Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1918, 26 Janvrier. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 19 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/3j39020b45/
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I QUATRIEME ANNEE. — N° 2090 Le Nnméïo s 10 oentimes SAMEDI 26 JANVIER 1918. PARIS ( 3, Place des Deux-Ecus, 3 \ Téléphone t Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal Les petites annonces sorti également ; reçues à la Société Européenne de publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. LE XX SIECLE LE HAVRE 28'", Rue de la Bourse, 28to Téléphone g 64 Belge ABONNEMENTS France 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre • • 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Autres pays. 3 fr. par mois — . 9 fr. par trimestre QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand NEURAY Psychologie bolchevik Des idéologies de Tolstoï aux actes de Lénine C'est au moment où du haut de son Sinaï de Washington M. Wilson proclamait la loi du monde nouveau, qu'ont repris à Brest-Litovsk — pour aboutir à la suspension d'aujourd'hui — les négociations entre Allemands et Russes. Comédie ou naïveté de la part de ces derniers ? Peut-être les deux. La vérité c'est que nous ne savons rien de ce qui se passe en Russie. C'est tout juste si dans cet immense remous nous voyons flotter quelques épaves. Les renseignements qui nous arrivent de là-bas sont tous plus obscurs et plus contradictoires les uns que les autres. Un Français qui est arrivé de Russie il y a environ un mois et qui l'a traversée du sud au nord me disait ces jours derniers : « L'horreur de la situation a été dépassée au point qu'on n'en voit ■ plus que l'immense bouffonnerie. On vit ■ dans l'extravagance. » i La bouffonnerie ! Une bouffonnerie [ tragique, une bouffonnerie qui Risque d'empoisonner le monde ! Il serait pourtant d'un intérêt capital de tâcher d'y voir clair et de savoir à peu près avec qui nous avons affaire. C'est un truisme que de dire que nous nous sommes trompés sur la Russie. Autre truisme : l'âme russe est mystérieuse, pleine d'abîmes et de sommets. Il est vain de s'en contenter ; nous avons pour pénétrer dans ce mystère redoutable quelques lumignons qui peuvent nous servir de guides. C'est à la littérature que nous les devons : il est heureux que la littérature puisse parfois 6ervir à quelque chose en temps de guerre ! m * L'immense, littérature russe, si riche et si déconcertante se résume pour nous en deux grands noms : Dostoïewski et Tolstoï. Relisez leurs œuvres et vous y trouverez, tout de même, quelques explications de ce qui se passe en ce moment à Pétrograde et à Moscou. Dostoïewski ! Je viens de relire un de ses livres les plus étranges et les plus importants, un de ceux où^ il a mis, semble-t-il, le plus de lui-même : Lldiot. Le personnage central de ce roman singulièrement touffu, un peu rébarbatif, mais prodigieusement vivant, est un homme absolument sincère, sincère avec lui-même et avec les autres, un 'homme pour qui les conventions sociales, les conventions morales, les conventions intellectuelles n'existent pas, mieux encore : pour qui elle® sont proprement incompréhensibles. C'est, si vous le voulez, l'Ingénu, le Huron de Voltaire, mais avec cette différence capitale que l'ingénuité du Huron qiue Voltaire ne place que dans le plan intellectuel, se place daiis le plan moral et sen-sible. . ... Il va dans la vie avec une si tranquille naïveté que personne ne le comprend et ■: qu'il y fait proprement figure d'idiot, ;au sens étymologique du mot. Il patauge au milieu des mille conventions nécessaires de toute société organisée, au point de causer autour de lui toutes sor-,es de troubles fâcheux mais avec cela, un tel charme se dégage de son âme enfantine et claire qu'il exerce une sorte de rayonnement dont les situations les plus troubles se trouvent comme éclair-cies, dont les âmes les plus obscures qu'il lui arrive de rencontrer en sont 'éclairées. N'est-ce pas là une image as-Eez frappante de cette âme russe que le vin trop fort de nos théories occidentales a grisée au point de lui faire: perdre tout sens du possible et du réel ? Sans doute n'en convendraient-ils pas, mais nous savons bien que pour