L'écho de Sambre et Meuse

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s.n. 1918, 15 Août. L'écho de Sambre et Meuse. Accès à 16 juin 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9p2w37mv57/
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PRIX DE* AiNttONCflS : Annno»ces, la ligne, fr. 0.S0; — Àmn. tinanc. (avis d'ass. de soc.), la ligne, fr. 1.00; — Nécrologie, la ligne, fr. 1.80; — Faits divers (fin), la ligne- fr. 1.26; — Faits divers (corps), la ligne, fr. 1.50; — Chron. locale, la ligne, fr. 2.00; — Réparations judiciaires, '.a !jgnevfr. 2.00- Administration et Rédaction : 37-39, rue Fossés-Fleuris, Namur Bureaux de il à i h. et de 3 à 5 h. Les articles n'engagent que leurs auteurs. — Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. PRIX 1H'> AlîOMSEMi:,i\'!> } mois, fr. 2.50 — 3 mois. -'• 7.fiO les demande* d'abonr.eme"î sont reçues exclusivement parlesbmresBx ai !<»- facteurs postes; !>fîs réclamaliim-s cr. corn?»ç»* iw abonnements doivent être a<»r<■<•*.£<." exclusivement aux bur«'?; n>: de pi ■ . J.-B. OOLLF'B- Blreslgsr-Frgpriétï^ La « Ti'ibuttC libre » est lar<jt-mr*l ouvei-te à tous. ÇA ET LA Un bam pour le général Pershing. — Quelques vérités à l'œil droit de l'impérialisme de l'Entente. — Attaquons les Flamands ! Je trouve dans " La Belgique » de ce matin l'information suivante, que je ne veux pas laisser passer inaperçue : « New-York, 12 août : Le 11 juillet dernier, le généralPershing, commandant en chef des troupes américaines en France, a envoyé à Washington le càfelo-gramme suivant : — Un journal de Saint-Louis parvenu ici récemment rapporte qu'un sergent faisant partie du détachement de cinquante hommes renvoyé en Amérique à prop'os de l'Emprunt de la Liberté, aurait prononcé un discours dans lequel il aurait dit : » J'ai vu un boy américain de 17 ans, revenu près de nous après avoir été fait prisonnier par les Allemands, qui avait du coton à l'intérieur et autour des oreilles- : comme je lui demandais à quoi servait ce coton, il m'a répondu que les Allemands lui avaient coupé les oreilles, puis l'avaient renvoyé en le chargeant de nous dire que c'était avec des hommes qu'ils voulaient se battre. Yu que ces affirmations manquent absolument de base, j'ordonne que ce sergent, dans le cas oà il aurait fait effectivement les déclarations ci-dessus rapportées, soit immédiatement renvoyé ici pour faire son service et que ses déclarations soient démenties. » J'ai trop souvent dû protester contre les agissements des « bourreurs de crâne » de l'Entente, journalistes à court de copie, politiciens avides de petits profits ou de succès immédiats et faciles, pour ne pas saisir avec joie l'occasion que m'offre aimablement le général Pershing de reconnaître qu'il se trouve encore, même parmi la caste militariste des Etats-Unis, des hommes que cette façon de faire la guerre dégoûte profondément... J'ignore si le général Pershing est un bon général, un habile stratège, mais ce que je sais aujourd'hui et ce que je veux dire bien haut, en toute impartialité, c'est qu'il me paraît être un parfait honnête homme. Il sait qu'entre deux adversaires, la loyauté est de mise et qu'on peut ne pas aimer quelqu'un sans pour cela s'avilir soi-même en l'injuriant et en le calomniant. C'est d'un bon soldat et d'un homme d'honneur. On ne peut que l'en féliciter. La leçon, venant de si haut, profitera-t-elle aux bourreurs de crâne professionnels qui opèrent depuis bientôt quatre ans dans la Presse bourgeoise; incitera-t-elle ces nies-sieurs à plus de dignité; fera-t-elle comprendre aux Loti et aux Hervé que lorsqu'on se proclame les défenseurs de la civilisation, il importe de montrer l'exemple de la bonne foi et du respect de l'adversaire et de soi-même, sous peine de n'être plus cru, voire d'être taxé d'hypocrisie ? Ce serait sans doute trop demander. 