L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 23 Novembre. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Accès à 27 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9w08w3943h/
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3*«ie Affliee 1W7BI o écrits Jeudi 23 nofëmbre 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Forcer •Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge esi notre nom de Famille. Toutes tes lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: , N. Z. VOORBURGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. . „, . ( Charles Bernard, Charles Herbieê, Comité de Rédaction : „ . , ' , , ( René Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du Journal: N.Z. VoorburgwaI 234-240, Amstercium Téléphone: 1773. Abonnements: Hollandefl.1.50 par mois. Etranger fi. 2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Monastir. La prise do Monastir est le couronnement d© la politique et de la stratégie française. La déclaration de guerre de la Bulgarie à la Serbie avait •été un coup sensible pour la diplomatie de l'Entente. Il lui avait été difficile de lutter contre le3 arguments des chancelleries de Berlin et de Vienne tiïés des victoires de Pologne. Ferdinand, convaincu du triomphe des Empires Centraux, crut l'occasion venue de déchirer le traité de Bucarest et de s'assurer l'hégémonie dans les Balkans. La Roumanie, qui n'était pas prête, ne pouvait intervenir à ce moment. Constantin, aussi peu soucieux d'observer la foi jurée que de mériter son surnom de Bulgarauctone, Tueur de Bulgares, qu'il s'était acquis dans la deuxième guerre balkanique, ne songeait qu'à être agréable à l'impérial frère de sa femme. L'assassinat de la Serbie, épuisée d'hommes par trois campagnes sanglantes, s'accomplissait sans coup férir. Que pouvait faire l'Entente* La Russie, qui avait réussi à arrêter l'invasion germanique, se réorganisait. L'Italie, hypnotisée par sa frontière des Alpes, n'avait pas encore compris ni lé véritable caractère de la grande guerre européenne, ni les devoirs qu'elle imposait. Au surplus elle n'avait ni les réserves, ni le matériel. La Grande-Bretagne instruisait ses recrues et fondait des canons. Ses hommes d'Etat regardaient avec inquiétude du côté des Dardanelles où la fleur des troupes australiennes et les meilleurs régiments métropolitains, épuisés de fièvre, se môrfondaient dans une entreprise sans gloire. Seulement la France comprit son impérieux devoir. Et, bien qu'elle eût à porter le poids le plus lourd de cette formidable guerre, enValiie, mutilée, ayant versé son sang à flots sur la Marne, en Artois, en Champagne, en Lorraine, elle résolut d'aller au secours cite l'héroïque petite nation qui avait eu foi ©n elle. Elan spontané d'un coeur généreux, oui. mais doublé d'une action réfléchie. Si l'expédition de Gallipoli était une faute dans sa préparation et son exécution, elle ne l'était pas dans son principe. A l'Austro-Allemagne qui se fraye une route vers l'Orient il faut couper la route de l'Orient. Et ce n'était pas une raison d'avoir échoué devant Constantinople pour ne pas aller à Salonique. ( La clairvoyance de Briand entraîna le j cabinet de Paris et Paris emporta-Londres. f On connaît les phases de cette expédition t qui se heurta à des difficultés en apparence c insurmontables. La colonne française du c général Bailloud, appuyée de quelques régiments anglais, après avoir remonté le ' Vardar, dut se replier devant l'armée T bulgare. Mais celle-ci s'arrêta devant la f frontière grecque. A ce moment Guillaume r et Ferdinand eux-mêmes ne savaient pas à d quel point Constantin était souple. Au sur- t plus Sarrail venait de débarquer dans la f place et les montagnes tout autour se héris- ^ saient de gros canons. q Non seulement nous étions allés à Salo- v