L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 14 Juillet. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 26 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/x921c1vt3k/
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1ère Année Vo.g64 S cëniS cio centsmes) MGrcréai 34 Juillet S91S L'ECHO BELGE Journal Quotidien du matin paraissant à Amstei-dam. L'Union fait la Force. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées nu ^reau^^ré^^^ 234.240 Téléphone: 3797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Hertoiei, Comité de Rédaction: | René chambry, Emile Paiaoaré. Posas- les annonces,'abonnemems et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOOBBURGWAL 234-240. Téléphone: 177S. Abonnement I En Hollande fl. 1.50 pap mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ ,, Î4 JuiSlei C'est, aujourd'hui le cent vingt-septième Emiiversaire de la pose de la i>astille, 1 jour de la fête nationale £ France a dans son histoire des dates pins glorieuses ; il n'e:i est point de P1^ ^" bonque Peui-êire, à l'epoque ou elle fut emportée d'ar,aut par le peuple de Paris, n'était-elle plus qu'une honnete prison. M. Frantz Funck-Bruntano, documents en main, nous démoatrera même qu on y était fort bien et, frai, les menus des prison-mors de marque que la petite histoire nous a conservés sont fort «gageante. ■ Mais à supposer meme que M. Charles Mourras et ses amis aient raison contre M Aulard, il n'en reste pas moins que la prise de ce donjon, dont le lourd granit incarnait tant de s.èeles d'oppression et de privilèges de caste, marque 1 auiore d une époque nouvelle. On s'est tellement servi de ces métaphores qu'à la ress^nbUnce des épitfeètes homériques elles ont perd leur sens vivifiant et profond. Ma s ne v vons-nous pas à un moment de 1 hls^®K rend leur force native aux mots banalises par l'usage et galvaudés au service de tanl $e petites ambitions et de grands appétit En même temps que les terres ta Bas-i tille c'étaient les bases même de 1 Europe féodale que renversait le peuple de Fiance. Contre cette force de lumière qui grandis-I sait, les forces de ténèbres eurent beau mo-Ibaiser leurs cohortes, elles furent redui.es en poussière. Les soldats en guenilles de la , - jeune République répondaient par des victoire® aux insolentes proclamations d un Brunswick et, par delà les frontières, a -laiont porter la liberté dans les plis de leurs étendards. I II n'y aura pas, aujourd'hui, de revue à Longchamps, Paris n'illuminera pas, ce ..." soir, et meme gavroche s'abstiendra de tirer des pétards dont le vain bruit se per-| drsit dans le tonnerre ininterrompu ' qui gronde depuis un an eu Flandre, en Cham-I jpawio et en Lorraine. Mais jamais, de-| puis 1789, ce 14 juillet n'aura retenti plus r profond dans les coeurs. Car la lutte i d'alors n'est pas de celles que peut terminer une génération. Elle a continué depuis sous i des aspects divers et voici qu'elle se re-( présente plus formidable que jamais^ et E portant à un degré éminent les mêmes caractères que jadis- On y retrouve les memes adversaires; les nations comme les individus sont prédesti-t nées et portent sur le front le signe de la i libération ou de la servitude. Mais si, jadis [ comme aujourd'hui, le peuple de France | était levé tout entier, il n avait alors pour ennemis que des rois et leurs bandes merce-; naires. Maintenant la lutte est autrement [ terrible. Elle est de peuple à peuple, d'une [ race contre une autre race, d'une civilisation contre une barbarie industrialisée qui en tient lieu Ali ! oui, le rêve était beau et t généreux de la démocratie de 89 qui ne ; voulait quo briser des chaînes et permettre à toutes les nations d'accomplir librement leurs destinées. On en a pu sourire. Et si t cependant il leur plaît à ces Allemands et à ces Autrichiens