Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1918, 26 Novembre. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/jh3cz32x3q/
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Je sonne a la porte l'une petite maison où vit, dépuis quelques jours, un ménage heureux, ménage que les allemands ont persécuté et dont ils ont, un jour, arrêté la femme comme otage parce qu'ils ne pouvaient atteindre le mari, dis-laru certain soir, à leur nez et à leur jarbe, dans des conditions si étranges que l'histoire de cette disparition est restée un mystère pour ses plus intimes amis.Ce que ,'homme, — un vaillant patriote, — était levenu, ce qu'il a a ccomplitout seul avec une patience, une énergie, un courage inlassables, je vais essayer de le raconter et je ferai en même temps, le récit aussi saisissant qu'iné-lit des circonstances dans lesquelles la Libre Belgique est venue au monde, des difficultés inouïes auxquelles cette brave petite publication à laquelle tant de Belges doivent ie ne pas avoir perdu la foi, s'est butée à ses débuts, des épreuves que son fondateur i subies pour mettre cette œuvre de propagande patriotique à l'abri des atteintes de la jolice teutonne et lui conserver la vie. Eugène Van Doren, c'est le nom du héros le ce récit, avait fui il y a plus de deux ans ît demi et l'on n'avait plus entendu parler le lui depuis cette époque. On le croyait en sécurité en Hollande où on le disait réfugié, lomme tant d'autres condamnés politiques ichappés aux griffes des argousins de la « Kommandantur ». La vérité était toute îiitre : Van Doren n'a pas quitté Bruxelles. Lies époux se sont, au moment critique, volontairement séparés ; ils ne se sont plus •evus, pendant cette longue période. Un infant leur est né, quèlques mois après la uite du mari et le père, dans sa retraite, n'a ;u jusqu'il y a quelques jours de cet enfant lue ce que sa femme lui en avait écrit dans le rares missives expédiées par les voies les >lus secrètes. J'ai pu voir Eugène Van Doren au milieu le sa petite famille. Je lui ai exposé ce que 'attendais de lui; ]e lui ai demandé de ne raconter comment la Libre Belgique itait née et de me dire comment il était jarvenu à soustraire cet organe aux investigations de la police allemande lancée à a recherche de sa fameuse « cave auto-nobile ». Il y a consenti avec joie, avec une iertô — très légitime — aussi. Comme sa 111e aînée, âgée d'une quinzaine d'années, gnorait tout des dangers auxquels son père ivait été exposé pendant la guerre, il jugea >pportun de la mêler en même temps que noi à ce récitët nous passâmes ensemble me soirée délicieuse qui se prolongeajusque >iea au delà de minuit. Une entrée en matière Vous serez le premier, m'avait dit Van )oren, à connaître cette histoire. Et il me 'a aussitôt prouvé de la façon la plus évi-lente, la plus originale aussi. Sur la table à aquelle je m'étais accoudé pour l'entendre, l a fait déposer une lourde brique en.ciment [Oi, durant toute la guerre avait été laissée l l'abandon dans un coin du jardin. Puis, irmé d'une forte scie, il s'est mis en devoir le couper ce bloc en deux parties. La irique était creuse. De la cavité, il a retiré >réeieusement un coffret, et du coffret il a ixtrait une liasse de papiers admirablement ionservés sur laquelle il avait écrit ces nots si simples mais si pathétiques : « Des-iné à ma femme et à mes enfants si je suis usillé. » Puis penché sur ces papiers ou il Lvait noté au jour le jour, l'histoire de sa rie pèndant l'occupation, il m'a donné lec-ure de ses mémoires en m'autorisant à en aire l'usage que je jugerais bon : Les origines de la « Libre Belgique » C'était tout au début delaguerre,medit-il, m nouveau journal, le Bruxellois venait le paraître grâce à l'argent allemand. /I. Victor Jourdain, rédacteur en chef du