L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 01 Mai. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 26 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/3t9d50gv98/
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gôme ^nnée N°. 92Q © cents Mardi l mai 1&V7 L'ECHO BELGE L'Union tait la Forcer Journa! quotidien du matSsi paraissant era IteSEairasïe Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau tSe rédaction: N. Z. VOOHBUHGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Clieî : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiet, Comité de Rédaction: j René chambryj Emile pai!îparé. _ - — Pour les annonces, abonnements et venta au numéro, s'adresser êt l'Administration du journal : N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphoné: 1775. Abonnements: Hollandefl. 1.50 par mois. Etranger H. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames] 30 cents la ligne. La manoeuvre allemande Il y a un mois les Allemands abandonnaient sans combattre de formidables posi tions défensives. Aujourd'hui ils s'accro-client avec une énergie farouche à chaque pouce de terrain. Comme les Français onl fait aux premiers jours de Verdun, ils opposent des hommes aux canons et c'est pai douzaines que leurs divisions fondent ai creuset des champs de bataille d'Artois et d* Champagne. Que signifie ce changement dé tactique Peut-être J'armistice tacite qui règne sur le front oriental n'y est pas étranger. L'armée russe paraît frappée de paralysie. Il lui manque l'impulsion d'une grande volonté nationale, il lui manque aussi des munitions pour passer à l'offensive et elle en est réduite à tenir des lignes que l'ennemi se garde d'ailleurs bien d'attaquer. Hindenburg eu profite pour transporter une fois de plus de J'est à l'ouest ses divisions éprouvées. On peut croire qu'il dégarnit également le front russe de ses canons dont il renforce ses artilleries devant Douai et face à l'Aisne. L'Autriche qui,naguère, appelait à son aide l'Allemagne contre les légions victorieuses de Broussilof suffira bien, aujourd'hui, à contenir les velléités que pourrait avoir l'ours russe de mordre. Et toute la force militaire allemande se rue à la rencontre des vainqueurs de Yimy et do Vailly. Il y a d'autres raisons. La tactique défensive même appliquée avec succès ne peut donner de résultats positifs. Il faut qu'elle s'accompagne d'un mouvement offensif dont elle constitue la condition. Ainsi la -tactique allemande, depuis que les Alliés ont refusé les offres de paix du 12 décembre dernier, tient en cette double formule: défensive sur terre, offensive sur mer. Il faut que les soldats — et aussi le peuple allemand — tien-nont jusqu'à ce qu'enfin les sous-marins aient réduit l'Angleterre à merci. Aujourd'hui se présente une occasion à la diplomatie de Berlin de rentrer en ligne. Elle ambitionne de précéder l'amirauté au but/. Cette paix que les sous-marins 'd<3vaieîit~ obtenir de la lassitude anglaise, ces messieurs de la Wilhelmstrasse l'obtiendront — ils le disent — de la fatigue du peuple russe. Ils pnt monté le coup du congres de Stockholm. Scheidemann y représentera l'empereur et parlera en son nom. Il sera# fortement soutenu par des socialistes neutres, Scandinaves, puisses, hollandais. Déjà M. Troelstra est allé prendre le mot d'ordre. Le chef du parti ouvrier hollandais, qui n'a jamais mis sous le boisseau ses sentiments germanophiles, a vu le ministre des affaires étrangères Zimmerman. Les interviews, dont il se montre fort prodigue, laissent percer la satisfaction qu'il éprouve d'avoir été admis à l'honneur de jouer un rôle dans la partie qui se propare. Sa vanité de • petit bourgeois de Groningue en est flattée au point qu'il en oublie la discrétion. Il laisse entendre que bientôt les Empires du Centre feront connaître leurs conditions de paix: l'Autriche renoncera à s'annexer la Serbie et il y a même des chances pour que l'Allemagne rende son autonomie à la Belgique. Que de générosité! Troelstra ne le dit pas