L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 08 Juin. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 05 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/5m6251gk69/
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jere Année ! rsï°. 228 d cents (io centimes) Mardi © Juin 1915 L'ECHO BELGE L'Un ton fait la Force. Journal c&uottdlien dis msiiln paraissant â. Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivejit être adressées au bureau de rédaction: N.z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. J Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. f Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: ; Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, Abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement ( En Hollande fi. 1.50 par mois, payable par anticipation i Etranger fi. 2.00 „ ,, L'Auteur des Jages de Gloire". La personnalité de l'auteur auquel eont dues les ,,Pages de gloire", véritable roman d'héroïsme vécu dans lesquelles nos lecteurs ont la fierté et la joie de retrouver éloquemment suivis sur le sab^e sanglant de nos champs de bataille les pas immortels de nos soldats, ne peut manquer de les intéresser. Ces pages de gloire, mais hélas aussi' de deuil et de navranoe, on ne les lit que l'haleine suspendue, le coeur battant, fais un respect religieux. Toute J'âmc s'élance aux côtés de nos pauvres ,,piots dont quelques mois ont fait des héros ; chaque'coup tiré par les batteries belges contre l'ennemi colossal et monstrueux, ,,l'ennemi Bupérieur en tout, sauf en héroïsme", retentit au plus profond de notre coeur. (Test toute la bataille, avec ses cris, ses fumées, se6 gloires et ses désastres, et, au ciel, l'impérissable image de la Patrie qui flotte sur les rêves des blessés, enchante l'agonie des mourants... Nous faire ainsi participer, communier par l'esprit aux grandes actions de notre armée, demande plus qu'un talent littéraire ou une virtuosité de style; il y faut •une âme de soldat, doublée d'un coeur d'enfant, d'un coeur naïf et tenare. L'auteur des ,,Pages de gloire", qu'il nous permette de le dévoiler, est le commandant d'état-major Willy .Marsily, dont l'histoire est belle et triste. Cela débute comme un conte et finit... pomme la vie. Il était une fois un jeune homme envers qui les fées penchées sur son berceau avaient été prodigues. Il était sorti premier de l'Ecole militaire, premier de l'Ecok de guerre ; capitaine d'état-major à trente ans, il étonnait chacun par la précocité de son jugement. Une carrière merveilleuse s'ouvrait à lui. Ses anciens eux-mêmes hochaient, la tête devant ce jeune homme effacé et modeste, inconscient de sa propre valeur, et songeaient qu'il les dépasserait Et puis l'accident bête, la pierre d'achoppé ment, imperceptible caillou d'abord, dont or se rit et qu'on croit écarter du pied et qu devient le rocher énorme, fermant la route bouchant l'horizon de tous les espoirs. L; surdité s'abattit sur toutes ces promesses La carrière merveilleuse s'arrêta net l'homme si fier de porter l'épée dut se contenter d'une plume, et le soldat devinl fonctionnaire. La guerre survint et lui ren dit l'uniforme; mais pas le droit de combattre, de jeter son corps devant l'invasion de courir aux armes, pour défendre les quelques kilomètres de terre sacrée qu: contiennent l ame même de la Patrie. I supplia mais en vain. Toutefois une voie encore lui est ouvert* pour être près de ses braves soldats, ses grands amis. Il ne peut pas être leui compagnon de tranchées. Mais il pourra être avec eux quand même par l'esprit, leur apporter le courage, la résignation, la gaîté, les voix de la patrie absente, comme l'appel des cloches des villages lointains. C'est grâce à l'influence <jLu commandant Marsily. aidé en cela par M. le député Frans Van Cauwelaert, que fut fondé ,,le Courrier d€ l'Armée", le journal des soldats belges qui leur fait tant de bien et contribue si puissamment à entretenir la flamme de leur endurance et de leur énergie. Plus tard la collection du ,,Courrier 3'Armée" sera indispensable à celui qui voudra faire l'histoire de cette guerre et du rôle qu'y joua la Belgique. Jour par jour, heure par heure, les aventures, les exploits de l'armée belge y sont consignés. C'est le miroir émouvant et fidèle des faits et gestes de cette poignée d'hommes braves qui sont aussi des braves gens; le miroir sincère, éloquent et modeste. Le ,,Courrier de l'Armée" est un lien fidèle entre nous et ,,Eux". A eux il raconte de belles histoires, des histoires de là-bas, de la Patrie invisible et présente, endeuillée et inoubliable. Il fait luire à leurs yeux l'aube certaine d une délivrance. A. nous, il conto la vie des soldats, leur humble héroïsme quotidien, la beauté inconsciente de leur tâche, si grande que les exploits mythiques des Léonidas et de: G-aribaldi sont moins beaux et paraîtront petits quand on les lira sur la même page d'histoire. Le style dans lequel ces choses merveilleuses nous sont dites est modeste, limpide, pur comme la ligne d'un horizon toscan, résonnant de sonorités cachées, comme la voix du vent le soir dans les pins. Les lecteurs des ,,Pages de gloire ' empruntées au ,,Courrier de l'Armée" auront pu en juger. C'est le seul style qui convienne aux actes qu'il rapporte. Dans la plume du commandant Marsily on sent toujours l'épée frémissante... l'épée qu'il lui est interdit de brandir. Toute la vie de ce beau patriote inconnu paraît un chapitre de ,,Grandeur et Servitude militaires"; elle a l'allure noble, la tristesse distinguée, la force contenue et cette musique du silenoe qu'on admire aux pages immortelles et actuelles d'Alfred Vigny.: Willy Ç. R. Benedictus, Petit Billet pour Mile. Hélène de Jonghe d'Ardoye. Mademoiselle„ Je n'avais pas du tout Vhonneur de vous connaîtrey mais compte je vous connais bien maintenant, encore que je ne vous ai jamais vue! Vous êtes jeune, donc jolie, et avec quelle fierté, quelle gaieté espiègle qui est la parure de votre âge, vous portez dans le regard cette vaillance qui est la vertu des femmes de notre pays. Vous portiez aussi au corsage un médaiUon avec le portrait du Roi Albert. Est-ce ceci ou cela qui déplut au soudard allemand qui vous rencontra dans la rue, où vous vous promeniez aux côtés de Madame votre grand' mère? Sans doute l'un et l'autre, mais ne pouvant vous prendre votre belle humeur il arracha le médaillon et le piétina en disant: ,,Jetez donc le portrait de ce Roi sans terre." Et vous avez répondu : ,,Mieux vaut un Roi sans terre qu'un empereur sans honneur Ah! combien vous aviez raison, raison au point qu'un conseil de guerre vous honora d'une condamnation de trois mois de prison. Trois mois de prison! Savez-vous, Mademoiselle ,que cela est abominable. On ne donne ça qu'aux bandits, auz voleurs et aux héros. Fous êtes donc une .héroïne, Mademoiselle. Hé, parfaitement, bien que je gage ' que vous ne vous en fussiez jamais doutée. Vous êtes une héroïne et de l'espèce la meilleure, de celle pour qui l'héroïsme ' n'est que la conception la plus naturelle de la vie. Vous avez été héroïque avec simplicité et sans perdre le sourire, vous avez été héroïque avec esprit. Et voilà, Mademoi-' selle, uh genre de sublime dent on peut dire qu'il n'est jamais près du ridicule. Par exemple ils l'ont été, eux, ridicules! \ Combien étaient-ils ceux qui vous ont con-; damnée? Ah! le joli contraste: au delà du > comptoir où reposaient leurs codes encore 1 plus terribles