Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 19 Decembre. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 12 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/nc5s757n36/
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21" ANNÉE.— Série nouvelle. — N* 405-404 Le numéro ; 10 Centimes (5 CEWT2MES Al? FESSAT) Dimanche Î9 et Lundi 20 Décembre Î915 (lÉDACTlON A ADMINISTRATION fEtn ni de la Bonrse — IB HAVRE Téléphone: Le Harre n* 14.05 Sirectenr : FERMD NEÏÏRA? fentes tes communications concertant la rédaction doivent être adressées 9&~,rue de la Bourse, Le Havre. LONDON OFFICE: 81 ,Panton Street (Leicester Square s.w). LE XX SIÈCLE Quotidien beige paraissani au rtavre a&amaeÊmmÊBm&aMammnmKmmamaauM-'- .7<iMHMBarvaMoaBawK3fenHKl' —«mwi »»m■ m. ABONNEMENTS Fraraoo 2 fr. 50 par mots. D 7 fr. 50 par trimestre Angletorre.... 2 art. 6 d. par mois. • 7 5h. 9 J. pai» trimastr# Hollande.. 1 25 florin par mois. d ..3.75 flor. partrimestre. Autres pays.. 3 fr. » par mois. • .. 9 fr. » par trlmestr» PUBLICITÉ S'Adresser à l'Administration du /ewmaf au Havro'ou à Londres Annonças 4' pue* Ofr. 40 la ligne Petiteeannonces** page: 0fr.30lallgn« Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne de publf» oitâ. lo, rueie a Victoire, Paris, qai en a >.e inonopoie pour Paris, Une expérience Intérassante lettre d'un jenue belge Guerre d'idées, cette guerre fait réfléchir 'et ce sera du moins un heureux résultat de cet horrible cataclysme. Parmi les lettres qui nous en apportent chaque jour des preuves nouvelles, nous retenons celle-ci qui nous vie rut d'Ecosse et nous est adressée \par un jeune belge. Cette lettre est intéressante parce qu'elle reflète un travail accompli dans une joule d'esprits dont la guerre a mûri la jeune expérience ; Monsieur le Directeur, Permettez à un lecteur assidu du « XX= Siècle » d'apporter sa modeste contribution dans la oscussion,» ou plus exactement, dans l'échange d'idées qui s'est établi à propos des démocraties modernes et du parlementarisme intégral. C'est avec un grand intérêt que j'assiste à cette évolution lente et saine que subissent, chez les hommes impartiaux, au contact des cruelles réalités présentes, les idées démocratiques. J'ai, comme beaucoup de mes jeunes contemporains, subi l'influence de ma génération ; par goût autant que par raison, j'ai toujours trouvé le régime démocratique préférable à l'autocratie « à la prussienne ». Et pourtant, au cours de ma vie universitaire, j'ai été amené, par la simple observation des choses de mon milieu, aux conclusions auxquelles les articles que vous signalez aboutissent. Sans avoir la prétention d'émettre une opinion qui renforce votre thèse — ce à quoi je n'ai aucun titre — je vous présente très simplement le fruit d'une expérience personnelle que je crois être de quelque intérêt : c'est l'expérience d'un jeune homme qui cherche à 6e faire objectivement une opinion. Le monde universitaire est, en effet, une admirable terre d'expérience. Cest le monde en raccourci, c'est une éprouvette de la vie qù les passions humaines réagissent et s'entrechoquent d'autant plus violemment, qu'elles sont jeunes, et sans contrepoids suffisant. Ayant été membre de comités estudiantins, et président d'une société nombreuse que j'avais à cœur de voir pros-î-érer. j'ai été forcé de constater que, en général, les éléments dont se compose ce parlement en réduction <ju'est un comité, .représentent rarement des intérêts généraux et subordonnent d'ordinaire le bien de la société à leurs coteries de chapelle. De plus, élus par voie de suffrage universel — la formule la plus moderne des démocraties — les membres d'un comité ne sont ■pas élus pour leur compétence à seoonder le Président, — disons, le Ministre respon-sablê, — mais plus souvent pour leur faculté à le contredire ! J'esn étais ainsi arrivé à la rédaction d'un nouveau règlement, une sorte de constitution, restée