nique, mais nous y restions. C'était une p première victoire. ~ e Sauver les débris de l'armée serbe en t retraite à travers les gorges inhospitalières 3 de l'Albanie, préserver la nation serbe d'une Jj, destruction complète et sauvegarder les p destinées de ce brave et glorieux petit v peuple, telle fut la tâche nouvelle de la ti France. Et en même temps qu'elle rendait ri la vie à cette Serbie, que ses bourreaux o croyaient bien avoir achevée, elle refor- 11 çait r Armée de Salonique de 100.000 baïon- ° nettes, la rendant apte à entreprendre cette y marche en avant dont notre impatience c; .escomptait les fruits depuis de si longs mois, p Entretemps notre présence à Salonique 0 avait décidé les Roumains à choisir notre d alliance en même temps qu'elle avait em- S1 pêche le roi de Grèce et ses prétoriens de n passer,dans le camp de nos ennemis. Ceci ^ n'apparaît que trop clairement depuis les p| dernières révélations d'Athènes. Mais, quelles que fussent les conséquences incalculables si de cette politique hardie et sage de la Fran- qi ce, il manquait encore l'événement positif, ce la victoire, pour lui donner aux yeux du ®c monde sa consécration'nécessaire. j La prise de Monastir lui donne cette con-Fécration. Sans doute Monastir n'est pas sur cc le chemin le plus direct qui va de Salonique _ au chemin de fer Sofia—Constantinople. Mais n'est-ce donc rien d'avoir reconquis un P territoire et une capital© aux Serbes, d'avoir g) recréé cette, Serbie que les Germano-Bulgares avaient cru effacer de la carte du monde v le 14 décembre 1915, où ils firent leur en- ? trée à Monastir, la ^dernière ville où le gou- pj .vernement du roi Pierre avait pu trouver co un siège et un refuge? Au surplus l'acharnement que les Allemands et les Bulgares ont D mis à défendre la capitale de la Macédoine ét serbe montre bien le prix qu'ils y atta- lâchaient. , C'est à Sofia et à Athènes, non à Berlin ^ ou à Vienne,!que nous pouvons nous rendre compte de la portée de cette première victoire balkanique. C'est pour Monastir que 60 les Bulgares ont choisi le parti de l'Aile- Gi magne. Sans Monastir pour prix de leur te: sang et do leurs efforts, l'alliance avec les empires du centre n'est plus qu'une duperie. Sl^ Et, bien qu'il soit trop tard pour eux de se dégager d'une complicité criminelle dont les résultats sont dès à présent gravement com- au promis, on peut attendre que les Bulgares re; d&UùAÛfnaé» ne prêtent plus à l'Austro- 23- Allemagne l'aide sur quoi elle avait compté. D'autre part le prestige allemand à Athènes n'est pas moins gravement compromis. C'est la légende de l'invincibilité des armées allemandes, si gravement compromise à la Mu.rne cependant et définitivement détruite devant Verdun, qui était à la base de la politique de Constantin. Cette politique vient de recevoir dans la vallée de la Czerna un coup mortel. Tremblant et la rage au coe Constantin se voit forcé d'accepter la dernière humiliation et de renvoyer le représentant de son beau-frère qui était son home lige. La Grèce, ou plutôt le roi de Grèv.^ et ses partisans, ne peuvent plus trahir désormais. La moitié de l'armée d'Orient qui était obligée de leur faire face peut se retourner contre l'ennemi. L'avenir le plus prochain dira les conséquences de la prise de Monastir. En attendant, nous Belges, nous sentons mieux que quiconque, du fond de . notre exil et de notre dénuement, le prix d'une victoire qui rend une patrie à ceux qui pleuraient leur patrie perdue. Et c'est avec émotion que nous adressons notre salut à des frères plus heureux dont la victoire est un gage de l'avenir. Charles Bernard. Pour la Si. N isolas, la Noël et les Etrennes de nqs soldats au front Montant des listes précédentes 25J/2.92\ fl. + Jf58.80 frs. TI. S., Flessingue * 25.00 ,, A rsène Souveryns 0.30 „ TIenri Denis . 