Cahiers documentaires: la guerre de 1914-1915-1916: recueil méthodique de documents sur la guerre européenne rassemblés et publiés avec le concours du bureau documentaire Belge

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Un patriote devant la justice militaire allemande. Un compte rendu détaillé a été envoyé die Bruxelles, 4 janvier 191 G, à te Vossische Zeitung (n° 18, diu 11 janvier 1916) et à la Berliner Morgen-post (11 janvier 1916), des débats du procès intenté à une fournée de patriotes belges inculpée d'avoir aidé au recrutement 'de l'armée, et qui a abouti à la condamnation à mort de M. Joseph Freyling et à plusieurs condamnations moins graves de civils, de prêtres et' de femmes. De ce compte rënfdu allemand, qui a paru souis le titre : Histoires d'espionnage belges, nous extrayons ce croquis d'audience : « Un père jésuite, du nom d Vermeu-len, joua aussi un certain rôle, — ligure intéressante dont l'attitude fut réellement incroyablement provocatrice. Il était assis, les bras croisés, devant la Cour militaire et se permit die déclarer quie le Gouvernement allemand n'était ici que par la. lorce brutale, sans qu'il puisse sa prévaloir d'aucun acte légal, déclaration pour laquelle il se vit naturellement infliger une amende pour avoir trouiblé l'ordre en pleine séance. 11 défendît le point de vue qu'il pouvait non seulement favoriser les recrutements, mais qu'on devait lui permettre tout ce qiu'iil lui semblait bon de faire comme patriote. C'est pourquoi il expédia les fameuses petites lettres du soldat et employa aussi le confessionnal pour gagner des pénitents au recrutement (1). » iDe pareilles machinations se produisent ici journellement. Peu de jours avanit quie œ procès parût à Bruxelles, un procès identique occupa les tribunaux d'Anvers. 11 n'y a pas longtemps qu'un même cas se p. duisit à Liège eit aussi à Moins dlei pareils faits ont été signalés L'état économique de la Belgique décrit par un soldat du Landsturm. Un Berlinois, soldat dlu Landsturm, qui est en Belgique depuis treize mois, employé aux services d'arrière, décrit, dans une lettre au Vnïibsnrts, journal socialiste de Berlin (n° 348, du 18 décembre 1915), l'état de la Belgique occupée, dont il a pu observer plusieurs régions, entre' autres les régions indus tri elles et houillères et diverses 'régions de carrières et d'agriculture. Voici quelques extraits de cette correspondance çjui offre la valeur d'un témoignage oculaire rendu par l'ennemi : { ■ « .... Plus loin (au delà idle la région de l'Ourthe) on apercevait de nombreuses et grandes carrières aiinisi que quelques petites usines minières. Ces dernières reprirent l'exploitation aux environs de la. Noël, mais seulement dans une faible mes,une. Leis carrières chômèrent entièrement jusqu'à Pâques ; alors, dans quelques-unes, un. peu de vie se manifesta ; on expédia des cailloux pour les constructions des chemins dei fer de l'armée allemande. La. branche principale, la fabrication de pavés, est encore morte aujourd'hui ; les tarifs de chemins de fer sont probablement trop élevés. Le nombre d'ouvriers est très restreint ; les salaires sont fortement diminués. Le salaire journalier est de deux à trois francs- alors qu'avant la guerre il atteignait 4 à 5 francs » » Le chômage pèse lourdement -sur la population. Beaucoup d'ouvriers, qpi avaient leurns occupations à Liège, habitent dans les communes die la campagne, ce qui, grâce au tarif réduit de chemin de fer, était très facile avant la guerre. Même pour les longues distances, T'abonnement à la semaine pour les ouvriers ne coûtait que deux francs. Les tarifs actuels rendent naturellement impossible de travailler à Liège, abstraction faite de ce que, là aussi, le chômage; est très répandu. (1) Note du B. B. B. — On sait que le Gouvernement belge a appelé, par arrêté royal, sou® les drapeaux tous les célibataires belges non encore enrôlés, jusqu'à l'Age de 25 ans. De nombreux jeunes gen-belges, se faisant un devoir de conscience impérieux de répondre à cet appel, s'échappèrent de la Belgique en traversant de nuit, au péril die leur vie, les réseaux de fils de fer êlectriisiéis et gardés qui clôturent 1a. frontière Ibelgo-hollandaise.

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