L'indépendance belge

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s.n. 1918, 06 Decembre. L'indépendance belge. Accès à 16 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/zk55d8pm71/
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Vendredi 6 décembre 1918. 10 centimes i i' "nrrirrn i hiiiii iw—in i ii 2 année. L'INDÈPENDANCE BELGE TÉLÉPHONE» Direction.. .. .. w .. A 2278 Administration » ~ u B 73 Rédaction» •• ■ ■ ■ . • • . ■ B 75 Adresse téjéwanlûqae : L1NDEBEL- BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION RUE DES SABLES» 17 ABONNEMENT i BELGIQUE i Un an, 24 fr, ; six mois, 12 £r. ; trois mois, 6 francs. ETRANGES i Un an, 40 fr.; six mois, 22 fr.^ trois mois, 12 francs* lisait et le M le vus Hp f La Hollande ai toujours revendiqué, de-; «ois la conférence de 1839, ses droits d'en-ffière souveraineté sur la partie du fleuve ■ gui coule entre ses deux rives. ' En Belgique, cette thèse n'a jamais été ; admise d'une manière -absolue. Loin de là. [ H y a toujours eu de très vives discussions [jïBidiques sur ce terrain. i Ernest Nys a soutenu avec une eolide iœrécision que la Belgique exerçait une par-i«e de souveraineté sur cette portion du | ffeuve, et il a conclu que les Pays-Bas m'ont pas de droits absolus sur l'Escaut, i-gains toutefois indiquer si, à son avis, il l-s'agissait de copropriété, de cb-souverai-hneté ou d'attribution concurrente de la [souveraineté. ■ M. Paul Segers a admis le ■;«néme principe dans la «Re-vu^ Générale», ;«n se référant aux sources de la RévoJ-u-•tion. Ceux qui ne partageaient pas sa foi .dans cette thèse ont objecté que la décla-iisatian solennelle de 1792 avait été, en ce (■oui concerne l'Escaut, atténuée par le traité ;ae La Haye de 1795, accordant la servi-jjfjude de passa-ge à la France, et révisée par f'4es stipulations d-u traité de Vienoro. ; A Ernest Nys, qui revendiquait fière-rment m co-souveraineté belge sur l'Es--eaut, en raison des droite accordés a la Belgique par le traité de 1839, certains répondirent que ces droits n'ont été recon-iaïus et spécifiés q-ue pour empêcher les Pays-Bas d'exercer, par un moyen détour--Dé,_ un droit de souveraineté ■ devenu ' contraire au droit des gens en matière de .fleuves internationaux. C'est pourquoi, disait-on, la surveillance a été attribuée aux «eus pays. C'est le point de vue qu'ont développé .iMM. Brigode et Ducarae dans une étude •présentée naguère au Jeune Barreau de [Bruxelles. Oes messieurs ont fait remar-•qruer que des traités conclus postétrie-ure-.iïnent -et relatifs à d'autres fleuves ont éta-Wi des conditions semblables sans toute-lois accorder la co-propriété d-u fleuve entier aux Etats souverains. Selon MM. - Du-eaime et Brigode le seul pouvoir accordé à la Belgique "était un. droit d'usage qui permettait la libre navigation, ainsi que l'exercice dui droit de pèche et le commerce ■de pêcherie. D'après eux, si l'on admet la .thèse de la co-souveraineté .de la Belgique sur l'Escaut -hollandais basée sur les stipulations de l'article 9 du traité, « il faut «n conclure logiquement et réciproquement que la Hollande possède sur l'Escaut belge, en. aval d'Anvers, les mômes droits de propriété ». Les stipulations de l'article 9 Compren-ipent le droit de pèche. Or, la Convention 1843, réglant ce droit en. ét&bb'ssamt les parties du fleuve où les - pécheurs'des «eus pays s feront admis,.- dit :« ...Sur 'l'Escaut en aval d'Anvêrs, à partir de là ligne sensée tracée d'une rive -à l'autre" du fleuve à l'endroit où "se trouvent situés -les deux ■embarcadères pour le' passage d'eau d'Anvers "à la tête de Flandre. » Pourrait-on prétendre que la Hollande ■exercerait, une co-souveraineté sur l'Estant belge jusqu'au centre de la rade d'Anvers ? En 1839, en réponse à une question belge, un des plénipotentiaires de-s cinq puissances admises à la Conférence de Londres affirmait que le droit, de tonnage était « un -droit de reconnaissance et de transit ». Charles Rogier, qui rapportait à cette ' epoque le projet de loi relatif à la perception du droit de tonnage sur l'Escaut, voyait dans la reconnaissance de droits exceptionnels à la Belgique un partage de souveraineté au profit de celle-ci. '£ Les thèses opposées, précisées et défendues, montrent que, malgré les traités el. les conventions, les fleuves internationaux sont des sources de vexations et de- conflits, et Banning a. pu écrire que « lai destinée de la Belgique est intimement liée à. la possession et à la libre disposition des fleuves qui'la traversent ». Aussi était-il partisan de la co-souveraineté de la, Belgique sur l'Escaut ■ jusqu'à la mer « par la. possession de la Flandre zélandaise », comme il estimait que la Belgique « devait, occuper la Meuse - depuis Binant jusqu'en aval de Maestricht ■ ». Le point noir "se dessinait ainsi :quelle pourrait être'en'cas de guerre l'attitude- de fa. Hollande quant au passage de navires belligérants? Les partisans des thèses hollandaises ont conclu' a" la neutralité absolue, avec le générai .den Beer-Portu-gal et 'e ^ professeur De Louler, donc au refus de laisser, passer les belligérants quelconques. D autres auteurs établissaient une distinction entre les belligérants « quelconques », et - une .puissance garante, « même belligérante », qui viendrait à .notre secours pour secourir notre neutralité violée. iCette thèse est celle que défendit naguère, avec une belle ténacité, MM. le baron Guillaume, le baron Dès-camps, 1-e général baron de Heusch, M. Segers.