mais on a l'impression qu'il le pense. Hâtons-nous de dire, cependant, que tous les membres de la délégation hollandaise ne pensent pas comme lui. Il n'y aura pas que le suédois Branting pour faire de l'opposition à la volonté de Guillaume II. Il sera certainement soutenu par Vliegen et d'autres, mais cela ne fera jamais qu'une minorité. Et la majorité décidera.Décidera quoi? Car, enfin, si nul ne met en doute la parole de M. Troelstra, ses affirmations sur ce qu'il croit être les conditions do paix de l'Allemagne n'ont aucun caractère officiel. Hé bien, ces conditions, l'Allemagne les fera connaître elle-même au moment opportun. On a lieu de croire que lo chancelier fera là-dessus une déclaration publique au Reichstag, vers le milieu du mois de mai — pendant la réunion du Congrès. Celui-ci, parlant au nom du prolétariat universel (où sont les Français, les Anglais, les Américains, etc?), déclarera que la paix allemande est juste et nécessaire et le tour sera joué. Certes, Lenin et ses partisans ne sont pas assez forts pour pousser la Russie à se soumettre aux résolutions du Congrès de Stockholm,. H n'en reste pas moins vrai que, pour l'heure, la Russie n'est pas gouvernée. Un acte du pouvoir, si insignifiant fut-il, mais un acte, nous plairait infiniment mieux que tous les beaux discours que l'Agence Télégraphique de Pétrograde nous transmet avec •argesse. Et quand nous voyons des documents comme ceux où le parti ouvrier russe, au nom d'on ne sait quelles idéologies dont on croyait que les premiers coups de canon du mois d'août 1914 les avaient dispersées pour toujours, invite les ouvriers des fabriques de munitions à chômer le lr mai, nous avons lieu de nous (attrister, sinon de nous inquiéter de cette plaie du pacifisme antihumain autant qu* anti-nation al dont souffre en ce moment le peuple russe. Et cependant, pour se rendre compte du danger, pour reprendre conscience en même temps de la profonde realité des choses et du devoir impérieux qui s impose a chacun, ne suffirait-il pas à ces hommes, qui ont des frères et des fils au front, de lire le bref et brutal avis où le ,,Var#arts" déconseille de la façon la plus formelle à tous les adhérents de la sozial-democratie allemande de cesser le tra-tvâîl ne fut-ce qu'une heure, une heure qui .-leurrait êjg£ à & £3trie. Ainsi les [ socialistes boches se réclament à chaque . moment de leur patrie. Est-ce que les so-! cia.listes russes répudieraient la leur? En cela consiste l'espoir suprême de l'Allemagne et de son empereur. Cest pour atteindre lè terme où elle croit, qu'à la suite de la manoeuvre do Stockholm, la Russie prolétarienne va trahir les démocraties de 1 l'Occident au profit des monarchies auto-' cratiques cïù Centre, que l'Allemagne oppose les poitrines de ses soldats aux obus français et anglais. Les travailleurs russes peuvent faire échouer la manoeuvre avec un peu'de fermeté et de bon sens. Ils n'y failliront pas. Charles Bernard. P. S. — Les typos ont imprimé dans l'article du. vendredi 27, intitulé ,,Le Piège de Stockholm" : la canaille de la tsarine. C'est la cama-rilla de la- tsarine qu'il faut lire. —«sr» Les mauvais bergers» Gustave Hervé blâmait récemment dans ,,La Victoire" les mauvais bergers qui, en Russie, poussaient à la lutte des classes et à la révolution sociale. Que les Russes y prennent garde, ajoutait cet écrivain socialiste, s'ils suivent ces conseils pernicieux ils feront le jeu de Guillaume. On peut en dire tout autant de nos mauvais bergers à nous qui, à l'heure où la Belgique râle sous la botte allemande, sèment lia zizanie parmi ses enfants sous le prétexte de lutte de classes. Le moment est d'autant plus mal choisi pour réveiller les querelles d'autan que, dans la Belgique occupée, tous, bourgeois ot ouvriers, luttent coude à coude contre les tyrans boches. Cette union dans le combat a été signalée, il y .a quelques semaines, par Emile Vander-velde, dans un discours prononcé à Nancy, et aucours duquel le leader des socialistes belges s'est