L'indépendance belge

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s.n. 1916, 23 Fevrier. L'indépendance belge. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/183416tw89/
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S7è®6 aimée. No. 46 L'INDÉPENDANCE BOYAUIV!£«UNI : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 16 CENTIMES (HOLLANDEJ 6 CENTS*) ADMINISTRATION ET REDACTION- tudob hûdse. tudok st.. london; e.c. TELEPHOME: CITY 3960. -—* ; — r 1 Sureau a paris : « place le la bourse. f 31 1 -67 et TEtfcPH.: ^236-75, LONDRES, MERCREDI 23 FEVRIER 1916. ,3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) „ „ ABONNEMENTS: '6 MOIS, 17 SHILLINGS, f CONSERVATION FAR LE PROGRES. 11 AN. 32 SHILLINGS. S O M M_A. IRE. LA SITUATION : Succès aHemand en Artois et sur les Hauts de Meuse. — Les visées allemandes sur Verdun. — Les Russes mena» cent Trébizoïide. — La situation dans ies Balkans. La neutralité en îace du ccnfiit actuel. — Jean Deîviile. Les Jésuites et la paix. — M. K. En Belgique. Etc. LA SITUATION. Mercredi, midi. Après une accalmie passagère, 3es Al lêmands ont repris ï'oft'ensive sur îe front d'occident, et les derniers communiqués relatent deux succès locaux de Penbemj, l'un en Artois, l'autre sur les Hauts de Meuse, au nord de. Verdun. En Artois, après un violent bombardement, au cours duquel les tranchées françaises de première ligne furent complètement démolies, l'infanterie allemande, sortant de ses abris, put occuper les positions de nos Alliés sur une étendue. de plus de 800 mèfeçes et parvint même sur certains points à entrer dans les tranchées de seconde ligne. Des contre-attaques françaises en délogèrent cependant l'ennemi, qui n'occupe plus maintenant que quelques éléments des tranchées de support, et la neige qui, entretemps, s'est mise à tomber, met provisoirement fin aux opérations dans ce secteur. On estime à sept bataillons les forces allemandes qui participèrent à cette action, laquelle s'est déroulée au* abords du Bois de Givenchy (à l'est' de Bouchez), et au cours de laquelle lès Français perdirent trois cents soldats et officiers faits prisonnier.-;. Ce succès, tout local qu'il est, n'en est pas. moins un succès, et il indique chez nos ennemis la volonté de rechercher un résultat tangible. Cette volonté so manifeste encore plus nettement dans ses tentatives du câté de Verdun. Jusqu'à présent, les Allemands n'avaient fait aucun© démonstration news contre Iîj. trauçaiso et leurs visées actuelles sur cette place-forte dénotent un changement dé i plan dont il sera intéressant de suivre le j développement. L'offensive allemande dans ce secteur a débuté, lundi, par un violent duel d'artillerie, maintenu pendant toute la journée et suivi d'une attaque de nuit contre les positions françaises entre Her-b&bois et 1e Bois de Haumout (à l'est de Consenvoye). Cette première attaque porta l'ennemi jusqu'aux tranchées de seconde ligne, où, cependant, il ne put se maintenir. Mardi, il renouvela sa tentative sur un front plus large, allant de Brabant-sur-Meuse (au sud de Coasen-veve) jusqu'à Herbe bois (au nord-ouest d Ornes) soit une dizaine de kilomètres. Soutenue par un bombardement intense, l'infanterie allemande fut néanmoins repoussée. sur les deux extrémités du front d'attaque, c'est-à-dire à Brabant et à Herbabois, mais, "entre ces deux points, elle réussit à s'emparer du Bois de Mai i mont et du saillant formé par les lignes françaises entre Herbebois et Beau-mont-, à proximité de la route qui descend sur Vacherauville, où elle s'embranche à la route de Verdun. Ce succès, chèrement payé, il est vrai, n'est cependant pas à dédaigner, et encouragera certainement l'ennemi à persévérer. Les points qu'il a occupés ne sont éloignés de la place-forte