les plus... minoritaires de nos socialistes, la- nationalisation immédiate des moyens de production, le partage des terres, le marxisme intégral, sont des idées-forces, des mythes sociaux, pour employer l'expression de Georges Sorel, des formes d'un idéal lointain, peut-être irréalisable, mais nécessaire au progrès social comme la mystique est nécessaire ii la vie religieuse. Une longue tradition, une habitude séculaire de la vie sociale et d'une relative liberté, un morcellement déjà an-tien de la propriété ont donné, même à lotre commun peuple, une certaine sagesse, une heureuse timidité devant les innovations trop soudaines et le sentiment confus que rien ne se fait de solide sans la collaboration du temps. Dans l'immense Russie, rien de semblable. Le temps ne compte pas pour ces iraces qui confinent déjà à l'immobile Orient, et l'ivresse de l'absolu fait délirer jusqu'à la folie ces âmes trop jeunes pour savoir avec quelle précaution il faut manier les idées. Les Russes ont cru et croient encore à la vérité des dogmes marxistes, à la possibilité de leur application immédiate, et ils y croient comme les premiers chrétiens croyaient, à la venue prochaine du royaume ma- j tériel de Dieu sur la Terre, i La comparaison s'impose d'elle-même quand on songe à Tolstoï, l'autre grand écrivain dont l'œuvre nous donne quelques lueurs sur l'âme russe. N'est-ce pas vers uûe sorte de christianisme primitif que la pensée de Tolstoï évolua dès le milieu de sa carrière ? La non résistance au mal, le communisme, la religion du pauvre et du déchu : les idées centrales de Tolstoï, c'étaient des idées qui dominaient dans des communautés chrétiennes du premier siècle quand la religion n'était pour beaucoup qu'une sublime mystique propre à donner le courage de vivre et d'attendre à d'humbles esclaves persécutés, quand elle ne s'était pas encore adaptée à la vie au point de devenir une magnifique discipline sociale. Non-résistance à l'agression, communisme, guerre des classes selon la formule marxiste, droits absolus de la nature humaine dans sa primitive sincérité, ce sont là les idées dominantes de la Révolution russe, ce sont là les idées qui ont permis ce prodigieux désordre, ce déchaînement de passions sauvages auquel nous assistons et qui nous montre que la civilisation la plus raffinée — car il y avait tout de même une civilisation raffinée1 en Russie — est aussi près de la barbarie que le fer le plus poli l'est de la rouille. Elles sont nobles, dira-t-on ; elles sont belles. Et, de fait, nos vieux peuples idéalistes ont pour elles la secrète tendresse que l'on garde à d'anciens rêves, mais parce qu'elles ne tiennent pas compte du relatif elles n'en permettent pas moins à tout ce qu'il y a de trouble, de vil, de sauvage dans l'animal humain de se déchaîner. Il y avait sans doute beaucoup de purs idéalistes parmi les gens qui c«nt fondé des comités de soldats dans l'armée russe, mais leur action, en fin de compte, ne s'en est pas moins traduite par d'abominables massacres d'officiers, par le pillage des villes et des villages et par la ruine de la Russie. c >> Us n'ont peut-être pas tout à fait tort, nos minoritaires, quand ils disent que Lénine et Trotsky sont des apôtres parfaitement sincères dans leurs convictions maximalistes, mais cette sincérité de conviction n'a pas empêché ces apôtres de nous trahir. Dieu sait si elle ne les y a pas poussés ! Qu'importent les engagements, les contrats, les traités, et toutes les contingences et toute l'honnêteté bourgeoise à des gens qui vont fonder le bonheur sur terre ? Que vaut le reproche de trahir la patrie pour des gens qui considèrent la suppression de toutes les patries comme le plus désirable idéal ? Quand il était en Suisse, Lénine disait à qui voulait l'entendre que pour réaliser son programme, pour faire son expérience, il accepterait n'importe quel concours, n'importe quel argent. A un certain degré, le mysticisme confine à l'immoralisme : la fin justifie les moyens. C'est justement parce que parmi les maximalistes russes il y a tant de mystiques, c'est .justement parce que dans leur duplicité il y a une part de sincérité que ces gens-là sont si dangereux. On nous dit : « Prenez garde avant de maudire les Bolcheviki : quand ils