L'indépendance belge

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s.n. 1916, 03 Juin. L'indépendance belge. Accès à 30 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/q814m92d10/
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L'INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI ; ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE! 6 CENTS) I ADMINISTRATION ET REDACTION: BUREAU A PARIS: I ÏUDOR HOUSE. TUDOR ST.. LONDON, B.C. "• PLACE DE LA BOURSE. I TELEPHONE: CITY 39Q0. TELEPH.: j 238-75. ** SÂMEBï 3 ilUIN 1916. En vente à Londres à à h. le vendredi 2 juin. . =========== ===== y= f 3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) ABONNEMENTS: 6 MOIS, 17 SHILLINGS. - CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. {1 AN. 32 SHILLINGS. j LA SITUATION. Vendredi, midi. Les nouvelles des différents fronts n< I sont pas très brillantes aujourd'hui. Nos amis italiens ont encore dû cédai I devant la pression des Autrichiens qui— I c'est le communiqué de Vienne d'hier qu: I l'affirme—occupent maintenant Asiagc I et Arsiero, le9 deux têtes de la ligne de I chemin de fer de Vicence. Le communi-I que de Rome reconnaît implicitement l'é-I vaouation de oes deux places puisqu'il I parle d'une colonne ennemie opérant H dans la direction de Sant Ubaldo, au I snd-est d'Arsiero, et qu'ils disent avoir I été repoussée au delà de la'Tasina. Les Autrichiens, qui opèrent avec 22 I divisions dans la secteur compris entre il l'Adige et la Brenta ont essuyé des per-I tes considérables et il est probable que H celles-ci, jointes aux difficultés de ravi-I tallleineat et de transport de la grosse I artillerie,les obligeront bientôt à ralentir I 3eur poussée. L'ennemi, dans son dernier I communiqué, annonce que le total des I prisonniers faits depuis le début de l'of-I fensive dans le Trentin se monte à plus I de 30,000; quant au matériel capturé, il I comprendrait 313 canons. Les troupes italiennes se battent com-I nie des lions et leur courage n'est pas le I moins du monde atteint par les légers I revers de ces derniers jours. Ce qu'il y H a de rassurant dans la situation c'est que I nos Alliés, tout en cédant graduellement I dans le centre du théâtre occidental du I front italien, résistent vigoureusement I sur les deux ailes, ce qui écarte tout dan-I ger d'enveloppement, par conséquent I toute surprise. Du côté de Verdun, la lutte n'est plus I oonfinée exclusivement autour du Mort I Homme—où une attaque allemande con-I tre les tranchées du versant oriental a été I repoussée—mais elle a repris avec une I vigueur nouvelle sur la rive droite de la I Meuse. Après un tir prolongé contre les ■ positions trançaises à l'est et à l'ouest I du fort de Douaumont, les Allemands I ont déclanché hier une attaque sur un I front assez long s'étendant depuis la H Ferme de Thiaumont jusqu'à Vaux, et I qui les a rendus maîtres d'une ligne de I tranchées entre le fort de Douaumont et I l'étang de Vaux. Par ailleurs, tout leurs ■ efforts ont échoué. En Arménie, de même qu'en Mésopo-I ternie, les Turcs, renforcés et encadrés I par des troupes austro-allemandes, com-I Bencent à offrir une résistance plus sé-I lieuse à nos Alliés russes. Dans les en-I virons de Mamakhatun, à l'ouest d'Er-I eeroum, et à mi-chemin environ d'Erzin-I jjao, où les positions russes formaient I saillant. Tes Turcs, ayant reçu des ren-I forte, ont pu passer à l'offensive et ils I w.t réussi à refouler nos Alliés vers I lest. Les Russes ont abandonné Mama-I ih&tun après avoir fait sauter le pont, ce I qui semblerait indiquer qu'ils redoutent I une poussée assez sérieuse de la part de B'tnnemi. Celui-ci dispose, d'après les I calculs faits à Pétrograd, de 40,000 hom-I