de vivre sous la tyrannie | d'une bureaucratie soupçonneuse et d'ab-: diquer toute dignité personnelle pour n'être l que les rouages d'une machine? Le loup n'a jamais réussi à persuader au chien de quit-*ter sa servitude... Ecoutez maintenant les ■aboiements furieux de la meute qui se pré-cipite à l'assaut de nos libertés et de notre "" idéal. Par exemple l'heure de la curée n'a pas sonné encore; elle ne sonnera pas aussi . longtemps que la Fiai.ce n'aura pas été . vaincue et la Franoe ne sera vaincue jamais. I Car cette admirable nation tire d'elle-même [ une force morale contre quoi la force organisée d'un grand empire de proie, deux fois plus peuplé, ne peut rien. Les soldats i de Joffre sont les mêmes que les soldats de Hoche et de Marceau. Ils combattent pour [ les mêmes idées, ils combattent pour un idéal identique et à plus d'un siècle d'intervalle c'est toujours la grande âme de la Révolution qui inspire leur héroïsme et leur désir de vaincre. Non, ces pierres de la Bastille que leur» i ancêtres ont démolies, ils ne souffriront j pas que les Germano-Turcs, ces éternels I ennemis de l'occident, viennent les recon-' fitruire. Les rives claires de la Seine répu-•• gnent à cette architecture propre au Rhin brumeux, derrière lequel dans un avenir prochain les licros de la République unis aux héros du Roi Albert auront pour tou-[ relégué les barbares. Puisons dans ce L 14 juillet des motifs d'espérer. Le vol des L deux aigles rapaoes des monarchies du i eentre obscurcit tpujours le soleil. Mais P fcéjà nous tendons l'oreille au chant de 1 alouette gauloise qui annonce l'aurore. Charles Bernard. Union Belge. Le Comité de l'Union Belge informe ses membres que, grâce aux démarches de M. y an Genechten, il leur sera accordé au Jardin Zoologique d'Amsterdam la réduction suivante : 25 cents au lieu de 50, pour i entre© du jardin, 10 cents au lieu de 25, pour 1 aquarium. Ces réductions ne seront a£°™f5 que Bar présentation de la «rte efiHjielle <Je measbça, ———ME— line prime à nos abonnés La revue française ,,Les Annales'' a consacré un de ses derniers numéros entièrement à la Belgique. Ce numéro, auquel ont collaboré Maurice Barrés, Paul Bourget, Chry-sale, L. Delar ue-Mardrus, François Fabié, Emile Faguet, Paul Ferrier, J. F. Fonson, Gérard Harry, Maurice Maeterlinck, Léon piée, Yvonne Sarcey, Sergines, abbé Ser-tillan^es, Emile Yerhaeren, est illustré de documents photographiques, vues, scènes, et de portraits inédits, et contient en outre deux portraits hors texte tirés en héliogravure de nos chers Souverains. C'est un des plus "beaux documents de la guerre paru jusqu'à présent et il constitue un souvenir que tout Belge voudra garder dans sa collection.Aussi croyons-nous faire plaisir à nos abonnés en leur offrant gratuitement ce numéro unique. Malheureusement, nous ne possédons qu'un millier d'exemplaires de cette revue, ce qui ne nous permet d'offrir cette belle prime qu'à un petit nombre de nos abonnés. Nous avons donc décidé d'offrir ce numéro à ceux de nos abonnés qui nous en feront la demande par carte pcstale. Nous leur enverrons aussitôt la brochure, franco. Do cette façon les mille abonnés qui en feront les premiers la demande pourront être servis. Nous exprimons nos regrets sincères de ne pouvoir faire bénéficier tous nos lecteurs de cette prime superbe et prions ceux de nos abonnés et acheteurs au numéro que nous ne pouvons pas servir de bien vouloir nous excuser. ■ U i l gHMg— las pme»ses de von Bissing iils Les renseignements qui arrivent de Hollande et d'Allemagne au ,,XXe C\'scle" (tardivement à cause de la lenteur des communications postales) sont tout à fait édifiants au sujet du complot tramé par une poignée de Flamingants et de Hollandais; de complicité avec le gouvernement allemand, dans le dessein do déchirer l'unité nationale