verront qu'ils sont joués par les Boches, ils vont peut-être se retourner brusquement contre eux. » C'est fort possible. Ces soldats russes que l'on vit si héroïquement braves, puis si prodigieusement lâches — je ne connais rien de plus tragique que le rapport du général Dénikine publié ces jours derniers par le XX" Siècle — se ressaisiront peut-être et, comme dit le sergent-généralissime Krilenko, la garde rouge fera peut-être une manifi-que guerre populaire à l'envahisseur boche. Mais il sera trop tard. Une nation, une armée, cela se défait vite, nous avons pu le voir ; cela ne se refait, hélas ! que bion lentement. Nous ne pouvons pas nous désintéresser de la Russie, c'est évident, mais nous ne pouvons plus compter sur elle. L'examen le plus superficiel de la psychologie des Bolcheviki suffit à nous le montrer. Qu'importe, nous ferons la besogne fous seuls, çens d'Occident, nations solides, et l'aide américaine compense largement la défection russe. L. DUMONT-WILDEN. AU FRONT ITALIEN (Officiel.) Rome, 25 janvier. Bans le Val Laqarina et entre la Brenti i et la Piave, les batteries ennemies s'étant montrées plus actives, les nôtres ont ri-i posté avec efficacité. Sur la cime septentrionale du mont Me-; iagOy.au plateau d'Asiago et sur le mont ' Assolone, des patrouilles autrichiennes ont • été dispersées par nos fusillades. '] L'activité aérienne ennemie, sensible depuis VAdige jusqu'à la Brenta, a été contenue sur les premières lignes par le feu de nos mitrailleuses. L'Internationale à Hottingham... Jamais peut-être l'utopie de l'Internationale ouvrière n'est mieux apparue que dans la réunion du congrès travailliste de Nottingham. Sans doute, les membres de ce congrès ont-ils voté une motion en faveur d'une conférence internationale à réunir en Suisse sinon à Stockholm,et c'est un succès de M. Huysmans qui n'est pas à mépriser. Sans doute encore a-t-on applaudi des discours dont l'inspiration était, nettement internationaliste. Mais ces vœux et ces paroles apparaissent d'une amère ironie si on considère quelques-uns des faits dont Nottingiham a eu ces jours-ci le spectacle. N'est-il pas paradoxal de voir une assemblée socialiste acclamer le représentant de l'autocratie qui, quelques jours auparavant, mitraillait les socialistes révolutionnaires dans les rues de Petirograde et supprimait la Constituante, comme le tsar les Doumas ? Le socialiste Axelrod protestait hier avec véhémeaice contre cette réception du bolchevik Litvinof et, avant d'unir les socialistes de l'Entente avec les socialistes des empires centraux, il ne serait peut-être pas superflu d'uniir les socialistes russes. .Les congressistes de Nottin-gham avaient d'ailleurs perçu d'autres dis-sonnânees sérieuses et les ministres travaillistes anglais avaient subi de sévères reproches de- la part d un groupe d'extrémistes. Parmi les délégués français, M. Renaudel n'avait pas parlé de la même façon que M. Longuet sur un sujet aussi essentiel que la question d'Alsace-Lorraine et M. Vandervelde avait, avec une énergie méritoire, dénoncé dans le programme do paix du Labour Party une clause singuliè*<-rement dommageable pour la Belgiîpie, menacée de se voir enlever sa colonie. Au total, l'Internationale n'a guère eu d'incarnation parfaite à Nottingham qu'en ! M. Camille Huysmans. Tandis que M. Vandervelde parlait en homme politique soucieux de l'intérêt de soin pays,M. Huysmans a mis au-dessus de tout l'intérêt de l'Internationale et il a demandé, à ses auditeurs d'assigner comme but à leurs efforts la force du parti socialiste dans chaque pays et par là la force dominante de l'Internationale pour la conduite du monde.Tel est l'idéal de M. Huysmans. Heureusement, aux yeux des travailleurs des pays ! de l'Entente, il y a autre chose et M. Pur-dy a posé très clairement le problème dans le discours qu'il a prononcé en ouvrant le congrès en sa qualité de président : Les Allemands occupent plus de territoires alliés en 1917 qu'ils n'en détenaient en 1915. Tant que l'Allemagne les occupé encore, une paix issue de négociations prendrait chez elle la signification d'une victoire pour elle-même et pour ses alliés (quelques cris de « non » : applaudissements prolongés) ; elle assoirait plus solidement le militarisme sur