Les nouvelles: journal belge quotidien publié à Maestricht par un groupe de journalistes liégeois

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s.n. 1918, 12 Fevrier. Les nouvelles: journal belge quotidien publié à Maestricht par un groupe de journalistes liégeois. Accès à 28 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ff3kw58t1c/
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Les Nouvelles Journal belge fondé à Maastricht en août 1914 abonnements: Administration et Rédaction: Hollande : 1 florin par mois _ ^ 07q*7 2.50 il. par 3 mois La Hi)ye " Pnn»egracht, .8- Teleph. 2787 Bureaux à Maestricht : annonces: . . „ La ligne : 15 cents en 4e page. Wllhelminasmgel 27 Réclames permanentes à forfait VIE DES MARTYRS La guerre a, depuis ttois ans, inspiré toute i une littérature. Philosophes, historiens, économistes, sociologues, conteurs, poètes, journalistes ont entassé les volumes, à rechercher ses causes, à décrire ses péripéties, à supputer ses conséquences, à évoquer ses aspects amples ou fragmentaires. Dans cette inondation livresque qui monte de jour en jour, il y aura sans doute bien du déchet, mais on dénombre d'ores et déjà, d'autre part, des œuvres qui semblent devoir durer parce qu'elles ont la valeur de témoignages décisifs. Dans le domaine du récit vécu, l'apport des lettres françaises nous assure dès à présent, à cet égard, quelques livres caractéristiques, que leur qualité a fait distinguer dans l'innombrable marée. On peut commencer à grouper les éléments d'un choix qui permettra de fixer les linéaments d'une psychologie de l'àme française pendant la grande épreuve. Tels de ces livres nous parlent du soldat sous le feu. D'autres nous le montrent à l'hôpital. D'autres encore dépeignent des milieux plus ou moins lointains de l'action tragique. Déjà leur ensemble forme une suite pathétique, dont on peut discerner l'unité magnifique et profonde. Pour les lecteurs des " Nouvelles „, je voudrais essayer de souligner en quelques articles la beauté de quelques uns de ces livres, qui véritablement enrichissent le patrimoine de la pensibilité humaine. De fait, leur commun accent viril et fraternel est un indice de rajeunissement, une splendide et tranquille attestation dfe santé morale. Cette simple remarque suffirait à prouver que le génie latin, loin d'être en.décadence trouve dans le chaos même des pires catastrophes, la vertu secrète des inépuisables renaissances. i Prenons au hasard un des livres récemment élus par la faveur du public lettré. C'est la ? Vie des Martyrs „ de Georges Duhamel, parue aux Editions du " Mercure de France. 11 y a quelques semaines, on s'attendait à ce que Cette œuvre fût honorée du prix Goncourt. L'Académie des Dix en a décidé autrement, mais le livre est de ceux qui peuvent se passer de cette consécration. Il fera son chemin tout de même, et porte en soi sa récompense. La " Vie des Martyrs ,„ c'est l'épopée des grands blessés, des agonisants et des mutilés qui, sortis de la fournaise, ont à recommencer contre la douleur, sur leur lit d'hôpital, un combat long et solitaire, après le combat collectif et acharné qui ne les a pas irrémédiablement abattus. La mort sournoise les guette toujours, le péril n'est plus autour d'eux, dans les mille menaces dont vibre l'espace, mais en eux-mêmes, dans leur chair pantelante, et c'est contre elle qu'il s'agit de coaliser toutes leurs réserves d'énergies. L'auteur s'était affirmé parmi les littérateurs de la génération montante, par des vers, de la critique, du théâtre, et deux de ses 'pièces furent créées à l'Odéon : " La Lumière „ et " Dans"î'ombre des Statues „. Il rédigeait la critique des poèmes au " Mercure de France Médecin, c'est en qualité de chirurgien qu'il a suivi les armées; et