L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 24 Novembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 06 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/639k35nb9c/
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3&me Aritlfcë N°. yea 5 cents Vendredi 24- novembre I9jl6 L'ECHO BELGE L'Union ta si la Force, Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. „ ... . ( Charles Bernard, Charles Herhlee, Comité de Rédaction: J „ , . ' . , ( René Chambry, Emile Painpare. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. Voorburgwal 234-240, Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! Ko!!andefl.l.50parmois. Etranger fl.2.00parmoim Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Encre Perdue Il y a quelques semaines le ,,Nieuwe Botterdamsche Courant" commentait un ouvrage paru à Bruxelles: ,,La Belgique au tournant de son Histoire". C'est un plaidoyer en faveur de la reconstitution d'une Belgique à peu près telle que nous l'avions vue dessinée à la première page de nos petits atlas historiques sous la rubrique: l'ancienne Gaule. C'est, ma îoi, un beau morceau de pays taillé à larges pans dans les Pays-Bas, l'Allemagne et la France.... Le journal de Rotterdam n'avait pas cru devoir attacher une bien grande importance à cet opuscule. Manoeuvre allemande pour brouiller les Hollandais et les Belges? Passe-temps d'historien ou de diplomate oisif? Dans l'un ou dans l'autre cas ce petit livre ne méritait que d'être signalé à titre de curiosité. Il n'y a pas un Belge, est-il besoin de le dire, qui songe à réunir sous le sceptre du Roi Albert les anciennes provinces habitées par les Ambiva-rites, les Bellovaques et les Trévires. Nous avons déjà sur nos places publiques des statues dédiées à Boduognat et à Ambiorix. Laissons en paix Indutiomar.... Cependant le ,,Algemeen Handelsblad" reprend aujourd'hui cette petite spéculation historique et s'en irrite: ,,C'est si clair, si bien fait!" dit-il. Hé quoi? Les Néerlandais savent l'histoire cependant et ce n'est pas notre faute si ethniquement, historiquement et économiquement de vastes territoires sis aussi bien à l'est qu'au sud et au nord de notre pays en font partie intégrante? Mais depuis bientôt deux mille ans, après chaque guerre — et il y en eut des centaines — les frontières de cette ancienne Belgique, telle qu'elle se trouve délimitée dans les Commentaires, ont subi des modifications plus ou moins considérables. Si l'empire de Lo-thaire créé par le traité de Verdun en 843 avait pu vivre et prospérer, ces modifications auraient eu' lieu dans le sens d'une extension. C'est 1© contraire qui se produisit. La France et l'Empire empiétèrent sur notre territoire. Un moment, les ducs de \ Bourgogne, qui furent nos vrais princes nationaux et dont la puissance contrebalance celle des rois de France et des empereurs, faillirent reconstituer l'ancienne Lotharingie ou, si l'on préfère, la Belgique de l'époque de César. On sait les causes de leur échec. Les provinces du nord réussirent à s'arracher à la domination des rois d'Espagne. Elles assurèrent leur liberté et, ce qu'elles ambitionnaient par-dessus tout, leur monopole économique par ces funestes traités de barrière auxquels ne souscrivirent que trop complaisamment les empereurs, nos nouveaux maîtres. C^ esprit des traités de barrière subsiste encore dans le «traité de 1839 qui enferma la Belgique dans ses limites d'avant Je 2 août 1914. Tout cela est archi connu. S'il est vrai qu'après chaque grande commotion historique où notre pays a été mêlé il a subi des modifications d'ordre politique et territorial, il n'est gas de raison pour qu'il n'en soit pas de même cette fois-ci. Quoi d'étonnant à ce que certains esprits se laissent aller à des solutions d'ordre spéculatif dans l'hypothèse d'une victoire de nos armes? Autre chose est de savoir jusqu'à quel point ces petits