le peuple d'Allemagne (des cris : et d'Angleterre !) plus solidement aussi sur les peuples de l'empire britannique, sur l'univers entier. La paix pourrait survenir ; mais ce serait une partie nulle, une paix blanche, qui laisserait les générations futures exposées au, renouvellement de ce terrible carnage. Si l'Allemagne et ses alliés ne sont pas disposés à déclarer qu'ils acceptent les principes que notre gouvernement. et. le président des Etats-Unis viennent de publier à 1a. face du monde, alors il nous faut continuer la lutte (Applaudissements). Il n'y a pas d'autre issue pour nous si nous respectons notre honneur na.tional et la parole donnée à la Belgique, à la Serbie et à la France (Applaudissements). Cest pour nous un devoir vis-à-vis de ceux qui ont consenti le suprême sacrifice vis-à-vis aussi de ceux que la guerre a mutilés, de persévérer jusqu'à l'établiissement d'une paix plus claire qui permette aux peuples de l'univers de vivre en sécurité. Voilà le problème tel qu'il se présente dans la réalité. Conciliez avec cela l'Internationale avec les Boches... . ■ WVW*i LIRE EN 2« PAGE : Les garanties allemandes sur la liberté des Nations. AU FRONT FRANÇAIS 14 heures. Au nord de t?Aisne, nous o.vons aisément repoussé deux coups de main ennemis sur nos petits postes. Activité des deux artilleries assez vive dans la première partie de la nuit sur le frent du bois Le Chaume. Deux avions allem.ands ont. été abattus dans la jbuméc du. 24, dont l'un par le tir de nos canons spéciaux. 23 Heures. Un coup de main ennemi sur nos petits postes au nord du bois des Càurières a complètement échoué. La lutte d'artillerie s'est maintenue vive a.u cours de Vaprès-midi dans toute cette région. Journée calme partout ailleurs. AU FRONT BRITANNIQUE 9 heures 20. L'artillerie ennemie s'est montrée activé dans la soirée d'hier et, pendant la première partie de la nuit, à l'ouest de la Vac-querie et aux environs de Passchendaele. Aucun autre événement important à signaler.(Le communiqué britannique de la nuit qui annonce des raids aériens sur Trêves, Thionviile et plusieurs autres bases allemandes, se trouve en Dernière Heure.) , UNE VISITE A LA GRANDE FLOTTE l'amirauté britannique à lit uvre CE QUE FONT LES MARINS DE GEORGE V [De Venvoyé spécial du XXe SIECLE) n X..., janvier 1918. p On ignore trop Chez les alliés de 1 An- ■ gleterre ce que fait la flotte britannique. * Le fait n'a rien de surprenant. En Grande-. Bretagne même, le public est peu au cou-. rant des choses et des hommes de la mer. i II ne connaît guère que l'uniforme ldiaki. t Un amiral qui nous faisait l'honneur de nous recevoir à son bord nous racontait, il y a quelques jours, que revenant, la T veille, d'un voyage à Londres, un brave homme l'avait pris à la gare pour un employé de chemin de fer et lui avait de t mandé : , , , — Garde, sur quelle vome part le tram _ de 8 h. 30 ? L'amiral habitué à des questions sem-i blables lui a très philosophiquement servi s la réponse qu'il tenait prête pour ces a.ir-. constances : _ je regrette de ne pouvoir vous renseï - gner. Monsieur, j'appartiens à une autre - compagnie. . . L'amirauté britannique a voulu faire s cesser cette ignorance et renseigner le pu- . blic _ alliés compris — sur le rôle de la . flotte. J'ai eu le rare bonheur d'être parmi - les quelques privilégiés pour lesquels elle - a soulevé un coin du voile qui dérobe aux 3 regards sa mystérieuse Armada. ■ n » D * * Fidèles à l'ancienne consigne du silence, ' les marins s'étaient tus jusqu'à présent. Devant de nouvelles instructions, ils se 1 sont faits « guides » et dis ont parlé avec une obligeance extrême, des œuvres dont ' ils ont le droit d'être fiers. , Je leur ai demandé tout d'abord leur , opinion sur l'ennemi. Tous furent d'accord pouiî* déclarer ; << La inaixinû du Kaiser a perdu fc-J- ic-ule chance en août 1914; elle pouvait à ce moment-là -attaquer toutes î forces réunies, soit les navires fcranspor-I tant les troupes britanniques en France, soit un point quelconque, à son choix, de la Grande-Bretagne, avec de sérieuses . chances de succès. ' Cette occasion ne se représentera plus . jamais. » ' La tâche de la flotte britannique consiste à assurer la sécurité des mers et à bloquer les escadres allemandes