française que d'une douzaine de kilomètres, et oti. sait, par des renseignements dont certain? journaux parisiens se sont faits l'écho, que l'état-major allemand a pris toutes ses dispositions en vue de frapper un grand coup de i ce côté. Non seulement des masses considéra- j bles d'infanterie allemande ont été concentrées depuis plusieurs semaines dans "les secteurs voisins,mais des hôpitaux spacieux ont été aménagés, certaines gares d'évacuation ont été élargies, et des pàrcs d'artillerie en nombre considérableontété réunis. Dans ce but une partie de l'art; l-lerie des places de Strasbourg, de NeU-Brisach et de Metz a été tenue prête à êtrer embarcmée dès le3 premiers jours de janvier et doit être sur place depuis longtemps.D'autre part, de nombreux emplacements dè batteries pour grosses pièces ont été établis à. proximité des lignes et des mesures sévères ont été prises pour empêcher le repérage des batteries par les aviateurs ennemis. Dés clochers, des cheminées d'usine'ont été abattus afin qu'ils ne puissent servir de points de repère aux artilleurs français. En un mot-, la grande attaque a été préparée dans'aes moindres détails', et îe fait, que )e Petit Parisien " a pu ies publier in <?x ton > prouve que I'état-major français ne sera pas pris àu dépourvu. S'il fallait en .croire les .affirmations des prisonniers et déserteurs allemands, l'état-major allemand aurait concentré près de quarante divisions y compris dés-, contingents' provenant des fronts russe et serbe. Malgré ces'forces considérables et les préparatifs minutieux qui ont été faits, lès officiers subalternes allemands n'ont aucune confiance dans la réussite de cette " aventure " qu'ils considèrent comme un massacre inutile, Qnoiera ,! ■ '.i saitle Hauts dô Meuse seront, pendant quelque temps, le théâtre d'une âpre lutte dans laquelle-s'épui-seront les dernières forces offensives ' de ncs ennemis.' Les Turcs ont fini par avouer la perte d'Erzeroum qu'ils décrivent comme étant une forteresse déclassée, voire même une ville ouverte " abandonnée pour des raisons militaires !" , A Pétrograc! on évalue les pertes, turques à 35,000 ou 40,000 hommes. Infatigables, les troupes du Grand-Duc Nicolas poursuivent l'ennemi clans toutes les directions. Avançant le long du littoral do la Mer Noire, elles approchent du port de Rizeh, menaçant directement- Trébizonde, que les Turcs commencent déjà à» évacuer. Au sud, elles ont occupé Musb, menaçant Bitlis et Diarbekir, et coupant toute retraite aux contingents turcs qui comptaient échapper à l'étreinte en descendant vers le Lac Van et rSupîfrate. Rien de nouveau sur les autres fronts. Le général Sarrail a eu, à Athènes, une' longue conversation avec le roi Constantin, qui s'est déclaré enchanté de cette entrevue. Certains fondent de grandes espérances sur cette entrevue ainsi que sur les intentions de îa Roumanie. Ces espérances' sont justifiées en partie, mais il est préférable de ne pas s'abandonner à ce sujet à un optimisme qui, en ce moment, serait- prématuré. Dans quelques semaines la situation militaire clans les Balkans aura subi des modifications qui nous permettront d'être moins réservé. Tout ce qu'il est permis de dire quant à présent, c'est que de bonnes nouvelles ne tarderont pas à nous parvenir de ce côté. LA NEUTRALITÉ EN FACE DU CONFLIT ACTUEL. La Ligue i Plus de police internationale. t Ceiles, nous savons qu'il n'existe pas à cette heure une loi internationale obligeant i ; Puissances neutres à intervenir du coté du droit et de la jur iiee outrageusement, .criminellement violés. Nous en sommes réduits à constater amèrement cette révoltante lacune. Il serait évidemment malséant de reprocher aux neutres, en se plaçant au point de vue politique international, d'avoir trahi leurs obligations, puisque c-es obligations sont inexistantes. Il n'y a pas de police internationale. C'est là un fait aussi dé-j.'