Patriote, me signala cette publication et n'en dévoila la perfidie : Nous ne pouvons •as, me dit-il, tolérer que cette feuille empoi-onne le public; il faut que celui-ci soit iverti. Voulez-vous vous occuper de cela? "acceptai. M. Jourdain me lit tenir de la opie. J'allais chez un de mes amis, M. l'ab-ié Demoor, vicaire de l'église Saint-Albert it là, à l'abri des regards indiscrets, je «produisis cette copie à un certain nombre ['exemplaires au moyen d'un appareil très aultiplicateur primitif. Nous fîmes distri- mor ces copies parl'intcrmédiairedes scouts. Quelques jours plus tard, nous eûmes 1 a satisfaction de voir L'autorité allemand-interdire toute reproduction d'écrits par des procédés mécaniques ou autres. Le Nouvel An arriva et le clergé donna lecture, dans toutes les ôg:i-i --. de la magnifique lettre de S. Em. le Cardinal intitulée ; « Patience, confiance, endurance ». Il fut convenu avec M. Jourdain que nous l'éditerions et que nous la vendrions au public au prix coûtant. Nous en limes imprimer 25,000 exemplaires, nous réjouissant d'avance à l'idée do la fureur qui allait s'emparer de von Bissing. La lettre avait été imprimée par M. Becquart, chaussée de Louvain. Nous décidâmes, l'abbé Damoor et moi, de nous en partager les exemplaires. Nous en avions déjà distribué trois cents, lorsque, en me rendant un soir chez M. l'abbé Demoor, je le trouvai consterné. Il m'apprit que les Allemands avaient fait irruption dans l'imprimerie, fait main basse sur les exemplaires et que Becquart avait à peine eu le temps de prendre la fuite. C'était un mauvais début. Mais nous ne nous décourageâmes pas et nous mimes à la rocherche d'un nouvel imprimeur. M. Massardo, le libraire du passage St-Hubert, nous servit d'intermédiaire, et no,ua lui commandâmes 25,000 nouveaux exemplaires, dont une partie seul'ement furent distribués. Le preœtor numéro Cette propagande faisait un bruit énorme. Un beau jour, étant seul avec M. Jourdain, celui-ci me demanda si j'oserais me risquer à faire un « prohibé ». J'acceptai avec empressement. Il me proposa de lui donnet pour titre La Libre Belgique. Je rentra1 chez moi et me mis à l'oeuvre aussitôt. Je dessinai le titre. M. Jourdain se chargea de la rédaction et j'assumai la mission de lancer le journal et de l'organiser industriellement. C'est moi qui composai le titre avec les mentions « Kommandantur Bruxelles » et de la « cave automobile ». Je me rendis chez Massardo et le priai de remettre la copie de la lettre du cardinal à l'imprimeur. Mais celui-ci jugea le travail trop périlleux. Il fallut s'adresser à un autre imprimeur qui nous fit des conditions draoonniennes. Il fut convenu que les imprimés me seraient remis à 6 heures du soir, boulevard de la Senne, en face de la Brasserie Van den ïïeuvel. Au jour fixé je ne vis rien venir. Le journal ne fit son apparition que le lendemain. Ma femme et moi,nous mimes les numéros sous enveloppe; je les fis déposer chez les députés et sénateurs, dans de nombreuses maisons amies, et j'en portai des paquets chez les Jésuites, les Dominicains, les Rédempto-ristes, l'abbé van Hemelryke, l'abbé Vossen et M. Etienne Otto. Je me présentais partout en disant que je n'étais que le porteur chargé de remettre la publication. Mais je dus avouer la vérité à l'abbé Demoor qui no voulut pas admettre cette explication. Comme je m'exposais à un danger permanent, je jugeai prudent de prendre certaines précautions : je fis l'acquisition d'une canne dont je creusai soigneusement le bout. C'est dans cette cavité que j'introduisais les copies faites à la machine sur papier de soie. Tous les manuscrits qui m'étaient remis étaient, par mes soins, recopiés à la machine, dont j'avais toujours soin d'enlever le ruban. Ea cas d'arrestation, j'avais la chance de ne rien abandonner aux mains