dans ses s ports. Pour la remplir elle est obligée de ■ déployer une activité incessante, de tenir ' presque continuellement la mer. Certaines î unités de la marine, contre-torpilleurs, ^ sous-marins ou avions de mer vont, telles t les patrouilles dans le No man's land ». ? prendre contact avec l'ennemi pour mieux 5 surveiller ses mouvements. Des escad:v.s : de croiseurs très rapides viennent les [ oonder. Les cuirassés, à leur tour, an-1 puient ceux-ci. t Nous avons assisté au départ de nuel-; quœ-uns de ces croiseurs de bataille, aussi 5 rapides que de-s destroyers et aussi trois-: samment armés que tes gros cuirassés. : Nous avons vu des sous-marins rentrer au î port, retour des côtes d'Allemagne. L.îs s contre-torpilleurs, ces lévriers des mers, - allaient et venaient si nombreux qu'il fal 1 lait renoncer à les compter. r Rarement les Allemands ont cherché a \ combattre autrement que par la mine o-u [ le sous-imarin les navires de guerre britan- - niques. Il leur en a trop cuit chaque fois ' qu'ils ont risqué le combat. Récemment onze destroyers allemands étaient sortis de Zeetauggc et naviguaient au large de» 1 côtes de Hollande. Quatre destroyers an f-lais en patrouille leis aperçurent et s'é lancèrent à toute vapeur vers eux. L'ennemi, malgré sa supériorité numérique, refusa le combat et prit la fuite. Les Anglais, plus rapides, .se mirent à leur pour-! suite et bientôt la. canonnade s'engagea. La lutte no prit fin qu'en vue de Zee-brugge. lorsque -les canons de 280 des batteries de lerre forcèrent nos Alliés à reprendre le large. Cette dérobade des Boches est d autant plus extraordinaire qu'ils avaient des canons d'une portée supérieure à ceux de leurs adversaires. Dans des circonstances , semblables, un petit croiseur -anglais île 2,000 tonnes courut sus à un na-vure dix fois -gros comme lui, venu -pour -bombarder la ville de Lowostoft. Le capitaine nous a. montré avec orgueil les cicatrices de son bateau ■ le pont éîrafle, les toies ïapiecétis, la cloche fêlée et, hélas ! l'endroit où : étaient tombés quelques-uns de s«s <. splen-did boys ». . .. . , Si les Boches refusent généralement le combat, il ne faut cependant pas croire ; qu'ils soient des adversaires à dédaigner, i Loir, de là. Leurs canonnière sont des pointeurs remarquables qui disposent de : télémètres de premier ordre. Mais ils »e ■ savent pas maîtriser leurs nerfs au cours d'un combat. Si leurs premiers coups sont fort bien ajustés, leur tir devient très rapidement médiocre, tandis que .es marins britanniques sont vraiment à leur affa.ne quand la lutte est sérieusement engagée. i Des navires auxiliaires sont employés à divers services tels que le repêchage des - mines. Leurs équipages sont des hommes d'un courage extraordinaire. Souvent ces ! bateaux, assez lents, deviennent la proie des sous-marins. Parfois aussi ils sautent sur la mine même qu'ils tentent de détruire. Certains équipages ont été torpillés ou « minés » cinq ou six fois; cela rie les a pas empêchés de reprendre la mer. ' # lie * La flotté assure noitamment la sécurité j de la traversée de Ja Hollande en Angle terre. Malgré la présence d'escadrilles allemandes dans les /ports de Belgique d'escadres de cuirassés au nord de la Hollande et de nombreux sous-marins, ce trafic s'effectue de façon normale.. C'est un spectacle étranger que celui des vapeurs de commerce — alliés et neutres — ralliant le port sous l'escorte de vaisseaux rapides qui tournent autour d'eux comme des chiens de berger autour d'un troupeau. A les voir, on ne peut s'empêcher de croire qu'il existe déjà une société des nations, composée des Alliés et des neutres, en lutte contre un peuple de bandits. Et l'on en vient malheureusement à conclure que la seule garantie à laquelle puisse s'en rapporter une société des nations — si jamais elle existe — s'appellera la force. Les plus puissantes unités de la flotte de -gaierre britannique ont été mises en service après la déclaration de guerre. L'effort de l'Amirauté a été presque aussi grand que celui du département de la guerre. On s'en rend compte en voyant, déclassés et désarmés, des navires qui, en 1900, faisaient 'encore la gloire de la première flotte du monde. Par exemple le croiseur que commanda longtemps le roi Goerge V est maintenant amarré à quai et sert de caserne flottante. * * * La marine britannique, en assurant la maîtrise des mers — sans laquelle les Al liés auraient dû, au bout de quelques mois, mettre bas les armes, sans conditions, devant l'Allemagne — tient toute l'Entente debout. C'est elle qui rend vaine la fameuse « carte de guerre », seul argument sérieux de l'ennemi. Car, grâce aux esca-d?