Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations

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s.n. 1915, 04 Fevrier. Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/639k35n220/
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Les Nouvelles du Jour - Failli» ÏMJtemhmw wv-'-çe» âlmformâiîoas ARLON, LE 3 FEVRIER 1915 Paix sur la Terre A M. E. Gautier, Agence des prisonniers, Genève. Je hais ia guerre d'une haine immortelk. Dès l'âge de raison,-je me sais senti rebelle à la loi de sang. Plus tort' que jamais j'affirme aujourd'hui ma rébellion. En face de tant de meurtres, de ce sang qui coule jours et nuits, de ces mutilés; de ces victimes innocentes, de ces ruines, je mets au défi le plus sophiste des sophistes d'oser dire que sa conscience ne se soulève pas. Toute- guerre est haïssable. Ou bien la cause de l'agresseur est inique; la guerre qu'il fait l'est donc aussi. Ou bien la cause de l'attaqué est injuste: s'il ne cède pas au droit, il impose une guen-e injuste. Dans tous les cas, la guerre est-odieuse, fille l'est par elle-même; elle l'est encore en ses douloureux retentissements parmHSes -pauvre gens inoffensifs, qui ne l'ont ni-souhaité® ni provoquée. Les Etats-Unis, par exemple, ne gémissent-ils» pas des tribulations causées au commerce'américain par des mesures qui ne nuisent pas qu'aux seuls belligérants visés par elles? L'enchevêtrement International des rapports industriels et commerciaux, l'interdépendance économique sent tels que les neutres, quels qu'jls soient, où qu'ils soient, pâtissent du conflit; Autour des pays en guerre, le préjudice s'étale en souffrances qui vont se propageant, «'élargissant, s'um-versalisant, pareilles aux cercles que fait dans l'eau la chute d'une pierre. L'épreuve est terrible pour les peuples pacifiques et, si leurs doléances ne sont pas plus1 véhémentes, c'est que comparativement iis peuvent, en somme svestimer heureux. Certes ils ne sont pas sur un lit de roses; mais que d'atroces angoisses, de deuils, de calvaires leur sont épargnés ! Nous trouvons cependant nos peines plus que suffisantes. Oui, la guerre est de nos }oure une calrunVé universelle. Tpu 3 Jes foyers, les plus éloignés même des champs de bataille, en sont troublés. Ouvrier, tu es atteint dans ton tr^ail, dans ton salaire, dans ta nourriture plus chiche et plus chère. La guerre n'est donc pas une simple expression prêtant à des développements littéraires, mais une épouvantable réalité. En 1900, à l'Exposition de Paris, les sociétés de la paix avaient affiché des tableaux méthodique-s avec de claires explications, qui parlaient aux esprits les plus simples. On voyait aussi des œuvres d'art, entre autres la fameuse < Apothéose de la guerre » du peintre russe Veretchaguine; ossements, crânes, blêmes, têtes de-morts aux yeux creux, amoncelés en une pyramide qui symbolise la gloire militaire.Tout cela attestait: « Voilà pourquoi des millions de mères bercent les petits enfants... Comme nous nous aimons les uns les autres!... Et voyez, la guerre - a des effets universels. Ses répercussions sont lointaines et durables. Les pirés maux qu'elle détermine ne sont peut-être pas ceux des champ de bataille. Vous ne pouvez donc pas dire: «Que me fait la guerre?Cela ne me regarde pas.» Cela vous regarde, car 1* mitraille qui tue là-bas, aux extrémités mêmes de la terre, vous atteint indirectement dans votre vie et dans votre foyer... II n'est pas vrai que dj^^^hotnme soit chargé d'égorger l'homme, il "^^^■bst p3S vrai que la terre crie et demande n'®|ji^2 La terre ne demande au ciel que du s!fl|^^i]antes rosées et l'eau qui la ferti- lise »• TBr ;nt, comprenez-vous l'hor-Et mainten "H^utade, vous, monsieur, qui reur de votre b«^.