0.30 ,, J. G . 1.00 „ Pour, que les 5 internés'qui demandent à M. ' Ch. Bernard d'attaquer les réformés se fassent connaître 0.25 fl. Tour que ces 5 internés fassent savoir etc 0.25 „ „ Pour qua ces 5 internés se rappellent etc 0.25 ,, E, P. 0.25 „ mm e —' Un paradis! Des Journaux embochés paraissant en Belgique et obéissant comme des laquais aux )rdres de von Bissing ont poussé l'ignominie jusqu'à décrire comme un paradis le séjour 1 jue les Allemands ont ménagé aux déportés 1 )elgee. Or, l'Allemagne est bien loin d'être, en < moment, un pays de cocagne, si nous devons ;n croire tin journaliste neutre. -, Voici co que le correspondant à La Haye de j ,La Croix" de Paris a écrit à ce sujet: ,,Un grand nombre d'ouvriers néerlandais . îous arrivent d'Allemagne avec femme et en-ants. Ils affluent ces dernières semaines. La 1 îourriture est par trop mauvaise dans ce pays, 1 lisent-ils. Et puis si rare ! Si les salaires sont f rès élevés, les prix des vivres le sont encore ] [avantage. Ensuit^, on né parvient même pas } , se procurer des vivres à des prix exorbitants. ( chef de famille reçoit une carte pour une uantité minime de graisse, de beurre, de 11 iande, ou pour tous les quinze jours un oeuf ar tête; la mère de famille fait des heures i ntières la queue devant le magasin et revient ] rès souvent bredouille, pour la raison que j uand son tour venait la provision du bouti- J nier était épuisée. Des personnes habitant à g 0, 40 kilomètres de la frontière font ce trajet our se remplir l'estomac dans quelque ville ou illage des Pays-Bas. Encore n'osent-ils pas * rop s'en donner, car leur estomac détraqué J efuse un repas vraiment substantiel. Vous q omprenez que des endroits rapprochés de otre frontière les femmes et les entants vien- E ent en foule demander une tartine ou un plat e légumes avec un peu de viande. Dans un -, illage que je connais, le^ douaniers ont arrêté ' a un 6eul jour vingt-quatre contrebandiers, ^ our la plupart des femmes et des jeunes filles, d >n dresse procès-verbal, on punit d'amende les c ébutants, de prison les récidivistes, on tire L ir ceux qui ne s'arrêtent pas quand le doua- p ier crie: ,,Halte!" Presque chaque jour quel- v ue contrebandier est tué ou gravement blessé, b pourtant l'Allemand revient et essaie d'em- " orter quelques victuailles." Voilà donc le tableau que nous fait de la ^ tuation alimentaire de l'Allemagne un neutre I ai est à même de la bien connaître. Et c'est > pays affamé que l'on n'a pas honte de repré-rnter comme un Eden aux yeux de nos ouvriers ïlges! Quel compte terrible auront à rendre us tard les gens assez dénués de scrupules mr vouloir tromper à co point nos malheureux impatriotes ! —». o.- v. applique à la Seine WilMiÉe * Le congrès des comités belges qui s'est tenu te Baerle-Duc a décidé à l'unanimité d'adresser V( Sa Majesté la Reine Wilhelmino i une sup- ique pour obtenir sa haute intervention * ntre les déportations de civils belges. ÎF Une commission, composée de MM. Dierckx, ^ upont, Fierons, Simonis et Van Cauwelaert, a de é chargée d'eu rédiger le texte et de réunir d< 5 signatures de tous les Belges résidant en r ollande. Les listes, qui sont déposées dans les eaux des divers comités belges, seront reliées us tard en album et présentées à S. M. la sine. . % Les Belges résidant à La Haye sont priés de r- rendre d'urgence au local du Comité belge, m roenïnarkt 29, pour signer les listes qui sont re nues à leur disposition de 11 heures à 12J, d< Les Belges résidant à Amsterdam peuvent er çner ces listes soit au local de 1',,Union Bel- Heerengraclit* 617, tous les jours ouvra- "L îs, de 10 heures à midi, soit chez M. Férir, ssident de la Société Belge de Bienfaisance, ^ Bazar de la Bourse, ou bien encore aux bu- P* iux de P;JEoho Belge", N» Z* [V[oorburgwal