d'ailleurs à l'état de projet, car tes règnes estudiantins sont éphémères !... et ce qu'ils obtiennent est une preuve dé plus de l'utilité stabilisatrice et progressiste des responsabilités à. long terme. . Dans ce règlement, je laissais au président élu par l'assemblée le soin de choisir ses principaux collaborateurs, ne laissant à l'élection de celle-ci que les places de commissaires, c'est-à-dire un pouvoir de contrôle, mais pas de gouvernement. Car fen étais arrivé à la conclusion qu'une communauté d'hommes, c'est-à-dire une communauté de passions et d'appétits opposés, de culture, de volonté et de langues , diverses, ne pouvait se gouverner efficacement elle-même que moyennant certaines restrictions apportées à ses droits. Je n'ai pas la prétention de transposer dans le monde des peuples, du moins sous eette forme rudimentaire, ces conceptions politiques dont les circonstances ne m'ont pas permis de vérifier la valeur pratique, mais je ne puis m'empêcher de voir avec raie intime satisfaction ces principes, entrevus à l'état embryonnaire, prendre forme sous la plume d'écrivains autorisés, grâce au bienfaisant brassage d'idées que la guerre opère. Puisse cette modeste expérience d'étudiant jeter une étincelle de lumière dans l'esprit de ceux qui doutent. Les démocraties, jeunes et ardentes, canaliseront leurs énergies comme l'âge mur 1 équilibre les puissances productrices de 1 l'homme, ou elles mourront prématurément ! de leurs utopies. : Veuillez agréer. Monsieur le Rédacteur, : mes salutations distinguées. Paul CHAKDOME, ' i Ancien président de la Gé des Etti- « diants catholiques de Gand. Des gens qui voient clair LES SOCIALISTES BULGARES NE VEULENT PAS DE LA COLONISATION ALLEMANDE. Onze socialistes bulgares, membres du Sobranié, ont été emprisonnés et sont inculpés de haute trahison, on le sait, pour avoir signé un manifeste contre la politique du gouvernement. Le journal socialiste suisse « Volkrecht », de Zurich, publie quelques extraits de ce manifeste. On y lit notamment : n Même si les victoires créent une grande Bulgarie, celle-ci n'en deviendra pas moins une colonie des puissances du Centre. Ouvriers, voilà le sort que le gouvernement vous réserve ! Mais que peut-on attendre de ce gouvernement, qui est acheté par l'or allemand ? u Les partis bourgeois combattent pour !eurs propres intérêts, et non pas .pour ceux du peuple bulgare . n Nous déclarons hautement qu'il n'existe actuellement aucun dissentiment dans les Balkans. C'est uniquement la dynastie qui iorce la Bulgarie à entrer en guerre. » " ilIMWCWMMHW—BbàHtg Four les victimes de fexpiosio; de faille llCKt——" TROISIEME LISTE M. le maire du Havre fr. 1,000.— Comité Franco-Belge à Paris 500.— Grands Magasins du Gas]Mlage .. 500.— MM. Huet et Cie, La Boule d'Or, Le Havre. Hommage de reconnaissance à sa clientèle belge .. 500.— M. Cooreman, ministre d'Etat 100.— M. ie préfet Talon, commissaire près du gouvernement belge .. 100.— M. Hoefkems, consul de Belgique.. 100,— M. René Bloch 200.— M. Caillati 200.— M. E. Karcher, à Bordeaux 100.— Magasin Général belge (le personnel) 75.—r M. Paul Bert-Samin 70.— Baron vander EIst, secrétaire géné-, rai du ministre des Affaires étran- ' gères ®).— M. Go'bert, Grands Magasins de lu Samaritaine — 50.— M. Gonin, directeur de l'Hôtellerie du Nice-Havrais 60.— ■ M. Suide 50.— Hôtel Moderne 50.— . M.' R. C. de la Cerna 50.— Total fr. 3,745.— I Total des listes préc. 28,976.65 Total général fr. 32,721.65 Les souscriptions peuvent être remises à M. Pauwels, secrétaire général du Comité officiel belge de secours aux réfugTés, 4, place Frédéric-Sauvage, Sainte-Adresse, ou à M. Vidai, administrateur du Comité mu- ■ nicipal des réfugiés du Havre, à la mairie • de eette ville. Nous avons reçu en outre : De la Chambre de Commerce belge du Havre (2" versement) 65.— ' Du major retraité Vandenberghe.. 10.