((au p^nt fo vuc Spor. écriviez un jour 4"^jL^ctî>de intéressant, le tif, ta guerre est un Vous jouiez plus intéressa» qui soif »? J^ue la avec le mot; maintenant on Sue^sW chose, et la chose vous voyez d 1 { Vous encore, vous pretendez , S re équivaut à un jugement pnm par l'histoire... La sentence du carnage10 iours immorale. |;« ne Vous, vous parlez d héroïsme \T> Méconnais, je ne salue qu'un'héroïsme, % roïsme du bien. . \ te je suis impétinent, je suis opiniâtre.V crois que la guerre fut, est, reste un tnoySv" primitif, de résoudre un conflit. Y Elle ne prouve rien, ne décide rien. La^ seule guerre que j'agrée, que ) admire, c'est la guerre déclarée à la matiere utilisable à la parcimonie de la nature, guerre bienfaisante; guerre pacifique,guerre héroïque aussi, qu'on appelle le travail... Il s'était produit un fait inouï dans les annales de l'histoire européenne: depuis une quarantaine d'années, aucune g^re n a" va» eu lieu entre les principales nat ons de notre continent, celles qu on appelle ' les grandes puissances. Les prétextes ou causes de conflit n'avaient certes pas manqué U paix « armée » constituait meme une perpétuelle menace. Cependant un tribunal d'arbitrage international avait été; institue ls Haye. Modeste tentative. Tentative néanmoins.Dea hornmes d'Etat avaient parlé 3'line réduction ou d'une limitation des armements. Voix dans le désert, mais voix tout de même. Faisons un effort de propa-' gande et d'éducation, proposaient lespacifistes, afin que cet état dure quarante ans encore. La guerre alors apparaîtra à la génération nouvelle comme un barbare anachronisme. Trois jours, disait Colomb, et je vous donne un monde. Quarante ans de paix encore «ntre tes grandes nation», disaient les pacifistes, et nous pourrons mettre l'épigraphe « Paix Perpétuelle - ailleurs que sur la porte des cimetières. Quarante ans, et nous aurons pour nous l'appui de l'habitude Car l'habitude est la seule chose qui donne de ia constance -aux sentiments et à la conduite. Quarante ans, et nous aurons un monde nouveau.Nous aurons-franchi ia phase guerrière de la vie des peuples. Héias! les mauvais esprits veillaient. Voici du sang, des larmes, des abominations, des ravages. Quel désastre! L'ancien i et le nouveau monde attendent l'issue de cette tragédie. La civilisation attend. L'es-' poir du m^BX attend. Les jeunes filles attendent les jeunes hommes.L'amour attend. Les berceaux attendent. La Vie attend que la Mort soit lasse de laucher. Louis AVENIER. Ghenadief et Georges Lorand Le voyage à Rome du Ministre bulgare Ghenadief fixe en ce moment l'attention du public" européen sur cette intéressante figure balkanique. La mission diplomatique dont il était chargé auprès du gouvernement italien aura-t-elle pour effet de déterminer l'une ou l'autre des deux nations — ou les deux à prendre une part agissante au conflit européen? Ghenadief, aurait déclaré que son pays ne désire nullement la guerre avec qui que ce soit. Cela ne signifie évidemment qu'il n'y sera pas entraîné quelque -jour, proche ou lointain. Ghenadief n'est pas un inoonnu en Belgique.A ce titre, peut-être n'est-il pas sans intérêt de reproduire les lignes que lui con-sasrait, en 1907, le député virionnais Georges ! o"$nd, actuellement encore dans les Balkans comme on"sait: « Autre qualité, les Bulgares ont uns sorte de. coquetterie de la gratitude: ils ont donné le nom de leurs défenseurs Gladstone et notre Emile de Laveleye à des rues dé Sofia; et quand leur ministre du commerce vint à l'Exposition