Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 08 September. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 06 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/fx73t9hm48/
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Mercredi 8 septembre 11)I;'> £z~ centimes le numéro i9me année - N° 231 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : S fr. par an ; rt fr. pour six mois ; S fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus MÈDACTION & ADMINISTRATION : 3, .RTTJdB JCE FLANJ-RE, 3, G.A.ISTD TELEPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journa lis officiels de l'autorité allemande AVIS appin-Inspektion 4. Gand. le 4 septembre 1915. l'arrêté du commandant supérieur de -niée du 3-5-15, concernant la remise des ,=cnj n'a pas été exécuté de façon satis-Uan'te dans deux cas, sur le territoire de commune d'Audenhove-St-Géry. Le cultiva.eur De Smet a introduit, le 3 it six pigeons vivants qui n'ont été tués ie 6 août suivant ; le cultivateur Van de >lde a tenu caché dans une dépendance de boulangerie 42 pigeons après le 6 mai et en a tué les derniers que le 8 août. Pour le c.nier cas, le gande-champêtre a eu con-iiissance de l'introduction des pigeons; ns le second cas. les piçeons dissimulés ndant trois mois, auraient dû être décousis moyennant une surveillance suffisante. :a faits ont motivé une peine a charge de commune. Considérant que l'attitude de lle-ci n'a pas donné lieu jusqu'ici à plainte .|a pa't do la Commandanture d'Etape, la mmune est condamnée à une peine amende de deux cent cinquante mark. Ceci est porté à la connaissance du public. (s.) von Keudell, Regierungsrat. AVIS L'exportation de graines de lin et de co-lilles de lin hors de la région de l'Etape est lïdite. Le transport du coton de la laine, du lin, i jute, de la soie et des fils et tissus fabri-jées à l'aide de ces produits et leur exportai hors du rayon de l'Etape de la 4' ar-ée, est interdit. Le transport et l'exportation ne sont péris que moyennant une autorisation de l'In lection d'Etape de la 4'' armée. On peJt se procurer des formules en vue : l'obtention des autorisations chez M. ihille Connehaye, chaussée de Courtrai. 1. à Gand ; elles doivent être soumises à nspection d'Etape 4. Gand. le 5 septembre 1915. Le Commandant de l'Etape, von WICK. LA r.lJKRRF Sur le front occidental Communiqué officiel allemand Berlin, 6 septembre. — Rien d'important à înaler. Un biplan ennemi a été abattu sur la ute de Menin à Ypres. Communiqués officiels français Paris, 5 septembre (après-midi). — Actions irtillerie particulièrement violentes au nord et i sud d'Arras, dans les secteurs de Roclin-uft, Vailly et Bretoncourt, ainsi qu'entre l'Oise l'Aisne, dms les régions de Quennevières et Nouvron. Nous avons fait exploser aux environs de mquois plusieurs mines, qui ont endommagé s travaux de l'ennemi. Il n'y a rien à signaler sur le reste du front. Paris, 5 septembre (soir). — Continuation de lutte d'artillerie en Artois, entre la Somme et lise, et au nord'de l'Aisne. Répondant A notre tir de destruction dirigé mire ses tranchées et ses ouvrages, l'ennemi a ncé sur Reims une centaine d'obus. Combats à coups de bombes et de grenades à ains en Champagne et sur la lisière occiden-le de l'Argonne. Canonnade réciproque au )rd de Flirey et près de Lintrey. A Furnes Quand j'y ai rendu visite au commencement de ta semaine dernière, d.t le correspondant de guerre du « Nieuwe Courant », j'ai trouvé la ville aussi habitée qu en temps de paix. Seule ia grand'place semblait déserte et les plus peaux bâtiments étaient encore indemnes: le palais de justice de la période espagnole et à côté un magnifique nôtcl avec antique pignon flamand ; derrière ia vieille maison, étaient seules détruites la cuisine et la vérandah modernes, mais cela était de peu d'importance. Le collège avait assez souhert : deux grenades avaient pénétré dans les dortoirs et les éclats avaient défoncé la façade. Le directeur, resté seul au poste, fit, au fur et à mesure des dégâts, faire les réparations indispensables. Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Berlin, 0 septembre. — Groupe d'armée du général feldmarshall von Hindenburg. De la côte jusqu'à t'est de Grodno la situation n'a pas changé. L'aile droite se rapproche du Njemen près de Lunno et au nord r<e Wolkowysk. Groupe d'armée du général feldmarshall prince Léopold de Bavière. Les troupes avancent en combattant les arrière-gardes ennemies et ont franchi, les marécages près Smolailica, au nord de Pruzana. Groupe d'armée du général feldmarshall von Mackensen. La poursuite continue. Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 5 septembre. Les Russes opposent une résistance violente à notre avance en Galicie orientais et Wolhynie. Une atiaque russe à la frontière de Bessara-Die se brisa devant nos obstacles; plusieurs bataillons ennemis furent décimés. A l'est de l'embouchure du Sereth, avec son habituel gaspillage de masses numaines. l'ennemi pénétra dans une de nos tranchées, mais fut repoussé dans un corps-à-corge, laissant 'de nombreux tués et prisonniers en nos mains. A 1'ùuest de" Tarncpo:. des troupes austro-hongroises et allemandes ont pris d'assaut des retranchements ennemis étendus. De même près de Zalozce nous avons pris un point d'appui russe. A l'est de Brody et en Wolhynie notre offensive gagne lentement du terrain. Les forces royales et impériales combattant dans 1; triangle fortifié ont capturé ces derniers jours environ 30 officiers et plus de 3000 coldats. Sur le cloître de Buzanow,; situé au centre du front russe au Sereth inférieur, flotte depuis quelques jours le pavillon de la Croix de Genève. Outre qu'il n'était pas admissible qu'un hôpital de campagne eut été organisé aissi au milieu de la ligne du feu, il a été établi qae les Russes avaient transformé le couvent en un fort point d'appui. Personne ne sera donc étonné ci les communiqués annoncent bientôt que, malgré la présence de 'a Croix de Genève, le dit couvent a été pris soùs le feu. L'ennemi se rend coupable ici * d'une violation du Droit des Gens qui ne peut influencer aucunément notre manière de combattre. Sur le front italo-autrichlen Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne, 5 septembre. Hier, les italiens ont déployé sur le haut-plateau de Doberdo une plus grande mais toute vaine activité. Après un bombardement violent de ! quèlques secteurs isolés par leur artillerie de ' tout calibre, ils entèrent dès le matin plu-j siejrs at.âques le long de la rouie à l'ouest de San-Martino. Toutes furent repoussées.' Notre artillerie a fait des ravages dans les rangs de l'ennemi en retraite. Vers b soir, 'a canonnade augmenta d'intensité, pub à nouveau, 1 y eut des attaques isolées d'infanterie qui échouèrent toutes avec grosses p .'tes pour les Italiens» Dans le Tyrol méri-d:cnal, deux compagnies^ ennemies qui atta-qliaient nos postes à Marco furent mises en fuite. Communiqué officiel italien W. T. B. — Rome, 5 septembre. — Dans les zones montagneuses du terrain des opérations, spécialement dans celle de Tonale, dans le haut Cordevole et le Val Cengia (Ansisi) l'activité de nos troupes et de notre artillerie continue. Malgré d'importantes et précoces chutes de neige sur le haut-plateau de Lavarone, le feu continu et actif de noire artillerie provoqua de la confusion parmi des troupes ennemies occupées à des ouvrages de retranchement. Au haut Cordevole le fort La Corte, dont l'ennemi s'est fmparé en partie, a été pris sous le feu d'une de nos batteries et endommagé. Dans la vallée Dœden (RiSnz) nos troupes ont repoussé le 2 septembre une forte attaque ennemie. Une nouvelle attaque violente contre nos positions de Slatenik et Polok, dans le bassin de Flitscli, subit le même sort. tiCHOS Blessures traitées par sucre Le sucre est encore l'un des nombreux produits :que l'on a commencé à employer pour le traitement et il se développe un-croûte absolument saine. Ce moyen simple a donné des résultats remarquables dans certains hôpitaux. A Cass.