exprimé comme suit: ,,Les déportations ont été pour l'Allemagne le crime suprême et la suprême honte. Mais les Belges sh toutes les- classes ont trouvé l'occasion de faire valoir leur attachement à l'honneur et à la liberté, jusqu'au jour prochain, espérons-le, où la victoire leur rendra leur patrie libre et indépendante." Déautre part, un docteur américain, qui s'en fut, il y a quelques mois, faire une enquête sur l'état de santé publique en Belgique, constatait que la noblesse et la bourgeoisie de notre pays avaient fait tout leur devoir envers la classe ouvrière. Au surplus, ce n'est pas par la division mais bien par l'union de tous les citoyens que la Belgique pourra être restaurée. C'est là une vérité élémentaire mise récemment encore en pleine lumière par Gustave Hervé dans un article consacré au ,,Congrès du Livre" qui vient de se tenir en France:* ,,Comme ce Congrès, où patrons et ouvriers cherchent ensemble le bien commun de leur corporation, nous change de la lutte des classes d'avant la guerre! Que dans toutes les branches de la production le mime esprit anime les forces patronales et ouvrières et l'on verra si ce pays, .dont le ressort | est si prodigieux, mettra longtemps à se relever de ses ruines." Ce qui est vrai pour la France l'est davantage encore pour îa Belgique. Ce n'est qu'en restant fidèle à notre devise nationale que nous pourrons rendre à notre chère patrie le rang si brillant qu'elle occupait autrefois dans la société des nations. ..ag , Q , «a». Les conditions de la vie en Beigip occupée Dans son numéro du '4 avril 1917, un journal belge, paraissant à Londres, publie un article qui réfute de la belle manière les allégations fantaisistes de M. Whitâker, sur les conditions de la vie en Belgique •occupée. De cet article, qui a pour sous-titre: „Un copain de miss Hobhouse", nous extrayons le passage suivant : ,,Mais Whitâker va un peu loin quand il affirme avec aplomb que ,,la Belgique produit autant de denrées alimentaires qu'avant la guerre, quand elle pouvait exporter les produits de ses cultures intenses en Angleterre et en France." ,,Or, voici quels sont les chiffres des impor- ' tations qui étaient- nécessaires aux Belges pour j leurs besoins, pour avoir de quoi vivre, — chiffres officiels de 1912, ô jeune Whitâker! Production Impor- Déficit tation Pommes de terre 3,253,000 — '— Navets 2,046,000 — _ Betteraves à sucro 1,702.000 — — 1 Avoine 501,000 137,000 21 % f Pois et haricots ... 24,000 55,000 70 % i Froment 410,000 1,490,000 78 % 1 Orge .» 91,000 375,000 80 % { Riz — 51,000 100 % Maïs — ' 556,000 100 % . ,,Donc, nous pouvions faire face à notre consommation en pommes do terre, en navets ^ et. en sucre de betteraves, mais cela ne suffit * pas à des êtres humains." ( On peut, ajouter que les déportations d'hom-mes, l'enlèvement des chevaux, les cyniques c réquisitions et l'achat sournois par personnes j interposées — allemandes ou t eu tonisées — n'ont certainement pas augmente la quantité ^ do céréales dont disposait la population de la Belgique occupée. f j n y a un an j 1er mai 1916: Les rebelles de, Dublin cajn- f tule-ivtï , < En Belgique. A Bruxelles Depuis le début de la guerre, la presse mondiale a fait un grand éiloge de lessp-ii d'organisation des Allemands. Ce sens de l'organisation, les pouvoirs publics ont eu une belle occasion de l'exercer en Allemagne, dans leur lutte contre la crise alimentaire. En même temps, les Belges, livrés à leurs propres forces, secourus seulement par la ,,Commission for Relief in Belgium", ont dû parer à une situation du même genre, rendue plus périlleuse pour eux, par le fait de la présence de l'ennemi dont les saisies, les réquisitions, les monopoles de certains produits constitués au profit de l'envahisseur, raréfiaient les vivres à l'intérieur du pays ou en entravaient le transport.L'intelligente cellaboration des administrations locales et régionales belges avec les hommes de bonne volonté qui offrirent spontanément leur concours eut raison de bien