11 n'empêche qu'on peut s'attendre à ce que le geste du général Pershing ail une répercussion morale, puisqu'on ne peut raisonnablement accuser le commandant des troupes américaines de défaitisme ou de trahison. Ah! s'il s'agissait d'un simple chroniqueur ou d'une personne privée, ce serait autre chose ! La conseil de guerre aurait à juger de son cas et le fameux colonel Marchand trouverait, n'en doutez pas, le moyen de prouver irréfutablement que l'accusé est coupable de commerce avec l'ennemi. « Selon que vous serez puissant ou misérable .. », disait le brave La Fontaine, qui n'a jamais si bien dit. Lénine, Trotzky, Chichérine, non plus, n'ont aucune estime pour les bourreurs de crâne de l'Entente. Il y a quelques jours, on annonçait l'emprisonnement de Ludovic Nau-deau, correspondant k Pétrojjrad du « Temps », lequel profitait de son séjour là-bas pour faire sa petite propagande jusqu'-auboutiste, malgré les déclarations très nettes de Chichérine, commissaire du peuple pour les affaires étrangères, qui s'était efforcé, au cours d'une récente interview, de prouver à notre confrère que la Russie, épuisée par trois ans de guerre et ses révolutions successives, se trouvait dans l'impossibilité matérielle de recommencer la lutte. Il est vrai que, de son propre aveu, l'impérialisme de 1 Entente ne poursuit qu'un but en s'immisçant dans la politique de la République des Soviets: créer à l'Allemagne le plus de difficultés possible. Peu lui chaut que ses menées soient préjudiciables à la Piussie : charité bien ordonnée commence par soi-même. Seulement, ce proverbe s'applique également aux Russes, qui, de leur côté, se soucient fort peu des intérêts de leurs anciens alliés et ne pensent, qu'à guérir les maux dont ils souffrent eux-mêmes. C'est ce que Lénine, Trotzky, Chichérine viennent de proclamer, en termes très nets, dans un manifeste qu'ils adressent au prolétariat des pays de l'Entente et que nous avons reproduit dans notre numéro d'hier. Ce manifeste est la plus terrible accusation qui ait jamais été portée contre le capitalisme ententiste, pour lequel et pour lequel seul nous nous battons : — « Prolétaires de l'Entente, qui, dans l'intérêt du capitalisme, versez votre sang à la Marne et à l'Aisne, dans les Balkans, en Syrie et en Mésopotamie, consentirez-vons à vous laisser envoyer à la mort dans les neiges de la Finlande ou dans les montagnes de l'Oural ? » Et plus loin : — « La vérité, c'est que les capitalistes de l'Entente veulent -occuper la plus grande partie des territoires russes pour y récupérer, par l'exploitation des richesses naturelles et des chemins de fer, les emprunts consentis au gouvernement tsariste. Ils veulent en outre étouffer dans le sang la révolution prolétarienne russe, pour que les peuples occidentaux n'apprennent pas, par notre exemple,comment on se débarrasse du joug capitaliste ; enfin, ils voudraient reconstituer le front de l'Est pour alléger leur front à l'Ouest. » Mais j'en arrive au passage le plus remarquable à mon sens de ce remarquable manifeste : « L'Entente prétend que la dispersion des forces allemandes est le gage de la victoire finale. Elle ment sciemment. Elle sait pertinemment que cette victoire est impossible. Elle n'a pu vaincre l'Allemagne alors que les armées russes étaient en pleine forme; elle ne le pourra certes pas dans l'avenir. » J'en appelle au témoignage de mes amis socialistes, à l'intention de qui j'écris, le plus souvent possible, dans 1' « Echo de Sambre et Meuse », dans mes articles et mes conférences, lorsque je parlais des événements actuels, ai-ie iamais dit autre chose que ce qui est dit