de la Belgique. Le texte de la lettre de von Bissing fils, que nous avons publié ici, était le texte repris par Wolff dans ,,Het Vaderland", de la Haye, et publié par toute la presse allemande ,,simultanément". Or, il résulte d'une comparaison avec l'article du ,,Vaderland", que le texte Wolff n'est pas complet. Wolff a tout simplement tronqué, — disons plus justement censuré, — la lettre de von Bissing fils. En soi, cela n'a rien d'étonnant; le discours du roi de Bavière a bien été censuré, lui aussi. Mais ce qui est important, c'est de voir quel est le passage, censuré, car cette suppression révèle quelles sont les vraies intentions- du gouvernement allemand, quant aux idées de l'auteur de la lettre. Or, on a la surprise de constater que ,,le passage supprimé par la censure allemande est précisément celui où von Bissing fait des promesses aux Flamands." Voici, en effet, comment von Bissing terminait sa lettre: ,,J'attacherais de l'importance à ce que vous puissiez publier ma lettre dans la presse hollandaise, parce que j'apprends qu'un passage d'une de mes études sur la Belgique a été mal compris. Là où j'ai écrit : ,, Surtout dans les régions flamandes, l'allemand ,,pourra" être enseigné utilement dans les écoles publiques, au lieu du français. L'école primaire permettra à l'enfant flamand d'étudier l'allemand plus facilement que le français". C'est à dessein que j'ai écrit ,,pourra" et non pas ,,devra". Il me paraîtrait suffisant que dans les classes supérieures de l'école primaire les enfants aient l'occasion d'apprendre l'allemand. Mais il va de soi que la langue d'enseignement (véhiculaire) devrait être le flamand." Les lignes ci-dessus n'étaient pas reproduites dans le télégramme Wolff à la presse allemande. Ainsi donc, le passage que von Bissing tenait le plus à voir paraître ,,dans la presse hollandaise" pour séduire les Flamands, c'est ce passage que la censure allemande ne veut pas laisser porter à la connaissance du peuple allemand. Il ne saurait pas y avoir de meilleure preuve du caractère artificieux et trompeur des promesses de von Bissing aux Flamands; elles engagent si peu l'opinion allemande, — je ne parle même pas du gouvernement allemand, car von Bissing lui-même fait sur ce point spécial des réserves expresses, — que l'opinion allemande ne les connaît même pas. Voilà comment les bons Flamands crédules sont abusés, ,,dès à présent", par les agents de la manoeuvre allemande. Qu'ils jugent d'après cela de la manière dont les Allemands tiendraient leurs promesses au cas où, par impossible, les Flamands y ajouteraient foi. h Consolais d'Itslia in Amsterdam. Si rende noto ai sudditi italiani chiamati aile armi che il termine ultimo per presen-tarsi aile autorità italiane è fissato per il 31 Luglio 1915. Verranrio prese le misure del caso per coloro che non si presenterann** entro la dat# suddetta. mo Console A. B. Henny, En Belgique. A Bruxelles» Le département de la ,,Politische ab-teilung" est dirigé, au no. 3 de la rue Duca-. le, par le comte Harroch et par Herr Dirr, capitaine et député au Reichstag pour Augsbourg, deux personnages qui voient déjà la Belgique annexée à l'empire. C'est ce bureau qui examine toute demande de passeport émanant d'hommes politiques ou de journalistes belges qui y ont tous leur dossier. Celui qui est obligé de passer par les mains du comte Harroch et de Herr Dirr est soumis à un interrogatoire serré sur ses opinions sur l'Allemagne et sur l'annexion éventuelle de la Belgique. Le ,,XXe Siècle" à des amis qui se sont trouvés dans ce cas. Comme ils parlaient en Belges, Herr Dirr se fâcha tout rouge, montra le poing, insulta le Roi Albert et la Reine Elisabeth, qu'il appela des renégats (sic) et conclut que l'Allemagne ferait voir aux petits Belges comment elle pratique l'art de dompter les individus