des •difficultés, de sorte que, sauf en de très rares occasions, la population ne fut jamais réduite à une disette complète. Cela n'empêche les feuilles teutonisées, paraissant en territoire occupé, de critiquer avec amertume, à propos de vétilles, les administrateurs belges et de leur opposer la supériorité de l'administration allemande. Un article du journal danois Jyllcmds-Posten, paru sous le titre : ,,L'endurance de l'élément civil en Allemagne se relâche -de plus en plus", répond indirectement aux réveillantes imputations d'une presse stipendiée. L'article n'est pas inspiré par un désir de polémique; son auteur borne son ambition au rôle d'informateur; ses constatations et ses conclusions n'en ont que plus de poids. ,,On a invoqué, à maintes reprises, dit le journal danois, le talent d'organisation et la disciplina, allemandes comme un des principaux facteurs qui ont permis à l'Allemagne de tenir tête jusqu'à présent à des ft . .3 bien supérieures. ' Les ennemis de l'Allemagne reconnaissent eux-mêmes ce talent, et les Allemands se complaisent à décrire, en des termes pompeux, la docilité de la population à se soumettre, jusque dans les moindres détails, aux règlements que les autorités prescrivent avec une surprenante sagacité. ,,A mesure que la guerre tire en longueur et que des symptômes de fatigue se font jour dans les couches profondes du peuple, ces louanges, que les Allemands s'adressent à eux-mêmes, ne doivent plus être pris au pied de la lettre. Après tout, ils ne sont eux-mêmes que des hommes et lorsque les hommes commencent à avoir faim ils s'insurgent contre les lois. De même que la discipline semble se relâcher en certains points, de même les facultés d'organisation commencent à faire faillite en d'autres. L'économie du peuple allemand tout entier est menacée. ,,Ce phénomène se remarque surtout par l'incapacité des autorités à maintenir une réglementation équitable pour les prix ma-xima et par leur lutte contre les accapareurs'. On a pu remarquer maintes fois, de nême que chez nous, du reste, que,lorsqu'un prix, maximum était fixé pour un article, :elui-ci disparaissait du majphé avec une surprenante rapidité. Les producteurs s'attachaient à la fabrication d'articles qui offraient la perspective de plus gros bénéfices. L'expérience a prouvé que l'introduction les prix maxima n'est qu'un côté de la question; il flaïut, d'autre part, le contrôle de l'Etat et l'assurance que la production continue dans les mêmes conditions que par le t>assé. ,,De même pour le système des cartes, on l'a pris souvent que des demi-mesures. Le jut de cette réglementation est, en effet, d'assurer une- répartition équitable des /ivres dont on dispose. Mais cette louable prévoyance est réduite à néant, si l'on ne veille pas au préalable à ce qu'il y ait réclament quelque chose à distribuer. Les mé-îagères .allemandes se plaignent sans cesse ]ue,lorsqu'elles se présentent avec leurs car-;es en main aux centres d'achat,, elles ne ; meuvent rien recevoir, pour la bonne raison ' ju'il n'y a plus rien à vendre. Le civil en ■ Allemagne considérait la distribution de cartes pour toutes espèces de produits ali-nentaires comme une garantie de la part les autorités \qus l'on pouvait obtenir les )roduits indispensables à l'existence quand >n avait Ses papiers en ordre; en quantité ■estreinte sans doute, mais suffisante pourtant pour se tenir en vie. Cette interpréta-ion n'était pas correcte, car le système des :artea ne garantissait qu'une répartition gale et non la présence même des produits risés.' Il était naturel, cependant, que l'iii-erprétation contraire se répandit, ce qui a lonné lieu à de profonds mécomptes et à un if mécontentement envers les autorités. A [uoi bon ce pompeux appareil, disait-on, s'il io pouvait assurer les choses les plus indis->ensables ? ,,Les suites naturelles du manque de con-iance dans l'efficacité des mesures économises prises par le Gouvernement furent que es ménagères cherchèrent à sa tirer d'af-aire elles-mêmo. De