-es britanniques, l'Allemagne a pu être dépossédée de toutes ses colonies, chassée, de*toutes les mers. L'Amirauté britannique a donc accom-1 pli une tâche immense. Va-t-elle s'en te- ! nir la, va-t-elle continuer à employer la ■ tactique qu'elle a appliqué depuis le début i de la guerre ? L'accroissement constant d"; i ses flottes, auxquelles vient de se joindre j la marine américaine, dont les forces sont égales à celles de l'Allemagne, ne va-t-elle | pas amener la Grande-Bretagne à user de ! méthodes plus agressives, à forcer l'ennemi à sortir de ses ports, à accepter le combat ? De récentes modifications dans 'le haut commandement, l'accession au pouvoir, sans égards à l'ancienneté, de jeunes officiers renommés pour leur audace et leur activité ou pour les services éminents qu'ils ont rendus, donnent à croire que nos Alliés sont décidés à l'action la plus vigoureuse. Mais pour se battre il faut être deux et je crois bien que les Boches préféreront sauter dans leurs ports plutôt que d'accepter le combat en pleine mer. A. MATAGNE. (Lire dans nos prochains numéros la suite des articles de notre envoyé spécial sur la flotte britannique.) — i/WWV LA VIE MILITAIRE se trouve aujourd'hui en deuxième page. Le patriotisme et le courage des Belges opprimé? Un seul sentiment pour l'Allemagne la haine - Un seul mot d'ordre : souffrir pour la victoire Le « Journal des Débats » de ce jour publie une longue lettre die Bruxelles où se ' trouve affirmée une fois de plus, et dans des termes d'une émotion communicative, la superbe tenue patriotique de nos frères opprimés. Nous en détachons le passage suivant : Le bilan de quatre années d'inquisition, de vols, de pillage, durant lesquelles des tribunaux illusoires ont fourni aux bourreaux et aux prisons plus de victimes qu'il n'existe de geôles et d'exécuteurs, n'a modifié en rien l'esprit hostile de la population ; pour un patriote perdu, dix se lèvent afin de continuer l'œuvre de haine et de vengeance qui s'impose aux honnêtes gens contre l'infamie allemande.La Belgique n'a connu que des heures brèves de bataille ; quelques semaines de résistance oint donné au pays l'ivresse d'une défense acharnée, héroïque, pleine de gloire et d'honneur. Après des chocs qui ont ensanglanté toutes les provinces, le front s'est éloigné, — hélas i — la tempête s'est apaisée et la voix grondante du canon s'est affliblie à «nos oireililes. Depuis lois, privée de nouvelles, livrée aux informations allemandes, la foule n'aperçoit plus que le travail sournois de l'ennemi, la provocation aux luttes intérieures par nos bolchevistes flamingants, le désastre qu'il sème au foyer, l'isolement qu'il impose, la gigantesque prison dans Laquelle la Belgique, fidèle malgré tout .se meurt, sans plainte, sans regrets, portant avec dignité le fardeau de ses douleurs. Nos larmes vont aux humbles, ouivriers et petits bourgeois, qui, sans faiblesse, vivent — Dieu sait comme ! — avec des secours en espèces et en nature, qui leur apportent la subsistance à peine suffisante pour ne pas mourir d'inanition. Aux sentiments de patriotisme quii se sont éveillés depuis la guer. re, se joint aujourd'hui la charité de tous, dans un élan magnifique ; 1a. douleur a purifié la nation de tout égoïsme, la fraternité dans le malheur a rapproché les cœurs comme une mère berce désespérément l'en* fant qui pleure. Quarante mois de souffrances, loin de l'affaiblir, ont avivé la flamme patriotique; l'espoir de la délivrance est plus fort-que jamais, et si des conseils et des sonpipli-cations viennent de cette terre martyre jusqu'aux oreilles des soldats et des gouvernements alliés, c'est le conseil de ne pas souscrire à une paix qui 11e serait pas réparatrice, la supplication de tenir et de lutter jusqu'au châtiment du criminel : , S'il vous était donné, Français, Anglais et Belges qui, de l'autre