mes environ, Austro Allemands compris, I qui ont pour mission de forcer le centre I lasse et de menacer Erzeroum (moins de I 60 kilomètres à l'est) tout en immobi- ■ lisant l'aile droite russe qui reste occu- ■ f* dans le secteur de Chorok. Les contre-offensives russes dans cette der- > nière- région ont été, d'après le communiqué turc, repoussées. Plus au sud, • dans la région de Kharput, l'ennemi ■ fait preuve également d'une grande activité, et il est évident qu'il agit en > ce moment d'après un plan bien déter-i miné et vigoureusement exécuté qui trahit l'influence de l'état-major allemand venu à le rescousse d'un Allié qui menaçait de fléchir. Mais le grand-duc Nicolas doit pouvoir jeter dans la balance des forces qui, bientôt sans doute, renverseront les pians de l'adversaire. On soupçonne fort celui-ci d'avoir fait donner ses réserves et de poursuivre une tactique d'expédients destinée à gagner du temps et un peu de répit. En Macédoine grecque, l/'invasion bulgare a donné lieu à des scènes de pillage et de viol qui permettront d'ajouter un nouveau chapitre à l'histoire des atrocités commises par nos ennemis. C'est ce qui explique aussi l'exode des populations grecques des districts envahis et qui, par trains entiers,-arrivent à la gare de Demir Hissar. Celle-ci, quoiqu'eutou-rée de détachements bulgares, n'est pas encore ocupée par l'ennemi qui, provisoirement, n'intervient pas dans le trafic de la ligne. Les Bulgares se comportent en territoire grec comme en pays conquis. Ils ne cachent pas leur intention de s'installer, à titre définitif, à Kavalla et d'expulser les Alliés de Salonique. Quanfc-.au gouvernement grec, il a déclaré aux représentants des Alliés que l'occupation du fort de Rupel par les troupes germano-bulgares est la conséquence de 1 occupation de Salonique par les Alliés, et que la Grèce aurait violé sa neutralité si elle n'avait refusé d'accéder à la demande des Germano-Bulgares ! Ce refus . irait risqué d'impliquer la Grèce d&RS iiotlft gn*rr« asee "' \ "ev.ngne ! C'est là une façon inattendue d'interpréter les devoirs de la neutralité et qui, évidemment, laisse la porte ouverte à des surprises de tout genre. En fait d'autres opérations militaires, il y a lieu de signaler une grande activité de l'artillerie, tant britannique qu'allemande, au nord et au sud de Lens, qui pourrait bien être le prélude de prochaines actions d'infanterie, et Je raid à Bir Salmara dans la région désertique qui s'étend entre le canal de Suez et la frontière syrienne. Dans la Mer Noire un sous-marin russe a coulé une flottille de voiliers turcs. Rien de nouveau n'est signalé de la Baltique, si ce n'est les préparatifs actifs de la part des Allemands de fermer le Sund entre la Suède et le Danemark. Au moyen de vastes filets, les Allemands comptent empêcher les sous-marins britanniques de passer dans la Baltique et d'écarter ainsi la menace contre la navigation allemande dans ces parages. Le Kaiser, au cours d'une visite rendue au maréchal von Hindenburg au quartier général du front oriental, a déclaré qu'avec l'aide de Dieu ses-armées s'assureront une paix honorable telle que l'Allemagne la désire. L'ALLEMAGNE A VOULU LA GUERRE. Les Preuves. LES MENTEURS AU PILORI. il. L'attitude de l'Autriche. „ Une guerre honteuse a été déclarée " "■ne faible nation."—Télégramme du far au Kaiser, 29 juillet 1914. I I1 est évident que, raisonnablement, I | Autriche avait à mettre la Serbie à mê-'6 de pouvoir se livrer chez elle à la be-®gne d'épuration et de justice qu'elle I ® tendait d'elle. Et si, après cela, la Ser-•e ne s'exécutait pas loyalement, il y '■ ait lieu d'envisager sérieusement les loyens de l'y contraindre. fiais tel n'est pas l'avis de l'Autriche, j & crime—le rapprochement de dates 19 n.