- En Hollande même, elle fut . reprise par M. le député Pat-yn, dans le « Niéuwe Rotterdarnsche Courant » en 1910. C'était la thèse belge. Quand le Parlement vota des extensions de la place d'An-' vers, celles-ci furent toujours préconisées comme devant avoir pour avantage extrême de permettre un débarquement éventuel capable de dégager le réduit national bloqué par- l'agresseur. Le baron Guillau-me ne pouvait admettre que les garanties fournies parle traité de 1839 pussent, voir .leur application empêchée par un Etat ayant reconnu l'indépendance et. la. neutralité de la 'Belgique. Selon le baron Guillaume,, il était impossible de soutenir que les' Pays-Bas pussent mettre obstacle à l'exécution de traités auxquels ils avaient participé, sans commettre un acte. hostile à notre égard et sans rompre, à notre -détriment les devoirs de la neutralité, puisqu'elle se-placerait entre nos garants et nous pour nous, priver des. moyens de protection que l'Europe nous accorda, naguère. Mais ceci, c'est le débat juridique... La destinée nous offrit l'expérience des faits. -Depuis 1914, la. situation a changé. L'Escaut est resté inutilisé par nos garants. 11 ne nous a été d'aucun secours. La Hollande a exercé ses droits de propriété, mais par le fait de la violation de notre neutralité. celle-ci est tombée,' et il est vraisemblable - que 'nous n'en- connaîtrons' plus le retour. La perle de. notre neutralité entraîne :1a caducité du traité -de 1839, et c'est-ici que la porte s'ouvre, à tous ceux qui, pour assurer à l'Escaut, Un régime définitif et, sûr, préconisent. l'annexion de la rive'' gauche du fleuve. Quelle que soit l'issue'de "ce grand débat-, ' doni peut dépendre notre avenir, ii est cer tain que la, situation dé fait de l'Escaut doit être réglée de- façon à empêcher les controverses juridiques de constituer un nœud obscur là où i-1 faut, avant tout, de la. netteté et de la clarté. NOS CONSEILS CONSULTATIFS Un arrêté royal décrète qu'il peut être créé, auprès de chaque département ministériel, un ou plusieurs conseils consultatifs de trois membres au ' moins, lesquels sont nommés par le Roi, pour un terme de trois ans, et portent le titre de conseillers de gouvernement. Les conseillers se réunissent à. la démande du ministre et donnent, collectivement ou in. dividuèllement, leur avis sur les projets de loi, d'arrêtés ou de règlements' qui leur sont soumis èt, d'une manière générale; sur toutes les questions qui sont, renvoyées à leur examen. Leurs fonctions sont incompatibles avec celle de membre de l'une ou de l'autre des.deux | Chambres. Les conseillers de gouvernement jouissent dune indemnité annuelle çle 6,000 francs, à charge du budget du département auquel ils sont attachés. . Le conseil consultatif du département de. la justice a. été constitué comme suit :*MM. Charles De Jongh, ancien bâtonnier, Bonnevie, Maurice Vauthier et l'échevin Pladet. D'autre part, les conseillers de gouvernement adjoints au ministère dès affaires économiques seront : MM. Jadot, gouverneur de la. Société Générale; Trasérister, directeur des Aciéries d'Ougrée-Marihaye.; Jules Hennin, ifrésident de la Convention des Glaceries ; le docteur Georges Barnich, directeur' de l'Institut Solvay; de Hemptiiine, représentant des Industries cotonnières; Deprez, administrateur du V.al-Saint-Lambert, et Galopin, directeur de la Socité de Herstal. iPÉIl ii Essyp Le. grand Elisée Reclus n'aimait -cas bea-uçoup qu'on appelât la France « un Peuple guerrier,». La guerre lui faisait hor-reur. comme aux_ mère1?, pour qui donner leurs fils de vingt aïib est' un autre accouchement combien plus douloureux» plus déchirant que le premier! Donc, il s'évertuait à combattre la guerre de toutes ses forces,- et jusque dans les plus petites choses quand elles lui seul-b [aient de nature à en inspirer le goût, voire k simple. tentation chez l'enfant. C'est ainsi que les soldats de plomb, les armes de bois ou de fer blanc, lés clairons, les tambours. en un mot tous jouets îràiilitaires lui étaient odieux : il les. avait sévèrement interdits dans sa famille. Un coin de chimère fleurissait toujours dans cet #prif. précis; scientifique. Dieu, qu 11 e il t soulïe rf. en ces temps h éroïcrues î Dans I Lmpvree où. sans doute, ça Qi'^n-afâ ombré se Promène, ces jours-ci,1 a u t ras1 de Saint-NicôlàSv i]- continue-la bonne prô'-pagandei Êt prêche son compagnon, l'adjurant de ne plus donner aux petite enfants ces louioux d'un symbolisme affreux, dé-fëStanie.T'. -Mawretest bon. prélat ne 1 écoute que d'une oreille, distraite tant il Prête a-ttenitipn au glorieux spectacle de la terre. ; — Oui, on verra, dit-il. mais pas cette année, plus fard, plus tard-.. Jlestement, l'écho d'un