii immédiate de tous rie, artillerie de campagne'ïtariftlMïaù8-tiere.'WWW ■ —I/vawv : u bsmjej mm ENLEVEMENT DE TOUT LE MATERIEL DES INDUSTRIES HENNUYERES Londres, 29 avril. Le passage ci-après est extrait du compte-rendu d'une interview, accordée par un notable belge de la région de Mons récemment échappé de la Belgique occupée et publiée par VEvening Standard : tt Le Belge ajouta qu'il avait appris que les Allemands vidaient le nord de la France 3e ses machines et déclara qu'il faisaient de même dans la région frontière de la Belgique. « Dans la province du Hainaut, ils ont enlevé toutes les machines de vingt éta-Massements industriels, tandis qu'ils établissaient l'inventaire de celles des autres usines en vuie de leur enlèvement. » Un officier allemand interrogé sur le but de oette mesure, répliqua : « Nous ne lais-sefuis certainement rien en Belgique. » LA RECONNAISSANCE DES BELGES ENVERS LES AMERICAINS La Haye, 28 avril. Des lettres privées de Belgique annoncent que la ville de Bruxelles a décidé de donner à une de ses rues le nom de Brand Withlock, ministre des Etats-Unis. Lé même honneur est réservé à M Herbert Koo_ver, à qui sa générosité a valu le surnom du « Bon Samaritain ». Enfin, dans chacun des chefs-lieux des neufs provinces du royaume, une grande avenue portera le nom d'avenue Woodrovv Wilson. AU TROCADERO u fîtï nnii mitss pour secourir m ENFANTS BELGES a très brillamment réussi Les charmes d'une journée de printemps parisien — et Dieu sait si le printemps fui ; avare de ses charmes cette année —n'ont ■ pas empêché la représentation organisée - pour secourir les enfants des pays en va- ' / his de faire salle coml)Le au Trocadéro. ! cadéro. ; A dire tout, le huit de l'œuvre était des L plus émouvants ; les dames patronesses, 1 S. A. R. Mme la duchesse de Vendôme, la baronne Ed. de Gaiffier d'Hestroy, la princesse Charles de Ligne et la princesse Pierre de Cararnan-Chimay, avaient mis le : plus noble empressement à faire la propa- - gande, le goût le plus éclectique et le plus sûr à dresser Te programme. Celui-ci com- , : prenait tous morceaux de choix, depuis les i fantaisies classiques de Molière jusqu'au film sensationnel de la'prise de Bapaume par les armées britanniques. Les éléments d'éliite du corps de ballet de l'Opéra, conduits p>ar Mlle Carlotta Zarn-belli et M. André Aveline, interprétèrent à ravir le premier acte de la « Korrigane », du maître Widor : la fête du pardon. i Mlle Eugénie Bruwlet, de l'Opéra-Comi-t que, chanta des airs de « Louise », un h y m- , L rue à la Belgique, de Lassadl'ly, « Le Nil » et , j un poème lyrique de Le Borne (ces doux ; derniers morceaux en remplacement de Mmes Ma.ry Gard en et Marcelle Demou- : geot.. subitement empêchées) avec une sensibilité des plus applaudies. Plusieurs éminents sociétaires de la C"o-t médie-Française, Mmes Pierson et Lccom- > [ te, MM. Berr et Leitner, entourés de pen-i siomwaires de choix, parmi lesquels M. . Croué, Mlles Valjpreutx et Jane Faber (qui est belge), ont interprété la « Comtesse , d'E^oarbagnas », y joignant comme intermède la dixième scène des « Précieuses ridicules », les tirades de Mtascarille à Ga- ' thos et à Madelon. M. PlamoncWn, de l'Opéra, l'« AssoC!