.ora.bîe qu'incontestable. La responsa-'inte d un pareil état de choses retombe grande partie sur la diplomatie, dont impuissance' et le manque de direction morale sont flagrantes. Si l'Europe est aujourd'hui à feu et à sang, c'est au f-naos dvDiomatiaue, à l'anarchie régnan tes Nations. te des pouvoirs, que nous le devons. Donc, politiquement parlant, diplomatiquement parlant, nous ne pouvons reprocher aux nations non-belligérantes de rester neutres, leur neutralité étant la .conséquence d'une situation internationale préétablie. Mais si au point de vue politique international nous n'avons pas le droit de déplorer la neutralité des pays neutres, il en est autrement, à vrai dire, si nous nous plaçons clans le domaine pins libre, plus large, plus élevé, plus noble, de la loi morale universelle. Une attitude inexplicable. En. effet, si l'on se place au point do vue moral pur, l'on arrive vite, et tout naturellement, à conclure que, en face du crime effroyable qui se cômmet en ce moment, l'attitude de neutralité n'est point celle oui rénondé aux exigences d?. la loi morale de l'humanité, aux devoirs dictés "par la conscience humaine. Dès . lors, quelle que puissent être les raisons ; invoquées par les neutres pour chercher à légitimer ou à excuser leur abstention, dans le conflit actuel, l'on est obligé de reconnaître que ces raisons pâlissent étrangement devant la noble et impérieux sentiment du devoir. Chaque nation a son code criminel. Au moyen de ce code elle frappe ceux des citoyens qui par leurs instincts sauvages, par leurs passions violentes, sont enclins à nuire à autrui, à troubler l'ordre au sein cîe la société. Dans ce code, inspiré par 103' principes de morale, il est admis qu'un citoyen ne saurait rester neutre devant l'acte criminel et qu'au surplus il a' pour devoir d'empêcher îe crime ou tout au moins de sauver la victime. C'est la loi morale humaine qui le veut ainsi. Tout acte de violence1 contre un homme, femme, enfant, doit être réprimé et tout citoyen honnête doit, clans la mesure de ses moyens, contribuer à ce'qu'il én soit ainsi. C'est ce que l'on appelle veiller à l'ordre social. La neutralité individuelle donc, en face du for-fait-, aux .yeux de la loi de chaque nation-, est considérée comme étant un crime social. 11 répugne en effet à la conscience humaine, que - l'individu puisse assister indifférent, impassible, neutre, à la perpétration d'un crime. L'homme qui voit sous ses yaux Commettre tin forfait, un crime, et qui n'intervient pas d'une manière énergique pour l'empêcher, soit pour arrêter le bras cîe l'assassin ou pour venir en aide à la victime, devient, eu quelque sorte solidaire du crime. Se tenir coi devant l'abomination dont ou est témoin, .c'est s'en rendre complice. C'est la morale nationale et sociale. Elle est établie, admise, appliquée partout. Elle e*t entrée dans les mœur3 de tout pays .civilisé, depuis des siècles. Pourquoi dès lors n'ést-elle pas appliquée an point do vue international? Pourquoi, à; c,e point de vue, et dans les circonstances actuelles, la rf&litraîité ne pouvait-elle pas êt-r'te considérée, elle aussi-, comme un crime sotiaî? Une faillite morale. Existe-t-il -,u'n trouble social pins effroyable, pin a nuisible que la guerre offensive, foulue, préméditée, et la nation qui la provoqué ne tombe-t-eîîe point sous le coup du code criminel ? Et quand cette nation, non seulement se rend coupable du crime de la guerre de conquête, mais viole en même temps toutes lea ldià humaines par des actions empreinte? de la -pîus lâche et de la plus basse criminalité, lorsque, au mépris du droit et de la justice, elle