Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1918, 27 Janvrier. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 06 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/zs2k64c16r/
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QUAlxlIiaiVlIy n &\jox Le TSTiaméyo : lO œntlme* DIMANCHE 27 JANVIER 1918 PARIS 3, Place des Deux-Écus, 3 Téléphone ■ Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration 4u Journal LE XXE SIÈCLE QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand NEURAY LE HAVRE 28ter, Rue de la Bourse, 28*' Téléphone i 64 Belge ABONNEMENTS France 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Antres pays. 3 fr. par mois — . 9 fr. par trimestre Les idées du président Wilson ■ Ce n'est pas en un article qu'on pour-■ait épuiser l'intérêt du beau livre de VI. Danel Halévy sur le président Wil-K>n (voir le XX° Siècle du 15 janvier). Le lecteur s'y promène comme dans jn jardin inconnu et magnifique, de :urprise en surprise, d'enchantement en inchantement. Voilà donc ce Président jue nous avons pris longtemps pour déologue sublunaire, pour un doctn-laire et un mystique de la démocratie ! j'est un homme instruit, pensant, agissant, moderne des pieds à la tête, mais 'ortement attaché aux vieille® discipli-les intellectuelles dont certains soi-disant hommes pratiques, dans notre rieux monde, se font gloire de répu-lier le joug salutaire. Il accepte le fait démocratique comme il accepte tous les autres, pour le faire servir au salut ie l'Etat et au bien de la nation, en prétendant y mettre, comme sur toute Aose, la'marque de sa forte pensée, ieureux mélange d'idéalisme et de sens pratique," d'amour de l'ordre et de soumission à l'expérienpe. De cette démo-;ratie, nous en sommes, nous en serons toujours. * :L- D'aucuns ont cru ou ont fait semblant le croire, quand le XX° Siècle commen-;a sa campagne pour la transformation ie l'Etat belge, que nous voulions assassiner le Parlement et détrôner l'opi-lion. Subterfuge aussi simple que grossier. Notre idée est de mettre toute chose i son rang, ni plus ni moins. En ce moment-ci. à cause de la longueur de la guerre, pour d'autres motifs aussi, nous regrettons sincèrement l'absence des chambres belges. N'empêche qu© nous jomprenons autrement qu'on ne le comprenait généralement en Belgique ayant la guerre les rapports de 1 Exécutif et :lu Législatif. Pour relever et sauver notre pays, il faut un Etat belge. L'Etat belge n'est pas ce que sa fonction naturelle, le caractère de notre pays, la 3omplexité de ses intérêts, sa position géographique commanderaient qu'il fût. Nos communes et nos provinces ne sont pas assez liées entre elles, pas assez soumises, quand les grands intérêts nationaux sont en jeu, à une impulsion centrale unique et vigoureuse. Maintenant que nous sommes en droit de mettre sur nos idées l'étiquette la plus respectée du monde civilisé, l'étiquette W-il-son, nous traite qui veut de rêveur ou de césarien. Dans la balance où nous inviterons 1e peuple belge délivré à peser nos idées et les raisons de nos adversaires, combien de politiciens fau-dra-t-il pour faire équilibre au glorieux Président ? Toutes les idées de ce grand homme, nourri d'expérience et d'histoire, ont pour pôle la force de l'Etat et le bien de la collectivité. Il avait déjà senti la vanité de l'individualisme quand il soutenait, en 1890, dans ses Eléments de Politique historique et -pratique, contrairement à l'idée que l'individu est le meilleur juge de la culture qui lui convient : l'intérêt de la société, différent et majeur des intérêts individuels, doit primer !... C'est dans l'intérêt de la société que ce grand