-l notamment, la plupart des cas de claies excessivement infectieuses et purulentes, ont été traités par ie sucre cristallisé La blessure, est saupoudrée de sucre, tam pennée de gaze-, et-recouverte d'une irntbr". imperméab'e. Le surlendemain le pansement se renouvelle et le résultat est'stupéfiant.En quatre ou six jci.'rs les plaies sont purifiées complètement et les parties sensible; commencent à guérir sainement. , I e sucre est également introduit dans les plaies purulentes et profondes, à l'aide de tampons de gaze. Dans d'autres cas on l'emploie sous forme d'injections et même en car d'infection produite par brisure d'os on ap-olique le traitement par le sucre. Les résultats obtenus jusqu'à présent on: été satisfaisants. D'après le docteur Fackenheim ce traitement présente de nombreux avantages et en aucun cas une influence dangereuse n'a été observée. L'homme aux coups de pied Du « Figaro » : Un de nos confrères a re.i-.jntré, l'autre jour, Abd-el-Aziz sur les ^uais de Bordeaux. L'ancien sultan du Marco, chaussé de sandales rouges, marchait ave edignité comme si une pompeuse escorte l'eût suivi. Or, cette fois l'escorte était d'un seul nomme, un nègre à forte encolure. Ce nègre donc, le seul domestique qu'Abd-el-Aziz ait conservé, est proprement (notre confrère l'apprit) celui qui, jadis, avait charge d'éloigner les visiteurs dont la vue fatiguait scn maître. Or. comme il ignore les propos subtils et les tours insidieux du langage, il employait un procédé simple et infaillible: c'était de donner de grands et i forts coups de pied dans le séant des impor-! tuns. Le sultan trouvait-il que la conversation languissait, ou tout au contraire devenait trop abondante, un simple coup d'oeil lui suftsait pour faire entendre au fidèle noir sa volonté impériale. Le fidèle noir se ruait ■ ur l'homme ei le molestait si rudement que c:lui-ci s'en allait aussitôt. Depuis ce temps, le chérif a dû descendre de son trône, et toute splendeur s'est éteinte a itoir de lui. Néanmoins il a gardé assez hauteur et de dignité pour ne point vouloir souffrir aucune tyrannie sociale. Entre tous ces domestiques, ce déchu a choisi,pour ie "a der, le fonctionnaire des coups de oied... Bébé A la gare, Bébé voit passer une locomotive seule. Regarde, grande sœur, la locomotive qui a raté son train ! Une ville provisoire ii y a quelques jours nous avons ûonn.. un o.ct aperçu uc i exposition ues plans ei acs'piojcts ae « i ormonûe-rrovisou e ». Comme nous sommes ici au point de départ irun laDeur tormiciaoe, i érection ra-piue en Dio; û une vme nouvelle, il nous semble utile de nous y arrêter encore ei d'admirer ei de féliciter les initiatives généreuses qui se sont mises à l'oeuvre avec tant de courage et tant de désintéressement. # * Dans le fond de la Salie du Trône de l'Hôtel de Ville, parmi des parterres artificiels de tle-urs et de bustes artistement groupés, deux grands plans attirent vivement l'attention. L'un, dû à M. l'ingénieur De Schryver, représente Termonde détruit (les tracés rouges figurent les parties disparues. L'autre, plus consolant, est celui de MM. Ledoux, architecte, et De Wilde, inspecteur des plantations communales, qui promettent une ville agrandie, aux artères larges ou l'air frais de la plaine des Flandres circulera à grands flots vivifiants. Une ville qui, parmi la verdure des jardins nouveaux, se réveillera riante et heureuse du cauchemar de la querre. Après ces plans, une longue file de dessins nets et multicolores commence. C'est l'œuvre des architectes qui ont rivalisé d'art et de science pour enfanter une ville digne des jours futurs, ville où l'Hygiène, la Beauté et la Force se tendent la main, Gamme les grâces des temps .antiques. M. le sénateur Coppieters, le promoteur de l'œuvre, a dû être heureux de voir sa pensée si bien comprise. Du confort, de l'esthétique, du solide e't... du bon marché! Pas des casernes, pas d'usiner, des « homes » où l'on vit la vie enclose et heureu?e de famille. ' Jamais ensemble d'initiatives ne fut plus parfait à ce point de vue là. Si on examine une à une les œuvres exposées, on leur trouve des qualités différentes, mais toutes convergent vers le grand but que M. Coppieters traça. Beauté rustique chez M. Delbrassine : tendance à la solidité, mais un peu trop d'uniformité. dans le projet de l'Union des Villes. Les maisonnettes du projet Mùge sont claires ét coquettes, cel'es de MM. Bodson et Pompe sont de très confortables blockaus échappées d'un roman de Cooper ou de Mavne-Reid. M. De Çuyper conçoit une petite ville de orovince nimpante comme un sou neuf; celle de M. De Heem se cache dans la verdure de; jardins et des futaies, ei ses toits bariolés fument dans la paix attendrie du soir. M. Bilsen lui prête un coloris à séduire un peintre alpin, M. Audoor songe au confort exotique des blocknaus ou des bungalows. La note artistique est très marquée chez M. Van. Hiïffti; les maisons que M. Schel-tinctc vouai au sont tamiueres et spacieuses, m. l. uiiacuiyn est t ami du soude et au uuraiMe, et mm. tiuycn. 