i—240.; * ce En Belgique. Les citoyens beiges réduit en esclavage La Belgique est devenue le pays de souffrance. Il suffit de réfléchir, ne fût-que quelques instants, aux détails de persécution qui sévit outrageusement dai notre pays pour se demander si, réeil ment, nous vivons en plein vingtième siècl en pleine Europe civilisée. Le retour l'esclavage, est-oe là l'idéal que poursu la Kultur allemande? Et l'Europe devr t-elle assister impuissante aux scènes d'i autre âge, dont notre patrie est. le théâtr< Des milliers et des "milliers de citoyens val des déportés, sans jugement préalable, ve une destination inconnue; des femmes et d' enfants en pleurs; l'autorité allemanc cynique et impassible! Nous venons d'apprendre les détails su vants au sujet de la déportation des citoyei belges à Nivelles. Tous les hommes de Nivelles et enviroi (on peut évaluer leup nombre à 4000) or été convoqués, sans limite d'âge; tous é sent présentés, de fait. Le certificat de mi decin belge, le titre de patron et ceh d'étudiant ont été généralement cause c dispensa. A un étudiant on a dmandé s' voulait suivre les cours à l'Université c Gand; sur sa réponse qu'il ne connaissa pas le flamand, on lui a dit qu'il sera: expédié en Allerrua'gne. On est parvenu sauver les plus vieux ouvriers et ceux qi étaient dans des situations spécialeiner difficiles — comme les veufs avec nombreu enfants — en suppliant les officiers d contrôle de vouloir admettre des circor stances atténuantes. L'opération s'est passée de 8 heures d matin à 5 heures du soir. On a déporté in différemment chômeurs et non-chômeurs sur 1700, total présumé des déportés, o: en compte à peine 550 émargeant à Nivelle au Comité de Secours. Il y a près de 20 rnénages dont le gagne-pain disparaît pa :'enlèvement du chef. Environ 1080 Nivel lois ont été emmenés. Les chiffres men :ionné6 Sont approximatifs. Il y a eu 2CX •ignataires de contrat. Les malheureux sa rent-ils seulement à quoi ils s'engagent? Les non-chômeurs déportés sont: des fer mers, des petits patrons (moins nombreux) les ouvriers de métier. Ce sont les ouvrier le métier (fer, cuivre) et les hommes de shemins de fer qui sont surtout recherchés Le speçtacle était déchirant: les homme! >arqués, entourés de soldats, tandis que le émanés et les enfants, tout le long de 1? •oute, gémissaient, se lamentaient, hur aient. Le départ ies déportés s'est effectu< l.ux cris de: ,,Vive la Belgique! Vive 1< ^°i !" ont été embarqués en 33 wagons ous remplis, qui ont pris la direction d< -/ouvain; c étaient des voitures avec place: ssises.^ Le Comité de secours a fourni au s léportés vêtements et argent (dépense d'en-îron 6000 francs). Une nouvelle affiche engage ceux qu; estent à prendre du travail à 1',,Industiie-hiro allemand, parce que „ceux qui seraient trouvés sans travail suffisant à avenir devraient répondre au premier ippel". î , PaF Tubize, il y a environ 2000 dépor-es. Pour Braine-l'Alleujd, 700 à 900. Les Lllemands ont pris des travailleur -plutôt ue des chômeurs. Voilà des scènes qui se répètent iour-ellement en Belgique! Est-il^étonnant, dès lors, que nos vail-mts évêques aient cru devoir jeter un cri alarme à l'opinion publique? De quel roit oserait-on parler encore de morale itnohque, de respect de convention, d'e >13 naturelles et positives, si on laissait asser sans protestations énergiques cette îolation flagrante des droits les plus sa-res?Aussi, dès le 19 octobre, le Cardinal Lercier envoya au Gouverneur Général von issuig la lettre suivante: Archevêché de Malines. Malines, le 19 octobre 1916. Monsieur le Gouverneur Général, Au lendemain de la capitulation d'An-*rs, lia population affolée se demandait ce .i il adviendrait des Belges en âgé de por-■r les armes ou qui arrivaient à cet âge rant la fin de l'occupation. Les supplica-ons