^r—a f*® commis le 28 juin 1914 déjà, le 6 juillet, à Pétrogràd, • comte Czernim, chargé d'affaires g® n°hi«n, laisse entendre à M. » azoncfî que gouvernement austro-Jll"r°is 86 verra peut-être obligé cle re-Lui-même sur le territoire serbe «instigateurs de l'attentat, ^perspective épouvante M. Sazo-f .V1 se récrie : " Aucun pays plus tafe a ^\U3s'e n'a à souffrir d'atten-I Àvr ^reParc^ en territoire étranger. I toc-'r n°US ia!11R]0 prétendu employer . im pays quelconque les procédés ] dont vos journaux menacent la Serbie'? Ne vous engagez pas dans cette voie!" (Livre français, No 10.) Sage conseil. L'Autriche se refuse à l'écouter. Elle prétend qu'elle se trouve en présence d'une nation sur la loyauté de laquelle elle ne peut pas compter. Depuis de nombreuses années, dit-elle, la Serbie a multiplié à son égard des promesses qu'elle n'a jamais tenues. Elle a usé vis-à-vis d'elle des trésors de longanimité, mais, cette fois, c'est fini : sa patience est à bout! C'est qu'il ne s'agit pas uniquement), à ses yeux, des suites judiciaires à donner au crime de Sarajévo. Il s'agit de mettre fin aux menées panslavistes qui menacent l'Autriche-Hongrie dans son intégrité. Cette politique cherche à semer la désaffection parmi les peuples de la n-onarchie dualiste; elle tend à son démembrement. Il faut'en finir ! .. Mais, s'il en est ainsi, raison de plus, pensons-nous, pour suivre à l'égard de la Serbie le? voies les plus régulières ei faire éclate)- devant le monde entier la noirceur de ses desseins. L'occasion est propice pjur la confondre. Non. l'Autriche préfère s'en tenir vis-à-vis d'elle à une attitude gui décèle plutôt l'intention d( provoquer une. maiivaift querelle-: elle entend lui reprocher de n'avoir pas poursuivi sponta-r_ nément chez elle les complices des assas-sins de Sarajevo, alors qu'elle s'est for--| meilement abstenue de ;es lui nommer et aj de lui signaler les charges qu'elle pou-je vait avoir relevées contre eux. m L'instant favorable. l'- L'instant est encore favorable. — " Militarische Rundschau. '1 ■ ' Pourquoi cette attitude ? 11 Parce que, si l'on avait suivi les voies régulières, on aurait aisément découvert ir que si, en effet, le complot avait été tra-1_ me en Serbie, avec la coopération de quel-ques fonctionnaires serbes, le gouverne-C1 ment de Belgrade n'y avait assurément 'e pas trempé. Les coupables auraient été punis en Serbie comme ils le méritaient, et le gouvernement autrichien voyait lui échapper l'excellente occasion qu'il pen-sait avoir trouvée de déclarer la guerre à !6 la Serbie et de la réduire, à sa merci. 1 Ce n'est pas la punition des coupables que recherche l'Autriche ; il lui faut sim-' plement un prétexir pour faire sentir à la Serbie, dont la récente expansion glo-^ rieuse lui a porté ombrag\ le lourd poids e de ses armes. 1 Et le prétexte est venu à point. Le s principal organe du parti militaire, la "Militarische Rundschau," l'avbue in- ! i __ ' !e génûment: "L'instant nous est encore n favorable, écrit ce journal. Si nous ne 's nous décidons pas à la g- erre, celle que nous devons faire dans deux ou trois ans •" au plus tard, s'engagera dans des circonstances beaucoup moins propices. Actuel-î_ lement, c'est à nous qu'appartient l'ini-e tiative : la Russie n'est pa ■< prête, les fac-® teurs moraux et le bon ç roit sont pour nous, de même que la r'ci-ce. Puisqu'un r jour nous devons accepte» la lutte, pro-_a voquons-la tout de suite. .Notre prestige, notre situation de Grande Puissance, no-! tre honneur sont en qui ion : plus en-a core, car vraisemblnbleni- ut il s'agirait ■ do noure existence, a etre bii ne pas être, ce qui réellement est aujourd'hui la '> grande affaire." (Livre français, No 12.) 