gai tapage se répand a travers les Prairies d'asphodèles : — Hé. voyez donc, mon 'ami ! fait le saint en . indiquant de s*a ."crosse d'or certain endroit de notre bonne ville. Et. c'est la rue d'un nopuieux faubourg .où un régiment de mômes affublés d'oripeaux multicolores, armés jusqu'aux dents, défilent en bon ordre dans la .fanfare, martiale, entraînante des Casseroles. En tête de la colonne» riianche .fièrement, torse redressé, sabre au poing', un gamin de PouLbot, élu chef Par les soviets des impasses... C'est le retour de l'armée victorieuse. ,Or. voilà qu'un officier français la poitrine constellée de croix et de oiédailles, apparaît au détour de "la rue. venant â la rencontre de la troupe enfantine. Aussitôt-le bambin capitaine de.se retourner vers ses soldats de Liliput : ' — Attention, savez-vous;!'-Quand ie lève mon sabre, on s'arrête et on crie tous «. Vive la Franck ! » Cependant, le bel officier-bleu horizon approche, amusé, souriant. Tout-à-coup le régiment fait halte et front dèvant'-lui. Le chef a levé son sabre et une clameur -d'un fausset magm fi que retentit dans les airs : — « Vivo la France. Vive la France! » , -. Etourdi., 1 oftioier s'est-a-rrêfé. Une émotion visible contracte les muscles de -son fin visa-ge. On dirait que ses yeux s'humec-îent. XI tait le salut militaire. ÎVtai's ce n'est pas. assez... Brusquement, il s'avance vers le léune chef, et lui secouant, la main : -— Merci, mon commandant! Il a déià . disparu dans la foule qui l'acclame pour son ioli geste que le gavroche stupéfait., désemparé* regarde encore sa petite' main sale, touchée par-la Gloire-! . E.h bien, au'en pensez-vous? fait Saint-Nicolas. Avouôz tout, de mêni-e eue-la gueire a.ses petites compensations.:. — Je ne dis cas. convient Reclus en écrasant une .larme furfeve au coin de sa paupière, mais ie vous en p.r'e. mon ami, ne chargez plu-s votre âne de- panoplies, même dérisoires.-. — Allons, allons, conclut le- bon évê-cjue.. tous ces petits bonshommes-l-à ont bien mérité que je les équipe sur Pied de- guerre le jouir de ma fête.. Rassurez-vous, d'ailleurs. c'est la dernière foi®. Et puis, oes gosses se .démobiliseront-tout seuls, puis-qu'aussi bien la guerre est morte pour toujours. à ce qu'assure « L'Indépeuu..!,^ . . ae » de ce matin!... Ils oublièrent... Les Allemands sont aussi • maiadroits <^u'imprudents.N'ont-ils pâs oublié, dans un. bureau d'un. de. nos ministère!?, la liste des machines qu'ils ont enlevées dans n'os usines ! Parfaitement ! . Voilà un travail qui facilitera singulièrement, l'enquête de uos fonctionnaires chargés d'établir les dégâts occasionnés à notre industrie par. lès occupants d'hier." On estime à 30 milliards le total des dommages causés à la Belgique par les Allemands. Pour la France, ce cliiffre-monte à 100 milliards, dont ^ milliards pour les bateaux, coulés par les sous-marins. Et il est d'autres pays.dont les droits à des indemni-fes -.feront considérablement monter cette » douloureuse <•. • Ils ont,encore laissé derrière eux... .'.à côté d'au: tre chose, du.- -papiers dés..niQncealz± de papier h lettres et ' des 'envelopper. A voir ie^s* eutêtcV, -- ■■aan—nwH3g—bijb n ■ni——çgggBH—a—pBac l'« Etappen - Ihspektion » en avait accumulés à faire.frémir. Cette, organisation de tortionnaires bureaucratiques, pour s*ètre" réservé tant et tant d'in-quarto et de pro-patria, pour sur,.caressait, le révè colossal d'envoyer à chaque Belge sop billet ! Que fera-t-on de ce papier ? Mettre son nom sous une firme allemande... horreur ! Que faire aussi des grosses de cartes abandonnées: dans les- casiers de notre hôtel des postes. Il s'agit de ces carton^ illustrés, lancés comme mitraille par, toute l'Allemagne pour inviter h souscrire aux emprunts de guerre. Nos conquérants chassés se sont bien gardés de les emporter avec eux. C'eut été d'Une ironie trop écrasante. Jugez par cette carte jaune représentant Michel cuirassé jusqu'au-cou. Elle porte comme légende- : " Michel, reste de fer !" éf la sempiternelle prière : •• Souscrivez 'â"'Pém'prun't de guerre. » Sur une autre, d'un ton- brun,'un casque de tranchées s'offre aux billets dé banque : •• ta' caisse d'épargne par excellence, c'est l'emprunt de guerre ! •>' Cd-le-ci, verte, montre.-appuyé sur le rébord d'un couloir, dè première ligne, à travers des-fils de fer barbelés, un pâle Allemand: Sous la ' salade môyenag'euse, il.guette ' ët menace'du poing. Il annonce Je veille et combat pour toi. A ton tour, souscris à l'emprunt de guerre! » La .bleue, est plus décisive. ,Sur un nuage blanc, un colosse brandit un glaive. La citation que porte l'une de res cartes : « Le'Se emprunt sera le.coup de grâce! » !•' Oui, il lé fut... Mais pour, eux ! ECHOS La commission de l'Adresse s'est réunie encore jendi apiiês-midi à la. Chambre. M. de. Bus d'e Warnaffe, rapporteur,'a. défendu ïe texte de son projet de réponse. *Un débat s'est élevé- au sujet' de certains -points relatifs é-l'Université de Gand, a.u suffrage universel à 21 ans et .