que leurs grands sabres, cii-q croquemitaines balafrés, hérissés, couturés, i toute lu-, force du plus fordidable empire > militaire du- monde, et, en deçà, vous Mademoiselle, vos seize ans, votre blondeur, votre sourire... Vraiment, nous, la Belgique, la fière et la martyre, nous étions bien représentés. Sans doute ça n'a pas été long. Comme ni leurs regards-de porcelaine, ni leurs moustaches de chat, ni leur croix de fer ; n'avaient le don de vous impressionner beaucoup, ils vous ont condamnée, tout de suite. Et vous irez en prison. Sans doute, Mademoiselle, il y a quelques mois à peine, quand vous jouiez encore à la poupée, vous n'aviez jamais cru que vpus iriez un jour coucher sur la paille humide des cachots et que vous seriez félicitée pour cela? Comme les temps ont changé! Il n'y a que votre coeur, Mademoiselle, l'admirable coeur de nos mères, de nos femmes, de nos soeurs qui soit resté le même. Et c'est pourquoi*je n'ai jxis besoin de vous dire, n'estrcc pas, quand vous passerez devant vos geôliers comme vous avez passé devant ceux qui avaient l'impudence de se dire vos juges, de vous tenir bien droite. Je vous présente, Mademoiselle, l expression de mon plus profond respect. Sha/les Bernard. — m m Sincérité et loyauté indiscutables. Depuis le commencement de leur publication, jamais nous n'avons vu les rapports de la Commission Officielle Belge d'Enquête, mis en doute au point de vue de leur sincérité par aucun organe, pas même ceux del'ennemi. La loyauté parfaite de la Belgique ne sera jamais mise en doute. On sait qu'avant de constituer sa commission d'enquête, le gouvernement belge, fort de son droit, avait demandé à des représentants des pays neutres de faire partie de la commission. Les Etats-Unis ont cru qu'il était de bonne neutralité de s'abstenir d'entrer au sein d'une commission centrale d'enquête. Dè9 lers toute chance de succès auprès des autres puissances devenait vaine. On se rappelle les propositions du sénateur Magnette, séré-nissime grand-maître de la franc-maçonnerie belge aux Allemands mêmes, propositions rejetées avec dédain. Au surplus, la proposition de son Eminence le Cardinal Mercier (voir sa lettre du 24 janvier 1915) fut aussi repoussée. Ajoutez encore qu'après le sac de Lou-vain, un groupe de personnalités de Lou-vain, parmi lesquelles M. le baron Descamps, M. le professeur Nerinx,etc. fit une proposition d'enquête impartiale sang plus de succès. Tous ceus; qui connaissent ces l faits en.,tireront eux-mêmes ^conclusion.: En Belgique. ' A Bruxelles» Monsieur von Bissing, gouverneur trèë provisoire de Belgique, a fait une démarche près du „Jockey Club de Belgique" afin de décider ce groupe à „faire courir." Les arguménts de monsieur von Bissing furent nombreux mais non décisifs; aussi ils ne parvinrent pas à convaincre les bons patriotes qui président au turf belge. Evidemment, le gouverneur allemand, en insistant pour voir s'ouvrir la ,,saison de courses" à Bruxelles, ne s'intéressait pas tant à l'amélioration de la race chevaline qu'aux impôts dont il aurait pu frapper les hippodromes. • * » On vient de mettre en circulation à Bruxelles des carnets d'un franc, dont les souches sont divisées en dix bons pouvant être détachés séparément. Ces bons sont destinés à suppléer au manque de monnaie divisionnaire et servent à payer les transports en tramways, les consommations et les achats de minime valeur. * * # Encore un de nos célèbres concito};ens qui meurt à l'étranger! Il s'agit de Ch. V. de Bériot, fils du célèbre violoniste et de la Malibran. Le défunt'était pianiste,'élève des Thalberg et des Ferdinand Kufferath. Il avait formé au conservatoire de Paris des élèves tels que Malaty, Ricardo Vines, Wurmser, etc. Il