jeux, dont l'inopportunité n'a pas besoin d'être mise en lumière, correspondent à une réalité objective. Les Belges désirent seulement rentrer dans leur pays; l'immense majorité d'entre eux tiendrait pour fou l'olibrius qui, dans l'état actuel de la guerre, viendrait leur parler d'agrandissements et de conquêtes. Il n'en reste pas moins vrai que les hommes si^r qui repose la responsabilité de l'avenir et qui auront à fixer le statut futur de la Belgique se préoccupent de certains problèmes dont la guerre actuelle impose la solution. Ceci est-il le secret des chancelleries? Pas encore. Les chancelleries se mettront à l'oeuvre lorsque le rôle des militaires qui est de nous assurer la victoire sera terminé. C'est alors, mais alors seulement, que le concert des puissances, dont ç'aura été la tâche d'écraser le militarisme germain, recréera une Europe où le retour d'une catastrophe comme celle' que l'Allemagne a déchaînée sur le monde sera rendu imposssible pour autant qu'il entre dans les prévisions humaines. Quel aspect aura cette Europe nouvelle? Nous n'en savons rien si ce n'est qu'elle sera l'Europe du Droit. Cependant, les Hollandais sont inquiets et nous cherchent noise? Hé, qu'ils s'adressent donc au roi de Bavière qui a demandé dans un discours retentissant l'annexion à l'Allemagne des bouches du Rhin, de ces terres d'alluvion du grand fleuve allemand qui constituent tout le royaume des Pays-Bas. Au surplus, est-ce notre faute si le monde se reforge, à nous qui nous sommes trouvés si péniblement entre l'enclume et le marteau? Les vains amusements des remanieurs de cartes ne feront pas plus tomber les dés dans un sens que dans l'autre et nous ne sommes pas non plus responsables de leurs incartades. Est-ce que nous en voulons, nous, au peuple hollandais de la propagande des pan-néerlandistes ? ,,Ce serait une belle barrière, disait récemment un officier de ce pays à un de nos amis, que la Hollande agrandie de la Flandre d'une part et la Walonnie avec le Luxembourg et l'Alsace-Lorraine d'autre part." Oui, et qu$ d'autres belles choses on pourrait encore s'imaginer. » Jamais comme aujourd'hui on n'a vu à quel point la complaisance du papier est extrême. Il est seulement fâcheux que tout ce noir sur blanc crée une mésentente entre j deux pays faits pour garder des rapports j de bon voisinage. L'histoire semble avoir j prouvé cependant que leurs destinées sont divergentes autant que sont différentes la nature de leur sol et la mentalité de leurs habitants. Mais nous ne voyons pas de causes graves de frictions, bien que certains Hollandais se figurent qu'un beau jour les Belges s'en prendront à eux de n'être pas intervenus à leurs ^ôtés le 2 août 1914. Il serait parfaitement sot de notre part d'articuler de pareils griefs. Les nations ne sont pas des individus et elles n'ont de devoirs que vis-à-vis d'elles-mêmes. La Hollande, réaliste, fait de la bonne politique. Faisons, nous aussi, de la bonne politique. Eu attendant souhaitons la victoire. Charles Bernard. ■ii— ■ Q ■ mm. . Pour la St. Nicolas, la Noël et Ses Etrennes de nos soldats au front Montant des listes précédai~ tes: 25Jf8.9%\ fU + JfSô 'JfO frs. De la iKirt de L. C. et G. van Delft 25.00 „ M elle Simone Meyer 5.00 ,, M. Van. den Beeh 0.50 fl. j• y o.5o „ Pour nos prisonniers ds guerre II. S., Flessingue 7-5.00 frs. Les dâportaiiQBs d'ouvriers belges Sous ce titre on lit dans les ,,Débats" : Le gouvernement belge prépare une protestation officielle contre les déportations d'ouvriers belges auxquelles se livrent les Allemands pour fournir de la main-d'œuvre à leurs usines. Ces pratiques d'un autre âge avaient commencé par nos départements du nord et elles se reproduisent de même en Serbie. Nous n'avons pas la candeur de croire que le gouvernement allemand se laissera émouvoir par les considérations de droit et de justice qui condamnent son