formellement dans le manifeste ci-dessus ? Certes, mon socialisme n'est pas tout à fait celui de Lénine et de Trotsky — je n'ai pas grande confiance, notamment, en leur méthode — mais sur les causes qui ont provoqué le conflit actuel et sur la nécessité pour les travailleurs du monde entier de mettre bas les armes sans retard, je suis entièrement d'accord avec eux, pour l'excellente raison qu'avant la guerre, tous les socialistes à quelque fraction qu'ils appartinssent, déclaraient unanimement que la guerre ne peut êtreprofitablequ'au capitalisme, lequel seul a intérêt à précipiter les peuples les uns contre les autres. Et je n'ai pas tourné casaque, comme tant d'autres !... * * * Socialiste, je suis pour la reconstitution de l'Internationale des travailleurs, pour la paix et l'entente amicale entre les peuples et les races. Je n'aime pas ceux qui s'amusent à les diviser, tâche monstrueuse Si, dès le début du mouvement séparatiste flamand, je m'en suis occupé avec sympathie, c'est qu'il me paraissait, sauf ses excès inévitables, ses maladresses, logique et juste. Le droit des nationalités de disposer d'elles-mêmes est un droit essentiellement démocratique reconnu par tous les belligérants, y compris la République des Soviets. Je me suis lancé dans la bataille, en me plaçant du côté des séparatistes wallons, parce que je suis wallon. Leur cause me semble-t-elle plus juste que celle des Flamands ? Non. Toutes les deux, Flandre et Wallonie, se réclament également du droit des nationalités. Je le répète : diviser■ les peuples est une tâche exécrable 11 ne s'agit pas, en l'espèce, de. diviser, mais de créer au contraire, un régime qui, reconnaissant les droits légitimes des Flamands et des Wallons à se gouverner eux-mêmes, selon leurs aspirations propres, leur permettra de vivre en meilleur accord, sans heurts et sans froissements. « L'union par la séparation librement consentie de part et d itre ou la désunion par une union forcée, i,,iposée aux deux parties en présence », écrivai-je, voici près d'un an, dans une brochure « Propos d'un Wallon sur la question flamande ». Je m'en tiens à ce principe et, logique avec moi-même, je désapprouve tous ceux, quels qu'ils soient, qui en Flandre et en Wallonie, se livrent contre l'autre partie à des attaques susceptibles d'accroître entre ces deux peuples les haines de race. Lorsque des Wallons traitent les Flamands « de gens balourds », etc. ; lorsqu'ils feignent de croire que la belle langue flamande est un vulgaire charabia ou un patois sans saveur, je hausse les épaules et je songe aux vers admirables de De Clercq et de Willem Gyssels. Tout autre chost, d'ailleurs, est de réclamer pour les Wallons le droit de n'apprendre obligatoirement qu'une langue, la langue française, et de pouvoir étudier, au lieu, du flamand, comme langue secondaire, une langue à leur choix, dont la connaissance leur paraît plus utile. Je veux pouvoir, s'il me plaît, me passer de raisins au dessert, mais pour obtenir ce droit est-il bien utile de crier sur tous les toits que ce fruit est sans saveur, sans goût, le plus immangeable de tous les fruits, risquant ainsi de vexer mon voisin de table qui en fait son régal préféré ? Vous dites que certains activistes flamands commettent des excès regrettables et vous avez en cela tout à fait raison, mais est-ce bien un motif pour vous livrer à votre tour aux mêmes excès ? Paul RUSCART. COMMUNIQUÉS OFFICIELS « L'Echo de Sambre et Meuse » publie le communiqué officiel allemand de midi et le der7iier communiqué français, douze heures avant les autres journaux CorïiJBHîîiiîiiés des Puissances Centrales Berlin, le 14 août. Théâtre de la guerre a l'Ouest Groupe d'années du Kronprinz Rupprecht < ombats victorieux