*u ; tion des chanteurs classiques » et l'« Or-î chestre Colonne-Lamoureux », dirigé par 5 MM. Gabriel Pierné, Camille Chevillard1. j - Gustin Wright et Albert Wplff, ont éxécu- | noko illustre compatrio- I ,. esar Franck ; M. Charles Fontaine et Mlle Fanny Heldy, de l'Opéra-Comique, I chantèrent avec une exquise émotion, le duo de « Manon ». Mlle Madeleine Roch, de la Coinédie-Française, nous a rappelé' selon M. Fernand Gregh, avec la passion ' la plus forte et la plus juste à la fois, « Nos matons fines », sur la terre et en ruines. « Mais nous vous les rendrons, vos demeures, plus belles — contenant plus de ciel dams de) plus clairs carreaux ! — Oui trempant le ciment du sang de nos héras — Nous les rebâtirons, et l'Europe avec el-Les [ » Après que M. Charles Fontaine eiut chant la Brabançonne, Mlle Marthe Chenal superbement drapée, chanta la Mar-seillaise.Le programme, conçu et exécuté avec" le goût le plus parfait, contenait deux dessins très émouvants. L'un, de M. Charles Miçhel> une mère et son er.fant qui rêvent en Belgique devant le portrait de l'absent ; 1 autre, de M. PoulbôT, un gosse de chjz nous, exécutant de pénibles corvées . sous les regards d'un Boche cruel et ba-lourd...Le lord-marie de Londres déclarait ré- % cemment : « Il y a plus de 2.575.000 en- 1 fants belges retenus captifs par les Allemands en Belgique. Plus de 1.250.000 ont moins de douze ans... Les conséquences de ces deux années de captivité commencent à se faire sentir cruellement. La tuberculose, selon le docteur Lucas, spécialiste américain bien connu, fait des pro< grès rapides, surtout parmi les enfants les plus âgés des classes ouvrières. Le rachitisme, parmi les jeunes enfants, devient épidémique. Les nouveaux-nés sont d'un poids et d'une faiblesse qui font pitié. » Tous nos compatriotes, qu'ils vivent en exil ou dans l'a servitude, seront profondément touchés du zèle déployé par Madame la Baronne de Gaiffier d'Hestroy el par l'accueil empressé et généreux qui lui fut réservé daas l'élite du public pa risien. FEUILLETON DU « -SIECLE ». 4 1 Le Maugré w® ■ mm w ^ a Mb* PAR Maurice des Ombiaux I — Suite — — Je vous remercie de l'intérêt que jrous me portez. Vous êtes bien bon pour Jnoi Vous êtes fort instruit et vous parlez très bien. Une paysanne de mon genre pe peut discuter avec un homme comme (vous. Vous avez fait des études, moi je n'ai servi que pendant trois ans l'école »es sœurs et je n'«ai pas appris des choses jausst savantes. Je regrette seulement que ^ous n'ayez pas voulu que je vous fasse les honneurs de ma maison. J'espère que {tous aurons le plaisir de vous recevoir Jet que vous ne refuserez pas d'entrer chez »ous. Eleuthère sourit, flatté du compliment ; ©aïs il tenait à son idée. % pe ^e je vous ai dit, c'est pour ^o-jre bien, poursuivit-il. Vous auriez tort de jflrous exposer au danger. Des gens bâtis pomme vous^ peuvent toujours trouver W importe où à gagner leur vie. Si vous le permettez, je reviendrai vous voir. iftSVAuibœ,0I3,S:Pwis** "LM,W4'ÉVÏ' 4 — Quand vous voudrez, je suis sûre qu - mes hommes seraient bien contents d causer avec vous. — Jo reviendrai quand j'aurai mieu: [ le temps, car aujourd'hui je dois encor farie quelques courses pour monsieur 1 curé. , " reprit l'allée et Monique le regiardi s éloigner. Les chiens sortis de leurs ni ches allèrent flairer, mécontents, l'endroi ou l'homme s'était arrêté dans la cour puis tournèrent en grognant autour di leur mlaîtresse qui revenait, ayant ferm! la porte. On eût dit qu'ils lui reproe'haien de ne les avoir pas laissé intervenir. Elh 3 pensait que ce n'était pas avec de pareil ; les sornettes qu'oïl parviendrait à l'ef - frayer. 