des pères et mères de famille me dé-rminèrent à interroger Monsieur le Gou->rncur d'Anvers, le Baron von Huene, ii eut l'obligeance de me rassurer et de 'autoriser à rassurer les parents angoissés. d bruit s était répandu à Anvers, oepen-mt, qu'à Liège, à Namur, à Charleroi, ss jeunes gens avaient été saisis et emme-de force en Allemagne. Je priai donc onsieur le Gouverneur von Huene de >uloir me confirmer par écrit la garantie, l'il m'avait déjà donnée verbalement, que - i de pareil ne s'effectuerait à Anvers. Il e répondit tout de suite que les bruits latifs aux déportations étaient sans fon-nnent et, sans hésiter, me remit, par écrit, .tre autres déclarations la suivante: ,,Les unes gens n'ont point à craindre d'être amenés en Allemagne, soit Y0"111" y être rôles dans l'armée, soit pour y être em-ovés à des travaux forcés." Cette déclaration écrite et signée fut mmuniquée publiquement au clergé et 0 aux fidele? (fe' la province d'Anvers, ains que Votre Excellence pourra s'en âssure par le document ci-inclus, en date du 1( octobre 1914, qui fut lu dans toutes le la églises. Dès l'arrivée de votre prédécesseur, fet la l0 Baron von der Goltz, à Bruxelles* j'eus 1S l'honneur de -me présenter chez lui et lu demandai de vouloir ratifier pour la géné e ralité du pays, sans limite de temps, les ^ garanties qlie le général von Huene m'avait •f. donnée pour la province d'Anvers. M. h Gouverneur Général retint dans ses mains n ma requête afin do l'examiner à loisir. L( s 2 lendemain, il voulut bien venir en personne à Malines m'apporter son approbation, e\ rg me confirma, en présence de deux aides d< camp et de mon secrétaire particulier, la promesse que la liberté des citoyens belges serait respectée. •_ Douter de l'autorité de pareils engage-ments, c'eût été faire injure aux personnalités qui les avaient souscrits, et je m'employai donc à raffermir, par tous les moyens ^ de persuasion en mon pouvoir, les inquiétudes persistantes des familles intéressées. f Or, voici que votre Gouvernement arrache à leurs foyers des ouvriers réduits, malgré 11 eux, au chômage, les sépare violemment de 5 leurs femmes et de leurs enfants et les dé-porte en pays ennemi. Nombreux sont les ô ouvriers qui ont déjà subi ce malheureux t sort; plus nombreux ceux que menacent les J mêmes violences. a Au,nom de la liberté de domicile et de 1 la liberté de travail de3 citoyens belges; au t nom de l'inviolabilité des familles; au nom x des intérêts moraux que compromettrait a gravement le régime de la déportation; au - nom de la parole donnée par le Gouverneur de la province d'Anvers et par. le Gouver- i neur Géhéral, représentant immédiat de la - plus haute autorité de l'Empire allemand, : je prie respectueusement Votre Excellence i de vouloir retirer les mesures de travail g forcé et de déportation intimées aux ) ouvriers belges et de vouloir réintégrer dans r leurs foyers ceux qui déjà ont été déportés. Votre Excellence appréciera combien . me serait pénible le poids de la responsa-) bi-ldté que j'aurais à porter vis-à-vis des . familles, si la confiance qu'elles vous ont accordée par mon entremise et sur mes instances était lamentablement déçue. Je m'obstine à croire qu'il n'en serj, ^ pas ainsi. , Agréez, Monsieur le Gouverneur Général, l'assurance de ma très haute considération. . (Signé) D. J. Cardinal Mercier, Arch. de Malines. L Son Excellence Monsieur le Baron von Bissing, Gouverneur Général, Bruxelles. * * * ' Le Wolff-Bureau essaie de tromper les neutres. Il sent qu'un mouvement — enfin ! — se dessine parmi eux contre une me-1 sure qui, vingt ans plus tôt, souleva le 1 monde entier. Il est vrai qu'à l'époque il s'agissait de nègres africains et qu'aujourd'hui les victimes ne sont, après tout, .que des Belges! Il est vrai aussi qu'à l'époque les