entre Ypres et Scarpe. Au Sud de Merris et au Sud de la Lys, des attaques de l'ennemi ont échoué. Groupe d'années du colonel-général von Boehn Combats locaux des 2 côtés de la Somme et au Nord de l'Avi e. A l'Ouest et au Sud de Lassigny l'ennemi attaqua de nouveau. Des 2 côtés de Cernv, l'ennemi a arrêté son attaque sous notre feu Plus au Sud nous avons repoussé l'ennemi au moyen de contre-attaques. Groupe d'armées du Kronprinz allemand Petits combats d'infanterie sur la Vesle et à l'Est de Reims. Le lieutenant Boéle a gagné sa 30e, le premier lieutenant Loercer sa 29e et le lieutenant Rôth sa 20e victoire aérienne. Berlin, 13 août. — Officiel : A la sortie occidentale de la Manche, malgré une violente centre-action ennemie, nos sous-marins ont coulé plusieurs vapeurs jaugeant au total 16,000 tonnes brut ; la plupart de ces navires ont été torpillés en plein convoi. Au cours d'une attaque dirigée contre deux petits croiseurs accompagnés de plusieurs contre-torpilleurs, nos torpilles ont atteint les deux croiseurs; d'autre part, sur un autre point, elles ont touché un piège à sous-marins. Le résultat de ces torpillages n'a pu être observé par suite de la violente contre-action ennemie et à cause du mauvais temps. * * * Berlin, 12 août. — Officiel : Dan-^Ja matinée d'hier, nos avions en surveillance dans les îles Frisonnes, «t un de nos dirigeables qui était en mer, ont aperçu au large de Vlieland des forces navales anglaises importantes comportant au moins vingt-cinq vaisseaux de ligne, six croiseurs cuirassés, de nombreux contre-torpilleurs et une flotille de torpilleurs, qui convoyaient six navires à grande vitesse chargés, selon toute apparence, d'installer, avec la collaboration des torpilleurs, un vaste champ de mines. Les unités de la Hotte de guerre s'étant portées dans la direction de la baie allemande, nos avions et notre dirigeable s'empressèrent d'attaquer à coups de bombes et de mitrailleuses les navires à grande vitesse et les torpilleurs. Ils réussirent à détruire trois de ceux-là et à immobiliser les autres ; leurs bombes, en outre, ont atteint un croiseur cuirassé et un torpilleur. Celui-ci a été si gravement avarié qu'il a coulé Nos forces navales, prévenues, se sont immédiatement portées sur les lieux, mais n'ont pas réussi à faire accepter le combat, par l'ennemi, qui battait en retraite. Nous avons perdu un dirigeable, commandé par le capitaine de corvette de réserve Prolss, et un avion. Les escadrilles de combat « Borkum » et « Noder-ney , commandées par les lieutenants de vaisseau Freudenberg et Hammer, se sont particulièrement distinguées, dans la défense aussi bien que dans l'attaque. Sofia, 10 août. — Officiel : Sur le front en Macédoine, à l'Ouest du lac d'Ochrida, nos avant-postes ont dispersé à coups de grenades à main plusieurs détachements d'infanterie française. Au Nord de Bitolia et sur le cours oriental de la Czerna, la canonnade a été assez violente par intermittence de part et d'autre. ,■ Au Sud de ûoiran, des troupes d'attaque anglaises ont tenté à diverses reprises d'atteindre nos tranchées ; elles ont été mises en fuite par notre feu. OmHiuniqaés des Puissances Alliées Paris, 13 août (3 h.). Aucun événement important à signaler au cours de la nuit sar le front de bataille. Plusieurs coups (J| main allemands dans les Vosges et en Haute-Alsace n'ont, obtenu aucun résultat. * v * Paris, le 13 août (11 h.). Au cours de la journée, nos troupes ont repris leurs attaques dans la région boisée entre le Matz et l'Oise ; en dépit de la forte résistance opposée par les Allemands, elles ont réussi à réaliser des progrès au Nord-Est de Gury Elles ont pris pied dans le parc de Plessier-de-Rove et atteint Belval. Plus à l'Est, elles ont