à la liberté syndicale. Mais on a fini par s'entendre le mieux du monde, tous les membres de la commission étant animés du plus grand esprit d'union. Le texte du projet d'adresse a finalement été adopté à runanimité. . Le Palais du Parlement sera bientôt, le théâtre d'une solennelle réception. . Il est., en effet, question d'organiser par les soins - dy gouvernement mie manilestation nationale de reconnaissance en l'honneur de MM. Brand Withlock, ministre des Etats-Unis; du marquis de Villalobar, ministre cf'Espa,gne, et de M. Van Vollenhoven, ministre de Hollande.La date de cette réception n'est pas arrêtée.' On pense que, ce sera le mardi 17 décembre. Le gouvernement désiré rendre un hommage éclatant au dévouement déployé par ces émi-nents amis de la Belgique , dans dés circonstances inoubliables. Cette réception sera organisée dans les lo- f cauï d a la Chambre et dii Sénat. ■ - Làt.-rGliarûbres étant,- r^nfréç^,. les cônse^lsv ' ci!)ini*ûuiîiaijx se réunissant -régulièrement., i} L est. vraisemblable - <ïue les conseils provinciaux seront à leur tom* convoqués. . : En ce'c;m concerne le conseil du-Brab.ànt, le budget de 1919 doit être voté .et deux députés permanents "doivent être élus. MM. Armand Poissinger et Vital Plas, professeurs de LL. A.4.-RR. le duc de Brabant et le comte -de Flandre, sont nommés chevalier de l'ordre .'de. Léopold. Comme nous l'a,vions: fait prévoir, le Moniteur des 4-5 décembre publie la. nominationu : œmme ministres d'Etat de M. Paul Berryer," ■ ancien ministre de l'intérieur; de M. Louis. Bertrand, membre de la Chambre des repré-i. sentant-s, et dé M. Léon CoLleaux, sénateur. Le général Jean Meiser et le lieutenant-gé-- ■ néral Léchât viennent d!ètre nommés com-.-mandants militaires des provinces de Bra- . bant ét de Hainaut. - Le gouvernement a conféré f ordre de la reine Elisal^eth à Mlles Rachel Lebrecqny, Louise Peeters, Lucie Dinnewath et Jeanne; Î .Classen, toutes quatre infirmières à l'hônital militaire-'belge de ;la Porte de Gravelin'es à Calais. Àu cours des quatre années" de guerre, ces vaillantes infiiTnières. n'ont cessé de prodiguer leurs soins- à nos soldats.-.Elles, avaient reçu déjà, en septembre dernier, la croix ci-vlcfue de Ire classé 1914-1915. • Le CercJe artistique, expulsé du. WaTix-Hall. pendant les quatre années d-occupation, ren-trera. le 15 décembre-dans ses locaux, qu'on-a appropriés à la. hâte. Un détail à ce-propos qui ne manque ïjas.-d'intérêt -. le doyen dû Cercle est' le. général . Dejardin, qui atteindra 90 ans le-12 décembre. Les membres-dû Cercle se propose d'offrir ce jour-là un déjeuner au vénérable jubilaire, : dont la verdeur a-eu raison de "la ti^agique ' période que nous*- -venons de traverser: La. mort vient encore dé-porter ses .coups parmi les blessés -soignés à l'hôpital militaire. < Ce sont, cette fois, quatre soldats- belges, un : soldat russe et'iirr'soldat italien qui ont succombé au^ blessures-reçues au cours des combats-.- 4 Les funérailles-de ces braves a.uront lieu sa,- < medi, à 9. h. o/4, pour trois de'nos compatrio- -; tes. Le quatrième sera -inhumé le même jour, ] à, 2 h. 3/4 a.vec'sés camarades alliés. , La réunion aura lieu à l'hôpital, avenue de ] la Couronne. ( L'a.utorité" civjle-et l'autorité militaire-se sont I mises d'accord pour maiorer de -quarante pour ( cent la, taxe dés-voyageurs et bagages. ( Cette taxe nouvelle est appliquée dès.aujour- ( d'hui. ; ( . La. commune-d^Ixelles s'est .empressée de débaptiser et là rue de Berlin et-la rue de Vien- ( ne. Elle a remplacé ces ancienhes dénomina- i tions par la me d'Alsace-Lorraine et la rue de c l'Yser. . ..... Un 'sort-identique attend vraisembîablem en t ; -r la. rue de Pmsse, à Saint-Gilles, et la rue d'Al- t lemagne, à Anderlecht.. t On connaît les mesures vexatoires dont în- rent ^ ictirnes de la part de l'occupant l'Assô- . ( ciaf.ion mutuelle bruxelloise contre ies.risques c :de guerre- et l'Association -mutuelle belge in- c dustrielle et commerciale. •_ c Les nombréûx affiliés à ces deux organismes t apprendront ayjc satisfaction''qu'ils, viennent j de rentrer en possession de toutes leurs archi- ] ves et que les fonds déposés dans les banques t sont intacts. Ajoutons queia-Mutuelle bruxelloise a.son siège,rue Royale, 133, .et que la Mutuelle in- - , dustrielle s'est installée rue du'Gentilhomme, c au n° 10. . . -,v ' 2 Les Bruxellois commencent':-à, .fredonner.,.rj Afàdelon. Mais' ils-ne "connaissent .pas encore' a Nmette et Rih.tihto->. - • i, .Apprenons leur doiic -qu'ûnè---religion nou- : n velYè nâ'quît~"};â:n" demïe-r:-'^n."