attitude. Les stipulations de la Conférence de La Haye, si précises et si impératives qu'elles puissent être, ne le gêneront pas davantage. L'Allemagne fait la guerre à la manière des peuple)} primitifs. Les populations conquises devenaient alors des troupeaux d'esclaves, dont le bon plaisir du vainqueur disposait sans autre règle que son intérêt. Nous en revenons là avec un minimum d'hypocrisie dans les mois. Les Belges condamnés aux travaux forcés pour le compte et au profit de l'ennemi 6ont réquisitionnés, ou quelque chose d'approchant, mais leur servitude n'en est pas moins pleine et entière. De même les Polonais qui vont être contraints de se battre pour le roi de Prusse contre leurs compatriotes porteront. le titre d'alliés, mais un alli,é involontaire et encadré par -le conquérant est exactement dans le même cas que les captifs d'Assurbanipal ou d'Attila. Tout cela, l'humanité espérait ne plus le revoir, et elle le revoit avec des proportions que les temps barbares n'ont pas .connues. Le progrès de la civilisation matérielle, quand la conscience morale ne le sent pas, ne peut qu'accroître le fardeau de l'iniquité en mgttant aux mains des peuples sans scrupules des moyens plus puissants d'exeroer leur malfaisance. • La Belgique martyre va encore une fois faire entendre la voix du droit. Nous ignorons si les neutres persisteront à couvrir de leur silence des actes-, qui sont la négation de tout le progrès accompli par l'humanité civilisée depuis des siècles, mais ce que nous savons, c'est que ces actes renforcent la terrible obligation où se trouvent les Alliés de poursuivre la lutte jusqu'au jour où tous ces crimes recevront leur sanction et où ceux qui les commettent seront mis hors d'état de recommencer* im 9 m Supplique à la Reine Wilhelmine Le congrès es comités belges qui s'est tenu à Baerle-Duc a décidé à l'unanimité d'adresser à Sa Majesté la Reine Wilhelmine une supplique pour obtenir sa haute intervention contre les déportations de civils belges. Une commission, composée de MM. Dierckx, Dupont, Fierens, Simonis et Van Cauwelaert, a été chargée d'eu Tédiger le texte et do réunir le3 signatures de tous les Belges résidant en Hollande. Les listes, qui sont déposées dans les locaux des divers comités belges, seront reliées plus tard en album et présentées à S. M. la lleine. Les Belges résidant à La Haye sont priés de se rendre d'urgence au local du Comité belge, Groenmarkt 29, pour signer les listes qui sont tenues à leur disposition de 11 heures à 12i. Les Belges résidant à Amsterdam peuvent signer ces listes soit au local de 1',,Union Belge", Heerengracht 617, tous les jours ouvrables, de 10 heures h midi, soit chez M. Férir, président de la Société Belge de Bienfaisance, au Bazar de la Bourse, ou bien encore aux bureaux deJ'j^cho Belge", N. Z. Voorburgwal 234—240. —»■!. // y a un m novembre 1915. — En France, la Commission, de l'Armée décide l'appel de la „ levée de 1917. La Grèce répond en termes conciliants à la note, de l'Entente* En Belgique. Note du Gouvernement Belge sur le travail forcé et la déportation auxquels l'autorité allemande soumet la population belge . Le Gouvernement Belge a déjà, à plusieurs reprises, dénoncé aux Puissances neutres les violations du droit des gens et des principes d'humanité dont les autorités allemandes en Belgique s'étaient rendues coupables. Les dernières informations parvenues de la Belgique occupée confirment des faits nouveaux, auxquels le Gouvernement, du Roi se refusait à croire. Ils révoltent la conscience publique dans tous les pays où le culte du droit est en honneur. Un arrêté, daté du Grand Quartier Général allemand du 3 octobre dernier, a soumis au travail forcé tous les Belges capables de travailler, qui, par suite du manque d'ouvrage ou pour tout autre motif, seraient tombés à charge d"> l'assistance d'autrui. Les individus auxquels cette