N° 312 21 Avril 1917 INFORMATIONS BELGES «_>JDservation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles ie presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première le publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. adresser les communications de service : 52, rue des Gobeling, I_,E HA.VR.E (Seine-Inférieure) France. Les artistes-soldats belges vont exposer leurs œuvres au Havre. — Une expositian de " L'Art au Front ", placée sous les auspices du gouvernement belge, aura lieu, du 21 avril au 26 mai, dans la " Salle des Trophées de guerre " du Havre. Les artistes suivants y seront représentés : Robert Ae-rens, Auguste Ballieu, Martial Briickner, Juan Bury, Georges Cartuyvels, Fons Claerhoudt, Marcel Can-neel, II Cloots, Andrew Courtois, comdt L. H. De Koninck, Louis De Cœur, Jules De Bray, Stephan De Vriendt, Samuel De Vriendt, A De Kat, Louis Deldime, H. De Glerck, Joseph De Necker, Antoine Delderemme, Gustave Donnet, Guillaume Dumont, Armand Eggermont, Joe English, Camille Heinrichs, Emile Janssens, Honoré Lévôque, René Leduc, Joseph Linthout, A. Massonet, Médard Maertens, Constant Peet, Charles Piot, Maurice Platteeuw, Joseph Raskin, Alphonse Robert, Wilfried Rooms, Philippe S ordeur, A. Van Cakenberghe, Joseph Van Hul, Charles Van Lerberghe et Charles Fontaine.L'exposition comprendra près de quatre cents toiles, aquarelles, sculptures, etc. (xx). — Le socialiste allemand Noske déclare que les Flamands veulent une prompte évacuation de la Belgique.— L'opinion ci-après, exprimée par le soci iliste allemand Noske, au cours de la séance du Reichstag du 29 mars 1917, ne manque pas d'intérêt : « Lors des négociations de paix, l'avenir de la Belgique sera un sujetde discussion delà plus grande importance. Le chancelier a déclaré que nous ne voulons pas conserver la Belgique. Quelques faiseurs de motions, à la Chambre des Seigneurs, sont d'un autre avis. En tous cas, les annexionnistes les plus bruyants ont réduit leurs désirs d'annexion. Entre Flamands et Wallons il existe un différend aigu, mais la masse des Flamands, présentement, ne veut pas autre chose qu'une prompte évacuation de la Belgique. L'essai de faire des conquêtes morales, en Belgique, est sans perspeetiv-e de réussite, surtout à la suite des déportations d'ouvriers belges en Allemagne. On s'attend au renvoi en Belgique des Belges déportés. » L* mort de M. Von Bissing. — Les Belges auront appris sans regret la fin de celui qui, pendant plus de deux années, fit peser sur leur pays un régime de terreur. Appelé, 1e 3 décembre 1914, à prendre la succession de Von der Goltz dont certains nrnnlamations avaient semé l'effroi dans les populations. M. von Bissing, le nouveau gouverneur général, annonça qu'il suivrait la ligne de conduite tracée par son prédécesseur. Il n'a que trop tenu parole. Après avoir promis de travailler au relèvement économique du pays et fait célébrer outre Rhin, la prévoyance et la sagesse de son administration, M. von Bissing prit une série de décisions qui eurent pour résultat de tuer l'industrie et d'aggraver douloureusement le chômage. Il s'était engagé, envers les industriels, à prendre des mesures favorables à l'exportation des produits fabriqués en Belgique. Les nations de l'Entente étaient disposées à seconder les efforts de l'industrie belge. Bientôt, il reprenait sa parole et réduisait à néant les espérances des patrons et des ouvriers. Sous son administration, les réquisitions et les saisies se succédèrent sans interruption. Les produits agricoles, les matières premières indispensables à l'industrie, les machines, les outils, les chevaux, les produits achevés, les stocks de tout genre et j usqu'aux rails des chemins de fer vicinaux furent enlevés, dirigés sur l'Allemagne ou employés au profit de l'armée allemande. Rien n'échappa à la vigilance d'une administration qui s'était donnée pour tâche de dépouiller le pays. Non content d'enlever ainsi les richesses économiques et les réserves industrielles de la Belgique, M. von Bissing prétendit contraindre les Belges partis à l'étranger à rentrer chez eux, sous peine de se voir frapper d'une amende décuple du montant des contributions dues, amende récupérable par la saisie des propriétés des coupables ! Il n'hésita pas davantage à infliger, en décembre 1914, à cette nation si rudement éprouvée, en surcroit des impositions ordinaires, une contribution de guerre de 40 millions de francs par mois, portée à 50 millions en novembre 1916 ! Sur le terrain politique, le gouverneur général s'efforça de diviser les Belges au profit de l'Allemagne. Ses efforts échouèrent, d'ailleurs, misérablement.Sa pseudo-flamandisation de l'Université de Gand, jointe à la division administrative de la région flamande et wallonne, a laissé les Belges indifférents, mais plus unis que jamais dans la haine de l'envahisseur. Celui qui avait déclaré absurde la prétention des peuples à disposer d'eux mêmes (Message au Dr Miiller Meiningen, Deutsche Zeitung, 31 août 1915), prit prétexte de la défense des droits des Flamands, pour justifier ses tentatives de division.

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