porté leurs lignes à 2 kilomètres environ au Nord du village de Cambronne. Rien à signaler sur le reste du front. ¥ ¥ Londres, 12 août. — Officiel : Nous avons avancé notre ligne près de la route de Roye, à l'Est de Foucoucourt et sur la rive méridionale de la Somme ; une centaine de prisonniers sont restés entre nos mains. Au Sud de la Somme, nour avons conquis Provart après un violent combat au cours duquel l'ennemi a subi de fortes pertes en prisonniers et en tués. Le combat continue. Des troupes anglaises et françaises se sont emparées en combattant de la ferme de Loges. * * « Londres, 12 août. — Officiel de l'Amirauté : Des forces navales légères anglaises ont entrepris le 11 août, en compagnie d'avions, un raid de reconnaissance à la côte occidentale de la Frise. Elles ont été violemment attaquées par des farces aériennes allemandes. Six de nos navires à Moteur n'ont pas réussi à rentrer. Nos avions ont détruit au Nord d'Ameland un dirigeable qui est tombé en flammes d'une grande hauteur dans la mer. * ¥ ¥ Rome, 12 août. — Officiel : Opérations peu importantes tout le long du front. Dans le secteur du Tonale, dans la vallée de Laga-rina et dans le secteur oriental du haut plateau d'Asiago, nos artilleurs ont efficacement harcelé les lignes autrichiennes. Au Nord du col del Rosso, nos patrouilles ont forcé un avant-poste ennemi à la retraite. Nos dirigeables et nos avions ont efficacement bombardé hier des objectifs d'ordre milit'iirë situés sur les lignes de communication de l'ennemi Dés aviateurs italiens et alliés ont descendu cinq; ippareils ennemis au cours de combats aériens. —«(o)»— Berlin, 12 août. — Officieux : L'habile retraite de nos troupes entre l'Avre et l'Oise semble avoir enlevé sa force à la poussée des Français. Affaiblies par le combat qu'elles ont eu à livrer à nos arrière-gardes, qu> se sont battues selon une tactique extrêmement habile et avec ténacité, fati guées par leur mar< he à travers un terrain boisé-ondulé et bouleversé, leurs divisions se sont trouvées, devant des défenseurs qui attendaient leur choc dans des positions bien choisies Leurs chefs ont alors résolu de compenser la perte de l'avantage d'une surprise en envoyant au feu des masses d'hommes et de matériel qu'ils ont sacrifiées sans pitié. A l'exemple de ce que nous avions fait, les Français ont fait accompagner leur infanterie par des batteries d'artillerie servies par des artilleurs à pied. Cette mesure, qui devait, dans leur esprit, après la percée de notre première ligne, assurer leur marche en avant rapide et victorieuse, a eu pour résultat de leur coûter des pertes très graves en hommes et en chevaux. A peine commencée leur marche en avant, les batteries d'accompagnement ont été prises sous le feu de notre artillerie de gros calibre et partiellement démolies par nos obus avant d'avoir pu se mettre en position. Les tanks n'ent p-'s eu un sort meilleur : nos canons spéciaux de défense les ont rendus inoffensifs avant qu'ils eussent pu devenir dangereux pour notre infanterie. Le haut commandement français ayant nonobstant persisté à lancer son infanterie à l'assaut, sans répit jusqu'à la chute du jour, le seul résultat qu'il ait obtenu a été un accroissement des pertes de son armée. Sur divers points, les cadavres gisent par rangées en avant de nos tranchées. Les pertes de l'ennemi ont été particulièrement élevées près de Tolloloy, où les réserves françaises prêtes à l'attaque ont été presque totalement exterminées par le feu de notre artillerie. Berlin, 12 août. —■ Officieux. Hier, l'Entente a de nouveau mis en ligne des forces importantes sur les deux ailes ,-lu front de bataille pour arriver à percer notre front Un très vielent bombardement, déclanché à 5 h. du