là, brèche dans ' la Lisciplino ~ qui était la condition ,,sine qua ion" do la marche régulière des réglemen-•à-tions prises dans l'intérêt commun. Lors-Lug le public acquits la. gonyietion cjuet les ciui/unues euiic'iiu u. aoau.i'Ci a, OJJ.a- cun la quantité dont il avait besoin, il chercha à se pourvoir lui-même. Mais, pour arriver à ce but, il n'y avait qu'un moyen: l'argent. Non seulement les producteurs, mais aussi les consommateurs eurent aussi intérêt à s'écarter des prix fixés officiellement, car en présence des quantités sans cesse moindres de produits disponibles on ne pouvait arriver à se procurer quelque chose qu'en payant un prix supérieur. De cette façon, les détenteurs de cartes distribuées par le Gouvernement qui avaient confiance dans ce mode d'achat pouvaient arriver au magasin pour trouver que ce dernier était vide. ,,11 est clair que, lorsque acheteurs et vendeurs sont d'accord pour tromper la vigilance du gouvernement en ce qui concerne les prix et la quantité qui peut être vendue à chacun, tout contrôle officiel devient impossible. Lo vendeur est anxieux d'obtenir ein cachette le plus haut prix possible et l'acheteur se gardera bien de le dénoncer, de peur de se fern-cr à lui-même, pour l'avrui' la p< ssibilité de so procurer quelque chose, sans compter les pénalités qui dans certains cas peuvent l'atteindre aussi bien que le vendeur. Plus les autorités remarquent que lo contrôle économique est prêt à leur échapper et plus elles s'efforcent, naturellement, de le retenir entre leurs mains. ,,De cette façon, dans beaucoup d'endroits, en Allemagne, on s'écarte de plus en plus des stipulations de )a loi. Les ménagères passent outre aux défenses de faire des provisions chez soi, et celles qui ont de l'argent paient ce qu'on leur demande, pourvu qu'elles obtiennent ce qu'elles désirent. C'est ainsi que les journaux peuvent écrire que l'on a payé 300 Marks pour une oie ou 800 Marks pour un grand jambon. En payant de pareils prix les consommateurs contre darrent de la façon la pius efficace les efforts du Gouvernement tendant à faire profiter aussi les classes moins aisées des disponibilités existantes. La marmelade et le pain de guerre sont à peu près les seuls produits qui soient à la portée des ' classes moyennes et ouvrières. ,,H n'est pas étonnant, tlans ces conditions, que la faticme de la guerre 6e répande •de plus en plus. Dans les journaux et les périodiques allemands on se plaint ^e plus en plus que l'esprit de la population n'est plus le même qu'au début de la guerre. Lorsque la loi sur la militarisation des civils fut votée il y eut comme une renaissance de l'ancien enthousiasme : chacun devait faire son devoir. L'idée seule que la nation tout entière se trouvait dans les rangs avait quelque chose de captivant pour les esprits allemands. Mais cet enthousiasme, qui avai: été 'nouirri par les victoires contre la Roumanie-, est maintenant sur le point de s'éteindre de nouveau. ,,Naturellement, cette dépression morale n'appiairaît pas* très distinctement à la surface, d'autant plus que les moindres illusions dans ce sen3 sont immédiatement étouffées par la censure. Mais, en lisant attentivement entre les lignes, notamment pour ce qui est inclusivement réservé aux lecteure alUemands, et en règle générale n'est pas supposé à tomber ?ous les yeux des profanes, on peut te rendre compte du travail de désagrégiatio/i qui se produit dans les couches profondes du coeur allemand. ,,La fatigue de la guerre n'est pas, il est vrai, ressente seulement par les Allemands et leurs alliés, mais nous nous trouvons ici en présence de l'éventualité qui. a été souvent pronostiquée par les Anglais : à savoir que, dans notre guerre, le vaincu sera celui qui devrai reconnaître le premier qu'il né peut pas ailes plus loin. Plus la guerre dure, plus il paraît probable que ce seront les Allemands qui seront dans ce cas. , ,11 est probable que, vu l'ouganisation allemande et la discipline du peuple aile- , mand, cet aveu fatal