disposition s'applique peuvent être obligés de travailler hors de leur résidence, c'est-à-dire déportés en Allemagne dans un état de quasi esclavage. La grande difficulté des communications avec, la partie occupée de la Belgique a empêché le Gouvernement du Roi de recevoir tous les renseignements qu'il était anxieux d'obtenir sur la façon dont est appliqué cet arrêté du 3 octobre. Il sait cependant, de source certaine, que l'on procède à la déportation en masse de la population valide. Riches ou pauvres, s'ils sont inoccupés ou sans travail, sont pris inexorablement. Le 24 octobre dernier, plus de 15.000 hommes avaient déjà été enlevés dans les Flandres seulement. Des trains entiers remplis do ces malheureux ont été vus, se dirigeant ■vers l'Allemagne. D'autres ont été expédiés vers les départements français envahis. Les hommes entassés dans des wagons découverts étaient exposés à toutes les intempéries dans l'état le plus misérable. Leur moral, malgré le froid et les privations, ne se laissait point abattre et c'est en entonnant des chants patriotiques qu'ils subissaient cette nouvelle forme d'oppres6ion. Des rafles ont;eu lieu à Courtrai, Alost, Ter-monde, Bruges, Gand, Mons et dans de nombreuses communes rurales et industrielles. Les hommes étaient rassemblés, examinés comme du bétail, ot les valides expédiés vers des destinations inconnues. A Bruges, le bourgmestre, un vieillard octogénaire qui depuis le commencement de l'occupation donnait l'exemple du plus noble patriotisme, a été révoqué pour avoir refusé d'aider l'administration militaire allemande dans sa révoltante besogne; la ville fut condamnée à 100.000 marks d'amende par jour de retard dans l'enrôlement des victimes. Jusqu'à la date di^24 octobre la déportation s'était exercée surtout dans la région des étapes. Dans le reste du pays le# Gouvernement civil a san6 doute hésité à prendre une mesure qui viole non seulement l'esprit et le texte de la convention de La. Haye, mais aussi la promesse solennelle faite à la population par voie d'affiche le 25 juillet 1915 qu'aucune prestation contraire à ses sentiments patriotiques ne serait exigée d'elle. Cependant le Gouvernement du Roi, ayant appris que le recensement des chômeurs s'exerce maintenant sur tout le territoire occupé, a lieu do craindre que les horreurs de la déportation ne s'étendent bientôt à toutes les provinces. La ,,Gazette do Cologne", dans un article dont les journaux paraissant en Belgique ont reçu ordre do publier la traduction, essaie de justifier la mesure inique* prise à l'égard des Belges; elle expose complaisamment les dangers de l'oisiveté où se trouvent beaucoup d'ouvriers et rejette la responsabilité du chômage sur l'Angleterre, qui empêche ^importation des matières premières en Belgique. L'organe du Gouvernement allemand prétend légitimer aussi le travail forcé, en assurant que les Belges ne seront employés qu'aux carrières, fours à chaux et autres industries similaires n'ayant pas de rapport aveo la guerre. Ce dernier argument n'a aucune valeur, .car on sait le rôlo important que jouent, pour la consolidation des tranchées et des fortifications actuelles, le béton et les autres produits des fours à chaux et des carrières. A la prétention de l'Allemagne de répudier toute responsabilité dans l'état lamentable de la classo ouvrière belge, nous répondons que le travail ne manquerait pas à cette dernière si l'envahisseur, d'ailleurs responsable de cette situation par le fait de son agression même, n'avait pas désorganisé l'industrie, enlevé des matières premières, les huiles et les -métaux qu'elle emploie, réquisitionné une foule de machines et d'outils, en attendant^ qu'il rafle peut-être les courroies de transmission, dont il a exigé la déclaration en détail. L'occupant s'est mémo juré de consommer la ruine de l'industrie métallurgique et verrière belge au profit de