américain, ennemi plus que personne au monde du travail hâtif et de la superficialité modernes, recommandait aux étu<iiants de Princeton, en 1896, le vieux dressage traditionnel et l'étude des langues antiques. Il a donné à un de ses discours universitaires un titre qui résumait son idéal, ses efforts, toute sa vie : « Princeton au service de la nation. » Les Universités, pour lui, ont autre chose et plus à faire que de former des hommes de métier, d'habiles professionnels. Ce ne sont pas seulement des fabriques de diplômes. « Faites pour le petit nombre qui conçoit, organise, surveille, qui lie les groupes aux groupes, qui a besoin de voir dans toute leur étendue les travaux de la société, les universités, a-t-il dit un jour, n'en sont pas moins des institutions démocratiques puisque les démocraties ont besoin de tels serviteurs non moins que les régimes où la naissance et les privilèges désignent les chefs. » Et c'est parce que la tâche des universités est de discipliner, former et grandir les esprits, que les meilleure instruments de cette tâche, aux yeux de M. Wilson, ce sont les langues antiques. Admirez dans ce texte comme il a saisi et exprimé la valeur éternelle, pour la discipline des esprits, du latin et du grec : Cela vient de leur méthode déterminée, définie ; et cette méthode provient de leur âge et d!e leur perfection. C'est leur état d'antiquité et d'achèvement qui les Tend si utiles et £i convenables aux premières démarches de l'éducation. Par elles, Penfant se trouve informé de ces ensembles de connaissances que l'expérience n'atteint plus, qui sont arrêtés, définitifs, fondamentaux. Donc, pour M. Wilson non plus, toutes les cultures ne sont pas d'égale valeur, et ceci encore est une opinion familière aux Belges qui nous font l'honneur de nous lire. En éducation comme în tout, le constat de l'inégalité natu-«olie eei, avec la passion de Fondra. le fondement de ses idées. Il a dénoncé fortement le caractère épidémique et sontagieux du principe du libre examen de toute chose qui fait le fond doctrinal de la Révolution française. « Burke ivait raison, a-t-il écrit à propos de la doctrine révolutionnaire quand il îherchait à tenir cette infection hors 3e l'Angleterre. ». Sans doute pouvons-nous, sans blesser qui que ce soit, repro-iuire un texte qu'un aussi bon fran-;ais que M. Halévy publie avec un plaisir manifeste. * 'm 1 » * Tel est l'homme, et telles sont ses idées. Il pense, il sait, il veut. Autant que les ressources immenses de la nation qu'il a jetée dans la guerre pour les plus nobles motifs, sa qualité humaine est le fondement de nos espoirs. Le monde n'a pas souvent vu, dans la personne d'un chef d'Etat, un cœur aussi sensible et une âme aussi élevée, gouvernés par une intelligence aussi fèrme et aussi positive. FERNAND NEURAY. www — LE VATICAN et la question flamande Un télégramme die Rome à l'ageiice Ha-vas dit qu'au moment où la manœuvre allemande contre la Beilgique est en p-leine voie de réalisation, on peut se demander quelle est la manière de voir dvi Vatican en ce qui concerne la question flamande. On croit pouivoir résumer cette manière de voir sous la forme suivante, sans que cela puisse d'ailleurs engager la responsabilité de quiconque : Le Saint-Siège doit rester en dehors et au-dessus de ces questions flamande et wallonne, considérées comme des questions purement intérieures, toute tentative de pression pour résoudre la question flamande dans un sens plutôt que dans un autre, toute intervention directe ou indirecte de l'occupant dans le régime gouvernemental d'un pays risquent d'être considérées comme des violations du droit des