des limiers de la « Kommandantur ». Le soir, après avoir fait mes paquets de journaux, avec l'aide de ma femme, je prenais la précaution de les descendre dans la cheminée et, au moyen d'un système de ressort à baleines, je laissais pendre la corde assez profondément de façon à ce qu^ la main d'un policier ne pût l'atteindre en cas de perquisition. Mais je ne conservai pas longtemps cette cachette. Un jour, à la suite d'une réflexion faite par la gouvernante des enfants au sujet de certains bruits étranges qu'elle avait entendus dans la cheminée, je résolus d'y renoncer. Premiers dâbetras. La Libre Belgique fut, dès ses débuts, accueillie avec une extrême faveur. Mais de nouveaux déboims m'attendaient. Je me trouvai en panne au troisième numéro. M™3 Massardo, femme du libraire du Passage, m'annonça que les Allemands avaient envahi son magasin au moment où je venais de lui remettre la copie du journal. Elle n'avait eu ie temps que de -jeter cette copie au feu. Elle me déclara, en outre, que son imprimeur, pris de frousse, refusait de * marcher »» < Je dus me mettre'â la recherche d'un nouvel imprimeur, M. i.'abbé Demoor me mit sur la voie. Il avait} appris par le R. P. de Haivengt l'adresse d|i M. Allard qui se chargeait de travaux clandestins pour le compte des Jésuites, et il 'me la communiqua. C'était un vaillant prjtriote, père d'une nombreuse famille. Jtai fis part de ce que j'attendais de lui. fous devions travailler sans qu'il connût mira nom ni mon adresse. Les numéros de la 1 <bre me seraient remis en " rue et je luj, "paierais chaque fois, d'avance, le prix du numéro suivant. Lo jourr.ii fit "t ôt sensation. Le tirage et les perquisitions se multipliaient. -Ai ^»rs d'une visite que je fis chez l'impi î. celui-ci me raconta que le R. P. Dub;reconnu aux caractères dj journu^Bf la Libre Belgique devait s'imprime , >z lui. Il demanâait à 1 entrer en relations . vec moi. Après avoir un peu hésité, j'allai le voir; il me demanda s'il pouvait me faire remettre des articles. J'y consentis. Ls P. Dubaï-, devait, dans la suite, devenir un de mes meilleurs intermédiaires.Las difficultés da l'Impression du journal Mais les Allemands s'acharnaient à nous poursuivre. 11 était temps de prendre des précautions pour protéger l'imprimeur contre toute surprise éventuelle. Je décidai que le journal ne se composerait plus chez lui. Il me fallait louer uiiq chambre et acheter du matériel d'imprimerie si je voulais empêcher que la police allemande ne découvrit l'officine où s'éditait le journal par la simple identification des caractères. Je me décidai immédiatement, et je m'installai avenue Verte, 11, à Woluwe, dans une maison aban-1 donnée où nous pouvions, les deux frères Allard et moi, opérer en toute sécurité. Nous avons passé là d'excellentes journées. Les doux frères me racontaient tout ce qui se disait dans le monde dos typographes au sujet de l'endroit où la Libre Belgique se publiait. On raaanUii-à son sujet dos choses extraordinaires, principalement les jours où, pour une raison ou l'autre, le journal était en retard. La rôle do Pttilippa Baucq Pour assurer la distribution de la Libre , Belgique, l'abbé Demoor avait sollicité le concours de Philippe Baucq qui devait périr avec Miss Cavell dans les circonstances dramatiques que vous savez. J'ai trouvé en lui un homme d'un dévouement extraordinaire. C'est à lui certainement que nous avons dû le splendide essor pris par notre petit journal. Je lui avais fait remettre les listes de distribution, me réservant tous les gros paquets. A lui seul, il parvenait à distribuer jusqu'à 4,000 numéros, et il ne consentit jamais à être déchargé en quoi que ce soit de sa besogne. Il aurait considéré cela comme un manque de confiance. H effectuait sa tournée la nuit et en vélo. Plus tard, quand