ne se fera pas petit à , petit, mais s'imposera subitement. Les Al lemandfl tiendront bon aussi longtemps qu'ils auront le moindre espoir d'être récompensés de leur endurance et c'est pourquoi l'effondrement arrivera tout à coup. Cette soudaineté ne sera pas un des phénomènes les moins remarquables de cette guerre, remarquable entre toutes. Seul, le moment où ' cette éventualité se produira reste encore dans les ombres du mystère." Atâ Ws&ys Wallon Pour suppléer aux services de la police, impuissante actuellement à réprimer tous_ les abus, do braves gens — qui ont été victimes de voleurs — sont obligés, par la voie des journaux, de promettre des récompenses pécuniaires à ceux qui donneront des indices sur- les auteurs des vols! * * * Les fermiers et métayers de l'arrondissement de Tliuin vont fonder une société pour l'alimentation à bon marché dos ouvriers et des pauvres. Le kilo de viande, ne coûterait pas plus de quatre francs à ceux-ci. * % * A Châtelet on s'est battu ferme devant les magasins d'alimentation. Les employés ont . été pris à partie par la foule affamée et traités assez durement. * * * Un groupe de mères de famille de Gilly ont manifesté leur mauvaise humeur contre l'oeu- j vre de la soupe populaire qui ne les servait pas à leur convenance paraît-il. Deux arrestations ont été opérées. Dans plusieurs localités du pays wallon des manifestations se sont produites, provoquées par l'aplomb invraisemblable des paysans qui osaieut demander un franc d'un kilo de choux-raves alors que, précédemment, ils les vendaient soixante centimes. Un peu partout ces horribles paysans ont été chassés après avoir reçu de salutaires raclées. * * * Les voleurs enlèvent tout ce qu'il peuvent trouver. Aux professionnels — qui ont pu prendre des leçons depuis l'invasion du pays — se sont joints de nombreux amateurs. Pour leur débuts, ils ne réussissent pas trop mal. A preuve, ceux-ci qui arrachent les clôtures du chemin de fer sur une distance de cent mètres, rue du Gosson, à Jeineppe, et ceux-là qui volent une somme do 8.200 francs en .billets de banque au préjudice de M. Pirson, à Tilleur. Nous ne mentionnons même pas les nombreux autres inconnus qui s'attaquent aux poulaillers et, sans que les propriétaires entendent rien, arrachent sur place la tête aux malheureux volatiles endormis! Paras le® Fla2îsIaoes L'inspecteur d'étape à la*suite de la 4e armée, qui portait le nom si caractéristique de vein Hunger, a été remplacé par la général von Schickfuss, que les habitants du territoire d'étape s'entêtent à appeler van Stinckfuss. Le nouveau promu s'est distingué aussi- i tôt à l'attention des foules en infligeant de nombreuses amendes et en prenant des arrêtés aussi saugrenus que filandreux. Mais il y a mieux. C'est le ,,Bekendma-chung" qu'il vient de signer et qui est rédigé dans les termes suivants : ,,Dans la commune de Oost-Roosebeke les habitants qui devaient so faire inscrire le 3 janvier 1917 comme travailleurs civils ne se sont pas présentés. Ils n'ont envoyé que trois lemplaçants rémunérés. La patrouille qui dut revenir sans avoir obtenu la résultat désiré fut, par surcroît, huée et conspuée d'une façon scandaleuse par la foule. La commune d'Oost-Roosebeke, pour j ces faits, est punie d'une amende de mille marks." Si les von Bôdenstéin, voiï Savornin-Loh-man, von Sleeswijck et von René De Clercq veulent relire attentivement ce petit papier, ils se rendront compte de l'état d'esprit des Flamands et de la haine qu'ils ont de tout ce qui est allemand. Que lç professeur von Steinmetz aille à Oost-Roosebeke demander l'avis des habitants sur l'autonomie do la Flandre et le voyage à Berlin des Judas aktivistes? Il n'aura pas — ainsi — perdu son temps. * * * Les Boches font publier dans les journaux censurés l'entrefilet suivant : „Un bombardement exécuté par l'artillerie des Alliés a coûté la vie à un Belge, François Germomtrez, no lo 11 septembre 1873, qui était occupé à des travaux champêtres à Wilskerke."