la concurrence allemande par des droits prohibitifs 6ur les produits exportés en Hollande, 6eul marché qui leur reste encore ouvert. L'ouvrier belge s'est toujours distingué par son activité laborieuse. Si depuis deux ans il a chômé trop souvent, c'est qu'il n'avait d'autre travail en perspective que celui offert par l'ennemi. Son patriotisme lui interdisait de l'accepter, parce qu'il aurait aidé ainsi, indirectement, à la guerre contre sa patrie. L'envahisseur, au moyen du système barbare des déportations en' niasse, poursuit un double but: D'abord terroriser la population en portant le désespoir dans les familles et forcer ainsi les ' travailleurs à prêter leur concours à l'occupation allemande. Cette manoeuvre est encore facilitée par l'annonce que tous ceux qui recevront des secours pour leur subsistance seront soumis au travail forcé. L'ouvrier qui, par dévouement à 6a patrie, refuserait do servir l'ennemi, saura qu'il s'expose à l'exil et à un véritable esclavage.La déportation est donc jin moyen coercitif pour contraindra l'ouvrier à accepter, contre sa conscience, les offres de travail qu'il repoussait.Le second but de l'autorité allemande est de remplacer par des Belges les ouvriers allemands qui, devenus ainsi disponibles, iront sur le front combler les vides do ses armées ; car il lui faut des hommes à tout prix. S'il en était autrement, si elle ne se proposait que de combattre l'oisiveté de nos ouvriers, pourquoi n'employait-elle pas leurs bras sur place dfns les travaux d'utilité publique, à proximité de leurs famille^ et de leurs demeures? Non seulement elle ne l'a pas fait, mais il résulte d'informations de source sûre qu'elle a plusieurs fois déporté des travailleurs ou mémo réduit à dessein au chômage des ouvriers qui n'avaient jamais cessé do travailler et cela afin d'avoir un prétexte pour s'approprier leur travail. D'après les journaux allemands eux-mêmes, on leur offre l'appât d'urf salaire assez; élevé, s'ils consentent à se transformer en ouvriers volontaires, et, dans ce cas, toute espèce d'ouvrage peut leur être imposée. On veut donc amener ces malheureux, par l'espoir d'une amélioration de leur sort, à exécuter des travaux pouvant aider directement à la guerre. Le déporté belge a le choix entre la famine et la trahison. Le Gouvernement du Roi dénonce à toutes les nations civilisées ces procédés indignes qui font litière des lois d'humanité aussi bien que des règles conventionnelles de la guerre dans leurs dispositions relatives au pouvoir de l'occupant.Il proteste avec la dernière énergie contre l'application d'un système que les vaines explications de l'ennemi n'èmpêcheront pas de désigner et de flétrir comme la traite des blancs, une honte qui achève de déshonorer l'occupation allemande si soucieuse, à ce qu'elle prétend, de veiller en Flandre sur les droits légitimes de la population J Les citoyens beiges réduits en esclavage Dana notre numéro d'hier nous avons donné sous ce titre la lettre envoyée le 19 octobre par S. E. le cardinal Mercier au gouverneur général von Bissing protestant avec violence contre les déportations, de nos malheureux concitoyens. A cette même date le cardinal Mercier eut soin de faire parvenir au chef du département politique à Bruxelles, Baron von der Lancken — la personnalité allemande en ce moment la plus importante en Belgique après le gouverneur général von Bissing —, aveo une copie de la protestation que nous avons publiée hier, la lettre suivante:Archevêché de Malines. Malines, le 19 octobre 1916-. Monsieur le Baron, J'ai l'honneur d'envoyer à Son Excellence Monsieur le Baron von Bissing une lettre dont je joins ici une copie. Monsieur le Gouverneur Général a exprimé, tant de fois, même publiquement, sa volonté de réserver une large part de sa sollicitude aux intérêts du pays occupé; vous-même. Monsieur le Baron, avez si souvent affirmé