et les peuples. Il va de soi que les malheureux solliciteurs abasourdis par tant de fougue et de colère n'obtenaient pas Leur passeport, tout heureux de pouvoir retourner chez eux sans passer par les oubliettes et les cachots de l'ancien ministère de la guerre. • • • Le procès De Coen se déroule actuellement devant les assises. On se rappelle que ce banquier alostois avait abattu à coups de revolver MM. Duthoit et Jooris, dans le magasin de M. Fivé, marchand-tailleur, établi rue Royale et que M. De Coen commanditait. Ce crime fit grand bruit à l'époque. Aussi le public qui suit les débats aux assises est-il extrêmement nombreux. Jusqu'ici, il ne s'est produit aucun incident, sinon que les médecins — comme dans toutes les grandes affaires criminelles! — n'étaient pas d'accord sur la responsabilité de l'accusé. Les docteurs Villers, Héger et Maes concluaient à la responsabilité — plus ou moins atténuée, d'ailleurs — tandis que les docteurs Ley, Cuylits et Crocq prétendaient que l'absence de remords était une preuve que la conscience chez De Coen est abolie, que l'examen de ses réflexes devait faire conclure à la dégénérescence, et un des médecins traça de l'accusé le portrait suivant : De Coen n'était pas en parfaite santé. Il avait eu plusieurs fièvres typhoïdes et se plaignait d'arthritisme. Parmi son ascendance, son père était d'une violence extrême; de .même, son oncle et une de ses \an.tes, qui avaient de profonds et longs accès de #colère. Les enfants de De Coen sont également très colériques. De Coen, lui, est de qualité' médiocre. Il a fait des études très superficielles. Son cerveau est resté en friche. Au point de vue de la sensibilité morale, elle est peu élevée. L'accusé n'a jamais eu d'idéal. Il préférait les exercices violents pendant ses moments de loisir. Il aimait le genièvre et buvait cinq à six litres de bière par jour. D'où discussions, contestations très vives: Hippocrate et Galien!... Ce qui donna à Me Bonnevie, défenseur de De Coen, l'occasion de lancer une pointe acerbe contre le diagnostio des princes de la science, qui se fâchent en discutant les cas pathologiques de la colère. Première escarmouche! Le grand avocat, on put s'en rendre compte, n'a rien perdu dé son ardeur combative. Nous ferons connaître le verdict à nos lecteurs. * * * Lundi 12 juillet ont eu lieu, dans le prétoire de la 2e chambre de la Cour d'appel, au Palais de Justice, les élections pour le renouvellement du conseil de l'ordre des avocats du barreau d'appel. Contrairement aux précédents, les quatorze membres du conseil sont déclarés rééli-gibles, ainsi que le bâtonnier dont les fonctions prennent généralement fin après deux années d'exercice. C'est le cas pour le titulaire actuel de cette dignité, M. Léon Theodor, qui a été élu bâtonnier en 1913 et réélu en 1914 et qui vient d'être maintenu à la tête du conseil de l'ordre.. * * * On nous apprend la mort, à l'âge de 81 ans, de M. Edmond Dupont, inspecteur général retraité du service de santé de l'armée. * * * Les processions do la Fête-Dieu n'ont pas eu lieu. Le cardinal Mercier avait déconseillé toute manifestation publique. Déjà, les Allemands avaient informé les doyens des églises qu'ils feraient rendre par leurs troupes les honneurs militaires tout comme ceux-ci étaient rendus par les troupes belges ! Mais les processions ne sont pas sorties et l'ennemi en a été pour les frais. A Tervueren, cependant, où le curé a jugé utile de sortir, le commandant de la garnison allemande avait fait ranger ses troupes sur le passage do la procession et les honneurs furent rendus au St. Sacrement. * * * Des voleurs se sont introduits dans la maison du nommé V..., négociant allemand, rue Van de "Weyer, 60 et 62. Ce négociant allemand se trouvait précisément... en Allemagne. Ceci nous incite à remarquer que, lorsque