laisse un recueil de nombreuses pièces pour piano et de mélodies pour chant. C'était un grand artiste et un homme foncièrement loyal. Ses deux filles ont épousé deux membres de la noblesse française. * * * A Berlin, dans une réunion de réfugiés allemands venant de Belgique, il a été annoncé qu'un second voyage de réfugiés pour Bruxelles et Anvers sera entrepris. Un grand nombre de réfugiés se serait inscrit pour ce voyage. Us feront bien de prendre un coupon aller et retour. * * * Les employés de la caisse d'épai-gne abandonnent tous les mois 3 °/Q de leur traitement au bénéfice de l'oeuvre de l'alimentation. Par contre, les fonctionnaires des Ministères qui touchent leur plein traitement n'abandonnent pas un rouge liard! Us sont quasiment les seuls à ne passoufrirde la situation présente et, jusqu'à ce jour, aucun d'eux n'a délié les cordons de sa bourse dans laquelle, fort régulièrement, trébuchent de 500 à 1000 francs tous les mois. * * * Au cours de la dernière séance du conseil communal, il a été longuement question des falsificateurs de denrées alimentaires. Il a été décidé que l'administration communale ferait tout son possible pour faire cesser les fraudes. Déjà un grand nombre de procès-verbaux a été dressé. Un secours de 47.940 fres a été voté pour les veuves des anciens employés et un secours de 17,632 fres. à d'anciens ouvriers et veuves d'ouvriers de la ville. Le Refuge des Ursulines a encaissé un excédent de recettes de 23,993.33 francs l'an dernier. Enfin, M. Pladet, le nouvel échevin, a été nommé administrateur du Mont-de-Piété.A Anvôï's. Les Allemands son décidément incapables de rien comprendre aux façons de penser et de sentir de la population belge. Il paraît, en ce moment, en Belgique, quelques feuilles qui ne disent jamais que ce que l'autorité allemande veut bien leur laisser dire et qui disent souvent ce que cette autorité allemande veut qu'on dise. Cela, la population belge le sait autant et mieux que nous, constate -.Le XXe Siècle", et cela explique le mépris où elle tient ces organes honteux de là pensée prussienne. Aussi les gens qu'ils louent sont-ils suspects et ceux qu'ils attaquent se trouvent-ils grandis aux yeux de tous. M. le député Terwagne a eu cette bonne fortune en compagnie de ses collègues MM. Van Cauwelaert, Van de Perre et Van Reeth. Les ,,Antwerpsche Tydingen", dont nous avons déjà signalé les trahisons retentissantes, ont jugé bon de railler M. Terwagne parce qu'il a assisté à La Haye à une fête en l'honneur du Roi Albert. Il ne nous convient pas de défendre M. Terwagne contre une agression qui l'honore à ce point., mais il nous plait de profiter de cette occasion pour rendre hommage au patriotisme dont il n'a cessé de faire preuve depuis le début de la guerre. Le député socialiste d'Anvers se dévoué en Hollande à plusieurs oeuvres de secours avec un véritable esprit national, conscient des devoirs qu'impose à tous les Belges le martyre de la patrie. Nous sommes heureux d'avoir cette occasion de l'en féliciter. Les manoeuvres de l'ennemi pour nous diviser n'auront ainsi d'autre résultat que de nous unir plus étroitement. Ceux qui s'emploient à l'aider auront même, si on les , paie, travaillé pour le Roi de Prusse! • » » Mort au champ d'honneur, notre jeune j concityen Herman Doiiners, neveu de feu le sénateur Verspreeuwen. • * • Un rédacteur do 1',,Information'' raconte son voyage en Belgique. En se donnant, à An-ver^ comme, un négociant,,capable dé ravitflil^ 1er un peu l'armée allemande, il put. approcher des officiers d'intendance: ,,Le soir, nous nous rendons à 1' ,,Hinden-burg" par les rues mal éclairées de la ville. Nous heurtons à la porte. Nous sommes attendus par le capitaine X... Nous pûmes donc