's "L'instant est encore favorable. '> "La Russie n'est pas prête..." "Puis-qu'un jour nous devrons accepter la « lutte, provoquons-la tout de suite. " >- Comprenez-vous maintenant l'attitude de l'Autriche ? Et, dans ces conditions, combien les d exigences outrées de l'ultimatum qu'elle e adresse à la Serbie apparaissent bien a clans la lumière qui leur convient. Combien il devient évident que l'Autriche les n a conçues avec la préméditation de ren-s dre le recours aux armes inévitable ! Le plan autrichien, •g Le crime de Sarajévo—noter ces e dates—a été commis le 28 juin, et le 2 6 juillet, c'est-à-dire quatre jours après, ( M. Dumaine, ambassadeur de France à c s Vienne, télégraphie à son gouvernement ( g ces lignes prophétiques : "Le crime de f e Sarajévo suscite les plus vives rancunes ( s dans les milieux militaires autrichiens ( et chez tous ceux qui ne se résignent pas < . à laisser la Serbie garder dans les Bal- ( u kans le rang qu'elle a conquis. L'enquête l sur les origines de l'attentat qu'on vou- < iC drait exiger du gouvernement de Bel-e grade dans des conditions intolérables j pour sa dignité, fournirait, à la suite + b d'un refus, le grief }>ermettant de procéder à une exécution militaire." (Livre français, No 12.) Quatre jours après le crime, l'Autriche a conçu, non le moyen de punir les meurtriers, mais un plan qui doit lui permettre de réaliser certaines fins politiques.Comprenez-vous à présent pourquoi, au lieu de suivre, pour la poursuite- des complices en territoire étranger, les voies } normales et régulières, on se tait, on ; s'abstient de demander ou de communiquer quoi que ce soit à Belgrade, tout en reprochant violemment au gouverne-® ment serbe de n'avoir point ouvert spon-& tanément une enquête... Une enquête e contre qui 'l Contre des fonctionnaires - serbes dénoncés par des journaux austre- - hongrois, mais dont la culpabilité sem-6 ble tellement peu fondée que la justice s austro-hongroise ne se donne pas la pei-> ne de les dénoncer officiellement aux au-i torités de leur pays. Une telle euquête ■ était vouée à un échec certain, et c'est i s alors que l'Autriche aurait pu accuser ] 6 la Serbie de se livrer à un simulacre qui s n'avait qu'un but réel : couvrir les cou- 1 3 pables. !i Quoi que fasse la Serbie, qu'elle fasse ; 3 des recherches ou n'en fasse pas, son des- < i tin est écrit. Elle a, par ses récentes con- 1 quêtes, porté ombrage a-u puissant ent- i j pire autrichien. Elle peut être un obsta- < & clé à la réalisation de ses aspirations poli- i : tiques en Orient. Haro sur la Serbie ! Et 1 l'on se décide d'autant plus volontiers < t à-se ruer sur elle qu'on a la certitude que 1 la Russie n'est pas en état d'accourir à 1 - son aide. K. 8 (1 bu 'ivre. ^ LA VIE DE PARIS. Paris, 27 mai. Les enquêtes se poursuivent à droite et ù gauche sur ce que sera l'esprit des Français au lendemain de la guerre ! On • peut, là-dessus, broder à l'aise, car personne n'en sait rien. Tout dépendra évi- - demment de la manière dont la guerre se terminera et de la compensation qu'obtiendront les sacrifices gigantesques que a fait en ce moment le pays. I Au -milieu de ces enquêtes, quelques-. uns plus curieux ont demandé "quelle . sera la situation de la femme de lettres _ après la guerre." 