les cambrioleurs pénètrent dans les maisons inoccupées, parce que leurs occupants se sont réfugiés à l'étranger, les journaux dits belges applaudissent. et clament en choeur: ,,Fallait pas qu'il y aille." Quo penseraient-ils si l'on appliquait à présent cette petite phrase au négociant V.; comme on aurait pu l'appliquer à cet agent de change boche dont la maison au Square Am-biorix fut cambriolée et qui est à présent bourgmestre allemand (et temporaire) de Valenciennes, en récompense des services ren-dv.s à l'Allemagne pendant son long séjour en Belgique. "A Anvers. Les élections au barreau sont prochaines. Il s'agit do remplacer le bâtonnier Mtre Jans, ainsi que le veut l'usage. Une année, le bâtonnier est choisi parmi les éléments catholiques du barreau, l'année suivante parmi les avocats libéraux. Cette fois, c'est au tour d'un libéral d'être élu. Déjà, une réunion des avocats libéraux a eu lieu. On y examina toutes les candidatures possibles. Un moment, M. Louis Franck, député, président de l'Intercommunale, semblait devoir l'emporter. Mais quelqu'un fit remarquer que M. Franck cumulait assez de mandats pour que la majorité des suffrages se détournât de son auguste tête. Seulement, M. Franck sait aujourd'hui que les Allemands sont à la veille de dissoudre purement et simplement la Commission Intercommunale. — Keksekça, s'est écrié un des bonzes nouvellement arrivé à la kommandantur, la Commission Intercommunale? De qui tient-elle ses pouvoirs ? Quel but remplit-elle? N'y a-t-il pas un bourgmestre capable d'assumer la responsabilité et de gérer intelligemment les intérêts de la ville? M. Louis Franck aurait bien voulu répondre, mais... Mais, il y a un mais! Ce n'est pas à un membre de l'Intercommunale de faire comprendre aux Allemands que, pareils à certaine plante de tige un peu faible, certains bourgmestres s'accommodent bien de la présence de tuteurs. D'autant, qu'avec bons.sens, l'Allemand aurait pu répliquer: ,,Et les échevins?" Ah! oui, il y a les échevins... Mais que deviendrait M. Franck, lui qui n'est ni bourgmestre, ni échevin et dont le mandat de député ne l'autorise pas à se mêler des affaires communales ? Bref, la kommandantur est décidée à casser cette fameuse institution qui a pro-" baDlement rendu de grands services, mais qui est d'organisation hors série. Comment défendre le prinoipe de son existence? C'est à quoi Louis Franck et se6 amis font tendre leurs efforts. Mais voyez, lorsque la malchance s'acharne, combien il est difficile de lutter. Car ce pourrait être la démission d'office de président de l'Intercommunale en même temps que la veste pour le bâtonnat désiré. Car à défaut de M. Louis Franck qu'on croyait trop -occupé, le choix des augures s'est porté sur maître Frédéric Delvaux. Pourquoi pas? Le vieux lutteur n'a rien perdu de sa verdeur, de son enthousiasme, de sa vivacité d'allures ou de paroles. C'est donc Mtre Delvaux, bâtonnier à de nombreuses reprises, qui a encore les plus grandes chances de l'emporter. * * * Une des plus importantes boulangeries de la ville s'était vu interdire la vente de pain pour une période de quinze jours. Elle était accusée, en effet, d'avoir vendu trois pains en dehors du rayon de la ville. Protestations indignées de la boulangerie qui prétendit — et porta le fait à la connaissance de sa clientèle'par voie d'affiches, — que cette accusation était gratuite et n'avait pas pu être prouvée. Quinze jours sans distribuer de pains à nos clients, se dirent les directeurs, c'est là une défense que nous devons enfreindre dans l'intérêt même de notre clientèle. D'urgence, on alla chez un grand confrère du quartier de la Pépinière lui demander une aide confraternelle. Elle fut accordée aussitôt et sur ce point l'on tomba d'accord: la boulangerie frappée de la peine que l'on sait débaptiserait ses