'et vtrengeti sont a faut tout ues nygienistes. inous nous arrêtons attentifs devant âc»- ueaux projets de M. uéo Lenglé. Lie jeune arciiitocK- que nous connaissions déjà vounne un reu virtuose uu métier, rêve une joii; vihe ue conte, et nous admirons sans tt^erve ces ■ maisons-villas qu'on voudrait voir s accrocner au flanc d'une colline her-ûue ou se blottir dans la cuvette ombreuse d une clairière. Plus loin s'étaient les projets ensoleillés de M. Bouclent - ceux gracieux et confortables de M. Stassino. M. Van den lieede a voulu le, home «chic» et ses maisons prennent déjà une apparence de petit c/.âteau ou de villa de plage. 11 y a de l'harmonie et beaucoup d'attrait dans l'œuvre de M. Cieppe et de M. pau-wels ; de son côté M. Minnaar a saisi fort bien les ex.gences du moment en fournissant des plans très réussis, et tr ès goûtés. Quant aux matériaux de construction, ils seront probablement du système « H. Bo-gaert », notre concitoyen qui s'est fait une solide spécialité dans les matériaux de construction à bon marché et durables. Une grande, une très grande partie des louanges mérités revient en bloc à la société des « Jonge Bcuwkundigen » et à son président M. Jules Ledoux. qui ont pour ainsi dire fait seuls les frais de cette exposition. Rappelons que le chef du Service des Plantations communa'es, M. De Wilde, leur fut un collaborateur dévoué et indispensable. N'oublions pas M. Coppieters, qui mit l'idée en marche et qui dirigera l'œuvre essentielle: l'exécution des beaux projets. Car entre le projet et la réalisation il y a aussi loin que de la coupe aux lèvres... Mais nous connaissons M. Coppieters et sa force d'action, et nous ne désespérons oa; de voir en peu de mois surgir la ville nouvelle. E, ainsi, rendant réelle l'allégorique légende du phénix, l'oiseau qui renaissait éternellement de ses cendres, nos villes martyres surgiront de leur tombeau pour reprendre, plus belles, plus fortes et plus vivantes, 'eur ancienne place au soleil! R. D. K. Abonnements Les personnes qui prendront un abonnement pour le trimestre prochain recevroni le Journal de Gand gratuitement jusqu'au 1" octobre. Prix de l'abonnement, payable par anticipation : Un trimestre : 2 fr. Un mois : 75 centimes Chronique Gantoise INFORMATIONS communales. Budget de 1914. Insuffisances de crédits. Rappels au budget de 1916. Rapport de M. 1 échevin Anseele. Messieurs. Le Collège a l'honneur de vous soumettre la liste des crédits du budget communal de 1914 qui présentent des insuffisances.I. Budget de 1914. Insuffisances de crédits. Dépenses ordinaires-Art. 3. Traitements du receveur communal et des employés de la caisse communale fr. 1,647. Art. 4. Traitements des employés de l'Adminis- Le Comte DE MONTE-CRISTO ALEXANDRE DUMAS En effet, bientôt ils avaient aperçu le bâtirait chasseur ; mais à l'aide de la nuit et en oublant le cap de Corse ils lui avaient ;happé. En somme, ce voyage n'avait pas été mau-,ls; et tous, et surtout Jacopo, regrettaient ue Dantès n'en eût pas été afin d'avoir sa des bénéfices qu'il avait rapportés, part 111 montait à cinquante piastres. l'-dmond demeura impénétrable: il ne sou-' même pas à l'énumération des avantages 1 '1 eût partagés s'il eût pu quitter l'île ; et, )mme la Jeune-Amélie n'était venue à 'onte-Cristo que pour le chercher, il se ( ntarqua le soir même et suivit le patron à ivo'irne. I A Uvourne il alla chez un juif, et vendit i cinq mille francs chacun quatre de ses plus petits diamants. Le juif aurait pu s'informer comment un matelot se trouvait possesseur de pareils objets: mais il s'en garda bien il gagnait mille francs sur chacun. Le lendemain il acheta une barque toute neuve qu'il donna à Jacopo en ajoutant à ce don cent piastres afin qu'il put engager un équipage; et cela à la condition que Jacopo irait à Marseille demander des nouvelles d'un vieillard nommé Louis Dantès et qui demeurait aux Allées de Meilhan, et d'une jeune fille qui demeurait au village des Catalans et que l'on nommait Mercédès. Ce fut à Jacopo à croire qu'il faisait un rêve: Edmond lui raconta alors qu'il s'était fait