le désir des autorités allemandes de ne pas perpétuer, sous le régime d'occupation, l'état de guerre des premiers jours, que je ne puis croire à la mise à exécution des .mesures dont votre Gouvernement menace les ouvriers réduits, bien malgré eux, au chômage. J'espère que vous userez de toute votre influence auprès des autorités supérieures ifin de prévenir un pareil attentat. Et ne nous parlez pas, ie vous prie, du besoin de protéger l'ordre extérieur ou d'alléger les charges de la bienfaisance publique. Epargnez-nous cette amère ironie. Vous savez bien que l'ordre n'est pas menacé et que toutes les influences morales et civiles vous prêteraient spontanément mainforte s'il était en danger. Les chômeurs ne sont pas à la charge de la bienfaisance officielle; ce n'est pas de vos finances que leur vient le secours. Jugez s'il n'v va pas de l'intérêt de l'Allemagne autant que du nôtre de respecter les engagements souscrits par deux hautes personnalités de votre Empire. J'ai confiance que mes efforts auprès, de Monsieur le Gouverneur Général et auprès de vous ne seront ni mal interprétés, ni méconnus, et je vous prie d'agréer, .Monsieur le Baron, l'assurance de mes sentiments les plus distingués. (Signé:) D. J. Card. Mercier, Arch. de Malin es. A Monsieur le Baron von der Lancken, Chef du Département politique près le Gouverneur Général, Bruxelles. (A suivre.) les déportations dans le liant Le ,,Telegraaf" obtient aujourd'hui des létails sur les déportations dans le sud de a Belgique où la situation est plus précaire }u:'on ne le croit. Les Allemands avaient cru qu'en isolant complètement cette région les nouvelles ne passeraient pas la frontière. En quoi ils se sont lourdement trompés ! Il y a trois semaines, les déportations commencèrent à Jeumont, qui fut déclaré région d'étape il y a à peine quelque temps. Erquelinnes, par contre, continuait à faire partie du gouvernement général, la fron tière formant précisément la limite. La rue qui joint les deux communes est séparée par des barricades de quatre mètres de hauteur. A Jeumont et à Arpent deux cents civils ont été déportés. Lors du dernier contrôle toutes les pièces d'identité avaient été retenues, pour éviter que les appelés pussent prendre la fuite. On sait que dans les régions d'étape les cartes d'identité sont sans cesse réclamées. Des scènes déchirantes se produisirent au départ dfes hommes qui chantaient ,,La Marseillaise" à pleins poumons. Les braves gens furent aussitôt dirigés sur un camp situé près de Maubeuge. Parmi les femmes de Jeumont et d'Arpent la nouvelle se répandit qu'on pouvait aller voir les maris prisonniers. Vingt-six d'entre elles partirent, mais on les obligea à rebrousser chemin. Lorsque les routes ne furent plus gardées aussi • sévèrement et qu'on put circuler les déportés avaient quitté le camp ! Puisque les Allemands parlent toujours des sentiments humains dont ils font preuve vis-à-vis de la population des pays occupés, pourquoi taisent-ils le lieu de, destination des déportés? Il va de soi que le bruit courut que les habitants de Jeumont allaient être expédiés au front. Cependant, quelques soldats, pris de compassion, affirmèrent que les déportés avaient été envoyés en Allemagne. Parmi les razziés se trouvaient représentées toutes les Classes de la société et, parmi ces prétendus chômeurs, on remarquait beaucoup d'ouvriers au travail et des pères de famille, dont plusieurs avaient atteint la cinquantaine. Les déportations à Binche ont commencé rl y a huit jours. Sept cent soixante hommes de Binche, de Waudrez et de Ressaix furent embarqués de force. Parmi eux se trouvaient des cordonniers, des tailleurs, etc. A leur départ des émeutes se produisirent. Des femmes se cramponnèrent aux wagons et frapjîerent les soldats couleur pou qui voulaient les éloigner. Sccne infiniment poignante ! Les femmes et les enfants retournèrent