s'abandonne à toutes ies pius sanglantes barbaries, lorsque cette nation foule aux pieds ce qui constitue 'l'honneur de la civilisation 'ît qu'elle dégrade et souille ce qui fait la beauté de la vie humaine, lorsque la vie et îa destinée des peuples peuvent se trouver en péril à cause de cette nation mille icjs coupable et mille fois criminelle, puisqu'elle trahit tous les intérêt-.? moraux et supérieurs de l'humanité entière, n'esb-on pas en droit de se demander si la neutralité est encore légitime et si, en réalité, elle n'équivaut pas à une véritable faillite morale? Mais j'entends l'argument, inévitable par lequel d'aucUDs cherchent à excuser les pays neutres. '1 Ceux-ci, objectent-ils, souffrent aussi de la guerre. Voyez d'ailleurs çomme les neutres aident au ravitaillement des populations restées sous le joug des envahisseurs en même temps que les populations réfugiées: Voyez le secours qu'ils apportent aux victimes de la guerre!" L'on manquerait évidemment aux plus élémentaires devoirs de gratitude et de justice, si l'on ne reconnaissait point les efforts réalisés par les pays neutres pour secourir les innombrables victimes créées par l'Allemagne et l'Autriche. Nul ne songe d'ailleurs à nier l'élan de charité des pays neutres, petits ou grands, dans îe cours de la présente guerre-. Mais il s'agit de ne point oublier non plus de constater le roêmè élan de la part des nations qui eurent le courage de tirer îe glaive pour la défense des faibles. Chez celles-ci, on en conviendra, le sacrifice est autrement grand ! Tandis que les neutres, sons certains rapports, bénéficient largement de la situation, les nations alliées se dépouillent au nom de la Cause de la Civilisation. La nzatratité enrichit. Peiidax;t qu'elles s'appauvrissent et qu'elles donnent îa vie de leurs enfants pour la défense de 1a Liberté du monde, ne voyons-nous pas de grandes Puissances neutres comme l'Amérique amasser des bénéfices énormes ? Les Etats-Unis ont vus s'accroître annuellement leurs gains jusqu'à sept cent qitatre-vingt-sèpt millions de livres sterling. Le président Wilson, au cours d'un récent banouet à la Chambre de Commerce de Washington, a déclaré qu'en " restant neutre l'Amérique deviendrait la-tête du commerce mondial avec une ère de prospérité infinie." Voilà bien l'aveu îe plus éclatant que neutralité sous-en-tend intérêt, bénéfice, enrichissement ! Certains répondront que l'Amérique fournit aux Alliés certaines choses nécessaires. J'en conviens. Mais, qu'il soit tout au moins permis de faire reinarquer qu'elle fournit en même temps le nécessaire aux nations coupables... 11 ne s'agit point de dresser contre les neutres un acte d'accusation. Mais il est bon de mettre en évidence cette situation internationale dans le cas particulier de la guerre actuelle, situation qui permet aux nations de rester neutres lorsque la force brutale, sous la forme hideuse du fléau guerrier, opprime les peuples, écrase les faillies, se livre à toutes les atrocités et répand l'horreur et le malheur sur le monde. Qu'elles îe veuillent ou non, qu'elles soient pro-germaines. ou pro-Alités, les Puissances neutres, par le seul fait de leur neutralité, prolongent la guerre. Consciemment ou iiiCQnuojerii-ment, elles rendent ainsi le sacrifice de millions de vies nécessaire et, continuant dans leur égoïsme national à bénéficier d'un état cîe choses déplorable, elles se solidarisent avec l'œuvre machiavélique de? Hohenzolîern et des Habsbourg. Le dilemme. Jî n'y a pas à tergiverser sur ce point : ou est contre,le crime ou avec le crime, ou est contre le mal ou avec le mal. Si l'on est contre le crime ou le mal, 'e premier devoir s'impose de ne pas venir en aide au criminel, et de ne pas aider à îa réalisation du mal. Le devoir