— (On trowvera en deuxime page la liste ■ des tués, blessés et disparus de l'explosion de Graville.) ■ VA SORTIR DE PRESSE : ÈiifAli il lifts liln priioDÈîs oi iliagie ; 1 ''Fascicule. — 24 pages in-folio contenant ' plusieurs milliers de noms de A à DET inclus. Le prix de cette brochure est fixée à 0 fr. 50. Elle sera expédiée FRANCO contre l'envoi de S fr. 60 en un bon postal au bureau du journal, rue de la Bourse, 28 ter, LE HAVRE. Les demandes pour l'Angleterre seront fournies par notre London Office, 21, Pantois Street (Lancester Square) London S. W. joindre à la demande 6 pences. LESFAITSDU JOUR - ■■ -wo» Les journaux allemands relèvent avec une satisfaction évidente le ton agressif et impoli de la réponse de Vienne à Washington au sujet du torpillage de i'Airtconia. Ii est évident que l'Autriche ria pas agi de la sorte sans être assurée de l'appui de l'Allemagne : on en donne comme preuve le fait que le texte de la réponse a été préalablement soumis à l'ambassadeur d'Allemagne à Vienne. Aux Etats-Unis, l'opinion publique se montre très irritée, et M. Lan-sing a déclaré que la réponse autrichienne ne fait aucune concession, et l'on estime la rupture inévitable. tWVVWWfr Le Daifly News annonce que le nombre des recrues enrôlées pendant la campagne de lord Derby dépasse deux millions d'hommes ; ce chiffre n'est pas officiel, mats il est mentionné dans les milieux bien Informés. On ne sait pas encore dans quelle propurtion les célibataires entrent dans ce chiffre. evwwviA \, \ Lr nouvel emprunt russe d'un milliard de roubles à 5 1/2 p. c. est assuré d'un succès complet. Six cents millions de roubles ont été souscrits par les maisons de ban<iue et de com.merce : sur les quatre cents millions restants, la population a déjà souscrit trois cents millions. Le ministre des Finances a élaboré un projet de réforme fiscale qui comprend notamment le renforcement de tous les impôts directs par l'impôt sur le revenu personnel progressif avec un minimum de revenu exempt de cet impôt, et l'augmentation des impôts industriel, foncier, des droits du timbre. iww- ] Le général Pau restera en Russie comme ' représentant de la France à l'état-major ; russe. VWWWWVl En Espagne, l'événement du jour est le •. retour de M. Maura à la vie politique. Le '■ chef du parti conservateur s'était astreint au silence depuis la constitution du cabinet Dato, « pour ne pas gêner, dùsait-il, les mou- I vements de celui-ci ». U vient de déclarer publiquement que la chute des libéraux conservateurs lui rendait toute liberté ] (faction. Un défenseur des pillards Nous disions l'autre jour que la nouvelle contribution mensuelle de 40 millions, imposée par les Allemands à' la Belgique cause chez les neutres une vive émotion. Aussi, s'emploie-t-on à la calmer. Il est regrettable de voir un journal catholique d'un pays neiutre venir à la rescousse de la presse allemande pour une aussi mauvaise besogne. Les « Neue Zur-cher Naehrichten » avaient publié le 27 novembre, une lettre de leur correspondant d'Amsterdam dénonçant le nouvel exploit ' des pillards allemands et constatant la réprobation qu'il a soulevée en HolIande.Dès le 1er décembre, le même journal a publié 'ine riposte destinée à innocenter nos bourreaux.Miracle de l'influence allemande ! Le journal de Zurich met cet empressement à publier une lettre où son correspondant hollandais est tout simplement accusé d'ignorance et de naïveté. « Pourquoi, en Hollande, écrit-il, tout le monde s'émeut-il aujourd'hui à cause de la contribution de giuerre imposée aux Belges par les Allemands, chose qui ne regarde pas la Hollande ? En raison d'un sentiment d équité inné ? C'est risible ! La façon dont . les Hollandais considèrent la situation poli-. tique m'a été révélée récemment par un . Hollandais pur sang. Il me dit textuelle-ment : « Comme homme, je voudrais que . la guerre prit fin immédiatement, mais . comme commerçant, je désirerais la voir , durer encore une