gens. Il appartiendra à la Belgique seule, et au moment où les conditions seront redevenues normales, d'examiner et de résoudre au mieux de ses intérêts et conformément aux aspirations de ses populations, ces questions d'administration intérieure. — ... -VWWV ■ ■ - ■■■■■■ Entre bolcheviks et impérialistes L'annonce de la paix avee l'Ukraine M'est qu'une manœuvre austro-allemande dit l'Institut Smolny De source maimaliste, on publie à Petro-grade, le 24 janvier, la note suivante relative aux pourparlers engagés à Brest-Li-tovsk entre la Quadruplice et les délégués de la Rada ukrainienne et à la protestation élevée par les Ukrainiens bolcheviks : Les nouvelles (publiées par les agences allemandes et autrichiennes concernant une paix prochaine avec l'Ukraine sont des moyens d'apaisement des puissances centrales à l'égard des masses populaires à qui on veut insinuer que La paix est assurée. Ces nouvelles doivent démontrer aux masses populaires qu'après la paix avec l'Ukraine, le gouvernement des ouvriers et paysans sera forcé de conclure la paix, quelles que soient les conditions. En même temps, oes nouvelles prétendent diowner l'assurance qu'au printemps l'Ukraine fournira du bl-é et aidera ainsi à surmonter les difficultés de l'alimentation. Nous ne savons pas jusqu'à quel point sont allés les pourparlers entre les délégués austro-allemands et ukraniens. Il y a une contradiction entre les informations allemandes autrichiennés. Les informations allemandes disent que l'accord est concLu ; les informations autrichiennes prétendent seulement qu'on espère la conclusion de l'accord ; mais il importe peu de savoir laquelle des deux versions est vraie ; les informations de la coalition austro-allemande ne seront pas réelles, parce que les masses populaires n'admet-ticnt pas cet accord. Le jour où les délégués de la Rada et de la coalition austro-alLemande sont parvenus à un accord préliminaire, les représentants du secrétariat populaire de la République ouvrière et paysanne die l'Ukraine et du. co-cité central exécutif ukranien, les camarades Schakraï et MedwedM", sont arrivés à Brest-Litowsk-. j 3 Le gouvernement des ouvriers et des paysans de l'Ukraine a organisé un comité centra] exécutif qui a réalisé l'unité dans les gouver-1 r-ements de Kharkof, Ekaterinoslaf, Khenson, ; dans le bassin du Donet.z et dans le bassin | de Krivoï-Rog, jusqu'à la mer Noiire, et qui | s'appuie sur tous les Soviets des ouvriers et des paysans. Il a envoyé ses délégués pour, ne pas porter la responsabilité des actions de la Rada qui n"a avec elltx que les gouvernements de Kief et de Tschermgof et une partie dhi gouvernement de Konrsk La Racla de l'Ukraine ne peut pas donner de blé parce que les gouvernements riches en b\é ne sont pas entre les mains de la Rada et que les voies de communication sont entre les mains des soldats des Soviets. Les ouvriers et paysans ukraniens sont solidaires des ouvriers et paysans russes, et ils reconnaissent le pouvoir souverain du conseil des commissaires de la République fédérale ; ils n'admettront jamais la trahison envers toutes les masses des travailleurs de la Russie et d® r Ukraine —www Ao conseil militaire interallié Le conseil supérieur interallié de guerre» se réunira dans le courant de la semaine prochaine à Versailles. La réunion à laquelle prendront part MM- Lloyd George, premier ministre anglais, et M. Orlando, chef du cabinet italien, sera présidée par M. Glemeoicesau. s~> (Irc£ûamaAijan.i LE TRANSIT SU EftAM EN SOLL&HOS Un pave avertissement fie l'Angleterre an profilent (le La fliye En décembre dernier, sur la question les sables et graviers en transit par