-Mais cette nouvelle les condamne. Ce sont eux qui obligent les cultivateurs à travailler a proximité des lignes de feu. * * * Les écrivains boches no savent comment plaire aux Flamands. La meilleure manière serait de j ne pas écrire. Mais, comme ils ne voient là, Flandre qu'à travers les sept imbéciles qui sont venus les voir à Berlin, ils s'imaginent qu'il suffit do flatter les Flamands pour s'en faire des I amis. En quoi ils ont tort, une fois de plus. Seulement, ils se mêlent de vouloir analyser le mouvement littéraire flamand. Et c'est ici qu'ils montrent le bout de l'oreille et l'ignorance dans laquelle ils sont de ceux qui enrichirent la littérature flamande. Un certain Itudolf Alexander Schrôder écrit dans le ^Frankfurter Zeitung" un article sur ,,Das Schriftuur der Flâmer". On y trouve des stupidités du genre de celle-ci: ,,Conscience était un ardent ami des Allemands" et un peu plus loin: ,,Stijn Streuvels (sic) est l',,Ostflame", lui qui est né à Heule près de Courtrai, d'une soeur de Guido Gezelle qui vit le jour à Bruges.'' Or, Streuvels a habité Arolgem et Ingoygliem, — qui sont en Flandre occidentale! * * * On annonça, il y a quelque temps, la mort du peintre Herman Broeckaert. Celui-ci a aussitôt, par la voie de la presse, démenti, avec liumour, cette information : ,,Rassurez mes créanciers, dit-il, et merci aux amis qui ont prié pour le repos de mon âme, mais je n'ai pas encore pris place dans la barque de Caron." * * -x Dix-sept déportés de Wiclielen, près de Ter-monde, sont morts en Allemagne à la suite de privations et de mauvais traitements. Am Littoral Les Boches ont des trouvailles. Ils font publier dans les journaux un avis aux ternies duquel l'artillerie française bombarda Mid-delkerke. „Le bombardement, disent nos ennemis, a laissé chez la population une impression d'accablement et d'amertame." Contre qui? Puis, plus loin, au sujet du bombardement de Comines, on lit : ,,Les habitants se sont montrés indignés!" Aisx frontières Il se passe actuellement un fait bien caractéristique. Contrairement aux années précédentes, les Boches ne cultivent plus la bande de terrain 6e trouvant entre les deux fils électrisés. De cette façon, une largeur de 70 à 80 mètres de terrain reste improductive. Quand on demande aux boches la raison de cettei mesure ils répbndent qu'ils veulent laisser ce soin aux cultivateurs eux-mêmes. Si on leur répond que c'est par rrianqu# de bras et de chevaux et qu'il va bientôt falloir quitter la contrée^ ils haussent les épaules^- A propos des déportations belges. Si les hommes de ce siècle étaient tels qu ils^ devraient etre et que nous avioi^ espéré qu'ils seraient, il n'y aurait rien à ajouter à l'appel que les ouvriers belges i viennent de lancer au monde civilisé. Cette ! page,qui n iest pas une J^ge littéraire ni uno amplification oratoire, mais un document authentique, d'une précision, d'une réserve, d'une sobriété tout ensemble admirables et effrayantes, est l'un des plus déchirants cris de détresse qui aient retenti sur la terre depuis que celle-ci a pris figure humaine. Il nous dit, cet appel d'un tragique sans précédent, qu'en ce moment cinq à huit cent mille ouvriers, de dix-sept à soixante ans, en fait, dans un. pays qui ne compte plus que six millions d'habitants, tout ce qui, jusqu'L ce jour, dans les classes laborieuses, aivait échappé à la mort par la misère et la faim, aux massacres çfc aux chances des combats, est déjà ou sera d'ici peu réduit en esclavage. Et quel esclavage! On croit avoir dit et tout fait quand on s'est indigné au sujet de cet abominable mot qui no devait plus jamais souiller nos lèvres et dont nous avions presque oublié l'odieuse signification. Mais aujourd'hui, cette, signification est mille fois plus terrible! Il ne s'agit plus seulement d'accabler nos bourreaux sous la réprobation de l'univers. Votre réprobation, ah! ils-s'en soucient bien! Ils sont tombés où la honte ne peut plus les rejoindre, car la honte a encore des dégoûts qu'ils n'ont plus ! Il s'agit aujourd'hui de