N° 509 7 Novembre 1917 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source premièrt de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 29, rue Jacques-Louer, LE IIAVKE (Seine-Inférieure) Franco, Dans l'Est africain allemand. — Belges et Anglais en liaison, harcèlent l'ennemi. — (Communiqué du Ministère belge des Colonies du 15 Novembre 1917.) — Le bO Octobre, une colonne belge partie de Kilwa a atteint Liwale en même temps qu'une colonne britannique, dont les éléments avancés avaient occupé ce point dès la veille. (Liwale est un centre important et un nœud de communications sur la route de Songea à Kilwa, à peu près à égale distance de ces deux points.) Les colonnes belges du Nord, avançant en liaison avec les colonnes britanniques de l'Ouest, harcèlent les forces allemandes en retraite de la région de Mahenge vers le Sud-Est. Elles ont progressé de 30 km. au delà de Mahenge et se trouvent éloignées de Liwale d'environ 100 km. Au cours des engagements qui furent livrés par les troupes du Major Bataille, aux arrières-gardes ennemies, plusieurs européens et de nombreux soldats noirs allemands furent tués, une centaine de prisonniers non blessés furent capturés. La poursuite continue. (xx) — Vues Allemandes sur la Belgique. — Une résolution de la ligue pangermaniste d'Essen. — Un télégramme de Hindenburg. — Dans une résolution, votée tout récemment par la ligue pan-germaniste d'Essen et dont le texte fut transmis au maréchal Hindenburg et aux amiraux Tirpitz et Scheer, il est dit : « Les habitants des provinces .rccidentales de la patrie allemande déclarent qu'ils seraient perdus sans remède si, la Belgique étant soustraite à l'influence allemande, l'Allemagne venait à être vaincue dans une prochaine guerre. L'ennemi aurait bientôt fait de mettre la main sur toute notre grande industrie, arsenal des armées combattantes, et de nous imposer une paix honteuse. » La résolution s'achève sur cette affirmation que la ligue entend lutter « afin que l'arrogance britannique et les prétentions de nos ennemis ne parviennent pas à nous ravir au cours des négociations diplomatiques, le territoire que, sous aucun prétexte, nous ne devons leur céder : la Flandre ». Dans le « Lokal Anzeiger # on peut lire le texte de [a réponse de Hindenburg, dans laquelle il est fait bon marché de l'indépendance belge. « Tout le monde est forcé de reconnaître », écrit Hindenburg, < qu'une Belgique dont les tendances politiques et économiques iraient à la France et à l'Angleterre, mettrait en grand péril notre industrie rhénane et westphalienne. » A noter qu'en Allemagne, où l'on agite tant la question d'une paix durable, un parti important et puissant se préoccupe, dès à présent, de l'organisation de la prochaine guerre. (xx). — Des femmes belges sont contraintes à travailler à des ouvrages militaires à portée des canons belges. — Le correspondant du Times (n° du 5 novembre 1917), écrit, du Grand Quartier général anglais : « Une histoire plus déplaisante encore est révélée par un « journal » que nous avons pris à des hommes d'une division de la landwehr. Moins de deux milles derrière le front allemand, dans le territoire inondé au delà de l'Yser, presqu'exactement à l'Est de Pervyse, sur le front belge, se trouve un petit village appelé Leke. Naturellement, comme il est situé dans la zone de feu, les civils l'ont évacué depuis longtemps. Or, dans ce journal, nous lisons : — « Cinquante jeunes femmes et jeunes filles ont « travaillé à des abris de béton à Leke. L'endroit « est situé dans la zone de feu et pas plus tard « qu'hier encore, a subi un bombardement. C'est « une honteuse action, qui ne peut même pas être « dépassée en imagination. C'est simplement in-« croyable. » « Mais comment l'Allemand teneur du journal sait-il que cette « action honteuse » a été accomplie ? Le journal nous le dit : « C'est mon devoir de conduire « l'équipe des 47 femmes à Leke, chaque matin, et « d'aller les reprendre au soir. » On ne peut douter de l'authenticité du rapport. La première allusion de l'homme au chiffre rond 50, changé par après en 47 lorsqu'il parle de ses devoirs d'escorte, suffirait à convaincre. » « Des choses pareilles, commente le journaliste anglais, nous donnent quelque faible idée des histoires d'horreur qui sortiront de la Belgique lorsque la Belgique pourra faire entendre à nouveau sa voix. » On rapprochera de la lugubre information ci-dessus celle communiquée par une personne absolument digne de foi et signalant l'envoi, vers l'arrière du front allemand, de femmes de 15 à 45 ans, des environs de Tournai, notamment. (Voir I. B. du 29 octobre 1917, n° 500.)

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