N« 391 10 Juillet 1917 INFORMATION BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout eu présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 52, rue des Gobelins, LE IIAVRE (Seine-Inférieure) France. (xxx) — Un aviateur belge renouvelle l'exploit de Guynemer. — Le communiqué officiel hebdomadaire du G. Q. G. belge signale l'exploit de l'adjudant-aviateur Thieffry, qui renouvella la prouesse célèbre de Guynemer. « Le 3 juillet, dit 4e commuuiqué, trois avions ennemis ont été abattus, dont deux p:ir l'adjudant Thieffry eu moins de deux minutes, réalisant ainsi le premier doublé belge. » L'action des auto-blindées belges sur le front russe. — Le communiqué russe du 8 juillet 1917 signale l'activité des auto-mitrailleurs et auto-canonniers belges sur le front de la nouvelle offensive : -< Dans ies combats du 6 juillet, dit le G. Q. G. russe, dans la région de Koniuchy, les automobiles belges ont joué un rôle important en s'approchant des réseaux de fil de fer de l'ennemi sur X...Un chauffeur et deux soldats ont été tués par un obus.» Témoignages directs. — La famine dans la région de Flénu. — Boucheries canines. — Le moral de la population reste bon. La crise alimentaire à Montzen.— Les habitants, de langue allemande, attendent la défaite des Allemands.Un jeune étudiant de vingt et un ans, originaire des environs de Flénu (zone d'étape), passé de Belgique en Hollande en avril 1917 pour rejoindre l'armée belge, a fait les déclarations suivantes : « Il a vu, dans les locaux de la Croix-Verte, à Mons, où l'on distribue les dîners économiques, des malheureux s'évanouissant en attendant leur tour. « Les boucheries canines font de bonnes affaires. La viande de chien se vend à 0 fr. 95 le kilo. Une de ces boucheries existe rue Monsville, à Quare-gnon. Pour la région d'étape, les autorités allemandes ont imposé une contribution de 30 M. par chien, ce qui a amené les propriétaires à s'en défaire.« Les évacués d'Andrecourt et de Guynecourt sont à Flénu : hommes de plus de 50 ans, femmes et enfants , mais peu de jeunes filles. Au-dessous de 50 ans, les hommes sont retenus prisonniers et obligés de travailler dans la zone du front aux travaux d'entretien des routes et chemins de fer. Les évacués de Saint-Quentin sont à Braine-le-Comte. Ceux de Bapaume et de Miraumont sont à Glin. Le moral de la population est, malgré tout, meilleur que ce qu'on pourrait supposer. » Deux ouvriers célibataires de 21 ans, des environs de Montzen, passés de Belgique en Hollande au commencement d'avril 1917 pour rejoindre l'armée belge, ont fait les déclarations suivantes : «La situation, au point de vue alimentaire, est plutôt mauvaise, par suite de la proximité de la frontière, ce qui fait que certains produits passent en partie en Allemagne par fraude. Le prix du lard est de 20 fr. le kilo. Les pommes de terre, 5 fr. le kilo. De la mauvaise farine, en dehors du ravitaillement, coûte 7 fr. le kilo. « Environ 1/3 des chevaux ont été réquisitionnés. Un cheval de trait ordinaire se paie de 4,000 à 5,000 francs. Pour une vache, on paie 1,500 à 2,000 fr. Une brebis laitière, 350 fr. « La population, quoique de langue allemxnde, est décidée à attendre autant qu'il sera nécessaire, pourvu que l'Allemand soit abattu.»

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