1 Torine, qui était restée aux écoutes du : rant le colloque, arriva. Toutes deux Vrfu-i vèrent qu'Eleuthère avait l'esprit déran-: ge Mais elles reconnurent qu'il n'était nas i méchant. : Un peu près, on entendit les sonnailles ! et les pas des chevaux, les hommes ren-: trèrent du labour. La cour s'anima, elle 1 retentit d'aboiements, de sonneries de 'er-raille et de claquements de sabots. Les gorauts furent remis en place et bientôt 1 écurie s emplit du bruit de l'avoine broyée eijtre les mâchoires des bêtes au repos. La nuit tombait sur là compagne. II Certes, Eleuthère était un savant au regard des paysans au milieu de qui il vivait. Sa mère, qu'un coup de pied de cheval avait rendue veuve à la fleur de l'âge ïlîô Pas voulu, par rancune, que son de fils devint cultivateur. Le (métier lui avait pris le pèrjf, elle prétendait qu'il ne lui ;ux enlevât pas l'enfant. Elle avait aussi l'ambre bition de l'élever au-dessus de la condition .e des siens. Il fut le premier à l'école, le premier au catéchisme ; l'instituteur van-aa tait sa mémoire, le curé ses heureuses dïs-ni- positions. Comme elle avait un p«u de oit bien, elle songea à le faire instruire, ur, Quand on n'eût plus rien à lui a.piprendre de au village, elle le mit au petit séminaire ms de Tournai. Ce ne fut pas sans un grand ,nt serrement de ,cœur qu'elle se sépara de •i n1' -?1?18 .^e 3®udi et le dimanche elle s'en ;ii- allait a pied à la ville pour le voir et lui et- porter des friandises. lu- collèoe> olle eut la joie d'apprendre ru- qxU 11 ne tromPait pas son espoir. Il était n_ studieux. Ses maîtres le (Usaient réHÊchi, as taci^.urne» doux malgré certains emportements et un zèle parfois excessif. L'his-toire eut ses prédilections. La passion dont n- î,xSe pour 0116 lui vaJut d'être consi-lle ^ comme l'un des élèves sur qui l'on pouvait compter. On eut des vues sur lui. es momen^ venu, on le jugea digne d'en-trer au grand séminaire. La mère ne se posséda plus de joie à l'idée qu'Eleuthère lu se^.lt ; le village, lui aussi, sentit qu il participait à cette gloire. (Pendant les vaoances, dans les petites métairies situées autour du marais, c'est ainsi qu'on nomme la place publique dans beaucoup de bourgades du Hainaut, on attirait le jeune homme pour voir s'il était e-' «S???# aussi instruit qu'on le disait. l- Il débitait ses cours d'histoire avec une e- aisance qui le faisait passer pour un pro-e, dige par les gens simples habitués à coa- i sidérer la mémoire comme le phénomèn t le plus extraordinaire qui soit. Mais 01 1 n admirait pas moins l'ardeur sombr avec laquelle il priait des révoltes et de* "> guerres. Il semblait vivre les événement! 2 qu il narrait ; ses yeux brillaient, lan çaient des éclairs, sa bouche se crispait - ses lèvres découvraient ses dents, sa gor î ge se contractait, une sorte d'âpre élo queiice jaillissait de son cœur, de son es prit tendu. On lui faisait fête et coinnu I il n était pas insensible à la louange, or i obtenait facilement de lui qu'il diseou ' rût. Sous chaque manteau de cheminét ! orné d'un bavolet tuyauté, les propos i d'Eleuthère enrichissaient les contes de ''«"ienne, car c'était le plus volontiers . de 1 histoire du pays qu'il entretenait les ; metayers, le forgeron, le menuisier, le , bourrelier, ie charpentier, le cordonnier, . le sacristain, le cirier, les femmes et les enfants. Depuis l'oriigine fabuleuse de Tournai jusquà la bataille de Fontenov, en passant par Christine de Lalaing princesse d'Epinoy, et le siège de Louis XIV, ils entendaient raconter tous les événements dont leur contrée avait été le témoin au cours des âges. C'est ee qu'ils racontaient à leur tour avec d'infinies va-riantes, les soirs d'hiver, qaund leur ami avait regagné la ville épiscopale pour poursuivre ses études. Là, notre clerc fut pris d'une grande et particulière dévotion pour son patron saint Eleuthère ; il connut tous les détails de la vie de celui-ci,tous les joyaux de sa légende. Son