de Liège, son premier soin fut d'aller porter des fleurs sur la tombe d'Emile de Laveleye, au cimetière de Rcbermont, de même qu'en al-:ant, le mois dernier, inaugurer l'Exposition bulgare d'Earl's Court, à Londres,son premier soin fut d'aller (et c'est avec émotion que je me rappelle avoir eu l'honneur de l'accompagner dans ce pieux pèlerinage) , déposer une autre gerbe de fleurs su~ la tombe du grand Gladstone, à l'abbaye de Westminster. « Ce ministre bulgare, Ghenadief, avati été étudiant à l'Université libre de Bruxelles, après avoir fait le coup de feu à Sliv-nitza, dans les rangs des volontaires macédoniens; et e'eat là que je l'avais connu et m'étais lié d'amitié avec lui. C'est lui, qui, récemment, échappa, grâce à son sang-froid et à son courage, aux balles de l'assassin de Petkof et succéda à celui-ci comme chef du parU national libéral qui gouverne la Bulgarie... Il a gardé en Belgique de nombreux amis et vient les voir-quelquefois. C'est depuis longtemps, l'un des meilleurs avocats et le premier orateur de son pays, et c'est un ministre de l'agricul-ture qui, de l'avis de tous, adversaires comme amis, a rendu d'immenses servioes au progrès matériel de la Bulgarie. Quand il étudiait en droit à Bruxelles, c'était un jeune homme plutôt chétif, modeste, très studieux, très économe, un de ces étudiants qui travaillent et qui conquièrent rapidement toutes les sympathies.- Il ■•Savait à peine le français, quand il vint un jour .me trouver à la Réforme pour m'of-frir démine documenter sur les affaires de son payàv et notamment sur un pronuncia-mento d'ofî'ciers dont- j'avais approuvé, jeul en Occie'ent, la répression impitoyable par le gouvernement de Stamboulof. Il devint bientôt mon' ami et le collaborateur de la Réforme. Pï-us tard, je 1e présentai à Clémenceau, et il collabora à la justice, de Paris, que celui-ci dirigeait alors. <( A l'exposition dé v Liège, où il repré-; senta brillamment son pays, il se vantait justement de ce que son pays, tout en précisant la Belgique comme modèle, avait réa-iesé le §. U., le service personnel et l'instruction obligatoire. Il me fit promettre d aile r le voir l'été suivant, et, dès le mois de juillet, une dépêche me demandait si je p0 uV^if me joindre à une caravane qu'il or-oaijjisait pour gravir la pointe du Mous Al-fah ' la plus élevée du Rhodope et de toute ia p.éninsule balkanique, visiter les belles forêts de sapins de Tcham Koria, où le prinoe Ferdinand et ses enfants vont faire leurs t'Jires d'air, et descendre la magnifiée vaille de la Rila, en faisant un séjour au célèb/e couvent historique du Rilo, berceau «t ;>»nctuair# de la nationalité bulgare. . » ' ~ I ■■ j - — - --«j Au moment où si» les fronts de.-bataille à l'Ouest et à l'Est î'ont opposés des mil--iien$ de combattants, ;.I paraîtra intéressant de faire une comparât on entre les •ffeciifs actuels et ceux dont .isposaient en' 1814, d'une part, Napoléc% d'autre part la coalition comprenant la Russie, l'Allemagne,la Prusse, l'Autriche, l' Angleterre, la Suède,' l'Italie Méridionale, 1 Espagne et le Portugal.Des 600,000 de 'r ïampagne de Russie (1812), à peine resf .t-il, en mars 1813, une quarantaine de'.mile. Néanmoins, en quelques semaines, ' empereur parvenait à reconstituer une année de 500,000 soldats, sans expérience pem-être, mais avec lesquels il ne tint pas moins tête pendant six mois aux forces des Tliés. En novembre 1813 cependant il fut contraint de ramener de Mayence les 60 à 70,000 hommes échappés au désastre de Leipzig. Au jnoment (décembre 1813) où les armées des alliés s'apprêtaient, en passant le Rhin, à envahir la