la circulation des bicyclettes fut interdite,il alla à pied. 11 lui arrivait de revenir les pieds en sang et de marcher durant deux jours sans se reposer. Nous éditions à ce moment deux numéros par semaine, ce qui était beaucoup. Il prenait un plaisir fou à me raconter les incidents de ses randonnées. En revanche, il revewiïit très souvent me confier des réflexions^îTès peu raturantes qu'il entendait émettre autour de lui. Tout le monde était d'accord pour dire que si je venais à être pris, je sersis impitoyablement fusillé. Un jour je reçus par l'intermédaire da l'abbé Demoor un article signé « Mastyx ». C'était un article d'une rare violence qui répondait aux protestations hypocrites de l'Allemagne contre les prétendues atrocités commises par les Belges. Ma femme me parut quelque peu aiarraéa du ton agressif de l'article ; elle me représenta, que nous avions cinq enfants et que je devais être prudent. Je lui répliquai que les soldats au front étaient exposés à d'aussi graves dangers. » Si tu crois, me dit-ello, que tu remplis ton devoir, accomplis-le et à la grâce de Dieu 1 » Elle savait parfaitement que mon arrestation et mon exécution entraîneraient notre ruine matérielle. Mais le devoir à ce moînent consistait à défendre notre Patrie par tous les moyens contre nos envahisseurs.(A suivre.) P. Delandsheere. — M. Franck en Hollande Le Conseil des ministres, annonce le Peuple, a envoyé en Hollande M. Franck, ministre des colonies et, par intérim, de la guerre, pour faire visite aux soldats belges internés chez nos voisins du Nord et leur s remonter le moral très abattu. i Cinq mille d'entre eux se sont évadés et ont rejoint l'armée, au front. La moitié, environ dix mille, ont pu travailler en Hollande, j Les autres n'ont trouvé dans l'oisiveté que la démoralisation. [ M. Franck négociera aussi leur rapa- s itriement. La libération de la Belgique » Un ordre do jour da Roi à l'Armée Notre Souverain a adressé à l'armée belge, à l'occasion de la libération du territoire, l'ordre du jour que voici : « Ofilciers • sous-offihier3, soldats ? » Vous avsz bien mérité de la Patrie ! Votre résistance héroïque à Liège, à-Anvers, à Namtir a imposé à la marche des hordes ennemies un retard oui devait ïtîur être £atat. » Psndaat plus de quatre années, vons avez âpre ment défesdn dans les boues da l'YiSpr le dernier lambeau de notre territoire. Enfin, achevant de forcer l'admiration universelle, vous venez d'infliger à l'ennemi une sanglante défaite. » L'oppresseur qui teworis&it nos populations, profanait nos institutions, jetait aux fors les meilleurs de nos concitoyens, exerçait partout l'arbitraire et le desyo-liame, est définitivement vaincu L'aube de la justice s'est levée ; vous allez revoir' vos villes et voi.« casapagaes, vos pa-ents et tous ceux qui vous sont chers. » La Belgique reconquise par votre vaillance vous attend pour vous acclamer. » Honaeur a nos blessés ! » Honneur a nos morts ! » Gloire à vous, officiers, sous-offleiers et soldats! » Je suis fier de vous. Je vous ai demandé beaucoup ; toujours vous m'avea donné votre concours sans compter » La gratitude et l'admiration de la nation vous sont acquises. » l« PETITE HISTOIRE Ca que fut l'arrivé» du Roi à Ostemda La grande offonsiYe qui avait amené nos braves petits piouprous à Conrtrai, à Roulers, à Thielt venait de provoquer U retraite générale des ligne» allemandes le long de la o<5te. Les Hoches venaient d'^acuer précipitamment Distende. Or donc, ce jour-li, un jeudi, à la nuit tombante, vers (5 heures du soir, quelques promeneurs commentaient les grands événements de la journée sur le quai 1 des PÈcheuTi, à Ostende. Dans la brume du soir, un jrgupe d'oiliciers, accompagné d'une dame, s'achemi-nant dans la direction de l'estaeade, leur apparut soudain. t^aeUe ne lut