rêve fit refleurir les miracles inscrits dans les vieilles pierres des monuments. II se sentait pénétré d'une émotion accrue I de nostalgie lorqu'il passait devait la por- ie te Mantille dont les formes contenaient n pour lui toute harmonie et toute beauté, •e II lui semblait que les sources de sa vie « jaillissaient perpétuellement de ces nobles s lignes ; ces deux archivoltes supportées i- par d'élégantes colonnes torses et surmon-t, tees d une haute arcade trilobée, lui chan-ta.ient un hymne aussi suave que toutes i- les splendeurs du plaiin-chant, lui rappe-i- laient ses _ plus pures extases devant un e matin radieux de printemps, parmi les mail gnificenoes de la forêt enchantée, i- 11 ne se lassait pas d'admirer les sculp-e tures, dont les siècles avaient atténué le s relief : la commémoration du miracle qui q s était accompli en cet endroit d'où vient s le nom de la porte, saint Eleuthère rele-s vant l'aveugle Mantilius et lui rendant la e y„lîe ! David rentrant dans la cité avec la tete de son ennemi Goliiath; des monstres, s des chimères, une fileuse tenant sa que-e nouille, des guerriers couverts de çottes de maille, le renard et la cigogne, une femme frappant un homme qui se dissimule en vain derrière son grand bouclier, puis la ronde des vertus et des vices. i La pensée qu'en ce lieu, que sut ce sol qu'il foulait, son patron avait manifesté 1 sa puissance céleste, le remplissait d'ex- 1 tase ; et la porte Mantille lui semblait < être le porche même du paradis. < Devant toute la cathédrale, du reste, ce I petit paysan enteaidiait chanter les voix ( du passé. Elles montaient en lui du fond i des âges, pour lui dire des choses confu- \ ■ ses et mystérieuses qui le rendaient grave c ou 1 exaltai ont, tour à tour. Ah ! cet énor- r me vaisseau émergeant des toits de la vil- s le, avec ses larges baies et ses contreforts, dominé par les cinq clochers aux quatre étages d'arcatiires, quel poème sans fin c était pour lui ! Rien n'était comparable au peloton de ces tours dressant leurs flèches égales et qui,"des lointains des campagnes ressemblaient à des chevaliers armes pour une grande cause. C'était bien la parure digne de l'antique Tornaeum l'enfance se perd dans la nuit de 1 histoire, que peut-être nos pères les Nër^ viens choisirent pour capitale, qui fut une des premières citadelles du christianisme on Occident et servit de berceau à la dy« nastie française. Et la grande nef avec ses étages de cintres, ses colonnettes prismatiques, ses fais. | ceaux de colonnes aux chapiteaux ornés de feuillages infiniment variés, de rin. ceaux, de rubans perlés, de figures humaines et d'animaux, d'un homme qui tombe et qui, selon la légende, rappelle l'accident mortel survenu à l'architecte en cel endroit ; Frédégonde donnant le sceptre a Chilpéric, et la même Frédégonde dévorée par un monstre ; les basses nefs, allées obscures de cette forêt de pierre, hantées par des êtres fabuleux ; l'immense transept à la voûte si ha-ute qu'elle semble vouloir toucher le ciel, tout fleuri de la lumière jaune, rouge et bleu de ses vieux vitraux, et le choeur qui, comme dégagé de toute préoccupation terrestre, d'un grand élan de joie mystique étire ses colonnes éperdument et donne aux nervure9 des voûtes, à ses croisées immenses la forme de mains jointes pour une suprême prière,'suscitaient chez le séminariste des enthousiasmes qui, pareils aux eaux des rivières profondes, se renouvelaient er s'écoulant avec tranquillité. (A Suivre). Maurice oEg OMBIAUX*

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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