alors chez eux en sanglotant. Actuellement l'inquiétude et la terreur régnent à Binche. A la Louvière les Boches déportèrent 150 ouvriers qui travaillaient à la fabrique B Les déportations eurent lieu le 22 à Erquelinnes. A Quiévrain elles sont terminées, mais des émeutes se sont produites. Des razzias ont aussi été organisées à Frameries, Dour, Pâturages, Ecaussinnes et dan* d'autres localités du sud de la Belgique.Le transport de tous ces malheureux se fit aussi dans des wagons à bestiaux. Nous n'exagérons pas en disant que, dans tout le pays, régnent la désolation et le désespoir et que partout on entend la plainte suivante: ,,Qu'on proteste donc dans tous les Etats alliés et neutres contre cette injustice intolérable afin que l'Amérique mette fin à ce régime." Au Luxembourg les déportations n'ont pas encore commencé, mais l'ordre est donné aux administrations communales de préparer les ouvriers à l'idée qu'ils seront bien- t'j arrachés de chez eux. * * * Les journaux paraissant au pays occupé ont ordre de ne pas parler des déportations. Tous ces muets de Portici, grassement payés et qui ont essayé de déshonorer notre corporation, s'inclinent devant le Komman-dant. Quels pleutres et quelle lâcheté. Seul, le ,,Bruxellois" parle de ces mesures, mais en quels termes! Voici ce que nous lisons dans un des derniers numéros de l'odieux torchon : ,,On nous écrit: Je vous remercie, au nom des travailleurs belges, des articles concernant "nos fainéants officiels, pour qui nous travaillons depuis deux ans." Fainéants officiels, nos braves ouvriers belges ? Soyons patients, Belvaux paiera cher ses trahisons. A fisrwtx'eïles Le jour de la fête patronale de notre glorieux souverain, ,,La Libre Belgique" sortait de presse un superbe numéro avec le portret du Roi. L'avis publié par Hurt nous montre que la population bruxelloise a fêté Albert 1er avec une ferveur toute spéciale. Toutes les écoles fermèrent leurs portes, tout le personnel des banques, des administrations, des | grands magasins reçut congé. La veille, pour ne pas donner l'éveil aux Boches, on n'avait prévenu ni les écoliers, ni les employés, ni les vendeurs. Mais le matin, quand ils arrivèrent, ceux-ci pour suivre les cours, ceux-là pour travailler, on leur fit gentiment comprendre que c'était fête et qu'ils pouvaient, s'en retourner chez eux. A Ste-Gudule et à St-Jacques-sur-Couden-berg des Te Deums furent chantés. A la fin du service, la foule des fidèles commença à chanter en sourdine la Brabançonne. Puis le chant enfla, grandit, emplit 1© temple, tonna formidablement. On ne pouvait plus contenir son enthousiasme. Et. comme l'office était terminé, que les portes s'ouvraient, la foule s'écoula en chantant à pleine voix l'hymne national qui prenait une ampleur et une signification grandioses. Des Boches, en uniforme et quelques espions trouvèrent bon de parader devant la foule qui s'écoulait, toute "^vibrante de patriotisme. Mal leur en prit. Ils furent houspillés, bousculés et durent prendre la fuite. De là l',,avis" de Hurt qui ! punit toute la population. On voit qu'après plus de deux années de joug les Belges ^ restent merveilleux de patriotisme.. ,w. ..ww.u.Mb». vv »«.•■>» lia Iiynct ÉMeddens&Zoon PARDESSUS D'HIVER depuis fl. 27.50. Hofweg 11 Ea Haye. A Anvers TJne assemblée générale du comité provincial de secours et d'alimentation s'est réunie récemment sous la présidence de Louis Franck. On a pu constater que les arrivages de vivres étaient en sensible augmentation sur le3 mois précédents. C'est ainsi qu'en lard et en saindoux on a pu distribuer 1500 tonnes de plus que le mois précédent. Augmentation analogue pour les pois et les fèves, les poissons salés et séohés, le lait condensé, le café, le cacao. Le^ Comité National espère parer ainsi à la pénurie des pommes de terre dont on se plaint partout. s * Le pain coûte 49 centimes depuis