la Hollande, le cabinet de La Haye avait publié un « Livre Bleu ». Le Foreing Office y répond par un « Livre Blanc » paru nercredi à Londres. En donnant à la publication du livre blanc hollandais, l'approbation diplomatique d'usage, Londres ivait exprimé l'espoir que la Hollande ferait connaître « sans omission d'aucun iocument, toute la controverse depuis novembre 1915 ». Le livre anglais constate îue les Pays-Bas opt « trompé cet espoir 3t que la correspondance entre La Haye et Berlin n'est pas publiée au complet ». En effet, une note de sir Alan Johnstone, alors ministre britannique à La Haye, datée du 11 juillet 1916, fait connaître que le gouvernement hollandais lui a communiqué un accord advenu entre La Haye et Benlin et fixant provisoirement à 75.000 tonnes par mois le maximum de sable et de gravier admis en transit. Le 5 août suivant, Sir Alan Johnstone rapporte que M. Louclon, ministre des Affaires étrangères hollandaises, lui a fait savoir qu' « un spécialiste allemand a prouvé au gouvernement hollandais que 420,000 tonnes de sable et de gravier 9ant mensuellement nécessaires pour des usages strictement pacifiques en Belgique ». Le livre blanc hollandais omet tout ce qui se rapporte à ces deux communica tions. Mais le livre bleu anglais nous fait connaître les réponses anglaises : Un rapport rédigé par M. Strahan, directeur de l'Inspection géologique de Grande-Bretagne, M. X. Stainier, professeur belge, et des géologues anglais, montre ce qu'il faut croire de l'affirmation allemande concernant les « usages strictement pacifiques » du gravier : les spécialistes ont examiné 39 échantillons de béton provenant des ouvrages militaires allemands en Flandre. IJs concluent ,* « Les matériaux eu sont pour la plupart originaires d'un au tre pays que la Belgique et un grand nom bre d'entre eux proviennent indubitable ment d'Allemagne ». D'autre part, on peut lire, dans le livre blanc hollandais, une déclaration d'un Herr Schluibach, expert au ministère de la guerre de Prusse, dans laquelle on relève les deux phrases suivantes : « Il y a en Belgique de grands besoins de gravier pour les usages civils ; les routes belges ont été usées complètemenl parce que la population civile ne peut utiliser les voies ferrées. » « Etant donné- le dur service auquel ils sont soumis, les chemins de fer belges on1 dû être réfectionnés d'après le système d( construction allemand. » Du rapprochement de ces deux phrases il ressort que le double ballastage fréquem ment invoqué par l'Allemagne dans se correspondance avec la Hollande, poui justifier les importations de pierres con casséeis, n'a que des raisons d'ordre mïli taire. Pour lever les doutes sur l'emploi di béton dans les travaux militaires, le gou vernement anglais demande à la Hollarodi d'exiger que l'Allemagne autorise trois ex perts hollandais à procéder à une enquêta sur les fronts de Belgique et de France La Hollande n'a pas répondu à cette pro position. Aussi, M. Bal four a adressé' le 14 jan vier 1918 à M. Van Sinderen, ministre hol landais à Londres, un grave avertissemen dont nous extrayons le passage suivant u buoi qu'il en soit, et quelle qu'ait pi être Vattitude d'un autre gouvememsn neuVre, il y a dans les procédés actuel du gouvernement des Pays-Bas dçs cir constances spéciales qui lui donnent m caractère de gravité particulière. Cette ai (kitudel a eu et a encore pour résultat d procurer à l'Allemagne une assistance di recte pour le maintien de son occupation militaire en Belgique. Cette occupation es un acte de guerre commis au mépris fia grant des obligations d'un traité solennel elle, continue dans des conditions en of