esclavagistes étaient des Arabes dont on n'avait point peur — à cause «de la distance — alors qu'à présent il s'agit d'Allemands que l'on redoute. La constatation, franchement, est plutôt faite pour nous attrister. Wolff ment suivant son habitude, mais il faut croire que certains aiment à être trompés qui vont entourer de commentaires la dépêche de ce bureau boche. Nous ne disputerons pas avec les scribes de l'agence allemande. Nous nous inscrivons simplement en faux contre leurs assertions. Les mesures de déportations n'ont pas été exécutées avec justice; les mesures ne constituent pas une amélioration eu égard à la ! situation de la population; il n'est pas vrai, enfin, que des dizaines de mille Belges aient été travailler volontairement en Allemagne depuis plusieurs mois. Wolff nous apprend encore que le chef esclavagiste a répondu à la supplique de l'épiscopat belge, apprauvant toutes les mesures prises. On ne pouvait attendre une autre réponse de la part de von Bissing. * -t La chasse à l'homme est organisée à Bruges de la manière la plus brutale et la plus impitoyable. Lors de l'enlèvement d'un premier contingent de 1200 chômeurs ou pseudo-chômeurs, les ' patrouilles allemandes pénétraient la nuit dans les maisons, obligeant les malheureux qui reposaient à se lever et à les suivre aux endroits choisis pour la concentration. La crainte de la déportation ést telle qu'en une seule nuit, du 29 au 30 octobre, 160 hommes, bRavant le courant électrocu-teur et les balles des sentinelles, ont réussi à passer en Hollande. Dans les villages, les familles sont affolées. On signale que, dans la Flandre Zélan-daise, le nombre des fugitifs ayant échappé aux Allemands, en une seule nuit, s'élève à 250. Les projecteurs furent mis en action pour les découvrir, mais on ne sait pour quel motif, les autorités militaires qui les voyaient franchir la frontière n'ordonnèrent pas le feu. • • • Lès Allemands, après avoir exigé en vain du bourgmestre et des écBevins de Bruges les listés des chômeurs, firent mander le directeur du service de chômage, M. Van Caillie. Celui-ci déclara, à son tour, ne pouvoir donner ces lis^ si ce^ n'est avec l'autorisa- j tion du ,,Comité National de Chômage"* Il fut appréhendé et conduit en prison. Dans l'intervalle, l'autorité allemande, qui s'était installée à l'hôtel de ville, s'em-• para des papiers et obligea les chômeurs à se faire inscrire à la kommandantur. . Après huit jours, l'autorité allemande , déclara que le bourgmestre ne reprendrait pas ses fonctions; par contre, le collège L échevinal rentra à l'hôtel de ville, que l'oberleutnant Rogge quitta. Mais, comme il faut toujours aux Boches un ,,bédit bro-vit", la ville de Bruges fut condamnée à , 400.000 marks d'amende. Quant à M. Van Caillie, après avoir subi , une peine de 12 jours de prison, il dut payer 300 marks d'amende. Tels sont les Belges c£ue l'Allemagne rencontre sur son chemin. « * • Se rappelle-t-on l'avis publié par von Sauberzweig, dans le territoire d'étape, en octobre dernier, et qui était ainsi conçu: A rrêts cwnvernmit lai Restriction des Charges Publiques de~ Ce cour s et l'Aide à porter en cas de Calamité Publique. I. Les personnes capables de travailler peuvent être contraintes de force au travail, même en dehors de leur domicile, dans le cas où. pour cause de jeu, d'ivrognerie, d'oisiveté, de manque d'ouvrage ou de paresse. elles seraient forcées de recourir à l'assistance d'autrui pour leur entretien ou pour l'entretien des personnes! qui sont à leur charge. II. Tout habitant du pays est tenu de prêter secours en cas d'accident et de péril général de même pour remédier aux calamités publiques dans la mesure de ses foi ces, même en dehors de sa résidence ; en' cas de refus, il pourra y être contraint de force. III. Quiconque, étant appelé au