est de combattre le crime et le mal. On lie sert pas Dieu et le diable en même temps. Quel est la valeur morale d'un individu qui,tout en étanchant d'une main le sang des blessures de la victime d'un assassinat, continuerait de l'autre main à ne rien faire pour empêcher le meurtrier clo continuer à frapper sa victime ? Quelle est la valeur morale de celui qui. dans la maison voisine voit se perpétrer un meurtre et qui se contente çle regarder derrière ses rideaux, se disant: "Je n'ai pas à me mêler des affaires d'autrui " ? N'est-ce point là îa forme la plus erimi-'nelle de l'égoïsme ? Ou le voit aujourd'hui, mieux que jamais, l'attitude neutre est l'un des éléments de cette immoralité internationale régnante qui fait qu'une Puissance peut impunément déchirer des traités et violer le droit des gens sans que les autres Puis- . sances aient le devoir de l'en empêcher et sans qu'elles s'engagent honnêtement à protéger la nation victime. Ce sont là les conséquences immédiates de la politique sans idéal qui a prévalu jusqu'à es • jour et qui a jeté l'Europe dans la plus effroyable des catastrophes. La leçon, si dure qu'elle soit, servira-t-elle cette fois ? Aura-t-on compris jusqu'à quel point îa neutralité des Etats dans le conflit actuel favorise l'accomplissement de tous les crimes de la guerre agressive ? Aura-t-on compris, une fois pour toutes, que si les Etats, tous les Etats, n'interviennent pas au moment où une Puissance en écrase une plus faible pour la voler et la ruiner, il n'y a pas de sécurité possible pour aucune nation et que la liberté des peuples n'est qu'un vain mot? La solidarité dans la lutte. Comme l'a dit M. Barthou, dans sou récent discours de la Sorbcnne, îa devise cles Alliés, c'est: Un pour iorrs, tous pour un! Les neutres feraient bien de méditer sur le noble exemple de solidarité dans la lutte pour la liberté du monde. La devise des Alliés synthétise la morale internationale cîe l'avenir. C'est le rayon de lumière qui illumine déjà les consciences nouvelles cî'où sortira cette, grande Chevalerie-moderne, la Ligue de3 Nations, et qui se dressera contre tous les abus de îa force pour îa défense du Droit méconnu. La défense des principes.de la civilisation, héritage commun, doit être accomplie énergiquement par toutes les nations, quand elle est menacée. Toute neutralité, à moins qu'elle ne soit imposée par les Puissances elles-mêmes dans l'intérêt général, comme c'est le cas particulier de la Belgique, deviendra impossible et contraire non seulement à îa morale internationale, mais à la loi morale humaine. Dans la présente grande guerre cù la destinée du monde et l'évolution de l'humanité sont en jeu, où les forces du mal et les forces du bien semblent en lutte, où la-etuauté et ï& tyrannie essaient d'imposer leur odieuse domination, tandis que la liberté et la justice ont du tirer le glaive pour défendre l'idéal et l'avenir, la neutralité est une véritable défection vis-à-vis de la cause de l'humanité. Les neutres sont-ils conscients de cela et se rendent-ils comptent de leur responsabilité? JEAN DELVILLE. LES JÉSUITES ET LA PAIX. L"''Osservatore Romano" a beau 'démentir -l'intervention du Vatican dams 'les propositions de paix cjui ont été faites à la Belgique par l'intermédiaire d'e Mgr Porcelli, le nonce du Pape au Havre; 3, n'y est pas -étranger. Mais il est exact que les propositions <n'ont pas été faites en- son nom et à son initiative. Ces propositions ont été, faites à l'instigation des Jésuites autrichien-s et de l'épisccpat de l'Empire, tout entier à leur dévotion. Ces fins politiques se rendent bien compte que îa puissance offensive de l'Allemagne est brisée et que sa puissance défensive tend à diminuer chaque jour davantage. Ils pressentent donc la