11 est à présumer t qu'elle sera à peu près ce qu'elle est g aujourd'hui. La question est complexe, et on pourrait ajouter : "Par quels l moyens la femme de lettres est-elle le . plus sûre de réussir?" i Les simplistes répondent : "En ayant du talent." s C'est bien vite dit, mais c'est diseu-. table. Sur ce sujet délicat voici une "opinion" autorisée, inédite quoiique . datant de vingt-deux ans, et qui me fut s adressée par Mme Daniel Lesueur, la célèbre romancière ; je ne l'avais publiée, ; je ne me souviens pas .pourquoi, elle i trouve aujourd'hui naturellement «a . place. Mardi 16 octobre 1894. - 123, rue de Kome. Mon cher Confrère, 3 Une femme de lettres, tout comme un - homme, n'a, pour obtenir une notoriété de bon - aloi que deux moyens: le talent et le travail. - Elle rencontre certainement plus d'obstacles que son confrère masculin, car elle a en plus :• contre elle, le préjuge, et en moins pour elle la i camaraderie. Mais quant à être forcée, pour faire . son chemin, de devenir une femme facile, cala est absolument faux. Non seulement elle n'y est pas forcée, mais j'affirme qu'elle n'aurait qu'à y perdre, de toutes façons. La L femme qui compterait sur sa beauté pour faire public-r 3es oeuvres, s'habillerait bien ' et écrirait mal. yi jolie qu'on la suppose elle 1 ne pourrait pas séduire tous ses lecteurs. \ Pa?S8 encore pour une actrice d'être belle sous talent, et encore !... Mais, la femme de lettres ! " ...Et, d'abord, montrez-moi le directeur de 1 théâtre as»ez amoureux pour monter à grand frais une pièce sur laquelle il ne compterait i pas?... Où le directeur d'un journal publiant —— uue prose qu: ferait baisser la vente? . Non. non, ça n'existe pas à notre époque, pratique, et les petits moyens qu'on croit-si faciles aux femmes sont peut-être moins infaillibles pour une femme de lettres que pour tout autre." DANIEL LESUEUR. Cette "opinion" a son prix et semble, sinon détruire, du moins attaquer une légende. Alpho-nsç Karr, qui avait beaucoup d'esprit, mais avait .aussi ses partis-pris, ne-supportait pas les femmes de lettres, et i! avait mis en circulation cet aphorisme aussi injuste d'ailleurs qu injurieux : "Pour certains bas-bleus, le meilleur moyen de'parvenir est de connaître les jeux du sopha et du hasard.' C'était une injure gratuite parce que généralisée, elle attaquait toute une catégorie 'de femmes ayant, comme les hommes, le droit de dire leur pensée et même de gagner honnêtement leur vie. Pour si méchante que fût cette opinion, elle s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui, et on ne saurait rien Jui opposer de meilleur que la réponse de Mme Daniel Lesueur. .Vu'ber, Je célèbre .musicien, qui était un peu de l'avis d'Alphonse Karr, a écrit un jour : "En fait de bas-bleus, tout dépend de ce qu'il y a dedans." C'est à coup sûr impertinent, mais n'oublions pa,s qu'Auber, malgré tout son talent, était un vieux galantin. Une de nos femmes de -lettres en vue passe pour avoir fait une réponse incisive à -u:ne dame du monde dans le salon de laquelle elle se trouvait -et qui, ^'imaginant qu'une femme-écrivain devait être particulièrement fixée sur les questions épineuses, l'interrogea à brûle-pourpoint pour mettre la conversation suir un terrain délicat : — Et vous, ma toute belle, dit la grande dame à la femme-écrivain, ne nous direz-vous rien sur l'adultère? Piquée, la femme de lettres répondit : — Exousez-moi, chère Madame, je ne m'étais préparée que. sur J'inceste. Répartie un peu vive, mais qui remettait à sa place celle qui feignait de croire que le talent des femmes s'exerçait surtout sur les matières faisandées. JEAN-BERNARD. LETTRE DE L'AFRIQUE DU SUD. ■*» «' 1 1 L'Est-Africain allemand. — Un appel du général Smuts. (De notre correspondant.) Kimberley, 13 avril 1916. On s'amuse énormément, dans l'Afrique Australe, de la philosophie et du désintéressement admirables avec lesquels les dirigeants du pays teuton affectent de considérer la perte ds chacune de leurs colonits. Hier, c'était le Cameroun, demain ce sera l'Est-Afri-cain, et après il ne restera plus au delà des mers un seul