l'on imagine aisément le pandémonium de souffrance et d'horreur clans lequel il fut appelé à vivre. Ces héros, ils les a connus sous l'aspect des martyrs. li les a vus affluer dans les salles ensanglantées des lazarets, au cours des grandes tueries. Ils ont sans trêves défilé sous ses yeux, sur leurs brancards, au pas prudent des infirmiers. Nuit et jour, il s'esî penché sur les lits d'insommie; il a scruté, dans son anxieux ministère de soulagement, l'obscur travail de l'être qui se désagrégé ou se consolide. Il a connu, devant la tabie d'opération, les minutes où se pose à la conscience du chirurgien la responsabilité des décisions qui changent le cours des destinées. Mais ce médecin est un observateur infiniment sensible, et c'est Un écrivain... Il a pensé avec raison qu'il ne fallait pas que la leçon fut perdue de l'admirable et douloureux spectacle qui lui a été donné de contempler. De cette pieuse pensée est résulté ce livre saignant et poignant, simple et profond, d'autant plus expressif qu'il est dépouillé de toute théorie, de ^ tout prêche, de tout effet théâtral. "l'humble vérité eut dit Maupassant. Mais quelle vérité fortement émouvante.' , Son pittoresque est la; vi« même, tra duite avec la sincérité nue qui convient à de telles scènes et à de tels décors. L'auteur a des trouvailles d'images saisissantes de synthèse et de plastique. L'épithète s'ajuste étroitement à son objet, elle le dépeint avec une vigueur linéaire extraordinaire. jugez-en par cette évocation en trois lignes : " ... Le corps d'armée se contractait, se ramassait en hâte, sa tête engagée déjà en pleine mêlée, sa queue serpentant encore sur les routes, à travers le cha mps de bataille de la Marne... „ Et cette impression de paysage : „ Une fin de février humide et glaciale, avec des rafales de grésil et un ciel furieux, hideux, vautré au ras du sol. „ Ce journal d'hôpital est une galerie de menus épisodes, de croquis rapides, de médaillons concis, auxquels la qualité d'âme des patients et l'accent fraternel du narrateur donnent un relief exceptionnellement attachant. M. Georges Duhamel a vécu, dans son lazaret nomade aux confins de la bataille, les rouges heures, de Verdun, de Champagne et d'Artois. Il a vu se débattre dans la sueur des fièvres les petits soldats de France arrachés, pour le salut du sol, à leur champ, à leur atelier, à leur bureau. Après les avoir pansés, il les a regardés souffrir, Ses pages sont un fervent hommage i leur héroïsme qui s'ignore, à la fierté intelligente de leur sourire dans l'épreuve. C'esl un noble peuple que celui qui accepte le douleur comme ces humbles qu'il silhouette. Non qu'il les ait transfigurés. Tous n'endu rent pas leurs maux avec la même énergie il y a parmi eux des âmes d'enfants qui se lamentent sans réserve. Mais de la généra iité de ces scènes, quel enseignement sur humain émane, de confiance et de beauts morale ! Quel réquisitoire il implique, aussi contre la guerre et sa sauvage atrocité! El pour ceux de l'arrière, pour tous ceux que l'hécatombe épargna, quel ordre d'être meilleurs, plus justes envers autrui, plus dun 1 envers eux-mêmes, pour se sentir dignes de respirer l'air que libèrent ceux qui son tombés ! Et puis voici Mercier, qui n'a jamais eu de chance. Boulanger du Cantal, il les cheveu* blancs, à quarante ans. Il meurt d'une blessure qui l'a paralysé. Il expire en espérant. Mais quand tout est fini, deux larmes coulent sui les joues du cadavre... Et cette fin obscure a la splendeur d'un chant où se résumerait la religion du malheur. Voici Gaston Léglise qu'on opère successivement des deux jambes, et qui vivra. Et de cet humble désastre. M. Georges Duhamel tire un hymne à la Vie digne d'émouvoir les sensibilités les plus rétives. Dans