France, Napoléon obtint du Sénat la levée d: 160.000 conscrits de la classe de 1815 et de 300,000 hommes I prélevés sur les disponib'es des anciennes ! classes, et il fit voter la mise sur pied de ' guerre de 120 bataillons deila garde nationale.! De leur côté, les alliés disposaient de trois armées: l'armee du Nord, réunie à Wesel, comptant 40,000 hommes e-i deux corps d'infanterie et un de cavalerie !'ar«-mée de Silésie, formée en face de Mayen-ce, comprenant deux corps d'armée russes, et deux corps prussiens, en tout 90.000' hommes: enfin, l'aimée de, Bohême, partant de Bâle avec MO.000 hommes et 600 canons ou obusiers (corps-russes et allemands réunis). C'est avec cette armée de 310,000 hommes de bonnes tro- pes, largement pourvues d'artillerie et ; cavalerie, oue le 31 décembre 1813 lef, souverains alliés firent invasion en France., », A ce moment Ni biléon, qui léorçanisait ses tnrapes-r - t -Hp- -la campagne d'Aller! agne qu'il avait disposés en couverture des frontières menacées: en tout, cela se mentait à 40 ou f0.000 hommes disposés comme suit: 10.000 sous Macdonaid, entre Coblence et Wesel, 12 à 13.000, commandés par Marmont, devant Mayence; 6,500, avec Victor, à Strasbourg: 10,000, corps de Mortier, à Reims, et enfin Nev commandait un corps de réserve de 7,500 hommes devant Nancy. Comme on le voit, le « front » ne s'éten dait pas, et pour cause, ^ comme de nos jours; et les effectifs de 1814 étaient loin d'être comparables à ceux de 1914. j' PRISONNIERS EN AiLEM.1 E Au camp de * Munsferlager Nous donnons çi-dessous un extrait d'un article au sujet du camp d'internement de Munstedager (Hanovre),publié par le professeur Hubert Grimme dans une revue Allemande; Deutschland. Quoique l'auteur s'occupe principalement des prisonniers français, les détails qu'il donne ne manqueront pas d'intéresser nos lecteurs, car on sait que beaucoup de soldats belges, originaires du Luxembourg, sont également internés à Munstedager. « Le temps exerce une grande influence sur les habitants de cette ville captive, qui est entourée de trois rangs de fils de fer barbelés, d'un courant électrique à haute tension et d'une toile métallique. .Lorsque le temps est sombre, qu'il pleut ou qu'il neige, des milliers d'yeux reflètent la misère, comme si chacun se sentait voué Ji la mort'. En cas de beau temps, au confraire, une foule variée parcourt les rues du camp. Les couleurs des uniformes brillent et l'on se croirait sur les boulevards d'une grande ville française.-Des remarques plaisantes vont' et viennent et on commente les nouvelles avec des gestes animés. Alors, on ne dirait pas que ces hommes sont des vaincus et -qu'au loin peut-être leur famille les attend dans la misère et l'angoisse. « Ce sont, pçur la plupart, des réservistes et des territoriaux qui ont dû quitter les leurs dès le premier temps de la mobilisation. Eux ne désirent ni gloire ni victoire, mais le repos et le retour au foyer. Presque toujours, quand ils rencontrent un étranger: « Croyez-vous que la paix se fera bientôt ? » Si l'on répond que cela peut durer encore un mois, on lit sur leur Visage une profonde désillusion. « Après la sonnerie du clairon qui les réunit le matin à six heures pour le café, un certain nombre d'entre eux sont emmenés hors du camp pour travailler. Les prisonniers y tiennent beaucoup, car cela leur donne un peu de liberté (je mouvements. Ceux qui restent flânent dans le camp. II y a toujours foule à la visite. Trois médecins sont charges de surveiller l'état sanitaire de dix-rept mille personnes. On en vaccine beaucoup contre la petite vérole. Avant que le malade se rhabille, on l'aus-dulte.