N° 744 6 Juillet 1918 Informations Belges Observation inaip ozr-t ante V Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes à'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 29, rue Jacques-Louer, LË HfVVKE (Seine-Inférieure) France. Au front belge. — En marge du communiqué. — Une brillante opération de détail. — (Front belge, 5 juillet 1918.) — Dans la nuit du 3 au 4 juillet, quelques dizaines d'hommes d'un régiment de chasseurs à pied, commandés par les lieutenants Fraipont et Moyart, se préparèrent à explorer une tranchée allemande que le tir superbe de l'artillerie belge était en train de bouleverser complètement. Le général commandant la division, venu assister au départ de l'expédition périlleuse, eut un mot personnel d'encouragement pour chacun de ses hommes. Au signal, le détachement partit à l'attaque avec un mordant admirable. L'opération offrait pourtant de grandes dillicullés. L'objectif à atteindre était couvert par un profond réseau de défenses accessoires ; un important llanquement lui était assuré par une tranchée puissamment bétonnée. On le savait défendu, enfin, par une nombreuse garnison. De suite,les mitrailleuses allemandes entrent en action, tandis que la fusillade crépite drue et vive. Mais rien ne peut arrêter l'élan des chasseurs belges. Le lieutenant Moyart ayant été blessé au moment d'aborder le parapet de la tranchée ennemie, ses hommes, exaspérés, massacrent les Allemands qui ont refusé de se rendre. Poursuivant leur mission, ils explorent les positions sur une profondeur de 600 mètres, nettoyant les abris à coups de grenades, et rentrent finalement dans leurs lignes en ramenant deux mitrailleuses et i3 prisonniers valides. Le reste de la garnison, soit une centaine d'hommes, avait été exterminé. Le Roi décore le drapeau du 1er chasseurs à pied. — (Front belge, 5 juillet 1918). — Le roi Albert, accompagné de la reine Elisabeth, à cheval, a décoré de l'Ordre de Léopold le drapeau du 1er régiment de chasseurs à pied, qui se distingua, le 17 avril 1918, au combat victorieux de Merckem. Trois régiments d'infanterie et un groupe d'artillerie formaient un vaste carré. Le Roi passa en revue ces belles troupes, dont l'attitude était splendide. Puis, après avoir décoré le drapeau, Sa Majesté prononça, en français et en flamand, une vibrante allocution. Le Roi évoqua les fastes glorieux du régiment, qui se battit héroïquement à Liège, à Anvers, sur l'Yser, et qui, à Merckem, enfin, contribua puissamment à briser l'attaque allemande et à ramener des centaines de prisonniers. « En décorant votre étendard, dit le Roi, je vous décerne, au nom du Pays, la juste récompense de votre bravoure. » Sa Majesté remit ensuite des décorations aux officiers et soldats qui se sont spécialement distingués lors des combats du 17 avril 1918 La cérémonie se termina par un superbe défilé des troupes devant le Roi et la Reine. L' « Indépendence Day » au Front belge. — (Front belge, S juillet 1918) : Jeudi matin une cerémonie militaire a pu lieu au G. Q. G. belge, à l'occasion de la fête nationale américaine, en vue de donner au peuple des Etats-Unis un témoignage de haute et déférente sympathie. Des détachements de toutes armes, commandés par le général Baltia, participaient à cette cérémonie à laquelle assistaient le général Constant, chef du cabinet du ministre de la guerre ; le général Rouquerol, chef de la mission française au G. Q, G. belge ; le major lord Vivian, de la mission britannique ; le colonel Capello, de la mission italienne, ainsi que des délégations des diverses divisions belges conduites par les généraux commandants.Le capitaine Cresson, chef de la mission américaine au G. Q. G. belge, ct-le lieutenant Pendleton furent reçus à l'entrée de la plaine d'aviation où la fête avait lieu, par le général Delobhe, sous-chef d'état-major général de l'armée. Tandis que la musique jouait l'hymne américain, ils furent conduits auprès des autorités groupées autour du mât où le pavillon étoile allait être hissé. Dans une vibrante allocution, le général Delobbe salua le drapeau des Etats-Unis, évoqua l'aide américaine à nos provinces envahies, célébra l'intervention dans la guerre de la grande République II dit la fierté qu'éprouvait l'armée belge à combattre aux côtés des magnifiques soldats américains et termina en affirmant la volonté unanime de continuer la lutte jusqu'à la victoire du Droit et de la Liberté. Le pavillon des Etats-Unis fut ensuite hissé au sommet du mat, pendant que retentissaient à nouveau les accords de l'hymne américain et que les troupes rendaient les honneurs. En remerciant, le capitaine Cresson stigmatisa la trahison allemande envers la Belgique. « Nulle part, dit-il, ce 4 juillet n'aura été célébré avec plus de sympathie pour nos cœurs que sur ce coin sacré du territoire libre de Belgique. » Il dit toute l'admiration du peuple américain pour le roi Albert et la reine Elisabeth, pour la brave armée belge et ses victoires inoubliables, ainsi que pour le courageux peuple des provinces envahies. Trente-quatre avions de chasse participèrent au défilé qui termina cette impressionnante cérémonie. Les cantonnements occupés par les troupes belges avaient été abondamment pavoises, ainsi que de nombreuses maisons des villages du front.

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