le récit des misères isolées dont est faite l'immense tragédie, l'auteui communie véritablement avec ses héros. Il laisse parler son cœur attentif, et c'est ainsi qu'il atteint sans effort à la plus haute, à la plus touchante poésie. Telles de ces aventures navrantes ont l'ampleur d'un symbole dans la simple harmonie de leur prose familière. Elles touchent aux cîmes de 1î compréhension ces pages si nobles et si profondes, dahs leur intuition, et c'est avec ur souffle d'évangile qu'elles font le -panégyrique de ceux qui s'immolent. Lisez encore la " Grâce „ , où M. Georges Duhamel magnifie la grâce de savoir souffrir, qui manque à certains et que tant d'autres possèdent en surabondance. Et puis il retrace des souvenirs de l'enfer de Verdun, où les guérisseurs se trouvèrent aux prises avec une tâche écrasante et sans cesse re-nouvéTée, et ses nuits en Artois, dans un château converti en hôpital, où cent autres drames l'ont eu pour témoins, et. qu'il évoque en ces lignes qui attestent sa maîtrise : " Dans l'ombre le vieux château garde une imposante figure. A toutes les fenêtres, ce soir, luisent doucement des lampes. On dirait un navire silencieux et illuminé doni l'étrave fend la banquise. Rien ne sort de là, si ce n'est cette lueur muette. Rien ne trahit la nature de l'affreuse cargaison.., "Nous savons que, dans toutes" les chaînées, à tous les étages, au ras de tous les planchers, de pauvres corps mutilés sont rangés côte à côte. Cent cœurs, à coups précipités, lancent le sang trop chaud vers les membres douloureux. A travers toutes ces chairs, le projectile, qui va furieusement son chemin, s'est frayé passage, broyant ces choses délicates, hachant les organes précieux qui font que l'on a du bonheur à marcher, à respirer, à boire... " Là. elle n'existe plus cette joie innocente de l'ordre ; et, pour la recouvrer, cent corps font une besogne si lente et si dure qu'elle arrache aux plus forts des larmes et des soupirs. Et maintenant, il faudrait vous parler du livre en détail, vous en faire toucher du cîoigt la grandeur. Il s ouvre par l'histoire de deux grands blessés, Carré et Leroudeau : Leroudeau qui n'a pas l'étoffe cornélienne, qui se plaint et qui guérira; Carré, un vieux déjà, qui livre à la douleur un combat muet où s'épuise une volonté prodigieuse, et qui sera vaincu... Carré sous le scalpel de l'opérateur, " se met brusquement à chanter, dès qu'il n'est plus maître de son silence „. Dix lignes suffiront pour faire connaître la qualité de sa vaillance : .... "Il semblait, ce matin, si privé de ses forces qu'il n'y avait plus qu'à faire vite et à se fermer les oreilles, mais voilà qu'un étranger est entré dans la salle. Carré a tourné légèrement la tête, il a vu le visiteur et, en plissant profondément son front, il a entonna : " Il n'est ni beau ni grand mon verre !„ " Le monsieur l'a regardé avec des yeux humides, et plus il le regardait, plus Carré souriait, souriait, en serrant les bords de la table de ses deux mains crispées „. ' Telle est la ^manière de l'auteur, nette, franche, virilement attendrie. Le diptyque de Carré et de Leroudeau sert de frontispice à un " mémorial de la vie des martyrs en vingt-sept brefs chapitres, dont chacun est un poème, une parabole où s'exalte la féconde vertu de la souffrance humaine. Rayonnant cortège de mutilés et d'agonisants ! C'est Triçot, qui a supporté sans être endormi qu'on lui ouvrit la poitrine, mais qui, moribond, gémit à propos d'un bouton qui lui pousse sur le nez. C'est Mehay le houilleur, soigné pour une balle au crâne, qui seconSe les infirmiers, diligent et silencieux et, le soir, à la lueur d'une veilleuse, apprend à lire tout seul, laborieusement. C'est l'impulsif Paga qui a besoin, tandis que la pince explore