côté de la barricade, travaillez à notre délivrance, de sonder le cœur et le cerveau de ceux qui résistent ici, si vous interrogiez ces veuves, ces mères, ces épouses, ces vieillards, oes enfants élevés dans la haine de TAllemand, tous vous supplieraient de poursuivre votre tâche sans fléchir devant leur misère ; vous n'y rencontreriez ni plainte m soumission, mais l'orgueil épanoui de prendre à l'arrière leur part de souffrance pour le même' idéale les civils de Belgique, dans toutes les classes sociales, s'insurgent contre une paix allemande, cette paix monstrueuse qui ne serait qu'un en-tr'acte dans le grand drame qui doit s'achever en une fois et pour toujours. Tout comme, le soldat de l'Entente dont l'exemple die bravoure et les prouesses traversent le mur épais qui isole la Belgique de toute civilisation, les civils ne veulent, pas que leur abnégation ait été vaine. Le froni et l'arrière, dans une même communion de pensée, ne veulent qu'il reste aui Prussien, ni poudre sèche ni épée aiguisée ! Pour nos sacrifices immenses, il faut enfin que les chevaliers de la Kulture ployent. le genou devant les champions du droit, de la justice et de la i liberté ! APRÈS LE DISCOURS DU REICHSTAG LE CHANCELIER HERTLING au service de l'état-major contre la Belgique 'PEOBATIQN SES OSEFS BE PARTIS ~ IL 7 iU&AIT EU BEs lilEUTIS i BESilS Le comte,Czernin, prenant une attitude de Ponce Pilate que les devoirs de l'Autriche envers la Belgique no lui permettent pas, avait déclaré laisser à l'Allemagne le soin de résoudre le problème belge. Le discours du comité Hertling est venu nous édifier sur le caractère de la solution dont l'Allemagne et l'Autriche prennent ainsi-solidairement la- responsabilité. Parlant en leur nom, le chancelier du kaiser s'est borné à réprouver l'annexion par la violence et on peut deviner ce que cela veut dire quand on sait que Luden-dorff et Hindenburg avaient donné leur approbation préalable au discours du Pieichstag. Quand le représentant dé l'état-major à Brest-Litovsk, le général Hoffmann, a dit aux Russes : « Vous êtes des vaincus » et refusé toute rétrocession des territoires occupés, von Kuhlmann a trouvé le moyen de démontrer qu'il n'y avait là aucune « annexion violente » !... Les fougueux pangermanistes de l'école de von Tirpitz eux-mêmes ont maintes fois déclaré qu'il y avait pour l'Allemagne d'autres garanties suffisantes en Belgique que l'annexion pure et simple. Quels sont donc ces projets que dissimule la réserve du comte Hertling sur la question capitale de la Belgique ? Le chancelier du kaiser a évité de se prononcer explicitement. Il n'a pas voulu montrer publiquement jusqu'à quel point le gouvernement allemand est prisonnier de l'état-major. Un étalant le programme ttes pangerma, nistes en Belgique, n'aurait-il pas fermé la porte à toute négociation avec l'Angleterre qui, depuis M. Lloyd George jusqu'à M. Ramsay Mac Donald, fait de la restauration belge une condition primordiale de toute paix ? Son silence prouve de toute évidence que c'est bien le parti militaire qui l'emporte actuellement dans la conduite de la politique allemande, quels que puissent être dans l'opinion (l'outre-PLhin les courants « raisonnables ». Ces courants existent. Pour n'en citer qu'un exemple, devant un auditoire de 400 personnes appartenant au monde commercial, industriel, artistique et scientifique, le professeur d'Université docteur V. Aster a. pu dire textuellement : « L'injustice qui a été commise envers la Belgique au début de la guerre doit être réparée. » Les Munchner Neuesle Na-chrichten, qui rapportent ces paroles dans leur numéro du 15 janvier, notent qu'elles furent applaudies. Le comte Hertling ne peut ignorer cette manifestation, puisqu'elle eut- lieu à Munich, où hier encore il était ministre président. Mais à BeTlîn, il y en a d'autres qui parlent plus haut- Si réservé cependant qu'il ait été, le chancelier a bden dù, pour être compris de l'Entente, découvrir ses intentions. Celles-ci sont claires : l'Allemagne entend se servir de !a Belgique comme d'un gage qu'elle troquerait volontiers — sauf certaines garanties — oonire les colonies petr-

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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