travail selon l'article I ou II, refusera l'ouvrage ou la continuation du travail qui lui est assigné, sera pyni d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans et d'une amendo jusqu^a concurrence de 10,000 marks, ou d'une de ces peines à moins que les lois en vigueur ne prévoient l'application d'une peine plus sévère. Si l'action a été commise en complicité ou de concert avec plusieurs personnes, chaque complice sera puni comme auteur d'une 7>eine d'emprisonnement d'une semaine au moins. IV. Sont compétents les administrations mili- i taires et les tribunaux militaires allemands. Grosses Hauptquartier, le 3 octobre 1916. i Der Général Quartier Meister, I.V., V. Sauberzweig, * * * Le Meldeamt, à Bruxelles, a communiqué la nouvelle suivante: Le 22 novembre courant, les bureaux de 1 -c contrôle pour la garde civique seront fer- ( més. Les gardes civiques dont le contrôle ] tombe ce jour-là sont tenus de se présenter le lendemain, 23 novembre. ^ Les bureaux de contrôle pour les étrangers seront également fermés le 22. Pourquoi? Nous l'ignorons. * * # ,,La Libre Belgique" a publié un virulent article contre les Boches au sujet des déportations. Elle termine l'article par ces mots: ,,S'il faut mourir, mourons! Mais mourons en hommes libres et non en esclaves!" f Tous les déportés qui refusent le travail ^ forcé sont condamnés à deux mois de prison T et envoyés immédiatement à Coblence ou à ( Dusseldorf. c * * * T Les Allemands tendent de créer la zizanie à entre les chômeurs et les rentiers. Us insi- j nuent, dans les journaux à leur solde, que les impôts dont les contribuables sont frappés résultent du nombre énorme de chômeurs à assister, ce qui grevait le budget -dans une forte proportion. Et ils essaient de ^ faire croire que ces impôts diminueront à j, mesure que le chiffre des déportés augmen- d tera. Comme si les Belges allaient être dupes 1 de cette manoeuvre! , * * * p A la Chambre des Communes un député 1( a demandé s'il était vrai que 25.000 civils S belges eussent été déportés en Allemagne 1 alors que les autorités militaires allemandes, ^ après la chute d'Anvers, avaient donné f] l'assurance solennelle qu'aucun Belge ne c serait déporté, sur la foi d'une communi- i\ cation de feu von der Goltz-Pacha. p Robert CeciL répondit: ,,Je crois que les faits que vous communiquez répondent à la réalité. C: Il me paraît intéressant' d'ajouter que "rp l'officier allemand, sous le commandement duquel les premières déportations eurent <] lieu dans les Flandres, est l'ancien gouver- n neur de Bruxelles, directement responsable 1' de l'asèassinat de miss Cavell. Comme de telles atrocités sont la conséquence d'une 9 politique longuement préméditée de la part d du gouvernement allemand, les mots sont p ici inutiles. Mais nous appuierons de toutes jc nos forces l'action du gouvernement belge. Nous répondrons à chaque appel qui nous <j( sera adressé. Nous joindrons notre voix à toute supplique au monde civilisé. Le seul moyen que nous puissions trouver et le seul moyen qui résoudra la question est de poursuivre la guerre avec toutes nos forces et de prendre comme objectif principal la libération du territoire belge et la déli- ^ tMetfeisiZm PARDESSUS D'HIVER depuis fl. 27.50. Hofweg 11 la Haye. vrance des Belges du joug atroce qu'ils subisseiit.'