« Beaucoup de prisonniers tâchent, de gagner un peu d'argent pour acheter à la cantine quelque.jolie chose, un chandail de laine, de quoi, écrire, ou des livres français. L'un s'établit barbier. Il n'a pas de frais d'installation-et invite le client à s'asseoir sur un rouleau de fils barbelés^ sur lequel il a placé une musette.-Pour raser, il prend deux sous, pour couper les cheveux . Jusqu'à quatre sous. Un autre a fait de que!, ques morceaux de bois un modèle très exact d'aéroplane; il organise une loterie de 150 billets à deux sous pièce, avec un lot unique, l'aéroplane. Si l'entreprise réussit, le voilà capitaliste. D'autres encore, d'une main maladroite, manient le fil et l'aiguille et tâchent de repriser leur uniforme ou de réparer leurs souliers. a On joue à toutes sortes de jeux. Nombre de prisonniers écrivent aux leurs. Ces petits billets trahissent bien des secrets sentimentaux. On y lit souvent de touchantes expressions, des manifestations d'amour marital et paternel, et s'il est permis de tirer des conclusions U« ces lettres, il faut croire que le Français, en général, n'a pas encore perdu le goût de la vie familiale ni sa foi en la Providence. On cherche en vain des plaisanteries dans ces lettres. Mais l'humour apparaît dans les inscriptions placées au-dessus des baraquements,de», hn ' -, ou maisons en terre ». % f *" LES THEATRES DE LA GUERRh EN ALSACE La petite ville de Cernay, dont on parle tant depuis quelques semaines, est appelée par les Allemand 9ttixnheiixv-CA qui 1? init,^onlotidr^ avec sa ^oisine Sentheira de la vallée de la Doller. Elie est située dans la plaine alsacienne, près de l'ouverture de la vallée de Saint-Amarin, sur la Thur, rivière qui prend sa source au fond de cette vallée à Wlidenstein et tombe dans l'Ill à Horbourg, aux environs de Col-mar, après un parcours de 68 kilomètres. Cynav est traversée par la route de Lyon à Stras--bourg qui passe par Belfort, La Chapelle-sous-Rouge-mont, le Pont-d'Aspach, Cernay, Isenheim, Rouffach, Colmar dans l'ancien département français du Haut-Rhin, et par la route de Bar-le-Duc à Bâle qui passe par Bussang,. Saint-Amarin, Thann, Cernay, Mulhouse. Elle domjne la route du Nord qui conduit à Strasbourg, l'entrée des vallées de la Lauch, de la Thur,\de la Doller et de l'Ill, et la route du Rhin; c'est une position militaire de grande importance, Cernay est à 4 kilomètres -de Wattwiller, 1 d'Uf-holtz, 3 de Steinbach, s de Thann, 9 de Burnhaup-le-Haut, u de BumhaupMe-Basr communes souvent citées dans les récents combats, 15, de Mulhouse, 34 de Belfort, 35 de Colmar. Sur la rive droite de la Thur, entre Thann, Cernay, Wittelsheim et les deux Aspach, s'étend une vaste plaine de 10 -kilomètres carrés, en partie inculte, l'Ochssnfeld, dont le nom provient d'une foire aux bestiaux qui était fréquentée par les Bourguignons, les Comtois et le? Lorrains aussi bien oue par les Alsaciens. . La stérilité de cette plaine provient & la mince épaisseur de la couche d'humus. Dans les temps préhistoriques, un vaste débordement du Rhin a couvert la région d'une profonde couche de gravier; les eaux pluviales sont immédiatement entravées dans le sous-sol ,de sorte que la végétation ne peut pas se développer. * Dans les légendes populaires, la stérilité de l'Och-senfeld est attribuée à la malédiction divine qui a puni la félonie des fils de Louis-le- Débonnaire, ou Louis-le-Pieux : Lothaire, Pépin et Louis. ^ Cette plaine est en effet le fameux « Champ du Alensonge», où, en juin 833, Louis-le-Débonnaire, qui avait refusé de déposséder son quatrième fils, Charles-le-Chauve, fut découronné par