- France. .Elle c. avait ses idoles et surtout, ses icomes : -Nenette et Rintintin, un petit bonhonmie et mie petite bonne fômme en étoffe, reliés par un cordon, étaient partout: dans l'hôtel le plus luxueux comme dans 1a, mansarde la, plus humble.. Les permissionnaires les acclimatèrent au front. Les marchands ne suffisaient pas à contenter tous les acheteurs. Le rintintinisme, c'était de l'incohérence insouciante.. C'était, de l'optimisme béat et décidé. C'était du fétichisme codifié et obligatoire.'Et ce fut le dernier-né' d'uen série où dominaient le trèfle à quatre, feuilles, l'anneau de bois et. autres balivernes. On ne s'en faisait, pas, on savait que tout irait bien. Nous avions Nenette et, Rintintin ! La victoire es*, venue êt ie culte des. petits fétiches est tombé en désuétude. Délaissés en France, ne . retrouveraient-ils pas des protagonistes chez nous? Us viennent de France et cèlà-suffirait pour -les mettre en-vogue. "/.... De plus en plus, les soldats français qui parcourent, nos rues,, qui encombrent — on sait avec quelle joie pour nous — les plate-formes de nos tramways, nous sont sympathiques parleur bonne humeur, leur " allant leur franchise, et les plaisanteries qu'ils prodiguent sans compter. .L'un d'eux, l'autre jour, sur un tramway, était assailli dè recommandations par un monsieur exalté : — Vous allez en Allemagne? Ne soyee pas tendre pour eux, hein? Faites-leur ceci, faites-leur cela... - Et lui, tout-à-coup, d'une voix douce mais ferme;'qui coupa net l'essor de toutes paroles : — De: grâce, Monsieur!... Nous avons l'habitude de- faire notre devoir, nous le ferons-là enùore;-un point, c'est tout... Aux . carrefours, le trottoir s'encômbrè de gens arrêtés qui lisent, les affiches... Il y a deux mois, on s'arrêtait aux mêmes endroits pour en lire d'autres, en langage barbare.' Celles-là, toujours, nous menaçaient, nous vinculaient, nous exploitaient. Sous le prétexté de mes mes à prendre dans l'intérêt de la. population civile (ah: l'odieux, l'hypocrite cliché), elles annonçaient des saisies, des réquisitions, des confiscations. . Mais le ca.uchemar est fini. Les affiches qu'on lit à présent sont réconfortantes. Elles préparent.la. restauration du pays. Elles nous donnent aussi la. sensation délicieuse que nous sommes de nouveau maîtres chez nous! La. Grande Famille, oeuvre d'aide.et d'assistance a.ux familles des soldats belges, organise le-.samedi 7 courant., à 6 heures, dans les salons de l'hôtel Cosmopolite, une fête intime au cours.de laquelle aura'lieu le tirage de la tombola artistique. Enfin, la camelote est sortie de ses cachettes!-Elle jaillit de partout, elle remplit les rues, elle s&aïe! Depuis le Nord ju^u'à \k Bpurfce, <fest ufrè file iôinterrôiYipue de charrettes a bras et de camelots prôKtèant aû .-chôî^ :<3iî. .passant jèsi ma-rclwiid.isé''s l'es plus- diverses.savons a dès prix- défiant toute concurrence, -cigares-et cigarettes. (Qmpeait.goUterLavant d.'a eheter!), bonbons • va.rjes, pommes -pour. la, Saint-Nicolas, calendriers, alrtiânaschS; et c. La foule s'attroupe;: fait masse autour des alléchants étalages-. - Et elle achète, elle acheté!... La joie du. renouveau.. C'est là-bas, aux. confins de la ville, dans la lueur blafarde du petit jour, une. brume épais-. se tapisse les lointains: Tout-à-coup, mie masse indistincte .émerge du brouillard-. Elle est tout près, sur nous, que.nou$ l'avons1 à pême aperçue... .. . C'est un escadron .de guides, avec le grand maute&u et le casque couleur de terre. Les ca-va.lters ont une allure- étorinante, qui- ne -rappelle plus en rien ceux-qu'ils étaient avant la, guerre." La sobriété, la simplicité, la parfaite adaptation de l'uniforme au milieu ambiant, font de-ce défilé une vivante leçon "de choses.-La: nouvelle tenue est décidément une réussi-te. Elle-confère à la trôupe le maximum d'invisibilité tout en lui dormant un aspect esthétique cCun modernisme de bon aloi. C'est en musant dans, Paris, que le poète des « 'Musaatdises- » a. contracté le germe-de la maladie qui devait l'emporter. Edmond Rostand se trouvait-à Carnbo, au pays du soleil, dans sa belle propriété d'Ar-naga, quand .il devint évident que l'armistice allait être signé.. Pressentant la joie de Paris, voulant à tout r>rLx être là quand elle- éclaterait, il quitta la campagne, >a lunrière, la -chalem-, en dépit des supplications, des. siens-, qui.-craignaient pour lui le froid ;humide,devnavenïbis?. Il était à Paris le: IL novembre.. II se'mêlà à la foule délirante -qui -déferlait. Tî ss baigna, ' îans- les- effluves enivrants de ' l'enthousiasme populaire et rentra le soir chez lui, tout, fiévreux et ,transi Le lendemain,, il s'alitait. Il ie s'est plus.relevé. .Comme.il sentait venir la. mort, il voulut, à 'exemple de Cyrano, son héros favori, la recevoir debout. JVIais. le mal était plus grand ïue-.son, énergie. Il passa ses dernières heures ians .le coma et s'éteignit - doucëïnéiit,.. sans >ouffrançes. Le premier groupe de mille Belges internés ni Hollande a quitté, comme *nous l'avons lit, .le camp dUarderwijk lundi. Nos soldats .'embarquèrent dans un très long train, com->osé exclusivement de matériel belge ; il était envoyé par des militaires hollandais, sous es ordres dy capitaine Roelants. Sur le quai itaient présents : le général Jonklieer de Lan- : îoy, commandant du camp d'internés, les )ourgmestre et échevins d'Ha.rde^ljk, beau- 1 ;oup : d'officiers hollandais et belges, dont [uelques-uns prirent place dans les wagôns, fui portaient des inscriptions comme celles- 1 i : « Naar huis, vers la Belgique, nach Bèr- ( in ». L'a nima.tion - dans la • gare était grande ; lors- < [ue le train démarra^ les voyageurs., entoilnè-ent des .chansons-populaires belges et franv-- l aises. ] Les internés avaient, durant cès. quatre' an- ' iées d'exil, noué des rapports amicaux avec i lea.ucoup d'habitants de. la région. Il y eut de 1 ouchunts adieux... i Rappelons que les Luxembourgeois du 1 rrand-Duclié feront un pelérina.ge à la place i es. Martyrs,-dimanche prochain, à 10 heures i u matin., pour honorer la mémoire glorieuse c e leurs compatriotes, tombés comme soldats I elges. au champ d'honneur. Ils commémore- c ont aussi leurs morts de 1830, tombés pour ^ indépendance -et . la liberté de leur mère-pa- f rie, la Belgique. . 