entrer dans le café enfumé. Jamais civil, je le crois, ne fut plus dévisagé. La chambre est bondée d'officiers de tous grades: c'est la beuverie tudesque dans toute son inélégance ! Le capitaine X... nous fait place à sa table. Une amabilité obséquieuse, gênante. C'est du reste bien la mentalité allemande. Lorsqu'il est le plus fort, l'Allemand est brutal, obséquieux lorsqu'il est le plus faible. A 'ce moment-la, j'étais le plus fort puisque j'étais susceptible de ravitailler l'armée allemande. Le Champagne commença immédiatement à couler; mon soi-disant stock de pois cassés, quinze wagons, était un délicieux miroir à alouettes. — Vous comprenez, il faut à tout prix quo nous variions l'ordinaire de nos hommes... — Plusieurs souffrent de la dysenterie. — Mais l'interdiction d'exporter? — On peut toujours s'arranger, nous avons des hommes à nous. Vendez-nous pris sur place. — Payable comment? —En argent de votre pays. Votre prix? Et l'on m'offrit 50 % plus cher que la valeur actuelle des pois cassés. La langue du capitaine sous l'action du Champagne se délia. — Oui, déclara-t-il, si de nouvelles ressources ne nous parviennent pas, nous ne pouvons plus nourrir notre armée que pendant deux mois au maximum. — Mais pour quand prévoyez-vous la fin de la guerre? — Nous avons fait un pari entre les officiers supérieurs de la garnison d'Anvers. Certains ont parié que la guerre serait terminée en juin, d'autres en septembre. — Par la victoire de l'Allemagne? — Non, par une paix honorable." A Mialïraes. Von Bissing a mis à écécution son projet d'affamer Malines. Nous ne trouvons pas de mots pour qualifier cette manoeuvre qui est unique, croyons-nous, dans l'histoire cles guerres modernes. Les ouvriers belges de l'Arsenal refusent de travailler. Est-ce, oui ou non, leur droit? Et, en vertu de quoi M. von Bissing veut-il faire mourir de faim les 60.000 habitants d'une ville dont 500 ouvriers ont refusé de reprendre le travail ?. Encore une fois, aucune voix autorisée ne va-t-elle se faire entendre pour empêcher cette barbarie? Et il sera curieux de voir comment le ,,Vor-wàerts" et les autres ,,camarades" boches apprécieront la contrainte de von.Bissing, qui s'exerce au mépris du droit le plus élémentaire.,,Nous ne travaillerons pas pour vous, disent les ouvriers-, parce qu'il ne nous plait pas de remettre en état des wagons qui vont servir à transporter vos soldats." Les Allemands prétendent, eux, que ce matériel servira uniquement au transport de la population belige. Mais quelle confiance voulez-vous accorder à un pays qui renia sa signature et qui en tire gloire ? Malines est donc isolée du reste du monde. On ne délivre plus de passeports; le ravitaillement américain pourra, seul, s'effectuer, mais chacun sait qu'il est insuffisant pour nourrir tous les habitants d'une ville de l'importance de Malines. D>«arss Ses FlëasscSres. Entre les lignes de feu il y a iine telle quantité de cadavres qu'il est matériellement impossible d'aller les relever sous la mitraille. On se sert donc de gaffes poulies ramener dans les tranchées. Mais il arrive que des membres restent en chemin et le spectacle, auquel des Meninois ont assisté, est réellement abominable. A Ypres Le correspondant spécial du ,,Daily Mail" au front, écrit: ,,Ça y est" dit un imperturable gendarme belge; en fumant un cigare, adossé contre une maison faisant face une porte endommagée, au seuil de laquelle deux paysans chargeaient un chariot. „Un autre petit obus pour le pauvre Ypres." et il lança une bouffée de fumée dans les airs. La silencieuse désolation, le vide complet d'Ypres m'impressionèrent quand je visitai les ruines de cette ville le 20 mai. Mais on rencontrait des patrouilles ça et là dans les