matin, depuis le Nord de la Somme jusqu'au Sud de Lihons, a été suivi de puissantes attaques. Comme la veillç, un épais brouillard favorisait l'assaillant; mais, malgré le dédain des Anglais pour leurs pertes, toutes leurs attaques ont été repoussées après de durs combats. Près de Lihons, ils ont, il est vrai, obtenu un succès momentané, mais une attaque des nôtres les a peu après refoulés sur les décombres de ce village, complètement détruit lors de la bataille de la Somme de 1916. Plus au Sud, une contre-attaque de nos troupes débouchant de Chaulnes les a chassés du Hallu et refoulés en désordre sur Chilly. Depuis la route d'Amiens à Roye jusqu'à l'Oise. Français ont attaqué jusqu'à la chute du jour : sans égard pour leurs pertes, ils y ont mis en ligne sans relâche des forces importantes qui devaient percer coûte que coûte dans la direction de Roye. De nombreuses batteries de campagne et de fortes escadrilles de tanks accompagnaient les vagues d'assaut: mais, sous le feu de notre artillerie et de notre infanterie, habilement concentrées, les Français ont été repoussés partout. Outre de nombreux cadavres, un grand nombre de tanks gisent démolis en avant de nos lignes. Berlin, 12 août. — Officieux. Les attaques prononcées par les Anglais dans le secteur de Rozières leur ont coûté des pertes particulièrement élevées. Le feu de notre artillerie en avait déjà infligé de très lourdes aux troupes d'attaque dans leurs stations de rassemblement et dans les secteurs où elles se préparaient à l'assaut dans les fonds de la Luce. En traver-ant le haut plateau dénudé,où ni arbres ni haies n'oflrent un abri, l'infanterie anglaise a subi de fortes pertes, de même que les escadrilles de tanks, qni ont été démolies en masse à cet endroit. Au lieu de se cramponner à certains saillants, notre défense a cédé chaque fois que la pression devenait par trop forte, pour reprendre le combat dès qu'elle s apercevait que, sur un point déterminé, l'ennemi, affaibli par ses lourdes pertes, laissait voir une diminution de sa force au combat. Les Anglais qui avaient pénétré à Rozières, pris sous le feu de nos troupes qui s'y étaient terrées dans les caves, ont été rejoints par d'autres, qui leur ont donné résolument l'assaut, jusqu'à ce qu'ils eussent constaté, après cette nouvelle attaque qui leur coûtait de lourdes pertes, que nos forces principales s'étaient repliées vers Lihons et prononcé devant les décombres de ce village une nouvelle attaque qui a croulé dans le sang. 3_.» GS-uorro «nxr Mer Amsterdam, 12 août. — On mande de Nés (île d'Ameland) au « Maandag Ochtenblad » : — Grand mouvement dans les airs ce matin. Dès avant 8 heures, une vingtaine d'avions et un zeppelin ont donné la chasse à une flottille anglaise de navires à moteur chasseurs de sous-marins. On assure que six de ces navires ont été coulés. Le zeppelin a été descendu par les torpilleurs; il est tombé dans la mer à environ 7 milles de la côte-Ceci se passait vers 10 heures du matin. Plus tard, dix avions allemands qu'on avait prévenus sont arrivés en compagnie de plusieurs torpilleurs à l'endroit où le zeppelin était tombé et ont continué à y croiser. Pas d'autres détails.. Amsterdam, 12 août. — On mande de l'île d'Ameland à l'Agence télégraphique néerlandaise qu'il y a eu vraisemblablement 2 torpilleurs anglais coulés. Deux autres se trouvent encore en mer et 2 ont dé! arqué piès de l'île de Schelling. Pendant plusieurs heures après l'issue du combat, un grand navire de guerre et 10 torpilleurs allemands ont croisé devant la côte d'Ameland. Il est possible qu'un des torpilleurs ait recueilli en mer un avion endommagé. Plus tard, plusieurs avions ont encore survolé l'Ile dans les directions Est et Ouest. Vers le soir, on