pas leur surprise en reconnaisaaut dos uniformes belges et anglais r Aussitôt, des cris de ' « Vive la Belgique ! », « Vive l'armée belge I » s'échappent de toutes les poitrines. Rapidemeut un groupe s'est formé. L'émotion étreint tous les cœur*. Les cris : « Vive le Roi! » « Leve de Kûinng! » éclatent. Le Roi est reconnu. Certains semblant ne pas en croire leurs yeux. La toule se précipite : délisante, elle veut voir de plus près, s'assurer que ce n'est pas un rêve... Nos Souverains ont, ea eSet, dès la nouvelle de la prise de la ville d'Ostende, n'avaient pu résister au désir d'aller en personne réconforter la population délivrée.Venus dn destroyer anglais b> bord d'une barque à rames, après avoir traversé les nombreuses et dange-feusee défenses semées par l'ennemi à.l'entrée du port, le Roi et la Reine, par le moyen d'une échelle — et 1 quelle échelle! — avaient pris pied sur l'Estacade. La foule grossit sans cesse. Comme une traînée de poudre, la nouvelle de la visite royale s'est répandue, i De toutes les rues avoisinant le port, débouchent des , senUines d'hommes, de liemmes, d'enfants, ivres de oie et avides de saluer nos Souverains. Ce ne fut pas sans peine, on le conçoit,que le groupe ' parvint h. se frayer un passage pour se rendre à l'Hôtel ie Ville. La piace d'Armes était noire du mondo. Le Roi fit son entrée, le premier, à 1» Maison communal. ] Le premier aussi, Il pénétra dans la, saile du Conseil, ' 3Ù les éehevins étaient précisément réunis. C'est un moment d'indicible émotion : les mots s'étoulîent dans i les gorges oppressées de nos braves édiles ostendais ; ( Us s'avancent les mains tendues, et, ne pouvait contenir davantage leurs élans, ils vont les yaux baignés de ' Larmes, à leur Souverain, qui leur rend affectueusement ] leur accolade si franche, si spontanée, si sincèrement i patriotique. Un échevin parvient pouvUut 1 balbutier quelques paroles de remerciements à l'ad :e^se des Souverains: le Roi y répond en disant qu' « il a tenu X venir Lui-même féliciter les Ostendais et'les remercier de leur attitude patriotique ». La fouie grossit toujours : on se pousse, on se presse, ' On se tasse. A la sortie du Roi, de La Reine et de leur 1 suite, spontanément, uu cortège s'organise et c'est ] dans une attitude dé respect et d'admiration que l'on se ( rangs pour * Les voir ». I&i français, en flamand, on sbante la Brabançonne. Le petit groupe est littérale- 1 aient porté dans lame de l'Eglise, où les chants patrio- < ligues reprennent de plus kelle : les mots « Le Roi, la ] liOi, la Liberté » se confondent avec les paroles du ' Ylactmsche Zfeuw et du Liever dood dan Deutsch. Et dans leur jaie iguorante des formes du protocole, , ;oi pécheurs oitendais «tenaient le Roi en criant : 3ij inoet hier blijven en sterven ! Vous devez vivre et mourir avec nous. Comment les toches ont quitté Bruges. • Le bourgmestre de Bruges, M. Visart de Bocarmé, a raconté à uu membre du gouvernement belge comment ' il apprit le déport des Allemands de Bruges. < Depuis qusiques jours déjà plusieurs personnes 1 iraient renoncé à se coucher ; elles veillaient toute ( lainière éteinte, car il était certain qu'il se préparait ( quelque chose d'anormal. Faudrait-ii fuir ensore, ou . simplement s'abriter dans les caves i Un ne se le demandait pas sans anxiété. î Durant trois ou quatre nuits, les rue/s avaient été ^ pleines d'un tumulte de charroi extrêmement violent. ( Enfin, dans la nuit du 18 au 19, vers 2 heures du ma- T ;in, ces bruits insolites s'étaient atténués jusqu'à se aire rares ; puis ils cessèrent totalement. Jusqu'à 4 heures du matin, la ville tomba dans un i uisoupissement profond. t Enfin, une hoare plus tard, une voix gonflée par une 1 «rte d'ivresse, vraie voix de Stentor, éclata dans la luit ; éperdument, «Aie criait : * Ils sont partis I... Ils sont partis!... » C'était un brave Brngeois, pèeheur de son état, qui .vait guetté le va-et-vient des Allemands à travers sa lonne ville et en avait discrètement suivi toutes les j] ihases. Il avait ru les derniers fourgons ennemis dispa- ^ altre, et il courait à travers la vieille oité, répétant de a voix forte ; S « 11» «ont partis 1... Il» sont parti» !