voitures qui servent au transport du pain et ferait peindre sur celles-ci le nom de la firme concurrente, avec laquelle on s'était mis d'accord. Ainsi, la grande boulangerie en question, après trois ou quatre jours nécessaires pour maquiller ses voitures, recommença à servir sa clientèle.A L* i é g e. ' On nous vend de nouveau du pain blanc. La satisfaction est générale et l'on espère que cette apparition sera de plus longue durée que la précédente. Une autre nouvelle, tout aussi réjouissante que rassurante, est qu'il question de porter la ration journalière de 300 à 350 grammes par personne. L'organisation actuelle du ravitaillement est telle que la fraude n'est plus possible. En effet, la Ville a établi un bureau spécial pour la confection et la revision des cartes de pains à la Bourse, place du Marché .Chaque chef de ménage a dû indiquer sur une fiche spéciale le nom de chaque personne composant la famille et aussi le nom des personnes demeurant momentanément avec lui. Les indications contenues dans les fiches ont été soigneusement examinées et contrôlées d'après les registres de population et aujourd'hui le nombre des rations distribuées correspond exactement à la population de la ville. Il y a peut-être encore un peu de coulage, mais il ne persistera pas longtemps; du reste, ceux qui auraient pu en profiter sont menacés d'être px-ivés soit mo mentanément soit définitivement de leur ration. Une cinquantaine d'employés s'attachent journellement à la correction des cartes et dirigent des enquêtes à domicile. * * * Les concours du conservatoire de musique sont terminés. Ils devaient primitivement se donner à huis clos, mais on s'est ravisé à la dernière heure et ils furent publics, comme précédemment. L'administration communale de Liège a fait placarder cette affiche: ,,Par décision de la Commission for Relief in Belgium et du Comité de secours et d'alimentation de l'arrondissement de Liège, la ration de pain est portée à un tiers de kilogramme par jour et par habitant. ,,Cette ration sera distribuée dans les magasins communaux pour la vente du pain. ,,Elle sera calculée par période de trois jours consécutifs et sans réversion d'une période sur une autre. ,,La population est invitée à s'approvisionner régulièrement, les absences ne pouvant; être invoquées pour l'obtention de pains supplémentaires, en dehors des séries étaflfces. ,,La série s'établit à dater du jour où le client se présente au magasin, soit pour la première fois, soit après une absence d'un ou de plusieurs jours. ,,Par application du nouveau rationnement, chaque habitant recevra donc un pain tous les trois jours." Les boulangers continuent à ne point être satisfaits et, réunis en assemblée générale, ils viennent de voter un nouvel ordre du jour de protestation. Au Pays Wallon. Des rapports officiels ont raconté par le menu les atrocités commises à Berneau par les Allemands, le o août dernier. Un détail qui n'est guère connu est celui-ci: Les soldats allemands étant rassemblés, un officier vint leur donner lecture d'une proclamation. Ils poussèrent aussitôt des hourras, puis mirent le feu aux maisons et tirèrent sur les habitants qui fuyaient vers une oserai© voisine. D'autres personnes, réfugiées dans leur cave, essuyèrent des coups de feu quand la menace de l'incendie les contraignit à sortir. Tout a été pillé. Rappelons quo neuf personnes ont été massacrées, notamment Mlle Louise Andrien, M. Claessens et son fils Joseph, M. Hyacinthe Greuson, M. Kempeneers Hubert; une quinzaine ont été blessées, un grand nombre emmenées en captivité en. Allemagne. Des 115 maisons dont se composait le village, 42 ou 43 restent debout. * * * Il y a quelques jours, sont arrivés à ïtu-remonde une quinzaine d'ouvriers belges qui travaillaient dans une usine métallurgique du pays wallon. Ils ont quitté