catastrophe inévitable et prochaine, si les Puissancesde 1 ' Entente persévèrent dans l-eur énergique résolution die continuer jusqu'au bout. Dans ce cas l'Autriche est irrémédiablement condamnée, c'en sera fait de (la maison des Habsbourg. Même .si une paix boiteuse était consentie afvant le complet anéantissement de l'Allemagne, l'Autriche, sauvée peut-être matériellement, serait aussi bien réduite à n'çtre plus qu'une non-valeur dans la politique générafe ; elle ne serait plus que l'humble vassale de la Prusse. Dès maintenant, ce n'est plus le dernier représentant décati et dégénéré des Habsbourg qui règne à Vienne ; c'est le dernier des Hohenzolfern. Or c'est ce dont l'Eglise ro.mai.ne et les Jésuites qui îa tyrannisent s'inquiètent. Jusqu'en çes derniers temps, ils étaient les -maîtres en Autriche et par l'Autriche ils exerçaient. un empire énorme, ils dominaient au Vatican. L'Autriche est, d'autre part, îe seul état monarchique d'essence catholique — l'Espag-ne ne compte guère dans îa politique générale—îa seule puissance temporale s'appuvant résolument sur l'Eglise et assez forte pour soutenir encore efficacement celle-ci et ses revendications surannées. A tout prix, il faut donc, dans l'intérêt de l'Eglise, sauver l'Autriche du désastre qui la .menace. Plus îa guerre se prolongera, plus précaire est l'espoir de la maintenir au-dessus du gouffre. Plus tôt la paix se fera, plus il y aura de chance de conserver à 3'Autriche le semblant de prestige qu'il faut au Vatican cour s'appuyer sur elle et tirer parti de son sarviîisme vis-à-vis de l'autorité pontificale. C'est ce qui explique la très active propagande en faveur de la paix qui se poursuit à 1-a fois dans les cercles du Vatican, mais très secrètement et par mille détours, — et plus ouvertement à Vienne et même dans le monde catholique, à Paris, où les'Jésuites ont la main et des influences dans plusieurs journaux du groupe soi-disant nationaliste. Les tentatives du côté de la Belgique, il est à remarquer, ont été faites pendant l'absence du cardinal Mercier, dont on connaît à Rome l'irréductible patriotisme et aussi le peu de sympathie pour les intrigues des disciples- de Loyola. Le très noble et très pur exegète de Saint-Thomas, le loyal et sincère croyant qu'il est, ne peut se plier aux louches méthodes de la Compagnie pour asseoir sa domination, plus encore que celle de la Foi catholique. Les Jésuites sont les Prussiens de la catholicité. Même machiavélisme, même absence de scrupules, même principe fondamental de conduite et de politique : la fin justifie les moyens. Le cardinal Mercier ne mamche pas avec eux,, et s'il ne peut les combattre ouvertement, il s'abstient tout au -moins de favoriser leurs intrigues. Voilà pourquoi on a cru devoir profiter de son absence pour hâter -les ouvertures de paix à la Belgique. 11 s'en est fallu de peu que l'intrigue ■ réussit. Il y a des gens au Havre qui ont prêté -une oreille complaisante à 'a romance du pontifical séducteur. Il y a tels événements qui ne sont pas sans relation, avec la situation fausse où se sont trouvés ceux qui préconisaient îa soumission, alors qu'en patriote irréductible et en souverain conscient de la dignité du pays le Roi eût repoussé toute conversation sur ce sujet. Pourquoi l'on a fait des tentatives du côté _ de k Belgique, plutôt que du cô^'t, l'Italie, par exemple? C'est bien si: - . On espérait avoir plutôt raison du pays si cruellement meurtri par les sinistres bandits de îa Kultur. Et la Belgique s'inclinant, c'était la fissure, la fissure désirée, — â laquelle travaillent aussi les financiers,—et qui une fois ouverte produirait les lézardes, puis la

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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