cruellement sa blessure, d'embrasser les bras du premier venu. C'est Deraucourt, mutilé revenu d'Allemagne, sur qui le destin s'est sauvagement acharné et qui, n'ayant jamais pleuré dans la pire infortune, se met à sangloter à cœur perdu, sans conscience, lorsqu'il est sous l'empire du chloroforme. C'est Nogue, qui est courageux, mais normand, et dont les réponses, même à propos de sa gyérison, sont prudentes et circonspectes... " Mais comme il est bien étouffé par les murailles ce foyer de la douleur; comme il couve silencieusement, obscurément dans l'espace ! " Ainsi qu'un pansement sur une large plaie enflammée, le château s'applique étroitement sur son contenu, et l'on ne * voit rien que ces lampes, toutes semblables à celles qui illuminent une solitude studieuse ou une conversation d'amis intimes le soir, ou un amour perdu'dans la contemplation de soi-même. „ \ Ailleurs, M. Georges Duhamel ramasse en ces quelques phrases le panorama du champ de bataille, ou du sommet d'une colline : " ... C'était une immense étendue de plaines et de coteaux, tachée par les bois gris de l'hiver. De longues fumées d'incendies, orientées par le vent, se couchaient sur le paysage. Et d'autres fumées, minuscules, multicolores, jaillissaient du sol partout où pleuvaient les projectiles. Rien que cela : des fumées, de brèves lueurs sensibles en plein jour, et une théorie de ballons captifs, témoins immobiles et attentifs de toutes choses. „ On me saura gré de faire une citation encore, et de détacher ces lignes du récit de l'enterrement de Fumât, un géant d'Auvergne tombé sans gloire à son poste de cuisinier, et qui mourait avec discrétion, on pourrait dire avec politesse : " ... Avec soin, Renaud étend sur le cadavre un drapeau décoloré. Et, tont à coup, s'ennisant l'instant, le bruit brutal du canon accourt du fond des bois, pénètre avec violence dans la chapelle, empoigne "et secoue les vitraux frémissants. A cent reprises, un peuple de canons hurle en l'honneur de Fumât. Et chaque fois, d'autres Fumât tombent dans la boue, là bas, à la place qui leur a été assignée. „ Le pieux conteur a vçcu en tête à tête avec la mort. Elle était naguère, dit-il, l'étrangère cruelle, la visiteuse à pas de laine.... Aujourd'hui, c'est le chien fou de la maison. " Elle a, senible-t-il, perdu sa grandeur : on a avec elle, dans de tels milieux, de trop fréquents et trop intimes rap» ports „. Et il ajoute : " Comme le souverain qui se laisse voir à sa toilette, la mort est LES NOUVELLES DU JOUR — Il fallait s'y attendre : la paix signée avec l'Ukraine est suivie déjà de la paix avec les maximalistes. C'est-à-dire que ceux-ci, qui ne sont ni chair ni poisson, refusent de signer une " paix formelle ,„ mais ils déclarent que l'état de guerre entre la Russie st les Centraux n'existe plus et ordonnent que l'armée russe, ou ce qu'il en reste, soit démobilisé. — Les Centraux, qui ne perdent pas le nord — ni le temps ! — ont immédiatement envoyé un ultimatum à la Roumanie. Cet ultimatum est expiré déjà. Le cabinet roumain est démissionnaire ; il est facile de prévoir que la Roumanie devra elle aussi, bon gré mal gré, se soumettre. — Le traité de paix avec l'Ukraine vient d'être publié. Il prévoit l'évacuation des territoires occupés et la reprise immédiate des relations économiques. Les journaux allemands célèbrent cet accord et le brusque aboutissement des laborieux pourparlers de Brest de Lithuanie avec une joié sans mélange. C'est le triomphe pour Kuhlmann et la clique militaire ! — Les journaux français reparlent avec insistance d'une prochaine offensive allemande sur le front occidental. C'est en effet le moment d'y penser. La grosse partie se jouera bientôt. Voir nos Nouvelles de la Guerre e» Dernière Heure en 2me