pouce de territoire sur lequel flottera le drapeau de la haute "Kultur." — Oh, cela n'a pas autrement d'importance, disent ces messieurs, sur un ton d'indifférence voulue et assez pauvrement jouée, cela n'a même aucune importance, le sort de nos possessions coloniales sera réglé sur le continent européen " C'est d'assez mauvaise grâce essayer de "faire contre fortune bon cœur," cependant, sur le dernier point-, nous sommes d'accord. Reste toutefois à sa voir si le règlement dont il s'agit sera vraiment tout à fait de votre goût, maîtres "bluffers." Voilà précisément une question qui nous laisse de sérieux doutes et sur laquelle, comme sur beau coup d'autres, ni vos longs mois d'efforts désespérés, ni votre assurance "kolossal" n'ont encore convaincu personne, pas même vous, qui me semblez rire très jaune sous le masque de votre confiance d'emprunt. Conditions des opérations dans l'Est= Africain allemand.—Ce que sont les forces de l'ennemi. La campagne de l'Est-Africain alle-. mand n'est pas tout-à-fait une partie de plaisir. Ainsi que le déclare le général Smuts. le pays est couvert de défenses naturelles. D'autre part, nous savons que les force1 adverses sont composées de troupes indigènes, convenablement équipées, trèt bien armées, connaissant admirable ment le terrain, très braves d'instinct, et eutrainées soigneusement suivant les dernières méthodes de guerre. D'après un article sous la signature du oapitaine Bock von "VVulfingen, publié eu 1914 dans le "Jabrbuch fur die Deutschen Kolenien." ces troupes com prendraient, sur le pied de paix. 14 compagnies si>us le commandement d'officier-. européens. Ces compagnies, fortes chacune de 162 hommes, sont réparties en 23 postes. Au total l'effectif du temps de paix s'éleverait à 2,472 hommes. Trois mitrailleuses et de 30 à 40 porteurs sont affectés à chaque compagnie.Il est évident que ce n'est pas un si faible effectif qui peut suffire à la défense du pays, et il est absolument certain qu'en prévision d'une agression armée les Allemands ont, depuis longtemps, pris toutes leurs mesures pour l'augmenter d'un appoint respectable emprunté à la population indigène, laquelle compte de 7 à 8 millions de personnes des deux sexes. Un obstacle assez sérieux pour une armée d'invasion : c'est la fièvre et les insectes. U s'agit donc de faire tout le nécessaire pour en triompher promptement et sûrement, et on peut être assuré que le général Smuts est assea prévoyant et assez prudent pour lie rien négliger à cet égard. En ce qui concerne les besoins en matériel, fusils, canons, munitions, etc., ;1 ne peut exister de bien grandes difficultés. Nous avons sans doute, dans le Brit-ish East Africa, des dépôts abondamment pourvus et qu'il est, dans tous les cas, aisé sle maintenir dans un bon état d'approvisionnement, puisque nous sommes de ce côté maîtres des routes de terre et de mer. Pourquoi il est utile d'avoir un imposant contingent de troupes disponibles.—. Où les recruter? Mais, dira-t-on, la foroe du corps expéditionnaire est déjà bien supérieure à celle de l'ennemi. Elle devrait suffire. C'est possible, mais comme l'expliquait, l'autre jour, à un meeting public un officier distingué, le lieutenant-colonel ; Badenhorst, commandant militaire du district de Kimberley, "la règle la plus , sûre en pareille matière est d'avoir toujours un nombre d'hommes double de celui jugé nécessaire; s'il faut 20,000 hommes, envoj-ez-eu 40,000." Point n'est- besoin d'être un grand clerc en art militaire pour convenir qu'il a raison. 11 est clair que plus l'effectif disponible est considérable, plus vite est terminée la campagne et moindres sionfc 57ème année.: No. 130

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