couple d'années ! Jamais . je n ai fait d'aussi bonnes affaires ! » Ainsi i en_ ost-j] dans beaucoup de milieux hollan-dais. L Etat a de grands frais à cause de la mobilisation, mais les individus gagnent énormément d'argent dès qu'ils ont su s'adapter aux circonstances nouvelles. Beau coup naturellement aussi n'emportent rien et leur colère est grande ; H est donc naturel que 1 Allemagne soit cause de tout. » Quant aux Belges, ils n'ont que ce qu'ils ir. entent • « 40 millions par mois, c'est certainement . beaucoup, la moitié aurait suffi. Mais aussi . longtemps que le gouvernement belge travaillera au Havre, qu'il fera combattre l'ar-: mée belge contre l'Allemagne, la Belgique ; continuera à être un pays ennemi occupé par I Allemagne et ce pays devra supporter les conséquences des actes do son gouver-nement. loutefois si le roi Albert reste encore longtemps dans les brancards anglais -—on pourrait môme dire davantage el s il ne cherche pas rapidement à faire'la paix avec l'Allemagne, les conséquent i m 1? dynastie pourraient être incalculables. Il y a un moment où la résis- m^fo£T°iq(Ue commence à devenir de la pure fohe, et ce moment est venu mur la Belgique, u Du sublime au ridicule, il n'v a q m™ pasJ'' a NapoIéon-le-Grand. 7 Mais cette affaire ne regarde en aucune façon les Hollandais et l'Empire alleSf peut supporter tranquilletnent léur antipa-SraTT1 d 6rat demonstran- O herr Dokfcor ï que vous parlez boche î 70ir,fci vos taMttei d'Kfc m^s 'Unettes de Francfort et il nous ShEii St •IKme étol>ner qu'un journal calhol.que les impose à ses lecteurs. Justice allemande ' "'«non IjTVJBE NOS COMPATRIOTES S®V4I)P DE PRISON, A LOUVA1N, A LA VEIII F DETRE INJUSTEMENT CONDAMNE. écrit de Louvain au « Journal des Dé- Une arrestation, suivie d'évasion, a pro-duit ici une grande émotion. Comme partout ailleurs, il y a à Louvain et dans les environs quelques femmes qui fréquentent les .Allemands. Une de celles-ci avait été punie par la justice belge pour un délit sans grande importance. Elle crut avoir été tra-tue par un villageois de ses connaissancee. fille résolut de se veiiger. Et elle accusa cet homme d'avoir tué et inhumé, en septembre 1914, un soldat allemand à Wva~ mael. Comme témoin, elle cita le nom d'un ivrogne, qui accepta d'emblée cette vilaine besogne. Les Allemands se rendirent immédiatement au domicile de celui qu'elle avait dénoncé. Or, il se trouvait précisément on visite chez un ami où il apprit fortuitement qu'il était recherché par les Allemands.Fort de son innocence, il se rendit immédiatement auprès des autorités allemandes qui l'envoyèrent à Louvain. A trois différentes reprises il dut subir un interrogatoire serré. Un aocat le défendit, mais il fut interdit à celui-ci de s'entretenir avec son client. Il fit cependant comparaître quatre habitants du village où l'inculpé était domicilié et qui avaient, en effet, enterré jadis — par ordre des Allemands — des soldats tués au combat. Es affirmèrent n'avoir rien remarqué du prétendu assassinat. Les Allemands avaient donc h choisir entre le témoignage de cinq honorables bourgeois et ceux d'une femme de mauvaise vie et d'un ivrogne. Evidemment, ils mirent l'accusé en prison. II y passa quatre semaines, sans espoir d'être remis en liberté. Mais, un soir, il eut la chance de s'évader.Des personnes qui se promenaient dans : la rue longeant la caserne qui sert de prison virent fout à coup un homme enjamber 1 te mur (il a trois métrés de hauteur), sau- 1 ter légèrement à terre et s'enfuir à toutes : jambes. Un quart d'heure phis tard, des patrouil- -les se mirent à sa recherché. Trois inur? et trois nuits on surveilla la maison du fu- ] gitif. Les Allemands arrêtèrent sa femme parce qu'elle n'avait pas de photographie de son mari à leur remettre. Heureusement, l'homme est !