- s * « La ,,Westminster Gazette", dans un article consacré à la déportation des civils belges, appelle l'Allemagne un Etat esclavagiste. C'est un retour, écrit-elle, vers les marchés d'esclaves de l'ancienne Baby-lone, de l'Egypte et de Rome, sous sa forme la plus mauvaise. Il devient plus clair de jour en jour que nous n'avons jamais exagéré l'horreur du militarisme prussien. Les Boches agissent plus cruellement que nous ne l'aurions jamais cru. • • • La population anversoise, suivant l'expression d'une personne venue de la métro? pôle, se trouve ,,onder eone zwaare druk-king". La démoralisation est grlndo. Le visage des Anversois exprime la crainte. Chacun en est à se demander: ,,Va-t-on me prendre?" Beaucoup do jeunes gens n'osent plus sortir de chez eux. Les esclavagistes ont» déporté un boulanger de Mortsel, au travail. C'est ce qu'ils appellent être chômeur! C'est le 20 novembre que les Bruxellois valides de 17 à 40 ans ont été appelés à se présenter aux commissions allemandes pour la traite des blancs. * t. .* A Lessines la population est entrée en l'ebellion ouverte contre les esclavagistes. Il y a eu des dégâts à la gare, dont les vitres ont été • brisées à coups de cannes. Le Kommandant punira la commune. * .* a M. Duys, membre de la deuxième Chambre des Pays-Bas, inteipellera prochaine-nent le ministre des affaires étrangères sur les déportations en Belgique. Voici les quatre questions qu'il posera : 1. Le Gouvernement sait-il que, depuis juelque temps, les autorités allemandes déportent en Allemagne, de force, des milliers 1 habitants du territoire belge occupé. 2. Est-il exact que, jadis, au sujet du *etour des réfugiés belges, dont plusieurs nilliers sont déportés actuellement, des Pourparlers ont eu lieu entre le Gouverne-nent néerlandais et les autorités supérieures illemandes, ainsi qu'il résulte d'une publi-:atio-n de M. Zimmerman, bourgmestre de Rotterdam, en d^te du 17 octobre 1914? 3. Est-il exact qu'au cours de ces pourpiers le Gouvernement allemand s'est -ngagé vis-à-vis du Gouvernement néerlandais, entre autres choses, à ne pas déporter in Allemagne ceux: des réfugiés qui rentre-aient, ^inei qu'il résulte d'une publication -fficieuse de. notre consul général néerlan-[ais à Anvers, M. J. A» van den Bergh, n date du 17 octobre 1914? 4. Le Gouvernement estime-t-il, si les aits susdits 6ont exacte, qu'il existe en 'espèce une rupture d'engagement de la 'art du gouvernement allemand vis-à-vis u gouvernement néerlandais, et, s'il en st ainsi, quelles démarches le gouvernement compte-t-il faire ou a-t-il faites déjà l'effet de faire respecter la parole donnée idis par l'autorité allemande? A Anvers Le sieur Martin Rudelslieim, métèque fixé Anvers et grassement payé par une ndmi-istration communale qui n'a été que trop mgtemps la vache à lait des flamingante, rient o gagner 6on procès contre notro contrère .uguste Monet, attaché à la rédaction du Telegraaf", Le métèqife hollandais avait ublié dans le ,,Nieuwe Courant" un scanda-:nx article, insinuant que les dames de la rande bourgeoisie anversoise laissaient mou-ir de faim les nourrissons flamande pour ue la race s'éteigne. À quoi Monet répondit que le collaborateur amand de la gazette hollandaise était aussi élaborateur de ,,La Toekomst'' et que ce Lartin _ Kudelslieim, Hollandais naturalisé, 'avait jamais eu d'amis à Anvers et que per-mne/ ne fut étonné qu'immédiatement après occupation allemand > il 6© démasquât comme ;pion allemand. L'officier de justice, baron Van Harinxma hoe Slooten, avait demandé le 7 novembre le le sieur Monet fut condamné à 50 florins 'amende ou à 2o jours de prison. Le juge-ent vient d'être rendu,. De l'avis de la cour, insulte éta"ït : ,,Un Allemand naturalisé qui s'est démas-îé comme espion". M. Monet a donc été oon-imAé à 25 florins d'amende ou à 10 jours do -ison Les aktivistes flamands ont aussitôt fêté ur grand homme. On ne dit pas si le délé-lé de la kommandantur était présent à la irémonie. 11 y a des chances 1 // y a un an 23 novembre. En Serbie, l'ennemi, QCCtwpe ritrovitsa et^P^estina^

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Cet article est une édition du titre L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Amsterdam du 1914 au 1918.

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