„. » Le Roi à la cour de Cassation »o« La Justice reprend son cours Lundi, à 11 heures, la Cour de Cassation i repris ses travaux dans la salle des audiences solennelles. De borme heure un nombreux public essaie ie pénétrer dans la salle où M. le premier président Van Iseghem, assure en personne .e service d'ordre. Mais la place est limita ît il faut des invitations. Petit à petit, les jnceintes réservées aux magistrats, au barreau, au public se remplissent. Un photographe militaire a installé son appareil dans an com. Un remarque, dans un groupe l'avocat Hennebicq, en uniforme d'amiral belge. D'autres uniformés sont dissimulés dans la salle. Ce sont des avocats et des substituts jui reviennent de la guerre. Le tribunal de première instance conduit par M. le président Benoidt, arrive le premier occuper la place qui lui est résrvée. Puis entrent, conduits par M0 Botson, M. le Bâtonnier Théodore et M® Max, membre du ionseil de discipline de l'ordre des avocats )rès la Cour d'appel. On les acclame cha-eureusement. Une députation de la Cour des îomptes, un groupe de conseillers à la Cour l'appel de Douai, évacués en Belgique, et la -'our d'appel de Bruxelles, en robe rouge, irrivent à leur tour. Puis entrent les ministres Delacroix, Hy-îians, Harmignies, Jaspar et Vandervelde, linsi que M. Levie et M. Carton de Wiart A onze heures précises, la Cour de cassa-:ion va recevoir le Roi au pied de l'escalier lu péristyle et le conduit solennellement lans la salle d'audience. Le Roi est accompagné de deux officiers d'ordonnance. Il est m tenue de campagne. Une vibrante ovation .'accueille. Les discours. M. le premier président Van Iseghem, ivant d'accorder la parole au procureur-général prononce, un discours où, après un sxposé historique général de la guerre, des lorreurs de l'occupation et de la vaillance le notre armée et de son Roi, il rappelle le •olo joué par la magistrature au cours des lerniôres années, notamment â propos de 'arreatotion des traîtres d" Conseil des Flandres. Il exquisse les devoirs qui attendit la justice à l'heure présente et dans 'avenir. La magistrature, dit-il, sait que, selon le iiot d'un publiciste fameux, c'est le pouvoir udiciaire qui est principalement destiné laus les démocraties à être la barrière et la sauvegarde du peuple. Elle compte sur le soncours dévoué du barreau et sur les heu- i •eux résultats des réformes qu'elle attend! lans le domaine judiciaire comme dans lelui de la procédure. Il faut que maintenant a force soit mise au service du droit. Con-ormément à l'article 222 de la loi du 0 juin 1869, M. le Premier Président donne msuito la parole à M. le Procureur-général >our ses réquisitions. A son tour, M. le procureur général Ter-inden résume quelques aperçus historiques le la guerre. Il parle du « long calvaire de a magistrature belge ». — Puisse cette guerre, s'ôcrie-t-il, être la dernière des guerres imposées à un peuple iar la volonté d'une caste ! Il traite ensuite de l'abaissement de la îoralité publique à tous les degrés. Il cs-ime qu'une rigueur exemplaire sera néces-aire pendant quelque temps. Après avoir salué la mémoire des mem« MARDI 26 NOVEMBRE 1918 -■■■ i — * ». L'UNION DANS L'ACTION HHfiiUi , 11 'is..i '■ " nui T'iii, ; nu,1.11, T.■r,1;;!'., r- : 1 n . ".ntfufflPi ~ VINGT-QUATRIEME AlNTNCÊ

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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