position à tout principe de la loi interna tionale et même en violation de toute le d'humanité. Le gouvernement des Pays Bas est lui-même partie contractante a traité dans lequel la neutralité belge a ét expressément stipulée. Néanmoins, quan il est obligé de se prononcer entre donne ou refuser à lAllemagne son aide pour l prolongation de la violation de la neutre lité belqe, il se dérobe au devoir de mettr en pratique une règle de loi international dont il se réclame lui-même. En effet, pou étayer ce déni de justice, il conteste ai jourd'hui qu'il puisse y avoir aucun connexion entre les opérations militaire des armées allemandes et le trafic effectu par VAllemagne, à grands frais et sur un grande échelle, en transit par le territoir hollandais. » ÏJans une autre note du 15 janvier 191? M. Raifour ajoute : « Si le gouvernement hollandais ne vev pas exiger une enquête, il encourra néce; sairement le risque d'être en butte au graves revendications qui se produiront s en fait, on est en train de le tromper su les usages du gravier. « Le gouvernement de Sa Majesté n ptut qu'espérer que les nouvelles invest gâtions auxquelles le gouvernement de Pays-Bas a l'intention de procéder seror plus concluantes que les précédentes, d> puis que le gouvernevwnt des Pays-Bas e: devenu libre de poser au transit de ces mt tériaux des conditions qu'il lui plaît, < d'insister sur l'enquête qu'il considère con me indispensable. » Il sera intéressant de connaître la r-du gouvernement de La Hsiys. L'AMIRAUTÉ BRITANNIQUE A L'OEUVRE Dans le repaire d'une escadre JNE VISITE AUX CHASSEURS DE S0US-MÂEIMS (De l'envoyé spécial du XX' SIECLE) X..., janvier 1918. Si un habitant de la lune venait visiter la terre, nous dit l'officier de marine changé de nous piloter (1), et s'il me demandait de lui montrer le chef-d'œuvre de la, mécanique « in the vrorld », je lui ferais visiter un cuirassé ou un grand croiseur de bataille. nous somm.es allés néanmoins visiter l'une des plus puissantes unités de la flotte. Des artilleurs masqués et gantés de blanc, à l'aspect fantastique, ont manœuvré devant nous les formidables canons. Des obus pesant plus d'une tonne sont maniés comme de simples cigares. La perfection et la rapidité de la manœuvre sont telles qu'à côté de ces monstres longs de près de vingt mètres, les plus grosses pièces de terre ont l'air d'être servies par des moyens de fortune. Nous a 'ons défilé devant des vaisseaux qui se sont couverts de gloire à la bataille du Jutland. Immobiles sur leurs ancres, tous feux allumés, ils brûlent de se mesurer une fois de plus avec l'ennemi. Et cependant ils semblent dormir et les mouettes rassemblées par oentaines, à l'a-bri du vent, sous les proues effilées, leur forment une sorte de cour adimirative. Devant ces cuirassés et ces croiseurs qui, depuis plus d'un an, attendent au port que l'Allemand veuille encore Livrer bataille, on comprend, à l'inaction prolongée de l'ennemi, toute l'importance de la victoire du Jutland. . ♦ i * * Un coucher de soleil splendide, sur ce port immense, entouré d'un cirque de collines boisées, donnait au paysage un aspect féerique. . Tel un alchimiste de conte, oriental, l'astre - .couchant transformait.,en métal tout ce qu'il touchait. . .. Les collines devenaient de fer, les forêts paraissaient de mousse métallique rouil-lée Les pierres grises des maisons qui bordent la baie avaient des reflets d'acier et toutes les fenêtres qui recevaient les rayons du soleil paraissaient autant de gueules de hauts-fourneaux prêtes à vo-, mir la fonte en fusion. Les parois vitrées ' dpun phare reflétaient si vivement ,1a lu-. mière qju'on eût cru