rendre le moins meurtriers qu'on pourra les sursauts d'agonie, les dernières convulsions d'un monstre ivre de rage et d'infamie. Il n'entend plus les mots qui mènent l'humanité; il n'est plus sensible qu'aux coups qui matent les bêtes fauves. Il faut donc le frapper où l'on peut, comme on peut, quand on peut, tant qu'on peut, dans sa vanité, dans ses affections, dans ses relations et surtout à la bourse et au ventre ,qui sont les deux sièges de ^a vie. Or, vous seuls qui portez encore ce nom de ,,neutres", qui quelque jour vous semblera- bien lourd,vous seuls pouvez encore empêcher ou punir certains crimes, contre lesquels, hors de la portée de nos armes, nous ne pouvons plus rien. Ceux qui lea commettent, ces crim.es, vivent au milieu de vous, entrent dans vos maisons, vous entourent de sourires obséquieusement menaçants, vous serrent la main dans vos rues, dans vos salons, dans vos clubs, s'enrichissent à vos dépens, s'asseoient peut-être à votre table et osent encore vous traiter en égaux. Il est temps de leur faire sentir par des actes qu'il n'en est plus ainsi, qu'ils ne sont plus les égaux de personne sur.cette terre et qu'il y a désormais entre l'humanité et eux un abîme qu'ils ne pourront franchir qu'après que de longues années de pénitence, de souffrances et d'humiliations les auront enfin purifiés et rendus à peu près semblables aux autres hommes. („Le Refuge".) Maurice Maeterlinck. : Nos Braves. En face de LLzerne, les tranchées allemandes qui dévalent des ondulations de Bix-schoote viennent rejoindre le canal de l'Yser à proximité des vestiges du pont do Steen-straat. Elles 'bordent ensuite la digue du canal jusqu'à Boesiinghe. Au point où elles s'accrochent à la rive, l'ennemi a construit de solides ouvrages en béton armé, occupés par uno garnison importante. Notre commandement résolut do détruire ces fortifications. Un détachement do fantassins et de sapeurs, sous les ordres des lieutenants Beoquet et iSterckx, fut chargé de prendre l'ouvrage d'assaut et de le détruire. Dans la nuit du 29 au 30 mars, le génie, presque sous lo nez de l'ennemi, jeta uno passerelle sur lo canal très profond et très large en cet endroit. Immédiatement après, notre artillerie concentrait ses feux sur la tranchée ennemie. En quelques minutes plusieurs centaines d'obus vinrent la bouleverser et détruire les défenses accessoires. Puis le tir 6'aJlongea et ce furent les tranchées de deuxième ligne que furent prises sous le feu. Presque en même temps nos fantassins partirent à l'assaut et sautèrent dans les ouvrages ennemis. Un violent corps à corps s'y engage. Grenades et baïonnettes sont de la partie. En quelques minutes nos vaillants fantassins prennent le dessus. Tous les Boches qui résistent sont expédiés chez Satanas. Les autres sont faits prisonniers. Maintenant le feu d'artillerie s'allume sur toute la ligne et les mortiers de tranchée entrent en action. C'est un vacarme infernal, une pluie de projectiles. Nos hommes n'en continuent pas moins à nettoyer systématiquement les tranchées boches. Les soldats que l'ennemi essaie d'envoyer à la rescousse sont pris à bout portant sous nos feux. L'adjudant V. descend à lui seul quatre , ,feldgrau" à coups de pistolet. La besogne qui^ leur a été assignée terminée, nos braves reviennent, la baïonnette sanglante, avec leurs prisonniers. Cette affaire prouva uno fois do plus le mordant et la vaillance do ^ nos troupes. On avait demandé des volontaires dans un régiment. Le régiment entier se présenta. Il fallut tirer au sort. Les hommes furent sans exception aussi braves dans l'attaque que stoïques sous le feu. Rarement la mort fut regardée avec un tel mépris. Les officiers payèrent do leur personne aveo une audace et itno bravoure prosquo incroyalbles. Le lieutenant Sterckx fut blessé à la tête et ne dut la vie qu'à la solidité de son casque. Quant au. lieutenant^Be^j^jA^v m fefelga dfffla

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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