rues. Aujourd-hui, le cité semble être abandonnée à sa ruine. Le gendarme belge et les deux paysans chargeant la charette étaient les seuls vestiges de vie que l'on pût voir. Environ toutes les cinq minutes, un obus allemand tombait dans ou près de la ville. Mètre par mètre, la démolition complète d'Ypres se poursuit. [lier, un obus enleva la flèche de l'église St. Pierre qui avait jusqu'ici échappée au bombardement. Quand j'rrivai ce matin sur la Grand' Place, «je inaperçus que, le beffroi carré des Halles se dresse encore, quoique endommagé, vers le ciel, il s'effrite de plus en plus. La destruction des petites maisons entourant le vieux monument se poursuit rapidement. Lors de mon retour à travers les rues silencieuses, je me suis arrêté pour parler ' au gendarme belge. En m'indiquant la ; charette qui se trouvait devant la porte j brisée, il, mé dit „I1 y a la,dedans pour ; ouu.uuu irancs de trésors artistiques, suivez i^ans une autre enambre a 1 étage, égale- moi et je vous en montrerai d'avantage." ment transformée en musée, on pouvait Nous marchons sur de riches tapis de Bru- voir une belle collection de flacons en verre xelles que les deux paysans avaient pliés soufflé. à l'entré du corridor, et nous nous trou- Tout cela maintenant gisait péle-mèle, vons dans une jolie vieille chambre flaman- et des mains maladroites plaçaient ces ob- de à panneaux. Sur la cheminée, sur l'ap- jets dans une grossière charette de ferme pui des fenêtres, sur les chaises et sur le pour être transporté chez leur propriè- plancher, d'exquis spécimens de vieilles taire qui s'est retiré dans un village plus porcelaines et poteries flamandes se tenaient éloigné. dressés ou empilés les uns sur les autres. La Le spectacle de la profanation de cette chambre a été un musée, parfait d'art fia- riche et vieille maison flamande était une mand. avec de vieux coffres joliment sculp- éloquente leçon de la tragédie d'Ypres, de tés, d'anciennes gravures et peintures, la Belgique assasoinée. La situation de la Belgique et les réquisitions allemandes. Un rapport de la Chambre de commerce d'Anvers. M. E. Castelein, faisant fonction de président membres de la commission intercommunale" en de la Chambre de commerce d'Anvers, s'est cette ville. livré à une enquête aux fins d'établir de façon Les nombreux faits relevés dans ce rapport précise, autant que possible, l'importance des sont analysés sommairement dans la présente réquisitions faites par l'autorité allemande sur note la place d'Anvers et leurs réuercussions écono- Afin de rendre plus aisément saisissables les miques. multiples données permettant d'apprécier j A Le résultat de ses investigations fait l'objet l'énormité des réquisitions dont le commerce d'un long rapport daté d'Anvers, le 18 mars anyersois a été frappé, il a paru utile de les I 191-5, et adressé à: ,.Messieurs les Président et présenter résumées en forme de tableau: S Tableau de quelques-unes des réquisitions effectuées par ordre de l'autorité allemande sur la place d'Anvers. Désignation des Valeur'totale en frs. des Fixation dujprix. Paiement. produits. réquisitions effectuées. 1 il Céréales 18.000.000 prix fixé effectué Graines de lin de La Plata et des Indes .... 2.450.000 fixé à 2o pCt. de perte effectué 'Tourteaux 5.000.000 prix quelques paiements (totalité du stock) satisfaisant partiels eff. 1 Nitrates ........ 4.000.000 non fixé non-effectué (totalité du stock) Huiles végétales et animales 6.000.000 non fixé quelques paiements (totalité du stock) partiels eff. Pétrole et huiles miné- rales 3.000.000 en grande partie non fixé, en grande partie non effectué. Laines 6.000.000 non fixé non effectué Cotons 1.300.000 non fixé non efiectué Caoutchouc 10.000.000 non fixé non effectué Cuirs exotiques .... 