le 15 novembre. * * * Le champion de Belgique de demi-fond, Victor Linart, a remporté une brillante victoire dans le Derby Mondial qui vient de se disputer a Boston sur 100 km. Linart a couvert la distance en 1 h. 29 m. 6 s. 2/5. * *. Le ,,Steen" étant devenu trop petit pour abriter toutes les collections d'antiquités, le ,,Vleeschhuis" a maintenant 'également été aménagé ei^ Musée et une partie des trésors artistiques y a déjà été amenée; les doux bâtiments seront sous une direction unique. Le ,,Steen" gardera les collections qui ont plus spécialement trait à l'histoire de la ville; dans le ,,Vleeschhuis", il y aura les collections d'industries d'art. — Pour Charles Bernard (Suite J Hommage de fraternelle sympathie: Zeist le 9 novembre 191G. Monsieur le Rédacteur, J'ai l'honneur de vous écrire ces quelques mots pour vous prier de bien vouloir recevoir mon humble obole en l'honneur de notre compatriote M. Charles Bernard; j'associe ma femme et mes enfants, ainsi que mon beau-frère, sa femme et ses enfants. Veuillez trouver sous ce pli le montant do ma cotisation. Ma cotisation n'est pas énorme, mais c'est de tout mon c.oeur que je vous l'envoie étant interné. Voici les noms : Saint Paul-Doucy, Adrien Saint Paul, Martlia Saint Paul, * Blanohe baint Paul, Yvon Saint Paul, Leurquin-Doucy, Louis Leurquin et Emile Leurquin, Tous Belges de coeur et d'âme. Saint Paul, Ferdinand, Bar. 1, camp 1, Zeist, Hollande. M. et Mme J. Brayo : Que l'heureuse idée do M. l'avocat Wynen puisse se réaliser!; Mme Van Veen, Gérard Van Veen. Anto-nia Van Veen, Louise Van Veen, Mme Skoets, M. et Mlle Leervart, E. Inschoot, Mlle D. Smeel, M. G. Hanssens, à Amsterdam ; Mlle L. Wayaffe et son frère au front; Ed. Lommaert, L. Lommaert, M. Lom-maert, M. Lommaert, B. Lommaert, Em. Winckelmans, Jos. Drossaert, F. Forstmann, Mme Barthels, Mme Van Baer, A. Van Baer, L. Van Baer, H. Van Baer, B. Van Baer, M. Van Baer, H. Van Baer, A. Van Baer, C. Van Jiladel, Jos. Lommaert, Mme Jos. Lommaert, M. Lommaert, M. Lommaert, Emma Lommaert, S. Lommaert, C. Lommaert, Betty Lommaert, L. de Lausnay, Mme de Lausnay, M. de Lausnay, G. de Lausnay, L. Van Win-ckel, Jos. Verhahen, Mme Verhaegen, R. Ver-hagen, L. Verhaegen, M. Verhagen, R. Ver-liagen, Marie-José Verhagen, F. Vander Êlst, Mme G. Vander Elst, Mlle E. Vander EIst,, Mme L. Borin, Mlle J. Borreman, A. Joge, Mme A. Joge. W. Joge, L. Joge, Mme F. Vander Waeter, Mlle Andrée de Viseolier, Mme Edm. de Visscher, M. et Mme Jules Wiubbe, M. C. Wauters, Mme Wauters, Jac. ques Wauters, Jean-Luc Wauters, P. Wauiters, Bernadette Wauters, Rice comt., M. et Mme Bell eus. . Mathilde Beulens, Maria Beulens, Madeleine Beulens, Yvonne Leemans, Louis Aernout, Léon Janssens, Alice Janssens, Marie Louise Janssens, Jacqueline Janssens, Georges Janssens, Eloi De Smedt, Ed. Dheere, Mme Dhee-re, W. Dheere, Ch. Dlieere, Rita Dheere, George Dheere, Betty Dlieere, Henri Timmer-mans, Rob. Timmermans, R. Timmermans, Âlb. Fremault, Mme Alb. Fremault, Ch. Fremault, Paul Fremault, M. Fremault, Ch. De Koolc, M. le général et Mme Linssen, Mme Douwe, Mlles Jeanne et Zara Douwe, M. et Mme N. Thieren, A. T. et E. Tliieren, M. et Mme Peelaert, M. et Mme Jan Deckers, F. D clin arcel, F. Simon, A. Van Holkima, M. G. Bouhon, Pascal Morotuori. M. et Mme Willems ~ken, Mme L. Dircken, F. Dircken, M. Dircken. Jos. Dircken, Mme A. Brock, Hené Brock, Maria Brock, Raymond Brock, M. J. Dircken. Mme J. Dircken, Arthur Dircken, Maria Dircken, M. et Mme Colignon, A. W. eb G. Colignon, tous à Zandvoort; G. Delbouille, La Haye; Louis Van Cutsem, Président Ifonoraire du Tribunal de lro instance d'Anvers; Louis Van Cutsem, Paule Van Cutsem, Mme Charles Van Cutsem, / Miriamie Van Cutsem, Marie Van Cutsem, Mme Istas, Fer-nand Istas, Jean Istasi

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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