la lampe allumée et ' flamboyante en plein jour. Un avion posé à l'avant d'un croiseur, comme une gigantesque mouette, et deux « saucisses >> tirant sur leur câble semblaient revêtus [ d'une mince cuirasse damasquinée. Et, sur l'horizon de pourpre, se découpait sans relief, en noir, la silhouette bru-' taie des grands navires immobiles sur une " mer frétillante et argentée. Gomme un défi à la nature, 1 un des travaux d'art les plus audacieux qu'ait jamais exécuté l'homme surplombait cette baie immense. Les énormes navires passaient , à ses pieds sans risiquer de 1 effleurer, telles jadis les sirènes sous les jambes du i colosse de Rhodes. 1 Tout ce port formidable dans lequel un 3 gros cuirassé ne tient pas plus de place qu'un grain de riz sur une table a été 1 construit depuis la guerre et les navires s'y pressent à quelques encablures 1 un de l'autre « Anvers, disait Napoléon, est un pistolet t braqué sua* l'Angleterre. » Qu'eûMl dit en : voyant ce port gigantesque, abritant des centaines de navires, face à l'Allemagne . I 'mi t * * s La lutte entamée par l'Amirauté britan- - nique contre les sous-marins et qui com-i mence seulement à pouvoir être conduite - sur une grande échelle est l'une des Ghoses e les plus remarquables qu'on puisse voir. - Celui qui y est initié, ne peut plus douter i que d'ici quelques mois le sous-marin ne t soit vaincu. .On ne lutte pas contre des submersibles ; avec des cuirassés ou des croiseurs. Ce - serait offrir aux pirates une bien trop :• belle cible. Ce sont des torpilleurs et des i contre-torpilleurs, bateaux de petit ton- - nage, mais à marche très rapide, qiui font ; principalement la chasse. Divers autres ê moyens, tels les filets d'acier et les mines, i sont employés dans le même but. On se r sert aussi d'un système de camouflage qui a a déjà rendu de très grands services, mais - exige des équipages d'une audace extraor-e dinaire. 11 existe encore un autre moyen e de chasse d'invention récente et qui pro-ir met de donner des résultats des plus satis-i- faisants. e Tous les équipages des navires engages s dans la lutte « antisous-mp.rine » font é preuve de la braivoure la phis héroïque. e Certains de ces bâtiments s'exposent même r à dies dangers tels 'qu'on n'y accepte que des volontaires. Mais malheur au pirate . qui oheo-che à les couler ! ' Audace et intelligence, telles sont les caractéristiques dfe la maxine. Cela n'a rien ■t d'étonnant, car l'élite de la nation bntan- î- nicrue sert dans la flotte depuis toujours. x N'en doutons pas : nos allies sauront met- i, tre fin à la guerre sous-manne - qui est r déizà en train de faire long feu. e * * i Parmi les plus terribles adversaires des s sous-marins figurent les hydravions de it mer ou plus exactement les bateaux vo lants. Les Anglais, les premiers marins du U ttionde, se devaient d'être les premiers a l- construire les avions de haute mer. Ils it ont pleinement réussi. Que nous sommer. i- loin des hydroplanes d autan . Les app;i reils actuels, mûs pair plusieurs moteurs ;11 Voir le « XX« Sièote » du 26 janvier. de plusieurs centaines de chevaux, tiennent la mesr et peuvent naviguer en surface à une vitesse de 45 nœuds, plus de 85 kilomètres à l'heure ! En l'air, ils vont au moins deux fois aussi vite. Et toutes leurs autres qualités sont à l'avenant. Leur nacelle est si confortable qu'on n'a nullement l'impression — n'était le vacarme des moteurs — de s'y trouver en aéro, même aux plus grandes vitesses et dans les virages.L'avion de mer suirvole pendant des heu-rea les parages fréquentés par les sous-marins. Il fond sur ceux-ci comme l'aigle pêcheur sur le poisson et laisse