a de nouveau entendu des explosions et l'on a vu les avions allemands faire des signaux lumineux. Tout l'équipage du zeppelin a péri. La Haye, 12 août. — Plusieurs navires anglais chasseurs de sous-marins ont fait leur apparition à 400 mètres de la côte néerlandaise, près de Ter-sehelling.Berne, 12 août. — Du « Berner Tagebiatt », au su-et de la guerre sous-marine : Abstraction faite de toutes les opinions et de toutes les théories contraires, le fait brutal que la guerre sous-marine a coûté en dix-huit mois 12 millions de tonnes de jauge à l'ennemi reste debout. Si les chiffres de l'activité sous-marine ont quelque I tendan e à baisser,il n'enestpàsmoins vrai queJ'Angleterre. et l'Amérique doivent recourir aux extrêmes efforts pour ravitailler leurs alliés en vivres et en matériel de guerre. A mesure que s'accroît le nombre de divisions américaines envoyées en France, le tonnage réquisitionné pour leur ravitaillement augmente, et la guerre sous-marine, encore qu'elle n'agisse plus comme aux premiers jours, pourra y faire d'autant plus île ravages. » Les 0pÉraii8DS à lies! Paris, 13 août. — Du correspondant de guerre de l'Agence Ha vas : ° — La forte contre-action déclanchée dimanche par les troupes allemandes a enrayé la progression des troupes françaises. L'artillerie .allemande a été considérablement renforcée; elle, est devenue plus active et son feu est d'une extraordinaire précision. Londres, 13 août. — De l'Agence Reuter : — Appuyées par l'artillerie, un très grand nombre de divisions allemandes prononcent de fortes contre-attaques entre la route de Roye et la Somme; leur contre-action est particulièrement violente au Sud-Ouest de Roye. Paris. 13 août. — Les correspondants de guerre écrivent unanimement que la résistance des Allemands s'accroît fortement, surtout sur les deux ailes et dans la région de Morlancourt, ainsi qu'au Nord de Montdidier. Sur l'aile gauche, les Allemands ont réussi à enrayer une attaque anglaise. Par contre, entre la Somme et l'Avre, ta bataille de mouvements bat son plein. Londres,13 août. — Du correspondant du «Times» : — Les avant-postes britanniques qui cherchaient à avancer au delà dp Lihons et de Fiesnoy n'ont pas réussi et semblent avoir été repoussés samedi vers la nuit sur Lihons, localité pour la possession de laquelle on se bat encore. Certains indices montrent que les Allemands se sont ressaisis et procèdent à des concentrations de t'-onpes; ce fait ne doit toutefois pas nous porter au dérouftigement. Nous gagnerons la guerre par une série de surprises et non en persistant dans une offensive qui a perdu dans l'entretemps l'avantage de la surprise. » Londres, 12 août. — Du « Manchester Guardian » : — Les perspectives anglaises pour une nouvelle avance de nos troupes dans la Somme dépendra du point de savoir isi elles réussiront à élargir notre front en y englobant les saillants du front allemand. 11 est d'ailleurs probable que la bataille ne durera vraisemblement plus longtemps, notre haut commandement estimant qu'il n'est pas avantageux de continuer à se battre, si les pertes que l'on subit sont aussi élevées que celles qu'on inflige à l'ennemi. Londres, 13 août. — Le correspondant de l'Agence Reuter au grand quartier général américain écrit en date de dimanche : — Il est hors de doute que l'ennemi nous ferait payer très cher toute tentative que nous ferions pour le repousser au-delà de la Vesle. Les Allemands ont visiblement modifié leur système de défense et sont en mesure d'amener en ligne leur artillerie de gros calibre et de nous bombarder de l'autre côté de l'Aisne. Sur cette partie du front, l'ennemi dispose d'un grand nombre d'aviateurs, dont la contre-action entrave fortement notre service de reconnaissanc aérienne. DÉPÈCHES DIVERSES Paris, 12 août. — L' « Humanité » ayant annoncé l'organisation dans toutes les villes de France de manifestations de sympathie en l'honneur de M. Malvy, le bureau des syndicats ouvriers publie une proclamation demandant que les grèves projetées soient ajournées jusqu'à nouvel ordre, à raison de situation militaire. Saint-Sébastien, 12 août. — M. Malvy est arrivé ici hier soir. Cologne. 