les trois premiers pour être enfermé dans le monastère de Saint-Médard de Soissons. D'après la légende, les profondeurs de la plaine sont traversées par de fastes souterrains où des bataillons entiers d'hommes bardés de fer dorment depuis des siècles. A certaines époques, dans la nuit, ces preux se lèvent et parcourent l'Ochsenfeld, conduits par le prince Charles, Charles-le-Chauve. Le souvenir du prince Charles persiste dans la région. Quand un habitant meurt, on croit qu'il va rejoindre les soldats du prince Charles ; une immense roche sert au prince pour appeler ses soldats. Le3 habitants de Cernay sont nommés les chevaliers de l'Ochsenfeld. Voilà une légende essentiellement française. Charles-le-Chauve était roi de France ,il a prononcé le fameux serment de Strasbourg en langue romane, et ce serment est le plus ancien monument de l'idiome français. Le mot Cernay, primitivement Senene, Senhen, d'après les savants les plus autorisés, pro* vient du celtique -Seanom. C'est à Cernay que les soldats d'Arioviste furent mis en déroute par Jules César; 80.000 furent tués, et leur chef sauva dans une petite barque au delà du Rhin ; deux de- ses femmes et une de ses sœura avaient péri dans le désastre. A Cernay fut aussi battu Attila, le "ftéau (te Dieu, qui fut rejeté au detè dn Rj^v i • f -i 'v-1 l ' À . Le octobre 1638, Bernard de Saxe-Weimar, au service de Louis XIiT, battit le duc Charles de Lorraine dans l'Ochsenfeld ; sa victoire fut sut/le de la prise de Brisach, alors la place la plus importante de l'Europe. Le 29 décembre 1774, Turenne dispersa les Impériaux au sud de Cernay ,puis il continua sa marche vers ie nord et culbuta l'ennemi à Turakheim le x?7s. Il IIHIVIV IU wwl Ml V j ' En chemin de fer. — Recrues et blessés. — Nisch remplie de blessés. — Un lit sous une table d'auberge Tedeschi. un des^correspondant de la Tribuna, de Rome, publie dans son journal la relation intéressante d'an voyage qu'il vient de faire à travers la Serbie ; jusque Nisch, la nouvelle capitale serbe. Il faisait un froid de loup dans le wagon, écrit Tédeschi, ie petit poêle en fer faisait grève. A travers 1er, corridors du long v.'agon un vent glacé hurlait s:rarement. Une dame française, cui voyageait avec no&s, claquait des dents ; elle demanda de relever la vitre. Mais le conducteur, qui portait la main dans un bandage, lui répondit en souriant «Nérna» (il n'y en a pas) et un officier s'excusant «Nqus n'avons pas le temps, Madame, de nous occuper des réparations.» La dame s'enveloppa encore plus fort dans sa,pelisse-en murmurant. Un gendarme s'approcha poliment ■>.^>0 v.n cierge,'il fixa à la fenêrre et qu'il alluma av-fcj la généreuse intention de créer un peu de lumière et de chaleur dans ie w^gon. La dame se mit I ii sourire, et l'homme ajoute d'un ton paternel: «Vo- ma»> (C'est la guerre!). • 8 II n'avait pas besoin de le dire. Déjà, depuis la frontière, chacun de nous respirait en même temps que ic brouillard, une atmosphère de guerre. Le long de la ! voie sur laquelle la chaudière de la locomotive jetait des reflets rouges, se dressaient des huttes couvertes de paille, à l'aspect délabré, d'où sortaient de temps en temps de grandes ombres couvertes de peaux de moutons. C'étaient des soldats qui surveillaient la voie, ie long fusil sur l'épaule; c'étaient les vétérans de la Serbie. il y a quelques jours on a encore fait sauter un pont en Macédoine. De là, recrudescence de surveillance. À chaque' instant ie ^.'arrête, puis recommence à rouler lentement... Nous sommes à Pirot ; dans la demi-obscurité brillent des -baïonnettes, puis de l'ombre émergent de pâles visages