choir des tombes dont la puissance est telle que, si elles tombent à moins de 15 mètres du sous-marin, oelui-ci est irrémédiablement perdu. L'escadrille que nous avons visitée a attaqué, depuis les quelques semaines qu'elle existe, une quarantaine de sous-marins. La moitié de oeux-ci ont été atteints et on a la certitude que plus de dix pirates ont été mis en pièces. Un seul pilote de cette escadrille, le capitaine X..., un Canadien, qui aviait déjà la mort d'un zeppelin à son actif, a détruit à lui seul trois submersibles. Il n'y a pas bien longtemps, il fut attaqué par trois machines allemandes et soutint un long combat qui dura jusqu'à la tombée du joua-. Ses machines ayant été avariées, il fut forcé d'amerrir à 180 kilomètres de sa base. Un moteur marchant encore, il réussit à rallier son aérodrome en naviguant en surface eh pleine nuit. Voilà un exploit qui en dit aussi long sur la valeur du pilote que sur l'excellence de l'appareil. Quant aux hauts faits de ce oapitaine, ils prouvent mieux que toute autre considération que l'Amirauté britannique est en train de vaincre le sous-ma-rin. LÀ SEMAINE AU FBONT BELGE Bataille aérienne et canonnade Le communiqué hebdomadaire au G. Q. G. belge annonce ce qui suit : Durant la semaine écoulée, l'activité de 'ennemi s'est traduite en tirs d'artillerie l'intensité moyenne sur nos premières 1 ignés et communications. Nous y avons répondu par des tirs de destruction contre \es organisations et travaux de l'adversaire et neutralisé de nombreuses batteries. Des patrouilles ennemies ont été repoussées œax avancées de RamscappeUe et de Bixclioote. L'aviation ennemie a bombardé La Panne à plusieurs reprises, ainsi que certains points de notre première ligne. Notre aviation a été très active au cours des beUcs journées de la semaine ; elle a effectué notamment de nombreux réglages de tirs. Vn avion allemand a été abattu par le iir de notre artillerie antiaérienne et est tombé près de Lu-yghem entre les lignes adverses. Un autre, rentrant d'un bombardement aérien de Dunkerqite, a dû atterrir dans nos lignes, par suite d'avaries. Les quatre occupants, dont un officier, ont été faits prisonniers. DEUX VISITES A L'YSER M. Abrami, sous-secrétaire d'Etat au ministère de la guerre en France, rient de faire une visite au front belge. Il a été reçu par le roi Albert, à qui il a été présenté par le général Rouquerol, ahef de la mission française au grand quartier général belgie. Le général Alfiéri, ministre de la guerre italien, a également rendu visite au roi Albert qui l'a reçu dans son quartier général.II a eu une entrevue avec le général Ruicquoy, chef de l'état-major général de l'armée belge. Il a déjeuné avec le général De Ceuninck, ministre de la guerre, et a visité divers établissements militaires ?E EN 4° PAGE : LA VIE MILITAIRE ;ur tous les fronts k bataille, la lutte aérienne est intense Les Alliés infligent de fortes pertes à l'ennemi et bombardent sans rpnit SPS phK!ieeAmpiik Le temps clair et doux dont nous jouissons favorise l'envol des combattants do l'aii*, et tout de suite les aviateurs alliés manifestent, dans la lutte loyale et le bombardement d'objectifs militaires précis, leua* supériorité sur l'ennemi. Depuis plusieurs jours, les communiqués enregistrent leurs succès, mais jamais ils n'ont présenté comme hier une telle accumulation de victoires. En additionnant les données qu'ils nous fournissent, on arrive au total de vingt-huit avions allemiands mis hors de combat en un jour : pour vingt d'entre eux, la chute et la destruction ont été dûment constatées. Quant aux explosifs jetés sur. les éta blissements militaires de l'ennemi, en Flandre, en Fraince et en terre allemande, ils forment le poids respectable de seize mille kilogs. Seize avions a&allns au front britannique Les raids en Flandre COMMUNIQUES BRITANNIQUES Après-midi. Des rencontres de patrouilles nous ont permis de faire, la nuit dernière, quelques prisonniers au sud-ouest de Cambrai. Activité de l'artillerie allemande pendant la première partie de la nuit contre nos positions de la vallée de la Ocarpe. 