> présent en , sécurité. f Ce ae tsaort "'"ï S que ï® ©a ! PR1SOT | «m Angleterre, 5 oeate en Hollande lt numéro. « Des basques suisses refusent l'argent allemand LA BAISSE CONTINUELLE DU MARK ET DE LA COURONNE |] Jeudi, dans une des banques les plus im-portantes de Lausanne, sinon la plus impor-tante de cette ville, un commerçant a de-t~_ mandé qu'on lui change des mark et des ^ couronnes au cours du jour, craignant^ di-il sait-il, une baisse plus accentuée et estimant i, que la perte qu'il allait subir était déjà assez 3 considérable. g Or, l'employé de la banque a refusé de ._ faire le change, en déclarant qu'il avait l'ordre de ne plus échanger ni mark ni cou-e ronne contre de la monnaie suisse. ^ Cela éclaire d'un jour tout nouveau la situa-|. tion financière des deux empires centraux. h La baisse du mark continue à New-York : les 4 mark font jeudi 76 3/4 cents, soit une baisse de 19 En Hollande, la e baisse du mark est de 25 %, et de 19 % en a Suisse. La baisse de la couronne se chiffre par j 32 % en Suiss-;. L.'YSEîn UN NOUVEAU LIVRE 01 M. PIERRE NOTHOMB (1) Aux récits de la bataille de l'Yser déjà connus jusqu'ici, M. Pierre Nothomb vient d'ajouter une intéressante contribution personnelle.Sa description de la bataille qui anéantit définitiivement le plan du Kaiser est faite dans un style alerte qui rappelle en maints endrots celui des Mémoires du général Marbot, un chef-d'œuvre du genre. Il est des vérités qu'il faut redire sans cesse. Avec M. Nothomb, répétons que le taut commandement français avait demandé aux Belges de_ tenir sur l'Yser pendant quarante-huit heures et que nos braves luttèrent pendant treize jours, presque au-delà des forces humaines. Sans l'effort héroïque, désespéré de l'armée belge, la bataille qui termina l'année 1914 se fût arrêtée beaucoup plus au sud. M. Nothomb rend un juste hommage à la fiùre attitude de Jacques. et de Leestmans qui. blest-és. continuaient tranquillement à commander leurs troupes, à la ténacité de Delobbe et de Maiser, le défenseur de Dix-mude. Maints passages du livre seraient à épingler ici, mais nous devons nous borner à ce saisissant taljleau : « Un soir, à Lampernisse, une brigade de chasseurs revient du combat. F.lle a lutté depuis des jours. Elle est en loques et en sang. A peine arrivés au village, les hommes tombent, assommés, sur la paille. Mais tout à coup un ordre arrive : on a besoin d'eux, là-bas. Il faut partir, partir avant la nuit ! Le clairon les sort d'un 6ommeil de mort. , Ils se lèvent hagards, insensibles, navrés. « Ce n'est rien, venez, c'est votre général Bertrand qui vient tous voir, vous passer en revue ! i> Bertrand, depuis la captivité de Léman, commande la 3" division d'armée. C'est un homme simpl?, énergique, sorti du rang, père de ses hommes. Devant Liège il chargeait à leur tête. Il s'est toujours exposé, sans compter,avec eux. H a le secret de leur âme collective : il les aime. Et' c'est lui qui, les voyant dormir, alors que le combat, de nouveau les appelle, vient d'avoir cette idée sublime : •I En avant ! Pour défiler ! n Presque à tâtons, machinalement, les compagnies se sont formées. On a remis son sac au dos. On a ramassé le fusil encore tiède. On avance dans une ombre pâle où flotte une dernière clarté. Sur la grand'place du bour» Bertrand est à cheval, entouré de son état-major, lui aussi boueux, noir, dé-déchiré : « Allons, mes enfants ! crie-t-il.La musique passe en tête, puis s'arrête au bord d'un champ. Elle joue, redouble, reprend encore l'air des chasseurs, si déchirant, si nostalgique, avec par à-coups et pour finir, des élans d'ivresse et de gloire. C'est toute la vie de la brigade depuis trois mois qui pleure, qui ebante et qui crie, avec les déceptions, les fatigues, les colères, les combats, les assauts, la retraite, l'espoir quand même ! Ce n'est pas seulement la lueur diffuse d'un crépuscule tardif lui auréole et pénètre les hommes, c'est iussi cette musique de cuivre qui les soulève et les transfigure. Ils défilent, bien rangés, peloton par peloton, tandis que, de sa voix paternelle et grave, leur général les interpelle : ,< Ah ! qu'ils sont beaux mes chasseurs ! qu'ils sont beaux !... vous êtes lignes de retourner au premier rang ! 