et en-dessous de ces visages, quelques points Iriilem : les boutons dé l'uniforme et les ceinr tures de cartouches. Ce sont les Comitadjis qui, probablement pour leur propre compte, exercent la surveillance de la voie. «Où est le buffet?» demande quelqu'un du train. «Néma» (Il n'y en a pas). D'une allée sombre qui débouche sur la gare, monte un chant, triste ,lent, mélancolique, qui se termine par des trilles élevés, et scandé quelquefois par le bruit sec des crosses de fusils. Voici les chanteurs en pleine lumière. A leur tête, environ cinquante soldats de plus de quarante ans. ils marchent courbés, le visage pâle et fatigué ; plusieurs ont la tête bandée. Deux cents jeunes gens les suivent en chantant joyeusement. Toute la troupe se range et pénètre dans les wagons de troisième classe. «Les vieux, nous décJare-t-on, sont des réservistes guéris de leurs blessures, qui retournent au front. Les jeunes sont de nouvelles recrues ». Un coup de sifflet de locomotive. « Slogum ! » (Adieu 1) disent les vieilles femmes qui accompagnent les recrues. «Slogum !» répondent les jeunes et îls'chantent encore plus fort, tandis que le train pénètre <te nouveau dans la nuit sombre. Mais les autres, les vieux, qui connaissent déjà la guerre et -qui retournent au camp, ont mieux à faire que de perdre leur temps à chanter ; ils 9e couchent et s'endorment de suite, car ils savent qu'il est bon de faire des provisions de repos pour plus tard... • Le voyage se poursuit dans l'obscurité. Dans le compartiment voisin on a amené des soldats gravement bles?é>. L'un d'eux gémit doucement. Un autre supplie inoessamment: «Vouda!» (De l'eau!). Une voix féminine répond avec résignation «Néma !». Les freins se serrent en grinçant êt le train ralentit sa mifrehe. De la lumière électrique brille. Nous voyons de grands bâtiments avec leurs vitres éclairées, ce sont des casernes et des hôpitaux. Dans les prairies ,où £e dressent de 'fragiles petites huttes, une grande nappe blanche indique un quartier de baraquements qui seivent de séjour aux réfugiés des territoires conquis et aux prisonniers de guerre. Les arbres étendent leurs brajiches noires et un pâle minaret émerge de la d.mi-obscurité. C'est Nisch! Une véritable fourmilière d'hommes en uniformes, de civils jeunes et vieux, a rempli la petite gare, qui était déjà bondée de soldats, de femmes; de blessés et de malades. L'odeur de l'acide phénique envahit l'air se mélangeant à l'odeur de l'ail et de la sueur humaine. Entre les §ens qui vont et viennent, il y a des groupes de personnes qui attendent Diea sait quoi, depuis longtemps, et se sont étendues si^r le sol nu pour se reposer. Pas une parole, pas un mouvement. Le comitadji sort tout à coup inquiet et inquiétant de l'ombre. Puis passent une couple d'officiers et deux ou trois employés zélés. — Peut -on avoir un wagoa ? — Néma! Il y en a bien plusieurs, mais ils sont réservés aux Russes de la Croix-Rouge, qui sont venus avec nous. Le passage inintofrompu des charettes à provisions et des camions à bagages a laîseS des traces orofoo-des dans les chaussas de ia ville. Comme la plupart des nouvelles.-filles»des Balkans, Nisch n'a 'amais étfi C^itlb!ète»ent achevée. Autour cie la ville turque, • , tl 1 esquissé les pîans d'une aouvelis viite avec te i \ > Le Naft w H. centimes Jeudi 4 Février 191 N° 36

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Cet article est une édition du titre Les nouvelles du jour: feuille luxembourgeoise d'informations appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Arlon du 1914 au 1916.

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