20.000.000 ^ non fixé non effectué Crins . . 1.150.000 non fiixé non effectué Ivoires (marchandise de luxe) 785.000 non fixé non effectué Bois . . 500.000 en grande partie non fixé en grande partie non effectué Cacao. ....... . 2.000.000 non fixé non effectué Cafés 275.000 non fixé non effectué Riz 2.000.000 fixé non effectué Vins 1.100.000 en partie fixé en partie effect. Total: 85.000.000 frs. dont 20.000.000 frs. ont été payés. Des 65.000.000 fr. restant à payer, 60.000.000 représentent des marchandises pour lesquelles aucun prix n'a été fixé. En résumé, pour un total de réquisitions pas destinées »aux besoins clc Va rtnée d'occu- effectuées sur la seule place d'Anvers et repré- patio n" ; le plus grand nombre fut Expédié en sentant une somme de 85,000,0000 fi'., 80 % Allemagne; une part importante d'entre elles n'ont pas été payées; des 65,000,000 fr. aux- comprenait des marchandises et des matériaux quels ces 80 % correspondent, il en est plus de non appropriés aux usages de la guerre et 92 % qui ont été effectuées sans que le prix en dont rien ne pouvait justifier la saisie. Tels ait même été fixé. sont. par exemple, les marchandises de luxe, A côté de ce fait global, il convient de tenir comme l'ivoire, les machines à écrire et les compte des considérations complémentaires sui- jouets d'enfant. vantes: * * * lo- La presque totalité des marchandises Ces .rëquisitionS- contraires au droit des réquisitionnes sur la p.ace d Anvers ont etfj gens U0 violcnt pas n,oins ]es engagements expédiées en Allemagne. formels pris par l'autorité allemande quant 2o. Los chiffres releves dans le tableau ci- à leUf règfemen^ - q dessus ne concernent que la catégorie relatn e- Un ayis dn Bar(m vQn Bissin& K0UTerneur. ment restreinte des marchandises brutes. 11 y général de Ia Belgique occupée, affiché à la dato aurait lieu de tenu- compte en outre: du 9 janvier 1915 dans le pavs entier, déclarait a) des réquisitions effectuees dans tous les notamment : genres d'industries, spécialement dans les in- A ]a conditioll que Ics contributions impo- dustries alimentaires, chimiques et metaliuig - s^os aiJX nexïf provinces, pour la durée d'un ques, sous forme de matières premieres, d outil- en suivant un ordro du 10 décembre 1914, et lages et de produits fabriqués ; s'élevant au total de 40 millions par m'oie, b) des réquisitions effectuees dans les maisons soient payées ponctuellement maritimes et d'expédition, qui atteignent les g0 L'indemnité pour les marchandises réqui- nombreuses marchandises déposées pour le sitionnées ou à réquisitionner en bloc sera compte de ces maisons ou sous leur sauvegarde, régiéo je pjus possibl© au comptant, en dans les hangars, magasins et entrepots; elles 0ffots de premier ordre ou en avoirs dans les comprennent les marchandises les plus diverses, banques allemandes." depuis' les caisses d'allumettes, machines à La Belgique a payé correctement et ponc- écrire et jouets d'enfants jusqu aux automoln- tuellement quatre mensualités de la contribu- les, masses métalliques, lots de coton, de laine t;on rJe guerre, soit 160.000,000 frs. (a la date et de jute, produits coloniaux et exotiques. Les (ju jg mars 1915). matériaux et les marchandises appartenant a L'autorité allemande, loin d'exécuter l'enga- cette double catégorie ont également ete, en gement pris d'un règlement lo plus tôt possible grande partie, enlevés et expedies en Aile- aiI comptant, s'est abstenue de tout paiement, magne. Leur diversité et 1 étendue des >ian- même de tout accord au sujet du prix de ches auxquelles ils se rapportent en ont rendu cession, pour des quantités énormes de mar- tout relevé et toute évaluation impossible. ^ chandises