1 La réunion se fera à 9 h. 1/2, place Rouppe. c Un de nos amis qui avait entrepris dimai'i- ï lie un voyage en auto vers la . côte, à visité f eebrugge, où ses passeports ont été exanii- c ,és très minutieusement. Comme il s'étonnait c u soin .avec lecruel on rinterrogeait, il apprit- l' u'jon.avait dét ouvert la, veille' ou' l'ayant-veii- f ; deux officiers boebes','dans une ' cachette, .c on-loin-du môle-; ils avaient.avec eux beau- \ -'Jp':d'e-xpjôsifs, notamment.de la dynamite, r qu'ils comptaient employer dès qu'ils juge raient le moment, favorable, sans doute lor de l'arrivée d'un navire... L'un de ces indivi dus était habillé en soldat belge. Pour se pro curer l'uniforme il avait dû, pense-t-on, poi gnarder quelque troupier iesseulé, puisque s tunique portait la trace fraîche d'une « bou tonnière » de poignard. On voit qu'on ne sau rait assez prendre de précautions, puisqu ce.s deux ooehes avaient réussi à se cacher Zeebrugge depuis plusieurs semaines. A Paris, toute l'avenue'dés Champs-Elysées est. bordée des deux côtés par les canons pris à. l'ennemi. La place de la; Concorde, la pla.Ce de l'Etoile, ainsi que de nombreux carrefours en sont fournis. Il y en a de toutes les dimensions et de toutes les formes. C'est mi musée i militaire en plein air des plus intéressants, auquel la foule accorde une avide curiosité. On nous demande pour quelles raisons la direction de l'armée belge n'organise pas une exposition de'ce genre à Bruxelles. Nous sommes convaincu que le gouvernement y songe, mais qu'il rencontre des obstacles de fait, que l'on né pourra surmonter qu'avec%le temps. Les canons que nos troupes ont pris à l'ennemi ont." été reportés à l'arrière. Or, les routes sont dans un état déplorable, et il ne serait pas facile d'amener ici tout ce matériel en ce mofnent. Mais l'idée vaut évidemment d'être retenue et appliquée quand.ee sera possible. Adolphe Max feîé à La Haye Trois mille Belges se sont réunis lundi soir à La Haye, au local de la Société des: bea_ix-arts et des- sciences, pour rendre hommage au bourgmestre de Bruxelles. Réunion enthousiaste -qui commença par la lecture d'une prose de circonstance, dite par Mme Dhayrmond, énergiquement applaudie, et qud résume la carrière de notre vaillant concitoyen. -Plus nourris "encore- furent les. applaudissements de l'assistance quand on eut donné lecture d'une lettre du héros de cette fête patriotique, lettre où M. dolphe Max'loue les Belges qui,-durant ces an-té£s. difficiles, se sont rendus utiles à leur ays. et remercie la Hollande de tout ce qu'elle i fait pour''ses compatriotes. L'Harmonie des internés belges de La Haye, qui comprend une cinquantaine de musiciens militaires, sous la direction de M. Fàes, exécuta différents morceaux^, dont ; la « Brabançonne » et: le « Vlaaansche Lèeuw » furent, particulièrement goûtés. Puis oji fil fête à tous les chanteurs et 'artistes" hollandais : M»®. Savelii et MM. V'a-n- Isterdael-et Mams Géemaris. :Poûr finir, quelques acteurs jouèrent un-drame histo-ri.que de M. Octave Devil-lers : « Kultiw* », dont la scène- se passe dans un village brabançon au début de l'ocoupation -allemande, -et qui met en lumière la manière dont, les Prussiens traitent les habitants <Jes pays conquis par leurs ' âélo'ya lès". Penrjant "cefrt«' sûiréev'1 trôs réussie, jet. -'dêjïi.-ki. |)rodjjit_esô allé âiimôïïfer 3a Caisse vêy-\'è~>" bii' ^rpheùais de là g-uerre, "lé nom du roi Albert fut vivement, frénétiquement acclamé. .Un télégramme "d'admi: ation- fut' envoyé:.-à •• M. .Adolphe. Max. -..-. _ • i'' ■■ «- '«■ „ ' ■ . , - —. .iiilu-u i. "i» Saini-Hicoias fle guerre Ce furent, on'peut-le dire, nos seuls jours de fête... U semblait, ces jours-là, que le deuil général .'fit trêve un instant, un court instant. Les visages graves, soucieux-, crispés se. détendaient. Les bouches anièrès retrouvaient un sourire. On' oubliait, on voulait oublier, durant. quelques heures, et les tristesses du passé, et les angoisses de l'avenir. Ah! la puissance'infinie de l'Enfant qui réalisa de tels miracles! Au loin, là-bàs, derrière lès nuages gris, épais, chargés de neige, le canon tonnait sourdement. Plus près, sur quelque Plaine d'exercice, une mitrailleuse frappait ses coups précipités. Notre esprit était plein d'idées funèbres et terribles. Notre imagination, sans cesse., évoquait des images de tuerie et de sang. Une oppression intolérable ' pesait sur nous. Et soudain,, c'était comme un allégement, une délivrance'.:. L'enfant se levait ; ses-pa.si chaussés de feutre, dégringolaient dans l'escalier ; il poussait une porte, courait vers la cheminée et, dèvant les jouets, les bonbons qu'il y découvrait, il. sautait, dansait, poussait des cris de joie. Et puis commençait le charmant tapage : les 'trompettes sonnaient, les tambours battaient, là fusillade crépitait, et les chariots, les autos, les chevaux mobiles .roulaient comme un -tonnerre à. travers la. maison... Com-. rneïit .résister à cette joyeuse influence? Comment "garder un front sévère en face de cette douce gaîté? Si meurtris que nous fussions, il fallait bien, sur' ce front plissé, passer mie ' màin qui éloigne,qui dissipe, qui remet le sou- ' ci.au.lendemain; il.fallait nous arracher au_\ préoccupations douloureuses;.il fallait nous pencher, nous intéresser, examiner, admirer, prendre part au jeu, manier le fusil, le sabre, pousser le chariot, l'auto, bercer la poupée, ranger le petit ménage, goûter à la dînette, aligner les soldats de plomb, braquer les obu-siers nains sur la forteresse de carton... Heures de tendresse, de rapetissement volontaire, de détente utile : comme elles nous ont aidés, à notre insu peut-être, à supporter les autres,les heures funestes, les heures de colère, ie découragement et .d'inquiétude morale! En .ious serrant dans ses petits bras frais, en mettant contre notre chair fatiguée sa chair jeu-le et riche, comme il nous rendait avec usure, l'enfant, en forces instinctives, en espoir in-léterminé, en obscure volonté de vivre, le >eu de .plaisir que nous lui avons donné! saint-Nicolas,, ces jours-là, passait pour nous ïutarit; que pour les petiots : il nous laissait lomme cadeau une âme rajeunie, tonifiée, re-nise d'aplomb, prête a reprendre le dur far-ieau et à pousser jusqu'à l'étape prochaine... Il y avait une ombre, pourtant, au tableau. -Saint-Nicolas des années de guerre ne fut )a.s une vraie Saint-Nicolas. Il lui manqua, ion élément essentiel, du moins en ce qui regarde .Bruxelles et. les Bruxellois. Oh! je sais )ien, l'on épouse quelque scrupule à souligner in tel manque, quand on parle d'une époque >ù tout manquait., où.le.peuple n'avait plus ni iande, ni oeufs, ni beurre, ni café, ni pom-nes de terre,.où la bourgeoisie elle-même était éduite-en tout à la. portion congrue, ou chacun se demandait de quoi se composerait l'a-imentation du lendemain. En .présence des roissantes difficultés que rencontrait le ra-'itaillement, le Comité-national avait pris une âge mesure. Il avait interdit la, fabrication et a vente de tout produit à base de farine ou e féculent, en dehors du pain, dont il sur-eiliait la distribution. Grand émoi dans les âtissèries, où trop de belles damés avaient ardé l'habitude du chocolat et des gâteaux e quatre .heures..,. Grand émoi également ans les ménages gourmands, ou. l'on dut ien renoncer à la tarte-aux fruits, aux petits ours, aux pains d'amandes et aux bernardins u autres macarons... Mais qu'étaient ces priai-ions — si j'ôn peut ainsi appeler la dispa-itiôn d'un peu de - superflu —' au prix "de trou moi», 12 francs* celles, autrement importantes, surtout au-point de vue de leurs conséquences sociales^ ciont souffrait la population ouvrière? Et qui n'approuvera le Comité national d'avoir res treint les jouissances de quelques-uns au profit d'une alimentation plus substantielle clii , grand nombre?... Evidemment! évidemment! Et cependant, l'on eût aimé que la mesure s'adoucit à l'égard d'un vieil usage, d'une antique. tradition de la bonne ville de Bruxelles... Le « spekuloos », on aurait dû au moins sauver le « spekuloos Périssent — momentanément,' bien entendull — les autres spécialités locales .; pains d'amandes et pains à la grecque, macarons et bernardins, rnastelles et biscottes de Bruges, mais grâce pour le « spekuloos », cette douceur des douceurs, cette merveille des merveilles, inimitable et inimitée, qui nous appartient en propre, qui n'appartient qu'à nous, qui est l'accompagnement obligé'de la plus nationale de nos fêtes, cette Saint-.Nicolas qui est nôtre aussi et qui ne se comprend pas plus sans lui qu'il ne se comprend sans elle, fielas! Pas de grâce, pas de quartier! Pas de privilège! L'égalité devant la mort... Et c'est ainsi que, pour la première fois depuis des siècles, la Saint-Nicolas de 1916 manqua de son élément, essentiel ; le-« spekuloos ». C'est la rupture d'une tradition. ' Car le « spekuloos » de la Saint-Nicolas est une tradition bruxelloise,-qui a gagné peu à peu une grande partie du pays. D'enfance en enfance, il va retrouver les origines, il va réveiller la mémoire de l'obscur inventeur, du petit pâtissier de jadis qui créa, pour la délectation de ses enfants; ce bonbon exquis. Ét comme il nous représente avec fidélité! Comme un folkloriste doué d'un peu d'imagination y retrouverait nos caractères personnels! Ce n'est pas le bonbôn délicat et léger, fait pour des bouches de miniature et comparable aux bibelots de Saxe ou aux bijoux finement ciselés. Il convient mal aux goûters servis dans des salons Louis XV, parmi de la fine porce-laine, à quelque compagnie galante qui fait de