'Vh ! les bons soldats ! la Patrie est fière le vous !... voyez, messieurs, ce sont les chasseurs, ce sont des braves !... Saluez-es !... Lieutenant, votre compagnie est su-îerbe !... Venez par ici que je vous em->rasse !... Bravo ! mes enfants, bravo ' v'ivent les ohaisseurs ! » Et l'état-major c t es assistants, avec des applaudissements ît des acclamations, reprennent, enthousiastes : ci Vivent les chasseurs ». Et le délié se poursuit. Les torses se redresent.les adTets se tendent, les veux mouillés s'allu-nent d'une flamme nouvelle. Electrisée, ransportée, recréée, comme si c'était sa >remière bataille, la brigade part... » Des trait6 de ce genre, il ,y en a maint lutre dans le livre,mais nous devons nous vorner. L'œuvre de M. Nothomb est pleine le mérites : par sa documentation person-îell" son ordonnance et sa valeur littéraire elle apporte une contribution importan-e à l'histoire de la bataille des Flandres (1) Un fort volum- in-12, chez Perrin, ibrairie académique, Paris. 3 fr. 50. — Un correspondant espagnol signale au Times » le bruit suivant lequel l'AlIema- . me aurait envoyé deux millions de francs 1 . Barcelone pour rémunérer les agents qui eraient sauter des tunnels et chemins de i îr, afin d'entraver l'exploitation des mines u Rio-Tinto. ( — Une grève a éclaté à Oporto,et s'étend 1 ux environs ; plusieurs milliers d'ouvriers 1 nt cessé le travail. i Dernière Heure tBBemr Sfôaf E ÉSS Vfr m* m ^ «VVVVVWWVVVWVVWÏ Commumquê efisid français Paris, 18 décembre, 15 heures. Quelques actions d'artillerie au cours de la nuit. EN ARTOIS, lutte à coups de torpilles à l'est de Roclincourt. Nos bàtteries ont bombardé les tranchées allemandes de Blaire-ville, au sud d'Arras. ENTRE SOMME ET OISE, dans la région de Chaulnes. notre artillerie a exécuté un tir efficace sur un rassemblement de voitures ennemies. Deux hydravions allemands de la station de Zeebrùhgé, volant en mer à faible allure, ont été aperçus et canonnés par un torpilleur. A dix milles au NORD-OUEST DE NIEUPORT, un appareil est tombé à l'eau. Les deux aviateurs qui le montaient ont été recueillis et faits prisonniers. .J-1Q(( LE REPLI DE L'ARMEE DE SARRAIL Athènes, 18 décembre. — Les Alliés continuent leur mouvement de repli vers Salo nique. Les Allemands et les Bulgares s'occupent activement, de réparer les lignes de chemin de fer serbes. Le nombre des Serbes ayant réussi à rejoindre les Alliés à Salonique est de 6.000. A*VVVVWWVVVVVVVVVVV LES GRECS S'OPPOSERONT A LA MARCHE DES BULGARES Londres, 18 décembre. — On mande d'Athènes au « Times » que M. Skouloudis a déclaré qu'en aucun cas la Grèce ne per-! mettra aux Bulgares de faire un seul pas ^ sur le territoire grec. LES REFUGIES SERBES EN GRECE Athènes, 18 décembre.— Des pourparlers t sont engagés entre le gouvernement grec i et le gouvernement serbe pour l'installation - des réfugiés serbes en Grèce. Quatre miïïe seront installés à Volo, l quatre mille à Corfou, et les autres à l'Ile , de Chypre et en Sicile. DeuiX vapeurs britanniques sont arrivés ! vendredi à Salonique avec une grande quantité db vêtements destinés aux réfugiés ! serbes. UN GOUVERNEUR BULGARE A MONASTJR Athènes, 18 novembre. — Le général bui-gane Théodoroff est nommé gouverneur iriffitaire de Monastir. ■ i.rxf • UN PROCES PEU ORDINAIRE t Londres, 17 décembre. — Mme Asqiuitli 1 a intenté un procès au « Globe » qui, sans 'a nommer, accusait la femme d'un ministre - anglais d'avoir témoigné une charité exaes-sive à l'égard des prisonniers allemands. ' LA SITUATION MILITAIRE Samedi, 1S décembre. Il est bien certain qu'une forte attaque des Allemands sur le front occidental est dans la logique du raisonnement. Il y a à cela plusieurs motifs, tous