page. toujours puissante, mais familière et un peu avilie. „ La philosophie de son effort, la pensée qui lui dicta son livre, il nous la livre dans un épilogue d'un prenant lyrisme. " Un peuple entier, dix peuples entiers apprennent à vivre dans la compagnie de la mort. L humanité a pénétré dans la cage du fauve, et elle y demeure avec le courage patient du belluaire. " Hommes de mon pays, j'apprends chaque jour à vous connaître, et c'est pour avoir contemplé votre visage au fort de la souffrance que j'ai formé un espoir religieux en l'avenir de notre race. C'est surtout pour avoir admiré votre résignation, votre bonté native, votre confiance sereine en des temps meilleurs, que je fais encore crédit à l'avenir moral du monde. ... " On dit comment vous supportez le tourment des champs de bataille, comment dans la boue décourageante et le froid, vous attendez l'heure du cruel devoir, comment vous vous portez au devant du coup mortel, à travers l'inouï concert des périls. " Mais vous arrivez ici promis à d'autres souffrances, et celles là, je sais de quel cœur vons savez les endurer. ... " Pas une ride de votre visage ne m'échappe ; pas une de vos angoisses, pas un frémissement de votre chair lacérée. Et j'inscris tout cela,, comme j'inscris vos paroles simples, vos cris, vos soupirs d'espoir, comme j'inscris aussi l'expression de votre visage, à l'heure solennelle où l'ou ne parle plus. „ Aucun de vos propos ne m'est indifférent; aucun de vos gestes qui ne mérite d'être rapporté, Il faut que tout cela contribue à l'histoire de la grande épreuve. ..." Et je convie tout un monde de bonté à s'incliner vers vous avec la même piété attentive, avec un UN CŒUR QUI N'OUBLIE RIEN. On ne peut célébrer avec trop d'enthousiasme la salutaire beauté d'une telle œuvre. Certains contemporains, sous prétexte qu'ils n'ont rien vu de la grande horreur, acceptent sans s'en douter la honte d'être de ceux auxquels la guerre n'a rien appris. Qu'ils lisent la "Vie des Martyrs ,„ et s'ils ne sont pas violemment troublés, ils sont vraiment à plaindre. Quant aux autres, ils remercieront M. Georges Duhamel du bienfait que réalise ce livre fraternellement justicier, vibrant du plus noble et du plus sûr altruisme, celui qui se fonde sur l'expérience intime et multiple du courage et de la douleur. Charles DELC HEVALERIE. Londres, janvier 1918. Cette guerre que nous n'avons pas voulue, nous la ferons jusqu'au bout.. Pour moi, si j'apprenais que des Français se laissent séduire par le fantôme voilt d'une paix hideuse, je demanderais ai Parlement de déclarer traître à la Patrie quiconque proposerait da traiter avec ennemi tant qu'il occupe encore unt partie de notra territoire et celui de k Belgique. Anatole FRANCE Nouvelles du Pays 0 PI ■ I 'I . 11,200 hommes de troupes arrivent Verviers De nota oorcespoiadiuat : i .. La ville de Verviers vient d'être prévenus que pour le 15 février, elle devait faire placçj pour 10,500 soldats et 700 officiers, ces der-* niers à loger chez l'habitant.Outre le logement, " confortable „ pour les officiers, la ville doit' fournir tout de suite une grande quantité de4 matelas et couvertures pour les soldats. Or,' comme il n'y pas longtemps que les boches ont réquitionné la laine et les flocons, vous de-'v vez vous figurer ce qui nous restera après cette1 nouvelle réquisition. Les braves Verviétois pourront coucher sur les planches et se couvrir de leurs hardes, Le Kaiser à Spa De nôtre correspondant : Toutes les villas ont été réquésitionnées, les habitants ont reçu ordre de partir endéans les 24 heures et ont obtenu l'autorisation d'emporter quelques linges de corps ; ils doivent. laisser dans leur villas, tous les meubles, portraits de famille, tableaux, argenterie, literie, batterie