l'esprit après chaque bouchée et qui minar-de autant qu'elle grignotte.. Le « spekuloos » est la friandise d'un peuple robuste et sain, à l'estomac mis à l'épreuve, réclamant un dessert abondant et substantiel après des repas qui ne le furent pas moins. Il est fait à la mesure de notre appétit ; grand, épais. On-en a plein la bouche. Il nourrit autant qu'il réjouit. U unit vraiment l'utile à l'agréabïe On le donne aux petits, le jour de la Saint-Nicolas mais les grands en ont leur part. Et puis, il est drôle. C'est un grotesque, à la façon des personnages de Teniers. Il a un gros ventre, des jambes torses, des bras courts en forme de boudins, mie tête plate avec un nez en pied de marmite, de gros yeux qui lui.sor-tent des orbites, une bouche fendue jusqu?aux-oreilles. il respire la joie de'vivre, il la fait respirer aux autres. Il est-"le symbole des liesses-et des.kçrmesses, des jours de bâfre et d'abondance. Et peut-être, tout de même, quand on y pense bien, vaut-il mieux qu'il ait manqué^ le « spekuloos » à la Saint-Nicolas de 1916, de 1917... il est trop gai, trop long-, trop-sucré, trop amollissant, trop inspirateur d'idées de bonté, d'amour, de pardon. Il est trop dans notre tradition de bienveillance universelle; de « bon-garçonnisme», un peu débilitant. Ce n'était pas l'aliment, de meure, l'heure poignante où nous crispions les poingsr.",o*ù ' _nous serrions les dents, où notre coeur se contractait, en songeant à nos compatriotes transportés là-bas, comme du bétail... La tradition bon-enfant, la tradition du « spekuloos.» se renouera sans doute. Mais il fallait cette rupture, il fallait que les enfants d'aujourd'hui aient connu cette Saint-Nicolas extraordinaire, cette Saint-Nicolas sans « spekuloos » ; iî le fal-' lait pour qu'ils s'en souviennent toujours et n'oublient jamais pourquoi!... —^ , w Le Rapatriement des Evacues U est signalé que, de toutes parts, des évacués quittent leur résidence actuelle sans se préoccuper des moyens, soit à pied, soit en chemin de fer, soit autrement, pour regagner leurs foyers. D'après les informations -reçues à ce sujet, de nombreuses personnes qui- se sont ainsi mises en route ont éprouvé les plus grandes difficultés au cours de leur voyage. Le plus souvent elle se sont trouvées arrêtées ou n'ont été rendues à destination qu'après de longs retards et des désagréments de toute nature. ;* ... Dans ces conditions et pour évâfer aux intéressés un surcroît de misères, le Comité,-national a invité les comités provinciaux à conseiller aux évacués d'attendre que* des moyens de transport convenables et rapides • fonctionnent. En attendant, les comités locaux continueront à.secourir les- évacués, de manière, à leur . rendre possible un séjour prolongé. Le Meeting socialiste de la Maison du Peuple La, Fédération bruxelloise du Parti ouvrier avait convoqué pour jeudi soir un: grand meeting public dans la vaste salle de là Maison du Peuple. Il y avait foule pour venir entendre les ministres socialistes expliquer leur ^ participation au pouvoir. Retenu en Flandre par son voyage d'exploration, M. An&eele, ministre des travaux publics, était absent. Il l'a beaucoup regretté, car cette réunion était, en somme, le premier meeting socialiste depuis la délivrance du pays. On s'en est aperçu ! Trois mille personnes au moins avaient été sériées dans la Salle et autant se trouvaient .à l'extérieur I Au bureau, MM-Vandervelde,Wauters, Hal-let., Pladet, Van Roosbroek, Delporte, Bertrand, Lekeu, etc. Après quelques mots-de M. Pladet, saluant l'ère démocratique 'qui s'annonce, M. Wauters a esquissé la situation qui était, faite en avril 1914 à la classe- ouvrière, au moment ou les événements réalisèrent la réconciliation des classes. La. situation d'aujourd'hui, après le triomphe du droit dans le domaine international, est tout autre. Le gouvernement actuel a un devoir impérieux à la reconstitution nationale par la reconstitution physique du peuple et la reconstitution économique de la. nation. Le ravitaillement s'améliorera de jour en jour par les.envois américains et par la réglementation de là production belge. La question du vêtement ne tardera pas à être résolue, tandis que le problème des transports demandera un plus long temps. Les secours, les œuvres de l'enfance, les repas scolaires, la lutte contre la tuberculose continueront. L'œuvre» de réparation commencera. ensuite,, par les indemnités de guerre d'abord, par le règlement des loyers, etc. Ensuite on s'occupera dès. bases économiques du pays, problème angoissant et. complexe. La liberté syndicale doit permettre aux ouvriers de remplir leurs' devoirs tout en défendant leurs intérêts. Les travail-lèurs" doivent retourner au travail, mais les conditions . du travail et la. suppression méthodique du secours alimentaire doivent être contrôlées par une organisation officielle. Le

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Cet article est une édition du titre L'indépendance belge appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1843 au 1940.

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