aiussi bons l'un que l'autre, L'Allemagne épuise plus vite ses ressources que les Alliés ; elle a donc le vif désir d'une décision. Il vaut mieux, pour èBe, emtpfoyer ses réserves d'hommes, — landsturmiens et classe de 1916 — à former une massé de c%oc que de les diluer dans la relève des trouipes de tranchées et le remplacement, des pertes causées par le feu et la maladie. Attendre le printemps pour agir, c'est permettre aux Russes d'amener en ligne leurs nouvelles armées, aux Anglais de débarquer de puissants renforts, à tous les Alliés de mettre en batterie une artillerie formidable. Mener une grande offensive contre les Russes en cette saison, est chose malaisément praticable pour les hommes et les chevaux; tonit au plus, une offensive locale est-elle possible, là-bas, dans la brume et la neige. L'Orient étant grand mangeur d'homïmes, avec son climat ardent, ses fièvres et sa malaria, son. manque d'eau et ses communications difficiles, les Allemands ne commettront pas la folie de ieter des corps d'armée dans ce creuset. Us y emploieront les Turcs, les Druses et autres Bachi-Bouzouks. Il ne reste donc aux Allemands que d'agir vite et rudement en France où toute grandie bataille gagnée par em: déciderait de la guerre ou hâterait singulièrement sa fin. Voilà ce que dit 1a logique du raisonnement. Mais cette logique-là. n'est pas tout à fait d'accord' avec la" logique des choses. En Flandlre et sur une bonne partie du front en France, s'étend une1 immense mer de boue, boue tenace et profonde où toute opération est presque impossible et dont les soldats, dans les tranchées, ne se dégagent qu'avec peine, malgré leurs bottes de caoutchouc et leurs vêtements huilés. Les Aliés ont d'énormes ressources d'hommes et leurs lignes sont hérissées d'artillerie de tous oaliibree. Se ruer sur cette muraille, c'est courir presque certainement à un désastre, surtout en pareille saison. C'est pourquoi il faut se garder d'attacher trop de valeuî aux bruitis qui courent et d'après lesquels on aurait trouvé sur un déserteur allemand, capturé dans la région de Het-Sas, une proclamation du nrince Albreciht de Wurtemberg conjurant les scJldats allemands de faire preuve de courage, dans une prochaine grande offensive. Qu'est-ce donc que ce déserteur, s'il existe ? N'est-ce point, quelque émissaire et sa proclamation' n'est-elle pas apocryphe ? D'autre part, l'envoyé spécial du Morning Post déclare que le feu est intense en Picardie et il en conclut que l'ennemi parait y préparer une action de grande envergure. La conclusion dépasse sans doute les prémisses. Mais il va de soi qu'aivec les Allemands, glrands' partisans des « coups de bélier » et des surprises, il faut s'attendre à tout, même a.u peu vraisemblable. Maîs la garde veille sur tout le front occidental. En Macédoine et en Albanie, la situation d'aujourd'hui est celte d'hier. Paul Crokaert. Un zeppelin fait e^plo?ion près de Naamr L'EQUIPAGE EST TUE Londres, 17 déc. — D'après tes journaux d'Amsterdam, un voyageur arrivé à Rosen-'wl venant de Bruxelles, a rapporté qu'un «eppelin a éclafé te 15 décembre près de Narnur. Tout l'équipage a été tué. L'explosion serait due à des défectuosités du moteur. Ce zeppelin faisait route vers Ypres avec de nombreuses bomibes. Trois paysans, témoins de l'accident, ont été arrêtés et envoyés en Allemagne, par crainte de leur bftvraxSege. À l'épreuve de l'histoire... cinminrai . . mm I luiiini c KX(—. i line SéiMsiration imp^ssicarate t Se jl Mart h la cour .e 0 x M. Imbart de la Tour a publié en tête du s numéro du 1er décembre de la « Revue des s- Deux-Mondes » une étude pénétrante suï •e « Le Pangermanisme et la Pliilosopèie de l'histoire ». C'est . ae une philosophie de s- 1 histoire que les . i eiisohke, les Lamprechfi it et leurs discip...