le pays pour n'être pas obligés de travailler pour les Allemands et parce qu'ils pensent qu'ils feront du meilleur ouvrage dans les usines des Alliés. Leur voyage en territoire belge n'a pas été facile; pour atteindre la Hollande, ils ont dû franchir la Meuse à la nage. A Malisies. Le ,,Daily Mail" du o juin dernier a publié une grande photographie qui montre, sur la vif, le respect des Allemands pour la religion. Cette gravure était accompagnée des commentaires suivants : ,,La Belgique a souffert et souffre toujours. Les Huns envahisseurs sont aussi arrogants et brutaux quo jamais. Les Malinois désiraient, il y a quelques jours, que sortit la procession annuelle de Notre Dame des Victoires. Le commandant allemand la défendit. Le Doyen en référa au Cardinal Mercier qui autorisa la sortie du cortège religieux mais sans musique. Les catholiques organisèrent donc la procession, qui suivit son itinéraire habituel. Au milieu d'un silence solennel, écrit celui qui a photographié la scène, nous entendîmes, tout à coup, rugir une musique de cirque, o5était un régiment allemand qui débouchait d'une rue et se dirigeait droit sur la procession. Sans un regard pour le peuple respectueux et agenouillé, les soudards teutons se frayèrent un chemin par la violence jusqu'auprès du Saint-Sacrement; de telle sorte, ajoute le reporter, que chacun, troublé intentionnellement dans ses prières, dut se retirer, et la procession rentrer à l'église."- * * * On a inauguré récemment la ligno électrique reliant le faubourg de Pasbrug à Neckerspoel, en traversant la ville. * * * On inaugurera prochainement la nouvelle gare Malines-Neckerspoel (Etat). A Brssâes. Il y a eu une attaque aérienne le 3 juillet. Cinq bombes pnt chu sur le centre de la ville. On assure ici que ce sont les Aile-' mands eux-mêmes qui ont survolé la ville ' et y ont jeté dœ bombes, pour faire croire à une attaque alliée contre la population i brugeoise. Le soir, on n'allume plus les réverbère; et à 9 heures chacun doit être chez soi, La maison la. plus endommagée par le bombardement est celle du facteur en piano: M. Van Marcke, rue aux Pierres. Mme G. domiciliée dans la même artère, a été blessée Aux frontières. . Un courrier, Herman, 28 ans, marié ei père d'une nombreuse famille, qui essayai! de passer la frontiere vers Hulst a ete elec ! trocuté. Le malheureux avait touché impru demment le fil électrique tendu par nos i ennemis. J1 avait le corps entièrement noir lue bonus action n'est jasai, perdue. Nous recevons d'un correspondarft aile mand, qui a longtemps habité la Belgique, la lettre suivante: Daii3 votre numéro du 9 juillet dernier je trouve -un article: ,,D'autres temps, d'autres moeurs" ayant trait à la condamna tion de Mme Carton de Wiart. Voici encore un autre contraste! Au début de la guerre, après la lâche et brutale déclaration do guerre à la Belgique, les Allemands, qui reprenaient le chemin vers leur pays, étaient logés dai^ le Cirque royal de la rue de l'Enseignement à Bruxelles, en attendant qu'un train spécial les ramène en Allemagne par la Hollande, la voie directe n'étant plus accessible. Tout le monde maudissait l'Allemagne qui déclarait la guerre à un pays où tous les Allemands gagnaient bien leur pain, les hommes regrettant qu'on n'eût pas formé une division etrangere, ,,Ubd bene, ibi patria" et, au fond, les mortels ordinaires qui n'ont que leur pain à défendre, songeant que là où ils le gagnent c'est la patrie 1 Il y avait au cirque beaucoup de monde, beaucoup de femmes et d'enfants, premières victimes innocentes de la guerre, victimes de l'Allemagne elle même. J'y étais venu moi-même et que vois-je? Mme Carton de Wiart, encourageant tout le monde, cette noble dame s'informant auprès des mères si leurs enfants ne manquaient de rien, distribuant du lait, des friandises; mère