marin par un coup de tête, et parce que sa famille lui refusait l'argent nécessaire à son entretien ,■ mais qu'en arrivant à Livour-ne il avait touché la succession d'un oncle qui l'avait fait son seul héritier. L'éducation élevée de Dantès donnait à ce récit une telle vraisemblance, que Jacopo ne douta point un instant que son ancien compagnon ne lui eût dit la vérité. D'un autre côté, comme l'engagement d'Edmond à bord de la Jeune-Amélie était exciré, il prit congé du marin, qui essaya d'abord de le retenir, mais oui. avant appris | comme Jacopo l'histoire de l'héritage, re- 4 nonça dès lors à l'espoir de vaincre la résolution de son ancien matelot. Le lendemain Jacopo mit à la voile pour Marseille : il devait retrouver Edmond à Monte-Cristo. Le même jour, Dantès partit sans dire où il allait, prenant congé de l'équipage de la Jeune-Amélie par une gratification splen-dide, et du pairon avec.la promesse de lui donner un jour ou l'autre de ses nouvelles. Dantès alla à Gênes. Au moment où il arrivait on essayait un petit yacht commandé par un Anglais qui, ayant entendu dire que les Génois étaient les meilleurs constructeurs de la Méditerranée, avait voulu avoir un yacht construit à Gênes; l'Anglais avait fait prix à quarante mille francs : Dantès en offrit soixante mille, à ta condition que le bâtiment lui serait livré le jour même. L'Anglais était allé faire un tour en Suisse en attendant que son bâtiment fût achevé. Il ne devait revenir que dans trois semaines ou un mois: le constructeur pensa qu'il aurait le temos d'en remettre un autre sur le chantier. Dantès emmena le constructeur chez un juif, passa avec lui dans l'arrière-boutique, et le juif compta soixante mille francs au constructeur. Le constructeur offrit à Dantès ses services pour lui composer un équipage ; mais j Dantès.le remercia en disant qu'il avait l'ha- • tude de naviguer seul, et que la seule chose qu'il désirait était qu'on exécutât dans ia cabine, à la tête du lit, une armoire à secret dans laquelle se trouveraient trois compartiments à secret aussi. Il donna la mesure de ces compartiments, qui furent exécutés le lendemain. Deux heures après Dantès sortait du port de Gênes, escorté par les regards d'une foule de curieux qui voulaient voir le sei-'gneur espagnol qui avait l'habitude de naviguer seul. Dantès s'en tira à merveille: avec l'aide du gouvernail et sans avoir besoin de le quitter, il fit faire à son bâtiment toutes les évolutions voulues; on eût dit un être intelligent prêt à obéir à la . moindre impulsion donnée, et Dantès convint en lui-même que les Génois méritaient leur réputation de premiers constructeurs du monde. Les curieux suivirent le petit bâtiment des yeux jusqu'à ce qu'ils l'eussent perdu de( vue; et alors les discussions.s'établirent pour savoir où il allait : les uns penchèrent pour la Corse, le sautres pour l'île d'Èlbe; ceux-ci offrirent de parier qu'il allait en Espagne, ceux-là soutinrent qu'il allait ?n Afrique;nù! ne pen^a à nommer l'île de Monte-Cristo. 1 C'était cependant à Monte-Cristo qu'allait Dantès. Il y arriva vers la fin du second jour; le navire était excellent voilier et avait parcouru la distance en trente-cinq heures. Dantès avait parfaitement reconnu le gisement de la côte ; et, au lieu d'aborder au port habituel, il jeta l'ancre dans la petite crique. L'ile était déserie; personne ne paraissait^ y avoir abordé depuis que Dantès en était parti ; il alla à son trésor : tout était dans le même état qu'il l'avait laissé. Le lendemain son immense fortune était transportée à bord du yacht et enfermée dans les trois compartiments de l'armoire à secret. Dantès attentdit huit jours encore. Pendant huit jours il fit manœuvrer son yacht autour de l'île, l'étudiant comme un écuyer étudie un cheval : au bout de ce temps, il en connaissait foutes les qualités et tous les défauts; Dantès se promit d'augmenter les unes et de remédier aux autres. Le huitième jour Dantès vit un petit bâtiment qui venait sur l'île toutes voiles dehors, et reconnut la barque de Jacopo; il fit un siqnal auquel Jacopo réoondit, et deux heure^ at;rès la baraue était près du yacht. Il y avait une triste réponse à chacune des deux demandes faites par Edmond. (A suivre).

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