enlevées de force, depuis trois, 3o. La presque totalité des produits qui n ont quatre, cinq mois. pas été l'objet d'une réquisition effective ont La promesse faite officiellement par M. von été ,.bloqués"^, étroitement contrôlés par l'ad- Lumm, commissaire général impérial auprès ministration allemande, ils ne peuvent faire des banques de Belgique, devant les représen- l'objet d'aucune transaction; leurs détenteurs tants des banques et des principales maisons de ont reçu l'interdiction absolue d'en disposer commerce, réunis à Anvers, le 13 janvier 1915, sous une forme quelconque, soit de les réaliser, promesse de régler immédiatement toutes les soit d'en donner livraison, même s'ils ont fait réquisitions régulières et non contestées, n'a l'objet' d'une vente antérieure. Tel est le cas, pas été^ tenuo davantage. Le ministère de la notamment, pour les cafés, dont le tableau ne guerre à Berlin se bornait à faire savoir à la relève que pour 275,000 fr. de réquisitions, date du 10 mars que : tandis que l'intégralité du stock restant, repré- ,,La question de savoir quand et de quelle sentant «ine valeur de 60,000,000 fr. environ, a manière sera réglé le paiement des marclian- été ,,bloquée". dises réquisitionnées on territoire ennemi « » • occupé par l'administration de l'armée est encore à l'examen." Les réquisitions effectuées à Anvers par * » l'autorité allemande, telles qu elles ressortent gj ies réquisitions effectuées en Belgique du rapport de la Chambre de commerce, violent témoignent du mépris de Pautorité allemande directement, d'une part des prescriptions for- pour les prescriptions du droit dos gens et pour melies du droit des gens, d'autre part * des SCs propres engegements solennels, elle démon- engagements officiels du pouvoir occupant. _ trent avec non moins d'évidence, 011 dépit do L'article 52 -du règlement concernant les lois toutes ses déclarations contraires, la façon sy- et coutumes de la- guerre sur terre, annexé ji stématique dont elle épuise toutes les ressour- la Convention de La Haye du 18 octobre 1907. ces du pays et dont elle le pousse à une ruine est ainsi conçu : _ Complète. Loin de> favoriser la reprise des acti- ,,Des réquisitions en nature et des services vités commerciales et industrielles, d'aider à 110 pourront être réclamés des communes et combattre la disette, elle fait le vide dans les des habitants que pour les besoins de l'armée magasins et les entrepôts, elle arrête toutes d'occupation. Ils seront en rapport avec les transactions pour un nombre important do ressources du pays et de telle nature qu'ils marchandises, ello provoque la stagnation de n'impliquent pas* pour les populations l'obli- l'industrie dont elle réquisitionne en bloc, les gation de prendre part aux opérations de la usines et les chantiers, démontant les outillages guerre contre leur patrie. et les enlevant, en même temps que les matières ,.Ces réquisitions et ces services ne seront premières et les produits fabriqués. réclamés qu'avec l'autorisation du commandant Le rapport précis de la Chambre de commerce dans la localité occupée. d'Anvers rapporte ainsi une confirmation doeu- ..Les prestations en nature seront, autant nientaire détaillée des descriptions de l'état que possible, payées au comptant; sinon, elles matériel de la Belgique, contenues dans le rap- seront constatées par des reçus et le paiement port de la_ fondation Rockfeller publié lo 14: des sommes sera effectué le plus tôt possible." février New-York et dans 1 éditorial paru Contrairement à ces dispositions, la plupart dans le journal , allemand . y>Y<>r^rtsdu^. 6 , des réquisitions effectuées à Anvers n'étaiçnt | avril 1913,

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