ô ont élaborée de l'autre i- côté du Rhin pour proclamer comme ua e fait, un droit, une loi, la disparition des it petits peuples, l'hégémonie mondiale de r l'Allemagne, le triomphe du genmanisme. s L'emiinent historien Irançais montre comment cefie philosophie s'est formée, ij en fait une critique serrée et démontre qxw •r 1 Allemagne n'a nullement le droit de s'é-y nger en éducatrice de l'esprit humain. s î- ^ t QUELLE EST LA PART n DB L'ALLEMAGNE DANS LA CIVI~ x LïSATION EUROPEENNE ? i- )- Car l'Allemagne prétend tout simplemenH avoir civilisé le monde. Lamprecht n'hési-it te pas à affirmer qu'elle lui communique i encore toutes ses vertus. 1 . répondre à ces audacieuses fchéo-S nés, M. Imbart de la Tour dresse le bilan l- au capital européen et recherche la na-rt du l- pays de la Kultur : it 3 La régénération du monde antique? Il va beau s temps que Fustel a fait justice de ces sophisme . Ils ne trouvent plus crédit qu'en Allem: mais le pays de la « culture » ignore les . res qui lui déplaisent comme les vérités qui 1 uumi-|I0e°t- E*1* cette genèse des sociétés modernes, n Germanie n a apporté ni les vertus d'ui.e race go^vene, m les bienfaits d'un idéal sut 'rieur, tille fut 1 anarchie et la violence, la corruption " S Je,cha0tSJ. Ç*8 ,}lortfis de brutes n'enseignerez - ?~€ le,ÏÏ fc^ane ,ai» monde, et le monde, qui ê Jf5 subit, les civilisa. Une fois civilisée, entrée dans la société chrétienne, placée pendant trois ^ siècles a sa tête, quels intérêts l'Allemagne a-t- • elIe mieux servis? Les siens ou ceux de l'Eu-t rope ( Entre ses mains, i Empire a cessé u èfcra 3 la magistrature universelle de la justice et d« - L?rdï*e' telle que la rêvaient les papes, que notre 1 Charlemagne l'eût voulue. Ces princes, saxons „ ou souabes, ne songent qu'à conquérir l'Italie, ; qua asservir PEglise, et' il faut lire dans les chroniques du temps ce que furent ces expédi* i tions signalées par le pillage, la destruction efl • nes'1 P85 *a Germanie qUi a r^ i liberté aux homimes. L'une, celle, rdé - j.an]e' ^ te don inestimable du christianisme i. • j..au.tre.' ceNe des institutions, fut l'apport de ta , féocialité et de la chevalerie. iMais féodalité et ; chevalerie ne sont pas un fait propre ^ l'AIle-' magne : c'est en France, au contraire, que ce ré~ gime social s'est le mieux organisé, comme ira, • élément d'ordre, de stabilité, de protection. L'Al-i lemagne n?a pas eu l'initiative des Croisades • cette grande pensée nous appartient. Celles , quelle a faites sur ses frontières ont été moins inspirées par l'apostolat religieux que par le dessein de s'agrandir ; et, à la fin du Moyen Age, quels peuples, sinon la Hongrie, la Serbie, la Pologne, ont été, contre le Turc, les sauveurs 1 de l'Europe? La civilisation moderne a dû au Portugal, à l'Espagne, à l'Angleterre, comme à la France, les errândes découvertes maritimes. Ou étaient alors les marins et les marchands allemands? Et, hier encore, dans ce xix° siècle» dont l'épanouissement scientifique est l'impérissable gloire, les pays qui ont le plus contribué aux découvertes, aux inventions, au progrès, ne sont-ils pas ceux de -Darwin et de Priestley, de Cuvier, d'Ampère, de Claude Bernard et de Pasteur? Il est vrai, l'Allemagne a fait une des grandes révolutions religieuses de l'histoire. Qu'elle compare cependant Luther à saint François ! Le cerveau puissant, mais néfaste, qui a brisé l'unité chrétienne et déchaîné sur l'Europe \ri plus épouvantable des guerres civiles, aura, t-il jamais la pure auréole du plus grand des serviteurs de Jésus, du prédicateur de la fraternité et d( l'amour ? Nous ne voulons p.-s ôl.re injustes envers l'Allemagne. Nous ne nions Das son génie original et vigoureux. Nous savons qu'elle a découvert l'imprimerie, que Leibniz et Kant. Gœ-the. Beethoven et Wagner lui appartiennent. La science moderne lui doit quelques-unes de ses théories les plus fécondes, de ses applications las plu»

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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