20 heures 55. Au cours d'un coup de main effeztùi cette nuit par l'ennemi sur un de nos postes au sud de Fontaine-les^Croisilles, deux de nos hommes ont disparu. Un détachement allemand a été rejeté ce matin au nord de Passchendaelc par nos feux d'infanterie et de mitrailleuses. Quelque activité de VartiUerie ennemie au cours de la matinée vers Kavricourt et Poelcappelle. AVIATION Hier, l'aviation a de noumeau montre une grande activité dès que l'épaisse brume du matin se fut dissipée. Nos pilotes Mit continué leurs opérations de églage et pris de nombreux clichés des zûnes avant et arrière ennemies. ILS ONT JETE DES BOMBES SUR LES \ IMPORTANTES VOIES DE GARAGE DE COURTRAI LES CANTONNEMENTS DE ROULERS ET UN CERTAIN NOMBRE D'AUTRES OBJECTIFS. LA LUTTE AERIENNE, QUI A ETE VIVE SUR TOUTE L'ETENDUE DU FRONT, S'EST TERMINEE ENTIERE-MBNT A NOTRE AVANTAGE. DIX APPAREILS ALLEMANDS ONT ETE ABATTUS ET SIX AUTRES CONT11AINTS D'ATTERRIR DESEMPARES. UN DES NOTRES N'EST PAS RENTRE. DIS LA TOMBEE DE LA NUIT, NOS ESCADRILLES DE BOMBARDEMENT ONT REPRIS LEURS OPERATIONS QUI SE SONT paTJBSUlVLES JUSQUE VERS TROIS HEURES DU MATIN. A CE MOMENT, L'EPAISSE BRUME A ARRETE L'ACTIVITE DE NOS AVIATEURS. ILS ONT JETE, AU COURS DE LA NUIT, PLUS DE HUIT TONNES DE PROJECTILES ET PLUSIEURS D'ENTRE EUX ONT PU EFFECTUER DEUX RAIDS : CINQ IMPORTANTS AERODROMES DE LA REGION DE GAND ET DES CANTONNEMENTS DE LA REGION DE DOUAI ONT ETE BOMBARDES. PLUS DE CENT BOMBES ONT ETE JETEES SUR UN NOUVEAU CHAMP D'AVIATION A L'OUEST DE TOURNAI. TOUS NOS APPAIiEtLS SONT RENTRES INDEMNBS. LES RAIDS DE L'AVIATION NAVALE BRITANNIQUE Londres, 20 janvier. Un communiqué de l'Amirauté dit : Pendant la journée du 25 janvier, lef aviateurs de la marine ont exécuté un raid de bombardement sur l'aérodrome ennemi de Versenaere. Nous avons observé 'les cnups de plein fouet. Tous nos appareils sont rentrés indemnes. Le 23 janvier, au cours d'un duel aérieo, deux aéiroiplanes ennemis ont été détruits, et deux autres endommagés ont été obligés d'atterrir. Des bombes françaises sur Thionville, Fribourg et Ludwigsliaftn COMMUNIQUES FRANÇAIS 14 Heures. Nous avons aisément repoussé un coup, de main ennemi aux lisières ouest de la forêt de ScàmHGobain. Bombardement réciproque sur le front bois des Caurières-Bezonvaux. Nuit calme sur le reste du front. AVIATION Dans la jowrnée du 25 jarn ier, notre aviation s'est montrée particulièrement active. De nombreuses prises de photographies ont été réalisées par nos observateurs qui ont survolé la-zone ennemie jusqu'à 30 kilomètres à l'intérieur. Plus de 30(1 clichés ont été pris dans la jouirnée. NOS AVIATEURS DE CHASSE ONT ABATTU QUATRE AVIONS ALLEMANDS. EN OUTRE, NOS BOMBARDIERS ONT EXECUTE DIVERSES OPE-RATIONS TANT DANS LA JOURNEE DU 25 QUE DANS LA NUIT SUIVANTE. 8.000 KILOS D'EXPLOSIFS ONT ETE JETES SUE LES ETABLISSEMENTS DE L'ENNEMI, NOTAMMENT SUR LES GARES DE THIONVILLE ET DE FRIBOUBG-EN-BRISGAU, SUR LES USINES DE LA BA-DISCHE ANILINE. DE LUDWIGSIIA-FEN ET CANTONNEMENTS DE LA REGION DE LONGUYON. 23 heures. i Action* d'artillerie parfois violentes don*

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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