de cuisine, vins (ceux qui en avait encore). Rien de tout cela n'a pu être emporté. On annonce que le grarrd état-major allemand y compris le Kaiser vient s'installer à Spa, se trouvant plus en sûreté, dit-on, au milieu de ses troupes qu'au milieu de son peuple. Le pillage de nos forêts Do notre correspondant : Les hécatombes d'arbres dans la forêt de l'Hertogenwald, continuent avec fureur. Non seulement les gardes-forestiers belges ont été tous chsssés, romma nous l'avons dit, mais l'inspecteur-forestier, qui s'était permis de critiquer les mesures iniques prises par les Allemands, a été condamné à 2,000 r- '-;s d'amendé, A VERVIERS " — |*es matinées théâtrales du " Foyer„ continuent avec succès. Dimanche 3 février on a joué : " Le Beau Léandre „, " Le Baiser „ et " Gringoire „ de Théodore de Banville avec une causerie de M. G. Voos de Ghistelles» Pendant les entr'actes,1 des auditions musicales ont permis d'applaudir «quelques artistes de talent. Nombreux public et gros succès. A mettre hors pair, surtout : Mlles J. et C. Théâte et MM; Simon, Lahaye, Hauzoul et Delhez. Dans la partie musicale, M. Paul jansen, violoniste, Mmes Louise Fauconnier, cantatrice, et Jeanne Guluble, pianiste, ont été très remarqués. La recette de cette matinée était destinée à l'Œuvre des prisonniers de guerre. — Au Medeamt de Verviers, dans le corridor donnant accès au bureau du contrôle et de( passe-ports, des affiches sont placardées demandant des ouvriers " à hauts salaires „ pour la Fabrique Nationale de Herstal. On ne donne pas de précision quant au genre d'ouvriers demandés. En ville sont placardées des affiches faisant appel aux travailleurs pour l'Allemagne. On offre 50 marks de prime au départ, hauts salaires suivant aptitudes, .augmentés proportionnellement à la durée du contrat. Or ces offres n'ont aucun succès. Malgré la misère envahissante, la faim qui épuise et les privations qui tuent lentement à leurs foyers femmes et enfants, nos. ouvriers préfèrent gagner péniblement leur vie ici que de travailler pour l'ennemi. Ils dépensent ainsi en constance de patriotisme et en vrai courage, une bravoure dont on ne loue peut-être pas assez la grandeur. DANS LE LUXEMBOURG Les évacués français De notre correspondant: Il y a beaucoup d'évacués français en Luxembourg. Déjà, au début de la guerre, nous avions reçu dans le sud, canton de Virton, des déportés de la région de la Meuse et de Verdun et notamment de Con-senvoye. Actuellement, c'est dans le nord surtout, en dehors de la Région d'étape, k Nassogne, Marche,' Houffalize, etc. que les évacues pullulent. Ils font, avec les indigènes, excellent ménage. Prisonniers Verviétois Un Verviétois échappé d'Allemagne M. W. Z. nous a raconté que ses jeunes concitoyens emprisonnés dans les camps boches pour s'être fait prendre alors qu'ils tentaient de rejoindre l'armée de l'Yser, sont exces* sivement nombreux. Il nous a demandé d<t faire savoir aux soldats et aux exilés originaires de la ville verte et vieille que le moral de ces braves garçons est tellement élevé qu'on le donne en exemple parmi les infortunés captifs. Bourgeois ou fils du peuple tous sont unis dans le malheur comme les doigts de la main et une merveilleuse émulation les entraîne tous à opposer à l'adversité un visage stoïqué; le plus obscur d'entre eux se croirait déshonoré de se plaindre. De vrais Lacédémoniens ! Ce sont eux, paraît-il, qui se lient le plus fréquemment et fê plus durablement avec les prisonniers français : affinité souvent pressentie jadis au beau temps de la paix mais qui s'affirme actuellement avec une évidence aui requiert l'attention. 4" Année N. 171. Directeur-Fondateur : François OlyU. Mardi 12 Févr. 1918.

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