12 août. — On mande de Berne à la « Gazette de Cologne » : — On construit partout en Angleterre des abris contre, les bombes; ils sont éclairés à l'électricité. Les journaux anglais annoncent qu'une vingtaine de ces abris, pouvant contenir 20.000 personnes, sont déjà achevés. Berlin, 12 août.— M. von Hintze, secrétaire d'Etat des affaires étrangères, est parti pour le grand quartier général pour y conférer avec le comte von Hertling. Londres, 12 août. — Deux mille ouvriers mineurs du Lancashire se sont mis en giève. Les mineurs du pays de Galles ont rejeté la proposition du gouvernement qui leur demandait de réduire à deux jours par patriotisme les trois jours de congé auxquels ils ont droit en été. Berne, 12 août. — La direction générale des chemins de fer fédéraux suisses a soumis au Conseil d'administration un projet d'électrification du réseau L'électrification complète n'en sera achevée que dans trente ans, mais celle des lignes principales, qui forment les deux cinquièmes du réseau, le serait dans un délai de dix ans. La dépense sera de 80 à 90 millions de francs. Berne, 12 août. — M. ô'Connor, l'un des membres les plus influents du parti nationaliste irlandais, rentré de son voyage aux Etats-Unis a déclaré aux Communes que si le gouvernement persiste dans son projet d'introduire le service obligatoire en Irlande, il compromettra l'union morale du peuple américain. qui est fidèle à la cause de l'Irlande, et que s'il continue à refuser le Home Rule à l'Irlande, il éloignera de l'Entente tous les Irlandais résidant aux Etats-Unis. EN RUSSIE. Stockholm, 12 août. — Depuis plusieurs jours, la Russie est complètement isolée du monde. Les communications télégraphiques par le Nord et l'Est sont coupées. Il n'y a plus d'autre moyen de communiquer avee Moscou et Pétrograd que par le sans-fil. Moscou, 13 août. — Le deuxième Congrès des Soviets a décidé de remettre le pouvoir exécutif entre les mains d'un triumvirat composé de M. Lénine, Trotzki et Zinowieff, qui ont reçu des pouvoirs illimités pour prendre toutes les mesures de nature à mettre fin .victorieusement à la lutte que soutient la République uesSoviets eontre ses ennemis^ Moscou, 12 août. — M. Trotzki a proclamé la guerre à mort contre la Garde blanche. Un décret gouvernemental menace de la peine capital tous les officiers soupçonnés d'entretenir des intelligences avec l'ennemi. Les arrestations d'officiers continuent, nombre d'entre eux étant convaincus d'avoir gagné des gardes rouges à la cause minimaliste. Des centaines d'officiers ont été passés par les armes et des milliers d'autres transférés à Cronstadt. Pétrograd, 13 août. — D'après le journal « Petro-gradski Golos », les représentants diplomatiques à Moscou de l'Entente ont remis au commissaire des affaires étrangères une note collective demandant, endéans les trois jours, des précisions au sujet de la déclaration de M. Lénine annonçant que la Russie déclarerait la guerre à l'impérialisme anglo-français. 4me année. — V 189 JOURNAL, Q^OTIDIM — Le à' : 1Q «fBiimgâ Jeudi-Vendredi I5=!6 Aoiît Î9Ï8

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Cet article est une édition du titre L'écho de Sambre et Meuse appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à - du 1915 au 1918.

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