elle-même de petits enfants, elle sentait combien c'était dur de quitter le foyer habituel. Comme récompense, parce qu'elle a montré du coeur, qu'elle aime sa patrie, qu'elle brave le danger, on la met en prison ! Il est vrai que les Belges n'ont pas ce droit, ils voulaient la guerre et on a ,,erobert" leur pays. Trois fois on leur a tendu la main, offert l'amitié, l'amour du chat pour la souris et l'histoire ,,viens je serai gentil, mais gare si tu acceptes, je te croque" et ils ont refusé! Pensez donc, quelle obstination ! Ce sont eux cependant qui ont voulu la guerre en refusant de laisser passer les troupes allemandes! Il est vrai que le 31 juillet, le ministre d'Allemagne leur avait déclaré qu'il était inutile de faire une déclaration spéciale relative à la neutralité, que celle-ci était garantie formellement par les déclarations au Reichstag en 1912, qu'ils verraient peut-être brûler le toit de leur voisin mais que le leur serait épargné. Et, le 4 août, ce fut l'inauguration du système des traités, toujours sacrés jusqu'ici, considérés comme des chiffons de papier, nécessité ne connaissant pas de lois. Le coq rouge chantait déjà ce jour à grands cris sur les toits belges, les habitants paisibles des contrées frontières. ne revenaient pas de leur émotion en voyant ces troupes étrangères et entendait prononcer le ,,man liât geechossen", car la fabrication" des francs-tireurs avait commencé. J'ai habité pendant près de 20 ans la Belgique ; je n'ai jamais entendu les Allemands y résidant se plaindre de ce pays. Au contraire, c'était le pays idéal, libre^ hospitalier et surtout excellent pour les affaires! Mais après l'entrée ,,victorieuse", après que lô Belfort belge fut ,,gefallen, Brus-sel eingenommen" et Namur ,,ersturmt", beaucoup de gens avaient des ,,Belgischo Greueltàten" à raconter, avaient vu les Français et les Anglais longtemps avant la guerre. Bref, ,,Belgiën war sohon lange . nichit melir neutral", ,,C'est une injustice et un crime contre le droit des gens quo nous commettons en violant le territoire belge", déclarait le 4 août le chancelier. — seule vérité qu'il ait dite depuis sur la Belgique; mais après avoir trouvé des ,,-\vichti-go Dokumente", montrant la convention anglo-belge, c'était clair, ,,so Klar wie dicke ,,Tinte", ,,die Belgiër wolten den Krieg 1 Sie wolten sogar Deutschland erobern." Documents importants! Si ce n'était pas si triste on en devrait rire. Ont-ils tout de même pris les Belges pour des imbéciles qui mettraient leurs secrets d'Etat à la portée de la servante du ministre de la guerre ! Et encore ces , ,Conventionen" sont de 1906, à l'époque où l'on se chamaillait encore au Parlement belge, à cause du fameux i ,,Nie-mand gedwongen soldaat", où l'on commandait à Krupp des canons, — commandes -qu'on nommait d'ailleurs gaspillage d'argent. En Belgique, où il n'y n'avait pas de loi sur l'espionnage, on avait comploté contre la sécurité de l'Allemagne! Non, l'Allemagne pensait faire une bouchée de la Belgique comme elle fit du Luxembourg. Chez les pangermanistes, c'était un ,,secret public" depuis de longues années:! ,,im Kriege gegen Frankreich, gehen wir durcli Belgiën!" Il y avait des journaux allemands et des personnalités qui prêchaient: ,,Die Belgiën kennen nur die matérielle Seite, fiir Geld ist bei Ihnen ailes zu haben ! ' ' Oui, ils se sont joliment trompé! La Belgique avant la guerre était neutre et loyale: le livre de M. Waxweiler Ta démontré à l'évidence; elle est uniquement la victime de sa grande voisine: l'Allemagne. ; Mais, s'il y a une justice dans ce monde, ! elle deviendra de nouveau libre et indépendante; un tel peuple ne saurait disparaître^ ; : yive la Belgique, yive> son Roi! Ç-V?8

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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