Adresser toutes les communications à Nicolas MEYSMANS B, 32 A.B Je vais me noircir l'âme d'une grave in discrétion en publiant une lettre' qui m'a été adressée, il y a quelques jours. Voici ce qu'on m'écrit : « Quand le hasard des cantonnements per-« met au trop petit contingent de section-<< nairos, méchants garçons jadis, très disci-<( plinés (!) maintenant, de faire un brin <1 de causette, ils commentent « M. aux « A. », (1) l'analysent et élaborent un petit « ordre du jouir que je prends la grande <i liberté de vous transmettre. Malonne, <i jadis, comptait moult poètes, beaucoup plus << de poétisants. Pourquoi <c M. aux A. » ne u réserverait-elle pas un coin pour les amants <( de la Muse, pourquoi n'y trouverait-on <( pas ces fleurs d'idéal écloses dans le fracas « de la mitraille, transcrites aux moments « d'accalmie. « Si ma plume était plus souple, mon esprit « plus fécond, je donnerais le bon exemple « sous forme d'un sonnet ou d'une romance <( yséroïques » ; ma verve hélas, fut toujours « terre à terre, trop peu châtiée (pour réfé-« rences s'adresser au Frère Michel). « Pourquoi aussi n'y réserve-t-on pas une « place pour certains croquis de vie militaire, « croquis de bonne prose s'entend ; pourquoi « enfin n'y donne-t-on pas les moyens de coir-« respondire a.vee la Mère-Patrie » ? « Je sais, mon ordre du jour n'est pas fa-« meiux, mais il est sincère, je vous le donne « pour ce qu'il vaut. » Et voilà !.... Maintenant que M. René Heuschling me maudisse pendant cent vingt ans, si bon lui semble, il ne m'empêchera pas de dire que son ordre clu jour n'est pas mal du tout et que, « si sa verve fut toujours terre à terre », les idées contenues dans ses cinq pourquoi sont essentiellement pratiques ; aussi j'ai cru devoir soumettre à l'assemblée générale des « Anciens » les proposi- (1) <c M. aux A.» peut se traduire Mort aux Allemands, et aussi « Malonne aux Armées » ; c'est évidemment le dernier sens qui convient ! ioi. n.d.l.r. tions de la Section des « méchants garçons » de jadis. Que ceux donc qui « se sentent du ciel l'influence secrète, » et qui jugent que le Parnasse n'est pas inaccessible comme la cote ' 304, se mettent résolument au travail, il est dies plumes vaillantes comme des épées, qu'on les trempe dans une encre héroïque et qu'on écrive sous la dictée de son cœur. Il est bon de ne pas se laisser absorber tout entier par la vie matérielle ; on s'accoutume trop facilement à la passive nonchalance de l'animal condamné à brouter dans le court espace où il est attaché. S'é-chaipper de temps à autre dans l'idéal, réconforte l'âme ; s'astreindre chaque jour, si possible, à un travail de la pensée entretient et développe la vigueur de nos facultés intellectuelles. A l'œuvre donc, poètes et prosateurs, : amants des muses et artisans de la plume ; livrez à vos camarades pour les distraire, les égayer ,les pensées de votre âme et 1 l'âme de vos iptenséesi Et à vous, Messieurs ! les sectionna ires, j'adresse la parole historique fameuse : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers. » Malonne aux Armées attend et espère. N. M. — ; COMMUNIQUÉS DIVERS Décès. — Le s/lieutena.nt Matholet, professeur de gymnastique à Malonne vient d'apprendre une douloureuse nouvelle : son père bien aimé est dé-cédé à Namur le 1er février de cette année ; le défunt était un chrétien fervent et un grand patriote. Nous présentons à notre ami la promesse de nos prières et nos plus sincères condoléances.Promotions. — Jadoul Paul, adjudant et Comberbach Robert, 1er maréchal des logis, ont été nommés au grade de sous-lieutenant. Nous leur adressons nos plus cordiales félicitations. Renseignements. •— On demande des nouvelles de l'ancien Malonnais Toussaint Joseph, sous-lieutena.nt, 2e rég. artillerie 1/5, de la part de son cousin. Merci.—Quelques camarades, et des personnes s'intéressant à Malonne, se sont offerts spontanément pour nous aider à couvrir les frais de la revue ; qu'ils reçoivent l'expression de notre profonde °'ratitude. Un soldat éducateur. — On nous écrit : « Encore 1111 ancien élève de la section se trouve ici, c'est Do Smet Joseph (sorti en 1911), directeur de l'école primaire de Boitshc'ucke. Avec quelques brancardiers instituteurs, De Smet est parvenu, grâce au précieux concours du Lieutenant Général Kuquoy et du Major Hecke, à monter une école primaire franchement modèle. Après avoir servi la Patrie au front, le camarade se .rend encore utile et occupe un emplacement dangereux, alors qu'il aurait pu facilement se faire mettre à l'arrière. Je tiens à signaler ce beau trait d'un ancien section-naire. » Apirès le soldat laboureur, le soldat éducateur. Nous sommes heureux de voir l'exemple — et quel exemple ! — donné par un Malonnais. Roberti Charles. — Dans la liste des Malonnais tombés au champ d'honneur, parue dans1 notre dernier numéro, le nom de Charles Roberti se trouve suivi d'un point d'interrogation,. Charles Roberti, mitrailMeuir ail front, avait dû quitter son poste en janvier 1915, sous l'étreinte de la maladie. La fièvre typhoïde le mit à deux cloia'ts de la mort, mais sa forte constitution l'emporta sur le mal. Revenu à la santé, il fut envoyé en convalescence au campi du Ruchard. Comme la nouvelle die sa mort m'était parvenue de diverses sources, j'ai fait figurer son nom sur la liste des Anciens, morts pour la Patrie. Pourtant, je m'ac-erochais au doute comme à un dernier espoir.Hélas ! aujourd'hui la vérité s'impose et combien cruelle ! Voici un extrait d,'une lettre qui m'est, adressée par le maire de Saint-Av(ertin-lez-Tours. « En réponse à votre lettre du 9 courant, « j'ai l'honneur de vous faire connaître que « le soldat Belge Roberti, placé en convales-

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